Thierry Carrez a annoncé le 17 octobre la version 2013.2 d'OpenStack, solution [IaaS] libre créée en 2010. Cette version est surnommée « Havana ». L'objectif du projet OpenStack est de permettre à toute organisation de créer et d'offrir des services de cloud computing en utilisant du matériel standard.
Le projet OpenStack est organisé sous forme de composants, chacun d'eux avec une fonction particulière (voir en seconde partie). Deux nouveaux composants ont ainsi été intégrés à cette version, tout d'abord Ceilometer (solution de Metering et Monitoring) et Heat (moteur d'orchestration basé sur des modèles).
À noter :
- 910 contributeurs pour cette version soit 60 % d'augmentation par rapport à Grizzly, la version précédente ;
- l'entrée en force d'IBM, Dreamhost et Yahoo! dans le top contributeurs ;
- 392 nouvelles fonctionnalités ;
- 20 000 correctifs intégrés ;
- 55 % de gain de temps sur le déploiement par rapport à la version précédente.
Toutes les informations sur les modifications et les corrections composant par composant :
- OpenStack Nova, le "cerveau" et le compute (hyperviseur) ;
- OpenStack Swift, un gestionnaire de stockage en mode objet ;
- OpenStack Glance, un service qui sert à créer des images ;
- OpenStack Neutron, sert à gérer le réseau virtuel (anciennement Quantum) ;
- OpenStack Cinder, gestionnaire de stockage physique en mode block ;
- OpenStack Keystone, sert à gérer les identités ;
- OpenStack Horizon, le tableau de bord du projet, il sert à visualiser les instances ;
- OpenStack Ceilometer, solution de Metering et Monitoring afin de récolter, et ainsi piloter, les informations liées à la consommation des ressources ;
- OpenStack Heat, moteur d'orchestration qui se base sur des modèles (un modèle défini une configuration).
Les notes de version Havana contiennent un aperçu des principales caractéristiques, ainsi que des notes de mise à jour et les listes actuelles des problèmes connus.
Pour plus de détails sur les nouveautés voir les entretiens annoncés dans la précédente dépêche.
Aller plus loin
- Présentation des nouveautés par la fondation (344 clics)
- OpenStack Roadmap (215 clics)
- Entretiens vidéos en français (dépêche précédente) (226 clics)
# Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 3.
Je n'arrive pas à saisir la différence (s'il y en a une) avec une solution de virtualisation comme KVM. Quelqu'un peut m'expliquer ?
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par ManuxFr (site web personnel) . Évalué à 1.
Si j'ai bien compris le projet, KVM peut être utilisé au sein de la "brique compute".
Plus d'info : https://wiki.openstack.org/wiki/HypervisorSupportMatrix
[^] # Re: Explications
Posté par claudex . Évalué à 9.
C'est le niveau au dessus (voir encore au-dessus). KVM, c'est bien pour lancer ta machine virtuelle mais, si tu te trouve dans un datacenter avec des dizaines ou des centaines de machines virtuelles, ça te permet d'automatiser beaucoup dans la gestion de ces VM, de gérer les différents réseaux entre ces VM (avec des switchs virtuels), de gérer le stockage.
Bref, ça permet de gérer les ressources à la demande (je veux une machine avec 3 processeurs 12Gb de RAM, 500Gb de disque dans la minute) sans que quelqu'un doivent se connecter en SSH pour créer la VM, la lancer, configurer le réseau correctement…
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 22 octobre 2013 à 23:03.
OK, je vois. Du coup, est-ce que ce serait pertinent dans une infra plutôt petite (une 10 aine de serveurs, peu chargés) ou ce serait comme d'utiliser un bazooka pour abattre une mouche ?
Je pose la question car je virtualise progressivement mes serveurs (essentiellement des vieux PC pas taillés pour être des serveurs à la base) et je suis parti sur Debian/KVM (dont je ne suis pas mécontent) et même si je suis conscient que ce n'est pas indispensable, je m'oriente vers la mise en place d'un cluster avec 2 hyperviseurs et du stockage réparti/distribué (avec DRBD). Or je zieutais de loin OpenStack depuis quelque temps, en me demandant si ça aurait un intérêt ou non dans mon cas ?
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par Guillaume Chanaud (site web personnel) . Évalué à 6.
Si tu utilises uniquement KVM et que tu restes sur une infra à taille "humaine" c'est peut-être un peu bourrin en effet. Il y pas mal de briques à assembler sur openstack.
