rlanglois a écrit 4 commentaires

  • [^] # Re: Bravo !

    Posté par  . En réponse à la dépêche 2048 courriers de sensibilisation des acteurs locaux aux enjeux du logiciel libre (un par jour). Évalué à 9.

    Le problème, avec le libre, c'est que même quand on a l' "impression" de pouvoir faire quelque chose (ce qui est mon cas, puisque je suis "chef"), c'est qu'on s'aperçoit qu'il y a plein de contraintes externes qui finalement, nous menottent pas mal. Alors oui, je suis content d'avoir quitté les systèmes serveurs AIX pour du Linux. Mais en vrai, à part les 6 informaticiens de ma structure, personne ne s'en est aperçu ^

  • [^] # Re: Avis d'un fonctionnaire décisionnaire.

    Posté par  . En réponse à la dépêche 2048 courriers de sensibilisation des acteurs locaux aux enjeux du logiciel libre (un par jour). Évalué à 10. Dernière modification le 01 septembre 2015 à 23:47.

    Je suis 1 petit hopital. Je file 200 000 euros à un éditeur qui fait plus de 100 millions de chiffre d'affaire par an avec la majorité des hopitaux de france. On peut leur mettre la pression… si on se coordonne ! J'essaie de le faire au niveau de ma région, mais si cela venait du haut, ça irait plus vite ! :)

    Quand au fameux débat sur l'emploi, je suis d'accord avec toi. L'état pourrait payer des "fonctionnaires" (pourquoi pas) pour développer des produits mis à la disposition de ses entités. Cependant, c'est exactement le contraire qui se fait depuis les années 80 (oui, en 1980, de telles structures centralisées existaient, mais il a fallu ouvrir à la concurrence du privé). Je ne suis pas anti-privé, anti-libéral ou anti-européen, mais je trouve qu'on a été un peu trop loin dans ce domaine précis.

  • # Avis d'un fonctionnaire décisionnaire.

    Posté par  . En réponse à la dépêche 2048 courriers de sensibilisation des acteurs locaux aux enjeux du logiciel libre (un par jour). Évalué à 10.

    Sensibiliser les décisionnaires, c'est bien. Mais il ne faut pas oublier que même les décideurs ont des "contraintes". Personnellement, je fais partie de ceux-ci. Comme beaucoup, j'ai pu militer pour l'introduction de Linux dans les systèmes serveurs, invisibles des utilisateurs. (Je précise que je ne suis aucunement admin system, plutôt "administratif", donc si des gens répondent à mon commentaire, évitez les choses trop techniques qui me dépasseront. J'aime la "philosophie" du libre, j'y suis sensible, mais le coté technique me dépasse un peu). Voilà un ressenti livré "brut de décoffrage".

    • Les informaticiens que je dirige disent que le libre c'est mieux. Ils sont à peu près tous d'accord. Par contre, ils sont tous d'accord pour dire aussi que ça prend plus de temps (manque de formation initiale ?). Du coup, si je veux remplir les missions confiées par l'état, j'ai deux solutions : prendre plus de temps, ou engager plus d'informaticiens. Le public est contraint par un budget serré, en tout cas dans le domaine des systèmes d'information (et c'est bien. Moi aussi, je paie des impôts donc, je préfère pas dépenser inutilement). Il y a donc un effet pervers : j'achète du "non libre", parce que je n'ai pas de quoi payer plus d'informaticiens. En gros, tout décisionnaire que je sois, l'état me dit que c'est plus rentable d'acheter à Microsoft (puisque j'ai des "accords cadres" qui me permettent d'installer n'importe quel produit serveur à un tarif intéressant) plutôt que de payer quelqu'un à adapter/customiser un logiciel libre. De toute façon, même si c'était le même prix, l'état préfère que je dépense en investissement (100 000€ de licence, payé une fois pour toute) qu'en fontionnement (2 ou 3 ans de salaire d'un employé). C'est triste, mais c'est pas moi qui fait les règles, même si je préférerai franchement la 2nde solution.

