Journal Traduction : Vingt ans après : mon discours sur les DRM chez Microsoft

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7
19
juin
2024

Sommaire

Contexte

Toujours fanatique de mes lectures sur pluralistic.net, suite à un lien posté par Krunch quelque part sur Linuxfr, et au moment où l'on débat dans ces colonnes sur le lien entre politique et logiciels libres, il m'a semblé approprié de proposer cette traduction d'un article revenant sur le parcours de C. Doctorow et ses combats politiques à l'EFF.

En bref, vingt ans de lutte pour un internet libre et ouvert. Comme tous les bons logiciels, matériels, marchés, etc. L'auteur établi le lien dans la suite.

Peut-être un prélude à la traduction de cet article pour vous partager mon son évaluation d'une petite entreprise que d'aucuns connaissent peut-être déjà : mirosoft

Bonne lecture de l'appel du dix-sept juin.

Traduction

Cette semaine sur mon podcats, j'ai relu et ré-estimé l'importance de mon discours du 17 juin 2004 à Microsoft Research sur les DRM, une présentation devenue virale voici vingt ans :

https://craphound.com/msftdrm.txt

Ce discours a vingt ans (et un jour). Ce n'était pas mon premier du genre, mais ça a été le premier à recevoir un succès aussi phénoménal en ce temps-là. À l'époque j'étais encore en train d'apprendre l'art oratoire, m'essayant à différents styles de prose (selon moi, il y a beaucoup de Bruce Sterling ici, un style qui m'influence encore aujourd'hui).

J'ai appris à discourir en assistant à des conventions SF, keynotes, et autres présentations, par l'observation. J'étais particulièrement impressionné par les techniques oratoires d'Harlan Ellison, que j'ai écouté à maintes reprises, et de Judith Merril, un merveilleux mentor pour moi et nombre d'écrivains :

https://locusmag.com/2021/09/cory-doctorow-breaking-in/

J'ai également subi l'influence de nombre d'orateurs de rassemblements politiques auxquels j'ai assistés ou que j'ai aidé à organiser ; depuis les orateurs des manifestations de la fête du travail jusqu'aux anti-prolifération nucléaire en passant par les marches pour l'avortement où j'étais fortement impliqué. J'ai aussi des souvenirs vivaces des discours prononcés par Helen Caldicott à Toronto dans ma jeunesse, quand j'étais placeur bénévole :

https://www.helencaldicott.com/

Ayant cofondé une startup dotcom vers la fin des années quatre-vingt-dix, nous avions décidé que je ferais les présentations sur scène ; nous avions payé à prix d'or un consultant à San Francisco pour m'entrainer. La seule chose dont je me souvienne de ces cours est le conseil de regarder le public plutôt que de se tenir tête baissée à regarder ses notes. Une recommandation pleine de bon sens, quoiqu'assez évidente.

Ces leçons préparaient ma présentation à la première conférence O'Reilly sur le P2P en 2001. Impossible de me rappeler de mon discours ; en revanche, je me souviens d'avoir impressionné Tim O'Reilly, ce qui me semblait à l'époque — et me semble toujours — très significatif :

https://www.oreilly.com/pub/pr/844

J'ignore qui m'avait invité à donner ce discours à Microsoft Research ce jour-là, probablement Marc Smith, qui à l'époque étudiait les réseaux sociaux en dressant des réseaux de liens sociaux à partir des archives d'Usenet. Je crois avoir géré l’affaire de manière à faire d'une pierre trois coups : en plus de la présentation, j'en ai profité pour participer (et peut-être parler) à la conférence sur la liberté informatique et la vie privée de cette année, et être présent à une pré-inauguration du futur musée de la SF (devenu depuis musée de la culture pop). J'ai eu l'occasion de rencontrer Nichelle Nichols (et de me retrouver à bégayer pour lui dire à quel point j'avais apprécié sa voix dans les thèmes de Star Wars, quelque chose que mes oreilles continuent d'apprécier ; gentiment et très professionnellement, elle m'a corrigé en disant « j'imagine que vous vouliez parler de Star Trek ? » :

https://music.youtube.com/watch?v=4IiJUQSsxNw&list=OLAK5uy_lHUn58fbpceC3PrK2Xu9smBNBjR_-mAHQ

Mais le point de départ de tout ça fut ce discours chez Mircosoft Research (MSR) ; un endroit où j'étais déjà passé au prélalable. Peut-être à cause de cette startup ? Microsoft avait tenté de nous racheter, ce qui poussa les capitaux risqueurs à sacrifier les fondateurs et à piller fonds, et créa une telle acrimonie que l'opération finit par avorter. J'étais plutôt amer à l'époque, mais à tout bien peser, ce fut comme esquiver un coup fatal — le marché aurait impliqué que je vienne travailler comme évangéliste pro DRM chez microsoft. Imaginez…

C'était ma première chez microsoft en tant qu'employé de l'EFF. Il y eut un accueil préalable au spectacle, suite à quoi je me retrouvais dans une salle de conférence bondée où je donnai ma présentation suivie d'une séance de questions et réponses vivante et globalement bienveillante. MSR était et demeure la partie la plus accueillant de microsoft, ou toutes sortes de personnes sympathiques font toutes sortes de recherche de qualité.