Essaies de comparer avec oVirt qui est peut-être un poil plus simple voir avec Archipel qui est basé sur xmpp pour faire passer les messages et libvirt pour contrôler l'hyperviseur. J'avais Archipel sur une petite infra il y a quelques temps, et c'était largement suffisant.
http://archipelproject.org/
[^] # Re: Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 1.
Oui je pense aussi. Je testerai OpenStack peut-être pour voir, mais je doute qu'il passe en prod.
Par contre merci pour Archipel. Je ne connaissais pas, et ça a l'air très sympa. J'étais pas spécialement mécontent de virt-manager, mais il semble plus abouti.
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par GeneralZod . Évalué à 1.
OpenStack sur une 10aine de serveurs, ça peut avoir du sens. Quant à la complexité de déploiement, avec des outils comme Crowbar, Packstack & cie, c'est devenu ridiculement aisé de déployer OpenStack.
Le point noir d'OpenStack à l'heure actuelle c'est la mise à jour.
[^] # Re: Explications
Posté par xhan . Évalué à 1.
La question serait plutôt : "Quelle différence avec oVirt ?"
[^] # Re: Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 2.
Et la réponse serait ?
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par Jollfr (site web personnel) . Évalué à 9.
Salut,
Je rejoins parfaitement les commentaires précédents, KVM te sert à virtualiser sans logique de pilotage de tes ressources (tu le fais "à la main"). D'ailleurs KVM est utilisé par défaut dans OpenStack ou oVirt, tu ne seras donc pas dépaysé. En gros, ces outils (avec un certains nombres d'autres complémentaires comme Puppet) te servent à modifier/dupliquer tes VM ainsi que leurs configurations (distributions, paquets…).
La vrai question n'est pas la taille de ton infrastructure mais ton profil d'utilisation: Gères-tu des pics d'activités importants ? La croissance de tes machines est-elle linéaire (c-à-d tu consomme progressivement de plus en plus de CPU, RAM de façon constante) ?
C'est à cette logique que va répondre OpenStack ou oVirt: si tu as des pics de consommation importants, la nécessité de déployer rapidement des machines, d'industrialiser tes déploiements => utilise OpenStack.
Par contre si tu gère aujourd'hui des machines dans une logique linéaires oVirt sera plus simple et plus adapté (ProxMox aussi d’ailleurs).
C'est une explication simplifiée bien entendue :-)
+++
Jonathan
[^] # Re: Explications
Posté par Jollfr (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 23 octobre 2013 à 11:09.
D'ailleurs pour ceux que cela intéresse de discuter d'OpenStack de façon informelle: http://www.meetup.com/Technologies-libres-open-source/events/146673082/
C'est l'occasion aussi de poser des questions sur oVirt.
+++
Jonathan
[^] # Re: Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 1.
Oui, je comprends. En effet j'ai déjà essayé Proxmox et ça correspond plutôt bien à mon besoin. Néanmoins, j'ai préféré monter ça plus à la main, en "assemblant" les composants moi-même sur une Debian (kvm, libvirt, drbd, corosync/pacemaker). Ça me permet d'apprendre un peu au passage.
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par xhan . Évalué à 1.
Je rejoins la première partie du commentaire de Jollfr, oVirt et OpenStack sont des solutions de virtualisation de SI, tout comme VmWare/VSphere … le marketing appelle cela "cloud".
Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord sur la deuxième partie, le choix entre les deux solutions est très complexe à faire et dépend de nombreux éléments qui ne sont pas forcément techniques, tels que les ressources et l'organisation humaine pour gérer la chose, le/les services que l'on veut proposer, la taille du ou des parcs que l'on veut virtualiser, le budget, la complexité d'exploitation, de support, de maintenance,d'extension, etc…
Je conseille fortement de tester les deux solutions pour se faire son propre avis, et surtout d'aller jusqu'au bout de ses tests; ne pas se décourager même si l'une des solutions ressemble plus à une usine à gaz que l'autre :-).
[^] # Re: Explications
Posté par MTux . Évalué à 2.
Je crois que tu mélanges un peu tout.
Openstack est comparable à vsphere, pas vmware qui lui s'apparente à KVM.
Et c'est pas du tout du cloud, c'est juste une ferme d'hyperviseurs avec son réseau et ses ressources de stockage. Du cloud c'est amazon s3…
ovirt/openstack/vsphere c'est pratique quand tu as beaucoup de serveurs à gérer et que tu cherches de la redondance et continuité de service.
