Journal Piratage : les éditeurs allemands sont des rigolos

Posté par  . Licence CC By‑SA.
23
3
sept.
2011

Un petit condensé de l'effrayante incapacité des éditeurs à s'adapter aux nouveaux business models. Ou comment demander de l'aide au gouvernement parce qu'on n'est pas capable de s'aider soi-même.

Étape 1 : pondre une étude orientée, démontrant que le piratage c'est mal. Tant qu'à faire, n'hésitons pas à confondre gratuit et contrefaçon, c'est gratuit et ça gonfle les chiffres.

Étape 2 : publier un communiqué bien senti au nom de l'ensemble des professionnels du livre, où on explique que les pirates sont des méchants qui 1/ vont ruiner nos créatifs 2/ vont ruiner la diversité culturelle de notre pays 3/ sont des méchants voleurs qui ne consomment rien d'autre que du gratuit

Le scénario est tellement bien rôdé qu'il n'a pas fallu plus d'une semaine à la filière allemande du livre pour le réaliser. Ça serait risible si ça n'était pas tragique.

Car pendant ce temps, pendant que les éditeurs allemands crient au piratage et rechignent au numérique en hurlant qu'ils vont se faire ruiner et spolier toutes leurs œuvres, les américains d'Amazon et d'Apple et les canadiens de Kobo occupent le marché. Rapidement en plus. Amazon vend 5 millions de Kindle en 3 mois et Apple a dépassé les 15 millions de tablettes. Que les clients soient des pirates ou pas, ça fait déjà quelques thunes en poche.

Ça rappelle étrangement la musique : pendant que nos Time Warner nationaux* demandaient à leurs serviteurs gouvernementaux de pondre des lois liberticides, Apple sortait un baladeur couplé à Itunes, et est devenu le "label" incontournable de la musique numérique. Label loin d'être à but non lucratif. Qui aimerait bien recommencer avec l'iPad et le livre.

Mais pour l'instant, c'est Amazon avec son Kindle et Barnes & Nobles avec son Nook qui réitèrent le coup de force d'Apple: un appareil à 150 €, des livres où je veux quand je veux (3G fournie pour l'achat), des conforts d'utilisation et des catalogues inégalés par la concurrence.

Les vrais éditeurs sont devenus les distributeurs d'offre matériel-contenu couplée. Pendant ce temps, nos éditeurs nationaux* demandent comme des misérables de l'aide à leurs gouvernements/dirigeants en espérant que l'arrivée du numérique ne soit qu'un mauvais rêve qui va bientôt s'estomper.

Pour ceux qui se demandent encore pourquoi Apple et Amazon sont américains et pas européens, vous avez un début de réponse : chez nous, les industriels attendent de trop que les dirigeants de leur pays les aident à gérer leur business. Peut-être espèrent-ils même que ceux-ci puissent réellement les gérer à leur place ?

*Je ne parle que de la France et de l'Allemagne, car les Canadiens, pour certains en tout cas, ne sont pas à la bourre. Gloire à eux.

Source : http://www.actualitte.com/actualite/28019-syndicat-editeurs-allemand-piratage-faillite.htm

  • # Beurk caca bouh pas bien

    Posté par  . Évalué à 10.

    Les vrais éditeurs sont devenus les distributeurs d'offre matériel-contenu couplée.

    Je ne sais pas pourquoi tu es sur LinuxFR, mais moi en tant que libriste je trouve ça un tantinet triste.

    "On" a accepté les DRM, le matériel dont on ne peut changer l'OS, la vente liée entre matériel, OS, service en ligne, en fermant notre gueule, et on trouve ça trop cool comme des fanboy Apple qui se touchent la nouille devant la parfaite intégration entre le matériel Apple et le logiciel Apple.

    Franchement, ça me fait chier. Quand j'ai découvert l'informatique, j'ai découvert que moi, l'administrateur de ma machine, je pouvais tout faire sur ma machine, sinon ce ne serait pas ma machine. Mon premier "hack" à 12 piges c'était de modifier avec un éditeur de texte des fichiers comme "command.com" et d'y changer des chaînes de texte, et ça marchait*. Normal que ça marchait, pourquoi ça ne marcherait pas?? Le logiciel il est là pour bêtement exécuter du code et afficher le texte que son code demande d'afficher, y'a aucune raison qu'il vérifie sa propre checksum ou que le matériel refuse de l'exécuter, bordel. Et c'était sur du MS-DOS propriétaire et tout.

