L'étude que l'article cite est une méta-analyse qui rassemble les résultats d'autres études :
Of 25 196 nonduplicate articles identified and screened for inclusion, 595 met the selection criteria.
Et plus loin :
Of the 595 full-text articles assessed for eligibility, 87 studies met all inclusion criteria, comprising 98 independent samples and 159 425 participants
C'est donc un semble de 87 études qui a été utilisé comme base de données. Et l'article donné en lien apporte un éclairage supplémentaire :
Or, les études les moins sérieuses tendent aussi à être les plus alarmistes, soulignent les chercheurs, qui déplorent que ces travaux ont fréquemment tendance à « exagérer les effets (des écrans) à cause d'un manque de rigueur méthodologique ».
Posté par PR .
Évalué à 1.
Dernière modification le 22 mars 2022 à 20:04.
La méta n’est pas exempte de défaut. En sciences, c’est pas celui qui a la plus grosse qui gagne.
Échantillon peu discriminant (jusqu’à 12 ans, pour le plus flagrant et sur une très large période), à voir comment ils tiennent compte de l’âge dans le corps du texte…
Faut voir les critères comportementaux retenus dans le détail (paywall…).
La titraille est quelque peu manipulatoire : l’étude conclut qu’il y a bien un effet faible du temps d’écran sur le comportement.
De ce que j’ai compris sa principale qualité est d’avoir tenu compte de quelques facteurs de confusion. Son principal défaut sera de noyer le résultat sous les variations d’échantillons non homogènes (multi-causalité des comportements, effet Simpson).
Est-ce alarmiste quand c'est exagéré dans le sens inverse ?
Sinon, y a un truc que les métas ne prennent hélas pas en compte, de manière générale : le nombre d'études par source (faudrait arriver à limiter de sorte que toutes les sources présentent le même nombre de rapports) et l'indépendance ou non des sources. (attention, je ne parle pas du cas présent car ne m'étant pas renseigné sur les lobbies en présence, c'est juste une remarque générale.)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Si certains enfants qui passent énormément de temps sur les écrans ont sans doute d'autres problèmes, à la maison. Si les parents délaissent leurs enfants au point qu'ils se réfugient derrière un écran pendant des heures, par exemple.
PS: Je cherchais la traduction française de "Correlation does not imply causation", et la page Wikipedia donne cette version latine.
En fait c'est un peu comme la "crise de foie" (bon je crois que ça ne se dit plus trop) ou l'électro-sensibilité : ce sont des symptômes à ne négliger en aucune façon, mais les causes ne sont pas celles données dans les noms et s'accrocher à ça (donc au nom) c'est passer à côté d'un traitement.
Là c'est pareil, s'accrocher au temps passé sans se demander pourquoi (et comment) ne me paraît pas une bonne piste de recherche.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Là c'est pareil, s'accrocher au temps passé sans se demander pourquoi
Mes enfants (qui sont bien grands maintenant et même parents) ont eu la chance de ne pas passer leurs soirées vautrés devant la TV et même, horreur, ils n'avaient qu'une envie, jouer le soir, courir, crier, dessiner, barbouiller. Il faut dire que nous êtions impitoyables, la TV au compte goutte, le mercredi, très rarement le soir. Oui, je sais, l'environnement, les copins, copines, la frustration mais non, ils gardent un bon souvenir de cette éducation, ils nous en remercient même.
Je ne trouve pas cette diabolisation des écrans justifiée finalement.
Mes parents limitaient un peu à ma sœur le temps passé devant la télé mais elle y passait quand même un peu de temps parce qu'elle aimait bien ça et aujourd'hui, tout va bien pour elle. Pour ma part, ils limitaient le temps passé à jouer aux jeux vidéos, mais ils ont rapidement compris que devant l'ordi je programmais surtout (d'ailleurs c'est eux qui m'ont lancé) et ça ils ne limitaient pas et heureusement, je pense. Je crois que ça va pour moi aussi.
