• # Monsieur Plus

    Posté par  . Évalué à 5.

    Donc l'Éduc Nat', c'est un peu Monsieur Plus : plus de vacances, et plus d'heures de cours.

    Par contre, sur les salaires des enseignant·es, se contente d'une toute petite moyenne. Peu et doit mieux faire au prochain trimestre.

    • [^] # Re: Monsieur Plus

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Après il y a des disparités que n'indiquent pas les textes officiels. Par exemple entre mon fils dont la seconde s'est en pratique terminée à la mi-mai dans un lycée public, et ma fille qui va continuer à bosser jusqu'au dernier jour de cours officiel dans une institution d'enseignement privée c'est un peu le grand écart. J'imagine qu'on peut facilement retrouver ce genre de disparité un peu partout sur le territoire, et pas uniquement entre privé et public.

      Dans le supérieur, c'est un peu moins discret. Grâce à l'autonomie des universités, la plupart des licences de sciences sont limités à environ mille cinq cents heures de cours sur trois ans quand les formations en classe préparatoire « équivalentes » dispensent quasiment ce volume horaire chaque année.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: Monsieur Plus

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Par exemple entre mon fils dont la seconde s'est en pratique terminée à la mi-mai dans un lycée public

        Cela me paraît bien tôt, es-tu sûr que c'est le cas partout ?

        et ma fille qui va continuer à bosser jusqu'au dernier jour de cours officiel dans une institution d'enseignement privée c'est un peu le grand écart

        Alors dans mon établissement privé (sous contrat) au lycée en seconde au milieu des années 2000 on s'arrêtait début juin car les profs étaient mobilisés pour préparer le bac dans les établissements où les épreuves avaient lieux. Et oui le bac ça impacte tout le lycée.
        Si l'établissement privé où est ta fille n'a pas une telle mobilisation, cela peut expliquer l'écart.

        Mais mi-mai ça me paraît tôt comme raison pour arrêter les cours.

        Dans le supérieur, c'est un peu moins discret. Grâce à l'autonomie des universités, la plupart des licences de sciences sont limités à environ mille cinq cents heures de cours sur trois ans quand les formations en classe préparatoire « équivalentes » dispensent quasiment ce volume horaire chaque année.

        Comparer frontalement classes prépas et universités en heures de cours cela n'a aucun sens. D'ailleurs un élève à l'université suit globalement le programme de prépa en maths / physique.

        La classe prépa c'est un fonctionnement lycée supérieur avec beaucoup de supervision, à l'université tu as moins de cours officiellement mais tu es censé en faire plus chez toi en autonomie. Et bon la classe prépa qui met une pression de dingue et a un programme et des horaires chargées n'est pas vraiment un modèle que je défendrais personnellement.

        • [^] # Re: Monsieur Plus

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7.

          Blanquer a appelé ça la « reconquête du mois de juin ».
          Pour ça, il a avancé les épreuves écrites du bac en mars, mit la moitié de l'examen en contrôle continu dont seuls les deux premiers trimestres comptent, et les trucs de choix post-bac sont aussi terminés en avril.

          Une grande partie des élèves savent donc, entre le contrôle continu, l'écrit et leur orientation déjà validée, ce qu'ils vont faire l'année suivante. Parfois ils ont besoin d'un 3 en philo, ou de pas trop foirer leur grand oral, si c'est un peu juste.

          Ils n'ont plus de raison de retourner au lycée.
          Ils ne s'en privent pas.

          Le mois de juin a été reconquis par les élèves pour eux-même.

          Et oui, dès mi-mai en terminale c'est le désert.
          C'est moins vrai en seconde/première, mais bon, moins quoi…

          • Yth.
      • [^] # Re: Monsieur Plus

        Posté par  . Évalué à 4.

        « Grâce à l'autonomie des universités, la plupart des licences de sciences sont limités à environ mille cinq cents heures de cours sur trois ans quand les formations en classe préparatoire « équivalentes » dispensent quasiment ce volume horaire chaque année. »

        Quantité et qualité sont deux choses distinctes.