    Et maintenant, on nous vend des boîtes noires tout intégrées zéro bidouillage. C'est lugubre, t'es comme devant une TV qui se prétend intelligente, à cliquer sur "j'achète" et à rentrer ton numéro de CB pour consommer du contenu sans comprendre comment ça marche.

    Vu la passivité des gens, c'est certainement l'avenir, mais moi ce n'est pas l'avenir que je souhaite. Et, je le dis une fois encore, ça m'emmerde très très beaucoup de voir que les gens qui (à mes yeux) sont censés apporter une lumière sur le parcours de l'humanité, je veux parler des artistes, manquent autant de recul au sujet des technologies et des constructions sociales qui diffusent leurs œuvres et trouvent, dans leur grande majorité, trop cools ces ignominies que sont la SACEM, Myspace, Adobe Flash, les DRM, les majors et le Kindle. Ouvrez les yeux putain de merde de bordel de chiotte.

    *Tant qu'on ne changeait pas la longueur globale. Le plus prudent était de sélectionner caractère par caractère pour remplacer, parce que le bloc note de Windows 3.1 avait tendance à enregistrer des trucs sales si on faisait sauter des retours à la ligne.

    THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

    • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

      Posté par  . Évalué à 10.

      A mon avis, c'est surtout sur la capacité d'innovation que l'auteur du journal voulait insister, face aux résistances quelque peu passéistes. Après, la distinction amérique/europe est peut être un peu rapide.
      La question se situe à deux niveaux : d'un coté innovation/freins à l'innovation et de l'autre innovation fermée/innovation libre. Les deux débats sont intéressants et ne se mélange pas obligatoirement.

      Vous voulez pas la jouer soft ? Je suis pas contraignant... vous voulez la jouer hard ? On va la jouer hard

    • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

      Posté par  . Évalué à 5.

      Les majors n'arrivent pas à avoir une vision globale du marché et se plantent donc complètement avec leurs DRMs qui embêtent les utilisateurs plutôt que de les aider. De l'autre côté chez Apple et Amazon, le hardware qu'ils vendent permet d'aider les utilisateurs en proposant une liste de contenu prête à être achetée en un seul clic.

    • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

      Posté par  . Évalué à 10.

      Je ne sais pas pourquoi tu es sur LinuxFR, mais moi en tant que libriste je trouve ça un tantinet triste.

      Je suis un tantinet vexé. Je ne suis pas un fanboy Apple, et je suis au courant des dangers que tu listes.

      Je constatais surtout que du côté d'Apple, on n'a pas nécessairement besoin de faire appel à des lois liberticides pour que l'argent rentre, piratage ou pas. Certes ce sont leurs logiciels qui sont liberticides par eux-mêmes, mais je ne suis pas certain que leur modèle ne serait pas viable si Itunes ou leur plateforme étaient plus libres.

      Apple faciliterait le piratage et vendrait sans doute un peu moins de musique, mais ils feraient quand même des thunes par leur store (1/ c'est légal 2/ c'est simple), et continueraient à vendre des appareils, ce qui nourrit déjà.

      Si Apple ne va jamais libérer sa plateforme, c'est essentiellement pour freiner la concurrence/garder captif ses clients. Ce serait stupide pour eux de se faire forker leurs appareils comme leurs logiciels.

      Comme Julien le fait remarquer, c'est sur la capacité d'innovation que j'insiste. Faire des offres couplées n'équivaut pas à faire des offres verrouillés. Les plates-formes verrouillées sont seulement plus pratiques pour les marchands, pour l'espionner et le contrôler. Comme les clients les acceptent, je ne vois pas pourquoi les marchands se priveraient.

      Concernant les ebooks, le Nook, sous Android, lit les EPUBs, à la différence du Kindle. Et il est possible et pas économiquement aberrant de vendre des lecteurs qui supportent plusieurs magasins en ligne, et permettent d'acheter via la 3G n'importe où et n'importe quand. Rien n'oblige à ce que ces lecteurs soient bardés de verrous ou entièrement sous logiciel propriétaire. C'est un risque prenable à mon sens, vu que le marché de l'ebook décolle, avec ou sans piratage.

      • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

        Posté par  . Évalué à 6.

        Apple sortait un baladeur couplé à Itunes, et est devenu le "label" incontournable de la musique numérique.

        Oui, enfin les baladeurs mp3 et walkman existait avant Apple.

        Certes ce sont leurs logiciels qui sont liberticides par eux-mêmes, mais je ne suis pas certain que leur modèle ne serait pas viable si Itunes ou leur plateforme étaient plus libres.