Au lycée, je connaissais des gens dont les parents restreignaient vachement les choses, y compris pas de télé. Ils étaient souvent très bons et très studieux mais pas toujours très heureux et épanouis.
Une de mes meilleures amies a passé beaucoup, beaucoup de temps devant la télé petite. Tout va très bien aussi pour elle. Sa culture télévisée l'a construite en partie. Heureusement que ses parents ne la limitait pas trop, elle n'aurait probablement pas été la même personne sinon. Bien sûr, ça ne marcherait peut-être pas comme ça pour tout le monde.
Perso, j'avais ce biais de "regarder trop la télé = le mal", mais j'en reviens. La vérité est ailleurs. Il y a tout un contexte et il faut certainement adapter au cas par cas en fonction des goûts et du caractère de chaque enfant et probablement pas de règle évidente applicable partout.
Bref, trop d'écran peut probablement faire des dégâts, mais trop de diabolisation des écrans ou de restrictions plus généralement en fait clairement.
(tant mieux que les choses aient fonctionné pour tes enfants bien entendu !)
La télévision, en soi, n'est pas abêtissante, le tout, c'est de ne pas brancher l'antenne. Chez-moi, l'antenne n'était pas branchée, ce qui changeait complètement le contexte.
C'est comme la lecture, on peut lire beaucoup de romans et rester fermé ou lire quelques livres "sérieux" et avoir une vision du monde plus ouverte.
Ou lire beaucoup de romans et avoir une vision ouverte ! Les meilleures analyses sociologiques que j'ai jamais lues de la société actuelle c'est dans Pratchett et dans Asimov que je les aies lues.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Non mais ça ne vaut pas, là. Si on cite Pratchett et Asimov, on ne parle plus de romans, mais de chefs-d'œuvre. Tout comme Dick, Orwell, Huxley, et tous ces autres génies (parfois sous LSD).
La SF a toujours offert un regard visionnaire et philosophique sur le monde.
En l'occurrence l'antenne était branchée dans les cas que je mentionne (justement). Mais ça peut marcher aussi sans, mes cousines qui aimaient regarder la télé n'avaient pas l'antenne et ça marchait pour elles.
Ma plus grande peur je pense avec les chaînes serait l'exposition aux pubs, mais comme pour le contenu lui-même, un peu de prévention, d'explication, de clefs de lecture et de pédagogie font probablement l'affaire. Au final ça peut même probablement être "retourné dans le bon sens" en mode : "voilà ce qui existe dans la société, voilà ce qui est un peu moisi et ce à quoi il faut faire attention et d'ailleurs ça ce voit dans telle et telle pub, voilà ce qui est pas mal"…
J'ai aussi beaucoup regardé la TV et joué aux jeux vidéos jeune et je ne vois pas le problème. Je ne pense pas être asocial ou inapte à vivre en société.
Déjà car tout dépend de ce que tu regardes, la télé n'a pas que du contenu poubelle, il y a de bonnes fictions, des documentaires, des émissions intéressantes, etc. Faut surveiller et expliquer aux enfants.
Puis ces préjugés sont évolué. Avant la TV c'était lire des livres qui étaient mal vu car il fallait jouer dehors. Bizarrement j'ai l'impression qu'aujourd'hui les livres ne posent plus de problèmes même en cas de consommation importante. Et je pense que demain le téléphone ou l'ordinateur seront diabolisés et la TV sera vu comme une activité saine. L'histoire n'est qu'un éternel recommencement.
L'important je pense est d'essayer de varier les loisirs, expliquer et être proche de ses enfants dans la mesure du possible tout en laissant de l'autonomie également. Si la TV est la nounou des enfants dès 6 mois jusqu'à 15 ans et que les parents ne passent pas de temps avec eux, je dirais que c'est problématique, si la TV est une activité importante mais pas exclusive et qu'une partie de ce loisir est en fait un loisir en famille on peut comprendre que la situation est très différente malgré le fait que l'enfant consomme beaucoup de temps devant la TV.
