Richard Stallman: 2 conférences à Paris

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19
10
nov.
2010
Communauté
Richard Stallman donnera une conférence "Copyright vs. Community" ce vendredi 12 novembre 2010 de 17 à 19h à l'amphithéatre Lutton, du Centre de recherche Inderdisciplinaire (CRI), Faculté de Medecine, 24, rue du Faubourg Saint-Jacques Paris.

Il participera également à la conférence : "Garantir les libertés publiques pour préserver les biens communs (Lutter contre les nouvelles enclosures)" qui aura lieu le dimanche 14 novembre 2010 à 16h00 au Ministère de la Crise du Logement, 24 rue de la Banque 75002 Paris. Métro : Bourse,

Avec :
  • Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation
  • Jean-Pierre Berlan, ancien Directeur de recherche en agronomie INRA
  • Sandrine Bélier, eurodéputée Europe Ecologie, membre de la commission Environnement et de l’Internet Core Group
  • Benjamin Bayart, président de FDN
  • Christine Tréguier auteur, journaliste.
  • Jérémie Nestel, Co-président de Libre Accès, Trésorier des MACAQ


Animateur : Philippe-Charles Nestel (membre de l’April) En février 2008, Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation, et Jean-Pierre Berlan, ancien Directeur de recherche en agronomie à l'INRA, invités par les « Faucheurs Volontaires » et l’association Libre Accès, se rencontraient pour échanger leurs analyses respectives sur la captation des biens communs générés par l'invention, par les juristes des multinationales, de nouveaux "droits" divers de « propriété sur le vivant » (gènes, plantes, animaux), sur les connaissances comme les algorithmes des logiciels.

Jean Pierre Berlan, et Richard Stallman avaient alors appelé les citoyens à résister aux grandes entreprises qui, profitant de la faiblesse de nos démocraties contemporaines, prenaient le contrôle des Etats par l'intermédiaire de traités multilatéraux au sein de l'OMC (Accords ADPIC) et de l'OMPI, imposant de nouvelles lois comme le Digital Millenium Copyright Act aux Etats-Unis, la Directive EUCD en Europe, « La loi de lutte contre la contrefaçon », mensongère à plus d'un titre, votée au Sénat le 17 octobre 2007, permettant à des agents assermentés d'organismes professionnels privés (semenciers, industrie du disque, Business Software Alliance) d'apporter la preuve de la matérialité des "infractions", en ayant le droit d'enquêter, y compris sur Internet, en étant à la fois juge et partie.

Le colloque fut intitulé « les nouveaux enfermements des biens communs : du vivant aux logiciels » par analogie aux "enfermements" qui désignaient le mouvement d'expropriation des terres dévolues à l'usage collectif qui s'est déroulé sur plusieurs siècles et avait précédé et préparé la Révolution industrielle.

Deux ans se sont écoulés. De nouvelles lois telles que la loi HADOPI, LOPPSI 2, ont amplifié ces « nouvelles enfermements ». De nouveaux accords multilatéraux comme l'Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA) changent la donne en ce qu'ils sont désormais négociés hors de toute instance internationale, sans la présence des pays émergents, dans l'opacité la plus absolue.

A l’origine de cet accord : la volonté des firmes pharmaceutiques d’utiliser l’épouvantail de la « contrefaçon » afin de limiter par tous moyens la circulation des médicaments génériques qui échappent aux détenteurs de brevets. Plusieurs navires en provenance d’Inde et à destination de pays du sud qui transitaient par l'Europe ont été bloqués par des douanes en 2008, car ils transportaient des médicaments génériques dont les copies étaient légales dans le pays d’origine et dans celui d’arrivée, mais pas en Europe où les règles en matière de brevets sont plus strictes. Mais l'ACTA n'a pas seulement pour ambition d'établir de nouvelles règles multilatérales, au mépris de la subsidiarité, sur les molécules et les médicaments génériques ; elle promeut également la vision extrémiste du « droit d'auteur » des industries du divertissement qui souhaiteraient imposer la responsabilité des acteurs de l'Internet (fournisseurs d'accès, fournisseurs d'hébergement) pour le contenu qui transiterait par leurs services.