        Il est difficile de refaire l'histoire et d'imaginer ce qui se serait passé si … Mais la force d'Apple c'est de tout verrouiller et d'avoir une chaine complète de la distribution jusqu'au enceintes. Du coup, avec un modèle plus libre, tu pourrais acheter chez eux et écouter facilement sur un autre appareil, ou alors acheter leur lecteur mp3 et mettre de la musique avec autre chose que Itune et ils ne gagneraient pas autant d'argent.

        Comme Julien le fait remarquer, c'est sur la capacité d'innovation que j'insiste

        c'est vrai que pour l'innovation informatique on est très en retard en france. Par exemple, le Pdg de google a dit que google n'aurait jamais pu être démarré en france.

        • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

          Posté par  . Évalué à 6.

          c'est vrai que pour l'innovation informatique on est très en retard en france. Par exemple, le Pdg de google a dit que google n'aurait jamais pu être démarré en france.

          Pas que pour l'innovation, même si elle est effectivement très très mal perçue. C'est toute la création d'entreprise qui pose problème en France. Quand j'ai démarré ma société de services web en 1995, je me suis heurté aux banques, à l'administration, au lobbying de France Telecom, au fisc, etc. J'ai questionné un de mes oncles, ancien banquier d'affaire, donc bien assis, qui avait créé une petite boite de conseil ... il a eu la même expérience que moi.

          Anecdotes:
          Certains directeurs de banques m'ont carrément dit qu'il ne voulaient pas de création d'entreprise! et les emplois alors on va les créer comment?
          Et des années plus tard, un directeur, profitant de l'absence du responsable des comptes entreprises dans l'agence, a fait fermer les comptes (quand le responsable est rentré il m'a appelé complètement écoeuré).

          "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

        • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

          Posté par  . Évalué à 3.

          Oui, enfin les baladeurs mp3 et walkman existait avant Apple.

          Sans magasin derrière : pour remplir le baladeur, c'était plus simple de pirater.

          Il est difficile de refaire l'histoire et d'imaginer ce qui se serait passé si … >>Mais la force d'Apple c'est de tout verrouiller et d'avoir une chaine complète de >>la distribution jusqu'au enceintes. Du coup, avec un modèle plus libre, tu >>pourrais acheter chez eux et écouter facilement sur un autre appareil, ou alors >>acheter leur lecteur mp3 et mettre de la musique avec autre chose que Itune et ils >>ne gagneraient pas autant d'argent.

          Bien sûr, ils auraient plus de concurrence. Et bien sûr, avec des si on met Paris en bouteille. Mais j'ai été surpris du succès des stores divers et variés. Le market de Google fonctionne bien, sans être autant fermé que celui d'Apple. Les ventes d'ebooks d'Amazon et Barnes & Noble ne sont pas négligeables. Les magasins du style http://www.comixology.com/ tournent aussi. Il doit bien y avoir une explication autre que la fermeture ! Les sécurités se craquent, et les applications ou les ebooks sont parfois dispos ailleurs.

          J'ai fini par penser que ce qui décourageait le plus le piratage, ce n'était pas forcément que des verrous et des barreaux soient mis de tout côté, mais qu'il soit galère et incertain (pour la qualité des fichiers) par rapport au légal. Le temps c'est aussi de l'argent. Si je me considère comme suffisamment riche pour que je préfère avoir une dizaine de fichiers en 10 secondes chrono au lieu de passer 1/4 heure à chercher, télécharger et essayer chaque fichier, je peux choisir d'acheter.

          C'est peut-être trop optimiste comme vue.

          • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

            Posté par  . Évalué à 7.

            Dans le genre optimiste, je pense aussi que ceux qui téléchargaient hier (genre les 15-20 ans) ont maintenant un boulot et achètent.

        • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

          Posté par  . Évalué à 4.

          Mais la force d'Apple c'est de tout verrouiller et d'avoir une chaine complète de la distribution jusqu'au enceintes. Du coup, avec un modèle plus libre, tu pourrais acheter chez eux et écouter facilement sur un autre appareil, ou alors acheter leur lecteur mp3 et mettre de la musique avec autre chose que Itune et ils ne gagneraient pas autant d'argent.

          Sauf que... la musique est maintenant vendue sans DRM, et rien ne t'empêche donc d'utiliser ta musique sur autre chose qu'un iPod. Ce qui fait la force d'Apple dans ce domaine, c'est la simplicité d'utilisation: tu aurais un iTunes libre qui fonctionne avec un baladeur libre respectant un protocole de communication libre avec iTunes pour la synchro, le business model serait toujours le même. Le problème, c'est qu'on a du bric à brac de solutions qui fonctionnent chacune dans leur coin, et que ça manque donc de finition. iTunes facilite l'achat impulsif, et c'est pas le côté propriétaire qui fait ça, c'est le côté 'polish' et écosystème.