[^] # Re: Explications
Posté par xhan . Évalué à 2.
VMware est le nom de la société, pas le nom d'un produit.
KVM n'est qu'une partie d'un ensemble de composant permettant de faire de la virtualisation, et n'est pas du tout comparable à ESX (qui semble être ce que tu désignes par vmware) qui a son propre équivalent KVM dans sa solution.
Amazon S3 est un service avec une API standardisée permettant d’interagir avec la solution de cloud d'Amazon. OpenStack propose d'ailleurs un composant offrant une compatibilité S3.
La notion de cloud est une notion marketing, introduite à partir du moment où l'on a virtualisé autre chose que de la CPU et de la RAM : à savoir du stockage, du réseau, de l'OS, du service, .. (voir les notions de IAAS, PAAS, SAAS) … et c'est ce que l'on peut faire avec OpenStack, oVirt, VmWare/VSphere, évidement avec plus ou moins de rapidité/facilité avec les composants de bases de chaque solution ou en en rajoutant.
[^] # Re: Explications
Posté par MTux . Évalué à 1.
Ok, tu as l'air de bien connaitre, je voulais simplement dire que c'est un raccourci un peu trop rapide. Peut-on parler de cloud quand les données restent dans l'entreprise ? Je ne sais pas…
[^] # Re: Explications
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 4.
A part pour les marketeux, rester ou pas dans l'entreprisse ne change rien à l'aspect technique de la chose.
Je dirai qu'on "out source" son cloud ou pas, le cloud pouvant être dans ou à l'extérieur de l'entreprise, le cloud étant une façon de gérer du matos et des demandes de ressources.
[^] # Re: Explications
Posté par xhan . Évalué à 2.
Bien sûr, et d'ailleurs le marketing est encore là, on parle de "cloud interne ou externe", de "cloud privé ou public" … on a même prévu des mélanges "interne privé ou public", "externe privé ou public", … et même un mixte d'interne et d'externe : le "cloud hybride" :-)
[^] # Re: Explications
Posté par GeneralZod . Évalué à 4.
Si ça peut t'aider Dave Neary qui assume le rôle de Community Manager pour oVirt et est très impliqué dans OpenStack/RDO, a fait une présentation comparant les deux solutions: http://fr.slideshare.net/nearyd/o-virt-andopenstack
La différence est surtout au niveau de la "finalité" de tes machines virtuelles.
Les serveurs de virtualisations tels que oVirt et vSphere servent principalement à gérer des VMs "individualisés" avec un rôle bien déterminé mais qui doivent être résilientes. Alors que les plateformes de Cloud Computing tels qu'OpenStack et AWS te fournissent des ressources informatiques comme l'électricité où l'eau courante (Cf. utility computing), en gros de la VM en masse, et te fournit également les moyens pour mettre une infrastructure résiliente (et non plus une machine), si une VM te claque dans les mains, c'est pas grave, une autre prendra le relai.
Bref, c'est subtil, mais oVirt et openStack ne sont pas en concurrence frontale, de fait, les deux peuvent très bien collaborer. Beaucoup de gens se servent effectivement des plateformes de Cloud Computing comme d'un bête serveur de virtualisation mais c'est principalement dû à une mauvaise compréhension de l'outil (clown computing cd key)
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à 3.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
[^] # Re: Explications
Posté par madhatter (site web personnel) . Évalué à 2.
Oui. Mais, à ce niveau, c'était déjà clair :D. Je me suis mal exprimé. Je souhaitais en réalité comprendre l'utilité d'OpenStack par rapport à une solution de type oVirt/ProxMox/RHEL-RHEV.
Mais j'ai eu ma réponse, merci ;).
There is no spoon...
[^] # Re: Explications
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 4.
L'accent est mis sur l'usage que tu va en faire.
Ovirt va te servir à gérer par exemple la redondance entre les DC, bouger les machines, etc. IE, tu va avoir un dc "virtuel"
Openstack va plutôt ( de ce que j'ai vu de l'interface) te servir à faire du jetable. IE, tu demandes tes machines, et tu t'abstrait des détails.
Ensuite, je pense qu'il y a convergence de l'un et de l'autre, et à l'usage, c'est pas trés différent, ça te fait des vms, ça gère le réseau, etc.
[^] # Re: Explications
Posté par GouNiNi . Évalué à 3. Dernière modification le 24 octobre 2013 à 15:20.
Bien vu Misc, voilà la meilleure réponse selon moi.
Comme tu le dis, c'est la différence de l'usage.
