Haiku R1 bêta 1

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sept.
2018
Haiku

Haiku est un système d’exploitation conçu pour les ordinateurs de bureau. Il est facile à utiliser, léger, et cependant puissant.

Après une longue période sans version publiée (la dernière version alpha date de 2012), une version bêta vient enfin d’être publiée !

Haiku applications et préférences

Sommaire

Qu’est‐ce qu’une bêta ?

Le projet Haiku est connu pour son exigence sur la qualité des versions diffusées. Jusqu’en 2009, aucune version compilée n’était disponible au téléchargement, ceci afin de restreindre l’accès aux personnes suffisamment courageuses pour compiler le système elles‐mêmes et éviter de décevoir des utilisateurs naïfs.

La version R1 de Haiku est définie comme « un remplaçant de BeOS R5, complet et fonctionnel ». À partir de là, on définit les versions bêta : « toutes les fonctionnalités sont présentes, mais il reste des bogues ». Et les versions alpha : « le système est capable de se compiler lui‐même, il est donc possible de l’utiliser au moins pour continuer à le développer » (c’est un peu la notion de « produit minimum viable » dont on entend parler de nos jours).

L’arrivée d’une version bêta est donc une étape importante dans la vie du projet. Elle signifie que le système n’a plus besoin de nouvelles fonctionnalités, et que la prochaine étape est de corriger les bogues restants et de stabiliser le système pour atteindre la version R1.

Qu’est‐ce qui a pris autant de temps ?

La dernière version alpha date de 2012, cela fait donc presque six ans que rien n’a été publié. Ce n’est pourtant pas faute de nouvelles fonctions à présenter (le journal des modifications ci‐dessous en est témoin). Pourquoi Haiku n’a pas publié de versions depuis tout ce temps ?

Pour comprendre, il faut remonter en 2009. La version alpha 1 vient de sortir, une poignée de développeurs sont très actifs sur le projet, ce n’est toujours pas l’année de GNU/Linux sur le Desktop. Haiku semble donc promis à un avenir brillant. On y croit fort.

La sortie de la version alpha 1 fut elle aussi une grande étape franchie dans la vie du projet. Et à cette occasion, une discussion s’est engagée entre les développeurs, puis avec les utilisateurs, pour réévaluer l’objectif de la version R1. En effet, il était clair que quelques années seraient encore nécessaires pour finir Haiku, et BeOS commençait déjà à accuser son âge.

Le but initial de « remplacer BeOS » a donc été étendu avec, par exemple, la prise en charge du Wi‐Fi, une vraie gestion de l’USB et, surtout, quelque chose qui paraissait simple : « l’utilisateur doit pouvoir mettre à jour son système sans tout réinstaller ».

C’est ce dernier élément qui a été plus compliqué que prévu. Nous avons choisi de concevoir un système de gestion de paquets permettant de mettre à jour non seulement le système lui‐même, mais aussi toutes les applications. Il s’agit là d’un chantier conséquent, avec des impacts à tous les niveaux. Mais surtout, cela a nécessité de mettre en place une infrastructure permettant d’héberger les paquets.

Le problème est que Haiku n’était pas du tout prêt pour cela. Notre unique serveur était alors maintenu par une seule personne, dont ce n’était pas le métier. Nous avons donc été dépassés par le travail à accomplir, avec la mise en place des « buildslaves » pour compiler les paquets, l’hébergement des binaires (qui prennent beaucoup de place), les miroirs à différents endroits dans le monde pour que tous les utilisateurs puissent facilement y accéder, etc.

Nous avons finalement migré toute notre infrastructure sur un nouveau serveur, géré par une équipe d’administrateurs un peu plus conséquente et mieux organisée pour pouvoir accueillir plus de monde. Et ils sont enfin prêts pour publier une version de Haiku !

Qui développe Haiku ?

Internationalisation

Le projet a démarré en 2001 suite à l’annonce par Be Inc. de l’abandon du développement de BeOS. Plusieurs utilisateurs de BeOS et développeurs d’applications se sont rassemblés avec le projet (un peu fou) de réécrire entièrement le système.

