Pierre Roc a écrit 426 commentaires

  • [^] # Re: lulz

    Posté par  . En réponse au journal Sauvez la planète : jetez votre iphone.. Évalué à 1.

    À ce sujet, j’ai cru comprendre qu’Apple avait eu les couilles de faire un audit sur les conditions de travail chez ses sous-traitants asiatiques. Même si ça ne les exempte pas de leur responsabilité (payer au rabais les sous-traitants se répercute jusqu’en bas de l’échelle salariale), au final ils s’en sont pris plein la gueule à cause de ce rapport : une incitation à fermer les yeux pour les autres (qui sont pourtant exactement dans la même situation).

  • [^] # Re: Question idiote

    Posté par  . En réponse au journal Armée Suisse, modèle ou pas ?. Évalué à 1.

    L’opération liberté irakienne « [constitue] une remise à jour de la guerre classique : une poussée mécanisée irrésistible, contournant les villes et franchissant promptement les cours d'eau, appuyée par l'aviation pour anéantir toute résistance et s'emparer finalement de la capitale […] ».

    À en croire Wikipedia (mais je crois même savoir que des valises de billets ont transité pour corrompre quelques généraux du régime), la guerre moderne est précisément conçue pour s’attaquer à un État centralisé (et l’armée conventionnelle est elle-même construite autour de ce modèle moderne de l’État – rien à voir par exemple avec les seigneur féodaux et le système de vassalisation, de même les athéniens me semblaient être très soucieux de ne pas voir leurs généraux passer à l’ennemi).

    Et l’État centralisé se révèle étonnamment faible face à une invasion (il suffit de prendre le centre de commandement, aka la capitale).

    1/ « Pas étonnant que la société se soit délitée en un clin d’œil. »

    Si on se réfère à Naomi Klein, ce n’était pas seulement une question stratégique, mais idéologique. L’Irak est devenu une colonie américaine avec tout ce que ça implique : ces administrateurs venus de la métropole, non pas pour gouverner un peuple mais pour régenter le pays selon les intérêts de la métropole. Naomi Klein a un axe plus orienté idéologie et dans ce cadre là, les néo-libéraux sont idéologiquement pour la suppression de l’État, néo-libéraux qui ont eu carte blanche en ce qui concerne l’Irak (parce que cela rejoignait les intérêts américains en facilitant l’installation d’infrastructure et entreprises étrangère).

    2/ « donc en fait détruire tout ce qui tenait la société pour tenter de reconstruire plutôt que de faire évoluer petit à petit les institutions »

    Vous avez tout intérêt, en tant qu’envahisseur, à placer au pouvoir des gens qui ne pourraient pas l’être autrement. Vous tenez ainsi le pays dans une main de fer. Si les américains avaient utilisé l’ancienne administration, alors la loyauté de cette dernière aurait été trop incertaine. Cela fait partie des classiques (Machiavel). En fait, l’envahisseur n’avait aucun intérêt à voir une démocratie émerger : c’est un pouvoir qui reçoit une légitimation très importante, et qui de ce fait est extrêmement dangereux car la visibilité d’une majorité contre les américains, par les irakiens eux-mêmes et par la “communauté internationale”, aurait été plus que compromettante pour les USA.

  • [^] # Re: en France, c'etait mieux avant...

    Posté par  . En réponse au journal Armée Suisse, modèle ou pas ?. Évalué à 1.

    Ca peut paraitre idiot, mais devoir faire faire 50 pompes à ton peloton parce qu'un gars est en retard, ou n'a pas bien fait son lit, ca apprend a respecter des règles, qui sont les memes pour tous.

    Je viens de finir les sept saisons de Malcolm ; j’ai ri en vous lisant.

  • [^] # Re: L'anglais c'est pratique

    Posté par  . En réponse au journal Happy Bastille Day !. Évalué à 2.

    Et économiquement, il n'en reste pas moins que la où un américain vaut 1, en Europe UK vaut 0.50, l'allemand et le suisse valent 0.40, les français/danois/pays-bas 0.25, et les autres entre 0.20 et 0.05. Chiffres non sortis par hasard.

    « Si nous nous obstinons à concevoir notre monde en termes utilitaires, des masses de gens en seront constamment réduites à devenir superflues. »

    Hannah Arendt, Le Système totalitaire. Les origines du totalitarisme, tome III.

  • [^] # Re: Je me méfie du militantisme

    Posté par  . En réponse au journal À propos de militantisme…. Évalué à 2.

    « Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage. »

    Paul Ricœur.

    Voyez-vous, nous savons que la société est un ensemble d’individus qui ne partagent pas les mêmes aspirations, ni les mêmes intérêts.

    Ce qui est dit dans le texte que je viens de citer, c’est que le concept de “débat d’idées” est fallacieux. Il laisse croire qui nous pourrions, par la raison, mettre tout le monde d’accord.

    La démocratie n’a rien à voir avec le débat d’idée, mais tout avec une analyse lucide de ce qu’est la société, de ses contradictions et le positionnement des individus vis-à-vis de ces contradictions (et leur possible suppression).

