Journal C'est quoi le "cloud computing" ? 1/2

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jan.
2017

Introduction

Comme tous les professionnels de l'IT, je suis confronté à cette question fondamentale à peu près tous les jours. Si vous suivez les différents journaux, vous aurez noté quelques commentaires un poil énervé de temps en temps, mais essayons donc de commencer l'année sur de bonnes bases, d'être constructif et de poser quelques repères …

  • "Dites-moi Monsieur Preskovic, ce n'est pas le mĂŞme kloud que tout Ă  l'heure ?"
  • "Ah c'est parce qu'il a changĂ©, je l'ai colmatĂ© avec les schpozis"

Une histoire de mots

Tout d'abord, savez vous que les différents termes rigolos qui surgissent tous les 2 3 ans comme "Cloud Computing", "Service Oriented Architecture", "Big Data", "Internet of things" ne sont pas forcément issus des mêmes boites ou des mêmes officines et dans le cas du "Cloud Computing", la paternité n'est pas évidente. Néanmoins, après quelques mois ou quelques années, le mot clé commence à se répandre et quelques vaillants barbus entreprennent de décrire l'ontologie nécessaire à ce nouveau paradigme.

Dans le cas du "Cloud Computing", les universitaires sur la planète, des pionniers chez Amazon, Salesforce, Google, Microsoft (le cloud romulien !) ont commencé à rédiger dans leur périmètre, à échanger sur leurs définitions, avec les experts des grands du conseil.

Les références

Après quelques années, ça commence à se tasser et les différents organismes de normalisation accouchent de définitions publiques. Dans notre cas, on citera le National Institute of Standards and Technology (NIST) qui publie ce petit fascicule en 2011.
En 2014, c'est l'ISO qui se fend d'un petit bréviaire "Technologies de l'information—Informatique en nuage—Vue d'ensemble et vocabulaire" aussi connu sous le petit nom de ISO/IEC 17788:2014.
Plus récemment, l'état français s’intéresse à définir un cadre pour les services de l'état étant éligibles à traiter leurs données dans le cloud et on trouvera des recommandations dans ce guide.

Les grands principes

Pour la suite, je me baserai sur les définitions du NIST qui ont le mérite d'être publiques, concises, éprouvées et souples (le NIST précisant que le paradigme est en constante évolution).

"Le Cloud Computing (ou Infonuagique en français mais personne n'utilise ce terme) est un modèle pour permettre l'accès à la demande (critère important) à l'aide d'un réseau (comme Internet) à un groupe de ressources (e.g. réseaux, serveurs, stockage, applications ou services) qui peut être rapidement provisionné et libéré avec un effort de gestion minimal ou une interaction minimale avec le fournisseur.

Ce modèle présentent 5 caractéristiques essentielles, 3 modèles de services et 4 modèles de déploiements".

J'insiste sur les 5 caractéristiques essentielles :

  1. "On demand self service" : Un "consommateur" du service ("client muni d'une carte bleue","usager", sociétaire", "abonné", "quidam") doit pouvoir provisionner le service selon ses besoins sans interaction obligatoire avec un humain.

  2. "Broad network access" : Les ressources doivent être accessibles à travers le réseau à l'aide de méchanismes "standards" (quel que soit le client lourd ou léger).

  3. "Ressource pooling" : Les ressources doivent être agrégées pour servir différents clients suivant un modèle "multi-tenant".

  4. "Rapid elasticity" : Les ressources doivent être allouées et désallouées rapidement sur un modèle élastique.

  5. "Mesured service" : La consommation des ressources doit être mesurée et contrôlée à l'aide d'un mécanisme donnant de la transparence aux consommateurs et aux fournisseurs du service.

Les 3 modèles de services décrit par le NIST sont le IaaS, le PaaS et le SaaS. On y reviendra.

Les 4 modèles de déploiements sont souvent mal interprétés. On distingue :

  1. "Private Cloud" - Le cloud privé. Dans ce modèle, l'infrastructure est provisionnée pour l'usage exclusif d'une unique organisation qui peut partager cette infrastructure entre ses différentes filiales.
    L'infrastructure peut être possédée par l'organisation elle même, un tiers ou une combinaison des deux, et être opérée localement ou être hébergée chez un tiers.

