L’étrange tropisme des femmes de sciences pour les associations de femmes et autres réflexions

27
11
mar.
2023
Science

Le journal, origine de cette dépêche est paru le huit mars. Il a été écrit pour cette journée internationale des droits des femmes et il a fait l’objet d’une demande de dépêche. La dépêche est abondée d’une partie sur les femmes dans la « Tech » et d’un paragraphe sur les droits familiaux et patrimoniaux oubliés dans le journal. Les liens sont classés.

On y décrit le parcours difficile des femmes de science vers les études, on explique la nécessité des associations scientifiques féminines, on évoque leur position dans la « Tech » et tout ceci se termine par une définition et une histoire du féminisme et des avancées en matière d’égalité en France.
Quelques femmes citées dans l'article

Sommaire

Un accès difficile aux études

Quand j’ai commencé à utiliser des biographies de femmes pour mes modèles, j’ai été frappée de deux choses, une que je savais : la difficulté d’accès à des études, des postes ou la reconnaissance de leur travail tout simplement. Marie Curie en est un cas absolument emblématique, forcée de s’expatrier pour poursuivre ses études, et qui n’aurait pas eu son premier prix Nobel (ni, selon toute probabilité, le second) sans une fuite et une intervention de son mari, co-titulaire du prix. Elle est loin d’être la seule.

Dans la liste des éléments qui empêchaient les femmes d’embrasser certaines professions (pas que scientifiques) il y avait le fait qu’elles ne disposaient pas de droits civiques, par exemple, Madeleine Pelletier, première femme psychiatre française. Quand elle veut s’inscrire au concours de l’internat pour devenir psychiatre, cela lui est refusé car elle n’a aucun droit politique. Elle se bagarrera pour que ce règlement inique soit modifié. Ce qui sera fait en 1904. Féministe, elle militera notamment pour le vote des femmes. Ce qu’elle ne verra pas, elle meurt en 1939 à 65 ans. Le droit de vote des femmes françaises ne verra le jour qu’en 1944.

D’une manière générale, l’accès des femmes aux études supérieures a été un long chemin. Les Russes ont été les premières à franchir les portes de l’enseignement supérieur, en 1835. Une ouverture qui sera provisoire, en 1863, le gouvernement leur en interdit l’accès car les étudiantes avaient participé à des mouvements politiques1.

En France, la première à avoir pu suivre des études supérieures est Mary Putnam, en 1868 pour suivre des études de médecine à Paris. Ce qui n’a pas été sans mal, sa demande d’inscription a été une première fois refusée, on relèvera l’argument curieux de Jules Bréhier, professeur de clinique médicale :

la femme, étant mineure par le fait du mariage, échappe donc à toute responsabilité personnelle et que par conséquent l’adoption de Mlle Putnam pourrait entraîner de graves complications.

Un argument que d’autres femmes, pas uniquement scientifiques et pas uniquement en France se sont pris dans les gencives dans des circonstances similaires. Pour en revenir à Mary Putnam, il faudra que le doyen, Wurtz, seul à avoir approuvé sa candidature, passe par le ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy et que la princesse Eugénie intervienne pour qu’elle soit admise. Les Belges, quant à elles, attendront 1880 pour avoir le droit d’être admises à l’université.

De façon plus contemporaine, il n’est pas inutile de rappeler encore et toujours l’interdiction faites aux Afghanes de poursuivre des études notamment ou encore celle de l’accès à certaines filières pour les femmes iraniennes. Il ne s’agit que des interdictions officielles. L’interdiction de l’IVG aux États-unis, par exemple, pourrait avoir des conséquences économiques importantes et, par contrecoup, sur l’accès aux études supérieures des Afro-américaines.

Pourquoi des associations de femmes de sciences ?

La seconde chose que j’ai découverte avec ces biographies, et qui m’a frappée, c’est ce que je qualifierais, pas très bien d’ailleurs, de « sorte de tropisme des femmes de science pour les associations de femmes scientifiques ». Mais pourquoi diable en créent-elles, les rejoignent-elles ? Et pourquoi des prix réservés aux femmes ?