Les contributeurs sont presque tous bénévoles, même si occasionnellement certains travaillent à plein temps sur le projet (en fonction des moyens de l’association qui récolte les dons, et de leurs contraintes professionnelles respectives).

L’équipe qui travaille sur Haiku est ouverte et accueillante aux nouveaux contributeurs, même ceux qui ne maîtrisent pas la programmation en C++ : il y a toujours à faire pour écrire le manuel de l’utilisateur, tester le système et remonter des bogues, traduire les applications dans différentes langues, etc. Une spécificité est l’absence d’un « chef », les décisions sont prises par consensus entre tous les membres du projet ou, au pire, par un vote, s’il n’est pas possible de mettre tout le monde d’accord.

Nouveautés de cette version

Gestionnaire de paquets

Gestionnaire de paquets Haiku

C’est la grosse nouveauté dans cette version bêta. Il est maintenant possible d’installer des applications très facilement, soit en utilisant la ligne de commande, soit via l’application graphique HaikuDepot, qui permet également de voir quelques captures d’écran des applications et les commentaires et votes des autres utilisateurs.

L’architecture du système de gestion de paquets est innovante : plutôt que d’extraire les fichiers du paquet lors de l’installation, ce dernier est monté dans un système de fichiers virtuel pour exposer les fichiers aux applications. En conséquence, il n’y a pas besoin de faire un suivi des fichiers installés par chaque paquet, l’installation et la désinstallation sont donc instantanées.

Le gestionnaire de paquets conserve un historique des versions précédentes des paquets installés, ce qui permet en cas de problème de redémarrer le système dans un état antérieur et fonctionnel.

Gestionnaire d’amorçage de Haiku

Cela a cependant un impact visible pour les utilisateurs : le dossier system qui contient Haiku et les applications installées est maintenant en lecture seule, puisqu’il est composé uniquement du contenu des paquets (à quelques exceptions près, pour les fichiers de configuration par exemple). C’est sécurisant (il est beaucoup plus compliqué de désinstaller sa glibc maintenant), mais parfois déroutant pour les anciens utilisateurs de BeOS et de Haiku, habitués à bricoler leurs fichiers système.

Mises à jour de WebPositive

Le navigateur Web WebPositive dans Haiku

Le navigateur WebPositive utilise une version plus récente de WebKit avec de très nombreuses corrections de bogues et nouvelles fonctionnalités. Il est, entre autres, possible de lire des vidéos YouTube.

Il sait également naviguer avec Gopher, en plus du HTTP.

Préférences réseau

Préférences réseau dans Haiku

Suite à la prise en charge du Wi‐Fi dans la version alpha 4, les préférences réseau ont été repensées, pour permettre un accès plus simple à la configuration de chaque carte réseau. Ce panneau de préférences permet également de configurer les services réseau (serveur SSH, FTP, etc.) et peut être augmenté par des add‐ons fournis par des applications tierces (VPN, serveur Web…)

Interface utilisateur

Stack and Tile

Le diable se cache dans les détails. De nombreux changements subtils ont été faits pour rendre l’interface toujours plus cohérente et agréable à utiliser.

Tracker (l’explorateur de fichiers) a vu toute sa partie graphique réécrite avec le nouveau système de « layout », ce qui lui permet de mieux s’adapter à différentes tailles de polices de caractères (sur les écrans haute densité par exemple).

Les quelques icônes manquantes ou qui étaient encore en format bitmap et non vectorielles ont été remplacées.

Le « décorateur » par défaut (qui définit le comportement et l’apparence des décorations de fenêtres) prend en charge Stack&Tile. Il s’agit au départ d’un projet de recherche de l’université d’Auckland dans le but de simplifier la gestion des fenêtres. Sans faire de Haiku un système travaillant uniquement avec des tuiles, il permet d’empiler ou de lier plusieurs fenêtres entre elles (pour toutes les opérations de déplacement, redimensionnement, minimisation, etc). Ceci peut être fait manuellement par l’utilisateur ou bien à l’initiative d’une application. Le navigateur NetSurf, par exemple, utilise cette possibilité plutôt que d’implémenter son propre système d’onglets dans une fenêtre.