En effet, pratiquement tous les employés de microsoft que j'ai eu l'occasion de croiser sont des personnes talentueuses, se donnant à fond. Le fait que de microsoft émane un flot si constant de produits puants et de pratiques commerciales véreuses souligne parfaitement qu'une organisation pourrie peut valoir bien moins que la somme de ses constituants.

Je souscris totalement aux thèses de la « Theory of the Firm » de Ronald Coase (mais seulement celles-là) :

https://en.wikipedia.org/wiki/Theory_of_the_firm

Coase affirme que la raison d'être des institutions est d'atténuer les coûts de coordination des collaborations. En d'autres termes, si vous et moi décidions de tricoter un gilet ensemble, il nous faudrait nous accorder afin d'éviter de produire deux manches gauches. Créer une institution — la Mafia, l'Église Catholique, microsoft, une entreprise, une coopérative, ou un comité d'organisation d'une conférence régionale sur la science-fiction — vise à minimiser les coûts.

Comme souligné par Yochai Benkler en 2002, le côté le plus innovant et le plus sympathique d'internet est sa capacité à nous permettre de réaliser des actions collectives avec des institutions collectives à la fois moins structurées et pondéreuses.

https://www.benkler.org/CoasesPenguin.PDF

C'était le point de départ de mon roman « Walkaway » qui s'interrogeait, « que se passerait-il s'il était possible d'acheter des hôtels de luxe et même des programmes spatiaux avec un le genre de surcoût institutionnel relativement modéré associé à Wikipedia ou au noyau Linux ? »

https://crookedtimber.org/2017/05/10/coases-spectre/

La structure des institutions importe donc dramatiquement. Je reste néanmoins sceptique face au distinguo qu'il y aurait de « bonnes entreprises » et de « mauvaises entreprises. » Les petites entreprises, les entreprises familiales, et les autres entreprises non exposées au secteur de la finance peuvent certainement mieux refléter la personnalité de leurs dirigeants ; mais leur prêter ces personnalités serait une bévue monumentale.

C'est ainsi que l'on en arrive à des âneries comme « Apple est une bonne entreprise car ils favorisent les services payants, et Google une mauvaise car ils vivent de la surveillance. » Apple vous espionnera tout aussi bien et tant qu'ils le peuvent :

https://pluralistic.net/2022/11/14/luxury-surveillance/#liar-liar

Disney et Fox n'étaient pas Romeo et Juliette, des amants maudits se jetant des regards enamourés aux réunions de la Motion Picture Association. C'était deux entreprises géantes, et toute différence entre elle ne tenait que des mythes créés par leur département communication :

https://locusmag.com/2021/07/cory-doctorow-tech-monopolies-and-the-insufficient-necessity-of-interoperability/

La personnalité des grands chefs influe certainement (voyez par exemple la destruction de Boeing suite à sa colonisation par les sociopathes de Mcdonnell Douglas), mais cette influence est bien inférieure aux contraintes imposées par la compétition et les législations. Autrement dit, un connard peut parfaitement diriger une entreprise qui produira de bons produits, dans des conditions éthiques, à un prix juste, pourvu qu'échouer à y parvenir coûte plus cher en opportunités manquées et amendes que le bénéfice des vices :

https://pluralistic.net/2024/05/24/record-scratch/#autoenshittification

Microsoft est l'archétype de l'entreprise dirigée par des connards intersidéraux. Bill Gates est un monstre, lui-même entouré d'autres monstres, et ils ont rempli les cours des palais de leur entreprise d'autres monstres :

https://pluralistic.net/2024/06/14/patch-tuesday/#fool-me-twice-we-dont-get-fooled-again

Si de bonnes choses sortent occasionnellement de microsoft — certains de leurs jeux, quelques éléments de hardware, des papiers de MSR importants — c'est en dépit de leur direction ; c'est le résultat de contraintes imposées par la compétition et la législation ; c'est la raison même pour laquelle microsoft persiste dans une politique si agressive pour annihiler ses compétiteurs et détourner les processus législatifs.

