Bénévalibre, un logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat

Posté par  . Édité par ZeroHeure, Ysabeau 🧶 🧦 et Davy Defaud. Modéré par Pierre Jarillon. Licence CC By‑SA.
22
15
sept.
2019
Communauté

Lancement, dimanche 15 septembre 2019 lors du Grand Dej’ des associations à Dijon, de Bénévalibre, logiciel libre (et gratuit à l’usage) développé pour faciliter la valorisation du bénévolat dans les associations.
Logo de Bénévalibre

Le Crajep (Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire) de Bourgogne‐Franche‑Comté a pu faire aboutir la première version du logiciel Bénévalibre avec :

  • le soutien financier de la région Bourgogne‐Franche‑Comté et de la Fondation du Crédit Coopératif ;
  • les conseils et l’appui technique des associations April et Framasoft ;
  • le développement confié à la SCIC CLISS XXI.

Cette application, accessible par l’intermédiaire d’un téléphone mobile, permettra aux bénévoles et aux associations de renseigner et de suivre plus facilement les actions et le temps passé bénévolement.

Pour les bénévoles

L’application permet en quelques clics de comptabiliser le nombre d’heures passées pour chaque association dans laquelle ils sont engagés. Cela permettra de faciliter l’alimentation de leur compte d’engagement citoyen.

Pour les associations

Après de nombreuse discussions autour de la problématique liée à la monétarisation du bénévolat, le collectif a souhaité répondre à un besoin partagé par beaucoup d’associations : pour mieux appréhender la vitalité des association ou pour témoigner d’une activité importante auprès de financeurs, la mise en valeur de l’engagement bénévole est aujourd’hui une étape incontournable. Bénévalibre permet de visualiser simplement le temps que les bénévoles ont consacré à l’association. Notons que l’application est largement configurable. Chaque bénévole peut inscrire son engagement dans les projets particuliers de l’association avec, par exemple, un niveau de qualification défini préalablement.

Libre, éthique, décentralisé,

Bénévalibre est un logiciel libre. Il appartient à ceux et celles qui l’utilisent. N’importe qui peut s’en emparer, l’utiliser, le télécharger, le modifier, le redistribuer, l’installer en éditant ses propres règles.

Il est apparu important, dès la conception du logiciel, de laisser aux associations le soin de répondre à l’intégralité des questions éthiques qui sont soulevées par la valorisation de l’engagement bénévole : doivent‐elles modérer l’engagement des bénévoles dans l’association où l’accès est‐il très ouvert ? Le décompte du temps bénévole se fait‐il en comptant, ou pas, la durée des trajets ? Faut‐il valoriser monétairement les engagements bénévoles ?

Enfin, Bénévalibre a été pensé avec une logique décentralisée. À l’heure où les données sont concentrées par des firmes pour lesquelles ces données sont une mine d’or, il a semblé évident d’adopter un fonctionnement décentralisé. Outre cette logique, la volonté est bien de remettre le pouvoir aux mains des utilisateurs et utilisatrices et de permettre à qui le désire, moyennant quelques compétences techniques, d’installer sa propre instance si les services proposés en accès simple ne les satisfont plus (ou pas).

Cette application est très cohérente avec la logique défendue par les CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) et trouvera donc sans doute une petite place dans quelques couffins par‐ci par‐là.

Aller plus loin

  • # Regardons la définition

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    comptabiliser le nombre d’heures passées […] alimentation de leur compte […] monétarisation du bénévolat

    Des mots très commerciaux, à la StackOverflow… Reste à voir si être "noté" pour son engagement est compatible autour d'un engagement bénévole, la perso ça me fait bizarre car ça me fait penser que ça serait surtout utile au Haut-Rhin pour savoir si ils ont droit au RSA.
    Le bénévolat me semble (c'est subjectif) de plus en plus comme une obligation morale (si tu es pas bien valorisé, c'est pas bien) ou une obligation pécuniaire (cas du RSA dans le Haut-Rhin) de travailler pour pas cher… qui s'éloigne peut-être d'un engagement sans obligation.

    • [^] # Re: Regardons la définition

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      Je suis dans une association qui a des comptes très modestes, il y a très peu de dépenses et de recettes (uniquement les cotisations). Lors des AG de notre association, on m'a dit qu'il pourrait être utile d'estimer le coût de ce qui nous est fourni gracieusement, ainsi que celui des «dons de temps». Cela augmente virtuellement l'argent brassé par l’association.