Attention, je ne dis pas que toutes les femmes de science vont dans ces associations, évidemment, ce serait idiot. Pas plus que toutes les femmes sont bienveillantes entre elles, etc. Elles sont comme les hommes.

Qu’est-ce qui a pu pousser des femmes à créer ces associations, à y adhérer ? Il n’y a pas une réponse unique mais des réponses qui se chevauchent plus ou moins :

  • promouvoir et valoriser les carrières scientifiques et techniques auprès des jeunes filles et des jeunes femmes ainsi que dans les carrières scientifiques et techniques,
  • proposer un lieu de rencontre pour les femmes de science,
  • agir pour la parité,
  • sensibiliser les milieux scientifiques et éducatifs à la question de l’égalité femme/homme,
  • créer des prix réservés aux femmes scientifiques.

Pourquoi c’est important ? On le voit en informatique l’absence de parité, voire, plus généralement, de diversité pose des problèmes, notamment au niveau des algorithmes qui peuvent être considérés de fait comme « racistes » ou « sexistes » (au vu des résultats, s’entend). C’est crucial en informatique, qui est une science au service des autres et de la société, mais c’est important aussi dans tous les autres domaines de la science. Promouvoir les sciences auprès des jeunes filles et des jeunes femmes, par des animations, des rencontres, en présentant des femmes scientifiques est une façon de les aider à se dire « Ah ! Pourquoi pas moi ».

Pourquoi c’est important ? Parce que les sciences n’échappent pas au sexisme ni aux phénomènes de harcèlement en tous genres : tentatives d’intimidation, chantage, harcèlement sexuel, lequel est « un problème que subissent quotidiennement les femmes » dans l’astrophysique. Les associations en sensibilisant les institutions (traitement préventif) et en permettant aux femmes de se rencontrer (traitement curatif) ont un rôle important. Et bien sûr éviter que les travaux scientifiques des femmes ne leur soient confisqués comme cela a été le cas pour Marthe Gautier ou pour Rosalind Franklin.

Pourquoi des prix pour les femmes scientifiques sont importants ? Si vous pensez que c’est dévalorisant pour les femmes, c’est que vous avez sans doute un biais (espérons-le, involontaire) du type « pour femme = inférieur ». On le voit bien, les prix scientifiques sont majoritairement décernés à des hommes et ont majoritairement un jury très masculin dont il n’est pas totalement improbable que les membres soient partiellement sexistes, volontairement ou involontairement. Rappelez-vous : Grace Hopper (1906 - 1992), conceptrice du premier compilateur et du langage Cobol en 1959 n’a pas eu de prix Turing qui existe pourtant depuis 1966 (accordé d’ailleurs à un ingénieur qui n’a fait que construire des compilateurs2). Margaret Hamilton directrice du département logiciel qui a conçu le système embarqué du programme Apollo non plus d’ailleurs. La première femme (sur trois à ce jour) a été Frances Allen, en 2006 à un moment où se profilait sa maladie d’Alzheimer.

Dans ces conditions, il est difficile de donner de la visibilité aux femmes. Les prix spécifiques, dont la qualité n’a pas à rougir face aux autres, ont cette optique. Ça marche, notamment, dans le domaine musical ou le prix La Maestra qui récompense une cheffe d’orchestre a permis de mettre en lumière de formidables baguettes féminines. Idéalement cela ne devrait pas exister. Mais voilà.

Quelques associations : Femmes et sciences (France), Femmes et mathématiques (France), Duchess France (France), Association for Women in Mathematics (USA).

Les femmes dans la « Tech »

Soyons francs, la situation est très loin d’être rose, si on peut dire.

Pour commencer, ce n’est pas nouveau, cela date des années 1970, le secteur informatique est peu féminisé. Le logiciel libre ne faisant pas exception.

