Bien débuter avec la distribution Manjaro Linux

45
29
mai
2024
Arch Linux

Manjaro est une distribution GNU/Linux basée sur Arch Linux.
Arch Linux est réputée être une distribution fiable, mais difficile et longue à installer et à configurer. Manjaro propose de reprendre les bons côtés d’Arch mais en simplifiant l’installation et la configuration. Manjaro est tout à fait adaptée à un débutant.

Ma vie : j’utilise Manjaro depuis sept ans et je l’ai installée sur les quatre ordinateurs de la maison. Je suis fan et je la conseille aujourd’hui à tout le monde ! Cette dépêche ne sera donc pas un test de la distribution mais un retour d’expérience proposant quelques astuces pour installer, utiliser et maintenir Manjaro.

Cette dépêche est une mise à jour d’une ancienne dépêche : https://linuxfr.org/news/bien-debuter-avec-manjaro-linux.

Sommaire

Le tour de la distribution

Installation

L’installation se déroule assez classiquement (Manjaro utilise Calamares comme beaucoup d'autres distributions) en téléchargeant une image ISO que vous pouvez flasher sur une clé USB, avec Etcher par exemple. Ensuite, vous pouvez démarrer sur la clé, tester la distribution et utiliser le bouton « Installer Manjaro », puis suivre les étapes pour l’installer sur votre disque. Cela se fait très simplement et rapidement, et je ne reprendrai pas ici le déroulement de l’installation, car il existe de nombreux guides, qui sont finalement à peine nécessaires.

Choix des interfaces graphiques

Manjaro est disponible officiellement avec trois environnements de bureau : Xfce, KDE et GNOME. Pour chaque bureau, le thème et les couleurs Manjaro sont reprises, je trouve que les thèmes par défaut sont très agréables et très bien intégrés.

L’environnement GNOME :
L’environnement GNOME

L’environnement Xfce :
L’environnement XFCE

L’environnement KDE :
L'environnement KDE

Il existe également d’autres environnements de bureau proposés par la communauté. Je vous laisse en découvrir la liste !

De mon côté, j’ai une préférence pour GNOME, c’est pourquoi les captures et les explications suivantes seront réalisées avec cet environnement.

Les mises à jour

Tout comme Arch, Manjaro est une rolling release, c’est‑à‑dire que les mises à jour sont mises à disposition en continu. Vous passez d’une version de la distribution à une autre (par exemple de la 23.3 à la 24.0) sans vous en rendre compte, juste en mettant à jour vos paquets. Vous êtes donc assurés d’avoir toujours une distribution à niveau. Vous n’avez plus ce stress tous les six mois ou tous les deux ans d’avoir une mise à jour complète du système.
C’est également un avantage lorsque vous rencontrez un problème : la personne qui va vous aider est sûre que vous utilisez la dernière version.

Cependant, il faut savoir que Manjaro utilise ses propres dépôts et non ceux de Arch. Les paquets vont d’abord être testés avant d'arriver sur Manjaro, parfois un ou deux mois après leur sortie. C’est également pour cette raison que vous recevrez les mises à jour par lots, généralement toutes les deux à trois semaines.

La gestion des paquets

Le gestionnaire de paquets (ou Store d’applications pour ceux qui ne sont pas familiers avec Linux) est un élément central d’une distribution GNU/Linux. Celui de Manjaro utilise pamac, un dérivé de pacman qui provient de Arch Linux. Pamac est installé avec une interface graphique disponible pour KDE ou GTK (donc pour GNOME ou XFCE).

Éviter les problèmes lors des mises à jour

Les problèmes lors des mises à jour sont rares, mais ils existent et cela reste toujours ennuyeux. Voici quelques conseils pour les éviter :

  • lancer les mises à jour régulièrement, mais attendez tout de même un ou deux jours après leur publication ;
  • plutôt que d’exécuter les mises à jour via l’interface graphique, utilisez une console avec la commande :

    sudo pamac update -a

  • lors de chaque mise à jour, il y a une nouvelle entrée dans le forum Annoucements - Stable Updates. Un sondage permet de savoir combien de personnes ont eu un problème avec cette mise à jour, cela permet d’avoir une idée sur sa stabilité ;
    Mise à jour Manjaro

  • cette entrée du forum liste les bugs découverts pour cette mise à jour et les solutions pour résoudre les problèmes rencontrés ;
    Problèmes Manjaro

  • si la mise à jour paraît dangereuse pour votre système, lancez la via SSH ou via une console virtuelle (Ctrl + Alt + F3), en dehors de votre interface graphique.

