• # deux poids deux mesures

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Pourquoi j'ai l'impression qu'entre les drogues numériques états-uniennes et chinoises il y a deux poids, deux mesures ?

    • [^] # Re: deux poids deux mesures

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      J'imagine qu'il y a sans doute un petit peu de xenophobie, mais sans doute pas tant que ça.

      Par exemple, le titre parle des ados, et donc dans l'imaginaire, c'est comme les enfants. Et de nos jours, on s'en préoccupe (une question assez récente à l'échelle de la France, si j'en crois cet épisode de podcast ).

      Alors Twitter et/ou Facebook sont plus pour les adultes (enfin FB n'est plus un lieu cool, tu va trouver ta famille, etc), et les adultes, on s'en fout un peu plus.

      Il y a aussi le fait que je pense que Tiktok est plus addictif que Facebook/Twitter (vu que la consommation est encore plus passive via la vidéo).

      Et je pense aussi que comme il est arrivé après, les problématiques d'addictions sont dans les esprits, alors que ce n'était pas le cas quand FB/Twitter sont arrivés et que ces réseaux étaient sur une pente montante.

      Ceci dit, il y a aussi eu des articles sur l'addiction à Instagram par le passé, j'ai trouvé des articles au moins depuis 2020.

      Donc c'est peut être simplement parce que ça n'est plus une nouvelle ?

      Et j'ai aussi trouvé des articles plus généralistes, en cherchant "addiction instagram", donc on peut pas vraiment dire qu'il y a forcément 2 poids/2 mesures partout sur la base d'un seul article.

      • [^] # Re: deux poids deux mesures

        Posté par  . Évalué à 2.

        Pour moi le "deux poids deux mesure" je le sens dans la façon dont les choses sont présentées dans l'article. Maintenant, si TikTok c'est de la merde comme certains le disent, pourquoi y a-t-il autant de monde qui y va ?
        *

        • [^] # Re: deux poids deux mesures

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

          si TikTok c'est de la merde comme certains le disent, pourquoi y a-t-il autant de monde qui y va ?

          Pourquoi un blockbuster qui, trop souvent, n'est qu'une n-ième copie des précédents blockbusters avec pour seuls différence toujours plus d'effets visuels colorés, de la musique toujours plus bruyante et un scénario toujours tellement plus simplifié et stéréotypé que même une amibe comateuse peut le comprendre (et pourrait en écrire la suite)… Pourquoi un tel film rapporte-t-il des centaines de millions et est vu par des millions de personnes ?

          Peut-être parce que ces millions de spectateurs aiment voir de la merde colorée et bruyante plutôt qu'autre chose qui demanderait un tantinet plus d'efforts et d'attention?

          Après, TikTok je ne connais pas. Mais je ne vois pas en quoi il serait pire (ni, bien entendu, meilleur) que les réseaux sociaux précédents dont tout ce que je vois, après des premiers temps toujours pleins d'espoir et d'enthousiasme optimiste, c'est qu'ils ne servent qu'à monétiser les pulsions de masse. Par exemple le besoin qu'ont bien trop de gens de se regrouper pour se sentir en droit de haïr en toute légitimité (quand c'est pas carrément d'appeler à lyncher) ceux qui ont l'audace insupportable de ne pas être comme eux, de ne pas penser comme eux, ou de ne pas partager leurs idéaux.

          Tant qu'on persistera à (vouloir ?) croire que le problème c'est les réseaux sociaux et que la solution c'est de créer de nouveaux réseaux sociaux plus-mieux-que-celui-d'avant on risque pas de voir la moindre amélioration, imho.

        • [^] # Re: deux poids deux mesures

          Posté par  . Évalué à 4.

          Maintenant, si TikTok c'est de la merde comme certains le disent, pourquoi y a-t-il autant de monde qui y va ?

          Pourquoi le macdo ? Pourquoi le quinzième xmen ? Pourquoi TPMP ? Pourquoi la kronenbourg ? Pourquoi la voiture ? Pourquoi la cigarette ? Pourquoi la poubelle ordures ménagères ? Pourquoi windows ? Pourquoi …

          Réponse: parce que la médiocrité ne tue pas - enfin pas sur le coup.