L'important n'est pas forcément l'activité en tant que tel, c'est ce qu'on en fait : quel contenu on regarde, il y a-t-il d'autres loisirs, est-ce une activité en solo ou partagée en partie en famille, etc. Le contexte joue.
J'ai aussi beaucoup regardé la TV et joué aux jeux vidéos jeune et je ne vois pas le problème.
Je ne pense pas être asocial ou inapte à vivre en société.
Idem pour moi, et même idem pour mes enfants !
Le gamin qui parle à personne et qui reste dans sa chambre, que ce soit pour regarder un ordinateur, lire des livres, ou composer une symphonie, a sûrement des soucis psychologiques, mais il ne faut pas confondre la cause et le symptôme.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
J'ai aussi beaucoup regardé la TV et joué aux jeux vidéos jeune et je ne vois pas le problème. Je ne pense pas être asocial ou inapte à vivre en société.
J'avais commencé à écrire sur le sujet puis je me suis ravisé. Mais oui, totalement d'accord.
J'irai même plus loin, plus jeune j'avais des problèmes de communication avec les individus de mon espèce. Les MMORPG m'ont permis d'acquérir les codes sociaux de manière ludique et bienveillante, là où le "monde réel" m'effrayait et me jugeait constamment du fait de ces manques.
Sans les écrans et les jeux vidéos, je serai peut-être inapte à vivre en société justement. En tout cas j'aurai bien plus de difficultés pour évoluer dans ce monde.
J'aurai sans doute aussi moins procrastiner sans les écrans… mais bon, fallait farmer vous comprenez… Mais je ne regrette rien, au contraire.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
J’avoue que je ne comprends pas le focus sur le temps passé devant les écrans. Comme le signale judicieusement l’article mentionné, c’est un sujet qui revient régulièrement et pas toujours avec nuance.
Je veux dire, n’étant ni chercheur ni neurologue, de toute évidence je n’ai aucune expertise qui me permette de penser qu’un écran ait un effet quelconque (pire ou meilleurs) sur un cerveau en formation. Ce n’est pas ça. Non, ce que je ne pige pas c’est bien plus bêtement l’inquiétude que sous-entend la question « du temps passé devant les écrans » : pourquoi devant les écrans et pas ailleurs ?
Pour moi, la question à poser, quel que soit le support : du temps, OK, mais pour en faire quoi ?
Enfant (adulte aussi, notez) je passais mon temps dans les livres. Je sais aujourd’hui à quel point ces milliers d’heures passées loin de ma famille et du monde réel/quotidien, dans un tête-à-tête intense avec les mots et l’imagination d’autres auteurs, ont été formatrices et essentielles. Est-ce qu’elles l’auraient moins été si j’avais passé tout ce temps le nez plongé dans des livres numériques, c’est-à-dire devant un écran, au lieu de livres imprimés ?
Plus que l'écran, qui n'est que le support d'affichage, j’aimerais voire publier des études sur l’omniprésence des images et leur impact (ou absence d'impact) sur des enfants en plein développement. Après tout, c'est pas dur de réaliser qu’on baigne dans une société où tout ou presque est visuel — même un livre, pour avoir une chance de succès, se doit d'avoir une jolie couverture, on est vachement loin du « ne jugez pas un livre sur sa couverture » ;) — et où se sont les mêmes images qui sont utilisés presque partout.
Comment, donc, face à cette montagne d’images qui leur sont distribuées partout par tout le monde, sans vraiment de répit, les enfants parviennent à développer leur propre imaginaire, un monde qui leur soit propre et qui ne soit pas, heu, déjà imaginé et mis en scène par des adultes, pour eux ?