Avant de prendre ces précautions, il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir un problème au redémarrage, mais depuis, plus jamais de problème pour moi ! Et puis, je ne vais pas vous refaire la morale sur les sauvegardes à faire régulièrement. :)

Manjaro ne démarre plus : Utilisez le manjaro-chroot !

Avertissement : Cette méthode ne fonctionne pas avec le système de fichiers Btrfs

Si malgré ces précautions, Manjaro ne démarre plus (cela m'est arrivé lorsque mon PC s'est arrêté en cours de mise à jour), il me reste une astuce : l'outil chroot de Manjaro.
L'idée est de :
- Démarrer sur la clé USB avec l'image d'installation Manjaro
- Se connecter au système installé sur le disque dur
- Réparer le système en ligne de commande

Donc, démarrez Manjaro avec une clé USB (ou un DVD) comme vous l'avez fait pour l'installation.
Il faut monter les partitions sur lesquelles votre Manjaro est installée. Pour cela, utilisez le gestionnaire de fichiers et cliquez sur + Autres emplacements et cliquez sur la (ou les) partition(s) Manjaro pour les monter.

Montage des disques

Lancez un terminal et la commande :
manjaro-chroot -a

L'outil cherche alors l'emplacement de votre système et le monte automatiquement.

Vous pouvez alors lancer la commande que vous désirez sur le système qui ne démarre pas. Par exemple, pour terminer une mise à jour :
pamac update -a

Entrée dans le chroot

Installer des applications

Manjaro a développé une interface graphique (Pamac) pour chercher, installer et mettre à jour vos paquets.

pamac

Ajouter d'autres dépôts

Beaucoup de paquets sont disponibles sur Arch, mais il existe la possibilité d'ajouter d'autres dépôts via pamac. Allez pour cela dans les préférences de pamac et activez les dépôts AUR, Flatpak et Snap.

Pour accéder aux paquets snap, il faut installer le paquet
libpamac-snap-plugin

pamac

Voici maintenant ce que trouve Pamac lors d'une recherche du paquet Freecad :

pamac

Vous pouvez remarquer en colonne de gauche que vous pouvez installer des paquets de différentes provenances (dépôts officiels, AUR, Snap et Flatpak). C’est très important de comprendre d’où viennent vos paquets pour garantir la stabilité de votre système.

Je vais maintenant vous expliquer ce que sont ces dépôts et comment choisir parmi ceux-ci :

Dépôts officiels

Lorsque le paquet que vous recherchez est disponible dans les dépôts officiels, il faut privilégier ce type d’installation. C’est seulement si vous rencontrez un problème lors de l’exécution de l’application que vous pouvez l’installer via une autre source.

Flatpak et Snap

Snap et Flatpak sont deux magasins (Store) d’applications GNU/Linux qui poursuivent le même but : donner accès à des paquets qui peuvent être utilisés sur toutes les distributions.

Ces paquets prennent plus de place sur le disque dur car ils créent leur propre environnement d’exécution et utilisent donc moins de composants de Manjaro. Cependant, certains paquets ne sont tout simplement pas proposés par les dépôts Manjaro : Flatpak et Snap pourront alors vous sauver !

Manjaro vous permet d’installer et désinstaller des paquets Snap et Flatpak très facilement depuis l’interface et il ne faut pas s’en priver pour tester des applications, cela ne va pas alourdir le système après désinstallation.

Alors, comment choisir entre Flatpak et Snap ? Ce sont des concurrents, mais en gros :

  • la taille des paquets Flatpak est plus petite que Snap (moins de choses sont encapsulées) ;
  • Snap est propriété de Canonical (l’éditeur d’Ubuntu).

Donc, je vous conseillerais de privilégier Flatpak, et ensuite si cela ne fonctionne pas, d’utiliser Snap.