    L’Histoire nous a enseigné que, dès lors que le groupe social dominant – le capital donc, c’est écrit dans le code du travail – est menacé, il est prêt à tout pour maintenir sa domination ; c’est ce que le philistin croit être “la montée des extrêmes”, est n’est en réalité qu’une montée de la contestation d’un côté, à laquelle le capitalisme réagit de manière diverse de l’autre côté, de l’enfumage – par débauchage de militants de gauche ou discours s’autoproclamant sociaux – jusqu’à la violence et c’est cela que l’on nomme le fascisme. Les différents courants de gauche ne sont rien d’autres que différentes positions à tenir vis-à-vis du capitalisme, c’est-à-dire l’arbitrage final énoncé par Paul Ricœur. Chaque individu rejoignant le courant (ou en créant un nouveau, mais à ce sujet il n’y a, à mon sens, plus grand chose de réellement important à inventer) selon ce qui lui sied le mieux.

    D’une manière générale, la démocratie vue comme une méthode de résolution des divergences à l’intérieur d’une société est un concept absolument fondamental à mon humble avis. Depuis les athéniens qui considéraient la démocratie ni plus ni moins comme un principe de justice — la justice comme principe étant bien l’arbitrage entre deux intérêts en conflits —, jusqu’à Ricœur en passant par les contractualistes.

    C’est pas malin de m’entrainer sur la démocratie, c’est mon terrain de jeu favori :D

  • [^] # Re: Je me méfie du militantisme

    Posté par  . En réponse au journal À propos de militantisme…. Évalué à 2.

    Il faut que je réponde à cela, ça me démangeait depuis le temps.

    Lorsqu’on s’engage en politique, ça fait partie d’une démarche plus générale. Loin de se transformer en petits soldats, ma première approche des militants politiques me montrent que ce sont des gens qui aiment avoir une culture large et qui sont des gens d’une indépendance d’esprit beaucoup plus importante que la moyenne. Moi même, depuis que je m’intéresse à la politique, me situe de plus en plus dans cette démarche là.

    En comparaison il suffit de lire les commentaires ici même pour se rendre compte que ceux qui adoptent la posture militante caricaturale sont ceux qui sont les moins politisés : en réalité ce sont des militants d’un genre particulier, qui prennent l’information soit des médias mainstream, soit, s’ils n’ont plus confiance en eux, d’autres référents (principalement Internet), sans absolument aucune notion de hiérarchisation de l’information, contextualisation, etc. Mais Le militant n’a que faire du combat contradictoire, c’est une perte de temps, d’énergie et une vision extrêmement naïve de ce que peut être une démarche intellectuelle & politique constructive. C’est la dialectique du pauvre, ça en a le gout, la couleur et la saveur, mais tout débat contradictoire n’est qu’une comédie où il s’agit pour les interlocuteurs de ne pas perdre la face, le point Godwin étant le corolaire de cette dernière affirmation. Le piège pour le militant est précisément de s’engager en politique en croyant pouvoir peser dans ce genre de débats qui n’ont jamais d’issue, et de les prendre trop à cœur.

  • [^] # Re: Je me méfie du militantisme

    Posté par  . En réponse au journal À propos de militantisme…. Évalué à 3.

    Avez-vous une idée de qui parle ? Genre le boulot, le milieu social, etc. C’est toujours intéressant de savoir ça. Si ce sont des gens bien installés, ça n’ira jamais bien loin (trop à perdre)… Il faut pas trop s’en effrayer dans ce cas là. Il s’agit plus de jouer une comédie, d’adopter une attitude que d’une réelle conviction politique. À gauche c’est un peu la même chose avec les révolutionnaires, parfois on se marre bien.

  • [^] # Re: Il y a militant et militant...

    Posté par  . En réponse au journal À propos de militantisme…. Évalué à 7.

    Quelle extrême-gauche ?

  • [^] # Re: Il y a militant et militant...

    Posté par  . En réponse au journal À propos de militantisme…. Évalué à 5.

    Je porte pas particulierement les fachos dans mon coeur, mais de la a aller faire la castagne… Disons que ca necessite une certaine disposition d'esprit pour se sentir investi d'une mission pour aller casser la gueule au groupe d'en face - le degre zero de la reflexion politique.

    La question de la violence est loin d’être une question anodine en politique. Une dictature ou une tyrannie ne se renverse pas en faisant des bisous. Quand est-ce que la violence est légitime ? Envers et contre qui est-elle légitime ?

    Quand l’extrême-droite commence à décrire le gouvernement actuel de fasciste, totalitaire (ici-même, j’ai vu passé un commentaire), c’est qu’elle va nécessairement se croire légitime à renverser le gouvernement…

    Contre des groupuscules fascistes violents, avec parfois le soutien de la police… Que faire ? Un documentaire qui me semble très bien fait :
    http://www.youtube.com/watch?v=umZFeapPkKI

    En ce qui concerne le meurtre de Clément Méric, je ne me prononcerai pas. Les versions propagées sont contradictoires, signe d’une intense propagande… Personnellement je me contente de repérer qui prononce quelle version : on sait situer la personne après ça.

