• # Erreur 500

    Posté par  . Évalué à 1.

    Le site s'est fait slashdotté ou c'est juste moi ?

  • # Droit moral ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 11 octobre 2022 à 11:18.

    David Revoy (je crois qu'il nous lit ici en plus ?) écrit ceci :

    If I would have wanted my story and words to not be changed: I would have selected the ND/non-derivative option on the Creative Commons license and I didn't.

    Mais il mentionne également ceci :

    So, it's not what I consider infringing to my moral as an author

    Si j'ai bien compris cette fiche technique en Comic Sans MS non datée du ministère de la culture, David fait ici allusion au droit moral de l'auteur, celui qui est inaliénable et lui permet de s'opposer à une modification de son œuvre (ou à en faire retirer son nom ?) même si celle-ci est en Creative Commons ? Je ne doute pas que Revoy connaît ses prérogatives en matière de propriété intellectuelle, mais je voudrais m'assurer que la phrase "si je ne voulais pas de changements, j'aurais mis une licence plus restrictive" connaît bien une exception.

    (et oui Zenitram, si le droit moral me permet d'empêcher l'usage d'un truc que j'ai mis en CC BY-SA dans un message politique de l'autre bord, je ne vais pas me gêner)

    • [^] # Re: Droit moral ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Cela fait partie des points qui me gênent dans l'intersection droit d'auteur français/creative commons.

      Si j'ai bien compris, en France, impossible de renoncer au droit moral donc quelque que soit la licence (qui est un contrat), ça reste inféodé à ce droit et oui, il est donc toujours possible de se prévaloir de son droit moral pour faire interdire un usage de l'œuvre.

      Autant ça ne me gêne pas trop dans un contrat classique parce que justement l'atteinte au droit moral va souvent de pair avec une distorsion de l'application du contrat, autant je suis mal à l'aise sur les CC permettant le travail dérivé. Parce qu'on s'est engagé moralement à permettre à tout le monde de faire du travail dérivé, en prenant le risque que oui, parfois, ce travail dérivé ne nous plaise pas, voir pas du tout. Remettre le droit moral dans l'affaire, c'est proposer un contrat faux : "je te laisse en faire tout ce que tu veux, mais si ça ne me plaît pas, je me réserve le droit de l'interdire". C'est peut-être fondé en droit, mais je trouve ça malsain.

      Maintenant, je vois pas mal de libristes qui ont justement du mal à donner toutes les libertés à leurs destinataires. Je conçois que ça fasse mal au cœur que le travail qu'on a fait soit réutilisé par des gens ayant des conceptions diamétralement opposé sur le monde, mais si c'est trop pénible, il vaut mieux éviter de parler de liberté, ou au moins mieux baliser dans quelles limites une certaine liberté est possible. Rien n'oblige à faire du libre. Ce n'est pas grave (même si le libre est vachement bien) !

      Pour reprendre l'exemple avec David Revoy : il a dans sa BD fait le choix de montrer une thématique queer et sa BD est reprise dans un contexte queerphobe (l'éditeur doit juger qu'en Bulgarie ce genre de chose sera scandaleux et doit donc être enlevé de l'œuvre). Le droit lui offre la possibilité d'agir pour refuser cela : certains jugeraient que mieux vaut une BD non publiée qu'une BD qui censure un baiser entre femmes. Là où j'admire la position de David c'est que même si ce changement lui fait mal au cœur (ça semble en tout cas assez évident à le lire), il ne place pas son "droit" ici, mais justement dans le fait qu'il a pris un engagement en plaçant ses œuvres en CC, en permettant la dérivation, et donc qu'il n'a pas à empêcher cela puisque la licence est, par ailleurs, respectée. Pour moi, il prouve qu'il est un vrai libriste, qu'il a vraiment donné les libertés à ses utilisateurs… même celle de faire de la mouise.