        Je me rappelle quand j’ai passé ma licence de physique (en 1995) que ceux qui venaient de classes préparatoires n’étaient pas globalement plus forts que nous qui sortions d’un « simple » DEUG. C’étaient des « forces brutes » en calculs, mais étaient bien moins bons sur la compréhension des phénomènes physiques.

        « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

        • [^] # Re: Monsieur Plus

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 30 juin 2023 à 05:50.

          Ça reste exceptionnellement vrai. Et sûrement avez-vous également fait l’expérience ultérieurement des quantités astronomiques de lacunes laissées par votre formation ? Ceci dit l’autonomie des universités est largement postérieure au XXe. Les volumes horaires ont largement décrut. Et le terme de lacune est désormais inapproprié. Ce sont des pans entiers sur lesquelles il faut désormais faire l’impasse.

          « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: Monsieur Plus

          Posté par  . Évalué à 1.

          Je me souviens que j'avais les même cours en math et physique qu'un pote en fac alors que j'étais en prépa, lui était sur un cursus double licence.
          Par contre on avait en plus la chimie, le français, l'anglais, les sciences de l'ingénieur.

          Je partage ton avis, c'est contre-productif de blinder autant le programme, on comprend et on retient moins bien et la sélection sur concours derrière est moins pertinente. C'est incroyable le nombre d'étudiants ingénieurs qui ne sont ni débrouillard ni même simplement pragmatiques, la formation n'aide pas.

          Il faut aussi noter que le programme et le niveau a énormément diminué au lycée, un peu moins en prépa donc il y a beaucoup à rattraper.

      • [^] # Re: Monsieur Plus

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Dans le supérieur, c'est un peu moins discret. Grâce à l'autonomie des universités, la plupart des licences de sciences sont limités à environ mille cinq cents heures de cours sur trois ans quand les formations en classe préparatoire « équivalentes » dispensent quasiment ce volume horaire chaque année.

        Ah, la grande réussite de l'autonomie des universités… sans les moyens (avec, dans les mêmes temps le 80% d'une classe d'age au bac, à qui il a fallu fournir une formation supérieure).

        Regarde le coût d'un élève en prépa et celui d'un élève en licence (et tu peux extrapoler ensuite entre L3/master et école d'ingénieur), tu ne peux pas afficher des heures de cours si tu n'es pas capable de mettre un enseignant devant les étudiants. L'université française est sous-dotée par rapport au système prépa/école.

        Un petit lien (et qui ne vient pas d'un syndicat étudiant ou enseignant)

        Quelques citations: «D’après les chiffres du Compte de l’éducation, la dépense par étudiant s’élève en moyenne à 11 530€ en 2019, avec des disparités entre les types de formation : 10 110€ à l’université (3 700€ pour une année de licence), 14 270€ pour les sections de techniciens et 15 710€ pour les classes préparatoires aux grandes écoles.», «On compte 3,5 enseignants-chercheurs pour 100 étudiants en licence contre 8,9 en DUT et 9 dans les écoles d’ingénieur»

        Et un article qui met en relation l'évolution du budget université avec celui du nombre d'étudiants.

        Cumulé aux salaires de m**** auquel on recrute des docteurs dans leurs domaines pour faire enseignement et recherche, ça commence franchement à craquer.

        Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

  • # Graphique illisible

    Posté par  . Évalué à 5.

    L'image de l'article est illisible, c'est dommage.
    Pour ceux qui voudrait le voir en meilleure qualité, c'est en page 7 de ce document:
    https://www.anefore.lu/wp-content/uploads/2022/10/The-organisation-of-school-time-in-Europe-20222023.pdf

  • # Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

    Posté par  . Évalué à 1.

    Rythmes scolaires : "On est le seul pays au monde à faire quatre fois deux semaines de vacances. Nulle part ailleurs, ça existe. On fait des ruptures permanentes"

    Selon la professeure émérite de psychologie Claire Leconte, s'attaquer aux vacances d'été comme le souhaite Emmanuel Macron n'est pas une priorité. Selon elle, il faut réduire les vacances de la Toussaint, concentrer les matières le matin et supprimer la semaine de quatre jours.