  • [^] # Re: Vraiment ?

    Posté par  . En réponse au journal Critique de Damsel in Distress. Évalué à 1.

    Dans Halo, il y a Cortana. Elle fait l’objet de quelques lieux communs. Il y a aussi une militaire, je crois, qui a une petite place dans le scénario de l’un des titres.

  • [^] # Re: Et sinon, le contenu ?

    Posté par  . En réponse au journal Tropes vs Women : Damsel in Distress (part 2). Évalué à 10.

    Pour info. la critique sociale, et le féminisme s’appuie dessus en partie, repose sur une analyse systématique et générale, que ce soit des comportements, des représentations, c’est-à-dire l’imaginaire des gens, la façon dont il conçoivent le monde ou des relations qu’ils entretiennent entre eux.

    C’est une discipline qui peut être menée avec sérieux et rigueur, avec l’aide, notamment, de sociologues, dont c’est le métier d’avoir une méthode apte à faire une analyse propre d’une société.

    Le féminisme est loin d’être une lubie de quelques excité(e)s (on en trouve très certainement, tout comme on trouve des excité(e)s du côté des sexistes), mais repose sur une base théorique solide.

    Vous pouvez toujours trouver des contre-exemples, cela reste des contre-exemples, pas des généralités. En l’occurrence, c’est tellement caricatural qu’il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que dans le domaine des jeux vidéos le sexisme est omniprésent et extrêmement violent. Ça a même plutôt tendance à empirer je trouve, parce que la princesse sauvée par Mario au moins c’était mignon, tandis qu’avec l’évolution de l’âge des joueurs on en vient de plus à plus à des contenus à caractère explicitement sexuels. J’irai même jusqu’à dire que Damsel in Distress ne fait qu’aligner des évidences, même s’il semble que ce ne soit pas le cas pour tout le monde… tant la situation des jeux vidéos est pathétique.

    Les gens aiment assez peu la critique sociale, et j’en fais partie, car cela correspond à se faire entendre dire nos quatre vérités, et souvent de manière brute, sans enrobage. Mais je crois aussi que ça correspond à un malentendu : par exemple, pour rester sur le féminisme, nos sociétés sont profondément patriarcales (donc d’une relation de domination) ; mais c’est tellement ancré en nous qu’il est difficile de s’en débarrasser. En effet nous véhiculons tous des préjugés, ce qui est parfaitement humain ; ils nous sont transmis par notre entourage, et il est difficile de les renier. Par conséquent la critique sociale, qui va s’attaquer directement à ses préjugés, aura tendance a être prise comme une mise en accusation illégitime. Les gens se braquent contre ça parce qu’ils ne comprennent pas que leur manière d’être, leur nature profonde, qu’on ne change pas si facilement, puisse être un problème (et au passage : les femmes aussi intériorisent les préjugés dévalorisant à leur égard).

    Il faut apprendre, à ce sujet, l’humilité (surtout en tant qu’hommes quand on s’intéresse au féminisme), et savoir écouter ce qui est dit. Il y aura toujours des féministes caricaturaux (les femen…), tout comme il y a des machos caricaturaux, mais il ne faut pas en prendre prétexte pour ne pas s’intéresser aux discours intelligibles.

    Et en l’occurrence le travail fait avec ces vidéos est absolument remarquable : « This project examines the tropes, plot devices and patterns most commonly associated with women in gaming from a systemic, big-picture perspective ». Je crois que vous ne vous rendez pas compte du gigantesque travail que représentent ces vidéos : il y a un nombre important d’extraits de titres et références présentées. C’est un sacré travail de recherche qui est mené. Il vous faudra trouver mieux que deux ou trois contre-exemples, malheureusement, pour appuyer vos dires.

  • [^] # Re: Ironie ?

    Posté par  . En réponse au journal Tropes vs Women : Damsel in Distress (part 2). Évalué à 2.

    Je ne sais ce qu’il en est de la présentatrice, mais vous correspondez assez bien au stéréotype du beauf vous : s’arrêter sur le physique de la femme pour la juger.

  • [^] # Re: Faut-il arrêter l'Euro ?

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 3.

    Ce que vous décrivez est un exemple typique de concentration du capital, et de lutte d’oligopoles. Étapes précédant l’impérialisme. C’est typiquement une analyse marxiste. Le problème politique étant que les grands groupes industriels se livrent une guerre économique mondiale. Dans une optique de réduction de coût pour être concurrentiel, le salaire et les conditions de travail y font office de variable d’ajustement sur lequel le salarié n’a pas son mot à dire (ou alors contraint, comme vous le faites, de répéter le discours du capital : compétitivité mondiale, et croissance sans queue ni tête.)