Je n’ai aucun doute qu’ils le font (ces enfants ne sont pas plus bêtes que nous à leur âge). Je me demande juste comment ils font car, personnellement, quand j’observe toutes ces images (et le culte quasi-religieux qui entoure certaines images, genre les blockbusters ou les vedettes qui incarnent des personnages à succès) je ne pense pas que je trouverais la force de me construire mon propre petit univers personnel, et de revendiquer sa différence. Avec tant d’images constamment déversées sur moi qui me répètent à quoi doivent ressembler mes héros/méchants/vedettes/rêves/vous avez l’idée, je pense que je laisserais tomber et me laisserait emporter par ce torrent… mais c’est moi.
Je serais vraiment ravi d’en savoir plus sur la façon dont les nouvelles générations travaillent et créent leur propres mondes à eux ‘entre’/malgré ces imaginaires tout faits et, de mon point de vue, vraiment très prescripteurs.
Je pense que la raison première est la passivité. Même lire un livre (qui en soit est passif), fait marcher l'imagination plus que de regarder un film (aussi créatif soit-il). Mais c'est mon interprétation.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
Nous savons tous à quoi est censé ressembler le 'vrai' Dark Vador — pas torp le choix, selon l'épisode qui nous aura le plus marqué il est connce ceci ou comme cela — mais personne ne peut affirmer à qui ressemble la 'vraie' sorcière de Hansel et Gretel (epub), ou qui est le vrai Long John Silver (epub), ou même à quoi ressemblent D’Artagnan et ses comparses les trois mousquetaires (epub). Malgré les descriptions parfois détaillées données par les auteurs eux-mêmes : nous avons créés nos propres versions, sur base de leurs mots, mais en comblant et en les transformants avec nos propres idées. Mêmes chose pour les décors et les lieux, par exemple.
Mais je suis aussi persuadé que :
La passivité est une notion très subjective. Voir quelqu’un assis devant une fenêtre à rêvasser n’est pas très différent de voir quelqu’un assis devant une fenêtre à réfléchir à un problème complexe, dont la solution va révolutionner le monde.
Etant plus vieux moi-même, je n'ai pas forcément accès à touts les clés, et plus forcément la même souplesse, que possèdent les nouvelles générations. Et puis, j'ai du mal à imaginer qu'il y ait un tel changement et une telle résignation à ne plus être que consommateur (passif et gavé, quoi).
D'où la seconde partie de mon commentaire : j'aimerais en savoir plus sur la façon dont nos jeunes résistent à cette passivité ;)
Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. Il a écrit ce livre:
-----------------------------------
La Fabrique du crétin digital
Les dangers des écrans pour nos enfants
Michel Desmurget
Date de parution 29/08/2019
20.00 € TTC
432 pages
EAN 9782021423310
J'ai regardé la télé quelques heures par semaine étant enfant et aujourd'hui, je passe de 8 à 12 heures devant un écran par jour, grâce à du matériel polluant, ce qui me permet de travailler, m'intéresser à des politiciens, lire de superbes débats sur Internet et regarder des vidéos variées et diverses qui représentent un instantané de ma planète qui part à vau-l'eau.
Allons, admettons que ça nous a rendu très médiocres.
# Plusieurs études ne sont pas si optimistes
Posté par Maderios . Évalué à 6.
https://www.clemi.fr/fr/guide-famille-v2/maitriser-le-temps-dedie-aux-ecrans-en-famille/gerer-le-temps-decran-des-enfants.html
https://www.bfmtv.com/sante/une-etude-fait-le-lien-entre-exposition-des-enfants-aux-ecrans-et-troubles-du-langage_AV-202001140007.html
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1149043/ecran-pediatrie-enfant-ordinateur-sante-television-media-ecole-calgary-alberta
https://www.lapresse.ca/societe/sante/2019-04-19/le-temps-d-ecran-excessif-associe-a-des-problemes-de-comportement
https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspr20191212_effedelexpodesenfaetdesjeunauxcr.pdf
[^] # Re: Plusieurs études ne sont pas si optimistes
Posté par nico4nicolas . Évalué à 6.
