• # Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Ça tire à vue, et il faut bien mettre en avant (et Amazon ne s'en prive pas, ils ont bien raison) qu'ils avaient promis de ne jamais changer la licence!

    Rappelons donc qu'ils ont écrit "We did not change the license of any of the Apache 2.0 code of Elasticsearch, Kibana, Beats, and Logstash — and we never wil […] We believe in open source, and our investment in it will continue unchanged" alors que c'est factuellement faux.

    Il faudrait un jour qu'on demande à ce que les entités qui écrivent de tels mensonges le mette juridiquement en place avant qu'on le prenne en compte…

    Entre les promesses de RH de maintenir CentOS longtemps et Elastic de promettre de toujours faire de l'open source, les engagements sur l'open source se monetisent (pour être enlevé), ont-ils peur de l'open source? :) Perso, je prend ça comme l'idée que l'open source devient un sujet très sérieux maintenant que les droits sont maintenant bien plus utilisés, que ça a une valeur marchande, et que des gens qui voulaient faire du business sur la réputation de l'open source sans y croire se prennent ce que l'open source a été fait : libérer celui qui reçoit, qui peut décider de changer de mainteneur si le mainteneur actuel ne souhaite plus faire le taf. Vive l'open source / libre!

    • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      J'ai quand même peur que le fork version Amazon tente de t'enfermer dans leur écosystème.

      Par contre, monétiser de l'open source quand on est pas une multinationale, c'est compliqué. Je préfère le modèle de Sentry1, d'abord proprio ensuite open-source, plutôt que faire de belles promesses (ne jamais dire jamais).

      https://link-society.com - https://kubirds.com

      • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        J'ai quand même peur que le fork version Amazon tente de t'enfermer dans leur écosystème.

        Je m’intéresse au libre. Après, chacun est libre d'essayer de t'enfermer dans leur écosystème, le libre n'impose pas de faire du code qui ne t’intéresse pas, et le libre dit que tu peux changer le code qui te dérange.
        C'est largement mieux que d'essayer de changer la définition de l'open source quand elle ne t'arrange pas (ce n'est pas les premiers ni les derniers).

        Je préfère le modèle de Sentry, d'abord proprio ensuite open-source,

        Merci pour le lien, je ne connaissais pas.
        C'est un modèle qui se tient, honnête du moment où tu laisses les autres pouvoir faire pareil plutôt que de garder ça pour toi (et Sentry semble remplir le critère, choix d'une licence BSD donc tu peux proposer une concurrence à leur code proprio).

        Il y a aussi le business model de GitLab comme alternative (une partie libre, une autre pas libre mais que tu peux concurrencer et qu'ils libère quand ils ont envie; mais Sentry va en effet plus loin avec une date de liberté, interessant).

      • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

        Posté par  . Évalué à 1.

        Je ne sais pas si j'en ai le droit, mais kodah sur HackerNewsça discute ferme sur le sujet, en réponse à un (pour le moment) premier commentaire très zenitrammien (?) focalisant sur la licence et ses libertés et le business model d'Elastic (après tout, c'est leur faute, z'avaient qu'à choisir autre chose à la base, qu'ils viennent pas ensuite chouiner), a un avis que je trouve intéressant, reprenant un focus plus large, dans son message commençant par "I don't really get how people get this twisted", que je traduirais ici comme suit (pas taper trop fort SVP):

        J'ai vraiment du mal à comprendre comment des gens arrivent à une telle déformation.

        [Elastic, la société derrière Elasticsearch] et tant d'autres entreprises ont monté leurs business autour de la vente d'un service entièrement géré de leur produit [phare]. C'est de cette manière qu'ils peuvent continuer à financer de manière durable des développeurs pour travailler sur Elasticsearch. Un tel modèle fonctionne pour de multiples entreprises depuis bien longtemps, avant même l'aube des fournisseurs dans le Cloud. Ce que font [Amazon Web Services] et d'autres ne consiste, de manière schématique, qu'à recréer à l'identique de tels services, afin d'en retirer un maximum de profits, et profiter à cette fin d'angles morts dans les licences Open Source [exploit gaps in Open Source licensing]. Du point de vue d'[Elastic], leur contribution à l'écosystème Open Source a été initialement partagée avec les meilleurs volontés du monde, ce qui pourrait se résumer à "Si vous êtes capable de mettre en production notre logiciel par vos propres moyens, on vous l'offre".