Quand elles intègrent le secteur, encore faudrait-il qu’elles y restent. Et c’est là que le bât blesse :

  • elles se sentent (et sont probablement) sous-payées,
  • on est susceptible, pour les promotions de leur préférer des hommes moins compétents,
  • le sexisme de certaines entreprises (des start ups souvent) peut les rebuter, cela se constate notamment au Royaume-Uni (EN) où l’on constate un regain du sexisme lié à la popularité d’Andrew Tate qui semble être devenu un modèle à suivre pour certains étudiants, notamment dans la « Tech » de même que le richissime Elon Musk (EN) pour les startupeurs,
  • le harcèlement, 49 % d’entre elles déclarent avoir été harcelée sur les lieux de travail ou connaître quelqu’un qui l’a été (elles étaient 60 % en 2018, il y a des progrès).

Quant à créer leur entreprise : elles ne lèvent que 1,1 % des fonds levés par les startups.

Le féminisme, définition et très brève histoire pour la France

Il se trouve que j’ai lu, à plus d’une reprise, quelques âneries sur le féminisme. Une définition (enfin des) et une histoire pour bien comprendre ce que c’est, et pourquoi c’est important. Mais, d’entrée de jeu, il n’y a pas un féminisme, mais des féminismes et il y a eu des actions et des formes d’actions différentes selon les périodes, et selon les lieux.

La définition la plus générale, le féminisme est :

« un ensemble de mouvements et d’idées philosophiques qui partagent un but commun : définir, promouvoir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. ».

Oxfam France propose également comme définition :

« un mouvement pour l’égalité des droits juridiques, politiques, sociaux et économiques entre les femmes et les hommes »

et

« mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société ». Il a pour objectif de promouvoir le mieux vivre-ensemble, à travers l’égalité entre les femmes et les hommes.

Toujours est-il que le féminisme n’a pas pour objectif d’organiser une lutte des femmes contre les hommes comme j’ai pu le lire. Mais, évidemment, parfois quand des personnes réclament leur part du pouvoir à celles qui le détiennent et s’y accrochent, eh bien, ça ne leur fait pas plaisir. Et ces dernières peuvent se sentir menacées, même si ça n’est pas le cas.

Le mot « féministe » apparaît pour la première fois sur la plume d’Alexandre Dumas fils, en 1872, et ce n’est pas un compliment (on s’en serait douté). Mais la première féministe française est bien antérieure, c’est Olympe de Gouges. En 1791, elle publie une version féminisée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 dans la revue Droits des femmes. C’est Hubertine Auclert, journaliste, écrivaine et militante féministe qui popularisera le terme. Elle militera notamment pour la révision du Code Napoléon dans lequel la femme est considérée comme une incapable : à savoir incapacité de contracter, de travailler sans le consentement de son époux, ne possédant pas de droits civiques, etc., etc. Elle réclamera même la féminisation de certains mots :

 Quand on aura révisé le dictionnaire et féminisé la langue, chacun de ses mots sera, pour l'égoïsme mâle, un expressif rappel à l'ordre..

La conquête des droits civils (droit de vote) sera longue et commencera au vingtième siècle. 1922, premier vote du Sénat contre le droit de vote des femmes (des femmes qui avaient tenu à bout de bras l’économie du pays pendant la première guerre mondiale, mais passons). Il y aura quand même des femmes ministres sous Léon Blum (la logique masculine est étrange). 21 avril 1944, enfin le général De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes (la France n’est pas la dernière, mais la patrie des Droits de l’Homme n’a pas trop de quoi se vanter).

La conquête du contrôle de la reproduction prendra aussi du temps : 1920, 1923, deux lois pénalisent l’avortement (il fallait bien repeupler le pays). Il est interdit de diffuser des informations sur les techniques de contrôle des naissances (oui ça va jusque-là). Cette cause, qui émerge dans les années 1950 et est portée par La Maternité heureuse qui deviendra Le Mouvement français pour le planning familial, aboutira en 1967 à une loi autorisant la contraception. En 1975, l’avortement est dépénalisé, ultérieurement, il sera remboursé. La répartie de Simone Veil face au Front National restera dans les mémoires :

« Vous ne me faites pas peur. Pas peur du tout ! J’ai survécu à bien pire que vous ! Vous n’êtes que des SS au petit pied. »