En mars 2010 le Parlement Européen, dans un vote à la quasi unanimité, adopta une résolution commune, soutenue par les cinq plus importants groupes politiques qui enjoignait la Commission Européenne à rendre public les documents de négociation de l'ACTA. Ce vote fut suivi, en septembre 2010, d'une « Déclaration majoritaire des députés européens contre le projet d’accord ACTA ».

Bien complexe d'analyser les logiques à l'oeuvre dans des domaines aussi divers que les logiciels, l'internet, l'agriculture, les médicaments, les arts, le tout dans une nouvelle donne internationale de guerre économique entre l'économie de rente sur la « connaissance » et les pays émergents à forte croissance… La venue de Richard Stallman en Europe sera l'occasion de continuer le travail d'analyse initié, il y a deux ans, afin de prolonger le dialogue entre les différentes communautés concernées par ces « nouvelles enclosures », harmoniser les points de vue et tendre vers une convergence.

Pour ce faire, nous vous invitons à une rencontre autour de la préservation des biens communs et de la défense des libertés publiques, le dimanche 14 novembre 2010, à 17h30, au Ministère de la Crise du Logement 24 rue de la banque 75002 Paris, métro Bourse.

Par ailleurs, et avant la conférence une réunion de réflexion aura lieu autour de la loi LOPPSI 2 de 16h à 17h pour échanger sur les dangers ce cette loi, avec des acteurs d'internet et du mal logement, en présence de :
  • Jean Baptiste Ayrault de l’association Droit au Logement,
  • Mathieu Pasquini Co-président de Libre Accès Inlibroveristas,
  • Fabrice Epelboin Read write web


Et sont par également invités, Big Brother Awards, lntersquat, le syndicat de la magistrature, le CLEJ, Syndicat des Avocats de France, Souriez vous êtes filmés, le comité anti délation, Jeudi Noir, MACAQ.

Aller plus loin

  • # Belle conférence

    Posté par  . Évalué à 7.

    Bonjour, avec autant de beau monde, l'on peut s'attendre à ce que tout soit plein comme un œuf.

    Je n'assisterai pas à la conférence car je serai dans l'ouest, mais je m'attends à voir une vidéo de la conférence.

    Je pense à particulier à Benjamin Bayart, qui est souvent seul dans ses conférences, de le voir entouré de tous ces activistes pro-libre sera certainement intéressant.

    Bonne conférence à tous.

    Systemd, the bright side of linux, toward a better user experience and on the road to massive adoption of linux for the desktop.

  • # Bayart et Stallman en conf. à Paris

    Posté par  . Évalué à 5.

    C'est sûr que ça le fait.

    Benjamin Bayart c'est un peu notre Richard Stallman à nous, non ?
    • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

      Posté par  . Évalué à -4.

      Ouais enfin en beaucoup moins extrémiste, parce que Stallman...
      • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

        Posté par  . Évalué à 4.

        Quoi? Qu'ouïs je ? Qu'entends je ?
        Stallman est notre guide
        Stallman est notre sauveur
        Stallman est la voix
        Il ne peut être extrémiste il est la vérité.

        Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

      • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

        Posté par  . Évalué à 1.

        Bonjour,

        En quoi le mouvement pour le logiciel libre est-il extrémiste ?
        En quoi Richard Stallman est-il extrémiste ?

        Je suis stupéfait par ce commentaire aussi lapidaire.
        • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

          Posté par  . Évalué à 4.

          En quoi Richard Stallman est-il extrémiste ?

          Pour être aller à une conférence, ce Monsieur déclamait qu'il y avait des "vrai" terroristes chez microsofts. Qu'il n'existait aucun cas où le logiciel libre était moins adapté qu'un logiciel propriétaire, il n'est peut être pas extrémiste dans ton référentiel, mais pour les gens qui n'ont pas ton niveau dans la compréhension de l'écosystème libre, le message est complètement inaudible car volontairement radical.
          • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

            Posté par  . Évalué à -1.

            Peu importe le référentiel, ça reste un extrémiste.
            Et en même temps je voulais voir à quel point les lecteurs de LinuxFR l'étaient en attendant ma note, et comme par hasard je suis à -3.
            J'ai donc mon idée sur les extrémistes que vous êtes ;).

