Ludom a écrit 21 commentaires

  • [^] # Re: Le livre a-t-il été écrit dans une delorean ?

    Posté par  . En réponse au journal Quelques joyeusetés que nous réserve le futur…. Évalué à 6.

    Obtention des informations erronées………………………OK
    Priver le fautif de petits biscuits au chocolat……………OK
    Correction des informations erronées……………………..WIP

  • [^] # Re: La rigidité littéraire est une construction arbitraire

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 3.

    Le texte se base sur un postulat qui me semble indéfendable. Celui du texte en tant qu'objet rigide et monolithique, intouchable par essence. Ce qui justifierai un peu tout et n'importe quoi.

    Vous vous basez sur un postulat qui n'est pas le mien. Je dis juste qu'une oeuvre littéraire n'est pas modulable de la même manière que du code.

    Enfin bref, je ne vais pas répondre sur une mauvaise interprétation de mon article aujourd'hui. Surtout qu'il y aura dans mes prochains articles en préparation certaines réponses.

    En réalité, je ne m'attendais pas à voir mon article exposé aussi rapidement. Je souhaite prendre le temps de développer mon propos ces prochaines semaines qui apportent des précisions mais aussi mitiger mes propos.

    Je pense que l'erreur d'interprétation de mon article provient du fait que vous (ou certains autres) me prêtent une intention à défendre une littérature propriétaire et fermée. Pour le moment, je ne fais que de poser la situation de mon point de vue pour expliquer plus tard mon point de vue plus personnel.

  • [^] # Re: Assez en phase avec l'analyse que j'avais faite .....

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 5.

    InLibroVeritas n'est pas un éditeur. C'est une plateforme pour les auteurs autoédités.
    C'est comme comparer Youtube (ou peertube) à une chaine de télé. Il y a une différence importante.

    Je pense qu'il y a beaucoup de confusion concernant mon métier d'éditeur. C'est justement ce que j'essaye d'exposer sur mon blog. J'en suis qu'au début de mes articles.

  • [^] # Re: Avantages d'une licence libre

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 3.

    Merci, je vais faire un tour sur inlibroveritas. J'avais déjà vu quand j'avais eu moins de temps et j'avais survolé. J'ai à présent un peu plus de temps à creuser le sujet.

  • [^] # Re: Inconvénients pratiques d'une licence libre pour de la littérature ?

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 5. Dernière modification le 07 juin 2021 à 11:39.

    histoire que la plateforme continue à les vendre toute seule ensuite

    Je pense que c'est la grande illusion. Amazon ou n'importe quelle plateforme (comme les plateformes de crowdfunding) ne vend jamais pour toi. Elle se charge uniquement de certains aspects de la logistique mais pas de la promotion. Les gens peuvent avoir cette illusion, tout comme ils peuvent penser que les réseaux sociaux est un outil efficace pour promouvoir leurs créations. J'invite à lire ce post de Ploum qui explique bien le phénomène : https://ploum.net/le-mensonge-des-reseaux-sociaux/

    Si des livres sont vendus, c'est avant tout le résultat de la promotion : de l'auteur, de l'éditeur, du diffuseur, du libraire, du vendeur de e-book. Si on rencontre un petit succès, c'est les lecteurs qui font la promotion.
    Jamais les plateformes !!!

    On a parfois l'impression que l'algorithme peut être utilisé à son profit, mais c'est illusoire. Les youtubers qui veulent percer savent très bien qu'il vaut mieux faire des collabs avec d'autres vidéastes pour développer leur audience plutôt que d'attendre le miracle de l'algorithme pour être mis en avant.

    Il n'y a pas de miracle, gagner sa vie avec l'art, c'est beaucoup de travail et c'est très collaboratif.

    Je ferai un article à ce propos car j'ai perdu toute illusion à ce niveau là.

  • [^] # Re: Avantages d'une licence libre

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 5.

    Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas ces même problèmes dans le code. Je parle juste de ce que je connais bien : l'édition.

    Il y a des différences malgré tout entre l'appropriation d'un code ou d'un texte littéraire. Leur nature et leur utilisation sont très différents. Mais j'aurais pu parler d'autres créations qui ont eux mêmes leurs différences.

