SARD : Société d'Acceptation et de Répartition des Dons

Posté par  . Modéré par baud123.
18
8
sept.
2009
Internet
Le mardi 8 septembre de 16h00 à 22h00 à la Mairie du 3ème arrondissement à Paris aura lieu une journée de conférence/débats à l'occasion de la création de la Société d'Acceptation et de Répartition des Dons (SARD), sur le thème « Le Mécénat Global : une nouvelle approche des rapports public/auteurs. »

La SARD est ouverte aux artistes, auteurs et créateurs de toutes nationalités. Elle a pour objet de favoriser le libre accès à la culture, grâce à un système de financement par le don. Sur une page dépouillée et dans un style administratif, l'annonce est brève, sobre, et percutante. Une nouvelle société de répartition des dons va naître.

On a encore en tête les débats HADOPIesques forçant les médias à parler de ce qu'ils auraient préféré taire souvent, qui s'étaient prolongés en juillet dans la plus pure tradition de ces projets : on baisse la tête et on fonce dans le mur. L'été n'a pas non plus freiné les alertes, outre des "artistes" relayant la voix des majors, des éditeurs, ou sur les mutations de la presse en général.

Les uns prennent peur de ne plus trouver de rémunération de leur travail de création, aveuglés par les promesses que leur fait miroiter l'industrie, les autres de perdre leurs métiers dans les mutations de l'édition, et qui se verraient bien conserver un rôle incontournable auprès des auteurs comme du public, enfin l'industrie de la culture s'octroie un rôle qui devient moins de diffuser la culture que de la restreindre.

La position soutenue par les tenants de ce modèle traditionnel que les NTIC bouleversent, consiste à préserver à tout prix un modèle désuet et coûteux pour la société, pliant l'innovation à ses besoins propres qu'il présente comme être l'intérêt public. D'autres modèles ont aussi été débattus, assez loin des débats publics qui abreuvent Madame Michu, dans des cercles ouverts mais peu fréquentés, ceux des milieux libristes par exemple. Ces modèles expérimentaux ne cherchent plus à corseter la nouveauté pour la conformer à la tradition, mais à en exploiter les avantages au mieux de ce qui devrait être l'intérêt public, la diffusion de la connaissance sans restriction.

Il s'agit mardi de passer de la théorie à l'amorce de la pratique, en permettant à chacun de soutenir un modèle nouveau, porté par les NTIC plus que subi, un modèle qui servirait le plus grand nombre plus que quelques intérêts bien comptés.

Il reviendra ensuite à ceux qui pensent faire partie d'une communauté de libristes, ou ceux qui simplement y voient là un réel intérêt par la mutualisation de biens communs, de faire connaître ce modèle au grand public, trop habitué à financer ceux qui ont l'habitude de mettre des péages en plein désert.

L'idée fait son chemin, elle n'est plus aujourd'hui considérée comme utopique ou insensée, mais une hypothèse réelle, de plus en plus crédible. L'article paru dans Le Monde daté du 31 août "Gratuité rentable sur le Net" l'atteste, en dépit de ses accents distants, voire moqueurs. Deux jour à peine après avoir célébré le lancement de la nouvelle "Rentrée littéraire", il présente la traduction de l'ouvrage "Free ! Entrez dans l'économie du gratuit", de Chris Anderson, éditions Pearson, 288 p., 22 €.

C'est ce modèle que cette nouvelle Société vient conforter avec, et c'est à souligner, l'attention d'élus politiques, Martine Billard et Patrick Bloche, qui assisteront à cette journée, ainsi qu'un habitué des manifestations libristes en France : Richard Stallman (qui s'exprime en français).

THÈME :
Quel financement, quelle reconnaissance pour les artistes et pour tous les auteurs de contenus sur internet ? Taxe, licence globale, contribution créative ?

Une autre approche permet la reconnaissance des auteurs : le mécénat global.

PROGRAMME :
Assemblée constituante d'une Société d'Acceptation et de Répartition des Dons.
  • De 16h00 à 19h00 Fondation d'une Société de Répartition des Dons.
  • De 19h00 à 20h00 Conférence de presse
Conférence : quelle alternative concrète pour le financement des ouvres numériques ?
  • De 20h00 à 22h00 :
    • Présentation du Mécénat Global par Richard Stallman
      Amateur d'art ou consommateur par Bernard Stiegler
      Tous artistes ? par Antoine Moreau
      Modérateur : Laurent Chemla
      Seront présents : Martine Billard, Patrick Bloche.

