Journal Les réunions pépé-malin - monter en compétence de manière ludique

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
29
23
mai
2016

Introduction

Il y a de cela quelques années, je travaillais dans une startup d'une quinzaine de personnes dans laquelle l'ambiance était plutôt bon enfant. Pas trop de pression sur les résultats, on allait prendre un verre régulièrement, on s'entendait globalement bien.

J'étais développeur sur un projet transverse où je collaborais avec les ingés de l'équipe recherche, les admins sys, l'équipe commerciale et le support. Et comme je gérais le dév. sur ce projet et que j'étais quasiment le seul, j'étais au four et au moulin. Un boulot un peu chargé, mais super intéressant.

Mon travail nécessitait pas mal de travail en binôme, pour résoudre des pb métier, spécifier des comportements, etc. Au fur et à mesure j'ai constaté avec quelle dextérité chacun de mes interlocuteur manipulait ses outils informatiques, souvent des outils que je ne connaissais ni d'utilisation, ni de nom.

Ça m'intéressait bien de découvrir leurs outils…

Et puis un jour, je me suis dit que si ça m'intéressait moi, il y avait sûrement d'autres personnes qui pouvaient être intéressées… Alors j'ai évoqué le sujet autour d'une bière, puis deux… et j'ai testé le concept.

Le concept

Le concept est simple : chaque volontaire a 5 minutes pour présenter un outil ou une méthode de travail. Puis 10 minutes de questions au maximum. Puis on passe au volontaire suivant, sur un sujet différent.

Une fois par mois, en fin de matinée, idéalement en milieu ou fin de semaine on se retrouve pour 30 à 40 minutes max d'échanges. En fin de matinée, car le repas est en général sacré et on ne va pas (trop) empiéter sur le repas (alors que si c'est en début de journée, voire pire en début d'après-midi, la réunion aura tendance à durer/traîner, ça va devenir ennuyeux, et les gens n'auront plus envie).

Après la réunion, les sujets qui auront intéressé les gens seront naturellement abordés durant le repas. C'est bien, et c'est même très bien : on discute indirectement de boulot, mais on discute de sujets nouveaux.

Les facteurs-clé de réussite

  • Pas de hiérarchie. Chacun doit être en mesure de présenter "au même titre" que les autres.
  • Pas de zèle/valorisation. On n'est pas là pour briller, on est là pour partager ses connaissances.
  • Des profils de présentateurs variés. Qui dit variété des profils, dit problématiques différentes, donc habitudes et différents, donc biodiversité.

Au bilan ?

A l'époque, j'avais lancé ça de manière informelle. Au final, tout le monde a participé. C'est d'ailleurs assez original de voir un commercial poser des questions à un admin-sys sur des problématiques SSH, tout comme c'est marrant de voir des "irréductibles" découvrir comme il est simple de filtrer des données ou de les croiser en utilisant Excel…

Les sujets que j'avais eu l'occasion de découvrir allait des sujets cités ci-dessus à l'utilisation de Pew, l'application de scripts perso sur des sélections de fichiers dans le navigateur de fichiers de Gnome, des astuces d'utilisation de KDevelop, la découverte d'extensions "qui tuent le chien" dans Firefox, des outils en ligne de commande qu'on connait pas mais qui pourtant le valent bien…

Y'a pas de limites, faites vous plaisir.

Il y a toujours quelque chose de bon dans ce genre d'échange ; et si l'on n'apprend rien durant la présentation d'outils ou autres déjà connus, les présentations vont provoquer des échanges et des discussions qui seront enrichissantes quant aux habitudes de vos collègues, leurs choix, leurs opinions.

Pourquoi pépé malin ?

Google pourra aider ceux d'entre vous qui ne connaissent pas le vieux briscard qu'est Pépé Malin. On aime ou on aime pas, c'est juste un clin d’œil et un nom que j'ai trouvé sympa.

Le mot de la fin

Il faut prendre la connaissance là où elle est. J'ai essayé "d'industrialiser", ou en tout cas d'appliquer dans un contexte professionnel, un concept qui est naturel lorsqu'on échange entre amis.

