Une analyse précieuse sur la fiabilité de la mémoire vive DRAM

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oct.
2009
Technologie
Après son étude sur la fiabilité des disques durs en février 2007 (voir l'excellent journal d'Herodiade à ce sujet auquel le titre de cette dépêche fait allusion), les ingénieurs de Google ont fait paraître une étude similaire mais qui porte cette fois sur la mémoire vive.

C'est lors du congrès Sigmetrics/Performance 2009 que cette étude a été présentée par deux ingénieurs de Google et une chercheuse de l'université de Toronto (on retrouve les mêmes noms que pour l'article sur les disques durs : Eduardo Pinheiro, Wolf-Dietrich Weber et Bianca Schroeder).

Comme pour le papier précédent, l'intérêt de ces données réside dans le fait qu'elles s'appuient sur l'expérience réelle des gigantesques fermes de serveurs de Google.
Il ne s'agit pas d'une petite étude en laboratoire mais bien de statistiques se basant sur plusieurs millions de barrettes mémoire et une durée de fonctionnement de deux ans et demi ! Alors quelle est la grande nouveauté qu'apporte cette étude ? Et bien la réponse n'est pas très rassurante puisqu'il s'avère que les erreurs des mémoires DRAM sont bien plus nombreuses que prévu. Alors que les études précédentes laissaient penser à un taux d'erreur situé entre 200 et 5000 par mégabits (le taux d'erreur est le FIT pour Failure In Time par milliard d'heures) les chercheurs ont découvert que le taux observé était plus de l'ordre de 25000 à 75000. C'est quand même 25 à 375 fois plus que prévu ! Bien entendu les barrettes de chez Google sont protégées par des codes correcteurs d'erreurs ECC mais ce système n'est pas infaillible. Dans la plupart des cas ces codes ECC corrigent l'erreur quand elle affecte un seul bit et se contentent de détecter l'erreur sans pouvoir la corriger quand elle concerne deux bits (SECDED pour single error correct double error detect). L'étude montre que plus de 30% des machines rencontrent une erreur DRAM corrigeable par an et 1,3% des machines rencontrent une erreur non corrigeable par an (l'erreur non corrigeable se solde le plus souvent par un crash). Après cette constatation d'un important taux d'erreur il faut tenter d'obtenir des corrélations afin de découvrir les facteurs aggravants.
En résumé :
  • Il y a une forte corrélation entre le début des problèmes et le risque d'erreurs ultérieures sur une même barrette. Si une mémoire est victime d'une erreur corrigeable alors les chances d'en rencontrer une autre dans le même mois sont entre 13 et 228 fois plus élevées que pour une barrette lambda (et entre 9 et 400 fois pour une erreur non corrigeable).
  • Il y a une corrélation significative entre le taux d'erreur et l'âge des barrettes.
  • Il n'y a pas de corrélation claire entre le taux d'erreur et la taille mémoire de la barrette (1 Go, 2 Go ou 4 Go) ou entre le taux d'erreur et la technologie employée (DDR, DDR2, FBDIMM). L'influence de la température (dans la limite des variations des centres de données Google) semble également assez faible.
  • On observe une forte corrélation entre le taux d'erreur et le taux d'utilisation de la machine (la charge du processeur et la quantité d'allocation mémoire).
  • Les erreurs matérielles (une cellule endommagé définitivement) sont bien plus fréquentes que les erreurs logicielles (un rayon cosmique qui se baladait par là et qui change aléatoirement une cellule).
En conclusion Les auteurs de l'étude soulignent le rôle absolument crucial des codes de corrections des erreurs. Ils préconisent même l'utilisation d'algorithmes plus avancées que le simple schéma SECDED puisqu'ils montrent que les machines équipées de la technologie Chipkill ont entre 4 et 10 fois moins d'erreurs non corrigeables que celles équipées de simples barrettes ECC. Ce taux réduit d'erreur obtenu grâce à la technologie Chipkill (0,22% d'erreurs non corrigeables par barrette et par an) n'est toutefois pas suffisamment bas pour dispenser les centres de données d'avoir des applications tolérantes aux crashs. Sachant que les ordinateurs du grand public n'ont même pas de mémoire ECC, ça laisse rêveur...

Aller plus loin

  • # Chipotage

    Posté par  . Évalué à 10.

    Tu parles d'erreur matérielle pour une barrette défectueuse et d'une erreur logicielle pour un "rayon cosmique".

