Journal Enchanté, enchanté, enchanté

10
9
oct.
2018

Je suis enchanté de l'humanité.

Il semble que certains arrivent à rester cohérents.

Là j'écoutais les infox à la radio et j'entends que Google aurait renoncé sous la pression de ses employés à se positionner sur un contrat d'intelligence artificielle avec le pentagone. Conferer ce lien par exemple

Ainsi donc certains se montrent moralement cohérents jusque dans le domaine professionnel. Généralement on observe une très éthique forte chez tous les humains quand il s'agit de parler des autres. En particulier des politiques. Mais nécessité faisant loi, un fondement de l'éthique professionnel et personnel paraît être « si ça me profite, c'est moral ».
Suite à cette nouvelle je me demande : peut-être existe-t-il encore de nombreux groupes d'individus dont les critères philosophiques effectifs ne se résument pas à « si je désire, si c'est possible, ou si ça me profite… je peux ».

Jolie goutte d'eau en tout cas.

  • # De la subjectivité de l'éthique

    Posté par  . Évalué à 7.

    Certaines études tendent à prouver que les questions éthiques sont subjectives.

    J'ai en mémoire une étude qui faisait lire à des étudiants le code de conduite de l'université et donnait ensuite la possibilité à une partie des étudiants de tricher. Très sommairement, les étudiants ayant triché mémorisaient moins bien le texte et les notions abordées dans le code de conduite.

    Une autre étude dont j'ai oublié les conditions tendait à prouver que pour écrire sur une expérience passée qui ne mettait pas en valeur l'auteur, la 3ème personne était beaucoup plus utilisée que lorsqu'il fallait écrire sur une expérience passée neutre ou mettant en valeur l'auteur.

    Ces études me font croire que la mémorisation de nos "méfaits" est plus compliquée que la mémorisation de nos bonnes actions. Même lorsque nous nous en souvenons, nous avons tendance à nous détacher, nous désapproprier ces expériences qui ne nous mettent pas en valeur.

    PS : merci pour le partage de la goutte d'eau (référence au colibri j'imagine)

    • [^] # Re: De la subjectivité de l'éthique

      Posté par  . Évalué à 8.

      Dans le cas cité de l’éthique pro, ce n’est pas seulement une question d’éthique perso mais aussi de conflit de loyauté entre deux groupe. Le cas des lanceurs d’alertes en est l’illustration, ceux qui dénoncent des comportements qu’ils jugent non éthiques de leur employeur risquent de se voir renvoyer le devoir de loyauté qu’ils ont envers leur employeur, y compris par la loi. Exemple avec Sodexo dont l’éthique interne inclue la Loyauté : https://www.sodexo.com/fr/home/group/fundamentals/our-ethical-principals.html

      • [^] # Re: De la subjectivité de l'éthique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        D'ailleurs, ce devoir concerne aussi les services publiques, et encore davantage les militaires.

        • [^] # Re: De la subjectivité de l'éthique

          Posté par  . Évalué à 8.

          Sauf que ça reste quand même assez limité, étant donné l'obligation de dénonciation des crimes et délits à laquelle sont soumis tous les fonctionnaires (article 40 du code de procédure pénale). La dénonciation passe directement par le procureur, en théorie. En pratique, l'administration fait tout pour faire croire qu'il existe une voie hiérarchique à respecter, pour de bonnes et de mauvaises raisons.

      • [^] # Re: De la subjectivité de l'éthique

        Posté par  . Évalué à 4.

        Le point que tu soulèves est aussi intéressant que compliqué. Leur définition de la loyauté c'est :

        C’est la confiance partagée entre Sodexo et ses clients, ses collaborateurs et ses actionnaires qui garantit des rapports loyaux entre eux. La confiance est un élément fondamental du fonctionnement de notre organisation.