Aller plus loin

  • # Bravo

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Je tiens à féliciter les acteurs à l'origine de cette initiative pour leur courage : l'idée est très bonne, et pousser l'opposition aux idées des acteurs dominants jusqu'à aller les concurrencer sur leur terrain est un acte qui demande beaucoup de bravoure.

    Je remarque aussi que la France (et la francophonie) est (ou me semble être) à la pointe en ce qui concerne l'art libre : Jamendo (qui incarnait, il y a quelques années, ces valeurs), la licence Art libre, dogmazic, et maintenant la SARD sont autant d'initiative innovantes dans ce domaine.
    Bravo aux artistes et à ceux qui s'engagent!
    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: Bravo

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        +1
        Vraiment bravo !
        Merci !
        Tous mes encouragements !
        Olivier

        https://librazik.tuxfamily.org - http://linuxmao.org - https://liberapay.com/trebmuh

  • # Enregistrements

    Posté par  . Évalué à 4.

    [http://www.oxyradio.net] devrait enregistrer et diffuser les conférences.
  • # inclure les auteurs de jeux

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Bonjour,
    Il faudrait inclure les auteurs de jeux dans les ayants droits. J'espère que c'est prévu. Car c'est aussi un art , un art multipolaire d'ailleurs.
    • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

      Posté par  . Évalué à -3.

      Le jeu vidéo un art ? Pourquoi ? Parce que ca fait appelle à des compétences artistiques ?

      L'industrie des jeu vidéo, c'est du divertissement. En aucun cas de l'art.

      Dans ce cas, l'industrie automobile qui fait appelle aussi à des compétences artistiques est aussi de l'art.
      • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

        Posté par  . Évalué à 3.

        C'est marrant mais on peut dire exactement la même chose de l'industrie musicale...
        • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

          Posté par  . Évalué à 7.

          Un génie de la musique Frank Zappa a dit un truc du genre: "Industrie et musicale sont deux mot qui ne vont pas ensemble".

          Alors quand Universal sort un de leur tube en chaîne, on est loin de l'art mais clairement dans l'industrialisation.
      • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

        La question n'est pas de savoir subjectivement ce qu'on peut appeler de l'art ou pas, mais de parler d'un truc tout à fait objectif : les droits d'auteur. Et là, les jeux vidéos sont concernés. Même ton dessin que tu as fait en maternelle et que tu conserve précieusement est concerné, c'est dire !
        • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

          Posté par  . Évalué à -4.

          Bien sur que les jeux vidéos sont concernés par les droits d'auteurs.

          Je remettais en cause l'assertion "Jeux vidéos=arts". Parce que bon, "Call of duty", "Warcraft" ou "FIFA 2009", ce sont des produits marketing par des professionnels du divertissement.

          Il n'en reste pas moins que ca peut être des bons jeux divertissant.
          • [^] # Re: [ SUPPRIMÉ ]

            Posté par  . Évalué à 3.

            Art - le jeu vidéo s'adresse aux sens du joueur ... Art et divertissement c'est pas incompatible.

            L’Art (du latin Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique »[note 1]) est une activité humaine, ou le produit de cette activité, consistant à arranger entre eux divers éléments en s'adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect.

            Lire le reste de l'article pour plus de détails, il a l'air pas trop mal.
          • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            Heureusement pour nous tous le jeu vidéo ne se résume pas a COD, WOW et Fifa2009, tout comme le cinéma ne se limite pas à Transformers , Titanic ou Rocco et les campeuses.

            Bien que si tu me demande mon avis, tout ce que l'on vient de lister relève pour moi de l'art . Bon ou mauvais, c'est une autre question, mais ça reste des productions artistiques (oui oui, même Rocco et les campeuses).

            Après tout dépend de ta définition de l'art, en ce qui me concerne je considère comme art toute production issue de l'esprit destinée à me faire ressentir des émotions (= expérience en anglais).

            Si tu doute encore, va donc essayer des jeux d'éditeurs indépendants ( World of Goo me vient à l'esprit ).
          • [^] # [HS] Re: [ SUPPRIMÉ ] ??