      L'utilité de cela peut être de valoriser l'activité des bénévoles, mais aussi de donner une mesure de l'activité de l'association. C'est quelque chose qu'un élu peut regarder dans le cas où on ferait appel à des subventions publiques.

      Je ne suis pas très à l'aise avec cette façon de faire, mais dans le monde actuel il faut parler en devises pour estimer des valeurs. Ce logiciel peut donc combler ce besoin (on a tant de bénévoles, ils ont fait tant d'heures, ça représente tant en euros).

      Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

      • [^] # Re: Regardons la définition

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        • [^] # Re: Regardons la définition

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Concernant l'April (on valorise depuis plus de 10 ans), le bénévalo est essentiellement utilisé pour comparer dans le temps le dynamisme des bénévoles (la mesure est biaisée car les bénévoles sous-valorisent ; mais notre intuition est que le biais est stable). Il n'a jamais servi de contre-partie financière. Éventuellement il a pu servir à convaincre des personnes ou des organisation à nous sonner un peu mais on n'a pas de regard là dessus.

          Adhérer à l'April, ça vous tente ?

      • [^] # Re: Regardons la définition

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 15 septembre 2019 à 17:14.

        J'ai peut-être mal compris la présentation du logiciel et de ses buts, j'étais plus parti sur un système à la Stack Overflow où on te "rémunère" en point et badges affichés aux autres, pour caresser ton côté narcissique pour te motiver à faire plus (je ne dis pas que c'est spécialement mal, je suis contributeur Stack Overflow, mais je le vois commme une facon de payer sans le dire).

        J'ai notamment tiqué sur "leur compte d’engagement citoyen", comme si c'était positif d'être bénévole (et donc négatif de ne pas l'être).

        Est-ce que le logiciel est centré sur l'entité pour mesurer l'effort fait (en effet, ça peut être utile pour montrer ce qu'on fait comme taf), ou centré sur les individus ou pour récompenser (en les affichant "meilleur bénévole du mois", ou en leur filant un RSA, par exemple) etc?

        Je comprend que l'outil est neutre et les gens pourraient faire des choses non prévues initialement et/ou pas l'objectif des développeurs, je suis curieux de connaitre le but des développeurs, si c'est pour motiver les sponsorings ou pour motiver les ressources humaines.

        • [^] # Re: Regardons la définition

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 16 septembre 2019 à 00:43.

          Ce logiciel libre répond à un truc mis en place par le gouvernement : le compte engagement citoyen. De plus, pour les assos d'une certaine taille, valoriser le bénévolat permet de pouvoir demander de l'argent (subventions en particulier) et de "prouver" qu'elles ont une activité et que ce n'est pas juste brasser de l'argent, ce qui peut être utile au delà d'un certain chiffre d'affaire pour éviter les questions gênantes du commissaire aux comptes.

          Je suis un peu cynique parce que cette valorisation me met assez mal à l'aise. J'en comprends l'intérêt pour le gouvernement, pour les grosses assos et même pour les individus (youpi, des clopinettes pour se former), je comprends bien les arguments de celles et ceux qui jugent que cela permet de montrer que le "travail" n'est pas qu'une question de rémunération, que l'activité associative est importante, etc, mais pour moi ça reste du flicage et une façon de transformer en chiffre nos engagements. Si tout peut se comptabiliser, tout peut se prévoir.

          Maintenant, Bénévalibre a pour moi un gros intérêt : il évite que ce genre d'outil se retrouve uniquement géré par des entreprises privées, qui auront uniquement un intérêt lucratif à l'exploitation de ces données. Certaines feront probablement bien les choses, mais je préfère avoir une alternative où on sait un peu plus comment les données sont utilisées, à qui elles sont transmises. Remplir son bénévalo est un passage un peu obligatoire quand on fait partie de certaines assos, et lorsque c'est le cas, je préfère vraiment passer par du libre hébergé par des gens que je connais.

          • [^] # Re: Regardons la définition

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            un truc mis en place par le gouvernement

            Merci pour le lien, j'avais bêtement imaginé que c'était créé par les concepteurs du logiciel, j'étais passé à côté de la version étatique.