Multimédia

Applications multimédia

Le multimédia était à la mode dans les années 90 et s’est donc retrouvé au centre de la stratégie de vente de BeOS. Haiku s’inscrit dans cet héritage et fournit tous les outils nécessaires pour consommer ou créer des fichiers audio et vidéo.

Le décodage et l’encodage sont assurés par FFmpeg. C’est désormais la version 4.0.2 qui est utilisée afin de traiter les formats les plus récents, y compris pour les applications BeOS compilées avec gcc 2 (grâce à quelques astuces pour faire fonctionner du code compilé avec gcc 2 et gcc 7 dans le même binaire).

Le Media Kit peut maintenant traiter des fichiers provenant de l’Internet, sans téléchargement préalable dans un fichier ou un tampon mémoire temporaire. Cela simplifie l’écriture d’applications de diffusion en direct (streaming) pour écouter des webradios, par exemple.

D’autre part, il est possible de regarder la télé via un tuner TNT.

Enfin, un greffon spécifique a été ajouté pour décoder les fichiers audio APE (monkey’s audio), l’implémentation dans FFmpeg étant incomplète et ne prenant pas en charge toutes les variantes du format (cela permet en plus de valider le fonctionnement du cadriciel média de Haiku en présence de deux greffons pouvant tous les deux décoder un fichier donné).

Bureau à distance

Il est possible de connecter deux machines fonctionnant sous Haiku et de déporter l’affichage d’applications de l’une vers l’autre.

Ceci est fait au niveau des commandes de rendu entre l’application et le serveur graphique. Il y a donc en principe peu de transferts de données entre les deux machines, sauf si l’application manipule directement les données d’un bitmap dans lequel elle demande aussi au serveur graphique de dessiner.

Cette stratégie permet d’utiliser une bande passante réduite et d’obtenir de bonnes performances (potentiellement meilleures qu’en mode natif, puisque la machine qui fait fonctionner les applications est déchargée du rendu graphique).

Si la machine sur laquelle on souhaite afficher les applications ne fonctionne pas sous Haiku, il est également possible d’utiliser un client en HTML5 qui fait le rendu dans un canevas JavaScript. Le serveur graphique se comporte alors comme un serveur Web et offre un accès via un WebSocket pour permettre à l’application HTML5 de récupérer les informations. Toutefois, le rendu n’est pas exactement identique dans ce mode de fonctionnement.

Chargeur de démarrage EFI, partitions GPT

Il est désormais possible de démarrer Haiku en EFI et de monter les partitions d’un disque au format GPT (qui remplace l’antique MBR et n’a plus de limite à quatre partitions par disque).

SerialConnect

SerialConnect est un terminal série permettant d’utiliser les ports RS232 (intégrés sur la carte mère de la machine ou via un convertisseur USB).

Bien que rarement utile pour la plupart des utilisateurs, cette application fera le bonheur des bricoleurs qui souhaitent connecter leur Arduino à Haiku. Et de toute façon, elle faisait partie de la liste des fonctionnalités de BeOS à reproduire.

Les pilotes série (USB et 16C550) ont également été améliorés et complétés.

Bluetooth

Il est possible d’appairer un périphérique Bluetooth avec Haiku. Mais aucun pilote n’a été développé pour l’instant pour faire quoi que ce soit d’autre. Les bases sont en place, au moins.

Amélioration des performances

L’ordonnanceur a été complètement réécrit. Haiku peut maintenant utiliser plus de huit processeurs (la limite était imposée par l’API de BeOS, donc les applications plus anciennes qui n’ont pas été adaptées ne verront que les huit premiers). Le nouvel ordonnanceur a connaissance de la topologie des processeurs et de la mémoire cache et utilise ces informations pour programmer les fils d’exécution (threads) sur un cœur susceptible de déjà avoir en cache les données nécessaires.

Haiku dispose maintenant d’une version 64 bits qui exploite les capacités des processeurs modernes. Il n’est en revanche pas encore possible de faire fonctionner les applications 32 bits sur un système 64 bits (le travail est très avancé mais n’a pas pu être intégré à temps pour la version bêta 1, il le sera sûrement dans une version prochaine).