Ce genre d'échange fonctionnera bien s'il se déroule dans un cadre détendu - la majorité des gens aiment partager leurs connaissances quand l'environnement est bienveillant.

  • # la majorité des gens aiment partager leurs connaissances quand l'environnement est bienveillant

    Posté par  . Évalué à -4.

    Mais sinon, tu en fais encore des speed meetup ?

  • # Pervers Pépère

    Posté par  . Évalué à 3.

    Pourquoi pépé malin ?

    Google pourra aider ceux d'entre vous qui ne connaissent pas le vieux briscard qu'est Pépé Malin. On aime ou on aime pas, c'est juste un clin d'oeil et un nom que j'ai trouvé sympa.

    Merci d'avoir ravivé le souvenir d'une lecture de ma jeunesse : il faut absolument que je retrouve mon album de Pervers Pépère !

    D'ailleurs, Pépé Malin semble en être fortement inspiré. :-)

  • # Pépé malin

    Posté par  . Évalué à 3.

    Ca, c'est une idée géniale. Je fais passer.

    Merci !

    o-o

    Ni gamer, ni nolife, juste une geek un peu nerd qui bidouille.

    • [^] # Re: Pépé malin

      Posté par  . Évalué à 1.

      Je m'étonne que personne ne l'ai faite, donc je me lance : pépé malin utilise massivement weboob.

  • # Sur le même principe, il y a les HumanTalks aussi...

    Posté par  . Évalué à -1.

    Et c'est ici:
    http://humantalks.com/

    • [^] # Re: Sur le même principe, il y a les HumanTalks aussi...

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Les humantalks ciblent les développeurs : "Des Talks pour tous les développeurs". On reste cloisonné au sein d'un métier.

      Les humantalks sont en général organisés le soir et ciblent des passionnés.

      Là on ce que je présente marche bien, c'est qu'on cible une propagation des compétences est interne d'une entreprise (ça va intervenir sur tes heures de travail, pas te bloquer une soirée exprès pour), qu'on ne reste pas cloisonnés par métier, et en fait c'est une des clés de la réussite : apprendre des personnes qui ont d'autres problématiques, donc utilisent d'autres méthodes de travail, d'autres outils.

      • [^] # Re: Sur le même principe, il y a les HumanTalks aussi...

        Posté par  . Évalué à 3.

        Les humantalks ciblent les développeurs

        Pas forcément, tout dépend des organisateurs. On a vu passer des sujet bien plus divers, genre construction d'estrade, brassage de bière, scénariste pour robot, etc.
        Mais il est vrai que 80% des sujet requière des compétence de prog.

  • # Vécu en entreprise, et apprécié

    Posté par  . Évalué à 1.

    J'ajoute mon grain de sable pas super intéressant, mais pour éventuellement inciter d'autres lecteurs à le faire dans leur entreprise. Partager les connaissances, même sur des outils ou techniques pas directement relié à ce que vous faites en entreprise, c'est une super bonne chose, je trouve.

    Pas encore diplômé, et encore stagiaire, j'avais beaucoup apprécié que la première entreprise pour laquelle j'ai travaillé laissait la possibilité au personnel de l'équipe de s'exprimer sur un truc qui leur tenait à coeur. Dans notre cas, nous étions qu'entre développeurs, certes, mais tout le monde n'avait pas le même niveau, ou n'avait pas le même background. Et donc de temps en temps, après l'habituelle réunion du lundi aprem pour faire le point sur la semaine passée et future, on avait droit à quelques présentations. Cela allait d'une présentation sur les TDD, des langages récents et encore peu connus, un outil pour faire des tests, etc.

    Moi qui était stagiaire j'avais apprécié car ça me permettait d'apprendre d'autres choses en dehors de ce que je faisais quotidiennement, mais je pense que ça plaisait à d'autres développeurs. C'était une grosse boîte française, pas du tout l'esprit start-up, et j'avais parfois l'impression que certains avaient arrêtés d'apprendre pour diverses raisons (plus le temps, enfants, ou tout simplement parce que l'info n'était pas une passion). Mais du coup, dans cette équipe, ces présentations permettaient de garder l'esprit un peu éveillé.

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.