L'étude que l'article cite est une méta-analyse qui rassemble les résultats d'autres études :
Et plus loin :
C'est donc un semble de 87 études qui a été utilisé comme base de données. Et l'article donné en lien apporte un éclairage supplémentaire :
[^] # Re: Plusieurs études ne sont pas si optimistes
Posté par PR . Évalué à 1. Dernière modification le 22 mars 2022 à 20:04.
La méta n’est pas exempte de défaut. En sciences, c’est pas celui qui a la plus grosse qui gagne.
Échantillon peu discriminant (jusqu’à 12 ans, pour le plus flagrant et sur une très large période), à voir comment ils tiennent compte de l’âge dans le corps du texte…
Faut voir les critères comportementaux retenus dans le détail (paywall…).
La titraille est quelque peu manipulatoire : l’étude conclut qu’il y a bien un effet faible du temps d’écran sur le comportement.
De ce que j’ai compris sa principale qualité est d’avoir tenu compte de quelques facteurs de confusion. Son principal défaut sera de noyer le résultat sous les variations d’échantillons non homogènes (multi-causalité des comportements, effet Simpson).
Mort aux cons !
[^] # Re: Plusieurs études ne sont pas si optimistes
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Est-ce alarmiste quand c'est exagéré dans le sens inverse ?
Sinon, y a un truc que les métas ne prennent hélas pas en compte, de manière générale : le nombre d'études par source (faudrait arriver à limiter de sorte que toutes les sources présentent le même nombre de rapports) et l'indépendance ou non des sources. (attention, je ne parle pas du cas présent car ne m'étant pas renseigné sur les lobbies en présence, c'est juste une remarque générale.)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
# Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 4.
Si certains enfants qui passent énormément de temps sur les écrans ont sans doute d'autres problèmes, à la maison. Si les parents délaissent leurs enfants au point qu'ils se réfugient derrière un écran pendant des heures, par exemple.
PS: Je cherchais la traduction française de "Correlation does not imply causation", et la page Wikipedia donne cette version latine.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.
On pourrait dire "la corrélation n'est pas la cause" tout simplement.
En fait dans cette histoire, il est, en effet, tout à fait possible, probable, envisageable que le temps passé devant un écran est un symptôme.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par dj_ (site web personnel) . Évalué à 10.
Corrélation n'est pas causalité
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 2.
Exactement.
C'est déjà mieux.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
En fait c'est un peu comme la "crise de foie" (bon je crois que ça ne se dit plus trop) ou l'électro-sensibilité : ce sont des symptômes à ne négliger en aucune façon, mais les causes ne sont pas celles données dans les noms et s'accrocher à ça (donc au nom) c'est passer à côté d'un traitement.
Là c'est pareil, s'accrocher au temps passé sans se demander pourquoi (et comment) ne me paraît pas une bonne piste de recherche.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 2.
Effectivement, c'est une expression assez désuète, mais la crise de foi(e) semble liée aux écrans.
https://www.youtube.com/watch?v=fbXq1tmqrrQ
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Maderios . Évalué à 0.
Mes enfants (qui sont bien grands maintenant et même parents) ont eu la chance de ne pas passer leurs soirées vautrés devant la TV et même, horreur, ils n'avaient qu'une envie, jouer le soir, courir, crier, dessiner, barbouiller. Il faut dire que nous êtions impitoyables, la TV au compte goutte, le mercredi, très rarement le soir. Oui, je sais, l'environnement, les copins, copines, la frustration mais non, ils gardent un bon souvenir de cette éducation, ils nous en remercient même.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par raphj . Évalué à 6.
Je ne trouve pas cette diabolisation des écrans justifiée finalement.