    Si je compare le code à la littérature, c'est parce que 1) le code est à l'origine du mouvement et c'est là qu'il a aujourd'hui connu ses plus grands succès 2) parce que je travaille dans la littérature. Tout simplement

    Je crois vraiment qu'il y a plein de choses qu'il y a aussi plein de choses qui rapproche les deux type de création mais ce n'était pas l'objet de mon article. J'expose les différences, au risque de les exagérer mais elles sont réelles.

  • [^] # Re: les licences libres n’ont pas vocation à tout traiter

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 4.

    Effectivement, une licence ne règle pas tout. Et effectivement le parasitisme est la plaie.

    Mais pour pouvoir lutter et dénoncer un parasitisme, il faut pour cela une base légale et la licences sert à cela.

    Evidemment, une personne partage gratuitemet un e-book sur les réseaux par simple esprit de partage n'est pas un parasite. Il ne fait rien de mal.

    Généralement quand il y a parasitisme, il y a généralement des sous derrières (ou alors c'est du plagiat, qui est protégé par le droit moral).

    Pour moi, la mention NC permet de se protéger du parasitisme, mais surtout elle n'empêche pas non plus des utilisations commerciales : mais il faut demander avant !

  • [^] # Re: Inconvénients pratiques d'une licence libre pour de la littérature ?

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 2.

    Bonjour,

    Si je devais lire un roman de votre soeur pour me faire une idée de son travail, lequel me recommanderiez vous ?

    C'est peut-être un des intérêts majeurs des licences libres pour l'auteur : on n'a plus à se préoccuper de ce genre de considérations compliquées !

    J'ai l'impression que derrière le choix d'une licences, il y a aussi l'intérêt financier, même pour un auteur/trice.

    Je connais des auteurs qui n'ont pas les mêmes attentes financières que d'autres. Certains ont une autre source de revenu, d'autres vivent grâce aux droits sur leurs anciennes créations et ont moins de pression financière sur leurs nouvelles créations. Ces auteurs-là sont souvent plus ouverts aux expérimentations, mais il ne se fichent jamais complètement des questions de droits.

    Mais il y a aussi des auteurs qui souhaitent en vivre et pour qui la question financière et les droits d'auteur sont vitaux. Ils se préoccupent beaucoup de ces considérations "compliquées".

  • [^] # Re: Inconvénients pratiques d'une licence libre pour de la littérature ?

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 2.

    Oui mes frais sont assez faibles (même si je n'ai cité que les frais directs)

    Merci pour le lien, je vais m'intéresser à l'expérience de cette autrice.

  • [^] # Re: Assez en phase avec l'analyse que j'avais faite .....

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 3.

    En attendant, je teste des trucs comme le format print@home. C'est une collection basant son modèle économique sur le prix libre et une qualité professionnelle sans concession.

    La licence est quasiment libre (CC BY-NC-SA). Le NC est un clause assez importante pour toute la filière qui vend les livres. Mais si tout se passe bien, je souhaite pourvoir faire évoluer le modèle à l'avenir.

    https://printathome.cc/

  • [^] # Re: Inconvénients pratiques d'une licence libre pour de la littérature ?

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 3.

    Sans déflorer le sujet d'un de mes prochaines note de blog, vous avez bien compris les principaux blocages pour une licence complètement libre du point de vue d'un éditeur.

    Quand je lis les commentaires, tous le monde adopte toujours la licences du point de vue de l'auteur et jamais de l'éditeur. J'en parle ici : http://ludom.cc/index.php/2021/05/28/lediteur-et-les-creative-commons/

    Mais l'investissement sur un ouvrage est important si on fait bien son travail (et je considère que je le fais bien avec une impression mise en page, couverture, graphisme et typo soignés). Ca tape dans les 3-4k EUR de frais pour chaque ouvrage (dépendant du tirage et du nombre de pages). Et ça ne paye toujours pas un salaire pour le travail.

    Il y a effectivement aussi les partenaires : libraires, librairies de e-books, le diffuseur, les éventuels traducteurs ou les livres de poche.

    Le risque n'est pas juste psychologique, il est réel. Mais je tente des trucs avec le nouveau format print@home avec des romans de qualité éditoriale ++, licence CC BY-NC-SA. Il est possible que je fasse évoluer le modèle selon l'évolution du projet.

    https://printathome.cc/

  • [^] # Re: Assez en phase avec l'analyse que j'avais faite .....