    Après tout, peut-être qu’être un peu moins “performant” n’est pas si grave. Plutôt que de se livrer à une guerre concurrentielle. Ça permettra aux salariés de ces grandes entreprises d’être plus tranquilles. Car que choisiriez-vous, si vous aviez le choix : réduire la retraite, votre salaire, pour absolument avoir la dernière bête de course en informatique ? ou alors garder un très bon niveau de vie et laisser de côté la société de consommation ?

    C’est un choix politique à faire, et il existe bien car il ne faut pas se laisser embobiner par le discours politique dominant. Mon temps est précieux, l’argent est un moindre problème. Après chacun le fait en conscience. Mais quand on sait où ont mené les luttes des puissances impérialistes au XXème, on fait très vite son choix…

  • [^] # Re: Supaire

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 1.

    A terme, l'inflation sans croissance, c'est juste un bain de sang. République de Weimar en est un bon exemple de resultat.

    C’est faux.

  • [^] # Re: 1984

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 3.

    Quiconque tente de se soustraire à ces lois universelles s'expose à s'en prendre plein la gueule. C'est ce qui va nous arriver.

    Lol. J’ai oublié de répondre à ça. Mais c’est suffisamment énorme pour ne pas passer à côté.

    Alors déjà les lois universelles (si encore il pouvait y’en avoir, car le propre des sociétés humaines c’est de pouvoir être différentes), il faudrait les confronter à la réalité. Car la science fonctionne ainsi, elle se donne pour but d’expliquer la réalité.

    Vu la constance qu’ont ces beaux messieurs à planter toutes les économies européennes les unes après les autres, je n’ai besoin d’aucune qualification pour dire que ce sont au mieux des imbéciles qui se sont totalement trompé sur les comportements économiques, au pire des imposteurs.

    Oh ! J’en connais des lois économiques universelles, et rudement efficaces pour s’expliquer ce qui se passe en Grèce et ailleurs. Je m’amuse à discuter inflation et chômage, création monétaire et dette, au-dessus, mais fondamentalement tout ceci n’est que fadaises. Ce qui se tient derrière ce sont des concepts comme : création de la valeur, concentration de capital, lutte pour la conquête de nouveaux marchés, corruption, combat “pré-impérialiste” pour le contrôle des ressources naturelles, guerre des salaires, accumulation du capital, financiarisation de l’économie.

    Avec cela, on explique bien mieux ce qui se passe économiquement depuis la crise (ça existait avant, mais ça remonte mieux dans les médias&co depuis). Mais faut pas en parler. C’est tabou : ça nous vient de Marx&co. Personnellement, je m’en tape d’avoir lu Lénine pour comprendre ce qui se passe : tout ce qui m’intéresse c’est la confrontation à la réalité et le degré de pertinence avec cette réalité.

    Le truc qu’il faut savoir, c’est que les économistes, qui se prétendent scientifiques, oublient de mentionner le fait qu’ils vivent dans le monde qu’ils analysent : les financements des sciences économiques se feront préférentiellement vers ce qui satisfait le plus celui qui finance (je ne fais qu’appliquer leur sacro-sainte loi de l’offre et la demande), leurs idées seront récupérées pour être appliquées politiquement, ceci avec le même biais, enfin, leurs propres recherches ont une influence sur l’économie, c’est-à-dire leur objet d’étude (comment introduire ce facteur dans leur modèles ?). Ceci est très visible lorsqu’on en vient à parler économie politique avec des gens qui croient durs comme fer que la science économique est une science… une peu comme une science naturelle. Il finissent par dire que c’est toujours la faute de l’autre : si la réalité ne correspond pas à leur modèle, c’est que la réalité est pas bonne. On tombe dans l’idée que le politicien est un incompétent qui applique pas correctement les résultats économiques, et autres fadaises.

    Le complète ignorance des économistes sur les questions épistémologiques que pose leur discipline a très bien été pointée par F. Lordon (il y a eu une excellente émission avec Judith là-dessus, dans @si, peut-être est-elle disponible gratuitement). Donc bon “les lois universelles de l’économie”, merci bien.

    L'économie c'est comme la vie, tu sèmes ce que tu récoltes, tu payes ce que tu prends. Quiconque tente de se soustraire à ces lois universelles s'expose à s'en prendre plein la gueule. C'est ce qui va nous arriver.

    Si on fait rien, ça va être du joli. Les Grecs se sont laissé faire. Ils ont eu confiance. Il faut voir l’état de leur pays. La vie c’est pas bisounours land. T’as juste des mecs au sommet du pouvoir ou de leur montagne d’or qui essaient d’en avoir plus. Tout le discours sur l’économie c’est un vague truc qu’ils ont appris sans trop rien y comprendre. Quand t’as le fric, et en l’état des inégalités sociale tu l’as, y’a moyen de faire en sorte d’avoir des économistes qui te produisent un truc sur mesure. Et c’est pas bien compliqué pour s’en rendre compte : tous parlent de performance économique (comme si être premier à un quelconque classement international me faisait bander ! Par contre je sais qui le veut : le capital) mais jamais de stabilité (ce que demande les gens, dans la réalité de la vraie vie pas capitaliste si on était en démocratie, d’ailleurs à chaque réforme on nous fait le coup : « les Français sont trop conservateurs, faut s’adapter au monde moderne, et patati et patata », et après trois décennies il se trouve encore des gens pour transmettre les mêmes conneries sans rougir de honte¹).