AUR

Enfin, il existe les paquets AUR (Arch User Repository), c’est un ensemble de paquets créés par les utilisateurs avant de rentrer dans les dépôts officiels. Ces paquets sont des listes de commandes qui permettent de compiler les sources du logiciel ou de télécharger et d'installer du code propriétaire. Parfois, ils ne sont plus maintenus ou contiennent des bogues, il faut donc les installer avec grande précaution.

Il y a également un problème technique avec les paquets AUR sur Manjaro, cela attire d'ailleurs de nombreuses critiques des utilisateurs Arch Linux vis à vis de Manjaro.
Manjaro utilise ses propres dépôts avec parfois des mises à jours de paquets qui arrivent plusieurs mois après être dans Arch Linux. Par contre, si vous installez un paquet AUR, il sera dans la même version que sur Arch.
Cela peut donc conduire à des dysfonctionnements sur Manjaro qu'il n'y a pas sur Arch. Comme les développeurs de AUR sont majoritairement sur Arch, cela les agace.

Je déconseille d’installer des logiciels depuis AUR, mais cela peut rester pratique dans certains cas (voir même l'unique solution). Personnellement, j’ai installé l’un de ces paquets pour mon imprimante Brother ou ma tablette graphique et cela fonctionne très bien.

Conclusion

Pour résumer :

  • dépôts officiels à privilégier pour l'installation de vos paquets ;
  • Flatpak à utiliser si non disponibles dans les dépôts ou si on veut seulement installer l’application pour un test ;
  • Snap à utiliser si le paquet Flatpak ne fonctionne pas ;
  • AUR déconseillé, à utiliser avec grande précaution.

Pamac est donc un point fort pour Manjaro, il permet, d’installer des paquets provenant de diverses sources et de disposer de versions très récentes. Malgré cela, le système reste très stable grâce au travail de la communauté Arch en amont et de la gestion des paquets Snap et Flatpak.

Utiliser et configurer Manjaro GNOME

Pas facile de s’y retrouver ici pour un débutant, c’est pourquoi je vais essayer de détailler certains outils. Ici, je ne vais parler que de la configuration avec Manjaro GNOME. Si vous utilisez KDE ou Xfce, ils seront peut-être différents, et peut-être plus centralisés…

Voici les différents outils qui vous permettent d'accéder à la configuration de Manjaro Gnome graphiquement :

  • GNOME control center - Aussi nommé Paramètres : Permet de configurer Gnome, mais aussi le système (Écrans, réseau, etc)
  • GNOME tweak tools - Aussi nommé Ajustements : Permet de configurer certains paramètres avancés de Gnome (Apparence, applications au démarrage, etc)
  • Gestionnaire de paramètres de Manjaro : Permet de configurer des choses spécifiques à Manjaro (Traductions, noyaux, etc)
  • Layouts : Permet de configurer l'apparence de Gnome mais aussi d'accéder facilement aux outils ci-dessus.

Rechercher dans le menu Activités

Si vous cherchez quelque chose sur Manjaro Gnome, commencez par utiliser le menu activité (menu en haut à gauche de la page ou bouton le plus à gauche de la barre d'outils) qui cherchera sur l'ensemble de votre l'ordinateur :
Gnome - activités

Ici, Gnome a trouvé l'application déjà installée Lollypop qui permet de lire de la musique, le répertoire Musique et propose des applications à installer en lien avec la musique.

Gnome - activités

Ici, Gnome vous propose d'accéder à vos imprimantes, d'en installer de nouvelles ou bien des applications en lien avec l'impression.

Gestionnaire de paramètres de Manjaro

Configuration
Vous retrouverez cet outil sur tous les environnements Manjaro. Les icônes sont assez explicites pour savoir ce qu'elles permettent de gérer. Voici cependant quelques précisions :

  • paquets linguistiques, c’est là qu’il faut aller si vous avez une application qui n’est pas traduite en français, c'est le cas par défaut pour Firefox ou Thunderbird ;
  • noyau, pour faire fonctionner certains matériels, il faut parfois changer de noyau ;
  • configuration matérielle, permet de connaître le matériel présent dans votre ordinateur et d’installer des pilotes propriétaires, ceux des cartes graphiques notamment.

