• # minitel : terminal pour l'arduino

    Posté par  . Évalué à 7.

    Le minitel sert uniquement de terminal, ce n'est donc pas un OS pour le microcontroleur du minitel.

    « ZARDOS ou, "Ze ARDuino Operating System", est un modeste projet de système d'exploitation
    dédié aux micro-controleurs compatibles Arduino et utilisant un terminal Minitel comme
    interface homme-machine. »

    Je me souviens d'avoir vu des minitels utilisés comme terminaux pour contrôler des PC sous linux, à l'époque où un écran cathodique coûtait encore un prix certain.
    Il y avait même eu un montage dans un des premiers gnu-linux magazine, article écrit par un copain, jamais payé d'ailleurs.

    Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC libera / #gamedev-fr

  • # En parlant de Minitel

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 12 juillet 2022 à 11:18.

    J'en ai récemment acquis un (1B Telic Alcatel) et j'ai commencé à jouer un peu avec, en lisant le PDF du manuel "à usage professionnel". Je suis quelque peu déboussolé par le vocabulaire employé. J'ai compris, laborieusement d'ailleurs (quel dommage que Ludovic B ne le mentionne pas dans sa vidéo) qu'un Minitel pouvait se connecter à n'importe quel autre ordi qui fait alors office de microserveur, sans passer par les gros serveurs Télétel (ou Transpac ? Je confonds toujours) fermés il y a dix ans.

    C'est une expérience amusante mais je veux en savoir plus. À quoi sert le "mode ASCII" ? Si je passe le Minitel en "mode retourné", est-ce que je peux faire afficher du texte d'un autre Minitel en direct, comme le "Toc toc, Neo" du premier film Matrix ? Existe-il des reconstitutions des premiers services gratuits, comme l'annuaire ? Qu'avaient exactement les gens du ministère en tête au moment de lancer ce réseau au détriment de Cyclades (pour ensuite restreindre les services de cul aux grands groupes de presse, ou quelque chose comme ça) ? Je ne doute pas qu'il existe de la documentation abondante sur tout cela mais j'aimerais beaucoup entendre l'histoire orale de vétérans du bidule, ne serait-ce que pour savoir pourquoi le pic de connexions se serait produit en 2002, à une époque où on pouvait déjà acheter un ordi sous Windows XP et 50 heures offertes chez AOL. Si vous êtes un passionné de P&T, faites-moi un message, je veux connaître votre version des faits.

    • [^] # Re: En parlant de Minitel

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      j'aimerais beaucoup entendre l'histoire orale de vétérans du bidule

      À ce sujet, tu peux lire le roman de Aurélien Bellanger La Théorie de l'information (Gallimard, 2012).

    • [^] # Re: En parlant de Minitel

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      un Minitel pouvait se connecter à n'importe quel autre ordi qui fait alors office de microserveur, sans passer par les gros serveurs Télétel

      Bien sûr, d'ailleurs plusieurs services sont toujours en ligne et accessibles par ce moyen. Par exemple ceux listés ici (à la fin de l'article après tous les détails techniques): https://cq94.medium.com/dragster-restauration-du-serveur-minitel-pour-macintosh-7ac6b6f3f890

      À quoi sert le "mode ASCII" ?

      par défaut le Minitel utilise un mode d'affichage en 40 colonnes et des séquences d'échappement pas du tout standard. Le mode dit "ASCII" passe en 80 colonnes et avec des séquences d'échappement compatibles avec le terminal VT100 (qui est également celui émulé par xterm et plutôt standard un peu partout).

      Ça permet donc d'utiliser le Minitel comme un terminal pour tout autre chose que les services Minitel.

      Si je passe le Minitel en "mode retourné", est-ce que je peux faire afficher du texte d'un autre Minitel en direct, comme le "Toc toc, Neo" du premier film Matrix ?

      Oui, le mode retourné permet de faire communiquer entre eux directement deux Minitel. Ce qui est tapé sur le clavier de l'un s'affiche sur l'écran de l'autre.

      Existe-il des reconstitutions des premiers services gratuits, comme l'annuaire ?

      http://3611.re dit qu'il le fait mais ça n'a pas l'air de fonctionner chez moi (je pense que le pare-feu de mon entreprise bloque les websockets).

