Sommaire
- Un accès difficile aux études
- Pourquoi des associations de femmes de sciences ?
- Le féminisme, définition et très brève histoire pour la France
- Poursuivre la lecture
Salut les gens et les autres,
Ces quelques notes de clavier.
Un accès difficile aux études
Quand j’ai commencé à utiliser des biographies de femmes pour mes modèles, j’ai été frappée de deux choses, une que je savais, la difficulté d’accès à des études, des postes ou la reconnaissance de leur travail tout simplement. Marie Curie en est un cas absolument emblématique, forcée de s’expatrier pour poursuivre ses études, et qui n’aurait pas eu son premier prix Nobel (ni, selon toute probabilité, le second) sans une fuite et une intervention de son mari, co-titulaire du prix. Elle est loin d’être la seule.
Dans la liste des éléments qui empêchaient les femmes d’embrasser certaines professions (pas que scientifiques) il y avait le fait qu’elles ne disposaient pas de droits civiques, Madeleine Pelletier, première femme psychiatre française, par exemple. Quand elle veut s’inscrire au concours de l’internat pour devenir psychiatre, cela lui est refusé car elle n’a aucun droit politique. Elle se bagarrera pour que ce règlement inique soit modifié. Ce qui sera fait en 1904. Féministe, elle militera notamment pour le vote des femmes. Ce qu’elle ne verra pas, elle meurt en 1939 à 65 ans. Le droit de vote des femmes françaises ne verra le jour qu’en 1944.
D’une manière générale, l’accès des femmes aux études supérieures a été un long chemin. Les Russes ont été les premières à franchir les portes de l’enseignement supérieur, en 1835. Une ouverture qui sera provisoire, en 1863, le gouvernement leur en interdit l’accès car les étudiantes avaient participé à des mouvements politiques1.
En France, la première à avoir pu suivre des études supérieures est Mary Putnam, en 1868 pour suivre des études de médecine à Paris. Ce qui n’a pas été sans mal, sa demande d’inscription a été une première fois refusée, on relèvera l’argument curieux de Jules Bréhier, professeur de clinique médicale :
la femme, étant mineure par le fait du mariage, échappe donc à toute responsabilité personnelle et que par conséquent l’adoption de Mlle Putnam pourrait entraîner de graves complications.
Un argument que d’autres femmes, pas uniquement scientifiques et pas uniquement en France se sont pris dans les gencives dans des circonstances similaires. Pour en revenir à Mary Putnam, il faudra que le doyen, Wurtz, seul à avoir approuvé sa candidature, passe par le ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy et que la princesse Eugénie intervienne pour qu’elle soit admise. Les Belges, quant à elles, attendront 1880 pour avoir le droit d’être admises à l’université.
De façon plus contemporaine, il n’est pas inutile de rappeler encore et toujours l’interdiction faites aux Afghanes de poursuivre des études notamment ou encore celle de l’accès à certaines filières pour les femmes iraniennes. Il ne s’agit que des interdictions officielles. L’interdiction de l’IVG aux États-unis, par exemple, pourrait avoir des conséquences économiques importantes et, par contrecoup, sur l’accès aux études supérieures des Afro-américaines.
Pourquoi des associations de femmes de sciences ?
La seconde chose que j’ai découverte avec ces biographies, et qui m’a frappée, c’est ce que je qualifierais, pas très bien d’ailleurs, de « sorte de tropisme des femmes de science pour les associations de femmes scientifiques ». Mais pourquoi diable en créent-elles, les rejoignent-elles ? Et pourquoi des prix réservés aux femmes ?
Attention, je ne dis pas que toutes les femmes de science vont dans ces associations, évidemment, ce serait idiot. Pas plus que toutes les femmes sont bienveillantes entre elles, etc. Elles sont comme les hommes.