            Je suis un peu cynique parce que cette valorisation me met assez mal à l'aise.

            Ouf, je ne suis pas seul :)

            et même pour les individus (youpi, des clopinettes pour se former)

            Le soucis que j'ai c'est que dans la définition de "bénévolat", il y a "non rétribuée". A partir du moment où il y a rétribution, même des clopinettes, peut-on parler de bénévolat?
            Pour faire une comparaison avec le sujet du site (le libre), j'ai un peu l'impression que ça ressemble au CC-BY-NC, où des gens vont dire "ça va, la limitation non compatible en plus c'est des clopinettes, on peut dire que c'est du libre ou dans la philosophie du libre".

            Je comprend donc que l'argent soit la et que c'est le moyen d'avoir un peu de sous, mais du coup j'ai l'impression que l’État s'amuse à détruire le bénévolat réel (sans rétribution) et juste trouvant un moyen pas cher de faire le taf social sans payer un vrai salaire… Autant filer l'argent pour le matériel et dépenses externe (bref, le pourquoi on a besoin de subvention) me semble compatible avec bénévolat, autant rétribuer (même avec des clopinettes, voir pire avec des clopinettes) le bénévole me fait tiquer. Devra-t-on un jour trouver un mot pour faire la différence entre bénévole sans vraiment aucune rétribution et bénévole avec une maigre rétribution?

            OK, je comprend mieux, mais toutefois ça ne fait que confirmer l'aspect de moins en moins bénévole dans la définition des bénévoles (bon, le Haut-Rhin avait attaqué sec en balançant que si tu fais pas, on te vire le revenu social du peuple qui avant était sans cette obligation, dans le compte engagement citoyen c'est en plus, certes un peu différent).

            Question théorique : pour vous (pas l'affichage à l'extérieur pour faire joli, mais dans votre intérieur), pouvez-vous toujours appeler bénévole une personne qui demandera son décompte de 200 heures pour récupérer les 240 € de formation, quand vous regardez la définition de bénévole?

            je préfère vraiment passer par du libre hébergé

            Je n'ai pas critiqué le libre la dessus, ce que tu dis marche pour tout le monde.
            Note toutefois que :

            il évite que ce genre d'outil se retrouve uniquement géré par des entreprises privées

            une SCIC est une entreprise privée, donc si c'est CLISS 21 qui gère (le repo de code est chez eux), cet outil est géré par une entreprise privée donc tu as uniquement des entreprises privées.
            Société coopérative d'intérêt collectif
            "C'est une société anonyme (SA), une société par actions simplifiée (SAS) ou une société à responsabilité limitée (SARL) […]"

            La, tu y met une idéologie qui n'a rien à voir, le libre ou le coopératif n'a rien contre les entreprises privées.

            • [^] # Re: Regardons la définition

              Posté par  . Évalué à 2.

              Le soucis que j'ai c'est que dans la définition de "bénévolat", il y a "non rétribuée". A partir du moment où il y a rétribution, même des clopinettes, peut-on parler de bénévolat?

              Selon le MAUSS et comme développé dans la thèse d'une amie, si le don ne se monnaye pas, il s'attend tout de même à une reconnaissance (d'une manière ou d'une autre). C'est peut être ce que tente de faire le compte engagement citoyen. Je ne sais pas si c'est bien calibré et si ça peut fonctionner.

              • [^] # Re: Regardons la définition

                Posté par  . Évalué à 4.

                si le don ne se monnaye pas, il s'attend tout de même à une reconnaissance (d'une manière ou d'une autre). C'est peut être ce que tente de faire le compte engagement citoyen.

                Je pense que ce qui gêne certains ici, c'est quand on commence à quantifier le bénévolat : dans l'idéal bénévole, on ne classifie pas vraiment, on ne compte pas. Ici, en quantifiant les choses, on se rapproche de l'approche pécuniaire.

            • [^] # Re: Regardons la définition

              Posté par  . Évalué à 2.

              l’État s'amuse à détruire le bénévolat réel

              Pour préciser : en général ce sont les collectivités qui s'en occupent, pas l'état au sens central du terme. Par exemple une commune, une agglomération, ou une région.

            • [^] # Re: Regardons la définition

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              La, tu y met une idéologie qui n'a rien à voir, le libre ou le coopératif n'a rien contre les entreprises privées.

