Sondage Le hacking et vous

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mai
2025

Le « hacking » dans le sens noble du terme, bidouilles, transformations et créations a une proximité certaine avec le logiciel libre.

Mais vous, contributrices, contributeurs, lectrices et lecteurs de linuxfr.org, quel est votre support de hack préféré ?

Total : 440 votes

La liste des options proposées est volontairement limitée : tout l’intérêt (ou son absence) de ce type de sondage réside dans le fait de forcer les participants à faire un choix. Les réponses multiples sont interdites pour les mêmes raisons. Il est donc inutile de se plaindre au sujet du faible nombre de réponses proposées ou de l’impossibilité de choisir plusieurs réponses. 76,78 % des personnes sondées estiment que ces sondages sont ineptes.
  • # Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0).

    Evoquer le "sens noble" du terme hacker permet de revenir à son étymologie globalement positive par opposition aux crackers, mais par contre vous faites l'impasse sur le caractère élitiste associé.

    Ceci amène à considérer le hacking comme quelque chose de relativement banal ("bidouilles, transformations et créations"), là où c'était originellement une méritocratie, où l'on ne pouvait pas s'auto-proclamer hacker mais seulement être reconnu comme tel par l'entourage.

    Or dans l'acception originelle complète, on peut questionner la "proximité certaine [du hacking] avec le logiciel libre" : les choses ne sont peut-être pas aussi certaines que cela, voire parfois à double tranchant.

    Premièrement, parce que pour se frayer un chemin rapide (à la hache/machette/serpe) vers la solution d'un problème (sens étymologique premier du hacking), il faut d'abord disposer d'une culture technologique et d'une compréhension assez fine du fonctionnement informatique qui permettent de formuler des hypothèses intéressantes sur ce problème et ses solutions potentielles.

    Alors d'accord, on a plus de chances de trouver cela chez des amateurs de logiciels libres, mais il y a quand même une grosse différence entre utiliser de la technologie et comprendre comment elle fonctionne, et dans le cas d'espèce utiliser des logiciels à code ouvert ou libérés (traductions personnelles…) et avoir eu l'occasion d'en lire et modifier le code source…

    Je crois même que les personnes capables de faire cela deviennent de plus en plus rares, d'une part parce que la technologie moderne est faite d'un empilement d'API censées masquer la complexité de ce qui se passe en dessous, parce que l'assistanat à base d'IA n'encourage pas à le comprendre et le maîtriser et parce que quand on a vécu et fait son apprentissage dans un monde d'abondance et de sophistication technologique ça fait tout drôle de passer à des langages de bas niveau où il faut presque tout refaire soi-même (je pense aux jeunes qui apprennent Python avant le C, par exemple).

    Deuxièmement parce que l'essence même du hacking est d'être capable d'utiliser pratiquement n'importe quel système, langage ou outil disponible pour parvenir à ses fins, ce qui n'est pas accessible à la partie des utilisateurs de logiciels libres qui refusent de toucher à une technologie Microsoft (dominante dans la plupart des entreprises), à une IHM graphique, voire à tout logiciel qui ne soit pas libre. Cela paraît peut-être caricatural mais j'ai croisé quelques uns de ces intégristes au fil de ma vie professionnelle… C'est en ce sens que la proximité avec le logiciel libre peut être à double tranchant !

    Pour moi les gens qui ont ces capacités constituent la véritable richesse du monde des logiciels à code ouvert ou libérés, bien plus que ces logiciels eux-mêmes ou leur éventuelle "gratuité" !

    Mais si j'en reviens à une vision plus banale (bidouillesque) du hacking, alors je trouve que les nano-ordinateurs type Raspberry Pi permettent de retrouver et même d'amplifier le sentiment d'ouverture sur l'inconnu et de possibilités infinies que l'on pouvait avoir face aux slots d'extension inoccupés de l'Apple ][, puis du PC). Pour moi, combinés à l'impression 3D et à l'IA, c'est la nouvelle frontière de la bidouille et elle est passionnante !

    • [^] # Re: Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

      Posté par  . Évalué à 1 (+1/-0). Dernière modification le 13 mai 2025 à 14:41.

      C'est juste moi qui beugue et qui beugle, ou la phrase d'accroche du sondage est en syntax error?

      Le « hacking » dans le sens noble du terme, bidouilles, transformations et créations est au choix (?) a une proximité certaine avec le logiciel libre.

    • [^] # Re: Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

      Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

      On peut dire aussi l'inverse, que le hacking a disparu avec les logiciels libres.
      Avant qu'il n'y ait des logiciels libres on était obligé de hacher menu les logiciels, on les "désassemblait" pour les copier ou pour tricher ou pour juste comprendre comment ils fonctionnent. Une fois que les logiciels libres sont apparus ce n'était plus nécessaire, il suffisait de lire le code comme dans un livre.

      • [^] # Re: Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).

        ce n'était plus nécessaire, il suffisait de lire le code comme dans un livre

        eh beh, tu vas faire en sorte que le pilote nouveau prenne en compte toutes les fonctionnalités de toutes les cartes nvidia alors _o/ (justement, j'ai un souci de netbook qui chauffe…)

        On peut dire aussi l'inverse, que le hacking a disparu avec les logiciels libres.

        moi je dis l'opposé : le logiciel libre reconnaît le hacking, sans avoir à se palucher la rétro-ingénierie au préalable et ajoute un cadre légal permettant l'étude, la modification et la distribution publique, sans avoir à le faire sous le manteau…

    • [^] # Re: Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4 (+2/-0).

      Ceci amène à considérer le hacking comme quelque chose de relativement banal ("bidouilles, transformations et créations"), là où c'était originellement une méritocratie, où l'on ne pouvait pas s'auto-proclamer hacker mais seulement être reconnu comme tel par l'entourage.