          On pourrait faire exactement la même chose côté libre, mais ça demande une coordination entre différents groupes (des gens intéressés par le hardware, par le soft embarqué pour les lecteurs, dans les magasins en ligne de vente de produits culturels, par les logiciels pour synchroniser tout ce beau monde). Ceci est très difficile à faire parce que dans le logiciel libre, chacun fait ce qui lui chante dans son coin. Le bon exemple d'un tel système qui marche dans le monde du logiciel libre, ce sont les distributions, qui font un énorme travail d'intégration, avec des patches dans tous les sens qui ne sont pas toujours acceptés upstream...

          • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

            Posté par  . Évalué à 1.

            Très juste. «Les gens» veulent ni plus ni moins que ça marche, que ça soit pratique, et que ça soit joli. « Polish et écosystème » Après ça si c'est libre et gratuit c'est un plus.

            Les distributions linux les plus répandues sont pas les plus libres, mais celles qui évitent à l'utilisateur de réfléchir. Genre ubuntu ou fedora au hasard.

            Je ne mets jamais plus de 15 mns à réinstaller une distro pour les étapes de base. C'est bien. Je passe trois heures après pour la joliesse du truc et tout installer, pour que ça me plaise, et je n'y touche plus pendant minimum 6 mois. Ce sont trois heures de trop pour un utilisateur fainéant, pas passionné. Twitter, ça met 5 minutes à changer le thème et la photo et je suis content.

            Je n'utilise pas d'Iphone, mais plus d'une fois j'ai entendu quelqu'un dire quand il m'expliquait pourquoi il avait acheté un truc : « Ben j'ai trouvé ça pratique, et ça coûtait que 3 €. T'as vu, c'est bien présenté hein ! »

            • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

              Posté par  . Évalué à 3.

              Les distributions linux les plus répandues sont pas les plus libres [...] Genre ubuntu ou fedora au hasard.

              Je ne suis pas sur que tu Troll ou pas mais :

              Ubuntu... Mouais

              Fedora ? \o/ C'est des quasi intégristes du libre !

          • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

            Posté par  . Évalué à 2.

            et rien ne t'empêche donc d'utiliser ta musique sur autre chose qu'un iPod.

            C'est vrai ? Les autre baladeurs lisent le AAC ?

      • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Je constatais surtout que du côté d'Apple, on n'a pas nécessairement besoin de faire appel à des lois liberticides

        Tout à fait, car chez Apple, on fait appel à des technologies et des licences liberticides.

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

          Posté par  . Évalué à 3.

          Tout à fait, car chez Apple, on fait appel à des technologies et des licences liberticides.

          C'est à peu près ce que je voulais dire, oui. Une entreprise qui remplace la protection de la loi (droit d'auteur) par une protection technique (DRM), ça change quoi? La mentalité et le but poursuivis sont les mêmes. La différence, c'est que contrairement à un juge, le DRM ne reconnaît pas d'exception, de droit à l'erreur, de cas de force majeure..

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    • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

      Posté par  . Évalué à 3.

      Comme le dit paladar, ce n'est pas tout à fait le sujet, et ça ne change rien.

      Les vrais éditeurs sont devenus les distributeurs d'offre matériel-contenu couplée

      Au passage on peut aussi remarquer que c'est exactement comme pour un éditeur de livre: un livre c'est un contenu et un contenant. On pourrait voir le bloc de papier comme le matériel servant à lire le contenu. Du coup rien d'étonnant à ce que les éditeurs de papier ne soient pas présent sur le marché. Il faut pas mal de technologie pour proposer un lecteur de livres électroniques. Du coup, quoi d'étonnant à trouver Apple et Amazon en ténors du marché ?

      Ce qui pose d'autres problèmes: de même que Sony, un fournissseur de technologies, est devenu un acteur important du disque et du cinéma, on voit des acteurs de la technologie devenir des marchands de "culture" (prit dans un sens très large): Apple, Amazon (dans une certaine mesure), Google, ... Je me demande où ça nous emmène tout ça.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

      Posté par  . Évalué à 8.

      Désolé, mais je pense que tu confonds plusieurs choses (attention, ce message est à prendre avec du recul. Je ne suis pas un fanboy Apple de base, juste un utilisateur nostalgique).