Pour lancer cette application, cherchez Manjaro Gestionnaire dans le menu activités. Il est dommage que le sélecteur d'activités de Gnome ne liste pas les fonctionnalités incluses dans cette application.

Paramètres GNOME (GNOME control center)

Configuration

L’application GNOME Center permet de gérer tout ce qui va avec l’environnement GNOME :

  • les notifications ;
  • les applications par défaut ;
  • l’accessibilité.

Mais vous pouvez aussi configurer des choses en lien avec le matériel :

  • ajouter une imprimante ;
  • configurer le réseau ;
  • gérer les écrans.

Configuration

Et aussi, il y a des choses en doublon avec le gestionnaire de paramètres Manjaro :

  • régler la date et l’heure ;
  • créer un compte utilisateur.

Cependant, le menu Activités cherche parmi les options du Gnome control center, donc, je préfère passer par ce menu.

Ajustements GNOME (GNOME tweak tools)

Pour brouiller un peu mieux les pistes, GNOME propose un autre gestionnaire de paramètres.
Configuration

Il permet par exemple de :

  • choisir le thème GNOME utilisé ;
  • régler les polices de caractères ;
  • modifier la barre supérieure des fenêtres.

Bref, tout ce qui n'est pas dans le gestionnaire de paramètres.

Extensions GNOME (Extensions)

Configuration
GNOME propose également une interface pour gérer les extensions qui apportent des fonctionnalités (par exemple, la barre de lancement d’applications Dash to Dock qui est installée par défaut sur Manjaro GNOME).

Conclusion

La facilité de paramétrage de Manjaro GNOME, n’est certainement pas son point fort pour le débutant : tout est là, mais il faut chercher ! La solution est sans doute dans l’une des applications listée ci‑dessus…
Pour les versions KDE et XFCE, le nombre d’outils semble plus limité : ouf !

La communauté

Manjaro est un projet communautaire. Le site propose à la vente du matériel informatique pour soutenir le projet. Cette année, il y a eu un peu de rififi et le départ de certains développeurs importants. À l’utilisation de la distribution, cela ne s’est pas ressenti.

Pour la documentation, le wiki Manjaro ne m’a jamais été d’une grande aide non plus. En revanche, le wiki Arch est une référence en la matière et vous pourrez trouver beaucoup d’informations pour la configuration avancée (serveur, système, etc.). La version en français mérite également le coup d’œil.

Pour poser vos questions ou chercher une réponse, il y a le forum Manjaro officiel et un forum en français très actif et sympathique.

Les alternatives à Manjaro

Manjaro essuie un nombre assez important de critiques, je vais en lister quelques unes ici :
- Elle possède ses propres dépôts, d'où des problèmes avec les paquets AUR
- Elle profite du travail de Arch et propose du merchandising

Si cela est bloquant pour vous, vous pouvez essayer trois autres distributions :
- ArchLinux bien sûr ! Un peu moins pour les débutants, mais sa réputation est faite !
- EndeavourOS est une alternative, plus proche de Arch que Manjaro mais plus simple à installer que Arch
- Garuda Linux : Quelqu'un pour faire une description de cette distrib ?

Pour finir

J’ai écrit cet article pour les personnes qui débutent avec Manjaro, mais j’aurais pu également évoquer le shell zsh par défaut, l’installation automatique de tout mon matériel, de l’extension Dash to Dock installée et configurée par défaut, ainsi que la stabilité de l’ensemble…

Comme toutes les distributions GNU/Linux, elle convient bien sûr à des utilisateurs plus avancés. De mon côté, après être passé par Mandrake, Ubuntu, Linux Mint, Debian Sid, me voilà pleinement satisfait avec Manjaro !

Ceci étant dit, je pense que le choix d'une distribution linux n'est plus aussi important qu'il l'était il y a dix ans. On navigue entre le bon, le très bon et l'excellent ! Difficile de se tromper.

Aller plus loin

  • # Ma vrai question

    Posté par  . Évalué à 5.

    La plus value, pour moi, de Manjaro est uniquement calamares (pour certains, cela ne l'est pas) .