              Effectivement public/privé ça n'est pas nécessairement gentil/méchant. On peut voir régulièrement des machins publics qui chient à la gueule de ceux dont ils sont prétendument au service.

              D'un autre coté les scic rentrent dans une catégorie d'acteurs privés qu'on pourrait qualifier de « lucrativité limitée ». Elles peuvent également être sous contrôle public comme à peu près toute entreprise.

              Chez Cliss XXI on essaie d'être gentils et on en donne des garanties notamment (mais pas que) 1) en faisant du libre et 2) en ouvrant le sociétariat à nos usagers et nos bénévoles. Ça aide à éviter qu'on ait « uniquement un intérêt lucratif à l'exploitation de ces données ».

              Au passage, les deux point pré-cités sont précisément ce qu'on reproche à une entreprise comme HelloAsso. :)

              Adhérer à l'April, ça vous tente ?

            • [^] # Re: Regardons la définition

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

              Je comprend donc que l'argent soit la et que c'est le moyen d'avoir un peu de sous, mais du coup j'ai l'impression que l’État s'amuse à détruire le bénévolat réel (sans rétribution) et juste trouvant un moyen pas cher de faire le taf social sans payer un vrai salaire…

              J'ai aussi cette impression. Il me semble que la démarche politique actuelle est de faire que "le social rapporte". Et si ça rapporte pas, on peut supprimer. Et si au passage on peut remplacer des boulots payés par du bénévolat ou des statuts plus précaires, c'est tout aussi bien. Il y a un vrai piège là-dedans pour certaines assos. Je pense entre autre à une amie qui est bénévole dans une asso de réinsertion des ex-taulard, et je compare ce qu'elle fait au job d'une autre amie, travailleuse sociale dont la mission est similaire. La première est toute contente quand son asso a une subvention qui leur permet d'acheter une dizaine de livres, la seconde voit ses conditions de travail se détériorer depuis plusieurs années… C'est évidement moins coûteux pour la collectivité de donner une subvention que de payer des salariées qualifiées à temps plein et en nombre suffisant. Je ne me suis pas amusée à les faire se rencontrer, je crois que ça serait un peu trop cruel.

              Maintenant, attention ici aussi à ne pas tout confondre. Le bénévolat valorisé ne sert pas qu'à ça (il y a quelques exemples positifs dans les autres commentaires). Et en tant qu'asso, on peut vouloir voir l'engagement de nos bénévoles, sans forcément servir la soupe à des politiques destructives. Là aussi, c'est l'intérêt de Bénévalibre : chaque asso pourra s'assurer de la façon dont elle souhaite utiliser l'outil.

              il évite que ce genre d'outil se retrouve uniquement géré par des entreprises privées

              une SCIC est une entreprise privée, donc si c'est CLISS 21 qui gère (le repo de code est chez eux), cet outil est géré par une entreprise privée donc tu as uniquement des entreprises privées.
              Société coopérative d'intérêt collectif
              "C'est une société anonyme (SA), une société par actions simplifiée (SAS) ou une société à responsabilité limitée (SARL) […]"

              La, tu y met une idéologie qui n'a rien à voir, le libre ou le coopératif n'a rien contre les entreprises privées.

              En lisant jusqu'au bout ce que je dit, il me semblait pourtant être assez claire sur le fait que oui, je considère que certaines entreprises peuvent faire les choses bien :) (même si je ne considère pas que c'est automatique).

              Je vais donc essayer de clarifier mes mots. Car je ne prétendrais pas opposer gentilles assos/libres et méchantes entreprises/pas libre. Je n'y crois pas donc ça serait dommage qu'on me prête ce genre d'intention :D

              Mon problème serait plus qu'il n'existe que des outils non-libre pour gérer ce genre de chose, ce qui obligerait forcément à passer par quelques entreprises ayant les moyens de développer et entretenir un tel service. Qui pourraient avoir un fonctionnement éthique, ou pas. Pour moi le grand avantage du libre, ici, c'est que je ne suis pas obligée de faire confiance à des inconnus pour gérer ce service : je peux prendre le code et l'installer sur un de mes serveurs, ou bien choisir un organisme en qui je place ma confiance qui héberge ce service. Et là, asso, entreprise… tout est possible, ce qui compte est surtout la confiance qu'on peut avoir dans les acteurs en question, ce qui est une question d'individu et non de statut.