    Autre exemple : dans la théorie économique moderne les gens sont interchangeables. Merde alors ! Quelle coïncidence… c’est précisément le rêve de tout capitaliste qui se respecte.

    Ce qui me fait venir au dernier point.

    Un truc tout con auxquels les économistes mainstream sont totalement passés à côté : notre économie est très structurée. En effet, tout repose sur un travail d’équipe qui peut engager parfois jusqu’à des milliers de personnes pour la conception, la production, la vente d’un produit ou d’un service. Or pour arriver à une telle économie sur la base d’un joyeux bordel (des individus se rencontrant et échangeant au hasard de leurs relations) je suppute qu’il faut des décennies : il faut passer d’individus ayant des compétences, pas toujours adaptées, et sans relation, à des équipes formées et engagées sur un projet cohérent et en relation entre elles (allez… je parle à des informaticiens, combien ici travaillent absolument seuls, et combien sont en relation avec d’autres entreprises ou travaillent en équipes ?). Pour faire simple tu vas pas demander à une secrétaire de faire un boulot d’ingénieur, et vice-versa, par contre il te faut les deux dans une entreprise et possiblement avec des spécialités très précises et formés spécifiquement pour l’entreprise (parce qu’on est dans une économie avancée qui demande des compétences extrêmement pointues d’autant plus que le poste est qualifié). Cela est vrai pour énormément de secteurs économiques. Je ne serai pas étonné qu’il soit impossible, à partir d’une certaine proportion de chômage, de rétablir une économie moderne viable, car personne n’est capable de retrouver ou réinventer ses structures économiques (du moins pas en quelques années).

    À côté de ça, la dette c’est du pipi de chat. Au pire tu nationalises les banques qui tombent, tu gardes les gens à leurs postes et ils continuent de faire leur boulot. Et basta !

    ¹ Remarquez que la réforme des retraites repasse une seconde fois avec exactement le même prétexte. Il n’y a personne pour se dire, simple question de bon sens, de curiosité minimale : « ben ? Sarkozy n’avait pas réglé cette histoire-là ? Pourquoi on la remet sur le tapis ? ». Non ! Tout est gobé une seconde fois tel quel. Les Français sont des veaux. Alors que fondamentalement la retraite c’est pas une question d’équilibre des comptes (ça c’est juste de la bidouille de technicien), mais de partage de la richesse produite. Je préfère travailler moins pour gagner moins (genre comme si on allait mourir de faim…), ma vie est trop précieuse. Réfléchissez-bien… qui ici ne s’est jamais dit : j’aimerai faire ça mais il me manque du temps ? Est-ce que vraiment vous manquez d’argent ? Ou est-ce plutôt que vous le dépensez dans des choses totalement inutiles et frivoles (un PC plus puissant pour reprendre l’exemple) ? Mais faut croire qu’il y a des gens qui aiment bien être exploités.

  • [^] # Re: 1984

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 2.

    nos hommes politiques sont de gros incompétents inconscients qui nous ont foutu dans une merde noire, et qui continuent encore aujourd'hui à trouver le moyen de justifier (et même de trouver des défenseurs à) leurs actes de sabotage.

    Mais… Mais… les mecs, ils voient passer des milliards sous leur nez. Vous croyez que c’est humain de résister ? Il faut arrêter de croire en la bonne foi des gouvernements. Ils sont juste corrompus, aussi bien que les grands canaux d’information : pantouflages, pots-de-vin, ménages, liens entre économistes de tv et monde de la finance, etc. Même sans ça, avec des milliards il y a largement moyen d’arroser et d’employer du monde à son service, pour la défense des intérêts de la finance.

    Ça sert à rien ce discours moraliste ou sur leur soi-disante incompétence. Ou alors vous êtes d’une naïveté sidérante. Demandez-vous donc pourquoi on fait passer l’idée qu’ils sont juste incompétents : c’est que la corruption implique un corrupteur, trop content de se faire oublier. Et si on attaque la source directe du mal, y’a moyen de revenir à une politique un minimum tenable.

  • [^] # Re: Supaire

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 0.

    Non. Boygues n’en profite que s’il se permet d’augmenter ses tarifs en espérant que l’État détourne les yeux là-dessus et imprime des billets supplémentaires.

    S’il y a suffisamment de concurrence sur le marché les prix resteront corrects. Sinon l’État dit : ce sera tant et faites pas chier. Alors Boygues s’exécutera. Et le « faites pas chier », c’est du contrôle fiscal en veux-tu en voilà, l’accès aux marchés publics, des nationalisations (ben ouai… un monopole… la concurrence ne peut être appliquée, je préfère avoir un contrôle, même minimaliste, via les élus) s’ils se rebellent etc. et j’en passe et des meilleures. Je rappelle que le sujet du journal est un texte de Lordon, et avec lui, il n’est pas question de faire dans la demi-mesure. J’en garde la philosophie.

    il manque dans l’image globale « qui paye » (l’inflation n’augmentant pas la richesse réelle globale, seulement la nominale)

    Les créanciers, ça n’a pas changé.