    Outre le fait que tu ne mentionnes pas les effets bénéfiques des rayons cosmiques (transformer les gens beaux, forts et intelligents en super-héros), je me permettrais de dire qu'il serait sans doute plus pertinent d'utiliser les termes suivants:
    -erreur d'origine intrinsèque: due à une défaillance de la barrette
    -erreur d'origine extrinsèque: due à un facteur extérieur (rayon cosmique ou toute autre perturbation électromagnétique, choc mécanique, etc.)

    C'était ma géniale contribution du vendredi.

    Bon week-end (au cas où je ne reviendrais pas troller un peu plus tard...)
    • [^] # très pertinent!!

      Posté par  . Évalué à 2.

      Voilà un commentaire très subtile avec un ton très profond. J'adore!!

      Pour ajouter quand même ma contribution à cette dépêche, je dirai que si l'erreur est humaine alors le bug est son équivalent en informatique.
      Du coup avec même du code proche de la perfection que celui de Linux, *BSD (ou d'autres systèmes exotiques que je ne connais pas) mais pas Windows pitié,
      un système peut planter pour des raisons Hardware.

      ça rétablit un peu l'équilibre entre l'Homme et la machine pour son taux d'erreur et/ou de connerie.

      Enfin je voudrais adresser une question ouverte: je ne sais plus si c'est Freud qui a dit ça ou mon coiffeur,
      mais il parait que l'être humain apprend en faisant des erreurs. N'est ce pas une voie de réflexion pour l'intelligence artificielle ??
      • [^] # Re: très pertinent!!

        Posté par  . Évalué à 6.

        Moi mon coiffeur disait : l'erreur est humaine mais pour un vrais désastre il faut un ordinateur ...

        A méditer
      • [^] # Re: très pertinent!!

        Posté par  . Évalué à 10.


        Enfin je voudrais adresser une question ouverte: je ne sais plus si c'est Freud qui a dit ça ou mon coiffeur,
        mais il parait que l'être humain apprend en faisant des erreurs. N'est ce pas une voie de réflexion pour l'intelligence artificielle ??


        Quand on dit qu'on apprend de ses erreurs, on apprend surtout à ne pas les refaire. Notre inconscient endure les conséquences - généralement peu agréables - de l'erreur et met tout en œuvre (souvent à notre insu) pour ne pas avoir à le re-subir.

        Un ordinateur, il peut répéter un million de fois la même erreur sans sourciller. Et accessoirement, l'intelligence artificielle ne fantasme plus sur la "conscience artificielle" depuis bien longtemps (mettons, les années 80/90, et encore). De nos jours, on se concentre sur des heuristiques - certes efficaces, sur des astuces - certes élégantes, mais l'ensemble reste violemment non-bandant pour qui se prend à rêver en lisant Asimov.
        • [^] # Re: très pertinent!!

          Posté par  . Évalué à 5.

          Les astuces, les heuristiques, c'est du "bas niveau" pour résoudre des problèmes "bas niveau".

          Je prendrai un exemple, la reconnaissance de forme "visuelle". On sait que la structure des neurones joue un rôle très important dans la reconnaissance de forme ... le genre d'astuces qu'un humain aurait pu utiliser, ou pourrait utiliser, pour faire faire de la reconnaissance de forme à une machine.

          Pour reconnaitre une ligne droite par exemple, si je me trompe pas (vague souvenirs d'un article de vulgarisation) le cerveau analyse si il n'y a pas des neurone "alignés" par une astucieuse structure neuronale.

          Cette information "il y a une ligne droite" peut être ensuite analysé et utilisée pour d'autres traitements conscients ou inconscients et faire une analyse à plus haut niveau de l'image.

          Tout ça pour dire que ce n'est pas parce que les chercheurs utilisent des heuristiques et des astuces qu'ils ont arrêtés de fantasmer ^^ Ils ont juste arrêter de penser qu'on pourrait tout faire grâce à l'algorithme magique de l'intelligence.

          Rien ne dit que ces informations "bas niveaux" ne pourront pas être combinée avec de l'apprentissage et des techniques de représentation de la connaissance et des techniques d'inférences, pour obtenir des machines dans le style de celle d'Asimov.

          Et pourquoi pas en s'inspirant des mécanisme du cerveau humain que l'on connait de mieux en mieux ...
      • [^] # Re: très pertinent!!

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        un système peut planter pour des raisons Hardware
        Ça alors, on en apprend tous les jours.
      • [^] # Re: très pertinent!!