      Mon premier "hack" à 12 piges c'était de modifier avec un éditeur de texte des fichiers comme "command.com" et d'y changer des chaînes de texte, et ça marchait*. Normal que ça marchait, pourquoi ça ne marcherait pas?? Le logiciel il est là pour bêtement exécuter du code et afficher le texte que son code demande d'afficher, y'a aucune raison qu'il vérifie sa propre checksum ou que le matériel refuse de l'exécuter, bordel. Et c'était sur du MS-DOS propriétaire et tout.

      Moi je faisais ça encore récemment sur Mac, pour pouvoir changer le moteur de recherche par défaut de Safari (logiciel propriétaire s'il en est, qui n'implémente même pas les API maisons pour le ""scripting"") sans installer de plugin. Et, de même, fallait que "google.com/truc" soit remplacé par une chaîne de la même longueur. Tu vois ? Rien n'a changé. Alors que demande le peuple, franchement ??

      Trèves de plaisanteries. Je pense qu'il ne faut pas opposer (comme tu le fais) le côté fini d'un produit (la bonne intégration, le confort d'utilisation, la plastique agréable à l'œil) et le "bidouillage". Aux origines, l'Apple 2 était livré avec une doc remarquablement complète sur les périphériques proposés, sur comment les programmer, et comment adapter des périphériques existants pour les relier à ton ordinateur. Imagine, le grille-pain USB avant l'invention de l'USB. Double-woot. Mais tu pouvais aussi ne pas lire cette doc, et utiliser ton Apple 2 pour, euh, les trucs qu'on faisait avant l'invention de Facetter et Twibook.

      Il n'y a pas si longtemps (20 ans), Apple éditait des livres complets sur l'architecture de Mac OS, fermée certes, mais bien documentée, relativement extensible et programmable. Hier (disons 6-7 ans), Mac OS X c'était le bien parce que c'était toute la puissance d'Unix, le noyau était libre (il l'est toujours mais tout le monde s'en fout) et Mac OS X Server était le plus accessible des Unix propriétaires, avec des bouquins dessus qui t'expliquaient tout ce que tu devais savoir pour l'installer sur ton XServe. Un serveur au design remarquable — ce qui est très sûrement inutile, mais en tout cas un vrai produit achevé, ouvert au bidouillage, mais qui ne le nécessitait pas.

      Je ne suis pas en train de défendre l'Apple d'aujourd'hui, hein. Déjà parce que ta critique (très justifiée) ne les atteint pas vraiment, et ensuite parce que leur position est indéfendable, pour les raisons que tu donnes. Apple c'est le mal, c'est pire que Google et Microsoft réunis (même si Google et Microsoft aimeraient bien, parfois, être un peu plus Apple).

      Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas opposer « vente d'un produit accessible », et « ouverture ». Ces choses peuvent cohabiter, encore aujourd'hui d'ailleurs puisqu'il y a manifestement une demande (toi et moi). Mais pour augmenter nos chances de (re)trouver satisfaction, je pense qu'il faut (continuer à) encourager les gens à se pencher sur l'informatique (et le bidouillage), y compris et surtout sur les OS propriétaires, pour leur en donner le goût.

      Tu devrais être plus cool.

      • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

        Posté par  . Évalué à 6.

        100% d'accord avec toi.

        THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

      • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

        Posté par  . Évalué à 2.

        Surtout que comme on le fait remarquer plus haut, il est imaginable d'avoir des plates-formes innovatives libres et plébiscitées par le public parce que jolies, finies, pratiques, intégrées, interopérables, extensibles, propres, avec du contenu dans le catalogue, etc…

        C'était le cas de Firefox en son temps (Chrome passe devant maintenant). Ce pourrait être le cas des environnements de bureau comme KDE et Gnome. Ça aurait pu être le cas de Diaspora (ça le sera peut-être, sait-on jamais), dont l'interface et les aspects se sont fait repomper par Google +.

      • [^] # Re: Beurk caca bouh pas bien

        Posté par  . Évalué à 4.

        Il n'y a pas si longtemps (20 ans), Apple éditait des livres complets sur l'architecture de Mac OS, fermée certes, mais bien documentée, relativement extensible et programmable.

        C'est marrant, je lisais justement cet article ce matin, dans lequel il est dit

        Dans une interview donnée au magazine Known Users en novembre 1987, Bill Atkinson programmeur de talent au service d’Apple constatait déjà que «le rêve de Macintosh n’était pas complet car les individus ne pouvaient avoir accès à la totalité du pouvoir d’un ordinateur personnel. Ils ne pouvaient utiliser que du pouvoir en boîte.»