    • La structure dans laquelle je travaille emploie, en gros, 200 agents administratifs, donc une 50 de personnes qui font du "secrétariat pur". Elles connaissent "Word" et "Outlook". Je ne veux pas dire "un traitement de texte" ou "un client de messagerie". La majorité sont perdues quand on essaie de leur montrer Open Office. Elles ne VEULENT pas apprendre. Même chose pour la messagerie. Je ne sais pas si c'est la formation initiale ou les organismes de formation choisis par l'ANPE mais c'est un fait. Pourtant j'ai vraiment essayé. Certaines personnes, là où je travaille, reçoivent des documents émis par la préfecture, qui est sous Open Office. Bah après quelques semaines de travail, on leur a remis WORD avec le plugin de compatibilité. Autrement dit : tant qu'il n'y aura pas une volonté venue d'en haut, avec un impératif FERME, les gens préfèrent rester dans ce qu'ils connaissent.

    • Linux ? Je n'ose y penser.

    • Un espoir ? Les logiciels utilisés par peu de personnes. Par exemple, j'ai quelques chefs de projet. Plutôt que de leur donner MS Project, je leur ai filé GANTT PROJECT. Sous windows, certes, mais ils sont contents. J'ai quelques personnes qui font un peu de graphisme : GIMP leur a été offert, j'ai même organisé la formation. Du coup personne ne m'a demandé Photoshop. PAreil pour le service communication (10 personnes) à qui j'ai pu refiler un logiciel libre plutôt que quark X Press. Au niveau du service informatique en lui-même, le choix de GLPI a été fait.

    • Un frein fort : les éditeurs de logiciels métiers ne certifient leurs solutions que sur certaines bases. Par exemple, un de mes éditeurs me dit "on ne fait la maintenance que si vous avez une base de donnée Oracle, Microsoft Office, Windows 7 et, à la limite, si vous virtualisez les serveurs, on accepte VMWARE uniquement. Sinon, ça veut pas dire que ça marche pas, mais si vous avez un problème, on vous aidera pas". Quand vous payez une maintenance 50 000€ par an, bah vous acceptez bêtement de mettre Ms Office au lieu d'Open Office. C'est aussi con que ça.

    Former les gens, dans le public, c'est un faux problème. Je dépense une fortune pour payer des organismes de formation qui forment les gens à Ms Office ou Outlook, je ne paierai pas plus cher pour former les gens à Open Office ou Thunderbird. Je pense par ailleurs qu'à notre époque, les gens sont contents d'avoir du boulot, et si on leur dit "votre poste de travail sera sous linux", bah à part quelques rares exceptions, ils diront "ok", ils ne se battrons pas pour windows (excusez mon pragmatisme). Par contre, c'est vraiment ce côté "éditeurs métiers qui engourdit le public, et il y a peu de solutions pour s'en sortir. A mon niveau, je n'en vois que 2.

    • L'état doit définir un cadre d'inter-opérabilité obligatoire pour toutes les administrations, ce qui permettra aux établissements publics de choisir réellement leurs fournisseurs et de sortir progressivement de filières propriétaires.

    • Ou, plus radical, l'état doit se doter des moyens de développer ou promouvoir lui-même certains logiciels, et de les imposer légalement à tous ses acteurs. Après tout, pourquoi l'état ne créerait-il pas une de ces "agences" dont il a le secret, pour créer une distrib linux complête pour les mairies, une pour les écoles, une pour les hopitaux etc…. Ce serait du boulot, c'est certain. Ca coûterait cher, c'est sur. Mais moi, perso, responsable d'un petit hôpital de province, je file 500 000€ par an à des boites privées uniquement en licensing et maintenances (Microsoft, Oracle, VMware…). Peut-être que tous les "petits" cumulés, ça ferait des sommes intéressantes pour réaliser ce projet que d'aucuns jugeront utopiques ?

    Je termine en disant que si je recevais un courrier m'invitant à faire du libre, je répondrai assurément.

  • # certification

    Posté par  . En réponse à la dépêche Linux médical: FreeMedForms aux RMLL 2013. Évalué à -1.

    Une belle initiative. Attention cependant, pour la France, seront bientôt interdits les logiciels non certifiés par la Haute Autorité de Santé (source : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_989142/fr/certification-des-logiciels-des-professionnels-de-sante ).