Les droits patrimoniaux et familiaux où l’on voit que faire sortir les femmes, notamment, mariées de l’état de majeur incapable dans lequel elles étaient confinées par le Code Napoléon (promulgué le 21 mars 1804) n’ont pas été faciles à obtenir. 1965, la femme mariée obtient la capacité juridique. 1970, la « puissance paternelle » est remplacée par « l’autorité parentale conjointe ». 1977, il devient possible de divorcer par consentement mutuel. 1985 l’épouse, obtient, enfin, le droit de choisir une profession sans avoir à demander l’accord de son conjoint, les deux époux peuvent disposer librement de leurs rémunérations après s’être acquittés des charges du mariage et ont l’obligation d’y contribuer selon leurs possibilités. 1987 : l’autorité parentale est étendue aux couples non mariés et aux couples divorcés.

La conquête de la parité avec, en 2000, la loi relative à l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. Une loi qui a permis de faire émerger des femmes dans l’espace politique et, on peut voir qu’elles ne sont ni meilleures ni pires que les hommes.

Sans les luttes féministes, rien de tout cela n’aurait pu être obtenu. Et ces victoires sont fragiles : le droit à l’avortement par exemple est menacé aux USA, et quasiment interdit en Pologne, répression de la contestation en Iran, etc. Le retour en force des extrême-droite est nuisible aux droits humains et les premières personnes à en pâtir seront les femmes.

Poursuivre la lecture

Histoire du féminisme

Des femmes et des droits

Les institutrices françaises, un élément clé de l’égalité

Et aussi

Si vous voulez lire un livre féministe, je vous suggère la lecture du Régiment monstrueux de Terry Pratchett.

Plus ces liens postés par :

Que je remercie pour cela.


  1. Les droits des femmes sont fragiles ! C’est un combat sans cesse renouvelé. 

  2. Oui c’est une pique un peu vacharde. 

Aller plus loin

  • # Harcèlement sexuel

    Posté par  . Évalué à -1.

    49 % d’entre elles déclarent avoir été harcelée sur les lieux de travail ou connaître quelqu’un qui l’a été

    Au cours de leur activité professionnelle, près d’une femme française sur trois (32%) a déjà été confrontée à au moins une situation de harcèlement sexuel sur son lieu de travail au sens juridique du terme.

    Poster une information ne signifie pas nécessairement adhésion

  • # Idée de dépêche

    Posté par  . Évalué à 4.

    Je l'ai déjà dit à la papesse, mais il faudrait peut être écrire une dépêche niveau débutant pour expliquer ce que c'est qu'un compilateur, pourquoi c'est brillant et pourquoi on peut obtenir un prix Turing en ne faisant que ça. Je veux bien participer mais je ne peux pas la porter, mes connaissances dans le domaine sont plus que "datées". Et on doit même pouvoir trouver des femmes brillantes qui contribuent dans cette spécialité un peu ésotérique.

    • [^] # Re: Idée de dépêche

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      Ça doit l’être en effet, trois prix Turing ont été donnés concernant du travail sur ou autour des compilateurs :

      • Alan J. Perlis, 1966 (construction)
      • Peter Naur, 2005, (conception)
      • France Allen, 2006, (optimisation).

      D’où mon incompréhension devant le fait que Grace Hopper ne l’ait pas eu.

      J'applaudis des deux mains à une dépêche sur le sujet. J’ajouterais que ce serait bien si elle complète ce que disait Frances Allen des compilateurs 2007, qu’on était dans une impasse mais à la veille de grands progrès.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Pratchett

    Posté par  . Évalué à 3.

    J'aurais dit la huitième fille comme roman féministe. Le régiment monstrueux est féministe aussi, et parle d'autres sujets.

    • [^] # Re: Pratchett

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 12 mars 2023 à 11:04.

      À peu près toute l’œuvre de Pratchett est féministe en fait. Pour moi, le Régiment monstrueux est carrément un manifeste féministe.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Pratchett

        Posté par  . Évalué à 1.

        Il y a également des exemples intéressants de féminisme dans "Les Annales de la Compagnie Noire" de Glenn Cook.

  • # Quelques réflexions.

    Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 12 mars 2023 à 12:17.