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Cela existe en Belgique francophone aussi depuis l'année dernière (rythme 2 semaines de vacances pour 7 semaines de cours). C'était dans les recommandations pour améliorer le rythme et éviter notamment des périodes parfois de 5 semaines de cours et d'autres fois de 9 semaines (ce qui est plutôt épuisant, en tout cas point de vue élève).

      Avoir moins de vacances n'est possible que si les journées sont plus légères, pour l'instant il est vrai qu'en France une journée de classe est plutôt chargée. Et si on adopte juste le matin pour les matières, il faudra aussi rogner l'été.

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  . Évalué à -1.

      Les ruptures permanentes, les enfants (4 filles) ne demandent que ça ! Au bout de 7 semaines, elles sont cuites de toute façon. Elles sont aussi bien plus épanouies et moins fatiguées depuis le retour de la semaine de 4 jours. Alors, pour moi, les théories des chronobiologistes, je ne les retrouve pas dans la pratique. Mais comme souvent :

      En théorie, la théorie et la pratique, c'est pareil. En pratique, c'est différent.

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 30 juin 2023 à 10:36.

      Pour Claire Leconte, ce n’est pas la priorité. Par exemple, "à la Toussaint, il n'y a pas besoin de deux semaines"

      Je pense qu'on pourrait passer la Toussaint à une semaine en effet, car le bénéfice des grandes vacances est encore là. Je prends la situation au collège où il y a une grande fatigue dû au processus pubertaire :
      Actuellement au plus un élève travaille 36 semaines dans l'année (moins en réalité comme cela été dit : collège vidé pour le passage du brevet, déserté avant la fin par un cercle vicieux profs/élèves [1] etc.) et 26 heures par semaine
      En divisant les vacances de Toussaint par deux, un élève travaillerait au plus 37 semaines, il y a donc moyen de réduire de 26 heures son EDT annuel, c'est à dire d'enlever une heure à son EDT sur plus de 70% de l'année. Attention : si cela ne se concrétise pas par fermer le collège plus tôt le soir, cela risque de se concrétiser en heures de perm car il n'y aura aucune garantie si on laisse l'autonomie à l'établissement. Il faut aussi que les personnels s'y retrouvent (travailler plus en vacances pour finir plus tôt) sinon il y aura encore moins de vocation pour un métier déjà peu attractif.

      [1] Le prof annonce qu'il ne fait plus cours en fin d'année ou ça se sait dans le collège, du coup les élèves ne viennent pas, du coup ça donne raison au prof de ne plus faire cours puisque les élèves ne viennent plus tous ha ces jeunes, du coup comme il n'y a que quelques élèves par classe les profs se les refilent (quand ils ne tentent pas de les refiler au CDI ou à la vie scolaire) par exemple untel ou unetelle prend les 4 élèves de chacun des deux autres collègues qui sont libérés, du coup les élèves ont bien le message qu'ils ne sont pas désirés, du coup etc.

      • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 30 juin 2023 à 11:06.

        Sans compter tous les week-ends comme le 1ᵉʳ mai, le 8 mai, l'Ascension, la Pentecôte, le 11 novembre, etc.

        Faudrait voir si en grattant une semaine aux vacances de Toussaint et sur ces jours on ne couvre pas 100% de l'année scolaire permettant de fermer les collèges une heure plus tôt tous les soirs.

        --

        Après les familles peuvent avoir des enfants dans différents niveaux, donc il faut voir si c'est réalisable sur tout le primaire/secondaire pour permettre que ce soit gérable à l'échelle d'une famille.

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 30 juin 2023 à 10:45.

      franceinfo : Est-ce qu'il faut raccourcir les vacances d'été ?

      Claire Leconte : Je suis contre le raccourcissement de ces huit semaines de vacances parce qu'on sait qu'en France, il y a quand même beaucoup de familles séparées. Si on veut que le père et la mère aient au moins trois semaines avec leurs enfants pendant ces vacances-là, huit semaines, ce n'est pas trop.