    Le reste ne m'a pas vraiment convaincu si tu prends la comparaison avec enndeavourOS, qui a les repo arch mais aussi les siens, en retirant les repo endeavour , alors oui tu as une "pure arch".
    J'ai bien essayé pamc-gui mais rien de fou face à octopi (et je suis plus qt)

    Néanmoins, ta présentation est vraiment parfaite et merci d'avoir pris de ton temps pour écrire un tel article. Une vrai sucrerie à lire , prête à rivaliser avec les news kernel de patrick_g

    Dommage qu'on ne puisse pas pertinenter de plus que "+1"

    Je serais partisans d'une votation à la grande surface: 2 niveau de satisfaction, 1 de neutralité, et 1 d'insatisfaction

    • [^] # Re: Ma vrai question

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

      calamares la dernière fois que j'avais testé, c'était quand même super buggé comparé aux installeurs debian et anaconda dès que tu voulais sortir des réglages par défaut.

      • [^] # Re: Ma vrai question

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Quels types de réglages ont fait mmerdouiller calamares ? Après, Manjaro est vraiment là pour faire du bon, mais par défaut quand même. Si tu veux un truc aux petits oignons, il faut mieux prendre arch à mon avis !

        • [^] # Re: Ma vrai question

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

          Je crois que ce qui merdouillait quand je l'ai testé c'est ce qui portait sur du partitionnement non standard et du chiffrement de disque. À la limite ça ne me dérange pas qu'un installeur te limite dans les choix, au pire tu fais comme ce que font certains système, tu laisses faire le partitionnement dans un shell avant et tu reprends l'installeur après. Mais là il me laissait faire des choix qu'après il ne savait pas gérer.

          • [^] # Re: Ma vrai question

            Posté par  . Évalué à 3.

            Si je ne m'abuse, le problème de Calamares avec le chiffrement de disque est le seul support du chiffrement complet, et donc du déchiffrement par le chargeur de démarrage. Celui-ci est souvent GRUB, qui est lent car le déchiffrement se fait de manière logicielle et dont l'interface textuelle est assez repoussante en sus du manque courant de support pour les dispositions de clavier autres que QWERTY

            Fedora et Pop!OS s'en sortent mieux de ce côté

        • [^] # Re: Ma vrai question

          Posté par  . Évalué à 5.

          Si tu veux un truc aux petits oignons, il faut mieux prendre arch à mon avis !

          En fait j'ai du mal à comprendre l'objectif de Manjaro quand l'installation de Arch est si clairement expliquée… Si il s'agit de simplifier l'installation, il "suffit" de produire un installateur, certains l'ont fait. Si c'est pour des choix graphiques et des paquets pré-installés, idem, ça tient en un script d'installation. Reste les dépôts différents de Arch : dans quel but ? Qu'est-ce que ça apporte exactement ?

    • [^] # Re: Ma vrai question

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Je te remercie beaucoup pour ce commentaire très encourageant :)
      En fait, j'adore faire ce genre de documentation / tuto !
      J'en profite pour dire que je suis en ce moment à la recherche d'une activité (freelance, plus ou moins à mi-temps) et que j'aimerais beaucoup qu'elle soit en lien avec le logiciel libre / la pédagogie / la documentation.
      Voilà, c'est dit ! Si vous connaissez un projet qui a besoin de ce type de compétence, n'hésitez pas :)

      • [^] # Re: Ma vrai question

        Posté par  . Évalué à 1.

        Tu as le profil de "technical writer"

        La compléxité de nombreux logiciel fait qu’il est essentiel d’avoir un doc exceptionnel . C’est rarement le cas. Pour te donner une idée, fouine les documentation technique de différents produits de boites installés (vmware, oracle, microsoft) et plus récente (minio, dztalog, dataiku, snowflake…)

        Sinon tu tente un nouveau youtube comme le versatile xavki ou pédagogue le cookie connecté.

    • [^] # Re: Ma vrai question

      Posté par  . Évalué à 4.

