Pierre Roc a écrit 426 commentaires

  • [^] # Re: La solution est à portée de main

    Posté par  . En réponse au journal La définition de démocratie, quelle est-elle selon vous ?. Évalué à 2. Dernière modification le 19 juillet 2012 à 11:58.

    Je suis d’accord avec ce que vous dites (tout le monde s’en fout, mais ça fait du bien de le dire), avec quelques bémols.

    3 - Il ne faut pas tout rejeter sur les sondages, c’est avant tout un fond de roulement permanent, au niveau médiatique et social. http://acrimed.org permet de décrypter plus ou moins sur le fond (en fonction des articles), @si sur un ton un peu plus badin, Chomsky http://www.revue-medias.com/Noam-Chomsky-les-medias-et-la,371.html Pierre Carles a fait aussi un gros travail sur les élections de 2012, http://www.pierrecarles.org/. Au niveau de l’économie la pensée unique est encore plus prononcée, mais ça va sauter je pense dans les années qui suivent, parce que la position actuelle est de moins en moins crédible (Stiglitz, Krugman, et en France d’autres voix commencent à se faire entendre, pour ceux qui suivent mediapart, Laurent Mauduit fait un gros travail d’information là-dessus, les économistes ont compris que quelques « brebis galeuses » (celles qu’on voit très majoritairement dans les mass médias et qui prônent l’austérité à tout va) jettent le discrédit sur toute la profession, d’où des chartes, des conflits d’intérêts à supprimer, etc.

    4bis - Outre le temps, il faut aussi bien se rappeler que la démocratie est fondée sur l’égalité politique. Si les inégalités (médiatique, économique, culturelle, technique, etc.) se creusent par ailleurs, la démocratie ne saurait être pérenne.

    5 - Vous définissez la démocratie comme les intérêts de la majorité. Ça n’est pas nécessairement ça la démocratie. L’homme est capable de faire preuve d’altruisme et donc de concevoir un intérêt général. Par contre le système représentatif, qu’il soit basé sur des élections ou le tirage au sort, est fondamentalement biaisé contre l’altruisme, à mon sens. L’intérêt général ne peut se construire que par le débat permanent, car le débat nécessite de construire une argumentation qui n’est pas basée sur ses propres intérêts, mais ceux du groupe, pour espérer convaincre le plus grand nombre. On est d’accord, le débat n’a pas besoin des nouvelles technologies, ni d’être national, ce qu’il faut ce sont des lieux et des créneaux horaires réguliers durant lesquels les gens, très informés, viendraient discuter politique, avec des pouvoirs et des décisions à prendre. Le système représentatif a tendance à recréer un rapport de force des classes de la société, sans pour autant faire bouger les positions des représentants, pour la simple et bonne raison que les représentés vont se sentir trahis si le représentant change d’avis.

    Sur le temps de travail, l’explosion de la productivité, etc. (c’est vers la fin de la vidéo, le début est consacré à la crise du capitalisme qui nous secoue) :
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=AxaHidNSNXk#!
    On passe à une semaine de 4 jours (à 1h20 dans la vidéo : l’usine est passé à 32h, le salaire a été bloqué, création d’emplois, ça marche, en contrepartie il n’y a plus de cotisations chômage), et le 5ème est réservé à l’exercice de la citoyenneté (éducation populaire par des conférenciers — encore une fois les médias et les nouvelles techno. ne sont pas nécessaires —, assemblées populaires avec de réels pouvoirs)
    Cette nécessité de bloquer du temps à l’exercice de la citoyenneté n’est pas nouvelle, déjà Rousseau et Tocqueville en font état. À contrario, je considère que notre société de consommation est entrée dans une nouvelle forme de servitude volontaire (cf. La Boétie).

    Plusieurs commentaires ont eu le préjugé du « peuple con », mais des expériences ont été tentées. Vous pouvez obtenir une synthèse très rapide et des références livresques dans le seconde partie de cette vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xmjlus_4-6-chouard-metz-oct2011-l-ue-des-lois-sans-parlement_news

    Comment y aller ? le XIX (1789—1870) a été révolutionnaire, le XX guerrier sans retenue. Honnêtement, s’il fallait choisir, je préférerai la révolution…