Ce nouveau jugement permet à SCO de revenir sur le devant de la scène. Petit rappel historique :
La vie d'Unix a depuis longtemps été tourmentée, ce système d'exploitation a d'abord été propriété d'AT&T puis il est devenu un bien public offert à des universités pour ensuite se développer dans une sphère privée au sein de multiples entreprises comme Novell, IBM, HP, SGI... et SCO.
Novell en devient tout d'abord propriétaire, puis il la cède à SCO et enfin Caldera qui deviendra propriété de SCO en 2002. Au final la propriété intellectuelle de ce système est devenue plutôt trouble. Actuellement quatre entreprises se proclament propriétaire de ce système ou tout du moins une partie : IBM, Novell, Sun et SCO.
Les deux premières font actuellement une grosse partie de leur chiffre là-dessus, que ce soit avec AIX ou Linux pour IBM et Linux au travers de ses distributions OpenSuse et SLES (Suse Linux Enterprise Server) pour Novell. SCO quand à elle est une société en limite de liquidation qui n'a su s'adapter/profiter des évolutions du marché informatique. Depuis quelques années SCO mise donc sur sa potentielle propriété d'UNIX pour renaître de ses cendres en obtenant :
- soit de la part des IBM / Novell quelques milliards d'euros
- soit en demandant aux utilisateurs de Linux de lui verser une licence d'utilisation.
SCO déclare, entre autres, en juin 2003 que la technologie RCU (Remote Copy Update) aurait été incluse dans le noyau.
Les épisodes de 2003 sont nombreux, au cours de ceux-ci,
- SCO réclamant 1 milliard à IBM et se trouvant un allié avec Microsoft.
- Poussant le buzz jusqu'à envoyer des lettres de menaces aux distributeurs de Linux (1500 lettres) puis à demander aux utilisateurs de Linux de lui verser des licences allant de $200 à $5000
Alors qu'en 2007 une cours américaine reconnaissant à Novell les droits d'UnixWare avant 1995 stoppant ainsi les attaques de SCO contre la communauté du libre, un jugement du 24 août 2009 par un tribunal fédéral vient casser cette décision.
Jugeant la question des droits d'Unix complexe et devant passer devant un jury, elle relance les possibilité d'attaque de SCO envers les principaux acteurs commerciaux de GNU/Linux puis éventuellement vers la communauté toute entière.
(La suite a été mise à jour suite un commentaire de l'auteur de la dépêche)
Alors qu'en août 2007 le juge Dan Kimball donne finalement raison à Novell lui reconnaissant la propriété d'Unix (et notamment UnixWare avant 1995) anéantissant toutes les chances de SCO de survivre ou continuer ses actions contre la communauté du libre, une cours fédérale vient de casser ce jugement le 24 août 2009. Déclarant la question des droits d'Unix trop complexe et devant être tranchée par un jury. Cette décision remet SCO en selle pour une seconde attaque contre le monde Linux. SCO n'a d'autre échappatoire financier que celui de lancer ces attaques vu sa situation financière et l'étroitesse des marchés qui pourraient éventuellement lui rester. SCO est actuellement sous perfusion du prince Al-Walid ben Talal par l'intermédiaire de Stephen Norris, cofondateur du groupe Carlyle alors que l'entreprise doit toujours 2,4 millions de dollars à Novell concernant le précédent jugement.
Par ce nouveau jugement, une nouvelle période de questionnement débute dans le monde du libre (y compris commercial) où pèse sur chaque utilisateur de Linux un risque de devoir un jour payer un cout de licence supplémentaire. Si toutefois cette situation ne semble pas vraiment réaliste à terme, elle n'empêche qu'elle profite à des acteurs comme Microsoft qui ne saura manquer ce nouveau buzz pour détourner une clientèle qui regarde de plus en plus ailleurs.
Il reste à voir comment tout ceci va se dérouler car contrairement à 2003 où cela à éclaté, le marché de Linux a bien changé et les IBM, Novell, Google et même Microsoft y ont pris des parts considérables.
NdR : Mon avis personnel est qu'au-delà de l'incertitude et de ses conséquences, c'est pour SCO un dernier coup d'esbroufe. Mais qui sait !
Aller plus loin
- Resumé 2003 (4 clics)
- Zdnet (5 clics)
# C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par Phil Actaire . Évalué à 3.
De plus je crois me souvenir qu'SCO a déjà distribué Linux, ce qui signifierait qu'ils approuvaient la licence.
Sinon, j'aimerais en savoir un peu plus sur le Remote Copy Update dont tu parles mais Google sera sans doute mon ami.
[^] # Re: C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par Phil Actaire . Évalué à 3.
En plus de cette technologie, d'autres comme le SMP ou NUMA qui sont aussi liées au multi-proc et même le système de fichiers JFS font partie du lot des codes remis en question par SCO.
(Note : J'ai été surpris de ne pas tomber sur le site officiel de SCO avec le bouton "J'ai de la chance" de Google).