          • [^] # Re: deux poids deux mesures

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Réponse: parce que la médiocrité ne tue pas - enfin pas sur le coup.

            Heureusement, sinon, on aurait jamais eu $SOFTWAREQUONAIMEPAS ou $LANGUAGEQUONAIMEPAS.

            A un moment, faut aussi voir que tout le monde n'a ni les mêmes goûts, ni les mêmes besoins.

    • [^] # Re: deux poids deux mesures

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Un lien avec la lecture de l’article peut-être ?

      « Accusé d’abrutir les ados au niveau mondial, TikTok est aussi soupçonné de pister le comportement des utilisateurs, s’inspirant des pratiques de Facebook, par exemple, pour tracer la navigation des internautes même hors du réseau social. »

      S’ils s’inspirent de facebook, ça ne peut être que délétère pardi. Mais l’imitateur est condamnable.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: deux poids deux mesures

      Posté par  . Évalué à 6.

      J'ai le même ressenti. Personnellement, j'ai appris à ma fille à se méfier des réseaux sociaux, quel que soit le fournisseur. Pour moi tiktok n'est ni pire ni mieux que les autres réseaux. D'autre part je me marre quand je vois qu'on accuse TikTok d'avoir des contenus différents en Chine et dans le reste du monde : si TikTok apppliquait les mêmes règles qu'en Chine dans le reste du monde, tout le monde crierait à la censure …

      Au final, le problème à la base ce ne sont pas les réseaux sociaux le problème : ils ne sont qu'un outil, mais c'est l'utilisation qui en est faite le problème. Et ça c'est un problème d'éducation avant tout dont les parents sont les premiers responsables, et le système éducatif (qui dans l'ensemble n'apprend plus le sens critique - mais apprend à dérouler des modes opératoires sans réfléchir) le second responsable.

      • [^] # Re: deux poids deux mesures

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Au final, le problème à la base ce ne sont pas les réseaux sociaux le problème : ils ne sont qu'un outil, mais c'est l'utilisation qui en est faite le problème.

        Non, les réseaux sociaux ne sont pas juste un outil. Ils ne sont pas neutres: ils t'affichent ce qui les arrange pour que tu reste le plus longtemps possible connecté. Ils te mentent en ne t'affichant pas ce à quoi tu t'es abonné. Ils choisissent de te montrer une certaine image de la société pour te faire réagir, acheter, ou voter… Ils entretiennent la polémique, te manipulent par tous les moyens possibles.

        Même en sachant tout ça, en les utilisant on est confronté à ces contenus et influencés, alors je ne blâmerai pas l'utilisateur, il fait juste ce qu'on attend de lui.

        Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

        • [^] # Re: deux poids deux mesures

          Posté par  . Évalué à 6.

          Non, les réseaux sociaux ne sont pas juste un outil. Ils ne sont pas neutres: ils t'affichent ce qui les arrange pour que tu reste le plus longtemps possible connecté. Ils te mentent en ne t'affichant pas ce à quoi tu t'es abonné. Ils choisissent de te montrer une certaine image de la société pour te faire réagir, acheter, ou voter… Ils entretiennent la polémique, te manipulent par tous les moyens possibles.

          Bah .. je onsidère que ça reste un outil (mais j'aurais peut-être dû le mettre entre guiillements, car il y a peut-être un mot plus juste pour décrire ce que je pense), avec ses particularités, certes mais quand même un "outil", tout comme les journaux, la télévision, la radio sont des "outils" permettant de s'informer, ou de se distraire. Le problème c'est que l'utilisateur ne garde pas le contrôle de l' "outil".

          Même en sachant tout ça, en les utilisant on est confronté à ces contenus et influencés, alors je ne blâmerai pas l'utilisateur, il fait juste ce qu'on attend de lui.

          Bah .. Ca reste à mon avis une belle façon de se déresponsabiliser, et d'inverser la charge de responsabilité : sans excuser ou ignorer certains abus (dont ceux que tu évoques), mettre toute la responsabilité chez les éditeurs/fournisseurs de réseaux sociaux est trop facile. Les utilisateurs y trouvent leur intéret. Pour moi, les réseaux sociaux leur donnent ce qu'ils veulent. Ceux-ci sont tout autant à blamer que les réseaux tels qu'on les connait aujourd'hui.