  • # Je suis un sale profiteur rétrograde

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Jetez moi en prison comme un malpropre avec les braqueurs et les escrocs : grand consommateur de livres, de films, de documentaires, de bande dessinée, de presse et de musique, je ne donne pas plus de quelques euros chaque année à l'industrie culturelle.

    Eh oui, je suis l'heureux titulaire d'une carte de médiathèque qui m'offre un accès quasi-illimité à la culture. Et quand je cherche un document très particulier, il y a le "prêt inter-bibliothèque" qui permet de l'obtenir à brève échéance. Je peux même suggérer l'achat d'un ouvrage et le retrouver quelques semaines plus tard dans les rayonnages.

    Autant vous dire que je suis tellement attaché au support physique que ce n'est pas demain la veille que je commencerai à utiliser une "liseuse électronique". Je souhaite même de toutes mes forces que l'Europe résiste le plus longtemps possible à l'invasion de l'édition électronique.

    • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Eh oui, je suis l'heureux titulaire d'une carte de médiathèque qui m'offre un accès quasi-illimité à la culture.

      Ne t'inquiète pas, tu paies quand même, sur des impôts locaux, comme tous les habitants de ta ville. Les éditeurs facturent même leurs livres plus cher aux bibliothèques, parce qu'elles y acquièrent le droit de prêter à des inconnus.

      Autant vous dire que je suis tellement attaché au support physique que ce n'est pas demain la veille que je commencerai à utiliser une "liseuse électronique".

      Je te souhaite quand même d'essayer. Juste pour voir.

      Je souhaite même de toutes mes forces que l'Europe résiste le plus longtemps possible à l'invasion de l'édition électronique.

      Hé, pourquoi tant de haine ? Le livre numérique n'exclut pas le papier ! Mieux encore, le livre numérique, tu peux l'imprimer, ou mieux, le faire imprimer et relier, même si ça a des chances de revenir un peu cher.

      • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        Ne t'inquiète pas, tu paies quand même, sur des impôts locaux, comme tous les habitants de ta ville. Les éditeurs facturent même leurs livres plus cher aux bibliothèques, parce qu'elles y acquièrent le droit de prêter à des inconnus.

        Oui enfin quoi qu'il en soit, le coût d'un ouvrage revient assurément moins cher par ce mode d'accès que lorsque chaque personne décide d'acheter son exemplaire, qui va dormir tristement au fond du rayonnage d'une étagère personnelle. Et même en regardant la masse de livres achetés chaque année, c'est à mon avis incomparable.

    • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Je souhaite même de toutes mes forces que l'Europe résiste le plus longtemps possible à l'invasion de l'édition électronique.

      Que tu ais envie de garder le papier, grand bien à toi, je ne souhaites pas que ça disparaître (je m'en fou complet en fait). Mais je ne vois pas pourquoi tu souhaites de toutes tes force imposer ton choix aux autres. Les deux peuvent très bien cohabiter (si il y a un réel besoin de l'un ou l'autre), pas la peine de souhaiter que les autres n'aient pas ce qu'il souhaitent.

      • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Mais je ne vois pas pourquoi tu souhaites de toutes tes force imposer ton choix aux autres.

        Il craint plutôt de voir le livre papier et les bibliothèques disparaitre au profit de livres électroniques dopés aux DRMs et au "il faut tout racheter".

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Oh, sur ce point-là, je ne pense pas qu'il y ait trop de souci à se faire, les DRM pour les livres numériques feront long feu, comme pour la musique : le livre numérique ne décollera pas tant qu'il restera des verrous.

          Certains éditeurs en sont conscient et on déjà décidé de ne pas utiliser de verrous. D'autres non, et ils y viendront tardivement, par la contrainte du marché, après y avoir perdu des plumes et constaté que leurs concurrents marchent mieux qu'eux, c'est tout…

    • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Je souhaite même de toutes mes forces que l'Europe résiste le plus longtemps possible à l'invasion de l'édition électronique.

      Outre les avantages et inconvénients physiques et techniques des liseuses électroniques (masse, possibilité d'adapter la taille d'écriture, difficulté à feuilleter…), il y a un avantage qui t'intéressera peut-être, toutefois : en se libérant du support physique et en annulant presque le coût marginal de production, le livre numérique permet de se libérer des contraintes de distribution. En particulier, il ne peut pas exister de pénurie d'un ouvrage.