            Ca me rappelle une phrase que j'ai pu vérifier de nombreuses fois en entreprise et autour de moi :
            "Les gens font du Linux parce qu'ils haissent Microsoft. Nous faisons du *BSD parce que nous aimons Unix.".

            Maintenant, je pense que pour ce genre de projets, il faut justement des extrémistes à leur tête ;).
            • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

              Posté par  . Évalué à -2.

              Maintenant, je pense que pour ce genre de projets, il faut justement des extrémistes à leur tête ;).

              Bopf.
              Linus et son pragmatisme a fait 100 fois plus de bien au libre que RMS et son integrisme.

              Ce qui m'amuse chez RMS c'est cette facon de politiser des choses purement techniques. La liberte du code est une fin en soi, et il arrive a totalement occulter la fonction premiere de l'outil, voir a la faire passer comme purement superflue.
              Dans le monde ideal de stallman, on aurait des milliards de ligne de code qui ne servent a rien.
              Mais tout le monde serait libre de les modifier, pour en faire qq chose qui ne sert a rien bien sur, tant que c'est libre, tout va bien.

              Je sais pas, c'est un peu comme si les fan de jacky tuning fondaient un parti politique, ou si les amateurs de modelisme se mettaient a faire des manifs pour militer pour la liberation des formules chimiques des colles a bois utilisees dans leurs maquettes et tout, en expliquant aux gens que c'est achement important, qu'ils sont esclaves de u-hu et 3m et tout et tout.

              If you can find a host for me that has a friendly parrot, I will be very very glad. If you can find someone who has a friendly parrot I can visit with, that will be nice too.

              • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

                Posté par  . Évalué à 5.

                "Ce serait peut-être l'une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d'autre que du code."
            • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

              Posté par  . Évalué à 5.

              Tu te fais moinsser parce que tu dis « bouh c'est un extrémiste » sans dire pourquoi. Cette pleurnicherie sur les moinssages est ridicule (d'ailleurs quand je vois ça je moinsse).

              DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

              • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

                Posté par  . Évalué à -2.

                Mais je ne pleurniche pas... oO
                Je pensais juste que celà suffirait comme phrase, il est quand même connu pour ça.
                Après encore une fois, je pense qu'il en faut à la tête de certains projets, c'est juste un fait, en aucun cas une critique ;).
      • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

        Posté par  . Évalué à 4.

        Infidèle!
        Tu seras banni de l'Église d'Emacs par Saint Ignucius lui même!
        http://stallman.org/saintignucius.jpg
      • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

        Posté par  . Évalué à 2.

        Pour avoir assisté à une conférence de Stallman à Lyon l'année dernière, je ne pense pas que le qualificatif d'extrémiste soit le plus approprié, ou alors entendons nous sur la signification que nous donnons à ce terme.
        Le problème du discours de Stallman est qu'il agit en moralisateur et que son propos est centré sur l'individu en dehors de toute analyse des facteurs économiques et sociaux qui font qu'aujourd'hui le logiciel propriétaire domine. Son argumentation fait culpabiliser l'utilisateur de logiciels propriétaires, qu'importe les raisons qui le contraignent à utiliser ces logiciels. Mettre sur le même pied d'égalité une université contractant avec des éditeurs qui font du propriétaire et l'étudiant qui sera contraint d'utiliser ces logiciels est une grave erreur et est contre productif.
        Comme Stallmann se refuse à avoir une quelconque analyse politique construite, son analyse est nécessairement axée sur une hiérarchie de valeurs : en bas de l'échelle, les logiciels privateurs ensuite les mauvais logiciels libres (dont Linux, Chrome etc..) et enfin le projet GNU. Ces valeurs étant bâties, pour beaucoup, sur l'intentionnalité des utilisateurs et développeurs, par exemple Linus Torvald fait du Libre mais du Mauvais Libre parce qu'il ne le fait pas dans le même objectif que Stallman. Aussi, les maisons d'éditions imposent des DRM car leur but en soi est de priver les utilisateurs de leur liberté, ceci n'ayant rien à voir avec une quelconque logique de profit.