              Après, même s'il y a des entreprises qui font les choses avec éthique, il me semble y avoir un biais de base dans la notion même d'entreprise. Le but d'une entreprise, ce n'est pas de faire de l'éthique, d'apporter des services, de changer le monde, mais de faire de l'argent. Ça n'empêche pas le reste, mais le premier impératif d'une entreprise pour qu'elle survive est d'avoir un bilan positif, de dégager des bénéfices. Et ce n'est pas mal en soi (ça marche même assez bien), mais cela amène toujours le risque qu'à un moment un dirigeant décide qu'il y a une façon plus simple de gagner des sous, qui n'est pas forcément éthique (mais légale). Et évidement l'éthique se discute : pour pleins de gens il n'y a aucun mal à vendre les données que les utilisateurs posent sur leurs plateformes.

              Encore une fois, le libre est décorrélé de cette potentielle éthique. On peut avoir uniquement des logiciels libres et revendre quand même les données de ses utilisateurs à qui est prêt à les payer. La seule différence, c'est que si le logiciel est libre, on peut proposer les mêmes services dans un autre cadre. Et le libre est aussi pertinent pour les entreprises que pour les associations : là-dessus, je ne fait pas de différence :)

      • [^] # Re: Regardons la définition

        Posté par  . Évalué à 9.

        la valorisation du bénévolat est une contrainte imposée par les financeurs (collectivités, ministères …)
        Nous devons maintenant tenir à jour toute intervention bénévole, faire émarger nos militants quand il viennent sur un temps de regroupement … sous peine de considérer que nous n'avons aucun bénévole dans l'association (et donc perte de subventions, d'appels d'offres …)
        C'est très chronophage et loin de l'esprit du bénévolat mais c'est un tournant que toutes nos associations d'éducation populaire doivent prendre.
        Évidemment là encore seul le quantitatif compte

    • [^] # Re: Regardons la définition

      Posté par  . Évalué à 6.

      Reste à voir si être "noté" pour son engagement est compatible autour d'un engagement bénévole

      Personne ne note personne.

      Exemple concret : Il faut un nouveau site Web pour ton asso. Il faut installer l'OS, développer ou choisir un software, le configurer etc.

      Chacun des participant note dans son espace qu'il a passé 15 heures (par exemple) à faire un travail de niveau expert.

      En partant, il faut passer un coup de balais et faire la vaisselle utilisée pour le repas du midi. On peut rajouter une demie-heure de travail « non qualifié ».

      Au passage, si il y a eu un déplacement, chaque participant peut au choix se le faire rembourser ou le compter dans les frais engagés non-reboursés. Ce qui correspond à faire un don à l'association.

      De même si les participants ne dorment pas à l'hôtel lors de ce week-end de travail, mais qu'ils sont logés à titre gratuit chez une tierce personne, cette personne peut rajouter le prix d'une nuit hôtel par personne dans les frais non-remboursés.

      Ce sont des sommes (bénévolat, remboursement, services gratuits comme le logement) qui n’apparaissent pas usuellement dans le budget d'une association. Mais c'est désormais nécessaire de le valoriser pour donner une valeur à ce travail bénévole.

      Tout ceci vient ensuite « gonfler » le budget d'une association. Comme si tu payais quelqu'un et que cette personne faisait un don équivalent à ton asso.

      C'est le prix qu'une entreprise aurait dû payer si elle en était le commanditaire. Et si on veut que politiques, entreprises et autres décideurs pressés comprennent le volume de certaines associations (temps de travail bénévoles >> temps de travail des permanents rémunérés), alors ce genre de calcul est nécessaire.

      • [^] # Re: Regardons la définition

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        J'ai eu un problème de financement lorsque j'ai lancé les premières RMLL.
        Nous avions eu un financement de la région Aquitaine assorti d'une clause disant que ce financement ne devait pas dépasser 50% du budget.

        Malheureusement,nous n'arrivions pas à le démontrer et la Région nous demandait un an plus tard un remboursement que nous aurions eu bien du mal à honorer. Le valorisation des heures que nous avions passé n'était pas prise en compte.