      Pas sûr de ça?

      Le terme "hacker" dérive du verbe "to hack":

      a: to cut or sever with repeated irregular or unskillful blows
      b: to cut or shape by or as if by crude or ruthless strokes

      "découper par des coups répétés ; irréguliers ou maladroits", en gros "tailler à la hache". On n'est pas vraiment dans la méritocratie ni dans le travail de qualité.

      Par extension ce même verbe est utilisé pour n'importe quel travail effectué grossièrement, sans adresse ni élégance.

      Ce n'est qu'ensuite que des gens désignés (péjorativement) comme "hackers" en électronique ou en informatique se sont réappropriés le terme et lui ont donné une signification plus valorisante. Car la solution inélégante pour l'un est, pour l'autre, le trait de génie est l'exploitation inattendue de fonctionnalités, et l'ouverture de nouvelles possibilités pour un logiciel ou un matériel donné.

      Le mot geek a pris un virage un peu simlaire dans les années 90-2000. C'était très négatif, mais c'est devenu un badge de fierté pour certaines personnes.

      • [^] # Re: Sens noble du hacking & proximité certaine avec le logiciel libre

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0).

        | Le terme "hacker" dérive du verbe "to hack" […]
        | "découper par des coups répétés ; irréguliers ou maladroits", en gros "tailler à la hache". On n'est pas vraiment dans la méritocratie ni dans le travail de qualité

        Comme je l'ai écrit à l'origine c'était ça :

        | se frayer un chemin rapide (à la hache/machette/serpe) vers la solution d'un problème (sens étymologique premier du hacking)

        Mais le terme hacker a pas mal évolué depuis les années 60…

        Si vous regardez le Jargon file de l'époque (celle des LISP hackers du MIT AI Lab), republié par la suite en Hacker's Dictionary, c'était ça :

        | HACK n. 1. Originally a quick job that produces what is needed, but not well. 2. The result of that job. 3. NEAT HACK: A clever technique. Also, a brilliant practical joke, where neatness is correlated with cleverness, harmlessness, and surprise value. Example: the Caltech Rose Bowl card display switch circa 1961. 4. REAL HACK: A crock (occasionally affectionate). v. 5. With "together", to throw something together so it will work. 6. To bear emotionally or physically. "I can't hack this heat!" 7. To work on something (typically a program). In specific sense: "What are you doing?" "I'm hacking TECO." In general sense: "What do you do around here?" "I hack TECO." (The former is time-immediate, the latter time-extended.) More generally, "I hack x" is roughly equivalent to "x is my bag". "I hack solid-state physics." 8. To pull a prank on. See definition 3 and HACKER (def #6). 9. v.i. To waste time (as opposed to TOOL). "Watcha up to?" "Oh, just hacking." 10. HACK UP (ON): To hack, but generally implies that the result is meanings 1-2. 11. HACK VALUE: Term used as the reason or motivation for expending effort toward a seemingly useless goal, the point being that the accomplished goal is a hack. For example, MacLISP has code to read and print roman numerals, which was installed purely for hack value. HAPPY HACKING: A farewell. HOW'S HACKING?: A friendly greeting among hackers. HACK HACK: A somewhat pointless but friendly comment, often used as a temporary farewell. [The word HACK doesn't really have 69 different meanings. In fact, HACK has only one meaning, an extremely subtle and profound one which defies articulation. Which connotation a given HACK-token has depends in similarly profound ways on the context. Similar comments apply to a couple other hacker jargon items, most notably RANDOM. - Agre]

        | HACKER [originally, someone who makes furniture with an axe] n. 1. A person who enjoys learning the details of programming systems and how to stretch their capabilities, as opposed to most users who prefer to learn only the minimum necessary. 2. One who programs enthusiastically, or who enjoys programming rather than just theorizing about programming. 3. A person capable of appreciating hack value (q.v.). 4. A person who is good at programming quickly. Not everything a hacker produces is a hack. 5. An expert at a particular program, or one who frequently does work using it or on it; example: "A SAIL hacker". (Definitions 1 to 5 are correlated, and people who fit them congregate.) 6. A malicious or inquisitive meddler who tries to discover information by poking around. Hence "password hacker", "network hacker".

        Dès l'origine on distinguait donc le hack (la bidouille vite faite) du hacker élitiste.

        Et ensuite, au début des années 1990, les sens associés se sont précisés dans la direction que j'indiquais. Ainsi la définition donnée dans le New Hacker's Dictionary, dont je donnais les liens dans mon post originel, mentionnait :

        | 1. A person who enjoys exploring the details of programmable systems and how to stretch their capabilities, as opposed to most users, who prefer to learn only the minimum necessary. RFC1392, the Internet Users' Glossary, usefully amplifies this as: A person who delights in having an intimate understanding of the internal workings of a system, computers and computer networks in particular.
        | 8. [deprecated] A malicious meddler who tries to discover sensitive information by poking around. Hence password hacker, network hacker. The correct term for this sense is cracker.

        | It is better to be described as a hacker by others than to describe oneself that way. Hackers consider themselves something of an elite (a meritocracy based on ability), though one to which new members are gladly welcome. There is thus a certain ego satisfaction to be had in identifying yourself as a hacker (but if you claim to be one and are not, you'll quickly be labeled bogus). See also geek, wannabee.

        Vous pourrez retrouver tout ça dans l'histoire du Jargon file et des Hacker's Dictionary, dans la RFC mentionnée ci-dessus, ou tout particulièrement dans la FAQ How to become a hacker.

        Cette dernière a d'ailleurs une intéressante section intitulée "Historical Note: Hacking, Open Source, and Free Software" qui résonne particulièrement avec l'objet du sondage…

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