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 3.

    Bonjour,

    Je suis d'accord avec votre analyse. Mais je crois que pour avoir une littérature libre "à la manière" des appropriations des contes et autres traditions orales, ce n'est pas vraiment le choix de la licences sur lequel il faut se battre. Il faut se battre pour le domaine public, trouver un moyen que les œuvres s'élèvent plus vite.

  • [^] # Re: Avantages d'une licence libre

    Posté par  . En réponse au journal Les différences entre la littérature et le code pour les licences libres. Évalué à 10.

    Bonjour,

    Je ne nie pas du tout les intérêts voir les bienfaits d'une licences libres du point de vue de l'auteur.
    Sur mon blog, je présente un point de vue très rare dans le domaine, celui d'un éditeur.

    Cet article fait partie d'une série en cours d'écriture :

    J'explique dans cet article que l'on oublie souvent le point de vue des éditeurs et que son rapport à l'oeuvre est différent.
    http://ludom.cc/index.php/2021/05/28/lediteur-et-les-creative-commons/

    J'aborderai ces prochaines semaines des sujets comme ceux-ci :

    Ça sert à quoi un éditeur et peut-on s’en passer
    L’autoédition vs l’édition à compte d’auteur
    Pourquoi la licence CC BY-NC-SA pour le print@home

    J'aimerais pouvoir aborder le sujet des licences CC par le prisme de l'éditeur et il y a beaucoup de sujets qui sont extrêmement délicats et inconnus :
    - Comment proposer un e-book CC BY (gratuitement en téléchargement sur mon site) alors que des boutiques en ligne le vendent et le mettent en valeur…
    - Est-ce qu'un éditeur anglophone partenaire va accepter d'investir dans une traduction si l'oeuvre est CC SA ?

    Je pense que c'est souvent illusoire d'imaginer qu'un roman va connaitre le succès, juste comme ça parce qu'il va trouver un public qui va s'impliquer et faire des traductions et des spins off. Un roman va connaitre un succès parce que des gens vont le pousser en avant : auteur, éditeur, etc. Ils vont également investir : passer du temps, payer des traducteurs, des graphistes, des imprimeurs.

    Encore une différence avec le code, qui peut avoir sa petite vie et être adopté par d'autres, un roman, il est plus efficace et gratifiant de pousser sa propre prose que celle des autres.

  • [^] # Re: version papier ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 4.

    Oui vous avez bon !

    On imprime les livres en UE, on se fait livrer le stock à trois endroits : en Suisse, en France (nous avons un associé proche de la frontière, c'est là qu'est basé notre boutique en ligne) et sans doute un peu en Belgique pour Ploum.

    Oui et ce serait encore plus prohibitif de les envoyer depuis la Suisse pour la France. Le moins cher, c'est de faire tous les envois depuis la France avec notre stock en France.

  • [^] # Re: Cool

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Pour ma part, au risque de vous décevoir, je ne cherche pas spécialement une sorte de chemin vers l'illumination par le libre. Je souhaite expérimenter avec pragmatisme.

    On peut longuement parler des "si" et de "voilà comment faire", mais je pense que je vais expérimenter un petit peu de mon côté et je ferai un retour si ça vous intéresse.

    Je ne dis pas que votre expérience dans le logiciel libre ne peut pas m'être utile mais je considère que l'édition et la création culturel sont des choses très différentes du développement de code. Les budgets sont très différents et la nature des créations sont différentes. Les entreprises ont rarement des budgets de "R&D" qui profitent à la littérature ou à l'art. Il y a des trucs des business plans en informatique qui ne peuvent pas marcher dans la création culturelle (et inversement).

  • [^] # Re: Cool

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Les quelques ouvrages du domaine public qui sont encore éditées sont généralement des ouvrages bankable qui ont bénéficié d'une très longue vie éditoriale.

    Il n'y a pas de recherche de pépites mais simplement une récupération de best-sellers de leur époque.

    Par contre, je ne dis pas que ça ne peut pas exister ou que ça ne se fait pas déjà mais je dis juste que c'est encore très marginal.

    Et j'ai bien conscience que mon choix d'éditer des livres en Creative Commons, même si vous le jugez tiède, c'est quelque chose de très peu courant.Et je me suis renseigné sur ce qui se faisait ailleurs avant de me lancer.