      La plus value, pour moi, de Manjaro est uniquement calamares (pour certains, cela ne l'est pas)

      Depuis 2021, Arch dispose de son propre installeur, Archinstall

      Utiliser l'installateur
      Tout d'abord il faut récupérer et démarrer l'environnement live avec la procédure décrite dans la préparation à l'installation. Le paquet archinstall étant inclut dans cette image il peut directement être lancé comme suit:
      archinstall
      L'installateur guidé va suivre les étapes suivantes:
      Configuration des locales;
      Sélection du miroir;
      Partitionnement des disques;
      Formatage des partitions;
      Mise en place du chiffrement des disques (optionnel);
      Définition du nom de l'ordinateur (hostname);
      Définition du mot de passe de l'utilisateur root;
      Installation d'un chargeur d'amorçage (limité à systemd-boot (en) pour les systèmes UEFI et GRUB pour ceux avec un BIOS).

      • [^] # Re: Ma vrai question

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        C’est ce que j’allais dire, avec archinstall l’installation d’une ArchLinux s’est grandement simplifiée. Pas beaucoup plus compliqué qu’une installation en mode textuel de Debian.

  • # pacnew & co

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

    Le truc avec Arch, et donc Manjaro, c’est de bien gérer les mises à jour des fichiers de configuration (ceux dans /etc).

    Chaque fois qu’un paquet est mis à jour et qu’il a un fichier de configuration dans /etc, le nouveau fichier est copié avec l’extension .pacnew et c’est à l’utilisateur de faire la fusion entre le fichier de configuration local et le nouveau fichier.

    Arch/Manjaro ne redémarre pas les services sur une mise à jour, donc ce n’est pas gênant. Il faut toutefois le faire et c’est souvent cette partie qui est oublié par les débutants. Il faut également regarder les notes de sorties. Des fois il faut faire des actions particulières (choisir entre deux implémentations possibles d’un protocole, installer des paquets particuliers pour son matériel, …).
    C’est assez rare d’avoir quelque chose de particulier à faire, mais gérer les fichiers .pacnew c’est tout de même assez courant.

    Pour ça je vous conseille différents outils à installer :
    - etc-update : liste et permet de fusionner les fichiers .pacnew en ligne de commande/curses. N’est pas spécifique à Arch et a lui-même un fichier de configuration /etc/etc-update.conf.
    - manjaro-pacnew-checker : spécifique à Manjaro (mais pourrait fonctionner sous Arch). Ajoute un crochet après installation qui permet de lister/fusionner les fichiers .pacnew graphiquement (avec yad, meld, …). C’est ce que je conseille car c’est affiché juste après l’installation, on n’oublie pas, et c’est facile à faire avec meld.
    - pacutils : un ensemble d’utilitaires qui permettent de vérifier/réparer des paquets Arch. C’est pas quand on en a besoin qu’il faut l’installer à mon avis, mieux vaut les avoir avant (le paquet est petit, 450Ko)
    - rebuild-detector : permet de lister les paquets qui référencent des bibliothèques dynamiques manquantes. Souvent des paquets d’AUR. Ça veut dire qu’il faut les re-construire, par exemple avec pamac build nom_du_paquet1 nom_du_paquet2
    - kernel-alive : permet de faire un backup (et de restaurer) les modules du noyau en cours. Ça permet de faire une mise à jour de noyau mais de garder les modules du noyau en cours fonctionnels. C’est automatique, ça marche bien. Le seul hic, c’est que ça ne supprime pas les fichiers modules après reboot.

    Il existe quelques outils qui n’ont pas été discutés plus haut, uniquement disponible sur Manjaro :
    - mhwd pour Manjaro HarWare Detector qui permet d’installer des drivers spécifique pour votre matériel si besoin
    - mhwd-kernel pour gérer les noyaux installés
    - mhwd-gpu pour des spécificités liés aux GPU (jamais utilisé)

    Un outil graphique existe également manjaro-settings-manager qui les rassemble :
    Manjaro Settings Manager sous XFCE

    J’utilise Manjaro sur plusieurs PC desktop (et Arch sur quelques serveurs).

    Mon PC de boulot est en Manjaro stable depuis 3 ans.

    Mon PC perso est en Manjaro testing (plus proche de Arch, mises à jour bcp plus fréquentes) depuis 1 an (et en stable depuis 4 ans).

    J’ai quelques paquets AUR d’installés (notamment des versions spécifiques de Python, Teams pour le taff), très peu de paquets Flatpak (Subsurface, Jitsi Meet), aucun paquet Snap.

    J’en suis très content.