  2. "Community Cloud" - Le cloud communautaire. Dans ce modèle, l'infrastructure est provisionnée pour l'usage exclusif d'une communauté de clients qui s'est organisée, par exemple au niveau d'une filière comme l'aéronautique européenne.

  3. "Public Cloud" - Le cloud public. Dans ce modèle, l'approvisionnement des infrastructures est ouverte à tous les "publics".

  4. "Hybrid Cloud" - Le cloud hybrid. Dans ce modèle, on a une combinaison des offres précédentes qui restent indépendantes mais qui partagent des standards permettant l'interopérabilité, le cas d'usage souvent présenté est le débordement d'un cloud privé vers le cloud public en cas de pic de charge.

En attendant la deuxième partie, ou l'on parlera aussi de cloud souverain, de cloud gaulois, de cloud personnel, de clown computing, et d'autres modèles rigolos, vous pouvez envoyer vos commentaires.

  • # Ă€ lire avec cette extension firefox

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je recommande la lecture de cet article avec l'extension firefox développée par Sam Hocevar DTCloud.

    https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/dtcloud/

    Disponible aussi sur Chrome : https://chrome.google.com/webstore/detail/dtcloud/ojmedhcbgjeopeclmpfifmhdbiiggflh

    Ça rend tout de suite l'article plus amusant /o\

    • [^] # Re: Ă€ lire avec cette extension firefox

      Posté par  . Évalué à 10.

      J'suis l'marketteux de l'am'Zone,
      J'parle aux daissideurs pressés,
      J'dois leur vendreuh du coooncept,
      Et m'démarquer des kékés d'à côté !

      Alors j'parle d'relever les défis d'nos clients,
      D'optimiser, de rationaliser, de s'adapter,
      De contrer la fragmentation d'leurs données,
      L'big Data, l'est là pour ça.
      J'leur raconte qu'on va synchroniser nos visions,

      … Qu'ils doivent tout nous confier.

      … Qu'on va s/les délester/les aiiider/.

      Je leur veeends du rĂŞeeveu,
      Moi j'vends des clouds dans l'nain Ternet.

      J'vends du cloud des p'tits clouds encore des p'tits clouds
      Des p'tits clouds des p'tits clouds toujours des p'tits clouds
      Des clouds de secoooooonde claaasse
      Des clouds d'preuuumiere claaasse.
      J'vends du cloud des p'tits clouds encore des p'tits
      Des p'tits clouds des p'tits clouds toujours des p'tits clouds

      Foutaises !

  • # Le rapport avec Microsoft

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

    Le SaaS, ce n'est pas ce truc dont se sert Microsoft pour faire avaler au gouvernement que ses logiciels sont mieux que les logiciels libres équivalents ?

    • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Tu peux détailler un peu ? Parce que bon là je vois pas bien le rapport entre microsoft, le gouvernement, le libre et un modèle de service.

      • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Ok super, mais ça n'a toujours rien à voir avec le principe de SaaS.
          On peut faire (et ça existe) du SaaS en libre.
          Et les boites qui font du proprio en font aussi parce que ça répond à des besoins/envies des deux côtés. Donc à part vouloir taper gratuitement sur Microsoft j'ai toujours pas compris le commentaire. (et tout ceci sans aucune relation avec les accords Microsoft - Education nationale)

          • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Alors je cite Framasoft : "Tant qu’on réfléchit en termes de pure consommation et de fournisseur de services, le logiciel libre n’a aucune chance."

            • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Disons que sur du service le libre est exactement au même niveau que le propriétaire, c'est vrai.

              Par contre, ça n'a toujours rien à voir avec le fait de dire "le SaaS c'est ce qu'utilise Microsoft pour faire croire que leurs outils proprio sont mieux que les équivalents libre".
              Si les gens font du SaaS c'est parce que ça répond à des besoins (plus facilement accessible, synchro, etc) alors que ça coût (très) cher en infra par exemple. Donc c'est pas juste pour mettre de l'office à la place d'un libre office.

    • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

      Posté par  . Évalué à 5.

      le SaaS c'est : Software as a Service

      alors oui, office365 ou outlook.com sont des SaaS (Software loué comme un service ET hebergé dans le Cloud)

      mais cela n'a rien de specifique Ă  Microsoft,
      Odoo fournit une plateforme SaaS,
      Zimbra est disponible chez beaucoup d'hebergeur en tant que SaaS

      le principe etant que c'est quelqu'un d'autre qui s'occupe de l'infra pour toi, et toi tu ne geres que le logiciel, et encore, Ă  ce niveau lĂ  tu n'es plus que l'utilisateur.

      • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Pas exactement pile poil pareil. Odoo propose un logiciel basé sur du web. Que tu peux installer sur un serveur à toi chez toi. Que tu peux installer sur un cloud toi-même (celui d'Amazon, d'OVH https://www.ovh.com/fr/cloud/ ou bien d'autres). Que tu peux installer sur un serveur dédié ou partage (quelques centaines de fournisseurs). Que tu peux confier à la compagnie derrière odoo.

        Mais tu es libre de ta solution. Nous, nous avons choisi odoo sur notre infra d'entreprise. On s'occupe de tout. Pour l'utilisateur c'est transparent. Et comme c'est du virtualisé (sur serveurs online, virtu LXC/LXD si vous voulez tout savoir), ben on a l'élasticité et la souplesse que propose un "cloud commercial".

        • [^] # Re: Le rapport avec Microsoft

          Posté par  . Évalué à 2.

          ben on a l'élasticité et la souplesse que propose un "cloud commercial".

          il n'empeche donc que ton service informatique propose donc du SaaS aux autres services de l'entreprise.

  • # Stairway to heaven

    Posté par  . Évalué à 10.

    Dans le cas du "Cloud Computing", les universitaires sur la planète, des pionniers chez Amazon, Salesforce, Google, Microsoft (le cloud romulien !) ont commencé à rédiger dans leur périmètre, à échanger sur leurs définitions, avec les experts des grands du conseil.

    Non mais le cas du "cloud" c'est quand même le degré zéro de la sémantique.

    En tant qu'ingé réseau, je vois très bien d’où ça vient. Dans la plupart des schémas réseau, le nuage, c'est le machin en haut auquel on raccorde son réseau, qui lui est détaillé. Ce symbole signifie en gros : "le reste du monde (enfin de l'internet généralement) qu'on ne peux pas représenté sur le schéma parce que c'est trop compliqué et qu'on s'en fout de comment c'est fait". Bref, la définition originale d'un nuage, c'est en gros : on sait pas comment c'est foutu, on sait pas comment ça marche, mais on s'en fout, du moment que ça marche.

    A la base je pense que c'est né comme ça, au détour d'une réunion, y a un teckos qui envoi son powerpoint avec le schéma du réseau de la boite et qui décrit tout les problèmes, ce qu'il faut mettre à jour, ce qu'il faut upgrader, ce qu'il faut changer, et comment faut faire, ce qu'on va devoir couper, et les risques potentiel des opérations, etc … Au fur et à mesure, t'a le DSI qui devient pâle et qui transpire. Et tout en haut du schéma, il y a ce nuage qui domine cet enfer technologique tel un paradis, imperturbable, serein, avec ses formes rondouillardes, bonhommes et rassurantes. Et là le DSI, il a la révélation. Faut tout mettre la dedans, alléluia. Et c'est comme ça que naisse les religions.

    C'est notre faute. (les ingés réseau) On devrait vraiment faire gaffe quand on utilise des symboles, ça peut avoir des effets de bord terribles.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

    • [^] # Re: Stairway to heaven

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

      [HS/Humour]
      Mais si on sait comment ça marche un nuage !
      Au passage, petite pub pour le bouquin du père d'une copine "combien pèse un nuage", chez EDP Sciences. Il est météorologue et a écrit qques bouquins de vulgarisation :)
      [/HS]

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Stairway to heaven

        Posté par  . Évalué à 6.

        oui d'ailleurs le sous titre est :
        "pourquoi les nuages ne tombent pas"

        C'est exactement ce qu'il nous faut … ;-)

    • [^] # Re: Stairway to heaven

      Posté par  . Évalué à 3.

      Tu aurais pu lire le lien que j'ai laissé qui détaille une histoire similaire à ce que tu décris.

      "c'est comme ça que naissent les religions"

      C'est la magie du cloud !

      "On devrait vraiment faire gaffe quand on utilise des symboles, ça peut avoir des effets de bord terribles."

      C'est vrai, par ailleurs, ne pas utiliser de "symboles", ou ne pas utiliser les bons, a aussi des effets de bords terribles.

      • [^] # Re: Stairway to heaven

        Posté par  . Évalué à 5.