Qu’est-ce qui a pu pousser des femmes à créer ces associations, à y adhérer ? Il n’y a pas une réponse unique mais des réponses qui se chevauchent plus ou moins :
- la promotion et la valorisation des carrières scientifiques et techniques auprès des jeunes filles et des jeunes femmes ainsi que dans les carrières scientifiques et techniques,
- proposer un lieu de rencontre pour les femmes de science,
- agir pour la parité,
- sensibiliser les milieux scientifiques et éducatifs à la question de l’égalité femme/homme,
- créer des prix réservés aux femmes scientifiques.
Pourquoi c’est important ? On le voit en informatique l’absence de parité, voire, en plus général, de diversité pose des problèmes, notamment au niveau des algorithmes qui peuvent être considérés de fait comme « racistes » ou « sexistes » (au vu des résultats, s’entend). C’est crucial en informatique, qui est une science au service des autres et de la société, mais c’est important aussi dans tous les autres domaines de la science. Promouvoir les sciences auprès des jeunes filles et des jeunes femmes, par des animations, des rencontres, en présentant des femmes scientifiques est une façon de les aider à se dire « ah ! Pourquoi pas moi ».
Pourquoi c’est important ? Parce que les sciences n’échappent pas au sexisme ni aux phénomènes de harcèlement en tous genres : tentatives d’intimidation, chantage, harcèlement sexuel, lequel est un « un problème que subissent quotidiennement les femmes » dans l’astrophysique. Les associations en sensibilisant les institutions (traitement préventif) et en permettant aux femmes de se rencontrer (traitement curatif) ont un rôle important. Et bien sûr éviter que les travaux scientifiques des femmes ne leur soient confisqués comme cela a été le cas pour Marthe Gautier ou pour Rosalind Franklin.
Pourquoi des prix pour les femmes scientifiques sont importants ? Si vous pensez que c’est dévalorisant pour les femmes, c’est que vous avez sans doute un biais (espérons-le, involontaire) du type « pour femme = inférieur ». On le voit bien, les prix scientifiques sont majoritairement décernés à des hommes et ont majoritairement un jury très masculin dont il n’est pas totalement improbable qu’ils soient partiellement sexistes, volontairement ou involontairement. Rappelez-vous : Grace Hopper (1906 - 1992), conceptrice du premier compilateur et du langage Cobol en 1959 n’a pas eu de prix Turing qui existe pourtant depuis 1966 (accordé d’ailleurs à un ingénieur qui n’a fait que construire des compilateurs2). La première femme (sur trois à ce jour) a été Frances Allen, en 2006 à un moment où se profilait sa maladie d’Alzheimer.
Dans ces conditions, il est difficile de donner de la visibilité aux femmes. Les prix spécifiques, dont la qualité n’a pas à rougir face aux autres, ont cette optique. Ça marche, notamment, dans le domaine musical ou le prix « La maestra » qui récompense une cheffe d’orchestre a permis de mettre en lumière de formidables baguettes féminines. Idéalement cela ne devrait pas exister. Mais voilà.
Quelques associations : Femmes et sciences (France), Femmes et mathématiques (France), Duchess France (France), Association for Women in Mathematics (USA).
Le féminisme, définition et très brève histoire pour la France
Il se trouve que j’ai lu, à plus d’une reprise, quelques âneries sur le féminisme. Une définition (enfin des) et une histoire pour bien comprendre ce que c’est, et pourquoi c’est important. Mais, d’entrée de jeu, il n’y a pas un féminisme, mais des féminismes et il y a eu des actions et des formes d’actions différentes selon les périodes, et selon les lieux.
La définition la plus générale, le féminisme est :
« un ensemble de mouvements et d’idées philosophiques qui partagent un but commun : définir, promouvoir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. ».
Oxfam France propose également comme définition :
« un mouvement pour l’égalité des droits juridiques, politiques, sociaux et économiques entre les femmes et les hommes »
et
« mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société ». Il a pour objectif de promouvoir le mieux vivre-ensemble, à travers l’égalité entre les femmes et les hommes.