    Sujet intéressant.

    Quand elles intègrent le secteur, encore faudrait-il qu’elles y restent.

    Je sais pas si c'est représentatif, mais j'ai l'impression qu'elle sont relativement nombreuses à tenter de se "reconvertir" et se reconvertir ça me semble bien plus difficile que de suivre un objectif de carrière qu'on s'est fixé bien plus jeune. Donc si t'est une femme en reconversion, tu cumule les difficultés.

    On le voit en informatique l’absence de parité, voire, plus généralement, de diversité pose des problèmes, notamment au niveau des algorithmes qui peuvent être considérés de fait comme « racistes » ou « sexistes » (au vu des résultats, s’entend).

    Ça serait intéressant de creuser ce point là. Je suis tout à fait favorable à l'égalité et à une relative parité dans tout les domaines car je pense qu'humainement ça créer des cadre plus sain mais je suis toujours un peu perplexe quand on imagine forcément un gain qualitatif grâce à ça, toujours un peu l'impression qu'on cherche à mettre en avant des qualités "féminines".

    Cela dit l'exemple des algo racistes et sexiste est pas mal mais l'informatique est large et j'ai pas l'impression que dans la grande majorité des cas les spécificité du vécu d'une femme par rapport à un homme vont te permettre d'obtenir des résultats tellement différent pour des problèmes logique assez classiques (sur des trucs très r&d pourquoi pas). Mais peut être est-ce que j'ai des préjugés là dessus.

    • [^] # Re: Quelques réflexions.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Il y a néanmoins un argument qui pousse vers une meilleur performance non pas de la femme en tant qu'individue mais comme partie prenante d'un groupe.
      J'ai appris cela dans un épisode du vortex : Comment mesurer l'intelligence d'un groupe ? | Le Vortex S06E08 | ARTE

      Mais avec une rapide recheche, je suis retombé sur ces mots :

      intelligence du groupe ne dépendait pas des intelligences individuelles dans le groupe, qu’il ne suffisait d’avoir des QI très haut dans le groupe pour que celui-ci ait un gros QI. De quoi dépendait-elle ? De la proportion de femmes dans le groupe.
      En effet, une intelligence collective fonctionne quand les membres possèdent une liberté de parole et surtout la capacité à prendre en compte celle des autres. Lors de l’étude, il s’est avéré que la qualité du groupe, son intelligence, dépendait de l’égalité du temps de parole entre chacun.
      Or les femmes ont cette « élégance de l’écoute », plus que les hommes qui « ont tendance malheureusement à rivaliser pour prendre la parole, au lieu d’écouter. ». Selon l’auteur, « cette capacité de sensibilité sociale fluidifie la communication, et la qualité de notre groupe va dépendre de la qualité de notre communication, de la qualité des connexions entre nous. »

      Ainsi que sur l'étude dans Science : https://www.science.org/doi/abs/10.1126/science.1193147

      • [^] # Re: Quelques réflexions.

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 13 mars 2023 à 08:44.

        Or les femmes ont cette « élégance de l’écoute », plus que les hommes qui « ont tendance malheureusement à rivaliser pour prendre la parole, au lieu d’écouter. »

        Celui ou celle qui a écrit ça n'a pas de conjointe, je suppose ?

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Quelques réflexions.

        Posté par  . Évalué à 2.

        Or les femmes ont cette « élégance de l’écoute », plus que les hommes qui « ont tendance malheureusement à rivaliser pour prendre la parole, au lieu d’écouter. ».

        J'ai retrouvé ces propos sur le site de La Relève, les propos sont attribués à Émile Servan-Schreiber, chercheur en science de l'intelligence collective d'après l'article Wikipédia.

        Est-ce que quelqu'un a la source primaire de cette citation, ainsi que l'expérience en question sur laquelle Servan-Schreiber s'est basé ? J'ai cherché en français et en anglais sans rien trouver.

      • [^] # Re: Quelques réflexions.

        Posté par  . Évalué à 6.

        Or les femmes ont cette « élégance de l’écoute », plus que les hommes qui « ont tendance malheureusement à rivaliser pour prendre la parole, au lieu d’écouter. ».