De façon générale, diverses parties du système ont été optimisées pour le rendre toujours plus réactif : les fonctions memcpy() et memset(), certains traitements particulièrement inefficaces dans le serveur graphique (pour le clipping avec une forme arbitraire par exemple).

Sécurité

Bien que ça ne soit pas la priorité principale du projet, Haiku se préoccupe un peu de la sécurité et de protéger les données de l’utilisateur.

Plusieurs améliorations récentes à cet effet :

  • Data Execution Prevention, pour empêcher le processeur d’exécuter du code depuis une région de la mémoire supposée contenir des données ;
  • Address Space Layout Randomization, qui consiste à modifier l’organisation de la mémoire à chaque exécution d’une application, afin qu’un attaquant ne puisse pas deviner des adresses utilisées pour son attaque ;
  • Supervisor Mode Access Prevention, pour empêcher le code noyau d’accéder sans protection aux applications utilisateur (sauf sur demande explicite, via les drapeaux donnés lors de la création d’un espace mémoire) ;
  • Supervisor Mode Execution Prevention, pour empêcher le noyau d’exécuter du code provenant d’une application en espace utilisateur.

Un nouveau débogueur

Dans la version alpha 4, gdb était l’outil par défaut pour analyser les problèmes d’une application. Il a été remplacé par Debugger, un outil graphique plus facile à prendre en main.

Lorsqu’une application plante, Haiku propose soit d’attacher le Debugger pour une session interactive, soit d’enregistrer un rapport résumé de l’état de l’application (parfois suffisant pour remonter un rapport de bogue, surtout si le problème est reproductible), soit enfin de faire un « core dump » de l’application qui pourra ensuite être analysé toujours en utilisant Debugger.

Cette application dispose également d’une interface en ligne de commande, ce qui permet de l’utiliser en cas de crash du serveur graphique ou d’autres composants essentiels du système.

Launch daemon

Un nouveau démon a été introduit pour prendre en charge le démarrage des services et leur maintien en marche. Le démarrage du système n’est donc plus pris en charge par un script bash.

Le démon surveille les services lancés et les redémarre automatiquement en cas de plantage. Il surveille également différents évènements afin de séquencer le démarrage du système, éventuellement en parallélisant plusieurs services.

Pilotes VirtIO

VirtIO est un bus de périphériques utilisé pour les machines virtuelles. Il évite d’émuler du matériel réel dans ces machines et fournit une interface plus appropriée permettant d’améliorer les performances.

Haiku est doté de pilotes VirtIO pour le réseau, le stockage de masse, la mémoire vive « ballon » (qui peut être allouée et désallouée à chaud à une machine virtuelle en fonction des besoins), et le générateur de nombres aléatoires (récupérer de l’entropie de façon suffisante dans une machine virtuelle étant compliqué).

Systèmes de fichiers réseau

Il est maintenant possible d’accéder à des partages NFS v4 et Samba.

BKeyStore

Le Key Store permet de stocker des mots de passe pour différentes applications. Dans un premier temps cette API est proposée de façon expérimentale, elle sera amenée à évoluer en fonction des besoins des applications qui l’utilisent.

Essayer Haiku

Matériel requis

Vous aurez besoin d’un processeur prenant en charge MMX, de 256 Mio de mémoire, d’un écran en 800 × 600 pixels au moins (certaines fenêtres de préférences ne tiennent pas dans un écran plus petit), et de 2 Gio d'espace libre sur un disque dur ou une clef USB. Cependant, il est recommandé d’avoir une machine plus récente, plus de place sur le disque pour installer de nombreuses applications et fichiers, et un peu plus de mémoire pour pouvoir lancer plusieurs applications simultanément.

Les besoins en mémoire sont plus importants que pour BeOS, cela est dû à un manque d’optimisation du système (dans un premier temps le but est d’avoir un système qui fonctionne), à l’augmentation des besoins liés à l’environnement (écrans de plus haute résolution, vidéos HD, sites Web de plus en plus gourmands), à une utilisation plus importante de la mémoire en tant que cache pour le système de fichiers (les fichiers étant stockés sur disque dans des paquets compressés, mais décompressés dans le cache en mémoire pour un accès plus rapide — avoir de la place pour cela est donc très important pour les performances du système), et à des choix architecturaux différents pour s’adapter aux contraintes et aux exigences modernes (par exemple, le serveur graphique utilise un double tampon graphique, et tout le rendu graphique est anti‐crénelé, ce n’était pas le cas dans BeOS).
Cependant, Haiku peut toujours fonctionner correctement, même sur une configuration modeste.