    • [^] # Re: pacnew & co

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 30 mai 2024 à 12:39.

      Merci pour tout ces conseils !!

    • [^] # Re: pacnew & co

      Posté par  . Évalué à 3.

      Merci sincèrement pour ces détails !

      J'ai utilisé Manjaro pendant quelques années avant de basculer sur EndeavourOS, mais je ne connaissais pas la subtilité des .pacnew (qui ceci-dit ne m'a visiblement jusqu'à présent pas vraiment posé de problème).

      Je vais de ce pas tester etc-update et ce qui n'est pas spécifique à Manjaro.

      • [^] # Re: pacnew & co

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 30 mai 2024 à 16:33.

        Si tu n’as pas personnalisé de fichiers dans /etc, la mise à jour installe simplement le nouveau fichier.

        J’imagine qu’un checksum est fait, j’ai pas regardé l’implémentation dans libalpm (ce sur quoi se base pacman et pamac).

        Il existe pléthore d’autres outils similaire à etc-update, en ligne de commande, en curses, en graphique, spécifique à un desktop ou un toolkit (qt, gtk, …). Beaucoup sont sur l’AUR cependant.

        En cherchant pacnew, par exemple avec yay (qui empacte pacman + AUR) :

        yay -Ss pacnew

        Tu obtiens une liste d’outils potentiels.

        • [^] # Re: pacnew & co

          Posté par  . Évalué à 1.

          ’imagine qu’un checksum est fait, j’ai pas regardé l’implémentation dans libalpm

          C'est le packageur qui peut ajouter, dans le fichier PKGBUILD, 1 ou plusieurs noms de fichiers qui ne seront jamais écrasés lors de la mise à jour si la version locale est différente du nouveau paquet (cela va générer des .pacnews)

          Pour voir les fichiers susceptibles de créer un .pacnew (si différents de la nouvelle version): pacman -Qii | grep 'modified]' (j'en ai que … 243 "protégés" par pacman!). Mais que 24 modifiés : pacman -Qii | grep '[modified], donc à coup sûr un .pacnew pour moi.

          Si tu n’as pas personnalisé de fichiers dans /etc, la mise à jour installe simplement le nouveau fichier.

          Non, pas que ! si le nouveau fichier est modifié par le mainteneur ou développeur (pas le local par l'utilisateur), même chose.

    • [^] # Re: pacnew & co

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 30 mai 2024 à 17:30.

      J'ai eu un soucis dernièrement en passant ma Arch en KDE6, j'ai eu un mal de chien pour trouver ce qui n'allait pas (une config dbus manuelle foirée), j'ai même failli ré-installer, mais non. J'ai aussi du purger ma conf de bureau le passage de KDE5 à 6 ne s'étant pas déroulé comme prévu.

      Ah et à une occasion je me suis retrouvé avec des fichier orphelins (mais bien installés), le paquet en question venait d'aur et était entré dans extra, un coup de --overwrite et ça marche mais à prendre avec des spatules.

    • [^] # Re: pacnew & co

      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 04 juin 2024 à 20:30.

      En complément :

      • Mise à jours:

        • mode ligne de commande: si vous avez des paquets AUR vous pouvez des helper AUR / surcouche à pacman tel que yay,paru ou trizen : https://wiki.archlinux.org/title/AUR_helpers
        • pour les fichiers .pacnew et plus globalement les mises à jours: vous pouvez utiliser arch-update. C'est un programme qui utilise pacman/yay/paru/… pour tout ce qui est mise à jours des paquets système, met à jours les Flatpak et gère les .pacnew. C'est à dire propose de merger le fichier de références avec le fichier .pacnew.
          Note: Antiz96, l'auteur du projet, est membre de l'équipe de Archlinux et en parle en francais dans la vidéo suivante: Cardiac - Arch Linux, les bonnes pratiques avec Antiz !
      • Mise à jours / SnapShot / BTRFS & co :

        • Pensez à installer des programmes du style: snapper, timeshift. Ces outils permettent de faire des snapshot avant les mises à jour. En cas de mise à jours … problématique, restaurez un ancien snapshot.

      Remarque: btw, j'utilise Archlinux, je n'ai pas testé ces outils sous ses distributions filles.