Mes parents limitaient un peu à ma sœur le temps passé devant la télé mais elle y passait quand même un peu de temps parce qu'elle aimait bien ça et aujourd'hui, tout va bien pour elle. Pour ma part, ils limitaient le temps passé à jouer aux jeux vidéos, mais ils ont rapidement compris que devant l'ordi je programmais surtout (d'ailleurs c'est eux qui m'ont lancé) et ça ils ne limitaient pas et heureusement, je pense. Je crois que ça va pour moi aussi.
Au lycée, je connaissais des gens dont les parents restreignaient vachement les choses, y compris pas de télé. Ils étaient souvent très bons et très studieux mais pas toujours très heureux et épanouis.
Une de mes meilleures amies a passé beaucoup, beaucoup de temps devant la télé petite. Tout va très bien aussi pour elle. Sa culture télévisée l'a construite en partie. Heureusement que ses parents ne la limitait pas trop, elle n'aurait probablement pas été la même personne sinon. Bien sûr, ça ne marcherait peut-être pas comme ça pour tout le monde.
Perso, j'avais ce biais de "regarder trop la télé = le mal", mais j'en reviens. La vérité est ailleurs. Il y a tout un contexte et il faut certainement adapter au cas par cas en fonction des goûts et du caractère de chaque enfant et probablement pas de règle évidente applicable partout.
Bref, trop d'écran peut probablement faire des dégâts, mais trop de diabolisation des écrans ou de restrictions plus généralement en fait clairement.
(tant mieux que les choses aient fonctionné pour tes enfants bien entendu !)
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 2.
Je plussoie.
La télévision, en soi, n'est pas abêtissante, le tout, c'est de ne pas brancher l'antenne. Chez-moi, l'antenne n'était pas branchée, ce qui changeait complètement le contexte.
C'est comme la lecture, on peut lire beaucoup de romans et rester fermé ou lire quelques livres "sérieux" et avoir une vision du monde plus ouverte.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
Ou lire beaucoup de romans et avoir une vision ouverte ! Les meilleures analyses sociologiques que j'ai jamais lues de la société actuelle c'est dans Pratchett et dans Asimov que je les aies lues.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 2.
Non mais ça ne vaut pas, là. Si on cite Pratchett et Asimov, on ne parle plus de romans, mais de chefs-d'œuvre. Tout comme Dick, Orwell, Huxley, et tous ces autres génies (parfois sous LSD).
La SF a toujours offert un regard visionnaire et philosophique sur le monde.
Enfin, vous m'avez compris.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
En fait, ce n'est pas le type de lecture qui importe, mais l'esprit qui le lit !
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par raphj . Évalué à 3.
En l'occurrence l'antenne était branchée dans les cas que je mentionne (justement). Mais ça peut marcher aussi sans, mes cousines qui aimaient regarder la télé n'avaient pas l'antenne et ça marchait pour elles.
Ma plus grande peur je pense avec les chaînes serait l'exposition aux pubs, mais comme pour le contenu lui-même, un peu de prévention, d'explication, de clefs de lecture et de pédagogie font probablement l'affaire. Au final ça peut même probablement être "retourné dans le bon sens" en mode : "voilà ce qui existe dans la société, voilà ce qui est un peu moisi et ce à quoi il faut faire attention et d'ailleurs ça ce voit dans telle et telle pub, voilà ce qui est pas mal"…
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par moi1392 . Évalué à 4.
Perso je regarde ma télé plusieurs fois par jour, et il m'arrive même, occasionnellement, de la mettre en marche !
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par nico4nicolas . Évalué à 2.
Une télé qui marche avec du courant…
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Si on la met sur un genre de chariot électrique à pattes, elle peut marcher (mais elle ne fonctionnera pas forcément).
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 5.
J'ai aussi beaucoup regardé la TV et joué aux jeux vidéos jeune et je ne vois pas le problème. Je ne pense pas être asocial ou inapte à vivre en société.