          • [^] # Re: deux poids deux mesures

            Posté par  . Évalué à 3.

            Le problème c'est qu'une grande partie de la partie de la population n'agit pas de manière responsable (à des degrés divers) même en en étant parfois totalement consciente et que ça a une effet sur les autres même si eux agissent de manière responsable.

            Il suffit de prendre l'exemple de l'alcool, même si tu es responsable ça n'empêchera pas un conducteur en état d'ivresse de te tuer.

            Si des gens passent des heures à regarder des contenus décérébrant (pour le coup je pense à Hanouna…) juste pour rire et se mettent ensuite à prendre des décisions stupides qui ont un effet collectif (vote par exemple), ça ne change pas grand chose d'avoir personnellement une attitude responsable.

          • [^] # Re: deux poids deux mesures

            Posté par  . Évalué à 10.

            Bah .. Ca reste à mon avis une belle façon de se déresponsabiliser, et d'inverser la charge de responsabilité : sans excuser ou ignorer certains abus (dont ceux que tu évoques), mettre toute la responsabilité chez les éditeurs/fournisseurs de réseaux sociaux est trop facile. Les utilisateurs y trouvent leur intéret. Pour moi, les réseaux sociaux leur donnent ce qu'ils veulent. Ceux-ci sont tout autant à blamer que les réseaux tels qu'on les connait aujourd'hui.

            Je ne retrouve plus l'article, mais j'avais vu une étude qui affirmait que même en sachant une nouvelle fausse, y être confronté encore et encore instillait un doute dans les esprits les plus rationnels (je sais que "nan mais moi ça me fait rien", je sais aussi que curieusement, ça ne fait jamais rien à personne et à la fin tu as xx% de jeunes qui pensent que la Terre est plate…)

            Alors si, il y a bien une responsabilité de ces réseaux, et ils ne nous veulent pas du bien. Ils sont pensés et optimisés pour nous manipuler. Cette manipulation fonctionne même quand on s'attend à des tentatives de manipulations.
            Oui, il y a du contenu addictif dans les RS. Il y a même des algorithmes dédiés qui optimisent sans cesse la meilleure façon de garder les utilisateurs le plus longtemps possible, et "moi ça ne me fait rien" mais ça marche quand même.
            Les utilisateurs y trouvent leur intérêt comme un drogué trouve sa dose. Tiens d'ailleurs: les drogues aussi, ce sont des outils médicinaux. C'est pas la faute du dealer si t'en prends trop alors que t'en as pas besoin!

            Le plus extraordinaire, c'est qu'on a déjà les conclusions des études sur les effets nocifs des RS centralisés et monétisés. Mais dans l'opinion, c'est encore de la faute des utilisateurs, et "moi je fais attention alors ça va".

            Il a fallu combien de temps après les scandales sur le cancer de la cigarette et la nicotine avant qu'on admette que les vendeurs de cigarettes étaient responsables?

            • [^] # Re: deux poids deux mesures

              Posté par  . Évalué à 3.

              C'est pas la faute du dealer si t'en prends trop alors que t'en as pas besoin!

              Hum … je suis loin de penser la même chose (et justement j'ai envie d'en discuter ici ). Peut-être suis-je trop radical ? J'en sais rien, mais mon point de vue est que chacun est responsable de ses actes. Et dans l'absolu ce n'est pas le dealer qui est à la base du problème mais le consommateur. Peut-être ma réponse semble-t-ele trop radicale mais rien ne te force à acheter de la drogue au dealer. C'est toi qui un jour a décidé de passer à l'acte et de prendre le risque de tomber dans la dépendance. Et c'est toi qui est responsable de la situation.