      Avec le papier, si un éditeur cesse d'effectuer des tirages d'un ouvrage, il devient introuvable, ce qui constitue une perte sèche pour la culture. S'il ferme boutique en revanche, l'auteur peut aller se faire éditer ailleurs. Avec la dématérialisation, rien de tel : un éditeur n'a aucun intérêt à cesser de distribuer un livre puisque les exemplaires produits ne coûtent rien. Même s'il décide de le faire, les lecteurs ne sont plus soumis à ses diktats et peuvent continuer à le distribuer hors marché : c'est illégal, mais moral, donc tout le monde s'en moque et je doute qu'un éditeur puisse se permettre d'aller se plaindre qu'on distribue sans lui un ouvrage orphelin.

      • [^] # Re: Je suis un sale profiteur rétrograde

        Posté par  . Évalué à 2.

        J'ai récemment vu un ebook en rupture de stock, un acheteur potentiel assez énervé a alors envoyé à l'auteur une liste de torrent pour qu'il puisse récupérer son livre.

  • # Quel rapport avec les allemands ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Depuis la création du BSA dans tous les pays, nous savons que les enquêtes/études/etc... sur le nombres de logiciels, vidéo, musiques, livres, etc... sont du flans. Sacem, groupe d'éditeurs ou de distributeurs ont emboités le pas derrière. Bref rien de neuf sous le soleil.

    De plus celles-ci n'ont aucun rapport avec un manque à gagner ou pertes, pour les vendeurs et/ou producteurs dans le logiciel, vidéos, musiques, etc... sachant qu'une copie ≠ des ventes.

    Perso. cette phrase me fait tiquer :
    > chez nous, les industriels attendent de trop que les dirigeants de leur pays les aident à gérer leur business.

    Car ce qui s'est plutôt passé en france et ailleurs en europe, c'est :
    - peur et non connaissance de la vente dématérialisées,
    - peur de l'investissement sur une plateforme et surtout obligation soit de lier de nouveaux partenariats, soit de rediscuter leurs contrats et exclusivités,
    - peur de ne plus avoir la main sur la chaine logistique et financière.

    Il suffit simplement d'écouter les commentaires des principaux intervenants français de l'époque (pascal nègre et consorts) lors de la créations des principales plateformes de vente apple, aol et microsoft.
    > - On attends de voir si ils arrivent à tourner et si l'investissement vaut le coup,
    > - On prépare en premier nos propres drm,
    > - On attends qu'ils se cassent la gueule,
    > - On y travaille mais le public n'est pas encore pret,
    > - Etc...

    Bon maintenant il ne reste plus qu'apple sur cette liste mais de nouveaux ont fait leur apparitions comme tu le dis dans ton article dans d'autres domaines.

    • [^] # Re: Quel rapport avec les allemands ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Aucun rapport avec les allemands, sinon que ce sont les éditeurs allemands qui font le coup aujourd'hui. Demain ça sera sans doute les français, si ce n'est déjà fait.

      Je suis d'accord avec tout ce que tu dis, à propos des peurs, des commentaires des patrons et des études qui sont du flan, parce que bourrées d'amalgames. Mais ça a eu lieu aux USA aussi. Or la France n'a pas suivi exactement le même chemin pour la musique que les USA. Pour le livre, les éditeurs français comme allemands continuent à se tâter, demander à l'État, etc… tandis que leurs équivalents américains sont partis, eux.

      Je ne connais pas assez bien les différences entre les USA et les pays UE dont la France pour savoir exactement si la phrase qui te fait tiquer est juste ou pas. Mais le fait est qu'Apple est parti des USA alors que en France on n'est pas plus idiots qu'eux, et que les américains n'ont pas eu droit à une imposition aussi zélée de la riposte graduée que chez nous. J'enchaîne trop vite en déclarant que nos industriels sont plus passéistes que les américains et nos politiciens plus paternalistes avec leurs industries. Bon, c'est plausible, l'amalgame est tentant.

      • [^] # Re: Quel rapport avec les allemands ?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Or la France n'a pas suivi exactement le même chemin pour la musique que les USA. Pour le livre, les éditeurs français comme allemands continuent à se tâter, demander à l'État, etc… tandis que leurs équivalents américains sont partis, eux.

        Tout simplement parce que la chaine édition/production/distribution est différente.
        Lorsque Universal ou EMI produit un disque c'est la fnac qui va le vendre (je ne compte pas les dix boutiques indépendantes qui survivaient fin 90 en france) ce n'est ni le producteur, ni l'éditeur. Si un éditeur en france, je prends Hachette, par exemple, décidait de monter un magasin en ligne, tout le monde lui tomberait dessus pour dire qu'il court-circuite la distribution et va plomber les libraires et les supermarchés. Ne pas oublier pourquoi nous avons eut en france et en allemagne la mise en place du prix unique.