      Et cela me parait en plus assez pertinent. Cela veut dire que sa BD va être diffusée dans un pays qui semble donc encore assez fermé à certaines idées ; donc qu'il y a une petite chance que les gens qui l'auront découvert via la BD papier viennent un jour sur son site et puissent voir autre chose. Est-ce que cela contribuera à donner une image positive des lesbiennes dans l'esprit de certains ? On peut l'espérer. C'est en tout cas mieux que pas de diffusion du tout du message.

      Il me semble que quand on met son travail sous licence libre, une des choses importantes à faire est d'imaginer que le groupe humain qu'on déteste le plus au monde reprenne notre travail et s'en serve comme pierre angulaire de son œuvre (ce qui peut demander un sacré effort d'imagination suivant l'œuvre et les actions du groupe). Si malgré ça, on est prêt à leur donner cette liberté, à prendre ce risque, alors la licence libre est une bonne idée. Sinon, il vaut mieux éviter.

      • [^] # Re: Droit moral ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        « Pour reprendre l'exemple avec David Revoy : il a dans sa BD fait le choix de montrer une thématique queer et sa BD est reprise dans un contexte queerphobe (l'éditeur doit juger qu'en Bulgarie ce genre de chose sera scandaleux et doit donc être enlevé de l'œuvre). »

        Est-on certain qu'il s'agisse d'un contexte queerphobe ? Autrement dit, n'ayant pas lu la BD je ne sais juger à quel public elle s'adresse. Mais si par hasard, il s'agit d'un public enfantin, ôter de la sexualisation débordante ne me paraît pas du tout choquant. Dans les Schtroumpfs, Asterix et autres classiques de la BD jeunesse, ou même chez les auteurs classiques il n'était pas nécessaire de recourir à de la sexualité explicite. On pourrait certainement discuter pudibonderie contre ouverture d'esprit en se balançant des Christine Boutin contre des Gabriel Matzneff en guise d'invective. Mais ne pourrait-on simplement envisager que la modification soit plutôt liée à la cible envisagée par l'éditeur : cette BD ne pourrait-elle pas s'adresse plutôt à l'enfance qu'aux adultes. Hypothèse farfelue ?

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: Droit moral ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Non, il ne s'agit pas de sexualité débordante. C'est au même stade que la Schtroumpfette qui fait un bisou à un Schtroumpf. Cela reste une BD accessible aux enfants. C'est tout simplement que l'auteur pose là que deux filles peuvent avoir ce genre de relation. Je crois que Falbala a une sexualité plus démonstrative que ces deux filles :P

          Si tu veux juger par toi-même, l'extrait en question est ici.

          Ce n'est pas une question de cible concernant l'âge, mais bien de cible culturelle, dans un pays où ce genre de chose ne s'envisage pas sans drame. L'éditeur l'explique d'ailleurs assez bien par la suite dans les commentaires. Et je précise, si ce n'était pas clair, que je n'accuse pas l'éditeur lui-même d'être queerphobe (ça je n'en sais rien mais je pense que s'il l'était, il n'aurait probablement pas travaillé sur l'œuvre de Pepper&Carrot). Par contre, il est dans un environnement qui n'est pas sécurisant pour le monde queer et les modifications qu'il a faite prennent cela en compte, ce qui conduit de facto à occulter cette dimension de l'œuvre.

          Mais c'est un choix fait en conscience et permis par la licence, quoi qu'on pense du baiser, de son effacement et du contexte.

          • [^] # Re: Droit moral ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Aurai-je manqué l’épisode du bisous (autre que sur le nez ou la joue) de la Schtroumpfette ? À moins qu’il ne s’agisse des fameux albums posthume de Peyo ? Ça c’est vraiment une drôle de éditoriale.

            « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Mise à jour dans l'article

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 12 octobre 2022 à 15:04.

        L'article a été mis à jour avec des compléments culturels par l'équipe bulgare, l'auteur lui-même est rassuré. Je vous laisse re-cliquer sur le lien pour les détails.

        La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

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