      Ouh là, ça sent l'argument pas très solide glissé vite faite en espérant que ça passe.
      Si je suis l'argument, 2 × 3 = 6 (je suppose que l'enfant n'a que deux parents).
      Il manque une raison à l'argumentation, sans doute un biais ou un parti pris.

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 30 juin 2023 à 10:57.

      ". Elle dénonce les écoles qui pratiquent la semaine des quatre jours : "C’est une véritable hérésie", selon elle, car les journées sont trop chargées

      Oui, c'est une position constante des chronobiologistes.
      Vincent Peillon a sauté à cause de ça, d'avoir voulu répondre aux besoins des enfants.
      Il s'est cassé les dents sur les parents qui ont d'autres besoins qu'ils ont fait primer sur ceux de leurs enfants.
      Eh oui, les enfants sont loin de toujours primer dans la construction de l'École (parents, lobbys, professionnels)

    • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

      Posté par  . Évalué à 2.

      J'ai quand même tiqué sur la réponse suivante :

      Emmanuel Macron estime que les vacances d'été accroissent les inégalités entre les élèves en les éloignant trop longtemps des salles de classe. Vous êtes d’accord ?

      Non, je ne lui donne pas raison parce qu'en fait, il se passe beaucoup de choses pendant les vacances avec les familles. Les enfants découvrent des choses qu'ils ne découvrent pas forcément à l'école. C'est tout aussi important pour eux que de faire des cahiers de vacances. Je ne suis pas du tout d’accord. En fait, les parents profitent de ces vacances pour être vraiment avec leurs enfants, ce qu'ils n'ont pas le temps de faire pendant l'année. On se balade en forêt, on regarde les arbres, on regarde les feuilles, on regarde ce qui pousse par terre, etc. On fait des bricolages avec les parents. Et les grands-parents sont très utiles aussi parce que c'est eux qui leur font découvrir les jeux de société à l’ancienne.

      Ces affirmations sont loin d'être vraies pour toutes les familles, spécialement les moins pourvues du point de vue social ou intellectuel. Là, à part la colonie de vacances subventionnée, les enfants ne font pas trop souvent grand-chose d'intellectuellement productif de leur été.

      • [^] # Re: Pistes proposée par une spécialiste des rythmes biologiques de l’enfant et de l’adolescent

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 01 juillet 2023 à 13:06.

        Ces affirmations sont loin d'être vraies pour toutes les familles, spécialement les moins pourvues du point de vue social ou intellectuel.

        Oui moi aussi j'ai tiqué ! C'est dommage les gens (et ça me concerne) ont tendance à répondre en dehors de leur champ de compétence au même niveau que dans leur champ de compétence. Là cette chronobiologiste donne une réponse qui relève de la sociologie ou des statistiques en se basant sur son seul vécu personnel situé (visiblement : classe favorisée, famille non-éclatée et solidaire). Elle n'est manifestement pas spécialiste de cette question particulière, répond avec un biais non distancié, et cela dessert son propos.

        Les enfants ne font pas trop souvent grand-chose d'intellectuellement productif de leur été.

        Par contre je me détache de cette partie que je trouve cela un peu rapide (Faut-il faire quelque chose d'intellectuellement productif de son été ? Qu'est ce que quelque chose d'intellectuellement productif ? Est-ce la seule façon d'être productif ? Faut-il être productif ? etc.)

  • # Un point de vue

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 30 juin 2023 à 12:03.

    (Perso je n'ai pas d'avis sur le sujet, mais ça m'a semblé argumenté)

    https://nitter.sethforprivacy.com/MadameMais/status/1674027007695282178

    "La durée des vacances d’été n’est absolument pas un levier de réussite ou non des élèves. On est à peu près dans la moyenne de l’OCDE. Certains en ont plus d’autres moins et il n’y a pas de corrélation particulière avec les performances des systèmes scolaires.

    Cependant le nombres d’enfants par classe, oui (et la France est mauvais élève sur ce point), la rémunération des enseignants, oui (mauvaise élève aussi), les équipements et le matériel auxquels les enseignants ont accès, oui, le temps de classe par jour oui.

    Et tout ces sujets ne seront jamais abordés parce que ça coûte cher et ce sont des réformes en profondeur."

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