        [Amazon Web Services] sait (1) pertinemment que s'il s'accapare une trop grande part du marché visé par [Elastic], ces derniers ne pourront y survivre. Et que si [Elastic (l'entreprise)] meure, ce ne sera alors plus qu'une question de temps avant qu'Elasticsearch [(le logiciel)] soit finalement retiré de l'offre d'[Amazon Web Services] et se retrouve sans plus aucun support.

        On peut ne regarder cette situation que sous le seul angle de l'éthique, ou bien à l'aulne d'une interprétation textuelle bien naïve des termes de licence, vous pouvez l'analyser de toutes les manières que vous voulez—mais ce qu'a fait [Amazon Web Services] est ce qu'il a toujours fait: exploiter de plus petites entreprises dans le seul but de devenir une galaxie monstrueuse [a conglomerate].

        Edition [du commentaire par son auteur, suite aux premières réponses à celui-ci]:
        Beaucoup de personnes discutant de la licence [choisie par Elastic] semblent oublier qu'il y a tout un état d'esprit [an entire spirit] lié à l'Open Source (2). Les possibilités offertes par [le modèle] Open Source sont ce qu'on pourrait imaginer comme "c'est en commun que nous pourrons tous réussir" ["we can all succeed together"], et ce qui dérange les gens est que [l'action ici d'Amazon Web Services] viole à l'évidence ses principes. Le business model, mis en place pour assurer la continuité d'entreprises comme Elastic, est aussi ce qui permet le bon développement durable du projet [de logiciel qu'elle porte], tout en laissant à ses créateurs originels sa plein maîtrise, et donc pour eux les moyens de concrétiser plus avant la vision qu'ils ont de l'avenir du projet. Si [Amazon Web Services] s'octroie toutes les parts du gâteau, ce développement et cette vision avortent. Dans le meilleur des cas, les créateurs [du projet] deviendront des employés d'[Amazon Web Services], et en tant que tels devront se plier à ses désirs.
        Ce n'est pas parce qu'on vous en a octroyé l'autorisation, d'utiliser [comme bon vous semble le logiciel], que vous devez forcément user de ce droit, [ni que c'est une bonne idée]. [Just because you can exploit a license, doesn't mean you should.]

        Notes de traduction:

        (1) J'ai eu du mal à genrer/dénombrer Amazon Web Services: singulier ou pluriel? masculin ou féminin? pas évident…
        (2) La tournure rappelle la distinction entre l'esprit et la lettre de la Loi.

        • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 22 janvier 2021 à 15:09.

          Je ne sais pas si j'en ai le droit

          He, faut pas avoir peur comme ça, on a le droit de ne pas aimer l'open source / libre :).
          Juste qu'il faut assumer ne pas aimer, ce qu'oublie ton commentateur.

          Pour reprendre ta traduction :

          qu'à recréer à l'identique de tels services, afin d'en retirer un maximum de profits

          C'est en effet une liberté du libre / open source. La nier est nier le libre / open source.

          et profiter à cette fin d'angles morts dans les licences Open Source

          C'est un avis TRES personnel. Pour moi, cette neutralité est importante dans l'open source / libre : POUR TOUS LES USAGES. Pas "tous les usages sauf".

          L'auteur du commentaire pense que "tous les usages" n'est pas bien, soit. On interdit donc AWS, puis l'ICE, puis tous les méchants, allez mettons le NC dedans, beaucoup de pseudo-libristes estiment que le NC est compatible avec l'idée du libre… Et au final, où est le libre, "pour tous les usages"?

          "Pour tous les usages" n'est pas un angle mort de l'open source, c'est sa définition. L'esprit de la loi, c'est justement "pour tous les usages" contrairement à ce que l'auteur veut faire croire.

          "Si vous êtes capable de mettre en production notre logiciel par vos propres moyens, on vous l'offre".

          …A condition que vous ne soyez pas trop capables. Ca devient compliqué comme règle. L'open source / libre est plus précis : pour tous les usages.

          exploiter de plus petites entreprises dans le seul but de devenir une galaxie monstrueuse [a conglomerate].