        Héhé, j'adore la citation de Clarke : "Toute technique suffisamment avancée est indiscernable de la magie". C'est tellement vrai ! D'ailleurs, le nuage, c'est pas seulement le paradis, c'est aussi le ciel qui peut nous tomber sur la tête. Et du coup, pour protéger l'infra, empêcher les barbares de l'envahir et de piller les précieuses données, il faut construire des murailles de briques "pare-feux" très solide (et qui coutent très chers).

        On construit des murs pour se protéger de se qu'on ne connait pas et qui nous fait peur, c'est bien connu ! D'ailleurs, pour comprendre certains choix technique dans certaines infra, j'ai laissé tombé le Pujolle, je vais au rayon philosophie et science sociale de ma médiathèque.

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

    • [^] # Re: Stairway to heaven

      Posté par  . Évalué à 1.

      Tu me fais bien plaisir. C'est bien ce que j'avais fini par comprendre. Le cloud, c'est un truc devenu indescriptible sur lequel l'entreprise n'a plus la main et qui finit par coûter bien plus cher que du personnel compétent.
      Exemple:
      - JIRA on Cloud
      - Google doc
      - Machines Windows AWS (combo!)
      - bitbucket/github
      - etc…

  • # PAAS++

    Posté par  . Évalué à 2.

    Aujourd'hui le PAAS va très loin en terme de fonctionnalité, il y a un mouvement de fond en se moment autour du '#serverless' (pour ma part je trouve que le terme est très mal choisie, le terme 'vmless' serait plus adapté).
    Avec des offres tels que Amazon lambda, Google Cloud Functions ou Azure Functions on a des offres où tu décris juste la fonctionnalité voulue (Tu te déclenche sur tels événements, tu fais tels traitement et tu sauvegarde dans tels backend) et tu t'occupe de rien d'autre et avec un payement à l’utilisation (Granularité à 100ms).
    Par rapport à des serveurs qui n'ont que 15% du temps de la charge, c'est économiquement intéressant (et y a bien entendu possibilité de choisir des plafonds pour éviter de se faire ruiner face à une attaque massive).

    • [^] # Re: PAAS++

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      serverless ou vmless, dans les deux cas c'est pas tout à fait exact. vmless est intéressant mais si on fait tourner des containers sur du bare metal alors dans tous les cas il n'y a pas de vm :-)
      Ce qui est intéressant dans serverless c'est, je trouve, l'idée qu'on ne gère aucunement le serveur, les ressources, l'allocation, que ce soit du physique, vm, container, chroot, on ne le sait même pas en fait et ça n'a pas vraiment d'importance.

      Il y a ce talk de Bryan Cantrill qui est pas mal sur le sujet (en élargissant un peu) : The container revolution - Reflections after the first decade. Il doit y avoir la vidéo quelque part je crois.

    • [^] # Re: PAAS++

      Posté par  . Évalué à 4.

      "PAAS++", c'est précisément le genre de terme qu'il ne faut pas inventer !

      On parlera plutĂ´t de FaaS, pour "Function as a Service", ce qui n'est pas terrible, j'en conviens.

      Je me remets à la rédaction du 2/2 qui va détailler les 3 modèles de services historiques et leur nombreuse descendance.

      • [^] # Re: PAAS++

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Il y avait aussi un schéma présentant les différents services, à l'image de la pizza.
        Avec les différentes variantes, selon que l'on prépare sois-même la pizza ou bien qu'on la commande et qu'on se la fait livrer.

        Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

        • [^] # Re: PAAS++

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 03 janvier 2017 à 14:31.

          Haha, pas mal ce truc !

          J'en ai trouvé plusieurs versions, en voici une avec le texte en Français : http://blog.censio.fr/cloud-2/le-cloud-explique-par-la-pizza/

          En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

          • [^] # Re: PAAS++

            Posté par  . Évalué à 2.

            En fait, c'est rigolo mais ça prête à confusion, je reprendrai l'analogie dans le 2/2.

          • [^] # Re: PAAS++

            Posté par  . Évalué à 3.

            J'ai jamais compris la légende de ce truc, elle devrait être inversée.
            Dans le iaas, le fournisseur gère l'infrastructure, donc le four, la facture d'électricité etc,
            Dans le paas, le fournisseur gère la salle aussi, et le pizzaiolo se contente de faire les pizzas.
            Dans le saas, le fournisseur gère tout, y compris le pizzaiolo, et le resto se contente de vendre ce qu'on lui livre.

            Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.

      • [^] # Re: PAAS++

        Posté par  . Évalué à 4.

        On parlera plutĂ´t de FaaS, pour "Function as a Service", ce qui n'est pas terrible, j'en conviens.

        Je te propose "CGI as a service" ;)

  • # Merci pour ce journal :)

    Posté par  . Évalué à 2.

    C'était très clair et concis :)

    BeOS le faisait il y a 20 ans !

  • # Cloud et Grid

    Posté par  . Évalué à 5.

    À notre que le cloud computing est venu de Amazon à un moment où coté universitaires ont parlait du grid computing (avoir de la puissance de calcul comme on a de l'électricité). On pourrait voir le cloud comme la réponse des ingénieurs (de chez Amazon) a ces concepts fumeux qui semblait devoir mettre 300 ans à émerger…

    Perso j'ai toujours admiré l'avance incroyable de Amazon quand ils ont lancé ce concept (et c'était tout de suite concret avec EC2). Google a essayé de suivre rapidement avec Google App Engine. Et en parallèle on a commencé à avoir le lavage marketing du terme : tout ceux qui ne faisait pas de Cloud et étaient à des années d'en faire (genre Microsoft ou Orange), on commencé à dire qu'ils faisait du Cloud, en confondant service mutualisé et Cloud. Les hébergeurs vendaient leur VPS comme "Cloud", et ce genre de confusion continue encore aujourd'hui.

    Comme tout les technologies qui suivent le Cycle du hype, la techno en elle même a des cas d'usage, mais n'est pas forcément utile pour toutes les applications. Elle est clairement utile pour des services avec pleins d'utilisateurs: le rêve de beaucoup de startup et la réalité de peu d'entre elles.

    • [^] # Re: Cloud et Grid

      Posté par  . Évalué à 2.

      Elle est clairement utile pour des services avec pleins d'utilisateurs: le rêve de beaucoup de startup et la réalité de peu d'entre elles.

      Joliment dit.

      • [^] # Re: Cloud et Grid

        Posté par  . Évalué à 3.

        J'ai envie de dire le contraire.
        L'infra pour des startups, c'est des emmerdes et aws a un prix décent quand t'as pas d'utilisateurs. Ne pas avoir de serveurs à gérer permet de se concentrer sur le produit et le marché, donc c'est un tres bon choix à ce niveau la.

        Ensuite, t'arriver dans la catégorie "boite qui fait réellement qq chose", la majorité, ou aws va te coûter vachement plus cher a moins d'avoir des ingénieurs très doués sur l'automation, comprennent bien le model de pricing d'Amazon et qui peuvent scaler ton bouzin pour matcher la demande.
        Ton kilométrage peut varier, mais clairement chez nous, aws nous coute un bras. Qq dizaines millions d'utilisateurs mensuels, et une culture d'automation très bizarre, mais clairement pas doué dans l'autoscaling.

        Ensuite t'as les ovnis comme Netflix qui s'en sortent en 100% aws avec une échelle de furieux, mais ils sont pas courants ceux la. Ou les tarés comme Snapchat qui balancent tout dans un gros monolithe google app engine. Et quand ca chie dans la colle, Ben ils ouvrent un ticket et attendent.

        Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.

        • [^] # Re: Cloud et Grid

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

          Ensuite t'as les ovnis comme Netflix qui s'en sortent en 100% aws avec une Ă©chelle de furieux, mais ils sont pas courants ceux la.

          Je parie que les conditions financières ne sont pas du tout les mêmes que pour nous simples entreprises pas si grosses, ce qui change complètement la notion de rentabilité d'AWS.

          J'ai entendu parlé de coûts monstres avec AWS parce que des gens utilisent AWS "c'est le hype, fonce!" comme des serveurs dédiés mais la tarification est "légèrement" différente entre les deux…

          • [^] # Re: Cloud et Grid

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ils ont aussi des patterns de traffic tres particuliers, avec tres peu d'utilisation dans la journée, et une montée en charge pas croyable une fois que les gens rentrent du boulot.
            Donc effectivement, ils sont dans un cas où l'élasticité d'aws est adaptée, et ont mit en place l'autoscaling qui va bien.

            Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.

          • [^] # Re: Cloud et Grid

            Posté par  . Évalué à 3.