        Dans la tête de Stallman, tout est affaire de bonne volonté et de vertu individuelle, dans le monde réel, ce sont les grandes entreprises qui décident avec les gouvernement qui exécutent et nous, pour la plupart, subissons sans avoir de pouvoir sur les choix économiques. Ainsi la pensée de Stallman est une idéalisation de la pensée dominante et n'a rien d'extrémiste. C'est son domaine d'application qui est originale.

        Quant à l'utilité de ses conférences, pour convaincre des profanes, elle est quasiment nulle voire contre productive. Pour un auditeur averti qui veut se détendre, c'est du grand spectacle.
    • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

      Posté par  . Évalué à 4.

      Disons que dans l'informatique 2.0 du cloud computing 2.0 avec plein de Web 2.0, il faut un Stallman 2.0 pour rappeler qu'on est plus libre avec MS Office à la maison qu'avec Google Documents sur un serveur qu'on ne verra jamais.
      BB c'est notre Stallman 2.0 :)

      Sérieusement, la FSF donne parfois l'impression d'avoir une guerre de retard. Le combat pour la libération de l'utilisateur se joue maintenant aussi (surtout?) sur le réseau, qu'il faille un microcode propriétaire pour une carte Wifi c'est un épiphénomène, en comparaison.

      THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

  • # Mail reçu à propos de la conf au CRI

    Posté par  . Évalué à 8.

    Étant inscrit dans l'école doctorale FdV qui est liée au CRI, j'ai reçu il y a quelques temps un mail d'annonce de cette conf :

    "Copyright vs Community in the Age of Computer Networks"
    Faculty of medicine - Amphithéatre LUTTON
    November 12th, 5pm.

    Richard Stallman is the founder of the Free Software Foundation, one of the earliest activist in the Free Software Movement.

    Please consider while preparing your questions, that there is some specific
    terminology to get fluent with, in order to interact better with Stallman:
    don't mix Open-Source Software with Free Software.
    Stallman is only interested by Free Software and usually get quite upset when
    someone talk to him about open-source...

    Details on Stallman's Terminology:
    http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Stallman#Terminology

    You will find more information on FSF's philosophy:
    http://www.gnu.org/philosophy/philosophy.html


    Je trouve que ça fait un peu "Attention, conférencier méchant"
    • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

      Posté par  . Évalué à 2.

      Pour avoir suivi une conférence de Stallman il y a quelques jours, je peux te dire que cette "mise en garde" est parfaitement compréhensible.
      Stallman le dit lui-même quand il donne des conférence de ne pas mélanger open-source et logiciels libres.
      C'est même une des conditions pour qu'il donne une interview à un journaliste (Si, si, je l'ai vu te entendu le dire), une autre étant de dire "GNU/Linux".

      C'est pas qu'il soit méchant, c'est qu'il est pointilleux.

      0. Assume good faith 1. Be kind to other people 2. Express yourself 4. Apply rule 0

      • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

        Posté par  . Évalué à 1.

        Euh. Autant je comprends qu'il veuille qu'on ne mélange pas Open Source et Free Software [1], autant pour Linux et GNU/Linux, c'est réellement pas être pointilleux. J'appelle ça vouloir tirer la couverture à soi [2].

        [1] Déjà parce que certaines personnes font bien attention de faire croire qu'Open Source = « tu peux lire le code source mais c'est en lecture seule », et ensuite parce que même avec la définition de l'Open Source Initiative, certaines licences sont compatibles OSI mais pas Free Software (si je ne me trompe pas). Du coup faire la distinction est quelque chose de normal.

        [2] Un troll ? Où ça ?
        • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

          Posté par  . Évalué à -1.

          J'ai eu droit ce soir (11.11.10) à la version de RMS du Linux vs GNU/Linux.
          C'est du RMS et il est cohérent avec lui même. Libre à toi ensuite de ne pas être d'accord avec lui.
          Toujours est-il que si tu veux lui poser une question et obtenir un réponse constructive à une question et non pas un "Je n'a pas compris, je ne sais pas ce que cela signifie", pour un "crime de lèse-RMS", mieux vaut le savoir pour éviter l’écueil.

