A l'occasion de la sortie en septembre dernier du nouveau modèle de la console PlayStation 3 (PS3), généralement attribué du suffixe « slim », car étant plus mince que le modèle précédent, Sony avait décidé de supprimer la possibilité aux utilisateurs d'installer un système basé sur Linux sur les nouvelles machines, en bloquant la fonctionnalité « OtherOs ». Cette fonctionnalité, qui était jusqu'alors présente sur les modèles précédents de la console, consistait en un hyperviseur permettant l'installation de systèmes alternatifs, moyennant quelques limitations d'accès au matériel (principalement, l'accélération 3D). La suppression de l'OtherOs sur les nouveaux modèles avait alors suscité nombre de protestations dans les rangs des développeurs et amateurs de logiciel libre.
La présence de l'OtherOs avait l'intérêt pour Sony de satisfaire les développeurs et hackers en tout genre en leur offrant la possibilité de programmer sur une plate-forme basée sur le processeur Cell Broadband Engine d'IBM/Sony/Toshiba, tout en réduisant au minimum la possibilité de formation d'une communauté ayant pour objectif de casser les mesures de sécurité permettant l'accès au GameOS, le système sur lesquels les jeux fonctionnent. Or, depuis la sortie du modèle « slim », un certain nombre de mécontents ont commencé à s'attaquer à la sécurité de la PS3, et le fameux GeoHot, bien connu pour avoir produit le Jailbreak de l'iPhone, a mis au point un hack matériel pour casser les restrictions de l'OtherOS, dans le but de démarrer les recherches sur d'éventuels exploits du système principal de la PS3, le GameOS.
Tout cela nous amène à l'annonce hier par Sony, de supprimer purement et simplement l'accès à l'OtherOS pour tous les modèles de la PS3 « pour raisons de sécurité », à l'aide de la mise à jour 3.21 du firmware de la console, disponible en téléchargement à partir du 1er avril (je sais, la date est mal choisie, mais bon). En gros, les acheteurs de PS3 qui avaient acheté la console pour la fonctionnalité OtherOS ne devront pas faire la mise à jour sous peine de voir l'accès à leur système alternatif bloqué. Et ne pas mettre à jour revient à ne plus pouvoir se connecter au Playstation Network de Sony, permettant entre autres le jeu en ligne, et l'accès à la plate-forme de téléchargement de jeux en ligne, le PlayStation Store, sorte d'équivalent de l'Apple Store pour les PS3 et PSP.
Une nouvelle annonce qui ne manquera pas de susciter une nouvelle vague de protestations chez les développeurs, les amateurs de logiciel libre et les adversaires du modèle des plate-formes de téléchargement fermées et contrôlées à la mode Apple Store.
NdM : Voir également le journal de Prafalc à ce sujet.