    On peut toujours voir le verre à moitié vide, mais on peut aussi le voir à moitié plein.

  • [^] # Re: Cool

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Je ne sais pas si l'échantillonnage sera suffisant pour pouvoir faire un retour vraiment pertinent sur l'expérience. Chaque roman doit son succès à plein de facteurs (qui n'est pas uniquement lié à sa qualité d'écriture ni à sa licences). Mais c'est avec grand plaisir que je ferai un retour d'expérience, c'est aussi le but pour moi.

    Désolé je ne voulais pas lancer un troll.
    Oui, je comprends bien que choisir une licence complètement libre, c'est accepter qu'on puisse en faire n'importe quoi (à part se faire déposséder de la paternité). Mais mon point, c'est pas uniquement sur moi-même mais aussi d'autres partenaires. Je parle plutôt de rééditions ou d'éditions traduites par exemple.

    Ce que je veux dire, c'est que la vie éditoriale d'un livre, ce n'est pas uniquement un investissement de départ. Je ne suis pas opposé à rendre une oeuvre complètement libre à partir du moment où j'ai pu me rembourser et que tous les intervenants ont pu gagner ce qu'ils avaient à gagner. Mais à ce moment-là, quelle licences choisir pour permettre à d'autres d'investir pour développer le truc et pouvoir tout comme moi rentrer dans mes frais et se payer son travail (par exemple lors pour une traduction) ?
    CC BY ?
    C'est sans doute la mieux car une personne peut se prémunir le temps de garantir le retour sur investissement mais ça permet aussi aux gens de sortir des versions que moi et l'auteur ne pourrons pas nous réapproprier librement.
    CC BY-SA ?
    Dans un tel cas, impossible aux gens de "prendre en otage l'oeuvre le temps de garantir le retour sur investissement comme moi je peux le faire pour la première édition (finalement conditionner une licences CC d'après des préventes, c'est plus ou moins l'idée derrière notre Ulule).

    Et ensuite, il reste la question de l'incentive pour promouvoir un roman. Du point de vue de ma société, si je libère sans conditions le commercial, je n'ai aucun intérêt économique à présenter le livre aux éditions de Poche ou à un éditeur étranger pour une traduction, etc. Car chercher un partenaire ou simplement quelqu'un qui veut juste profiter de l'aubaine, c'est du temps, de l'énergie et surtout c'est aller dans des salons spécialisés.
    Alors oui, les licences complètement libres rendent obsolète la nécessité de trouver un partenaire : il n'y a qu'à se servir. Mais malheureusement, à ma connaissance, il n'y a pas d'éditeur de seconde main (traducteur ou poche) qui cherche des pépites dans les livres libres. Il y a tellement de livres à disposition qu'ils vont chercher dans les succès de librairie que leur présente des éditeurs de première main motivés.

    Je n'ai pas de réponse à tout ça. J'ai surtout l'impression que c'est surtout le fonctionnement de l'édition qui n'a pas l'habitude de tout ça.

    Je pense aussi que ça dépend du genre de livre :
    - Un livre qui réussit mal ou moyennement et qui "meure" au niveau éditorial après une année, la question de la licence ne se pose pas. Autant qu'il soit CC BY-SA
    - Un livre à la Harry Potter, un succès tel que l'on vient te chercher pour faire des produits dérivés et des traductions, une licences CC BY, c'est sans doute ce qui permet une appropriation maximale.

    Mais que faire d'un succès plutôt pas mal, qui avec un peu d'effort peut avoir une vie éditoriale de 5-10 ans mais que personne ne vient chercher parce que tout le monde connait ? Si l'éditeur n'a plus grand chose à gagner de se démener pour continuer à faire vivre le projet par d'autres ?

    C'est des questions que je me pose encore. Mon avis peut encore changer et comme tu le dis, j'ai sans doute encore du travail à faire sur moi. On verra, j'attends d'avoir fait cette première étape et expérience pour avoir une expérience concrète en temps qu'éditeur sur le CC (j'ai déjà des petites expériences d'auteur).