        Amazon par exemple s'est fait attaquer à l'époque aux usa mais aussi en france et en allemagne de plus ils ont passé plusieurs années dans le rouge (note aussi qu'à l'époque il ne vendait que du livre). Barnes & Noble ce fut différent déja ce sont des distributeurs, ils ont appris des déboires d'Amazon, et si on voudrait une équivalence en france ce serait France-Loisirs (d'ailleurs de mémoire je crois que ce fut un des premiers à monter son site de vente en ligne).

        • [^] # Re: Quel rapport avec les allemands ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          «Tout le monde lui tomberait dessus». Très bien. Tout le monde est tombé sur Amazon qui devient éditeur aux USA. Mais sans Amazon ils ne vendent à personne. Donc ils se taisent au final. Si Hachette vend ses propres tablettes ou met son magasin d'ebook en ligne, «tout le monde va lui tomber dessus». Mais entre voir son marché se réduire à peau de chagrin et ses auteurs partir chez Amazon, et rebondir sur le nouveau, que vaut-il mieux faire ?

          • [^] # Re: Quel rapport avec les allemands ?

            Posté par  . Évalué à 3.

            Tout le monde est tombé sur Amazon qui devient éditeur aux USA. Mais sans Amazon ils ne vendent à personne.
            Pas si vite, Amazon est devenu éditeur bien après. Au début, il était seulement distributeur. Pour la comparaison en france, c'est un peu comme si une fois que les supermarchés français aient eu le droit de vendre des biens culturels (dvd, livres, etc...) ils seraient devenus éditeurs et producteurs*.

            Pour Hachette tu as parfaitement raison tous le monde lui tomberait dessus mais surtout il se concurrencerait lui-même. Un exemple actuel, regarde Hachette c'est (via wikipedia) un CA de 2 milliard d'euros, 1er éditeur en france et 9ieme au monde ce n'est pas rien. On est au XXI siècle, regarde l'offre via leurs boutiques internet (quant elles existent).

            Si, si, tapez hachette ou hachette livre dans google. Que vois tu ? Bah rien, il propose à peine le minimum syndical et surtout des trucs invendables que l'on ne trouverait même pas dans leurs point relais.

            *Ne pas oublier qu'aux usa, le libraire traditionnel n'existe pas, c'est en premiers les grosses chaines qui tiennent le haut du pavé.

            **Qu'en a chez nous la segmentation a été faites de manière à bloquer toute prise de position lire Les cahiers du journalisme

            • [^] # Re: Quel rapport avec les allemands ?

              Posté par  . Évalué à 3.

              Ah et j'oubliais. En france on a eut notre Amazon à l'époque, ce fut alapage (distributeur) mais avec un catalogue restreint il n'a jamais inquiété qui que ce soit.
              Il y a eut aussi la boutique online france d'O'Reilly (éditeur, producteur et distributeur) avant qu'il ferme.

              Et dans une moindre mesure, on pourrait aussi parler de l'auto-édition/distribution avec des sites comme lulu.com bien que je trouve ça plutôt anecdotique.

  • # Episode de South Park sur le piratage

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Cela fait penser à l'épisode South Park quand Kyle et Stan voulait monter un groupe mais on préféré faire grève pour protester contre le piratage qui leur aurait fait perdre de l'argent s'ils avaient commencé à jouer. Pendant ce temps là Cartman se faisait des couilles en or en jouant du rock chrétien alors qu'il n'en a rien à foutre de la religion.

    L'association LinuxFr ne saurait être tenue responsable des propos légalement repréhensibles ou faisant allusion à l'évêque de Rome, au chef de l'Église catholique romaine ou au chef temporel de l'État du Vatican et se trouvant dans ce commentaire

    • [^] # Re: Episode de South Park sur le piratage

      Posté par  . Évalué à 2.

      C'est tout à fait ça ! Pour les gens qui comme moi connaissent mal South Park, comment on retrouve le passage ?

    • [^] # Re: Episode de South Park sur le piratage

      Posté par  . Évalué à 4.

      Cartman: Okay, Token, give me a sweet bass line.
      Token: I don't know how to play the bass.
      Cartman: Token, how many times do we have to go through this? You're black. You can play bass.
      Token: I'm getting sick of your stereotypes.
      Cartman: Get as sick as you want, just give me a goddamn bass line!
      Token: [Plays the bass expertly] Oh, goddammit.

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