Rétrospectivement, il me semble que l'un des objectifs de ce discours était de convaincre ces auditeurs qui travaillaient si assidument pour une entreprise aussi pourrie de migrer travailleur ailleurs sur d'autres sujets. C'est assurément l'un des buts de mes discours d'aujourd'hui. À l'époque, certains des ingénieurs les plus en vue de la compagnie démissionnaient à cause de la guerre de leurs patrons contre les logiciels libres et open source, mon but n'était donc pas totalement hors de portée :

https://web.archive.org/web/20030214215639/http://synthesist.net/writing/onleavingms.html

Ce à quoi je ne m'attendais guère, fut que la publication de ce discours sur mon site et Boing Boing générerait un tel intérêt que le message se verrait diffuser une audience élargie de plusieurs ordres de grandeur par rapport au public initial. L'un des facteurs de ce phénomène est la mise dans le domaine public de ce texte, grâce aux toutes récentes « Creative commons Public Domain Declaration » (plus tard remplacées par la marque CC0, à cause de problèmes légaux dans la rédaction) :

https://web.archive.org/web/20100223035835/http://creativecommons.org/licenses/publicdomain/

Un mélange de contenu du discours, d'esprit du temps, et de nouveauté de cette licence totalement ouverte suscita des monceaux d'intérêt. Jason Kottke enregistra une version audio diffusée par Andy Baio :

https://kottke.org/04/06/cory-drm-talk

Ma version Ascii fut rapidement convertie en un html soigné par Matt Haughey et Anil Dash :

https://web.archive.org/web/20040622235333/http://www.dashes.com/anil/stuff/doctorow-drm-ms.html

Quiconque voulait une version papier, pouvait utiliser une feuille de style adaptée pour l'impression de Patrick Berry :

https://patandkat.com/pat/weblog/mirror/cory-drm/doctorow-drm-ms.html

De multiples version audio furent enregistrées (et vendues !), puis vinrent des traductions en Danois, Français, Finois, Allemand, Hébreux, Hongroie, Italien, Japonais, Norvégien, Polonais, Portugais (européen et brésilien), Espagnole, et Suédois. Je suis resté en contact avec quelques-uns de ces traducteurs, qui m'ont ensuite aidé à traduire mes discours pour des réunions de l'organisation mondiale de la propriété intellectuelle (UN WIPO). Ces discours étaient si pertinents que des enfoirés du lobby des copyrights sont allés jusqu'à les voler pour les cacher dans les toilettes de l'ONU (!) :

https://web.archive.org/web/20041119132831/https://www.eff.org/deeplinks/archives/002117.php

En les relisant pour mon podcast de dimanche, je m'attendais à être frappé par des anachronismes vis-à-vis de notre époque. Il s'en trouvait assurément quelques-uns. Nonobstant, est infiniment plus marquant le fil rouge qui les unis clairement à mes discours postérieurs, tel « War On General Purpose Computing » (guerre contre les ordinateurs polyvalents » donné en 2011 au CCC :

https://memex.craphound.com/2012/01/10/lockdown-the-coming-war-on-general-purpose-computing/

Ou encore mon travail sur la reprise en main de l'interopérabilité (NdT : adversarial interoperability signifie en fait la capacité pour les clients et concurrents à obtenir de l'interopérabilité contre le gré du producteur ou détenteur de droit, si quelqu'un connaît une meilleure traduction…) :

https://www.eff.org/deeplinks/2019/10/adversarial-interoperability

Jusqu'à mon tout récent ouvrage sur la submerdsion économique (enshittification) :

https://pluralistic.net/2023/08/27/an-audacious-plan-to-halt-the-internets-enshittification-and-throw-it-into-reverse/

Autrement dit, j'ai répété le même credo — de différentes manière — depuis plus de vingt ans. Ça pourrait être déprimant. Ça me semble plutôt exaltant. Voici deux décennies que je me suis radicalisé à cause de la crainte que l'internet soit privatisé par des entreprises ou des gouvernements et transformé en un vaste outil de surveillance et de contrôle. J'ai trouvé ma voie à l'EFF, où avec mes collègues j'ai bossé dans de nombreuses disciplines — codeur, avocat, militant — pour combattre cette tendance.

À l'époque, c'était un combat marginal. L'essentiel des militants que je croisais, féministes, pacifistes, anti-racistes, écologistes, syndicalistes… considéraient les droits numériques comme futiles, et méprisait leurs avocats comme des intellos tristes, égocentriques, confondant leur combat pour gérer des forums sur Star Trek avec la lutte pour les droits civiques :

https://www.newyorker.com/magazine/2010/10/04/small-change-malcolm-gladwell

J'étais convaincu à l'époque, et l'histoire semble me donner raison. Mener cette lutte — tant auprès du grand public que dans les milieux politiques — vise à éveiller les consciences avant qu'il ne soit trop tard. Chaque jour qui passe voit décroître la capacité d'internet pour s'organiser à rendre le monde meilleur — plus de surveillance, plus de contrôle. À l'époque je considérais — et c'est toujours le cas — qu'internet était plus critique que mes anciens combats de néo-militant, car Internet est instrumental dans ces combats.