    Après je n'exclue pas de faire évoluer la licences si les préventes sont de ouf. Mais une rentabilité à 200% sur un Ulule comme le notre, ça signifie sans doute près d'un millier de préventes si l'on considère des droits d'auteur acceptables pour Ploum et un coussin suffisant pour la maison d'édition (et éditer un ou deux autres projets à perte).
    Et ça pose la question de "est-ce morale de systématiquement conditionner le CC-BY à une forme de prise d'otage ?". Que doit-on faire des oeuvres méritantes qui ne parviennent pas à atteindre une souscription minimale (parce que l'auteur est méconnu) ?
    Plein de questions dont les réponses en posent d'autres

  • [^] # Re: Cool

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Je ne connais pas le tarif en France mais je sais que le montant est négociable avec les diffuseurs. Cela dépendra donc souvent de la taille de ta structure et de ton type de publication.

    Le problème de la diffusion en France, c'est que c'est un gros gros morceau pour une maison d'édition de taille modeste. Tout d'abord, les diffuseurs sérieux préfèrent se concentrer sur leurs gros clients. Surtout que beaucoup de diffuseurs appartiennent déjà à des grandes maisons d'édition. Les diffuseurs indépendants ont du mal à survivre.

    Mais l'autre problème, c'est la taille du marché et le risque que ça comporte. Il me semble impossible de pouvoir bénéficier de la diffusion en France avec des petits tirages. Il y a un problème d'échelle à passer avant de pouvoir s'y frotter. Imprimer plus signifie que le budget d'édition augmente mais cela crée aussi des contraintes supplémentaires dans la gestion du stock. Je ne parle même pas des problèmes d'invendus et de retour des libraires.

    Concernant la comparaison avec les musiciens, c'est vrai qu'il y a des aspects comparables, mais il y a aussi une énorme différence : les écrivains et éditeurs ne peuvent faire des concerts pour retomber sur leurs pattes. Le livre ne peut être un produit d'appel pour un autre produit bancable comme de l'événementiel.
    Mais cela ne change pas grand chose, les maisons d'édition vont être touchée de plein fouet par la mutation numérique et le piratage. C'est moins massif que la musique et l'audio-visuel mais ça arrive petit à petit. Il va falloir se réinventer. Pour ma part, je m'y prépare et je pense que cela passera sans doute par le crowdfunding (campagnes de souscription, prix libre ou autre). Je pense aussi que l'on est dans une aire de crossmédia qui favorise la création de licences, de collections et d'une forme de clientélisme actif.

    On va donc expérimenter et on verra bien ce qui sera viable.

    Sinon concernant le print@home, je viens de rédiger une news à ce sujet : https://fr.ulule.com/printeurs/news/printeurs-et-le-printhome-268013/

  • [^] # Re: version papier ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 6.

    Oui il est possible que d'autres pays le pratique. Mais ce n'est à ma connaissance pas le cas de la Suisse et de la Belgique donc nous ne pouvons pas faire profiter les Français d'un tarif avantageux.

  • [^] # Re: version papier ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Bonjour,

    Tout ceci peut sembler bizarre mais ça s'explique par la politique culturelle de la France. Les envois de livre hors de France bénéficient d'un tarif spécial : https://www.laposte.fr/tarifs-livres-brochures

    Il y a un côté un peu absurde à ces tarifs postaux qui font qu'il est plus cher d'envoyer de la France à la France que d'envoyer de la France à la Patagonie. Désolé.

    Sinon, pour le moment, nous ne bénéficions qu'une diffusion/distribution en librairie en Suisse. Nous sommes en discussion avec un diffuseur belge, qui pourrait nous faire bénéficier d'une distribution aussi en France. Mais ceci est encore incertain.
    C'est toujours le problème de l'oeuf et de la poule. Nous sollicitons le partenariat de Diffuseurs mais ceux-ci se montrent frileux car ils ont peur de proposer des livres qui ne se vendront pas. Et inversement, les librairies et lecteurs se montrent frileux sur des livres qui ne sont pas diffusés. Cette campagne de crowdfunding a aussi pour objectif d'avoir un argument de poids pour aller discuter avec des diffuseurs.