        Posté par  . Évalué à 2.


        Enfin je voudrais adresser une question ouverte: je ne sais plus si c'est Freud qui a dit ça ou mon coiffeur,
        mais il parait que l'être humain apprend en faisant des erreurs. N'est ce pas une voie de réflexion pour l'intelligence artificielle ??


        Je dirais même que c'est déjà utilisé, ça s'appelle le Machine_learning et ça marche bien!
  • # correction d'erreur linux vs windows

    Posté par  . Évalué à 5.

    Anecdote à propos de correction d'erreur:
    Recemment, on m'a apporté un pc portable sous windows xp qui faisait un ecran bleu pendant le boot . J'ai alors tenté de reinstaller win xp : pareil , ecran bleu à un moment ou un autre de l'install (pas toujours le meme). J'ai essayé plusieurs disques d'install:pareil. J'ai alors changé la ram, mis un autre disque dur: toujours pareil.
    Autre test avec Memtesk (disque de boot de test qui semble être du windows ): le test de la ram commence bien, puis crash apres quelques minutes.

    Là dessus, je boote avec Mandriva one 2009, et là , plus de probleme. Je l'ai installé, et le pc marche depuis 2 mois.

    Je suppose qu'il y avait un probleme d'ecriture par la carte mère sur certaines zones de ram (voire d'un autre peripherique ), probleme detecté par linux et pas par windows. (pb de carte mère car la ram a été changée sans effet).
    Cette hypothèse est elle plausible?
    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  . Évalué à 9.

      Je dirai oui car il me semble que désormais le noyau linux est capable d'invalider certaines zones mémoires jugées défectueuses.

      A confirmer par un clone de patrick_g cependant
      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 7.

        Je ne pense pas que ce soit automatique. Memtest86+ fournit des lignes badram=0x... que Linux, avec le patch badram sait utiliser. Mais il faut passer par memetest pour les trouver.

        J'ai eu le cas d'un portable avec 2Go qui avait des milliers d'erreurs à partir de 1,3Go, j'ai pris la solution bourrine : mem=1200M en paramètre noyau, et le portable n'utilise plus que les premiers 1,2 Go...-

        Sinon, le problème Windows peut être plus triste : ce système avertirait plus tôt quand la RAM merde? De toute façon, je déconseille fortement de continuer à utiliser une barrette de RAM endommagée : comme cette étude le confirme, ça ira de pire en pire....

        ⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr

        • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

          Posté par  . Évalué à 5.

          Si, ca va être automatique. Sur les prochains Nehalems, il y a des MCE spéciales pour signaler des problèmes mémoire. Linux marquera ces pages comme "poisoned" pour ne plus essayer de les utiliser.

          http://lkml.org/lkml/2009/9/16/240
          • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

            Posté par  . Évalué à 10.

            >> Je ne pense pas que ce soit automatique.
            > Si, ca va être automatique. Sur les prochains Nehalems [...]

            Toute l'histoire de l'informatique résumée en deux lignes...
        • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Je l'ai fait aussi \o/: http://blog.freeside.fr/post/2007/01/10/Recycling-and-the-ar(...)
          (z'avez même un p'tit screenshot de l'affichage de memtest en mode badram).

          Le principe : l'affichage badram fournit des couples adresse/masque des zones défectueuses. On fournit alors ces couples à la ligne de démarrage du kernel au niveau du bootloader. A noter qu'avec un trop grand nombre de couples, on se fait jeter. Ça m'est arrivé avec une barette, que j'ai pu utiliser sur une machine avec un bus mémoire plus lent, et là, 0 erreurs.

          Un kernel équipé du patch badram va allouer ces zones mémoires défectueuses qu'on lui a signalé, sans les utiliser, pour qu'elles ne soient plus allouées à des programmes qui comptent s'en servir.

          Il me semble aussi que depuis quelques versions Mandriva a désactivé le patch badram qui semble-t-il posait problème. Quelqu'un (pterjan) pourrait confirmer ? De même, j'ai trouvé que c'était un avantage fantastique (et écologique) de pouvoir faire fonctionner un système avec du matériel défectueux. Est-ce que quelqu'un sait si c'est faisable sous Windows ?
      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 4.

        HWPOISON c'est seulement dans 2.6.32. Et seuls les Nehalem-EX (prévus début 2010) le supportent. Donc peu de chance que ca s'applique au cas ci-dessus :)
      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 4.