    Le rentier, tu le surprend la première année (et encore…). Par la suite il demande simplement un intérêt plus élevé, ou bien il mange son capital.

    Non, le rentier ne pourra pas demander un taux d’intérêt plus élevé : l’État ne lui demandera plus ses services. Point barre. Pour le reste ils s’ajusteront, le temps qu’ils s’ajustent c’est déjà ça de gagné dans l’économie réelle. Mais si t’insistes on peut rajouter une augmentation de l’imposition sur le capital (surtout financier).

    De fait, si le but est simplement de faire payer les rentiers, la proposition de faire une taxe spécifique me semble infiniment plus simple.

    Pour les connaitre, il faudra faire un audit de la dette. Ça tombe bien, ça fait partie de l’éventail de mesures proposées par la gauche. Mais c’est l’inflation qui est privilégiée en attendant…

    Je t’arrête tout de suite, ça fait des décennies que cette théorie a été démentie par les faits (Staglflation).

    L’inflation seule ne sera pas suffisante. Je le dis et répète. Il faut la coupler avec une politique de dépenses et de contrôle des capitaux, de ce que j’ai compris. Et encore une fois… je ne crois pas que ça va résoudre nos problèmes comme par magie, mais au moins est-ce à tester. C’est sûr que si tu ne fais que verser de l’argent en masse vers le privé, ça va pas changer grand chose. Par contre je confirme qu’il y a anti-corrélation entre chômage et inflation : la puissance publique embauche et investit directement ! Il ne s’agit pas de théorie ou quoi que ce soit. On outrepasse totalement le résultat économique puisqu’on agit le plus directement possible sur l’économie.

    Les politiques actuelles mènent droit dans le mur et on en a la confirmation empirique. Je vois pas l’intérêt de continuer dans cette voie là.

    Le plus rigolo, c’est qu’il faut croire que la politique qui est menée actuellement est une politique qui fait suite à la stagflation :

    La sortie de crise fut donc l'œuvre des politiques de rigueur, dites aussi politiques de l'offre, et cela dans plusieurs domaines.

    Dans le domaine monétaire, d'abord, elles furent initiées par la banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale, sous la direction de Paul Volcker en 1979, qui décida d'augmenter fortement les taux d'intérêt directeurs pour juguler rapidement l'inflation. La hausse des taux se généralisa progressivement au monde entier. En Europe, l'adoption du Traité de Maastricht en 1992 prépara la mise en place d'une Banque centrale européenne indépendante des États et la création de l'euro. La lutte contre l'inflation sur les biens et services devint l'objectif unique, en laissant de côté l'inflation qui se développait sur les prix des actifs financiers. Ainsi s'explique la répétition de bulles spéculatives et de crises financières au cours des années 1980, 1990 et 2000[réf. nécessaire]. En Europe, les politiques de rigueur concernèrent aussi les budgets publics, sommés de respecter des normes de déficits et d'endettement ; cependant en pratique ils ont poursuivi leur hausse.

    Un peu partout dans le monde, au cours de la décennie 1980, les salaires furent désindexés des prix (perte de pouvoir d'achat). Ces politiques furent initiées sous Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni, dès la fin des années 1970. Le tournant de la rigueur fut pris en France sous François Mitterrand en 1982-1983.

    L'inflation fut brisée, mais les niveaux de croissance, quoique positifs, n'ont pas retrouvé ceux des Trente Glorieuses et le taux de chômage est resté très élevé pendant plus de trois décennies. Le fonctionnement économique reste marqué par des crises.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Stagflation#Historique

    Il faut être sacrément couillu pour dire qu’elle fonctionne mieux devant le désastre qui s’offre sous nos yeux.

    Allez, cadeau pour terminer en beauté :

    http://www.youtube.com/watch?v=gsodvP7gEs4&list=PL7C3CBBA55A0B10BF

  • [^] # Re: Supaire

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 2.

    Je n’ai jamais dit que c’était uniquement la faute de l’€. Déjà j’ai parlé de l’UE. Et ce n’est bien évidemment pas la responsable de tout. Mais c’est aussi un problème politique, parmi d’autres.

  • [^] # Re: 1984

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 1.

    C'est bien, mais c'est peut-être accorder trop de crédit à la relation que ton gouvernement entretient avec toi. Tu seras tondu comme tout le monde si ton heure sonne (voir la rafle sur les compte bancaires à Chypre, nous ne sommes pas à l'abri).

    Raison de plus.