          Quant à open-source, et bien ça signifie ce que tout le monde veut bien comprendre a minima : sources ouvertes. Pour le reste, roulette russe. Et par défaut ce n'est pas équivalent de libre selon la FSF.

          0. Assume good faith 1. Be kind to other people 2. Express yourself 4. Apply rule 0

          • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je connais parfaitement les raisons de RMS pour dire GNU/Linux, merci bien. Maintenant, je rappelle que 1/ J'ai annoncé le troll :-), et 2/ On n'est pas obligé d'être d'accord avec lui, et être obligé d'utiliser SES termes parce que ça LUI fait plaisir, ça me gêne -- pour être clair, s'il y avait consensus, je grognerais dans mon coin mais je suivrai le mouvement (une fois une terminologie acceptée, autant faire avec). Mais le truc c'est qu'il n'y a PAS de consensus. :-)

            Quant à Open Source Vs Logiciel Libre/Free Software, je disais justement que je comprenais qu'on puisse vouloir bien marquer la différence, avec moult détails.
          • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

            Posté par  . Évalué à 1.

            Je profite de ce commentaire pour soulever deux petits points :

            1- sur GNU/Linux, et bien étant donnée l'importance moderne des systèmes de fenêtrage et des desktops, je pense qu'il n'y a plus aucune raison de parler seulement de GNU/Linux.

            Il faut maintenant dire "GNU/Linux/X11/Gnome" ou "GNU/Linux/X11/KDE" etc.
            C'est très important, d'autant plus que GNOME et KDE, par exemple, sont cross-plateform.

            Je suggère d'ailleurs à Stallman, FSF et autres, de contacter Google, car ils devraient appeller leur bidule pour smartphone "Android/GNU/Linux" (eux ils se passent de X11 et le reste eh eh)

            2- concernant "Open Source" vs "Free Software" deux sous-points :

            Stallman écrit que :

            - "Nearly all open source software is free software. The two terms describe almost the same category of software, but they stand for views based on fundamentally different values. Open source is a development methodology; free software is a social movement."

            Donc on voit bien ici qu'il existe presque une équivalence entre Open Source et Free Software au niveau du "résultat" (= la définition des licences logicielles, qui entrent dans le champs, ou non du libre)

            La FSF admet d'ailleurs, dans un style qui sent que ça l'écorche d'écrire ça :

            - "agree more or less on the practical recommendations"

            Concernant le "mouvement social" que Stallman évoque, je ne suis on ne peut plus dubitatif.

            Le mouvement social c'est l'aspect communautaire, l'intelligence collective, la liberté etc. C'est quelque chose qui a été rendu possible à large échelle grâce à internet et on voit que ça ne concerne absolument pas (plus) exclusivement le logiciel libre. De mon point de vue, c'est Internet qui a libéré quelque chose qui est inscrit dans la nature humaine, cette capacité à créer de manière collective.

            Par ailleurs on peut voir un intérêt à utiliser du logiciel libre sans pour autant souhaiter adhérer à un soi disant mouvement social ou à une idée politique.

            Donc le coté "free software is a social mouvement" me parraît un argument extrêmement suspect.

            Mais le point *vraiment* important, qui me pousse à utiliser le terme "Open Source" pour parler des logiciels libres, c'est que le mot "Free" de "Free Software" est quasi systématiquement mal interprété par le néophyte en "logiciel gratuit". Ceci est délétère, non seulement parcequ'évidemment un logiciel gratuit peut être propriétaire, également parceque la confusion libre = gratuit est vraiment nuisible au libre de mon point de vue, en particulier dans le monde de l'entreprise.

            Donc entre utiliser "Free Software" en prenant le risque de faire confondre "Free Software" et "Shareware" de manière quasi systématique, et oser prendre ses distances avec les idées politiques ultra-radicales de Stallman, mon choix est fait immédiatement.

            Au final, oui, j'opte pour l'utilisation d'"Open Source". Auparavant j'utilisais "Logiciel Libre", et je pense que c'est d'ailleurs une excellente dénomination qui aurait dû être reprise en Anglais par "Libre Software", mais on ne peut pas lutter seul contre les pratiques du langage.
    • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

      Posté par  . Évalué à 0.