        Depuis le 2.6.29 ou 2.6.30 il y a une variante du patch "badram" dans le noyau. Lorsque c'est activé, ça détecte automatiquement les blocks défectueux et fait en sorte de ne plus les utiliser (il s'arrange directement avec le BIOS je crois).

        On peut l'activer en ajoutant le paramètre memtest=X au boot, où X est le nombre de patterns à tester sur chaque block (si le kernel a été compilé avec CONFIG_MEMTEST).
        • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

          Posté par  . Évalué à 1.

          question bete, il fait comment pour detecter les secteurs defectueux, le kernel?
          Il fait un memtest au boot?
          • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

            Posté par  . Évalué à 4.

            Il test la mémoire au boot, d'où la possibilité de régler le nombre de patterns à tester. Ça ne fait que des tests très simples donc ça dure même pas une seconde avec memtest=1 selon la quantité de mémoire.
    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      pBpG te dirait non, avec le SP2 tu as plus aucun problème et c'est une légende que Windows plante.

      "It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen" - Georges Orwell

    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      Il me semble que XP et Linux voient la RAM en sens inverse : là où l'un commence au début, l'autre commence par la fin.

      Du coup, il est possible, suivant où se situe l'erreur dans la plage d'adresses, qu'un système accepte de fonctionner jusqu'à un certain point alors que l'autre ne voudra rien entendre.
      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 4.

        Encore pire : ca peut être juste un enchainement d'instruction ou d'accès mémoire qui cause l'erreur. Les OSs étant diffférents, il n'y a rien d'étonnant que ca plante avec l'un et pas l'autre
    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  . Évalué à 5.

      Rien de bien nouveau j'ai eu un pc sous win2000 (ca date) qui etait aussi en double boot avec linux. Un jour le windows a decide de se suicider. J'ai aussi tente l'install de win98 (l'OS originel) mair rien n'y a fait. Toute la memoire a ete change, nada. Installation impossible. Et pendant ce temps la et les 8 ans qui ont suivit le PC a continuer a fonctionner comme un charme sous linux pour le plus grand plaisir de mon beau-frere un linuxien convaincu maintenant :).
    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  . Évalué à 5.

      Si le changement de barrettes ne change rien, c'est que les risques que cela viennent de la sont tres faible.
      Pour ma part, je pencherais plutot pour un probleme de CPU ou de chipset.
      Le fait qu'un OS fonctionne et pas un autre pourrait venir d'instructions peu ou pas utilise dans un cas et pas dans l'autre (pas les meme drivers de chipset par ex).
      Je doute fortement qu'un OS soit mieux a meme de gerer des problemes materiel qu'un autre, et ce, peu importe l'OS (mis a part solaris sur des SUNs, mais la c'est fait pour)
    • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      J'ai récemment rencontré un problème du même acabit : un ordinateur sur lequel fedora, ubuntu, gentoo, et debian plantaient en cours d'installation ou au boot mais où un BSD, mandriva, et DSL arrivaient à s'installer correctement. Néanmoins, aucun de ces OS ne pouvait compiler gcc en parallèle. En fait il s'agissait d'un des cœur de l'un des processeur qui était défectueux. Du coup, je veux bien parier que le portable en question ici comporte bien un défaut matériel majeur et qu'il serait raisonnable de le renvoyer au service après vente.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 2.

        Je suis d'accord que ce portable a un problème, mais il est trop vieux pour investir dans une reparation, qui serait surement de changer la carte mère, vu que j'ai testé en changeant la ram et disque...
        Merci à tous pour les réponses.
      • [^] # Re: correction d'erreur linux vs windows

        Posté par  . Évalué à 3.

        tiens moi ce n'etait pas la ram mais un probleme usb


        je branche mon disque externe, et de temps en temps il disparraissait de son point de montage, un jour je me decide a faire un coup de dmesg suite a la disparition brutale et la j'ai droit a un joli message d'erreur :

        ...error...
        maybe the usb cable ?
        ...

        je change de cable usb et le probleme était resolu. snif j'en ai presque eu une larme à l'oeuil, linux a detecté un mauvais cable usb.
  • # Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

    Posté par  . Évalué à 10.