    C’est donc bien la preuve que les États font ce qu’ils veulent. Et encore là, c’est un très mauvais exemple puisque ça a été imposé de l’extérieur et qu’il n’y avait aucune légitimité à le faire. Comme quoi… la propriété des créanciers c’est sacré, mais quand il s’agit de faire passer à la caisse pour eux, il n’y a plus que le péquin moyen…

    Et c’est bien pour éviter d’en arriver là que je ne veux pas faire du remboursement de la dette un impératif, car après tout ce sont ceux qui ont fait un emprunt qui doivent en supporter les risques, ce sont eux qui ont joué à la roulette avant la crise.

    Et puis d’abord, je risque pas d’être tondu… ce n’est pas avec la somme que j’ai à la banque… :p

  • [^] # Re: Supaire

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 1.

    La dépense est tout de même quelque chose de bien plus facilement contrôlable que les recettes…

    Oulà… non. Les allocations chômage, tout ce qui est santé, non. L’État n’a pas un contrôle direct dessus, du moins pas directement car cela dépendra de pleins de paramètres socio-économiques sur lesquels il n’a qu’une influence indirecte. On ne décide pas non plus du jour au lendemain de dégraisser telle ou telle partie de l’État sans prendre des risques de désorganisation des services. Pourquoi croyez-vous que nos chères têtes pensantes utilisent l’astuce du “non-remplacement” du départ à la retraite ? Tout ceci est de la poudre aux yeux pour s’attaquer violemment aux services publics, on peut ainsi, sans finesse, en détruire des secteurs entier.

    Par contre, de savoir à vouloir, il y a un gouffre énorme qui a beaucoup à voir avec le mieux-disant électoraliste.

    Ben… à l’heure actuelle rien ne les empêche de mentir pendant les campagnes électorales et de corriger le tir après coup. Et ils ne se gênent pas pour le faire. Mais ça ne suffit pas.

    Mais bizarrement leur politique mène toujours au même résultat (un déficit) et la correction est toujours la même… et foire à chaque fois. Tant qu’on persistera à avoir une vision comptable de l’économie, en espérant que la baisse de dépense n’influe pas sur les recettes en retour, en imaginant aussi qu’avoir une politique monétaire différente que celle imposée par l’UE n’est pas possible, ou encore que faire des cadeaux aux entreprises relancera l’économie, etc. alors on sera condamné à une gestion du budget qui se plante à chaque fois. Ça fait des années qu’on applique la même politique mais qu’on se plante. Non, vraiment, je ne vois pas comment on peut dire qu’il s’agit d’un problème de gestion. Vous dites que ce sont pour des raisons électoralistes : mais à l’heure actuelle ils peuvent bien raconter ce qu’ils veulent et faire le contraire, ça passe comme une lettre à la poste ; ils peuvent donc très bien établir une gestion rigoureuse.

    Pour des raisons électoralistes ? Certainement : sans le soutien des grands groupes de médias et des entreprises du CAC40 (les mêmes donc…), pas d’élections possibles. En retour faut bien les arroser avec les deniers de l’État (même si ça n’a absolument aucun effet sur l’économie et donc les recettes de l’État, il suffit de faire croire le contraire au petit peuple).

  • [^] # Re: Le plus drole avec la crise

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 2.

    L’ode de François Hollande à Gerhard Schröder

    « Cette cérémonie transcende les clivages politiques, les calculs électoraux et les frontières géographiques », a lancé en préambule le chef de l’État. Angela Merkel s’était pourtant engagée publiquement en faveur de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle.

    François Hollande en a plutôt profité pour louer les mérites historiques de la social-démocratie allemande.

    C’est pas faute d’essayer.

    Avant d’ajouter : « Je leur réponds que tout n'est pas transposable, que nos pays sont différents ; que nos cultures politiques, syndicales sont singulières. Mais je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale. » Une manière de dire – sans le dire – que le PS a depuis longtemps effectué sa mutation tout en refusant de copier intégralement la doctrine du SPD, plus centriste que le PS.

    Mais bon faut le comprendre, dans son pays y’a encore ces putains de syndicats et gauchistes.

    Le progrès, c’est aussi de faire dans des moments difficiles des choix courageux pour préserver l’emploi et anticiper les mutations industrielles. Et c'est ce qu'a fait Gerhard Schröder et qui permet aujourd'hui à votre pays d'être en avance sur d'autres. Ces déicisions ne sont pas faciles à prendre, elles peuvent même faire surgir des controverses mais rien ne se construit, rien de solide ne se bâtit en ignorant le réel

    Petite couche de langue de bois, mais qu’est-ce qu’elle est bien cette gauche allemande !

    a-t-il lancé devant une assemblée qui l'applaudit mais qui a dû, pour partie, avaler de travers.

    Car le SPD, en campagne électorale, s’est depuis longtemps démarqué de l’instigateur des réformes dites Hartz IV (du nom de l’ancien DRH de Volkswagen dont le leader social-démocrate s’est en grande partie inspiré) qui, au début des années 2000, ont remis en cause l’État-Providence allemand (par exemple le système d’allocations chômage) et a libéralisé en profondeur le marché du travail. Ses effets sont aujourd’hui très contestés en Allemagne, où la précarité et la pauvreté ont explosé ces dernières années.