      • [^] # Re: pacnew & co

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        Merci beaucoup pour ces infos complémentaires!

        J’utilise arch-update sur un serveur sous Arch et ça marche bien.

        Pour info, pamac l’outil/wrapper de Manjaro gère les paquets des repositories, de l’AUR, flatpak et snap.

        Par exemple, pamac build python313 permet de construire et installer (ou mettre à jour) Python en version 3.13 depuis l’AUR.

  • # Merci !

    Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 30 mai 2024 à 13:35.

    Merci pour ce super article. J'utilise également Manjaro depuis des années et elle mérite vraiment d'être plus connu. Elle allie les avantages d'une rolling release et la sécurité en temporisant et testant avec ses propres dépôts.
    Une autre distrib est à mon avis sous côté : https://get.opensuse.org/tumbleweed/

  • # Super distro, et super article

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Manjaro est ma 2ème distro préférée, après Mageia.
    Et super article. Tu as bien raison de préférer Gnome, je trouve que c'est lui qui est le mieux fini par les gens de Manjaro, comme si c'était leur environnement de cœur.

  • # Le début des ennuis

    Posté par  . Évalué à 3.

    Beaucoup de paquets sont disponibles sur Arch, mais il existe la possibilité d'ajouter d'autres dépôts via pamac. Allez pour cela dans les préférences de pamac et activez les dépôts AUR

    Installer des paquets et leurs dépendance prévues pour Arch conduit tout droit à une demande d'aide sur le site d'Arch. Les paquets Arch ne sont pas ceux de Manjaro et inversement les versions diffèrent, etc…Conséquence, nombre d'utilisateurs se plaignent des paquets Arch…alors qu'ils n'utilisent pas Arch mais Manjaro ou d'autres distributions dérivées.
    Pour cette raison, cet avertissement prévient ici

    https://bbs.archlinux.org/misc.php?action=rules
    Forum rules
    These forums are for Arch Linux x86_64 ONLY.
    Not Artix, or Apricity, or Manjaro, or any of the "easy Arch installers", nor Arch-ARM; nothing other than vanilla 64-bit Arch Linux. Ask those communities for support.
    If you have installed Arch, please read the rules before posting. README: Forum Rules.

    • [^] # Re: Le début des ennuis

      Posté par  . Évalué à 5.

      Ouais mais l'étendue du "problème" n'est pas forcément conséquent. Ça fait 6 ans que j'ai des AUR sur ma Manjaro et je n'ai eu aucun problème de compatibilité.

      Cela dit le rappel que tu fais est sûrement bénéfique.

  • # Le prompt dans le Terminal

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Il est trop classe, le prompt, dans le Terminal, avec la maison et le logo !
    C'est un réglage basique de Mantano, ou tu l'as fait toi-même ?

  • # Chiffrement ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Bonjour,

    Le logiciel d'installation offre t-il la possibilité de chiffrer son "home" comme le propose celui de Mint ?

    Bonne journée.

    • [^] # Re: Chiffrement ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Bonjour,

      Oui Calamares le propose. Je l'ai déjà fait avec Manjaro et EndeavourOS.

  • # Manjabrique !

    Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 21 juin 2024 à 15:54.

    Disons que c'est un bon point d'entrée vers Arch ou EndeavourOS.

    Je l'ai utilisé son mon PC de boulot pendant quelques années avant de le briquer à cause d'une mise à jour mal gérée qui m'a complètement foutu en l'air KDE, rien d'exceptionnel si l'on en croit le forum.

    Je trouve la distribution quelque peu surchargée avec installations de logiciels qui ne servent à rien notamment sur KDE. Ce vert qui s'immisce partout impossible à réellement supprimer de l'environnement utilisateur est également problématique.

    La gestion des packets AUR est également anarchique certains packets sont remodifiés d'autres pas .. ça n'est pas très clair, résultat des conflits de paquets très réguliers.

    La documentation … La plupart du temps, vous tomberez sur la documentation Arch ou leur forum … Sauf que parfois ce n'est pas tout à faire pareil et c'est rarement documentée.

    Je n'ai plus confiance en cette distribution.
    Enfin disons ça reste à peu prés aussi bordélique que toutes les autres distributions modernes.

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