            Pas que je sache, il me semble qu'ils paient comme tout le monde, mais tu as du noter que les tarifs sont dégressifs évidemment.

            Il y a simplement un coût certain pour eux et un blocage en capital massif si ils devaient tout faire en interne vu leurs besoins d'être présent sur tous les continents, d'avoir des patterns d'utilisation très variables, d'avoir à gèrer l'infrastructure pour des services de base, …

            Parce que faut pas oublier qu'AWS, c'est beaucoup plus que EC2 hein, il y a des services NoSQL, notification, authentication, monitoring, streaming, etc… C'est tout un tas de trucs que Netflix n'a pas besoin de gérer / maintenir / faire évoluer en interne. N'importe lequel de leurs devs peut aller se construire un prototype assez complexe en utilisant ces services sans avoir besoin de notifier un team pour augmenter la charge supportable, créer des comptes, etc… cette flexibilité permet de bouger rapidement et cela a une valeur certaine-

            • [^] # Re: Cloud et Grid

              Posté par  . Évalué à 2.

              Oui, il faut capitaliser sur ses features pour que AWS soit interessant.

              Si tu as un site ou une appli classique, et que tu le déplaces sans modifications sur des EC2 « on-demand », tu vas juste exploser ton coût.

              En revanche, si tu as des variations de trafic importantes, l'auto-scaling est plus interessant qu'avoir toute une flotte de serveurs qui dorment 90% du temps juste pour être dispo lors de fortes charges. Si tu as des traitements à faire, et qu'ils peuvent reprendre sans pertes après une coupure, tu peux utiliser les « Spot instances » pour avoir des machines qui sont démarrées quand le prix est faible et stoppées quand le prix augmente.

              Quand tu développes ton appli from scratch, tu as toute une flotte de micro-services que tu peux utiliser à ta guise (et ils sortent des nouveaux services ou nouvelles fonctionnalités très régulièrement). Ils sont facturés à l'usage, donc quand tu te lance ça te coûte quasiment rien, et ça gère tout seul la montée en charge. En les utilisant bien, tu peux optimiser tes coûts. C'est aussi pour ça que ça intéresse surtout les startups. Quand ton appli tourne depuis 5, 10, 20 ans, et qu'elle tourne bien, tu décides pas de tout casser à moins d'être certain que l'économie réalisée soit à la hauteur de l'investissement (et c'est difficile de calculer combien AWS va te coûter exactement à l'avance).

        • [^] # Re: Cloud et Grid

          Posté par  . Évalué à 3.

          Netflix a une utilisation super Ă©lastique d'AWS puisqu'ils allument et Ă©teignent plusieurs dizaines de milliers de VMs tous les jours. Tout le monde n'a pas cette variation de charge quotidienne.

    • [^] # Re: Cloud et Grid

      Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 04 janvier 2017 à 09:50.

      je suis d'accord avec le début de l'histoire (cloud vs grid). Par contre sur l'avancé incroyable d'Amazon je la nuancerai. Effectivement Amazon sont les premiers à en avoir fait un business avec une offre publique. Mais par contre, Google est loin d’être en retard la dessus, leur offre commerciale est arrivé après mais google font du "cloud" et du conteneur depuis longtemps, ils ont entre 5 à 10 ans d'avance sur les autres.

      Ils ont jamais vraiment aimé les VMs et font du conteneur depuis très longtemps (avant même docker, il y avait lmctfy (let me container that for you))

      Leur FS distribué GoogleFS date d'avant 2003 (date de la publication de leur papier (http://static.googleusercontent.com/media/research.google.com/en//archive/gfs-sosp2003.pdf))
      Qui inspirera nutch, qui sera racheté par yahoo et qui deviendra quelque années plus tard HDFS (BigData Hadoop/HFDS public c'est vers 2007/2008 uniquement).
      La technologie Map/Reduce vient aussi de chez eux (premier papier publié en 2004).

      Borg (ancien Kubernete) existe aussi depuis très longtemps (j'ai pas de date précise, depuis 2005 au moins), il faudra attendra Mesos (2009/2010) pour avoir un équivalent libre. Voir a se sujet : Return of the Borg: How Twitter Rebuilt Google’s Secret Weapon

      • [^] # Re: Cloud et Grid

        Posté par  . Évalué à 1.