        Heureusement, Denis Bodor, le rédacteur en chef de Linux Magazine avait de lui même fait des pleines pages pour annoncer les RMLL. Je lui ai demandé un papier où il nous faisait le don de cette publication basé sur le prix des annonces publicitaire dans sa revue.
        Grâce à cela, nous avons pu boucler le budget mais nous avons eu chaud ! Merci encore Denis…

        Valoriser les heures passées est une vraie nécessité dans bien des cas.

        • [^] # Re: Regardons la définition

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          Tout ceci vient ensuite « gonfler » le budget d'une association.

          J'emploierais plutôt le mot « corriger » que gonfler : le budget/résultat avec bénévolat inclu est moins faux et plus représentatif de l'activité de l'asso que le budget/résultat dépourvu de valorisation.

          Adhérer à l'April, ça vous tente ?

  • # Pour essayer de retranscrire l'état d'esprit dans lequel le comité de pilotage a été ...

    Posté par  . Évalué à 7.

    Bonjour à toutes et tous,

    Les questions qui ressortent dans les commentaires autour de l'instrumentalisation du bénévolat sont tout à fait légitimes et se sont des questions qui ont traversé le comité de pilotage depuis deux ans environ.

    Ce comité a une idée plutôt claire de ce à quoi doit servir cet outil libre mais à bien conscience que, comme tout outil libre, chacun peut choisir de l'utiliser autrement (le bénévole du mois par exemple :(…

    Je me permets de remettre ci-dessous l'édito pour lequel le comité de pilotage a convergé et qui a le mérite de donner les grandes lignes (même si ce n'est pas suffisant pour appréhender l'ensemble des discussions que nous avons eus).

    Le bénévolat est au fondement de l’identité associative. S’il est une contribution non rémunérée, il n’est pas pour autant un acte qui doit rester invisible : il gagne à être perçu comme un comportement s’inscrivant dans le cadre d’un échange. Il ne s’agit pas, bien entendu, d’un échange marchand. Il faut plutôt y voir, en s’inspirant de Marcel Mauss, un échange de dons entre l’association et le bénévole.Pour le dire autrement, l’association a des attentes à l’égard de ses bénévoles mais ces derniers en cultivent également à l’égard de leur association. Si leurs raisons de s’engager peuvent être fort diverses, la reconnaissance par l’association de leur apport à l’action collective est une condition de la pérennité d’un tel échange. Or il ne peut y avoir de reconnaissance sans qu’il y ait au préalable une connaissance partagée de cette contribution, de son importance comme de la nature des tâches qu’elle permet de réaliser.

    C’est en tant qu’outil destiné à faciliter cette connaissance que Bénévalibre est conçu, notamment pour les petites associations qui ne sont pas nécessairement dotées en interne de compétences informatiques. Il est d’un accès aisé pour les associations comme pour les bénévoles. Logiciel libre, cet outil s’inscrit dans une logique de bien commun. Il préserve l’autonomie des associations qui, loin d’en être captives, ont la possibilité de l’adapter et de faire profiter la communauté des utilisateurs d’éventuelles modifications. Par cette possibilité d’une appropriation collective, il est un facteur d’une collaboration interassociative (ce qui, d’ailleurs a été le cas pour son développement). Mais cette nature collaborative a également vocation à s’exprimer au sein même de chaque association par le dialogue que son usage stimule avec les bénévoles.

    Bénévalibre n’a pas un caractère prescriptif. Il n’assigne pas un mode de valorisation particulier. Il permet d’enregistrer le temps que les bénévoles consacrent à leurs activités associatives mais laisse à l’entière discrétion des acteurs (associations et bénévoles) le soin de choisir par eux-mêmes les voies les plus pertinentes pour valoriser ce temps. Les utilisateurs peuvent opter pour l’attribution d’une valeur monétaire à ce temps bénévole, suivant en cela les prescriptions que la réforme du plan comptable des associations de 2018 a renforcées. Si ces prescriptions visent essentiellement les associations employeuses ou celles percevant des subventions importantes des pouvoirs publics, elles peuvent aussi jouer un rôle incitatif auprès de plus petites associations. Mais les utilisateurs de Bénévalibre gardent l’entière liberté d’exprimer leur méfiance, voire leur hostilité, à l’égard de cette monétarisation de la valorisation du bénévolat au motif qu’elle enferme ce comportement dans une vision trop exclusivement économique et en masque la dimension d’engagement. Ils pourront en
    conséquence adopter d’autres modes de valorisation.