Toujours est-il que le féminisme n’a pas pour objectif d’organiser une lutte des femmes contre les hommes comme j’ai pu le lire. Mais, évidemment, parfois quand des personnes réclament leur part du pouvoir à celles qui le détiennent et s’y accrochent, eh bien, ça ne leur fait pas plaisir. Et ces dernières peuvent se sentir menacées, même si ça n’est pas le cas.
Le mot « féministe » apparaît pour la première fois sur la plume d’Alexandre Dumas fils, en 1872, et ce n’est pas un compliment (on s’en serait douté). Mais la toute première féministe est bien antérieure, c’est Olympe de Gouges en 1791. Elle publie une version féminisée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 dans la revue Droits des femmes. C’est Hubertine Auclert, journaliste, écrivaine et militante féministe qui popularisera le terme. Elle militera notamment pour la révision du Code Napoléon dans lequel la femme est considérée comme une incapable : à savoir incapacité de contracter, de travailler sans le consentement de son époux, ne possédant pas de droits civiques, etc., etc. Elle réclamera même la féminisation de certains mots :
La conquête des droits civils (droit de vote) sera longue et commencera au vingtième siècle. 1922, premier vote du Sénat contre le droit de vote des femmes (des femmes qui avaient tenu à bout de bras l’économie du pays pendant la première guerre mondiale, mais passons). Il y aura quand même des femmes ministres sous Léon Blum (la logique masculine est étrange). 21 avril 1944, enfin le général De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes (la France n’est pas la dernière, mais la patrie des Droits de l’Homme n’a pas trop de quoi se vanter).
La conquête du contrôle de la reproduction prendra aussi du temps : 1920, 1923, deux lois pénalisent l’avortement (il fallait bien repeupler le pays). Il est interdit de diffuser des informations sur le technique de contrôle des naissances (oui ça va jusque-là). Cette cause, qui émerge dans les années 1950 et est portée par La Maternité heureuse qui deviendra Le Mouvement français pour le contrôle familial, aboutira en 1967 à une loi autorisant la contraception. En 1975, l’avortement est dépénalisé, ultérieurement, il sera remboursé. La répartie de Simone Veil face au Front National restera dans les mémoires :
« Vous ne me faites pas peur. Pas peur du tout ! J’ai survécu à bien pire que vous ! Vous n’êtes que des SS au petit pied. »
La conquête de la parité avec, en 2000, la loi relative à l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. Une loi qui a permis de faire émerger des femmes dans l’espace politique et, on peut voir qu’elles ne sont ni meilleures ni pires que les hommes.
Sans les luttes féministes, rien de tout cela n’aurait pu être obtenu. Et ces victoires sont fragiles : le droit à la prise en charge médicale de l’avortement par exemple est menacé aux USA, et quasiment interdit en Pologne, répression de la contestation en Iran, etc. Le retour en force des extrême-droite est nuisible aux droits humains et les premières personnes à en pâtir seront les femmes.
Poursuivre la lecture
Liste fournie sans ordre particulier.
Hommages et manifestations pour la journée des droits des femmes, bafoués dans le monde
Stupeur et tremblements : comment faire fuir les développeuses expérimentées
Harcèlement : pourquoi certains voient-ils la femme comme un objet sexuel ?
L’Histoire Du Féminisme, Son Origine, Son Évolution
Si vous voulez lire un livre féministe, je vous suggère la lecture du Régiment monstrueux de Terry Pratchett.
Plus ces liens postés par :
Que je remercie pour cela.
# dépêche
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 10.
Ce journal ne mériterait-il pas d'être promu en dépêche?
[^] # Re: dépêche
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 09 mars 2023 à 11:37.
Merci.
Il faudrait une intro, inexistante. Ajouter peut-être une partie sur les femmes dans la « tech » et, évidemment, un paragraphe sur les droits familiaux que j’avais oubliés et, peut-être, classer un peu les liens, peut-être plus de liens in-texte aussi. Vu l’accueil du journal, je vais peut-être tenter.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
# Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 3.