Haiku fournit des pilotes pour les cartes graphiques Intel et Radeon, à défaut le pilote VESA sera utilisé et il n’est pas certain que le mode graphique natif de l’écran soit disponible (cela dépend du BIOS VESA fourni qui n’inclut pas toujours le mode vidéo de l’écran…). Pour le réseau, les pilotes utilisés sont ceux de FreeBSD 11, assurant une compatibilité avec les contrôleurs les plus courants.

CD/USB autonome

Vous pouvez facilement graver sur un CD ou copier sur une clef USB l’image de Haiku. Il s’agit d’un système autonome (live) qui permet également de lancer l’installateur.

L’installateur réplique l’installation existante, il est donc possible de faire des modifications (ajouts de paquets, configuration, etc.), puis de faire l’installation par la suite en conservant tous vos réglages.

Virtualisation

Il est bien sûr possible d’utiliser Haiku dans une machine virtuelle. Quelques recommandations cependant :

  • pour QEMU, configurer la souris en mode « tablette » ou « écran tactile » permet d’avoir une souris avec des coordonnées absolues, par conséquent cela laisse le système hôte gérer la position de la souris et il n’y a plus de « mouse grab » (capture de la souris dans la fenêtre de QEMU) ;
  • pour VirtualBox, il est possible de définir des résolutions d’écran personnalisées pour le pilote VESA, ceci vous permettra d’utiliser Haiku dans la résolution native de votre écran ;
  • toujours pour VirtualBox, la carte réseau émulée par défaut n’est pas très bien gérée par Haiku, il est préférable de choisir une des alternatives.

Installation

Si Haiku vous plaît, vous pouvez facilement l’installer à partir de l’image autonome (cela vous sera proposé au premier démarrage, sinon vous trouverez l’installateur dans le menu Deskbar).

Il est recommandé d’avoir une partition de taille réduite pour le système (par exemple, 3 Gio) et de stocker vos données sur des partitions secondaires. En effet, il reste encore quelques bogues et les corruptions du système de fichiers ne sont pas aussi exceptionnelles qu’elles devraient l’être.

N’oubliez pas de faire une sauvegarde de vos données si vous vous lancez dans un partitionnement de disque dur.

Il est possible que vous rencontriez des problèmes au démarrage de Haiku (écran noir, gel sur l’écran de chargement, etc.). Dans ce cas, maintenir la touche Maj ou espace enfoncée pendant le démarrage vous permettra d’accéder à un menu permettant de configurer plusieurs options « sans échec ». En particulier, vous pourrez forcer l’utilisation du pilote VESA. Ces changements peuvent être rendus permanents, soit en éditant le fichier de configuration du noyau, soit en mettant en liste noire les pilotes dysfonctionnels.

Logiciels disponibles

Haiku est compatible avec BeOS et permet de lancer les logiciels publiés pour ce dernier. Cependant, ces logiciels vieillissent et la plupart ne sont aujourd’hui plus maintenus.

La logithèque pour Haiku est donc, grosse maille, découpée en trois parties :

  • des logiciels écrits pour BeOS, soit disponibles uniquement sous forme de binaires (WonderBrush, Sync Modular, soit mis à jour lorsque l’auteur a publié les sources ; un grand nombre de logiciels dans ce deuxième cas sont hébergés par HaikuArchives, une équipe qui assure l’archivage des sources (prise de contact avec les développeurs, clarification des licences…) et la maintenance, de façon communautaire ;
  • des nouveaux logiciels écrits exclusivement pour Haiku ; ils sont encore rares, mais nous espérons que cela va changer avec la mise à disposition d’une version bêta avec une API stable (citons par exemple l’éditeur de texte Koder) ;
  • des portages de logiciels venus du monde UNIX (au sens large) ; on trouvera par exemple de nombreux logiciels utilisant Qt (dont LibreOffice, qui est enfin fonctionnel après des années de travail), des jeux reposant sur la SDL (version 1 ou 2), etc.