Déjà car tout dépend de ce que tu regardes, la télé n'a pas que du contenu poubelle, il y a de bonnes fictions, des documentaires, des émissions intéressantes, etc. Faut surveiller et expliquer aux enfants.
Puis ces préjugés sont évolué. Avant la TV c'était lire des livres qui étaient mal vu car il fallait jouer dehors. Bizarrement j'ai l'impression qu'aujourd'hui les livres ne posent plus de problèmes même en cas de consommation importante. Et je pense que demain le téléphone ou l'ordinateur seront diabolisés et la TV sera vu comme une activité saine. L'histoire n'est qu'un éternel recommencement.
L'important je pense est d'essayer de varier les loisirs, expliquer et être proche de ses enfants dans la mesure du possible tout en laissant de l'autonomie également. Si la TV est la nounou des enfants dès 6 mois jusqu'à 15 ans et que les parents ne passent pas de temps avec eux, je dirais que c'est problématique, si la TV est une activité importante mais pas exclusive et qu'une partie de ce loisir est en fait un loisir en famille on peut comprendre que la situation est très différente malgré le fait que l'enfant consomme beaucoup de temps devant la TV.
L'important n'est pas forcément l'activité en tant que tel, c'est ce qu'on en fait : quel contenu on regarde, il y a-t-il d'autres loisirs, est-ce une activité en solo ou partagée en partie en famille, etc. Le contexte joue.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 2.
Idem pour moi, et même idem pour mes enfants !
Le gamin qui parle à personne et qui reste dans sa chambre, que ce soit pour regarder un ordinateur, lire des livres, ou composer une symphonie, a sûrement des soucis psychologiques, mais il ne faut pas confondre la cause et le symptôme.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Cum hoc ergo propter hoc
Posté par Nibel . Évalué à 3.
J'avais commencé à écrire sur le sujet puis je me suis ravisé. Mais oui, totalement d'accord.
J'irai même plus loin, plus jeune j'avais des problèmes de communication avec les individus de mon espèce. Les MMORPG m'ont permis d'acquérir les codes sociaux de manière ludique et bienveillante, là où le "monde réel" m'effrayait et me jugeait constamment du fait de ces manques.
Sans les écrans et les jeux vidéos, je serai peut-être inapte à vivre en société justement. En tout cas j'aurai bien plus de difficultés pour évoluer dans ce monde.
J'aurai sans doute aussi moins procrastiner sans les écrans… mais bon, fallait farmer vous comprenez… Mais je ne regrette rien, au contraire.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
# Pourquoi les écrans ?
Posté par yal (Mastodon) . Évalué à 2.
J’avoue que je ne comprends pas le focus sur le temps passé devant les écrans. Comme le signale judicieusement l’article mentionné, c’est un sujet qui revient régulièrement et pas toujours avec nuance.
Je veux dire, n’étant ni chercheur ni neurologue, de toute évidence je n’ai aucune expertise qui me permette de penser qu’un écran ait un effet quelconque (pire ou meilleurs) sur un cerveau en formation. Ce n’est pas ça. Non, ce que je ne pige pas c’est bien plus bêtement l’inquiétude que sous-entend la question « du temps passé devant les écrans » : pourquoi devant les écrans et pas ailleurs ?
Pour moi, la question à poser, quel que soit le support : du temps, OK, mais pour en faire quoi ?
Enfant (adulte aussi, notez) je passais mon temps dans les livres. Je sais aujourd’hui à quel point ces milliers d’heures passées loin de ma famille et du monde réel/quotidien, dans un tête-à-tête intense avec les mots et l’imagination d’autres auteurs, ont été formatrices et essentielles. Est-ce qu’elles l’auraient moins été si j’avais passé tout ce temps le nez plongé dans des livres numériques, c’est-à-dire devant un écran, au lieu de livres imprimés ?