      Qu'avaient exactement les gens du ministère en tête au moment de lancer ce réseau au détriment de Cyclades

      Je sais pas mais ça a méga bien marché, avec des millions d'utilisateurs pendant une vingtaine d'années. Il y avait un terminal facile à utiliser et pas trop cher à produire, un modèle économique bien fichu (facturation à la minute directement intégrée sur la facture de téléphone, pas besoin de s'inscrire séparément à chaque service).

      Je vois pas trop le rapport avec Cyclades qui n'avait rien de tout ça. Au contraire, pour faire marcher du réseau Cyclades sur un Minitel il aurait fallu implémenter des protocoles beaucoup plus compliqués (gestion des pertes de paquets, réordonnancement, etc), ce dont Transpac n'a pas besoin (les paquets arrivent dans l'ordre et il y a plus qu'à afficher les caractères reçus). C'est ça qui a permis de faire un terminal Minitel vraiment pas cher, avec peu de mémoire et un CPU plutôt lent.

      • [^] # Re: En parlant de Minitel

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

        Je vois pas trop le rapport avec Cyclades qui n'avait rien de tout ça.

        L'histoire qui revient souvent, notamment dans les commentaires de la vidéo de Ludovic B susévoquée (mais aussi par DaScritch et dans ce récent documentaire), est que les P&T sous Giscard ont eu le choix entre le "ringard" Transpac et le "révolutionnaire" Cyclades de Louis Pouzin, lui préférant le premier car ce sont des ringards, laissant Pouzin partir aux USA donner ses idées aux futurs pionniers d'Internet et plongeant la France dans un âge sombre de la télématique dont elle ne sortira qu'avec le 56k. Je me doute bien que ce récit est probablement poussé par Pouzin lui-même, et j'aimerais en savoir plus sur ce qui a fait choisir, et surtout garder Transpac aussi longtemps. L'"intelligence" du réseau et des terminaux est un aspect intéressant par exemple (je crois que Benjamin Bayart en parlait dans son cours sur le fonctionnement d'Internet et de la commutation de paquets ?).

        • [^] # Re: En parlant de Minitel

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.

          En gros, pour comparer avec des technos modernes, Transpac est similaire à TCP et Cyclades à UDP. C'est aoproximatif comme comparaison, parce que TCP est un protocole très compliqué pour fournir le même service que Transpac: les données envoyées arrivent toutes à destination, et dans le même ordre où elles ont été envoyées.

          Ça convient très très bien à un usage de type Minitel et à plein d'autres choses aussi (HTTP, telnet, FTP, SSH, …). Et c'est une façon de penser qui était maîtrisée à l'époque parce que ça se comporte en gros comme un lien série point à point, chose qu'on sait faire au moins depuis l'invention du télétype.

          Du coup cela a simplifié probablement l'interfaçage avec des technos existantes, et aussi le développement de nouvelles applications sans avoir à utiliser une façon de réfléchir complètement différente.

          Ce n'est que bien plus tard que on a commencé à voir des applications pour des protocoles basés sur UDP et la notion de datagramme.

          Je ne sais pas à quel point Transpac a été conservé si longtemps que ça pour le minitel, il me semble que sur la fin, c'était bien de l'internet qui pouvait être utilisé entre le central télétel (qui gérait les numéros 361x) et les services Minitel. Le Minitel lui-même n'est pas vraiment lié à Transpac, c'est juste un terminal avec un modem qui envoie et reçoit ds octets. Peu importe comment c'est encapsulé et routé après.

      • [^] # Re: En parlant de Minitel

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        […] (je pense que le pare-feu de mon entreprise bloque les websockets).

        À ce sujet, j'ai eu l'occasion d'essayer une application utilisant des websockets sur quelques réseaux d'entreprises, et j'ai remarqué que beaucoup bloquaient les websockets avec http://, mais pas avec https://

        Ceci dit, http://3611.re fonctionne chez moi, mais pas https://3611.re

        Pour nous émanciper des géants du numérique : Zelbinium !

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