        C'est quand même dommage d'associer le féminisme à cet espèce d'essentialisme naïf basé sur des préjugés. On n'est pas loin des débilités du style "Les hommes ont une meilleure orientation dans l'espace parce que les hommes préhistoriques chassaient pendant que les femmes s’occupaient des enfants."

        Si c'était vrai que le groupe fonctionne mieux s'il y a plus de gens qui écoutent, alors la bonne catégorisation serait "à l'écoute" ou "prend la parole", pas "femme" et "homme".

        • [^] # Re: Quelques réflexions.

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

          Je pense que c’est sans doute plus une question d’éducation. Les garçons seraient plus invités à exposer franchement et sans détour leur avis alors que les filles devraient y mettre plus de forme pour ne pas risquer de déplaire.

          C’est ce qu’il ressort de diverses expériences et études. Études et expériences sur l’importance et la validité desquelles je ne me prononce absolument pas.

          Au final, ce ne serait peut-être pas forcément plus d’écoute, mais une façon de recevoir l’information qui renverrait une image plus positive à l’émetteur ou l’émettrice. Sachant que l’idéal est, comme souvent, d’arriver à une bonne dose de franchise et d’enrobage pour que ça soit, d’une part, bien perçu (l’enrobage), d’autre part, que l’on puisse se fier à la personne (franchise).

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Quelques réflexions.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      Je pense que c'est plus déjà une question de recueil et de validité des données sur lesquelles vont s'appuyer les résultats. Il ne s'agit pas de "qualités féminines" mais de spécificités plutôt.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Un autre lien intéressant en provenance de Mastodon

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

    On me communique sur Mastodon ce lien :

    https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/181218/30-octobre-1793-la-convention-interdit-les-clubs-feminins

    Comme quoi même pendant la Révolution française les femmes n'avaient pas trop leur place :(

    Si je transmets cela c'est parce que ma correspondante n'est pas inscrite sur LinuxFr (dommage) et ne peut pas déposer de commentaire.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Un autre lien intéressant en provenance de Mastodon

      Posté par  . Évalué à 1.

      même pendant la Révolution française les femmes n'avaient pas trop leur place

      Les nobles idées des Révolutionnaires français puis des marxistes (égalité, défense des Droits humains, lutte contre l'exploitation par les capitalistes) n'existaient plus dès que cela concernait les femmes. Malheureusement, on est toujours là.

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  • # Les femmes dans la « Tech »

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    J'ai regardé vite fait la liste de mes étudiants en filière numérique (post bac à bac +5, du webmarketing au dev, en alternance) : 112 apprenants, 63 femmes, 49 hommes. Du coté des formateurs on est aussi à moit-moit hommes/femmes.

    La profession se féminise de plus en plus, même si ma classes "dev" reste largement masculine, les femmes s'orientent toujours davantage vers les sections plus "littéraires" du numérique… Mais on progresse.

    • [^] # Re: Les femmes dans la « Tech »

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      Bonne nouvelle, merci :)

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Les femmes dans la « Tech »

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je vais un peu tempérer ça malheureusement : dans les parcours orientés électronique/info (génie électrique & informatique industrielle) ou info pure (au sens génie informatique), on a respectivement ~3-5% de femmes, et ~10-15% (plutôt ~12% en moyenne). Donc dans les discipline considérées comme techniques, les femmes sont largement sous-représentées, et ça plafonne depuis au moins 20 ans en France.

      C'est quelque chose que je regrette fortement, mais je pense que le problème vient de bien plus en amont : il faut intervenir au collège, à la limite en Seconde, mais en Première, c'est déjà trop tard.

      Il faudrait que je retrouve la source1, mais je crois que c'est en Malaysie qu'on trouve « 50% des femmes dans l'IT ». Mais quand on y regarde de plus près, on voit que l'IT au sens général est bien à parité, mais là encore dès qu'on regarde le détail, la partie développement/technique est largement sous-représentée pour les femmes. Par contre beaucoup semblent avoir un post managérial, ce qui implique qu'on leur donne des responsabilités relativement élevées dans la hiérarchie — au moins autant que les hommes (je suppose qu'il reste un plafond de verre cependant, mais aucune preuve…).