        Dans le cas des lanceurs d'alerte, la loyauté de l'entreprise vis-à-vis du client n'a pas été respecté. Il y a très certainement des contre-exemples mais je pense au Mediator qui mettait en danger la santé des consommateurs/clients. Même scénario dans le cas des émissions de CO2 des véhicules Volkswagen, la confiance des clients (voire des actionnaires) peut être rompue ou tout au moins grandement affaiblie.

        Je pense que ce qui est le plus important, c'est ce que tu as écrit :

        ceux qui dénoncent des comportements qu’ils jugent non éthiques

        Le jugement est subjectif.

        • [^] # Re: De la subjectivité de l'éthique

          Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 10 octobre 2018 à 10:51.

          D’abord, ton exemple ne tend pas spécialement à montrer qu’il est subjectif, il tend à montrer qu’il est manipulable, ce qui est différent - si tu places un individu dans un état d’esprit ou il est encouragé à tricher, tu ne le place pas dans un état d’esprit propice à réfléchir au bien commun. Or comme l’éthique n’existe pas, ou plutôt n’a pas d’impact sur autrui, sans notion de groupe (le cas ou on est amené à juger son propre comportement est dégénéré) il est peu opportun de se placer dans un état d’esprit de triche si on doit réfléchir au bien et au mal.

          Pour transcrire ce sens de la justice dans le droit par exemple, il est nécessaire de l’objectiver. Nos conceptions de l’éthiques évoluent, certains parlent même de « progrès » dans l’éthique ou de la morale en tant que discipline, mais je te suivrai pas si tu dis que si c’est évolutif c’est forcément subjectif. Parce que ce qu’on considère comme éthique est la conséquence de réflexions philosophique, qui peuvent s’opposer, certes, mais qui globalement s’enrichir et qui sont bel et bien un processus d’objectivisation et de recherche d’invariants.

  • # Mouaip

    Posté par  . Évalué à 5.

    ce contrat relativement peu rémunérateur pour Google porte sur l'intégration de l'intelligence artificielle dans les drones afin de les aider à différencier les humains des autres éléments.

    Les militaires vont pas cesser d'utiliser des drones pour autant (bah oui, quand tu peux faire le meme boulot sans risque ta vie, t'hesite pas), mais ils vont utiliser des drones qui savent pas différencier les humains du reste.

    Je me demande s'il n'aurait pas été plus éthique de mener à bien ce projet. Comme dit plus haut, l'éthique, c'est subjectif.

  • # Philosophie de comptoir

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je passe sur le fait que l'article se plante de trois zéros ("Estimé par les médias à 10 millions de dollars"), dans les faits, c'est 10 milliards.

    Certains domaines ou métiers ont une vraie réflexion sur ces questions. En ce qui nous concerne, on peut se référer à la charte d'éthique de l'ingénieur pour servir de base à la discussion.

    Dans le cadre du programme Maven, qui consiste à utiliser l'I.A. pour classifier des images, le point de vue des pétitionnaires est que ces recherches sont les préliminaires à la mise en place d'armes "avancées", façon Terminator, capable de prendre une "décision autonome" pour par exemple abattre Sarah Connor (encore faut-il trouver la bonne Sarah Connor).

    Aujourd'hui, les solutions existantes dans les théâtres d'opération consistent à envoyer deux hélicos avec des commandos ou à raser les bâtiments dans lequel on pense que se trouve la cible.

    La vraie question d'éthique dans le développement de l'I.A., comme pour toute technologie, c'est l'utilisation qui en est faite. Le T800 de Terminator II est le même que celui de Terminator I, il a juste des directives différentes.

    De toute façon, les chinois avancent de leur coté, et les américains en feront autant, avec ou sans Google.

    C'est pas tout ça mais je dois trouver un code promo pour acheter des chaussures …

  • # Naif

    Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 10 octobre 2018 à 22:24.

    Ou alors ils ont simplement eu peur que les gens leur collent une image du futur Skynet.

    Mauvais pour leur image donc mauvais leur business de la pub et de société high tech. Car soyons sérieux, quelle entreprise cracherait sur 10 milliards de dollars à moins de se trouver en danger ?

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