    Oups ! La boulette… la belle boulette.

    Battu en 2005 après une série de débâcles électorales pour son parti, l’ancien chancelier a également suscité la polémique en entamant une nouvelle carrière de conseil auprès de grands groupes privés (notamment le russe Gazprom) et en soutenant plusieurs leaders de droite. Durant la présidentielle française, il avait ainsi clairement pris parti pour Nicolas Sarkozy.

    Qu’on pense à tous ces transfuges “gauche”-droite.

  • [^] # Re: 1984

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 2.

    Fondamentalement : oui. À condition d’avoir la légitimité ai-je précisé. Au niveau du droit rien ne s’y oppose (puisque c’est l’État qui définit le droit…), il suffit de réunir la majorité (ce qui n’est pas une mince affaire). Tout le reste est une question de rapport de force. Un contrat ne vaut que parce qu’il y a la puissance publique derrière pour le faire respecter ; si la puissance publique est elle-même partie prenante, cela repose entièrement sur la confiance.

    Bon… en fait… y’a un problème avec les créanciers étrangers : on le voit avec l’Argentine qui s’est fait piquer un bateau il y a quelques mois, mais il faut la puissance d’autres États pour s’en mêler.

    Le seul autre argument qui est régulièrement opposé, c’est de ne plus trouver de gens qui veuillent prêter. Mais ça ne tient pas car l’État a d’autres moyens de se financer très efficaces et qui finiront par être plus intéressent que l’emprunt si le poids de la dette augmente indéfiniment (dont la création monétaire, retour à la case départ). D’un autre côté les défauts sont extrêmement rares, et les titres de dette souveraine sont plutôt recherchés sur le long terme.

    Mais le simple rappel de ce fait suffirait à rendre raisonnables les prêteurs pour leur faire accepter autant de délai supplémentaire que nécessaire et la suppression des intérêts (au-dessus des taux BCE, on n’est pas sadique tout de même…).

    Sinon y’a la méthode Lordon (de souvenir) : on décide unilatéralement de ne pas rembourser. Ça fout un bazar monstre dans la finance : “bon ben y’a plus qu’à nationaliser tout ça” dira-t-il innocemment (sans que ça coûte un rond). Ceux qui s’opposent à la nationalisation par idéologie feraient mieux de jeter un œil du côté du pantouflage, des conflits d’intérêts, et de la corruption pour se rendre compte que le lien politique–finance (politique=élus+hauts fonctionnaires) est très largement avéré, donc ça peut pas être pire de donner directement la finance dans les mains des élus. Et à partir de là on peut commencer à bosser sérieusement pour faire en sorte que le système financier soit aux ordres du peuple et non plus l’inverse, tout en évitant la concentration du pouvoir (élections séparées, associations d’usagers, etc.).

  • [^] # Re: Faut-il arrêter l'Euro ?

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 0.

    Le pc de l'année précédente n'étant plus dispo, tu prend celui de l'année actuel et tu réajuste le prix parce qu'il est plus puissant?

    Oui. C’est con mais c’est comme ça. On mesure l’indice de prix : il faut donc pouvoir l’isoler de tous les effets différents, et l’amélioration technologique en fait partie. Cette amélioration fait partie de l’amélioration du niveau de vie (qui s’accompagne d’une augmentation du coût de la vie, on est bien d’accord), mais pas de l’inflation.

    Le bien c'est un PC, qu'il soit plus puissant ne doit pas changer le calcul.

    Ce n’est pas le même bien, vous jouez sur les mots. C’est à panier constant, c’est-à-dire absolument la même richesse réelle.

    D’une manière générale, l’inflation est une donnée très dure à calculer, étant donné que la consommation dépend précisément du niveau des prix, et que le panier réel sera donc différent d’une année sur l’autre, tandis que la mesure de l’inflation se doit de garder un panier (plus ou moins) constant pour être un minimum pertinente.

  • [^] # Re: 1984

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 3.

    Qui plus est, on parle d’une dette souveraine. C’est le souverain qui décide, en dernier ressort. Un emprunt n’est qu’un contrat, que la justice somme de respecter. Quand on parle d’un État, il n’y a plus personne pour lui dire quoi faire et le forcer à respecter ses engagements… sauf la force. Le souverain est l’autorité suprême. Si donc l’État a la légitimité, c’est-à-dire la volonté du peuple, le prêteur n’a plus que ses yeux pour pleurer. Et vu les sommes dont on parle, on peut rendre les financiers très conciliants vis-à-vis de la dette… parce qu’il préfèreront toujours être remboursés moins que pas du tout. Encore faut-il la volonté du peuple… et ne pas l’enfumer avec des pseudo-comparaisons avec le budget d’un ménage.

  • [^] # Re: Faut-il arrêter l'Euro ?

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il arrêter l'Euro ?. Évalué à 1.

    Ben, elle calcule l’inflation quoi. L’indice des prix a bien vocation à considérer un même panier d’une année à l’autre. Ce n’est pas nécessairement une mesure du coût de la vie…