Protéger la planète, écraser le patriarcat, renverser les tyrannies, libérer les travailleurs… voilà des combats qui seront coordonnées — au moins partiellement — via internet. Sans un internet ouvert, honnête et libre, gagner ces combats sera infiniment plus cruel.

Faire comprendre, se préoccuper, et combattre pour les droits numériques est un marathon, pas un sprint. Quand j'ai rejoint l'EFF, j'avais déjà douze ans. Ils étaient six (sept avec moi). Aujourd'hui, nous sommes plus de cent, combattant partout ! La preuve de cette idée vieille de plus de trente ans est définitivement établie : la réglementation d'internet est capitale dans toutes les luttes.

Jadis, en 2004, je demandais à microsoft pourquoi il était si capital pour eux de lutter à mort contre la répression anti-trust du gouvernement des USA, alors qu'ils cédaient craintivement face à l'industrie du divertissement sur les DRM. Vingt ans après, la réponse est là : microsoft savait que les DRM leur permettraient de s'immiscer dans la relation entre les consommateurs, les créateurs, et l'industrie du divertissement. Leur instinct parfait de prédateur pour capitaliser sur les opportunités de se créer un monopole les inclinait naturellement à créer des produits déficients à dessein, sachant que leur puissance sur le marché leur permettrait de nous les enfoncer en travers de la gorge :

https://memex.craphound.com/2004/01/27/protect-your-investment-buy-open/

Un lien vers le podcast :

https://craphound.com/news/2024/06/16/my-2004-microsoft-drm-talk/

Un autre directement vers le MP3 (hébergé gracieusement par The Internet Archive ; ils hébergent vos productions gracieusement pour l'éternité) :

https://archive.org/download/Cory_Doctorow_Podcast_470/Cory_Doctorow_Podcast_470_-_My_2004_Microsoft_DRM_Talk.mp3

Et finalement le RSS pour mon podcast :

https://feeds.feedburner.com/doctorow_podcast

  • # Style d'écriture

    Posté par  . Évalué à 9.

    Ça y est, j'ai trouvé !

    Après plusieurs liens vers Pluralistic, je ne comprenais pas ce qui m'empêchait de finir les articles de Cory Doctorow. Les sujets m'intéressent, et pourtant, quelque chose dans la forme n'allait pas.

    Et là, avec cette traduction, ça m'est apparu : c'est le style des liens, posé comme des paragraphes indépendants.

    Quand je lis du texte, je fais une sorte de lecture rapide. Un peu en diagonale, et parfois d'avant en arrière. Un gros pavé de texte ne me pose pas de souci. Mais là, les liens en plein milieu, ça casse tous mes réflexes, et j'essaye de me débarrasser de ce truc qui prend trop de place dans mon champ de vision. Et c'est très inconfortable.

    C'est dommage je trouve, mais j'imagine qu'il y a une raison ? Parce que comme ça, je le vois un peu comme si on interrompait sa conférence avec les références bibliographiques distillées 1 par 1 sur la présentation de l'écran, avec une pose de 5 secondes pour la prendre en compte. Peut-être que je suis le seul hurluberlu dans ce cas-là…

    • [^] # Re: Style d'écriture

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      De mon point de vue de traducteur, je pourrais imaginer qu’une des intentions soit de faciliter la traduction. Ça permet de produire le français avec un simple « gvim -d » là où de vrais paragraphes nécessiteraient sûrement un outil de versification/traduction.

      Sinon, c’est peut-être simplement pour souligner les liens ?

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: Style d'écriture

      Posté par  . Évalué à 2.

      Je te rassures tu n'es pas le seul, c'est pénible à lire en l'état, je referais un essai au calme avec la liseuse qui met moins en avant les liens que mon navigateur.

  • # Mauvais commerce

    Posté par  . Évalué à 2.

    Pour moi les DRM c'est juste du commerce malsain, pour vendre sans vraiment vendre comme ça ils vont pouvoir vendre plusieurs fois le même produit.

  • # Enshittification

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

    ÀMHA « merdification » est une meilleure traduction que « submerdsion ».

    • [^] # Re: Enshittification

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

      C'est même la traduction la plus couramment admise et qui est dans le même registre de langue en prime.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

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