Deux titres, je ne savais lequel choisir.
Ça aussi c’est un peu « vachard »…
Concrètement je pense effectivement que cela est problématique et je rapprocherai cela à de la « discrimination positive ».
Le problème étant que dans « discrimination positive », il y a « discrimination ».
Mais effectivement « Idéalement cela ne devrait pas exister. Mais voilà. » … il faut bien cela, sinon qui le fera ?
Par contre on ne m’enlèvera pas l’idée que dans votre phrase il y a un gros raccourcis !
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 1.
Petites précisions en me relisant un peu plus tard:
A ma première lecture je n’ai pas bien prêté attention au mot « dévalorisant ».
Je pense bien que cela peut être problématique mais en aucun cas que cela peut être dévalorisant.
Autrement écrit : le fait que ces associations et titres existent n’est pas, pour moi, dévalorisant pour les femmes.
Si c'est bien cela qui a voulu être dit : peut-être n’y a-t-il pas de raccourci !
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 0.
Alors que si on fait la même chose pour les hommes mais sans le dire il y a pas le mot discrimination donc ça passe ?
Je comprends vraiment pas la logique. C'est considérer que le prix Turing qui a mis 50 ans à décerner un prix à une femme comme "neutre". Ce qu'il n'est ou en tout cas n'était clairement pas.
Si vraiment il faut voir un problème c'est dans le fait que l'on crée sans état d'âme des prix récompensant dans les faits uniquement les hommes sans y voir de problème. Il n'y a pas que le prix turing (3 femmes sur 75 lauréats, 50 ans pour qu'une femme ne soit primée), mais aussi par exemple la médaille Fields avec 2 femmes sur 64 lauréats (la première en 2014), 78 ans pour qu'une femme l'obtienne. Si ça doit alerter de quelque chose c'est bien de ça.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 2. Dernière modification le 08 mars 2023 à 23:31.
Je ne remets pas en cause qu’il y a forcément un sexisme latent, qu’il faut combattre, dans les faits tu décris dans ton dernier paragraphe.
Ce que je critique, c’est l’existence de ces titres « réservés à ».
La bonne approche est selon moi de citer et mettre en avant les membres de la catégorie de personnes qui ont réussi malgré les obstacles.
Dans le cas qui nous préoccupe ici, citer toutes les femmes qui ont réussi, qui ont découvert, inventer des choses, etc, passées et présentes… même et surtout¹ celles qui n'ont pas eu de prix.
Dire aux petites filles qui pense qu'elles ne peuvent pas faire tel ou tel chose par se qu'elles sont des filles² : si tu peux y arriver. Et si tu échoues au moins tu auras essayé.
Et peut-être aussi en leurs disant que même certain « hommes blancs » ont
¹: en prenant exemple sur le chapitre « besoins de rôle modèles » dans la vidéo de « la boite à curiosité » (citée plus bas).
² : exemple tiré d’un témoignage en commentaire de cette même vidéo.
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 1.
Tu parles du prix Turing ?
Par exemple en créant un prix pour ça ? C'est l'objet d'un prix à la fois de récompenser quelqu'un de méritant et de donner une publicité cette contribution et son ou ses lauréats.
Citer des cas plus ou moins vieux c'est bien et c'est fait, mais d'une part ça a bien moins de portée que la remise d'un prix et ça ne change pas grand chose pour les personnes qui apportent actuellement des contributions de valeurs.
T'a pas fini ta phrase, mais bon reprocher aux actions féministes de ne pas agir contre toutes les discriminations c'est un peu comme expliquer aux resto du cœur que bon ce serait bien d'aider au mal logement. Beaucoup de mouvements féministes font cette mutation d'élargir leur mouvement au grand dam de JK Rowling par exemple. Ça se voit par les définitions présentées. Tu as même maintenant l'écho-féminisme qui élargi encore le sujet.