        En fait je suis d'accord avec toi, je plaçais plus ou moins Google et Amazon dans la même catégorie (mais Amazon a inventé le concept commercial).

  • # "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

    Posté par  . Évalué à 1.

    Selon moi, les mecs à qui est donné l'objectif de traduction veulent justement qu'un équivalent en langue francaise ne soit jamais utilisé.

    "Infonuagique" faut la pondre celle-là. Je me demande si ce n'est pas les même drogués qui traduisent les titres de films étrangers.

    L'informatique doit être quelque chose de nébuleux pour ces personnes. hihi

    • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      Essayons d'ĂŞtre constructif: as-tu un meilleur terme Ă  proposer? On peut parler "d'informatique en nuage", par exemple.

      Quand aux titres de films, on est juste habitués à se dire qu'en anglais, ça claque plus. Mais en fait non: les titres anglais sont déjà nazes, c'est juste qu'on s'en rend moins compte quand on comprend pas bien l'anglais.

      • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

        Posté par  . Évalué à 1.

        Un problème en français c'est qu'on ne peut pas (ou on n'ai pas habitué à) coller les mots côte à côte comme en anglais. Nuag-ique ça devient un peu pompeux (et c'est un néologisme) au lieu de juste informatique nuage.

        • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

          Posté par  . Évalué à 2.

          En anglais non plus on ne peut pas coller les mots.
          Ça n'empêche pas de le faire. Comme ils le font depuis longtemps, ça passe tout seul.

        • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 04 janvier 2017 à 17:15.

          cherche quels mots ont été collés dans "cloud computing" (et "star wars", et "star trek", et…)

          Alors que "informatique", c'est un collage de "information automatique". Comme quoi…

          • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

            Posté par  . Évalué à 1.

            Alors que "informatique", c'est un collage de "information automatique". Comme quoi…

            C'est une contraction et non un "collage".

            Le truc avec le "cloud" c'est qu'il s'agit de com, et c'est donc imagé, ésthetique (cf. web == toile). Parlez de nuage ou nébuleuse en français ne me semble pas capillotracté contrairement au pompeux infonuagique si on reste dans la traduction +- littérale.

            Mais perso, je ne parle jamais de "cloud" mais de systèmes distribués ou plus simplement de virtualisation, ce dernier englobant l'infrastructure et pas uniquement le système d'exploitation.

      • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

        Posté par  . Évalué à 3.

        Quand aux titres de films, on est juste habitués à se dire qu'en anglais, ça claque plus. Mais en fait non: les titres anglais sont déjà nazes, c'est juste qu'on s'en rend moins compte quand on comprend pas bien l'anglais.

        Pas que.

        On a les titres partiellement traduits:
        The Blair witch project => Le projet Blair Witch

        les titres n'importe quoi:
        Invasion of the body snatchers => L'Invasion des profanateurs de sépultures

        les traductions anglais vers anglais:
        The Hangover => Very bad trip
        The purge => American Nightmare

        les traductions anglais vers anglais avec un gros contresens:
        Pain and gain => No pain no gain

        J'en passe et pas des moindre.

        • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

          Posté par  . Évalué à 4.

          Tu oublie les traductions "anglais vers ni anglais ni français".

          Genre "Cruel intentions" > "Sexe intentions".

        • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          J'aime beaucoup la traduction du film de Jackie Chan "First Strike" -> "Contre-attaque".

        • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          J'en passe et pas des moindre.

          Contre-exemple : Edward aux mains d’argent, c’est quand même ’achement plus joli à mon goût que Edward Scissorhands, même si c’est éloigné du sens original (comme on dit : Traduttore, traditore).

          • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

            Posté par  . Évalué à 3.

            Contre contre exemple, le duc de the big lebowski est assez bizarre. C'est vraiment à l'opposé du personnage, meme si tu le,prends de façon ironique.
            J'imagine qu'ils ont du en chier pour la synchro des lèvres au doublage, et "le mec" ne marche vraiment pas en français. Je pense pas que j'aurais pu faire mieux cela dit, mais vraiment, ca casse pas mal le film.

            Dans un autre registre, j'ai toujours été super impressionne par les traductions de South Park. Même les traductions très difficile s'en sortent admirablement.

            Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.

      • [^] # Re: "Le Cloud Computing" (ou Infonuagique en français)

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        « nuage d'ordinateur » ?

        "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

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