Sauvons le partage de code ! Appel à signature de la lettre ouverte « Save Code Share »

Posté par  . Édité par Davy Defaud, Nÿco, ZeroHeure et Bruno Michel. Modéré par Nÿco. Licence CC By‑SA.
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32
27
avr.
2018
Communauté

En septembre 2017, la FSFE (Free Software Foundation Europe) et l’OFE (Open Forum Europe) ont lancé la campagne « Save Code Share » pour sensibiliser sur les risques que l’actuel projet de réforme du droit d’auteur de l’Union européenne fait peser sur le logiciel libre et les communautés de développeurs et développeuses. Au cœur de cette campagne, un appel à signer une lettre ouverte pour demander la réécriture ou la suppression de l’article 13 du projet de réforme qui imposerait aux hébergeurs de contenu, comme les forges logicielles, de mettre en place un filtrage automatique des contenus, par exemple du code, mis en ligne par leurs utilisateurs et utilisatrices.

Bannière Save code share

Le texte initial de la réforme a évolué, notamment par l’action des communautés du Libre, mais les rustines proposées par le rapporteur ne règlent en rien les problèmes comme le démontre l’eurodéputée Julia Reda. Le vote en commission des affaires légales, JURI, a été décalé au 20 ou 21 juin 2018. Un énième report révélateur d’une position de faiblesse des défenseurs de l’article 13. Nous devons intensifier ce rapport de force ! Signons et diffusons cette lettre ouverte traduite en français par l’April :

Sauvons le partage de code !

Lettre ouverte — Préserver l’écosystème des logiciels libres dans la réforme du droit d’auteur de l’Union européenne.

Votre terminal mobile, votre voiture, votre routeur Wi‐Fi chez vous, votre télévision, les avions avec lesquels vous voyagez, tous contiennent du logiciel libre. Cette large réutilisation est possible parce que les logiciels libres peuvent être librement partagés, étudiés et adaptés à tous les besoins.

L’UE s’apprête à voter le paquet de « réforme du droit d’auteur » qui sape profondément les fondements sur lesquels sont bâtis les logiciels libres. L’article 13 de la proposition de la directive sur le droit d’auteur vise tous les services en ligne qui permettent à leurs utilisateurs et utilisatrices de téléverser et partager avec leurs pairs des contenus, notamment les plates‐formes de stockage de code.

Si cette réforme du droit d’auteur devait être votée, chaque utilisateur ou utilisatrice d’une plate‐forme de partage de code, qu’il s’agisse d’une personne physique, d’une entreprise ou d’une administration publique, serait traité comme un potentiel contrevenant au droit d’auteur : tous ses contenus, y compris des dépôts entiers de code, seraient contrôlés et empêchés d’être partagés en ligne, à n’importe quel moment. Cela restreindrait la liberté des développeurs et développeuses d’utiliser des composants et des outils logiciels spécifiques. Ce qui, en retour, conduirait à moins de compétition et d’innovation. Finalement, cela pourrait conduire à des logiciels moins fiables et à une infrastructure logicielle moins résiliente pour tout le monde.

Nous, individus, développeurs et développeuses, organisations et entreprises qui développons ou nous appuyons sur l’écosystème des logiciels libres, appelons les décideurs européens à préserver les écosystèmes logiciels ouverts et collaboratifs. Nous appelons les législateurs européens à revoir en profondeur ou à supprimer l’article 13 de la réforme du droit d’auteur de l’UE pour mettre fin aux risques qu’il fait peser sur les logiciels libres.

Sauvons l’avenir numérique de l’Europe, faisons en sorte que l’article 13 de la réforme du droit d’auteur de l’UE soit réécrit ou supprimé.

Sauvons le partage de code ! Please Save Code Share!

Pour signer la lettre ouverte

Aller plus loin

  • # Individu⋅e⋅s ???

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 27 avril 2018 à 17:16.

    On n'irait pas un peu trop loin dans l'écriture inclusive, là ?