              On retrouve cette tendance a se disculper de toute responsabilité dans tous les comportements addictifs (drogue, tabac, alcool, nourriture, pornographie qui peut mener à la dépendance) en se tournant vers les fournisseurs plutôt que de se poser les questions sur soi-même. Maintenant, je ne dis pas que les fournisseurs sont tous blancs, et qu'il n'abusent pas du système (cf les mensonges de l'industrie du tabac avec les études truquées par rapport aux effets du tabac sur la santé - je suis parfaitement conscient que les founisseurs de services de réseaux sociaux ont plus ou moins la même attitude), mais à la base la responsabilité revient à l'utilisateur.

              Personnellement j'aurais tendance à comparer les réseaux sociaux à l'alcool, au café, à la nourriture … a doses raisonnables, et en gardant le contrôle, il n'y a pas de problème, Mal utilisés, mal géré, c'est un problème. Et c'est à l'utilisateur de garder le contrôle.

              Maintenant on peut discuter longtemps et ne pas être d'accord, mais je vois ça un peu comme un problème d'oeuf et de poule : est-ce l'utilisateur qui est responsable de l'état des réseaux sociaux parce qu'ils demandent de la merde, et que les fournisseurs leur donnent ce qu'ils veulent, ou est-ce les fournisseurs sont responsable de fournir aux utilisateurs de la merde et ce sont les utilisateurs qui tombent dedans malgré eux ? On peut se poiser la même question pour les autres médias (télé poubelle, presse à ragots, poltique et elections, etc …).

              • [^] # Re: deux poids deux mesures

                Posté par  . Évalué à 6.

                La responsabilité n'est pas uniquement du côté du consommateur, mais aussi de celui qui met à disposition ces "drogues" sans s'assurer que le consommateur est pleinement conscient de ce qu'il s'apprête à consommer.

                Et il en va de même avec l'alcool ou la cigarette, beaucoup se rendent compte de la difficulté à arrêter une fois qu'ils essaient.

                C'est facile de dire que c'est à l'utilisateur de garder le contrôle, tout le monde a des moments de faiblesse, et tout est fait pour faire oublier à l'utilisateur qu'il consomme ces réseaux et créer ce manque.

                Bref, responsabilité partagée.

                est-ce l'utilisateur qui est responsable de l'état des réseaux sociaux parce qu'ils demandent de la merde, et que les fournisseurs leur donnent ce qu'ils veulent, ou est-ce les fournisseurs sont responsable de fournir aux utilisateurs de la merde et ce sont les utilisateurs qui tombent dedans malgré eux ?

                Je pense surtout que la merde dont tu parles dans le cadre des réseaux (si on parle bien de la même), elle est soit arrivée progressivement une fois que la masse d'utilisateur était présente et suffisamment cadenassée par la sensation de se couper du monde une fois qu'on quitte le réseau, soit suffisamment cachée et diluée pour les nouveaux utilisateurs et donnée progressivement pour exacerber ses sensations et en faire un produit plus malléable.

                • [^] # Re: deux poids deux mesures

                  Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 23 janvier 2023 à 15:29.

                  Il y a un vrai sujet sur l'addiction en tant que phénomène de société. Un vrai sujet, qui va bien au delà de l'addiction aux drogues.

                  Si les drogues sont des substances qui "forcent" ou amplifient l'addiction du fait de leur propriétés biochimiques sur notre métabolisme, avec souvent des conséquences délétères sur la santé, elle ne sont pas les seules à développer des phénomènes d'addiction entrainant plus ou moins de dépendance avec aussi des conséquences, sociales voire sur la santé, mentale ou même physique.

                  Et si je parle de phénomène de société, c'est que toute notre société est construite autour de l'assouvissement des désirs des consommateurs que nous sommes. Et cet assouvissement est littéralement le moteur de nos économies. On parle pas d'une économie visant à assouvir les besoins "vitaux" du citoyen, mais bien de créer et d'assouvir une quantité invraisemblable de désirs.

                  Il est évident que les réseaux sociaux s'inscrivent dans cette logique. Sur la question du contrôle, c'est aussi un sujet assez copieux. La société ne favorise pas du tout un apprentissage du contrôle de nos désirs et nous éloigne de toute forme d'ascétisme ou de sobriété. C'est a dire de construire a l'échelle individuelle et collective, des système de valeur ou la modération serait vertueuse.