          Idéologie mise en avant, on n'est plus dans la neutralité. Et si on pense que ce n'est pas mal?

          Ce n'est pas parce qu'on vous en a octroyé l'autorisation, d'utiliser [comme bon vous semble le logiciel], que vous devez forcément user de ce droit, [ni que c'est une bonne idée].

          Mais si tu as autorisé, ce n'est pas légitime de t'en plaindre. L'auteur inverse les directions.

          "c'est en commun que nous pourrons tous réussir"

          Erreur classique que de croire que le libre ou l'open source s’intéresse au commun. La définition est claire : on ne s’intéresse qu'à celui qui reçoit, et personne d'autres.
          A partir d'une telle erreur…

          Et que si [Elastic (l'entreprise)] meure, ce ne sera alors plus qu'une question de temps avant qu'Elasticsearch [(le logiciel)] soit finalement retiré de l'offre d'[Amazon Web Services] et se retrouve sans plus aucun support.

          Argument classique contre le libre, qui justifie toute fermeture. Rien de nouveau, le libre a toujours été attaqué sur ses trop grandes libertés données, la c'est juste que en face c'est un "grand méchant" (enfin, pour certains, d'où le problème).


          J'ai l'habitude de prendre l'exemple de l'abolition de la peine de mort : quand on dit que la peine de mort est abolie, ce n'est pas "sauf pour les méchants". Ici, on voudrait de l'open source entre gentils. ben non, ce n'est alors pas de l'open source comme l'abolition de la peine de mort n'existe pas si tu acceptes l'idée de tuer une seule personne, même la plus horrible pour toi.

          Bref, voila, des gens pesaient aimer l'open source et se rendent compte que ça laisse trop de liberté, soit, mais il faut assumer : ils ont dit ne JAMAIS changer la licence, alors ils gardent (fallait pas le dire sinon), ils aiment l'open source donc ils en font, sinon qu'ils disent que l'open source n'est pas pour eux, il faut arrêter de mentir et trouver des excuses bidon pour se convaincre d'être ami avec l'open source quand on n'aime pas la liberté qu'il donne.

          Désolé, mais le commentaire que tu as traduis n'est que du très classique anti logiciel libre, rien de neuf la dedans. Rappelons nous donc un point très important du libre : pour tous les usages. Ça comprend les usages que vous détestez, et perso c'est justement pour ça que je l'aime (pas besoin de libre si l'usage que je veux faire est acceptable par l'auteur, j'ai juste à demander; le libre est utile pour le reste).

          • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            Oui, sauf qu'une licence d'utilisation libre n'a pas vocation à remplacer la loi ni la morale ou l'éthique et leurs respects/applications. On peut trouver qu'utiliser une licence libre est quelque chose de généralement positif, notamment pour coopérer avec d'autres acteurs, et avoir une critique des projets en dehors de leur licence d'utilisation. Si Amazon s'appuie sur des licences libres pour améliorer sa situation sur le marché et améliorer sa situation sur le marché, déjà en situation de quasi-monopole, ben ça pose problème, quand bien même il s'agit de licence libre. Surtout qu'on sait bien que faire respecter la loi à ce niveau est long et compliqué et que les autres acteurs/entreprises ont le temps de mourir entretemps.

            Le problème me semble davantage être: Amazon est un acteur économique dans une situation de quasi monopole, ce qui n'est pas acceptable et ne permet pas de faire du libre dans ces conditions. Malheureusement, ben personne n'interviendra en temps et en heure et les gens d'Elastic ne peuvent pas continuer à faire du libre et survivre en tant qu'entreprise dans ces conditions.

            Je me demande d'ailleurs que ça peut être une stratégie pertinente pour certaines entreprises en situation de quasi-monopole que de pousser les licences libres pour écraser toute concurrence, voire son émergence.

            • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

              Donc on remet en cause tout ce qu'a apporté le logiciel libre parce qu'UN acteur (fut-il gros) ne joue pas le jeu ? Je fais le parallèle avec remettre en cause le principe de la liberté parce qu'il y a des criminels dans la nature ou pas ?