Mais est-ce que tu vois comment dès que l'on parle de ces prix fait en réaction au prix existant il y a des réactions comme la tienne alors qu'il n'y a aucune réaction quand on parle du prix Turing qui n'est remis qu'aux hommes ? Et que lorsqu'on cherche à mettre en avant des femmes via un prix, on leur dis que c'est dommage de trop mettre en avant les femmes mais qu'il faudrait s'occuper de toutes les discriminations ? Tu ne vois pas du tout le biais dont parle Ysabeau ?
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 1.
Le prix Turing n’a été remis qu’à des hommes mais n’est pas réservé qu’aux hommes.
Mais oui, le fait qu’aucune femme ne l’ait eu est dû à un biais.
Concernant la phrase non finie, c'est un fait.
Cela est dû à la manière dont j'écris mes textes, très souvent en modifiant / supprimant / reformulant sans cesse les phrases que j’écris. J’ai vraisemblablement voulu la supprimer celle-là, car je savais qu’elle allait être mal comprise. Résultat, je me trouve encore plus dans la merde car visiblement, c’était bien le début qui me posait problème et c’est justement lui qui est resté.
Bref…
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
Il n’y a jamais de bonne approche. Il y a aura toujours, généralement de la part de celleux qui ne font rien, des remarques sur « ce n’est pas la bonne approche, il faudrait que ». En l’espèce, les associations font flèche de tout bois, et elles ont raison.
En l’espèce les prix ça donne de la visibilité et ça oblige les membres des jurys, les structures, etc. à voir la qualité du travail fourni. Il en va de même pour le concours féminin de cheffe d’orchestre : il devient plus difficile d’ignorer les femmes dans ce cadre.
Et ne rien faire en se disant, mais ça va s’améliorer tout seul n’est très clairement pas la bonne attitude. On le voit bien que ça ne s’améliore pas tout seul par miracle.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Eldermê (site web personnel) . Évalué à 3.
Je suis entièrement d'accord.
Il y a plusieurs approches possibles, et parfois, souvent peut-être, elles sont des défauts et ces défauts sont systématiquement critiqués. Peut-être qu'un jour on trouvera la solution miraculeusement géniale et parfaite pour résoudre les inégalités et créer un monde juste et merveilleux, tout ça tout ça. Mais en attendant, des solutions mêmes imparfaites sont souvent meilleures que ne rien faire du tout.
J'ai longtemps critiqué les prix, ou de manière plus générale les groupes, réservés aux femmes : dans un monde idéal il ne devrait pas y avoir besoin de faire une différence entre hommes et femmes. Mais on ne vit pas dans un monde idéal. Je me suis rendu compte que critiquer les prix réservés aux femmes, ça ne fait pas avancer l'égalité non plus. Voire cela consomme du temps et de l'énergie en palabres et débats inutiles sur la "bonne" façon d'avancer, temps et énergie qui pourraient être utilisés de façon bien plus constructive.
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 1.
C’est exact et comme le mentionne Ysabeau: « Il n’y a jamais de bonne approche. »
Sur ce c’était une réflexion (maladroite peut être) de ma part pour dire que je n’aime pas cette façon de faire. Mais si ça fait réellement avancé la chose pourquoi pas.
Sur ce, puisque on est sur le fond d’accord, on va éviter la perte de temps en palabres et débats inutiles :)
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Skilgannon . Évalué à 1.
s/sur le fond d’accord/sur le fond on est d’accord/
[^] # Re: Du problème de la descrimination positive | Je dois avoir un biai
Posté par Colin Pitrat (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 09 mars 2023 à 08:34.
C'est l'éternel problème du "si j'ai un quota pour une minorité ça revient à baisser la barre". Si le critère d'entré/de réussite est parfaitement objectif (par exemple réussite à un concours anonymisé) il reste un problème d'inégalité latente dans la société.