                  On fait tout le contraire, et pour une seule et "bonne" raison. c'est ce qui permet de faire tourner la machine économique dans une société de consommation, voire d'hyperconsommation. Mettre des enfants dés leur plus jeune age devant une television passant en boucle des dessins animées entrecoupés de publicités pour des sucreries et en quelques générations, on a une épidémie d'obésité.

                  Vu comment les choses sont entrain de tourner du fait de la crise écologique, on va devoir réapprendre la modération et la sobriété. Et franchement, on a pas idée de la difficulté que ça représente (et pas seulement sur l'économie ou nos systèmes de valeurs). Ceux qui ont déjà eu affaire dans leur vie a un sevrage, on une petite idée du problème. Dire que ce n'est pas agréable a vivre est un doux euphémisme pour parler de la frustration, des douleurs et de la souffrance qui sont sur ce chemin. Mais ça en vaut la peine, parce qu'au bout, on trouve quelque chose qu'on a trop souvent galvaudé dans nos discours : la liberté.

                  La liberté, ce n'est pas l'illusion de pouvoir assouvir le moindre de ses désirs, mais bien le fait de ne pas en être l'esclave.

                  Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

              • [^] # Re: deux poids deux mesures

                Posté par  . Évalué à 10.

                Peut-être ma réponse semble-t-ele trop radicale mais rien ne te force à acheter de la drogue au dealer. C'est toi qui un jour a décidé de passer à l'acte et de prendre le risque de tomber dans la dépendance. Et c'est toi qui est responsable de la situation.

                Si je te renvoie dans le temps, à l'époque où la cocaïne c'est super cool et personne ne parle encore de dépendance, tu vas deviner tout seul qu'il ne faut pas y toucher?
                Où sont les avertissements pour les RS aujourd'hui? "Tout le monde le sait"? Mais "tout le monde" est dessus aussi.

                C'est comme la bonne époque des cigarettes, où les adultes commençaient à dire aux jeunes "ne faites pas comme nous: ne commencez pas" tout en grillant clope sur clope. Va convaincre un ou une ado qu'il ne doit pas faire "comme toi", c'est pour son bien, pendant que tous ses potes sont sur le réseau social en question, et que même la plupart des adultes disent que "Mais ça vaaaaaa! c'est pas si grave, sinon tout le monde ne serait pas dessus! Pis toute façon si on laisse pas nos ados y aller ils seront isolés socialement".

                On retrouve cette tendance a se disculper de toute responsabilité dans tous les comportements addictifs (drogue, tabac, alcool, nourriture, pornographie qui peut mener à la dépendance) en se tournant vers les fournisseurs plutôt que de se poser les questions sur soi-même.

                Bon alors déjà je ne pense pas qu'on puisse mettre toutes ces addictions dans le même panier. La drogue, c'est une dépendance physique qui est créée: tu tombes VRAIMENT malade quand tu es en manque, et tu ressens une vraie souffrance.
                Ensuite, point commun à ces addictions: les industries derrière ont fait énormément d'efforts pour abaisser les barrières à la première consommation et affirmer que la responsabilité incombe au consommateur. Et à chaque fois, la dépendance se propage jusqu'à ce que les pouvoirs publics tombent dessus et commencent à réguler.
                Les jeunes sont curieux et veulent explorer des choses, aux limites et souvent au-delà de ce qui est autorisé. Et c'est pas mal ce qu'on attend d'eux, sinon on n'aurait jamais inventé un "âge de la majorité".

                Personnellement j'aurais tendance à comparer les réseaux sociaux à l'alcool, au café, à la nourriture … a doses raisonnables, et en gardant le contrôle, il n'y a pas de problème, Mal utilisés, mal géré, c'est un problème. Et c'est à l'utilisateur de garder le contrôle.