              Et en l'occurrence, AWS n'a pas spécialement fait quelque chose de répréhensible. Ils respectent la licence, ils ont poussé certains patches alors que rien ne les y obligeait. Par contre, je ne pense pas qu'ils poussaient l'offre commerciale d'Elastic et c'est là que le problème était.

              Maintenant, mon avis perso, c'est qu'AWS devrait moralement utiliser sa position pour nourrir l'écosystème économiquement plutôt que pousser des offres internes à 0 coût qui appauvrissent l'écosystème. Mais de là à remettre en cause le principe même de faire du logiciel libre, euh non merci.

              • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Donc on remet en cause tout ce qu'a apporté le logiciel libre parce qu'UN acteur (fut-il gros) ne joue pas le jeu ? Je fais le parallèle avec remettre en cause le principe de la liberté parce qu'il y a des criminels dans la nature ou pas ?

                Désolé, je me rends compte que mon commentaire était très mal écrit, mais je ne vois quand même pas où je remets en cause l'intérêt des licences libres ni où j'écris qu'il faut arrêter. Ce que je voulais dire, c'est que dans une situation qui me semble dysfonctionnel, c'est-à-dire faire concurrence à des entreprises en situation de monopole/quasi-monopole et au chiffre d'affaire ressemblant au PIB d'un pays, je ne sais pas s'il est possible de faire du libre. Ceci dit, est-ce qu'un modèle propriétaire pourra faire mieux ? Aucune idée. Et peut-être qu'Elastic aurait pu trouver un autre modèle éco basé sur le libre.

              • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

                Posté par  . Évalué à 2.

                Donc on remet en cause tout ce qu'a apporté le logiciel libre parce qu'UN acteur (fut-il gros) ne joue pas le jeu ?

                Non, on remet en cause notre modèle économique et social.

        • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Si j'ai bien compris:

          1. Elastic prends une licence non libre pour éviter la concurrence d'Amazon ;
          2. Oui mais Amazon fournit un fork vraiment libre (Opendistro);
          3. Bon ben on va tous va aller chez Opendistro et donc Amazon.

          Moralité: un loup libre vaut mieux qu'un cochon privateur?

          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

          • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            Moralité: un loup libre vaut mieux qu'un cochon privateur?

            Dans l'optique libriste : oui, le cochon n'étant pas libre.
            Mais en fait… tu parles de loup, mais c'est ta large interprétation, ici c'est plutôt du libre est-il mieux que du non libre?

            Finalement, ça amène à la question : vous qui vous dites libristes, êtes vous prêt à accepter ce que ce qu'implique "pour tous les usages" ou est-ce juste de l'affichage?

            • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

              Posté par  . Évalué à 6.

              Finalement, ça amène à la question : vous qui vous dites libristes, êtes vous prêt à accepter ce que ce qu'implique "pour tous les usages" ou est-ce juste de l'affichage?

              Tu sais, on peut accepter « pour tous les usages » et quand même ne pas apprécier que les pires rapaces existent seulement parce que cette règle existe.

        • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

          Posté par  . Évalué à 4.

          La vraie question (parce qu’on va quand même pas défendre une entreprise comme Elastic) c’est qu’est-ce que la SSPL apporte de plus que l’AGPL ?

          Ça vaut pour Mongo aussi, pourquoi avoir choisi de « re-licencier » sous une licence qui n’a aucun historique juridique, qui est mal écrite, et qui n’est (selon les définitions admises actuellement) n’est pas FLOSS ?

          • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 22 janvier 2021 à 23:06.

            La vraie question (parce qu’on va quand même pas défendre une entreprise comme Elastic) c’est qu’est-ce que la SSPL apporte de plus que l’AGPL ?

            Le fait de ne pas être libre.
            Plus précisément, la possibilité de ne pas respecter "pour tous les usages".

            Le libre interdit d'interdire un usage précis. Aucune licence libre, AGPL comprise, ne permet ça.
            Elastic (mais le principe marche pour Mango aussi) avait une licence permissive, ils s'en foutaient du copyleft, ils n'acceptent juste pas le fait qu'une entité soit meilleure qu'eux sur un service donné (celui sur lequel ils se font la thune). Pour Elastic, c'est l'impression que "CC0 sauf Amazon" ça irait.