    Nous, individu⋅e⋅s, développeurs et développeuses, organisations et entreprises […]

    Cet étrange « individu⋅e⋅s » se développe en « individus et individues », seulement, le mot « individu » n'existe qu'au masculin, sans présager quoi que ce soit sur le sexe de la personne désignée. C'est un peu le pendant de cette autre mot, « personne », justement, qui n'existe qu'au féminin, sans présager quoi que ce soit sur le sexe de l'individu concerné.

    Si on comment à parler d'individues, il va falloir commencer à parler de persons pour ne pas oublier les hommes. S'il existe vraiment des êtresses humaines qui se sentent exclues quand on parle d'individus, on pourrait toujours parler de personnes et d'individus pour contenter tout le monde, mais ça me donne quand même l'impression de pousser l'inclusivité à un point un peu délirant. « Recru » et « sentinel » seront-ils également au programme ?

  • # Non désolé, je ne peux pas.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Rassurez moi, le "individu.e.s", c'est une erreur ? Après Framasoft, l'April ne va pas utiliser l'écriture inclusive ? Je ne la supporte pas. Désolé, mais je ne signerais pas un texte écrit comme cela.

    Je cotise depuis plusieurs années à l'April, mais j'arrêterais d'être membre (avec un pincement au coeur) si ca devient leur norme. Déjà que j'ai nettement réduit mes dons à Framasoft à cause de cela malgré le travail extraodinaire qu'ils font… Du coup je soutiens/cotise à d'autres entités du libre.

    • [^] # Re: Non désolé, je ne peux pas.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Tu es exclus par l'écriture inclusive.

    • [^] # Re: Non désolé, je ne peux pas.

      Posté par  . Évalué à 9.

      De même, et tant pis pour les moinssages. D'autant que la faute n'est même pas présente dans le texte en anglais.

      Je refuse d'apposer ma signature sur un tel document, et ne le ferai donc que s'il est convenablement corrigé.

      • [^] # Re: Non désolé, je ne peux pas.

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 1. Dernière modification le 30 avril 2018 à 08:46.

        Ben justement tu signes le document en anglais, la traduction de l'april n'est qu'une traduction, donc où est le problème ? Rien ne t'empêche de corriger la traduction, de l'héberger sur ton site et de fournir le lien vers la signature sur https://savecodeshare.eu/.

        Après c'est aussi une question de savoir placer le curseur au bon endroit. C'est pas comme si signer cette lettre avec une écriture inclusive risquait de t'enlever des droits et des libertées, alors que l'article de loi en question si.

  • # Acta 10 ans après

    Posté par  . Évalué à 10.

    c'est marrant, il y a presque 10 ans j'étais allé manifester contre ACTA. C'était globalement le même genre de saloperie. Après ça, ils ont proposé TAFTA. Je sais pas où ça en est. Et là, ça recommence. On fait quoi quand nos représentant montrent un tel niveau de cynisme ? À la fin, il faut aller poser des bombes pour qu'ils comprennent le message ?

    • [^] # Re: Acta 10 ans après

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Ils n'ont peur que d'une chose : perdre les élections. Avec l'affaire de Tarnac, ils n'attendaient que ça après les brigades rouges, les brigades verte.

      "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Acta 10 ans après

      Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 01 mai 2018 à 16:57.

      On fait quoi quand nos représentant montrent un tel niveau de cynisme ? À la fin, il faut aller poser des bombes pour qu'ils comprennent le message ?

      Ce sera jusqu'à ce qu'on soit tous fatigués et usés de réagir. Sinon il reste la désobéissance civique, un grand "allez tous vous faire foutre, moi je fais ce qui me plaît!"

  • # Erreur 502 sur le site

    Posté par  . Évalué à 0.

    https://savecodeshare.eu est actuellement inaccessible et renvoie une erreur 502. Espérons que cela soit temporaire et qu'il s'agit d'une simple maladresse technique de la part des admins.

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