Typiquement pour l'embauche d'ingénieurs en informatique, avec des critères purement objectifs (que ce soit basé sur le CV ou sur des tests) on se retrouvera avec moins de femmes si la société a découragé leur pratique de l'informatique à un certain point dans leur vie.
Et ce biais est au moins en partie entretenu par un problème d'identification: peu d'ingénieurs femmes donc une image biaisée dans la représentation collective qui influe sur les générations suivantes.
Comment corriger ce biais autrement qu'en encourageant plus de femmes ingénieur ? Mais en même temps il faut lutter contre le développement d'une image de "ici pour le quota". Bref, un problème bien plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.
Contrairement au problème de la rémunération à poste équivalent[1] qui lui aurait dû être réglé depuis belle lurette ! Si progresser là dessus est si difficile c'est décourageant pour le reste …
[1] Je parle bien à poste équivalent, parce que sur l'égalité d'accès aux postes on revient au problème précédent.
# vidéo : Pourquoi il y a si peu de femmes en sciences ?
Posté par feth . Évalué à 3.
Vidéo youtube sortie presque en même temps que justement : Pourquoi il y a si peu de femmes en sciences ? - La boîte à curiosités (Marie Treibert)
Et mini correction: «eh bien, ça ne leur fait +pas+ plaisir.»
[^] # Re: vidéo : Pourquoi il y a si peu de femmes en sciences ?
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 09 mars 2023 à 07:36.
Corrigé, merci.
# droits économiques et droits familiaux
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 7.
Merci Ysabeau pour ce journal. Dans la conquête de l'égalité entre les femmes et les hommes, tu as oublié de citer les droits économiques et les droits familiaux, qui sont liés :
- quand ma mère s'est mariée au milieu des années cinquante, elle a perdu des droits comme celui de contracter un emprunt (payé avec son salaire de fonctionnaire) pour acheter une voiture : elle avait besoin de l'autorisation de son mari. J'ai retrouvé dans nos archives, l'accord de la banque mentionnant l'autorisation maritale.
- je ne me souviens pas de la date à partir de laquelle une entreprise n'a plus eu le droit de verser le salaire d'une femme à son mari ou à son père. Mais je crois que c'est dans les années 60 ou 70.
- l'autorité parentale qui a remplacé l'autorité paternelle. Malgré la loi sur l'autorité parentale (loi du 4 juin 1970), la Caisse d'épargne exigeait encore dans les années 70 que mon père fasse une procuration à ma mère pour qu'elle puisse faire une opération pour moi sur mon livret A.
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Tout à fait, désolée. Le pire c’est que j’y avais pensé.
Jusqu’au début des années 1970, les femmes devaient avoir l’accord de leur mari pour travailler et je pense jusque dans les années 1960, elles ne pouvaient pas émettre de chèque. La mère d’une de mes tantes, d’un milieu bourgeois, éduquée et intelligente, s’est trouvée fort dépourvue quand elle est devenue veuve et qu’il a fallu qu’elle en fasse. Elle n’en avait jamais émis de sa vie (c’est fou hein !).
Jusqu’au début des années 1980, le domicile conjugal était forcément celui du mari.
À ma décharge (excuse pourrie) c’était déjà bien assez long et je voulais que cela paraisse pile poil le huit mars (oui j’en ai commencé la rédaction un peu tard).
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 09 mars 2023 à 11:15.
Je crois aussi que légalement, ça fait seulement dix ans que les femmes ont le droit de porter des pantalons. Alors certe l'usage a précédé la loi mais la simple présence d'une telle loi et aussi longtemps fait quand même réfléchir.
https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/les-femmes-ont-bien-le-droit-de-porter-un-pantalon_3298555.html
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par bertrand . Évalué à 2.
Et chez un client il y a quelques années, on m'a transmis une note de service pour me faire savoir que le port de la jupe n'était pas autorisés aux hommes dans l'entreprise !!!