  • # La moitié des femmes scientifiques victime de harcèlement sexuel

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 16 mars 2023 à 15:51.

    Selon un article du Figaro et une étude Ipsos qui a concerné 5000 chercheurs et chercheuses dans 117 pays, dont la France, 49 % des femmes scientifiques ont déclaré avoir subi une forme de harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

    Lien rajouté à la dépêche.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Je comprend pas

    Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 26 mars 2023 à 17:16.

    Je comprend pourquoi on s'interroge sur certains aspects de notre société, après toujours saint de savoir se remettre en question.

    Mais je comprend pas pourquoi les féministes et autres "opprimé" ont un étant d'esprit toujours orienté vers l'entrisme et la "représentativité"
    Ma mère fait de l'escalade et a rejoint un club féminin.
    Jusque là aucun soucis.
    Faut qu'il apparaît finalement que la présidente de l'association a pour objectif principal de former un maximum de monitrices militant pour une modification des murs en escalade d'intérieur sous prétexte que les prises seraient faites par des hommes pour la morphologie des hommes.

    C'est une argument fallacieux, il y a différent niveaux avec une cotation avec une lettre et un chiffre (genre 6a), cette cotation est définie en fonction de la difficulté, donc il n'y a pas de discrimination, tu escalade tel ou tel mur en fonction de ton niveau technique et de ta morphologie, point.
    Même les enfants peuvent faire de l'escalade alors pourquoi toujours tout remettre en question ? et surtout, pourquoi toujours cet entrisme ?

    Même chose avec ce journal (d'ailleurs quel rapport avec la ligne éditorial de linuxfr ?)
    Il y a relativement peu de femmes dans le monde de l'informatique, c'est un fait.

    Le point de vu féministe est systématiquement d'y voir de la discrimination alors que c'est l'exact inverse.
    Par exemple quand on lit cet article:
    https://etudiant.lefigaro.fr/article/plus-un-pays-est-developpe-moins-les-femmes-font-d-etudes-scientifiques_aa7759ae-16ee-11e8-b38a-0929f7da0ad0/

    Il apparaît que dans les pays occidentaux avec tout un tas de lois en faveur de l'égalité homme/femme, les femmes sont d'autant moins intéressées par les métiers techniques.
    Le corollaire, c'est qu'elles s’intéressent d'autant plus aux métiers sociaux (médecine, éducation, assistance sociale, etc…).

    Il est d'autant plus intéressant de voir que tout un tas de pays musulmans (pays dans lesquels les revendications féministes sont généralement tout simplement ignorées), les femmes sont d'autant plus portées vers les métiers techniques simplement parce que c'est le meilleur moyen de s’émanciper !
    Pour en revenir à l'informatique, d'après wikipédia:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_des_femmes_en_ing%C3%A9nierie#Malaisie
    Il semple que "l'informatique est un secteur majoritairement féminin en Malaisie" !

    Si le postulat de départ est de dire qu'il y a en occident de la "masculinité toxique" qui opprime les femmes dans le monde de l'informatique (et plus généralement les métiers techniques), la simple évocation de ces faits devrait en principe suffire à certains/certaines à se remettre en question.

    La vérité c'est qu'en France, on est libres. Hommes et femmes sont libre de leur choix, je trouve vraiment dommageable qu'on ait fait de cette liberté un moyen de toujours tout remettre en question sauf soi même.

    On dit qu'il y a peu de femmes représentés dans les prix liés à l'informatique. Est ce encore une conspiration masculiniste ?
    Ou simplement qu'il y a peu de femmes, donc peu de primées ?