En revanche, aucune trace de leur hypothétique distrib Linux. J'ai dû confondre avec une autre boîte.
(Note 2 : Pourquoi j'ai une bande dessinée qui apparaît ?)
[^] # Re: C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par dguihal . Évalué à 5.
En revanche, aucune trace de leur hypothétique distrib Linux. J'ai dû confondre avec une autre boîte.
Ben si, avant SCO s'appelait Caldera. Caldera qui a racheté SCO et a ensuite repris son nom.
[^] # Re: C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par Phil Actaire . Évalué à 2.
[^] # Re: C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par windu.2b . Évalué à 2.
Parce que tu as répondu à toi-même.
[^] # Re: C'est loin d'être rose pour SCO
Posté par cosmocat . Évalué à 4.
# C'est pas ce que j'ai compris
Posté par dguihal . Évalué à 5.
De plus, en attendant, l'amende que SCO doit à Novell semble être maintenue.
Donc ce n'est pas si rose du coté de SCO (ou noir du coté linux c'est selon).
# Une version plus juste d ema depeche
Posté par Paul disk91 (site web personnel) . Évalué à 6.
Alors qu'en 2007 une cours Américaine reconnaissant à Novell les droits d'UnixWare avant 1995 stoppant ainsi les attaques de SCO contre la communauté du libre, un jugement du 24 Aout 2009 par un tribunal fédéral vient casser cette décision.
Jugeant la question des droits d'Unix complexe et devant passer devant un jury, elle relance les possibilité d'attaque de SCO envers les principaux acteurs commerciaux de GNU/Linux puis éventuellement vers la communauté toute entière.
La vie d'Unix a depuis longtemps été tourmentée, ce système d'exploitation a d'abord été propriétaire d'AT&T puis il est devenu un bien public offert à des universités pour ensuite se développer dans une sphère privée au sein de multiples entreprises comme Novell, IBM, HP, SGI... et SCO. Novell en devient tout d'abord propriétaire, puis il la cède à SCO et enfin Caldera qui deviendra propriété de SCO en 2002. Au final la propriété intellectuelle de ce système est devenue plutot trouble. Actuellement 3 entreprises proclame cette propriété ou tout du moins une partie : IBM, Novell, Sun et SCO.
Les deux premières font actuellement une grosse partie de leur chiffre là dessus, que ce soit avec AIX ou Linux pour IBM et Linux au travers de ses distributions OpenSuse et SLES (Suse Linux Enterprise Server) pour Novell. SCO quand à elle est une société en limite de liquidation qui n'a su s'adapter/profiter des évolutions du marché informatique. Depuis quelques années SCO mise donc sur sa potentielle propriété d'UNIX pour renaitre de ses cendres en obtenant soit de la part des IBM / Novell quelques milliards d'euro soit en demandant aux utilisateur de Linux de lui verser une licence d'utilisation. SCO à développé son UNIX à partir de XENIX et System V dès 1979 puis racheta UnixWare un decendant de SVR4 à Novell en 1995 ; c'est entre autre cette versiondont la proriété de certains éléments est discutée.
En effet, SCO reproche aux autres sociétés (IBM, Novell) d'avoir inclus des morceaux de programmes directement issus d'Unix dans le noyau Linux ; car il est important de le rappeler, Linux n'est pas un programme dérivé d'Unix contrairement à beaucoup d'autres. Linux a été ré-écrit de zéro. Toutefois, au fil du temps, des sociétés comme celles citées ont injecté du code dont elles se considèrent comme propriétaire et issu d'UNIX pour améliorer Linux. Si bien que des traces d'Unix existent dans le noyau communautaire libre. Entre autre SCO déclare en Juin 2003 que la technologie RCU (Remote Copy Update) aurait été inclue dans le noyau.
Les épisodes de 2003 sont nombreux, au cours de ceux-ci, SCO réclame 1 milliard à IBM et se trouve un allié auprès de Microsoft. Poussant le buzz jusqu'à envoyer des lettres de menaces aux distributeurs de Linux (1500 lettres) puis à demander aux utilisateurs de Linux de leur verser des licences allant de $200 à $5000. Portant ainsi atteinte aux activités commerciales de RedHat et Suse (maintenant Novell) ces sociétés attaquent SCO et gagnent en Allemagne. IBM contre-attaque enfin pour violation de divers brevets logiciels lui appartenant et violation de la GPL. Dans cet épisode SCO tentera même de faire briser la licence GPL (licence libre utilisée par Linux) pour aboutir à ses fins.
Alors qu'en Aout 2007 le juge Dan Kimball donne finalement raison à Novell lui reconnaissant la propriété d'Unix (et notamment UnixWare avant 1995) anéantissant toutes les chances de SCO de survivre ou continuer ses actions contre la communauté du libre, une cours fédérale vient de casser ce jugement le 24 Aout 2009. Déclarant la question des droits d'Unix trop complexe et devant être tranchée par un jury. Cette décision remet SCO en selle pour une seconde attaque contre le monde Linux. SCO n'a d'autre échappatoire financier que celui de lancer ces attaques étant sa situation financière et l'étroitesse des marchés qui pourrait éventuellement lui rester. SCO est actuellement sous perfusion du Prince Al-Walid ben Talal par l'intermédiaire de Stephen Norris, cofondateur du groupe Carlyle alors que l'entreprise doit toujours 2,4 millions de dollars à Novell concernant le précédent jugement.