                Moi je les comparerais plutôt au tabac: la moitié des gens qui te disent qu'ils ne sont pas dépendants le sont déjà totalement. Le fournisseur t'assure qu'il ne te veut aucun mal alors qu'il optimise le produit pour te rendre le plus dépendant possible. Les effets négatifs sont déjà démontrés par des pelletées d'études, mais de bonnes campagnes de désinformation te parlent "d'usages raisonnables" et ça marche du tonnerre!
                Même pour la pression sociale, ça marche: tu peux aller au bar avec tes potes et te prendre un jus de fruit pendant qu'ils tournent à la bière. Mais tu ne voyais jamais de non-fumeur sortir avec les fumeurs "en griller une dehors", ce qui les excluait de pas mal de conversations.

                Maintenant tu as les jeunes qui discutent sur les réseaux sociaux, et ensuite le même groupe qui discute de ce qu'ils ont vu sur les réseaux sociaux quand ils sont face à face, excluant ainsi quasi totalement les jeunes qui n'y sont pas.

                Maintenant on peut discuter longtemps et ne pas être d'accord, mais je vois ça un peu comme un problème d'oeuf et de poule : est-ce l'utilisateur qui est responsable de l'état des réseaux sociaux parce qu'ils demandent de la merde, et que les fournisseurs leur donnent ce qu'ils veulent, ou est-ce les fournisseurs sont responsable de fournir aux utilisateurs de la merde et ce sont les utilisateurs qui tombent dedans malgré eux ? On peut se poiser la même question pour les autres médias (télé poubelle, presse à ragots, poltique et elections, etc …).

                Est-ce que ce sont les fumeurs qui ont demandé une optimisation du mélange des cigarettes pour les rendre plus addictives? Est-ce que ce sont les consommateurs qui ont demandé d'avoir plus de sucre dans la bouffe pendant que l'industrie agro-alimentaire finançait des campagnes faramineuses pour pointer du doigt le gras et détourner l'attention du sucre?

                C'est la même méthode qui est appliquée aux RS, à la télé, etc. D'un côté on les optimise pour rendre les consommateurs dépendants, de l'autre on leur dit qu'ils sont responsables de leur addiction, tout en mettant en avant les "bienfaits" d'une consommation modérée qu'ils essaient désespérément de nous faire éviter.

                Pourquoi crois-tu que les jeunes en Chine voient des choses différentes que les jeunes en occident? Ils sont plus cultivés et plus intéressés par les sciences? Mouarf!
                La différence est que le pouvoir là-bas interdit formellement qu'on abrutisse la jeunesse.

                Ici, les jeunes doivent être "responsables". On compte sur eux pour ne pas abuser de la coke qu'on met à leur disposition sur la table…

                • [^] # Re: deux poids deux mesures

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Et si je peux apporter ma pierre sur le (très fort) déséquilibre des responsabilités entre utilisateurs et dealers, tu peux en avoir un autre exemple avec les énergies fossiles (en particulier ici sur l'utilisation de la responsabilité des utilisateurs pour éloigner le débat de la responsabilité des producteurs).

          • [^] # Re: deux poids deux mesures

            Posté par  . Évalué à 5.

            Moui bon on va pas pinailler mais je suis pas trop d'accord avec le terme outil.

            Le journal au sens imprimerie sur papier et distribution est un outil. Mais un journal est un media de communication. Il a une influence.

            De même le réseau internet est un outil mais un réseau social est un média de communication. Il a une influence.

            L'influence peut être politique (inciter à penser ceci ou cela) ou économique (inciter à acheter ceci ou cela).

            Un outil, n'importe qui peut s'en servir. Un media, il est contrôlé par quelqu'un.

            Et c'est pas parce que ta voisine Micheline peut poster librement une photo de son chat sur tiktok que cela en fait un outil. Car la photo, tiktok décide de te la montrer ou pas ainsi que n'importe quel autre contenu.

        • [^] # Re: deux poids deux mesures

          Posté par  . Évalué à 4.

          Un autre point de vue, c'est que les réseaux sociaux sont bien un outil neutre.
          Ce qu'il convient de savoir c'est qui est de quel côté du manche de l'outil :
          Ce serait donc un outil qui sert à une société à manipuler des humains (les membres du réseau et leurs relations) pour extraire le maximum de leur (attention, temps de cerveau, actions ?) à monétiser auprès d'autres sociétés.

          • [^] # Commentaire supprimé

            Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 23 janvier 2023 à 16:45.

            Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

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