      Ben c'est juste pour donner des idees: il te reste plus qu'a poser une question en parlant de GNU comme opensource et voila :D

      Le truc rigolo, c'est qu'il risque de commencer a te gueuler dessus, refuser de repondre a ta question ou carrement se barrer. Ca permet de le laisser tranquillement torpiller tout son argumentaire precedent sans trop se fouler (pour ceux qui sont pas d'accord avec ses idees ou trouvent que c'est un extremiste dangereux).

      Tout le travail de la communaute LL locale qui part en fumee en l'espace d'une minute, ca peut etre assez joissif quand meme pour les adeptes de la schadenfreude.
    • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

      Posté par  . Évalué à 2.

      Quand je l'avais vu en conférence à Marseille, je ne l'avais pas trouvé si méchant. Un amis lui a même demandé pourquoi la disposition des raccourcis emacs était si particulière. Il a répondu qu'ils avaient utilisés les raccourcis de base, et que les ajouts avaient étés fait sans réflexion au fur et à mesure, et la plupart très rapidement dans la première semaine de développement.

      Envoyé depuis mon lapin.

      • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

        Posté par  . Évalué à 2.

        C'était censé être une question trollesque ? Parce que si oui il l'a pris au premier degré ...
        • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

          Posté par  . Évalué à 2.

          Non du tout. L'amis en question était et est toujours un utilisateur d'emacs.

          Il trouvait juste les raccourcis étranges, et avait passé du temps à les repositionner selon ses envies.

          Il ne faut pas voir des trolls partout. J'ai posté cette anecdote pour justement montrer qu'il n'est pas toujours méchant, puisqu'il a répondu tout à fait normalement à une question sensible.

          Envoyé depuis mon lapin.

          • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

            Posté par  . Évalué à 1.

            Je te conseille de lire « Coders at Work », avec une des explications sur les origines d'Emacs. Apparemment, Emacs a d'abord été construit au-dessus de la ligne de commande disponible sur les machines de l'époque, ce qui explique la raison-même du format des raccourcis (ah, et on apprend que si oui, RMS a bien développé et maintenu Emacs très tôt et pendant un bon moment, ce n'est pas lui qui en est à l'origine).
            • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

              Posté par  . Évalué à 2.

              Why Emacs's Keyboard Shortcuts Are Painful

              http://xahlee.org/emacs/emacs_kb_shortcuts_pain.html :

              [...]The common keyboard used around emacs era in the 1980s are those keyboards from Lisp Machines. The keyboard on lisp machines have the Control key besides the space bar (similar to the position of Alt keys on PC keyboards), and Meta to the left of Control. So, the Control key is the primary modifier, and the Meta is secondary to Control. This is why, the shortcuts for the most used commands in emacs involve the Control key instead of the Meta key. [...]

              Depending on the time of day, the French go either way.

          • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je vois pas trop ce qu'il y a de sensible dans cette question :)
    • [^] # Re: Mail reçu à propos de la conf au CRI

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Je l'ai vu il y a quelques jours. Lorsque les questions utilisaient "Linux" ou "Open Source", il a simplement corrigé les gens en expliquant pourquoi il préférait "GNU/Linux" et "Logiciel libre" respectivement..
      J'avais d'ailleurs entendu parler de son caractère un peu impulsif et de son comportement parfois suprenant, mais il n'a rien laisser transparaître de ça à la conférence. Peut-être que c'était un bon jour :)
  • # crise du logement, banque, et bourse...

    Posté par  . Évalué à 5.

    Héhé,

    Ministère de la *Crise du Logement*
    24 rue de la *banque*
    75002 Paris
    métro *Bourse*

    Je suis le seul à trouver que l'adresse elle même est engagée ? :)
  • # RMS et Emacs

    Posté par  . Évalué à 0.

    Il parait qu'un jour, quelqu'un a sorti devant RMS la fameuse blague "Emacs c'est un bon système d'exploitation, il lui manque juste un bon éditeur de texte", et que RMS a alors commencé à répondre sérieusement sur le modèle "Mais figurez-vous qu'Emacs EST un éditeur de texte" jusqu'à ce que quelqu'un l'interrompe en lui disant "Richard, it's a joke...".