Plus que l'écran, qui n'est que le support d'affichage, j’aimerais voire publier des études sur l’omniprésence des images et leur impact (ou absence d'impact) sur des enfants en plein développement. Après tout, c'est pas dur de réaliser qu’on baigne dans une société où tout ou presque est visuel — même un livre, pour avoir une chance de succès, se doit d'avoir une jolie couverture, on est vachement loin du « ne jugez pas un livre sur sa couverture » ;) — et où se sont les mêmes images qui sont utilisés presque partout.
Comment, donc, face à cette montagne d’images qui leur sont distribuées partout par tout le monde, sans vraiment de répit, les enfants parviennent à développer leur propre imaginaire, un monde qui leur soit propre et qui ne soit pas, heu, déjà imaginé et mis en scène par des adultes, pour eux ?
Je n’ai aucun doute qu’ils le font (ces enfants ne sont pas plus bêtes que nous à leur âge). Je me demande juste comment ils font car, personnellement, quand j’observe toutes ces images (et le culte quasi-religieux qui entoure certaines images, genre les blockbusters ou les vedettes qui incarnent des personnages à succès) je ne pense pas que je trouverais la force de me construire mon propre petit univers personnel, et de revendiquer sa différence. Avec tant d’images constamment déversées sur moi qui me répètent à quoi doivent ressembler mes héros/méchants/vedettes/rêves/vous avez l’idée, je pense que je laisserais tomber et me laisserait emporter par ce torrent… mais c’est moi.
Je serais vraiment ravi d’en savoir plus sur la façon dont les nouvelles générations travaillent et créent leur propres mondes à eux ‘entre’/malgré ces imaginaires tout faits et, de mon point de vue, vraiment très prescripteurs.
[^] # Re: Pourquoi les écrans ?
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 5.
Je pense que la raison première est la passivité. Même lire un livre (qui en soit est passif), fait marcher l'imagination plus que de regarder un film (aussi créatif soit-il). Mais c'est mon interprétation.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Pourquoi les écrans ?
Posté par yal (Mastodon) . Évalué à 2.
Par réflexe, ce serait la mienne aussi. En gros :
Nous savons tous à quoi est censé ressembler le 'vrai' Dark Vador — pas torp le choix, selon l'épisode qui nous aura le plus marqué il est connce ceci ou comme cela — mais personne ne peut affirmer à qui ressemble la 'vraie' sorcière de Hansel et Gretel (epub), ou qui est le vrai Long John Silver (epub), ou même à quoi ressemblent D’Artagnan et ses comparses les trois mousquetaires (epub). Malgré les descriptions parfois détaillées données par les auteurs eux-mêmes : nous avons créés nos propres versions, sur base de leurs mots, mais en comblant et en les transformants avec nos propres idées. Mêmes chose pour les décors et les lieux, par exemple.
Mais je suis aussi persuadé que :
D'où la seconde partie de mon commentaire : j'aimerais en savoir plus sur la façon dont nos jeunes résistent à cette passivité ;)
# Proposition de lecture.
Posté par Denis BRAUSSEN . Évalué à 5.
Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. Il a écrit ce livre:
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La Fabrique du crétin digital
Les dangers des écrans pour nos enfants
Michel Desmurget
Date de parution 29/08/2019
20.00 € TTC
432 pages
EAN 9782021423310
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Ça se lit très bien, c'est très documenté.
# Nos bulles sont rectangulaires.
Posté par Tanouky . Évalué à 1.
J'ai regardé la télé quelques heures par semaine étant enfant et aujourd'hui, je passe de 8 à 12 heures devant un écran par jour, grâce à du matériel polluant, ce qui me permet de travailler, m'intéresser à des politiciens, lire de superbes débats sur Internet et regarder des vidéos variées et diverses qui représentent un instantané de ma planète qui part à vau-l'eau.
Allons, admettons que ça nous a rendu très médiocres.
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