            Posté par  . Évalué à 2.

            Il y a comme un bug on dirait, il a été supprimé le commentaire auquel je répond (ça m'étonnerait quand même) ? C'est le cache de templeet qui fait qu'il apparait encore ?


            Parce que quand je clique sur répondre il est dit qu'il a été supprimé avec le sujet [Supprimé] qui apparait automatiquement, et le texte qui n'apparait pas ... étrange. Par contre au rechargement il est toujours là.
      • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Ca me fait penser à la distinction de Gainsbourg sur les arts majeurs et mineurs ...

        C'est tellement subjectif ce genre de chose !
      • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

        Posté par  . Évalué à 3.

        L'industrie des jeu vidéo, c'est du divertissement. En aucun cas de l'art.

        En fait, on s'en fiche.
        La SARD ne s'adresse pas spécifiquement aux artistes, mais aux auteurs (et au public bien sûr).
        Auteurs d'oeuvres « artistiques », d'articles, de blogs, de jeux vidéo, de logiciels libres, etc.
    • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      La SARD ne concerne pas les ayant droits, ce qui serait contraignant d'un point de vue légal, mais les créateurs, auteurs et artistes.
      Elle a pour but de permettre le don volontaire, sans contrepartie (faire un don ne donne aucun droit, y compris le droit d'utilisation) à un créateur.
      Il n'est pas prévu d'inclure des intermédiaires (y compris les bons labels qui soutiennent les artistes et ne sont pas la que pour l'argent par exemple, ou encore les ayant droits), quitte à ce que l'artiste redistribue lui même à ceux-ci s'il considère que c'est justifié.
      D'autre part, les œuvres sont définies très largement « toute production de l’esprit ». Une approximation serait « tout ce qui peut être mis sur internet », ce qui irait donc de photos de sculpture (pour ne pas exclure les arts plastiques) au blog en passant par le livre et la musique… qu'elles soient libre, librement diffusables ou sous droit d'auteur strict.

      La SARD n'est ni un organisme de diffusion des œuvres, ni un organisme de gestion des droits, c'est uniquement un organisme de répartition des dons aux auteurs/créateurs/artistes.

      Il y a encore beaucoup de choses non fixées, encore en discussion…
      • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

        Posté par  . Évalué à 2.

        Et les journalistes surtout. Le système de mécénat global me semble avant tout la meilleure solution pour obtenir une presse indépendante et de qualité sur le net.

        A little wood elfe
        • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

          Posté par  . Évalué à 3.

          Pas besoin de mécénat global pour cela, les sites / auteurs concernés peuvent déjà solliciter les dons individuellement. Cela marche plus ou moins bien selon les cas (voir le site de Paul Jorion et celui de dedefensa pour des expériences légèrement divergentes).
          • [^] # Re: inclure les auteurs de jeux

            Posté par  . Évalué à 2.

            Le problème des dons individuels est qu'ils sont : soit de type micro paiement avec un pourcentage élevé du don qui passe dans les mains de l'intermédiaire fournissant la solution de micro-paiement, soit de type don "habituel" mais l'effort demandé au contributeur est alors plus important (aussi bien financièrement que d'un point de vue pratique).

            Une solution de type mécénat global pourrait apporter plus de facilité :
            - je décide de donner chaque mois un montant fixe ;
            - au hasard de ma navigation sur internet je "vote" pour que ma contribution aille à telle oeuvre/projet/site (au pire via un formulaire à remplir sur le site de la SARD, au mieux avec l'apparition de greffons pour firefox par exemple via un simple clic pendant ma consultation du site) ;
            - chaque mois la SARD réparti mon montant fixe au prorata de mes votes et collationne les montants de chaque inscrit avant de faire un unique transfert d'argent.

            Ainsi même si j'ai choisi de ne donner que 0,5euro à un site donné, la totalité de ces 0,5 euros iront au site en question. Et une fois mis en place le don mensuel à la SARD de ma part, le temps nécessaire pour répartir cette somme est nettement inférieur au temps qu'il me fallait pour faire un don à un ou deux sites. Et le résultat est plus "équitable" ou en tout cas plus représentatif de mon opinion car mieux réparti (impossible actuellement de faire un don à chaque fois qu'on trouve un contenu intéressant sur la toile).

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