            Pas de chance, le libre est clair (non, ce n'est pas une faiblesse) : interdit d'interdire un usage, point.

            Et quand on regarde les réactions, on voit qu'au fond ce qui dérange est un "méchant" désigné (pas de chance, pas tout le monde est d'accord avec ça) qu'on voudrait écarter parce qu'on a décidé qu'il est méchant, et j'aime le libre pour ce truc très précis : il me protège de votre morale. Demandez-vous ce qu'a fait de mal Amazon dans cette histoire (spoiler : rien, il a respecté dans l'esprit et dans la loi la licence libre, c'est d'ailleurs bien pour ça que les entités quittent le libre).

            Ca ne sera pas la première ni la dernière fois que de gens veulent interdire un concurrent qui les gène tout en disant aimer le libre, les libristes, qu'ils trouvent Amazon un tyran ou pas (c'est un sujet orthogonal), devraient être tous à défendre Amazon contre Elastic ou Mango ui n'arrêtent de parler "d'esprit du libre" sans accepter en réalité la compétition qu’entraîne la liberté du libre, car Amazon n'a fait que respecter le libre et toute personne a le droit à un avocat (je parle de ça car c'est d'un classique de gens de demander l’État de droit… Tant que ce n'est pas pour le méchant; L’État de droit est comme le libre, il n'accepte aucune exception).

            Je persiste et signe : c'est quand il arrive ce genre de cas, où une entité fait le contraire de ce qu'on souhaite, qu'on voit qui a les principes du libre (comme de l’État de droit) en vrai et non en affichage, voir des gens défendre d'autres ayant les mêmes opinions est très facile, le libre oblige à défendre des gens n'ayant pas les mêmes opinions. Perso ça m'amuse de voir les gens qui affichaient "pour tous les usages contre les méchants qui veulent restreindre" se prendre en pleine figure le fait que le libre est fait pour se défendre d'eux qui veulent restreindre, donc qu'ils sont "méchants" suivant leur propre définition. C'est de bonne guerre, vive le libre!

        • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

          Posté par  . Évalué à 2.

          Désolé, je t’ai moinssé par erreur.

    • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

      Posté par  . Évalué à 3.

      Rappelons donc qu'ils ont écrit "We did not change the license of any of the Apache 2.0 code of Elasticsearch, Kibana, Beats, and Logstash — and we never wil […] We believe in open source, and our investment in it will continue unchanged" alors que c'est factuellement faux.

      Pour être complet, il y a une note rajoutée à cette phrase qui dit :

      Since we made this change in 2018, circumstances have changed, and we announced a further change to our licensing strategy.

      Ça ne change quand même rien à l'argumentaire pour moi ;)

    • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      Bonjour

      Disclaimer: je bosse pour Elastic

      J'invite également à lire cette analyse (certes en anglais), mais que j'ai trouvée très intéressante sur le sujet. C'est écrit par un avocat dans un language assez compréhensible. :)

      https://writing.kemitchell.com/2021/01/20/Righteous-Expedient-Wrong.html

      D'autre part, j'invite quiconque qui n'utilise pas aujourd'hui la version par défaut et qui a le moindre doute si son business est compatible avec la licence Elastic (que je conseille) ou la licence SSPL, à contacter elastic_license@elastic.co pour obtenir une confirmation de la part d'Elastic que l'activité n'entre pas en conflit avec la licence choisie. Ca lève toute "ambiguité" et permet d'être serein à l'avenir et vous focaliser à nouveau sur le développement de vos services.

      Enfin, selon moi (et cela n'engage que moi), la licence choisie en complément de la licence Elastic permet justement à n'importe qui d'utiliser le code source pour en faire absolument n'importe quoi, à la condition que lui aussi s'engage à publier tout le code source qui lui permet de faire tourner ce service et qui donc permettra à tout un chacun de faire un produit concurrent.
      Si la société qui souhaite faire offrir ce type de service ne veut pas publier son code source, il faut alors utiliser une Licence Elastic et là faire un partenariat.

      Un exemple français à ce sujet : https://www.clever-cloud.com/ fournit un Elasticsearch as a Service avec les licences Elastic.