    Ainsi votre librairie ne pourra peut-être pas commander le livre de manière habituelle. Mais nous avons pensé à eux et nous avons des offres spéciales pour les professionnels du livre dans le cadre de la campagne Ulule. Il s'agit d'achat de 6 exemplaires de Printeurs à 50% du prix et nous offrons les frais de port. Une offre comparable est valable pour toute la collection Ludomire. N'hésitez pas en leur en parler et de les inviter à prendre contact avec moi : lionel(chez)plaisirdhistoirePOINTch

  • [^] # Re: Cool

    Posté par  . En réponse à la dépêche D'une blague sur LinuxFr.org à l'écriture d'un roman de SF. Évalué à 10.

    Bonjour, je suis l'éditeur du livre, je trouve votre question pertinente et j'ai envie d'y répondre ici un peu plus en détail.

    Je pense que les gens ici s'intéressent à ce genre de détails.

    Les frais d'un éditeur comme moi sont pour résumer :
    - Le travail de l'éditeur (relectures, administration (contrats, budgétisation, gestion crowdfunding, etc.), gestion de tous intervenants (auteur, graphistes, illustrateurs, imprimeur, etc.) et gestion de la vente (contact avec le(s) diffuseurs, organisation de stands dans des salons, boutique on-line, gestion des stocks)

    Je le traiterai ici hors-budget car il se finance par le "bénéfice" de l'ensemble des projets éditoriaux de la maison d'édition. Parfois, on travaille sur un projet qui fait un flop, mais qui, on l'espère, sera compensé par le succès d'autres projets.

    Voici le budget d'un projet d'édition comme Printeurs :

    • Mise en page : c'est un point très important et coûte assez cher. Il s'agit d'obtenir un livre de qualité professionnelle qui permette de mettre en valeur le texte : mise en page agréable à lire, look général du livre qui démarque dans une librairie.
    • Illustration : c'est un point important aussi qui complète la mise en page.
    • Impression : c'est le point du budget évident mais qui contrairement à ce que l'on puisse croire n'est pas le plus cher.
    • Logistique : frais de ports pour envoyer aux distributeurs, location d'espace de stockage, etc.
    • Promotion : Du matériel de base pour la promotion du livre lors d'événements : roll-up, marque-page, etc. Pour un projet comme Printeurs, je me limite au strict minimum pour commencer, mais je m'adapte au succès d'un livre.
    • Production e-book : C'est un point important qu'il ne faut pas négliger. Je me fais un point d'honneur que la qualité du e-book soit aussi bonne que le roman imprimé.
    • Récompense de la campagne du crowdfunding : création d'un fichier print@home pour Printeurs. L'idée n'est pas de donner un fichier non-finalisé et dire "débrouillez vous, de toute façon c'est gratuit". Non, la qualité du fichier Print@home sera aussi bonne que celle du livre imprimé et disponible en librairie et le e-book.
    • Les droits d'auteur : c'est un pourcentage des ventes du livre et du e-book (je propose généralement un avaloir, une sorte d'avance, à mes auteurs)

    Un tel budget tourne autour de 6000 €, dont 2/3 sont des frais de design (graphisme, illustration, création de fichiers)

    Mon objectif est alors de rentrer dans mes frais, voici les sources de financement :

    • Ventes librairies : il faut savoir que je touche en Suisse 42.5% des ventes en librairie (le reste, c'est la part, libraire, diffuseur (les commerciaux qui font la promotion du livre auprès des librairies) et le distributeur (ceux qui assurent la gestion et livraison du stock pour les libraires)
    • Les autres ventes : je considère que 50% du produit de ces ventes participent au budget du projet. Il s'agit des ventes lors du Ulule, les ventes directes de l'auteur, les ventes lors de salons. L'autre moitié financent : la réduction accordée à l'auteur, les frais de salon, etc. Subventions : on peut parfois en obtenir, c'est n'est pas le cas pour Printeurs. Marge Crowdfunding : C'est le 50% de la somme récoltée sur le Ulule Ventes e-book : je passe par un diffuseur pour être présent sur toutes les boutiques et profiter de mises en avant lors d'actions spéciales sur les sites. Je touche 55% de la vente.

    Ensuite, je fais une estimation des ventes (doigt mouillé) et je décide dans quelle condition je peux me permettre d'éditer un livre.

    On ne se le cache pas : la campagne de crowdfunding est importante dans un tel budget (50% environ).

    Si l'on suppose que la campagne aboutie (et elle est bien partie pour ça) et que j'ai estimé correctement les ventes hors-Ulule, je rembourse tous les frais directs du projet.