    Sinon pour l'aspect pointilleux du personnage concernant certains termes, personnellement je comprends. Ça doit être agaçant d'avoir à toujours reprendre les gens sur des termes que vous tenez à coeur. Au bout d'un moment, on peut vouloir prévenir à l'avance.
    • [^] # Re: RMS et Emacs

      Posté par  . Évalué à 4.

      Bonjour,

      Vous avez écrit :

      "Sinon pour l'aspect pointilleux du personnage concernant certains termes, personnellement je comprends. Ça doit être agaçant d'avoir à toujours reprendre les gens sur des termes que vous tenez à coeur. Au bout d'un moment, on peut vouloir prévenir à l'avance"

      Ce n'est pas tant le fait d'être agacé qui est en jeu que de comprendre que le mouvement pour le logiciel libre est en guerre sémantique.

      Par exemple, si j'utilise le terme de "mesure technique de protection" j'évoque inconsciemment quelque chose de positif ; vouloir protéger, par exemple, sa vie privée est des plus légitime. Ce faisant j'en arrive à accepter les DRM. En revanche si je dis "menottes numériques" ou "dispositifs de contrôle d'usage", la puissance d'évocation n'est pas la même. Et n'est-ce pas ce que sont réellement les DRM : des dispositifs de contrôle d'usage ?

      De plus, le mouvement pour le logiciel libre, comme son nom l'indique, ne peut rester vivant que s'il s'inscrit dans une pensée en mouvement. Quelqu'un fit par exemple observer, en Espagne, à Stallman que le mot "propriétaire" pouvait être légitime, par exemple être propriétaire de sa maison. Le mot "logiciel propriétaire" pouvait donc entraîner une confusion avec les biens physiques. Stallman reprit donc à son compte l'observation de son interlocuteur et recommanda "logiciel privateur" ; les logiciels "propriétaires" sont des logiciels "privateurs de liberté".

      Cordialement
      • [^] # Re: RMS et Emacs

        Posté par  . Évalué à 2.

        Moi j'adore Stallman. Il tient des propos qui amha résonneront dans les siècles à venir.

        N'empêche, autant j'aime sa conception du logiciel avec ses 4 libertés, autant je n'aime pas trop son utilisation du mot "privatif" en lieu et place de "propriétaire". Assimiler "propriété" et "privation" ça me rappelle trop le fameux "la propriété c'est le vol".

        Le logiciel soit-disant propriétaire ne mérite en effet pas cette appellation. Pour autant le mot privatif me parait inapproprié non plus, car si privation il y a, elle se fait avec l'accord de l'acquéreur, accord donné au moins théoriquement lors de l'acceptation des conditions générales d'utilisation. Donc il n'y a pas coercition, de telle sorte que je doute qu'on puisse parler de privation.

        Maintenant, si je lis la page consacrée à la propriété, il me semble que le cas du transfert de propriété accompagné d'un droit résiduel pour l'ancien propriétaire, porte un nom dans le droit romain : servitude. Je ne connais pas d'adjectif vraiment parlant en français, donc si je devais utiliser le nom pour qualifier le logiciel non-libre, c'est plutôt le mot logiciel que j'utiliserai comme adjectif. Je dirais donc "servitude logicielle". Enfin bon c'est juste mon avis, hein...
        • [^] # Re: RMS et Emacs

          Posté par  . Évalué à 4.



          > N'empêche, autant j'aime sa conception du logiciel avec ses 4 libertés, autant
          > je n'aime pas trop son utilisation du mot "privatif" en lieu et place de
          > "propriétaire". Assimiler "propriété" et "privation" ça me rappelle trop le
          > fameux "la propriété c'est le vol".
          >
          >
          > Le logiciel soit-disant propriétaire ne mérite en effet pas cette appellation.
          > Pour autant le mot privatif me parait inapproprié non plus, car si privation
          > il y a, elle se fait avec l'accord de l'acquéreur, accord donné au moins
          > théoriquement lors de l'acceptation des conditions générales d'utilisation.
          > Donc il n'y a pas coercition, de telle sorte que je doute qu'on puisse parler
          > de privation.