    De la mémoire vive défectueuse peut avoir d'autres conséquences qu'un simple plantage de l'ordi, j'en ai un jour fait l'expérience. J'avais acheté une barrette de Ram (sans marque) et l'avais ajoutée à mon ordi. Quelques temps après, mon système plante, apparemment à cause d'erreurs sur le disque dur. Mes tentatives de correction du système de fichiers semblent empirer les choses. Je démarre alors sur une autre partition, sur un autre disque dur, contenant une sauvegarde du précédent. Pas de chance : il se met à flancher lui aussi ! J'étais en train de perdre à la fois mes données normales et leur sauvegarde, pourtant situées sur des disques durs distincts physiquement ! J'ai alors pensé à faire un Memtest : c'était la nouvelle barrette de Ram qui était défectueuse ! Cette barrette avait dû corrompre les données transitant par elle, et ainsi corrompre les deux systèmes de fichiers de mes deux disques. Heureusement, j'ai pu en sauver un des deux, et au final je n'ai donc pas perdu mes données.
    Moralité 1 : se méfier de la Ram. Moralité 2 : la santé de deux disques durs n'est pas indépendante si on utilise leurs données à travers le même système de base (mémoire vive, processeur... ).
    • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      moralité 3 : laisser tomber la noname. l'économie d'un jour ne vaut pas les emmerdes du lendemain.

      T'as le bonjour de JavaScript !

      • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Qu'est-ce qui te dit que les barrette noname sont pire que les marques?
        A ma connaissance, rien, un peu d'argumentation serait pas mal, car Google n'a donné aucun nom de marque.

        De plus, les barrettes les plus chère ne sont pas forcement les moins pourrie, une petite étude est ici :
        http://www.hardware.fr/html/articles/lire.php3?article=773&a(...)

        Tu pourras même remarque que pour une même marque, les barrettes "value" ont un taux de retour moins élevé.

        Bon, ça ne dit rien pour l'utilisation donnée par Google, mais ça donne déjà une idée sur la qualité en fonction de la marque et/ou value/haut de gamme.

        S'enlever l'idée de la tête : les plus fiables ne sont pas forcement les plus chers!
        Et sans preuve, les noname ne peuvent pas être dites moins fiables (oui, je n'ai jamais eu de problèmes avec mes nonames en 10 ans...), elles sont validé JEDEC donc bon...

        Bref, qu'est-ce que te dit que le prix payé en plus vaut quelque chose en diminution d'emmerdes?
        • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

          Posté par  . Évalué à 10.

          Tu pourras même remarque que pour une même marque, les barrettes "value" ont un taux de retour moins élevé.

          Elles n'ont pas le même public non plus, et les zozos overclockers qui achètent des barrettes "haut de gamme" ont tendance à les pousser dans leurs derniers retranchements.
          (ils seront peut-être aussi plus du genre à lancer memtest régulièrement, alors que l'utilisateur lambda ne soupçonnera même pas un défaut de mémoire s'il a un plantage tous les mois)

          En fait, concernant les barrettes noname, on peut faire une observation intéressante, liée à la réputation. Lorsqu'une compagnie A produit des chips ou barrettes qui se trouvent être défectueuses, il y a deux cas possibles :
          - ces barrettes étaient vendues en "noname", la responsabilité se perd donc (sauf client très perfectionniste qui va essayer de retrouver des références sur Internet)
          - ces barrettes étaient vendues sous la marque de la compagnie, et la réputation de la compagnie peut en souffrir (s'il y a beaucoup de cas)

          Conclusion logique : une compagnie a intérêt à appliquer un processus qualité plus contraignant sur les barrettes vendues sous marque, que sur les barrettes vendues en noname, parce que c'est sur les premières que se fera la réputation (bonne ou mauvaise) de la compagnie.
        • [^] # marque de RAM

          Posté par  . Évalué à 2.

          La marque de la RAM est très importante. Dans ma boite (on gère environ 200 PCs) on a définitivement arreté d'acheter des barrettes de RAM no-name. On achète uniquement du Kingston et on a plus de problèmes.

          On le retrouve dans les comparatifs
          http://www.hardware.fr/articles/773-1/taux-pannes-composants(...)
    • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Justement il serait intéressant d'avoir une corrélation avec les erreurs logicielles induites.

      Que s'est-il passé en général lors des défauts RAM ? Freeze du serveur ? Données invalides ? Pas de conséquences ? Corruption du cluster ? ...
      • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

        Posté par  . Évalué à 2.