      Quentin et Laurent ont d'ailleurs expliqué pourquoi et comment ils veulent contribuer à Elasticsearch à leur manière. Voir la vidéo ici : https://youtu.be/XxOFy5wARCY?t=2001

      Developer | Evangelist at elastic

      • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 07:36.

        Enfin, selon moi (et cela n'engage que moi), la licence choisie en complément de la licence Elastic permet justement à n'importe qui d'utiliser le code source pour en faire absolument n'importe quoi, à la condition que lui aussi s'engage à publier tout le code source qui lui permet de faire tourner ce service et qui donc permettra à tout un chacun de faire un produit concurrent.

        "En complement", voila… Et ta boite (Elastic), elle est prête à accepter la licence Elasticsearch pseudo-libre et n'utiliser que celle la, ou est-ce qu'elle se garde des droits que pour elle maintenant afin qu'on ne puisse pas proposer une concurrence réelle?

        C'est bizarre, j'ai lu un PDG se plaindre qu'on lui "pique" des idées qu'il a implémenté que dans une version non libre que la licence que tu défends empêche maintenant pour les autres.

        que j'ai trouvée très intéressante sur le sujet.

        "Elle dit se ce que je veux entendre, critère pour être intéressant validé".

        Un exemple français à ce sujet : https://www.clever-cloud.com/ fournit un Elasticsearch as a Service avec les licences Elastic.

        Oui, bon du classique non libre donc, parce que le libre c'est bien à condition qu'on fasse ce que vous souhaitez.

        Il n'y a pas de mal à faire du non libre et focaliser son business sur la vente de licence, par contre mentir sur l'idée que vous seriez dans l'idée de libre, désolé mais bof. Je conseillerai à tous les gens qui se posent la question la version libre de l'outil.

      • [^] # Re: Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

        Posté par  . Évalué à 7.

        Enfin, selon moi (et cela n'engage que moi), la licence choisie en complément de la licence Elastic permet justement à n'importe qui d'utiliser le code source pour en faire absolument n'importe quoi, à la condition que lui aussi s'engage à publier tout le code source qui lui permet de faire tourner ce service et qui donc permettra à tout un chacun de faire un produit concurrent.

        En pratique, ça interdit à n'importe qui d'héberger du service. Tout le monde a du code propriétaire qui lui sert à faire tourner le service (ne serait-ce que dans les firmwares des composants).

        Et d'ailleurs Elastic n'est pas du tout contraint par cette licence. Tout le code propriétaire de l'infra pour faire tourner le service n'est pas publiée.

        Si la société qui souhaite faire offrir ce type de service ne veut pas publier son code source, il faut alors utiliser une Licence Elastic et là faire un partenariat.

        Comme n'importe quel service propriétaire. Donc on n'est plus dans le libre.

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

  • # Business model

    Posté par  . Évalué à 4.

    Outre le débat sur les promesses. Je trouve que ça pose la question du business model du libre et surtout, peut-on concurrencer les GAFAM avec du libre ? J'ai l'impression que très peu y arrive.

    « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

    • [^] # Re: Business model : une question de dosage et de diversification ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      MongoDB Inc. et Elastic se plaignent des fournisseurs de MongoDB / Elasticsearch / Kibana à la demande (en particulier les gros fournisseurs de cloud), car ça leur prendrait une part trop importante des flux financiers autour du logiciel.
      D’autres éditeurs se plaignent des intégrateurs (ESN/SSII) qui captent une partie des revenus d’installation / intégration / déploiement / support / service autour de produits phare.

      Dès qu’un produit est suffisamment visible et aisément déployable, alors une autre société a un intérêt financier à court terme à le proposer : elle n’a pas à payer les coûts de développement, R&D, etc. et le logiciel existe déjà, elle apprend à l’installer et ensuite chaque nouvelle installation est un gain net. Tandis que l’éditeur doit continuer à financer le développement. C’est évidemment un choix à court terme : si l’éditeur est étranglé financièrement, le produit n’évolue plus et à terme, tragédie des communs, mort du produit, fin des revenus… Si l’évaluation est purement financière, pourquoi le nouvel acteur contribuerait, améliorerait la documentation, les traductions, ferait des retours et des apports divers, etc. ? Le copyleft est parfois utilisé pour cela, mais ça ne marche pas forcément dans tous les cas : Amazon peut très bien déployer exactement le logiciel sans aucune modification, c’est juste le volume des déploiements (et la facilité de le faire) qui l’intéresse et qui lui donne un avantage commercial. Le copyleft n’aide pas forcément pour cela. (précision: aux deux extrémités, le nouvel acteur peut tout à fait devenir un acteur contributeur du logiciel faisant grossir le chiffre d’affaires de tout le monde, ou bien être un simple parasite économique opportuniste à souhait et profiteur, pour grossir le trait).