Il y a longtemps : serveurs standalone physiques durables et up 24/7
Il y a quelques années : virtualisation de ces mêmes serveurs (cpu et ram essentiellement) toujours durables et up 24/7
Maintenant : virtualisation du datacenter (cpu, ram, réseau, stockage), des "instances" disponibles à la demande (donc facturable) et temporaire (voir jetable, d’où la différence entre instance et vm)
Et pour de troll VMWare/ESXi/vSphere, VMWare est une entreprise éditrice de logiciel, ESXi est l'hyperviseur de VMWare, vSphere est la console de gestion d'un parc d'ESXi. Pas grand chose à voir avec les notions de cloud. L'offre cloud de VMWare s'appelle vCloud et VCAC.
Pour ceux qui sont paumé voici des notions essentielles du cloud :
Infrastructure as a Service
Plateform as a Service
Software as a Service
Software Defined Network
Software Defined Storage
[^] # Re: Explications
Posté par Antoine . Évalué à 2.
Une partie de l'utilité consiste à réinventer la roue de façon différente :)
[^] # Re: Explications
Posté par Julien MOROT (site web personnel) . Évalué à 2.
Pour être un utilisateur d'OpenStack, la techno est sympa si tu fais des machines jetables, nombreuses et similaires. Par exemple une grappe de serveurs web identiques, un cluster de calcul, etc… Le gros intérêt d'Openstack est dans la couche programmation du déploiement. Si c'est pour virtualiser une infra hétérogène, c'est plutôt inadapté, vSphere/oVirt/Proxmox seront nettement plus adaptés.
[^] # Re: Explications
Posté par Victor STINNER (site web personnel) . Évalué à 4.
Salut, je vais m'essayer au difficile exercice d'expliquer ce qu'est OpenStack. Je viens de rejoindre la société eNovance, on m'a pas mal expliqué comment ça marche :-) ( http://www.enovance.com/ : Youhou, eNovance recrute !)
À ce que j'en ai compris, le principe est de réutiliser des serveurs moyen de gamme et de considérer que le matériel n'est pas fiable. Le matériel est interchangeable, mais le logiciel doit toujours fonctionner. Les machines virtuelles peuvent par exemple migrer d'un serveur à un autre si la machine qui l'héberge pose problème. La machine peut alors être analysée, mise à jour, réparée, voir remplacée.
OpenStack n'impose aucune technologie : chaque brique est interchangeable. Exemple : les machines virtuelles peuvent être exécutée par KVM, LXC, Docker, ne pas utiliser de virtualisation (option "Bare Metal") ou encore plusieurs autres options. Pareil pour le réseau, on a le choix d'utiliser différents types de switch et routeur, matériels ou logiciels. Pareil pour les "block devices" (disque dur d'une machine virtuelle) : le stockage peut être local (sur le disque dur de la machine qui héberge la machine virtuelle) ou distribué (ex: DRBD, Ceph, iSCSI et une bonne dizaines d'autres options). Des solutions commet DRBD ou Ceph permettent de répliquer les données (sur au moins 3 machines différentes), toujours pour gérer les pannes et rester flexible sur le matériel.
Enfin, l'autre grand principe d'OpenStack est l'absence de limite matérielle. L'idée est de commencer petit, puis acheter (ou louer) du matériel quand le besoin augmente. Site web trop lent ? Hop, on rajoute quelques machines virtuelles avec de nouveaux serveurs MySQL. Stockage trop petit ? Hop, on rajoute des noeuds de stockage. Concrètement, les machines peuvent être hébergé dans sa propre entreprise (cloud privé) ou dans un data center où on paie ce qu'on utilise (cloud public).
OpenStack est conçu pour ne pas avoir de "single point of failure" et pour gérer de gros data center, plusieurs centaines de serveurs, voir plusieurs milliers. À cette échelle, rien ne doit être manuel : tout doit être automatisé. Créer une machine virtuelle ne doit pas nécessiter de taper une dizaine de commandes par SSH, mais juste de cliquer sur un gros bouton "Créer une VM Linux". La brique Heat ajoutée dans la version Havannah permet par exemple de créer et configurer de nouvelles VMs automatiquement en cas de forte charge.
[^] # Re: Explications
Posté par GeneralZod . Évalué à 4.
Félicitations pour ton nouveau taff, je dois être le seul dont la DRH a paumé le dossier chez vous et à qui on redemande de refaire tout le process …
Sinon ton explication est impeccable.
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