    On dit qu'il y a des comportements sexistes ?
    Je comprend pas les sondages du type "49 % d’entre elles déclarent avoir été harcelée sur les lieux de travail ou connaître quelqu’un qui l’a été".
    C'est bien, ca permet de brasser large, mais honnêtement si on devait poster une question du type "êtes vous harcelées en tant que femme sur votre lieu de travail ?", je pense qu'on serait bien loin de 49% !
    Par ailleurs, quand on va voir le détail:
    https://tool-advisor.fr/blog/femmes-tech-chiffres/
    "Selon cette étude, 1 homme sur 7 et une femme sur 5 ont été victimes de harcèlement ou de discrimination sur leur lieu de travail. "
    Il y a certes une différence notable, mais le postulat de "opprimée parce que femme" ne doit concerner qu'une petite minorité
    On a tous eu des relation plus ou moins compliquées avec un/une collègue et toujours prétexter le fait que dans le cas de femmes ce soit systématiquement lié au sexisme, c'est tout simplement fallacieux.
    Sans oublier que c'est pas parce que t'as eu un problème (quel qu'il soit) avec un collègue ou supérieur une fois (ce qui permet d'entrer dans le cadre du sondage) que c'est nécessairement on quotidien.
    Encore une fois si on devrait aller dans le détail et lier spécifiquement les cas de harcèlement sexuel avec leur récurrence, je pense que les résultats seraient bien moins tapageurs.

    Pour finir, si les femmes étaient en général naturellement portées sur ce type de métier on ne polémiquerai pas là dessus.
    Par exemple on va pas chercher à dire qu'il y a trop de femmes dans le monde médical ou l'enseignement, car elles y sont sur-réprésentées.
    Et ca c'est pas la faute des hommes, c'est leur choix !

    • [^] # Re: Je comprend pas

      Posté par  . Évalué à 7.

      sur le fait que les femmes fassent des choix/soient portées sur un domaine:

      selon moi c'est à la fois vrai (il y a des préférences, respectons-les) et… incomplet voire faux car:

      • certains choix sont des adaptations contraintes (choisir un métier compatible avec un temps partiel pour s'occuper des enfants car on sait que ce sera socialement compliqué que ce ne soit pas la femme qui s'en occupe, pour plein de raisons, discutables)
      • certains choix n'en sont pas ou ne sont pas constants dans le temps, donc pas à prendre comme des données d'entrées stables du problème, tu prends l'exemple des professions médicales, il y a 40 ans on formait beaucoup plus de médecins hommes que femmes, l'inversion a eu lieu il y a environ 30 ans ce n'est pas très ancien, ça vaudrait aussi pour les avocates que tu ne cites pas; pire: au milieu du 20ème siècle il y avait proportionnellement beaucoup plus de femmes dans ce qu'était alors l'informatique

      sur ce que tu appelles l'entrisme:

      il y a à mon sens 2 éléments qui expliquent, voire justifient que les femmes se réunissent entre elles pour revendiquer des droits:

      • c'est beaucoup plus simple de se comprendre s'organiser et se motiver à lutter contre une injustice avec des gens qui en sont également victimes, on le voit avec d'autres injustices (racisme, faiblesse des efforts sociaux pour aider les handicapés…)
      • concernant les femmes il y a en plus un sujet qui n'est pas de la discrimination mais s'y combine, c'est le harcèlement et l'agression sexuels, et cela pousse certaines des victimes à se sentir plus en sécurité entre femmes, et très franchement en tant qu'homme je peux les comprendre (même si ça ne m'est pas agréable parce que je me sens innocent)
  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à -1. Dernière modification le 01 avril 2023 à 09:37.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Virginia Norwood inventrice du programme Landsat et les discriminations à l'emploi

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 18 avril 2023 à 14:34.

    Elle est morte le 27 mars 2023 à 96 ans et a inventé le programme Landsat de la NASA.

    Parmi les difficultés qu’elle a rencontrées pour trouver un emploi :

    • refus de lui payer le salaire qu’elle demandait (pourtant pas élevé),
    • elle devait promettre de ne pas tomber enceinte,
    • ses idées brillantes étaient appréciées mais l’entreprise embaucherait de toute façon un homme (dans le style on préfère un homme moins compétent à une femme compétente, quoi).

    Sinon elle a fait plein de choses :

    https://www.engadget.com/remembering-virginia-norwood-the-mother-of-nasas-landsat-program-213705046.html

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # lien dans le thème

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

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