    Outil d’usage simple, s’inscrivant dans une optique de fonctionnement collaboratif et décentralisé, Bénévalibre est un logiciel soucieux de préserver le pouvoir des acteurs associatifs. En d’autres termes, Bénévalibre a pour vocation d’être instrumentalisé par les acteurs et non de les instrumentaliser.

  • # saisir à la place

    Posté par  . Évalué à 1.

    bonjour
    super initiative. Malheureusement certains bénévoles ne saisissent pas eux même leurs temps passés.
    y'a-t-il une possibilité d'importer en masse des infos dans la base.
    merci
    ludo

    • [^] # Re: saisir à la place

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      super initiative. Malheureusement certains bénévoles ne saisissent pas eux même leurs temps passés.

      Il est possible de saisir pour autrui, lorsqu'on a le niveau de permission requis.

      y'a-t-il une possibilité d'importer en masse des infos dans la base.

      Pas pour le moment.

      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

  • # Pourquoi pas une contribution à un autre logiciel libre ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

    Je suis curieux de savoir pourquoi avoir voulu développer une solution à part alors qu'il aurait été plus logique de l'intégrer à un logiciel libre de gestion d'asso (déjà utilisés par des milliers d'assos et dizaines de milliers de membres) comme Galette ou Garradin ? (spoiler : je suis dév de Garradin)

    « Je vois bien à quels excès peut conduire une démocratie d'opinion débridée, je le vis tous les jours. » (Nicolas Sarkozy)

    • [^] # Re: Pourquoi pas une contribution à un autre logiciel libre ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Peut-être une approche kiss : un outil pour un besoin. Toutes les assos n'ont pas besoin de valoriser le bénévolat, toutes les assos qui valorisent le bénévolat n'utilisent pas Garradin.

      Question subsidiaire : est-ce que ça s'intègre bien avec une autre solution ? Est-ce qu'on peut facilement lier Bénévalibre à une solution comme Garradin, ou Nextcloud, ou Django, ou autre, afin d'éviter que nos bénévoles aient 10 comptes pour 10 outils différents ?

      Typiquement dans le cas de Garradin je trouverais très pertinent qu'un outil comme Bénévalibre soit proposé en plugin : on l'active si on en a besoin, on le laisse de côté si ça ne sert pas.

    • [^] # Re: Pourquoi pas une contribution à un autre logiciel libre ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Bonjour BohwaZ.

      La question est tout à fait légitime, d'autant que Garradin est une solution libre reconnue.

      Ce qui a motivé le comité de pilotage à proposer une solution de ce type, c'est effectivement le côté "une appli / une fonction" (avec les inconvénients que cela peut avoir comme par exemple la multiplicité des login / mot de passe qui perd aussi le bénévole).

      Je ne suis pas suffisamment technicien pour appréhender ce que représenterait le travail de lien/ intégration de Bénévalibre dans Garradin mais le fait que les deux logiciels soient libres ouvrent des perspectives. Je sais que Cliss XXI serait ouvert à toutes les discussions sur le sujet.

      Donc oui, Bénévalibre a été plutôt imaginé pour les très petites associations (les 85 % des 1,3 millions d'assos en France qui n'ont pas de salarié·e·s) avec l'idée de leur mettre le pied à l'étrier pour qu'elles imaginent ensuite d'aller vers des outils plus complets et "professionnels" (comme Garradin ou tout autre CRM/ERP libre tels Dolibarr, Tryton, Odoo communautaire, etc.)…

      Librement.

      • [^] # Re: Pourquoi pas une contribution à un autre logiciel libre ?

        Posté par  . Évalué à 3.

        PS : je vais essayer de porter la question au prochain comité de pilotage de Bénévalibre de savoir comment on pourrait renforcer les logiciels comme Garradin (et ceux précédemment cités en intégrant les logiciels libres que j'aurais oubliés) en facilitant l'intégration/les liens. Ça peut être une orientation du copil et une partie du prochain financement de Bénévalibre pourrait être dédiée à ça le cas échéant (encore une fois sous réserve des aspects techniques que je ne maîtrise pas complètement).

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