        L'histoire a eu lieu il y a plus de deux ans, et je ne m'en rappelle plus en détails. Je ne suis pas informaticien et c'était mon ordinateur personnel, sans serveur. Je me rappelle que l'ordinateur plantait, qu'une vérification du système de fichiers indiquait des erreurs, puis de plus en plus d'erreurs, puis à la fin le système ne démarrait plus. Je démarre alors sur l'autre disque, tournant sous un autre système, et il commence à se passer à peu près la même chose. Je teste la Ram avec Memtest, je vois qu'elle est défectueuse, je l'enlève et j'arrive enfin à corriger les erreurs sur le système qui démarrait encore.
    • [^] # Re: Une mauvaise expérience dûe à une barrette de Ram défectueuse.

      Posté par  . Évalué à 2.

      En 2004, sur un nouveau PC, je n'arrivais à installer ni Linux, ni Windows.

      Memtest86 n'affichait pas d'erreur sur le coup, mais je l'ai laissé tourné.

      Quand je suis revenu au bout de 3h, il y avait ça à l'écran :
      http://img183.imageshack.us/img183/2586/freezez.jpg

      -> une fois la RAM, et il n'y a plus jamais eu de problème.
  • # ECC logiciel?

    Posté par  . Évalué à 5.

    Sachant que les ordinateurs du grand public n'ont même pas de mémoire ECC, ça laisse rêveur...

    Est ce envisageable de simuler une mémoire avec code correcteur d'erreur au niveau logiciel (par exemple le compilateur ou l'interprète rajouterait une couche d'abstraction de la ram avec ECC) ?
    • [^] # Re: ECC logiciel?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      si c'est faisable, ça serait lent, très lent même, non ? et puis pour contrôler la ram, il faut de la mémoire (le programme tourne en ram).

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: ECC logiciel?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Au niveau noyau : il faudrait faire un gestionnaire mémoire qui écrit par exemple en double, puis compare à la lecture. Ce serait du RAID 1 RAM ;-)

      Il faudrait alors 200Mo de RAM pour un logiciel qui en utilise 100Mo...

      L'ECC est plus intelligent : il utilise un code de correction d'erreur.


      ..... mais sur le fond, un point invalide l'idée : si l'erreur se fait dans la zone mémoire qui compare les lectures. Bref, il faudrait des machines avec un minimum d'ECC pour avoir une zone mémoire garantie qui servirait à vérifier le reste. Inutile, vu le coût en performances du tout.

      ⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr

      • [^] # Re: ECC logiciel?

        Posté par  . Évalué à 1.

        On pourrait se baser sur kmemcheck :-) http://lwn.net/Articles/260068/
      • [^] # Re: ECC logiciel?

        Posté par  . Évalué à 4.

        ..... mais sur le fond, un point invalide l'idée : si l'erreur se fait dans la zone mémoire qui compare les lectures.
        Une autre idée : faire tourner le même algo plusieurs fois en utilisant des zones RAM différentes.
        Si les résultats diffère c'est qu'il y a eu une erreur. Dans ce cas on peut prendre le résultat majoritaire.
        En fait ca revient a faire un soft tolérant aux erreurs.
    • [^] # Re: ECC logiciel?

      Posté par  . Évalué à 5.

      peux-t-on mettre une ram ecc sur un ordi avec une CM normale ( id non de serveur) ?
      • [^] # Re: ECC logiciel?

        Posté par  . Évalué à 5.

        Oui, mais ça ne servira à rien : il faut que la CM la gère pour qu'elle fasse son travail de correction et détection d'erreurs. C'est une option qui s'active dans le BIOS.

        ⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr

  • # dreuk

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Avec une mémoire aussi fragile, j'interdis à mes ordinateurs de fumer et de picoler, dès ce soir !
    • [^] # Re: dreuk

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Trop gros comme excuse, passera pas.
    • [^] # Re: dreuk

      Posté par  . Évalué à 6.

      Dis surtout que tu veux tout garder pour toi.

      THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

  • # HWPOISON

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Plus la quantité de mémoire augmente, plus le taux d'erreur augmente. Andi Kleen et Fengguang Wu ont écrit un patch "HWPOISON" qui permet de rattraper les erreurs "soft" et "hard" de la mémoire.
    http://lwn.net/Articles/348886/

    Cet article est fort intéressant. Mais si j'ai bien compris, il faut le processeur associé, genre un Xeon Nehalem-EX et son architecture Machine Check Abort (MCA).
  • # En même temps tout ça ne sert à rien

    Posté par  . Évalué à 2.

    Si on n'a pas de barque :]


    *S'enfuit vers la porte*

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