          Pourtant l'appellation « logiciel privateur » correspond beaucoup plus à
          la réalité que « logiciel propriétaire » car:

          - un logiciel sous licence GPL à encore un propriétaire, ou plutôt un
          auteur, c'est juste que le dit propriétaire en autorise la redistribution.

          - au contraire, un « logiciel privateur » empêche son propriétaire (au sens celui
          qui l'a acheté) de le redistribuer. C'est bien une privation.
          • [^] # Re: RMS et Emacs

            Posté par  . Évalué à 1.

            Pour moi il n'y a pas privation puisqu'il y a consentement. Au lieu de privation on devrait plutôt parler de "renoncement". En achetant un logiciel non-libre, et en acceptant les CGU, on renonce à la possibilité de le redistribuer. Maintenant j'admets que c'est pas très clair, car on peut très bien "se priver" de quelque chose : la forme réflexive existe. Mais ce n'est pas celle utilisée dans l'expression "logiciel privateur".
    • [^] # Re: RMS et Emacs

      Posté par  . Évalué à 3.

      Le fait est... (pour l'avoir rencontré et vécu) que RMS est un être qui est incapable d'avoir une relation sociale apaisée avec quiconque qui ne partage pas à 100% ses idées et sa manière de voir les choses. C'est sectaire.

      Sa manière de se fâcher ou de refuser le dialogue avec ses ennemis (j'utilise le terme ennemi de manière volontaire, car il fait partie du bréviaire de la FSF "The enemy is proprietary software.") est digne d'un comportement fascisant.

      Désolé d'utiliser ce terme, mais je n'en ai pas trouvé d'autre mieux adapté pour décrire cet aspect de sa manière d'être. La plupart des "extrêmistes", ainsi qu'il est souvent qualifié, acceptent tout de même les dialogues en désaccord.

      Personnellement je préfère l'approche "Je défendrai mes opinions jusqu'à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres."

      Le logiciel propriétaire n'est sans doute pas une bonne chose, et je continuerai à plaider pour le libre, mais si j'ai ami qui pense que le logiciel propiétaire est meilleur que le libre, on peut continuer à être amis pour autant ! (et avoir des débats passionants ce qui ne gâte rien)

      Au final, le problème de RMS, à qui, il faut le reconnaître, nous devons beaucoup au moins pour la GPL et son apport au débat du libre, c'est qu'il a tendance à nuire par sa personnalité à son propre mouvement.
  • # copyright

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je suis actuellement à la première conférence, et pour un "extrémiste", je le trouve assez sage sur l'idée de faire évoluer la législation sur le copyright. Il prône l'idée de limiter la durée du copyright à 10 ans après la création d'un contenu. Je trouve ça très raisonnable pour quelqu'un qui prône cette culture libre. Il pourrait dire plus de copyright du tout.

    Je m'étends pas parce que écrire avec un téléphone, c'est lourd.
  • # Prise de notes lors de la conférence

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    J'ai mis en ligne ce matin la prise de notes que j'ai faîte lors de ces conférences. Si ça peut être utile / si ça peut intéresser quelqu'un, c'est par ici :
    http://genma.free.fr/spip.php?article1231
  • # Video et Photos

    Posté par  . Évalué à 1.

    En attendant la vidéo officielle, une vidéo filmée "à la main", de la conférence de dimanche (14 novembre 2010) est disponible (torrent) ici : http://freetorrent.fr/details.php?id=03fff4cfd259118d4b97e61(...)

    Vous pouvez aussi retrouver quelques photos : http://photos.bumble-bee.fr/index.php/ManifestationsConferen(...)
    • [^] # Re: Video et Photos

      Posté par  . Évalué à 1.

      Merci beaucoup Blumblebee, je me permets d'emprunter du de tes photos pour la mettre sur Libre Accès.

      As tu version OGG de ta vidéo ?

      Sinon si on peut avoir accès à tes roches ça complémenterait les miennes.

      merci beaucoup

      Jérémie

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