Par ce nouveau jugement, une nouvelle période de questionnement débute dans le monde du libre (y compris commercial) où pèse sur chaque utilisateur de Linux un risque de devoir un jour payer un cout de licence supplémentaire. Si toutefois cette situation ne semble pas vraiment réaliste à terme, elle n'empêche qu'elle profite à des acteurs comme Microsoft qui ne saura manquer ce nouveau buzz pour détourner une clientèle qui regarde de plus en plus ailleurs.
Il reste à voir comment tout ceci va se dérouler car contrairement à 2003 où cela à éclaté, le marché de Linux a bien changé et les IBM, Novell, Google et même Microsoft y ont pris des parts considérables.
[^] # Re: Une version plus juste d ema depeche
Posté par FreeB5D . Évalué à 5.
Ah bon ?
Ce serait pas plutôt : ''Actuellement 4 entreprises proclament cette propriété ou tout du moins une partie : IBM, Novell, Sun et SCO.''
[^] # Re: Une version plus juste d ema depeche
Posté par benoar . Évalué à 5.
[^] # Re: Une version plus juste d ema depeche
Posté par vladislav askiparek . Évalué à 3.
# Il reste des sous dans la caisse pour le bonheur des avocats.
Posté par Pierre Jarillon (site web personnel) . Évalué à 7.
Le système judiciaire américain a été détourné de sa vocation (tout comme le système des brevets). Faire des dollars pour les traders et les avocats leur semble faire le bien. Mais faire des dollars sur le dos de qui ? Leur travail ne produit aucun aucune œuvre matérielle ou de l'esprit, aucun bien de consommation. Ainsi, pour faire du fric, ils ne peuvent le faire que soit en imprimant des billets, soit en spoliant es autres.
Le gros danger est que les USA exportent leur modèle en Europe. Certains s'y emploient pourtant.
# Quizz
Posté par Erwan Hamon . Évalué à 1.
Réponse en page 3, ligne 5, de ce PDF (3,5 Mo)
http://groklaw.net/pdf/SCOGBK-832-1.pdf
PS : avant que cela ne trolle de trop, les méthodes de marchandage de Caldera / the SCO Group étaient musclées avant que le soufflé ne retombe.
[^] # Re: Quizz
Posté par pierre_80 (site web personnel) . Évalué à 2.
# Et BSD?
Posté par syj . Évalué à 2.
[^] # Re: Et BSD?
Posté par Erwan Hamon . Évalué à 3.
Les systèmes BSD ne sont, à priori, pas dans le collimateur des attaques contre Linux, Gnu/Linux et la GPL car :
* Ils ne représentent pas le même poids économique;
* Les licences de type BSD permettent de refermer le code source.
Il y a un fort lobbying pour tenter de d'assimiler Open Source et licences BSD au détriment de la GPL.
Pour le cas particulier de ce jugement en appel, les seuls concernés dans l'immédiat sont Novell et Autozone, les deux entreprises avec des procédures judiciaires actives dans l'affaire SCO. Le procès risque de leur couter un peu plus cher et durer un peu plus longtemps.
IBM, qui, rappelons le, fait face au plus important des procès de l'affaire SCO ne montre *aucun* signe de fatigue ni de manque de ressources pour, à chaque fois, utiliser les meilleurs avocats pour se défendre contre chaque élément soulevé par SCO.
Pour que Linux, BSD ou tout autre entreprise soit directement concerné par l'affaire SCO il faudrait que :
* Le nouvel administrateur nommé le 25 août 2009 décide de continuer activement les procès en cours;
* Le jury populaire qui va, un jour peut-être, devoir se prononcer sur les points cassés en appel prennent une décision totalement opposée à celle de Dale Kimball;
* SCO gagne contre SUSE/Novell dans l'arbitrage en Suisse sur le contrat UnitedLinux. En tant que Caldera, SCO a distribué Linux sous licence GPL;
* SCO, ayant obtenus quelques Copyrights sur UNIX SVR4, prouve que des lignes de codes ont réellement été plagiées ou utilisées illégalement...
Et j'en oublie certainement...
Si SCO ne réussi pas à gagner chacun des points ci-dessus, ils doivent faire face à la plainte de RedHat et aux contre plaintes d'IBM sur des points de type publicité mensongère et concurrence déloyale.
Résumé en couleur de l'affaire SCO sur Groklaw:
http://www.groklaw.net/staticpages/index.php?page=2008080306(...)
[^] # Re: Et BSD?
Posté par Thomas Douillard . Évalué à 2.
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