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par tisaac (Mastodon) . Évalué à 3.
Dans d'autres c'est autorisé et a d'ailleurs été utilisé comme moyen de manifestation. Cela s'est produit quelques fois dans des transports publics où les femmes pouvaient porter des jupes jusqu'au genou plus ou moins alors que les hommes devaient porter des pantalons.
En cas de fortes chaleurs, la jupe est clairement plus confortable qu'un pantalon et devant le refus de la hiérarchie d'autoriser le port de bermuda aux hommes, il est arrivé qu'un homme porte une jupe.
Surtout, ne pas tout prendre au sérieux !
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par cg . Évalué à 2.
Le kilt est unisexe, j'ai des collègues hommes et femmes qui en portent de temps en temps (et non, je n'ai pas vérifié la présence de dessous :D).
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par mazarini . Évalué à 2.
Pire que les histoires de domicile. Au milieu des années 80, ma mère a eu besoin de la signature de mon père pour contracter un prêt professionnel au prétexte qu'ils s'étaient mariés en 61. Mon père n'avait aucun lien avec l'activité professionnelle en question.
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Pire peut-être pas. Mais, effectivement, le contrat de mariage a aussi évolué entre-temps. Et si tes parents n’avaient pas pris la précaution de faire un contrat de mariage (ça passe par un notaire), tes parents étaient sous le régime du contrat de mariage par défaut à l’époque de leur mariage (avoir une tante qui a été l’une des premières notaires de France, ça sert 🙂). Donc oui, c’était normal sur le plan législatif et réglementaire. Mais c’est un cadre un peu différent.
Accessoirement, le contrat de mariage peut être changé, devant notaire, à tout moment du mariage. Son choix n’est pas neutre (du contrat, pas du notaire) notamment quand l’un des époux, ou les deux, a une entreprise.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par mazarini . Évalué à 2.
Je ne faisais pas trop la différence entre émettre des chèques et pouvoir faire un prêt. A la limite, je comprends que le conjoint ou la conjointe soit obligé de signer pour le prêt, mais pas que l'un puisse le faire et pas l'autre. Je trouve ca très choquant.
Cela veut dire que ma mère est toujours mineure ?
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Non c'est plus rapport aux biens de la communauté qu'est le mariage et aux périls probablement que le prêt aurait pu lui faire courir. Cela dit, je ne suis pas une spécialiste des contrats de mariage :)
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: droits économiques et droits familiaux
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 2.
Non, c'est plutôt une affaire de contrat de mariage et d'organisation de la solidarité économique entre les époux. C'est pour ça que quand l'un des deux a une activité économique risquée, typiquement un commerce, il est recommandé de se marier sous le régime de la séparation de biens. Ainsi les biens de l'autre sont à l'abri en cas de faillite.
Est-ce que ton père a déjà fait un prêt sans que l'avis de ta mère soit demandé ?
# Concernant les racines du problème
Posté par Maderios . Évalué à 1.
A lire :
Simone de Beauvoir : "Le Deuxième Sexe" (dont le fameux constat, "On ne naît pas femme, on le devient")
Angela Davis : "Femmes, race et classe"
"Née en Alabama en 1944, Angela Davis, militante antiraciste et féministe. Membre des Black Panthers dans les années 1960 et 1970 et du Parti communiste jusqu’à la fin des années 1980, elle enseigne la philosophie, est écrivaine, et militante pour les droits humains et contre la peine de mort. Elle est aujourd’hui professeure émérite à l’université de Californie."
Interview d'Angela Davis (2014)
# ça pourra faire rire, ou pas
Posté par cg . Évalué à 4.
[^] # Re: ça pourra faire rire, ou pas
Posté par Tonton Th (Mastodon) . Évalué à 2.
Commitstrip ils savent faire rire même avec les sujets les plus sérieux, c'est pour ça qu'on les aime :)
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