      Autre effet pervers : l’éditeur a donc intérêt à ne pas avoir un logiciel facilement installable, à avoir une documentation lacunaire, une configuration trompeuse et des logs énigmatiques pour avoir des questions via son support et vendre ses services ? Avec un peu de chance son logiciel est tellement imparfait qu’il passera sous les radars des méchants concurrents potentiels, avec un risque certain de ne pas être beaucoup utilisé en général non plus.

      Le périmètre fonctionnel du logiciel joue beaucoup : si c’est le seul logiciel libre du domaine concerné, alors il y a peu de risque au début, au moins le temps qu’il ait suffisamment de fonctionnalités, il peut y avoir besoin d’experts du domaine pour le coder. Puis les ajouts supplémentaires deviennent en gros de la maintenance et de l’industrialisation : c’est un peu mieux en performance mais ça marchait déjà suffisamment bien, c’est des fonctionnalités utilisées par 10% de gens, c’est des fonctions avancées orientées grosses entreprises, etc. Alors d’un côté j’ai potentiellement moins de revenus (moins de commandes d’évolution, moins de support) et de l’autre plus de concurrence (oh un logiciel suffisamment revendable).

      • [^] # Re: Business model : une question de dosage et de diversification ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        l’éditeur a donc intérêt à ne pas avoir un logiciel facilement installable, à avoir une documentation lacunaire, une configuration trompeuse et des logs énigmatiques pour avoir des questions via son support et vendre ses services ?

        Tiens, ça semble bien résumer l’approche de quelques logiciels open-source que j’ai eu l’occasion de fréquenter quand je bossais en agence Web. Et qui sans surprise vendent à côté de « l’expertise » pour déployer et maintenir des instances.

        Je pense que quiconque ayant bossé un jour avec Prestashop ou Drupal les reconnaîtra sans que j’ai besoin de les nommer (oups !).

  • # Peut-être

    Posté par  . Évalué à 2.

    On peut reprocher à Mongo et Elastic de ne peut être pas avoir pris le temps de conserver la liberté des licences. Mais je trouve bizarre d'avoir des positions aussi peu nuancées à propos du choix de ces éditeurs (pour la discussion sur la licence en elle même il faut être plus clair en effet).

    Pour moi Mongo et Elastic se défendent face à ce qui est proche du cas de la "tivolisation" qu'avait connu gnu/linux et qui a amené à la rédaction de la GPLv3 où le manque de liberté des utilisateurs des services en SAS et qui a amené l'AGPL.

    Je suis d'accord que cette fois c'est peut être un peu moins la liberté des utilisateurs qui est menacée. Mais trouver un équilibre juste pour l'écosystème a toujours été, il me semble, un point important (Richard Stallman a toujours expliqué comment le copyright avait été introduit dans le contexte de l'imprimerie pour permettre aux éditeurs de vivre. Il rejetait sa généralisation aux logiciels, alors que les conditions ne sont pas les même, pas son principe initial. Il a toujours parlé d'équilibre).

    Il me semble que la SSPL est une tentative (je redis maladroite) de faire en sorte qu'il y ai une "réciprocité". Elastic fournit un service facile de déploiement (même la planification des est intégré), et ce qu'ils demande avec la SSPL est la "réciprocité". Ils demandent que l'infrastructure de service (pas toute l'infra) soit opensource.

    Ce que je veux dire, c'est que plutôt que de dénoncer seulement, je ne comprends pas pourquoi la FSF et l'OSI ne proposent pas plutôt de négocier pour trouver un moyen de régler ce problème avec une licence libre. On pourrait ainsi, d'ici un ou deux ans, retrouver des logiciels libre et rendre plus sain l'écosystème.

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