    Voici alors la situation :

    • Je ne me suis toujours pas payé mon travail
    • J'ai un stock de livres imprimés déjà complètement financés qui bénéficient d'un réseau de vente. La version librairie du livre est sous copyright.
    • J'ai un e-book de qualité optimale sous copyright disponible sur toutes les plateformes de vente.
    • Je distribue gratuitement un fichier Creative Common (CC BY-NC-SA 3.0 CH). Il y aura dessus une page explicative qui permet à ceux qui le souhaite de soutenir dans le principe du "prix libre".

    Je pense qu'assez rapidement, la version e-book sous copyright sera distribuée illégalement. Et il est fort possible qu'une version alternative de l'e-book sera produite à partir du fichier CC, qui pourra être distribuée légalement.

    L'enjeu pour moi est alors de faire un bénéfice :

    1) Par des ventes du livre imprimé : je ne pense pas que l'impression@home y fera vraiment concurrence : car une impression à la maison n'est financièrement pas gratuite (papier et encre) et il faut aimer imprimer soi-même.
    2) Par la vente d'e-books… mais dans les faits, c'est négligeable. Donc les versions alternatives (légales et illégales) auront plutôt tendance à faire de la pub pour le livre plutôt que de pénaliser mon budget. De toute façon, ça ne se fera pas sur les mêmes canaux de diffusion que moi grâce au NC-SA.
    3) En cas du succès du livre, pouvoir vendre des produits "dérivés" : une traduction, un film, etc. Mais pour être franc, c'est assez rare, mais il faut le prévoir à l'avance. Un gros succès n'est jamais prévisible.

    Il faut aussi voir que ma propre rémunération comme éditeur signifie aussi la rémunération de l'auteur. Si je ne gagne rien de plus, l'auteur aussi ne gagne rien de plus.

    En gros, ma réflexion est :

    • Les réseaux de distribution "économiques" ne doivent pas être parasitées par de la concurrence opportuniste. Je ne souhaite pas voir un livre en librairie qui ne profite pas économiquement à moi, l'éditeur qui a pris un risque financier, et par conséquent à l'auteur. Je ne serais pas content de voir sur une boutique e-book, la vente de Printeurs à un prix plus bas que ma propre offre, ou une version low-cost du livre en librairie ou sur le stand d'à côté lors d'un salon.
    • Les réseaux alternatifs, j'aimerais pouvoir lui donner les coudées franches. De toute façon, je ne peux pas lutter et c'est pas dans ma philosophie. Donc je préfère l'assumer car de toute façon, c'est pas une véritable concurrence. Si ça permet que le livre soit plus lu, c'est une bonne chose. Si en plus d'autres veulent s'approprier l'oeuvre, c'est génial. Si c'est intéressant, je proposerai à ces personnes de rejoindre le réseau de distribution "économique", c'est Ploum et moi qui seront juge. Ici, je préfère que les gens viennent télécharger une version de qualité supérieure de l'oeuvre sur mon site internet, plutôt qu'une version mal foutue ailleurs.

    Pour moi, cette différenciation entre ces deux canaux est importante pour tous les partenaires qui dépendent économiquement du livre : librairies, diffusion, distribution mais aussi d'éventuels partenaires pour une traduction. Toutes ces personnes investissent du temps et de l'argent dans la promotion du livre (espace dans leur boutique, temps pour parler du livre auprès des libraires, etc.). Il faut éviter que des opportunistes puissent court-circuiter ceux qui se sont investis au départ. Comment pourrais-je intéresser par exemple un éditeur américain, espagnole ou autre s'il sait qu'un de ses concurrents puisse librement commercialiser légalement une traduction alternative.

    Comme je l'ai dit, moi l'éditeur mais aussi tous les intermédiaires vivent des succès qui viennent compenser les autres livres qui bénéficient d'un succès moindre.

    Voici pour ce qui est de ma vision des choses au niveau micro.

    Mais j'ai une vision plus large du potentiel d'une version Print@home de Printeurs et plus largement de pouvoir développer une collection qui reprenne l'idée. J'ai envie d'expérimenter sur une intégration du CC dans une démarche éditoriale professionnelle de qualité. Si ça vous intéresse, je pourrai développer.