éditeur de texte Koder

La plupart de ces logiciels sont disponibles via HaikuDepot. Soit ils sont dans le dépôt officiel HaikuPorts, soit dans des dépôts supplémentaires fournis par certains membres de la communauté.

Conclusion : expérience utilisateur

Il devient donc aujourd’hui de plus en plus possible de travailler avec Haiku.

On dispose d’un navigateur Web moderne, d’une version de LibreOffice, de quelques jeux, de diverses applications de discussion en ligne. Cependant, il reste encore du travail pour fournir une logithèque complète et surtout arriver à se passer complètement des applications portées depuis d’autres systèmes, qui sont très bien pour dépanner mais contribuent peu à l’expérience fortement intégrée que Haiku vise à fournir.

Aller plus loin

  • # Jean-Louis Gassée

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Quelqu'un sait ce qu'en pense Jean-Louis Gassée ?

    « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

    • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Faut voir, il a un compte ici pour nous en parler ?

    • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 30 septembre 2018 à 18:34.

      La dernière fois que quelqu'un lui en a parlé, la réponse a été "that ship has sailed" ("ce bateau a quitté le port").

      Il sait que ça existe, mais ça fait presque 20 ans qu'il est passé à autre chose. Comme la plupart des gens qui ont travaillé chez Be, avant de rejoindre Palm, Android, Google, Apple, …

      Il n'y a que la petite équipe de Haiku pour regarder encore 20 ans en arrière et croire cue c'est là que se trouve le futur ;)

      En ce moment il publie dans The Monday Note une série d'article sur ses 50 ans de carrière. Le chapitre sur Be devrait arriver bientôt.

      • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

        Posté par  . Évalué à 10.

        Il n'y a que la petite équipe de Haiku pour regarder encore 20 ans en arrière et croire cue c'est là que se trouve le futur ;)

        Je trouve cette phrase quand même assez méprisante pour les membres de l'équipe de Haiku :-\

        Je suis sûr qu'on pourrait trouver ce même genre de phrase au début des années 90s venant de Microsoftien qui regardait Linux, comme un ersatz d'Unix, avec ses 20-30 ans de carrière "et croire que c'est là que se trouve le futur".

        Une équipe qui arrive à créer un système d'exploitation entier mérite quand même un peu plus de considération.

        • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Si je ne me trompe pas, on goûtera mieux la citation sachant qu'elle vient d'un membre de la dite équipe.

          /me slaps prae ;-)

        • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          Je trouve cette phrase quand même assez méprisante pour les membres de l'équipe de Haiku :-\

          Je me le permets parce que je fais partie de la dite équipe. On se prend au sérieux, mais pas trop quand même.

    • [^] # Re: Jean-Louis Gassée

      Posté par  . Évalué à 6.

      Pas grand chose d'après ses tweets : https://twitter.com/gassee/status/374174899461320704

      BeOS le faisait il y a 20 ans !

  • # Un peu d'air frais

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Après l'avoir utilisé quelques heures, je ne peux que vous conseiller de le tester, ça fait du bien, l'ensemble est stable (sauf peut être le navigateur qui plante aléatoire sur Youtube).

    L'avantage c'est qu'étant basé sur une architecture performante d'il y a 20 ans (1 thread par fenêtre par exemple), et bien que non fortement optimisé, tout est très rapide et peu gourmand en mémoire.

    Graphiquement, ce n'est pas aussi bon que l'original, les marges et alignements ne sont pas terribles, le look "glossy" (que n'avait pas BeOS) fait un peu désuet, mais rien compliqué à corriger.
    J'espère que le "subpixel rendering" des polices arrivera bientôt.

    • [^] # Re: Un peu d'air frais

      Posté par  . Évalué à -8. Dernière modification le 01 octobre 2018 à 11:27.

      (1 thread par fenêtre par exemple)

      Ça n'a rien de spécifique, ni de révolutionnaire, et ça n'est pas une optimisation. Juste une manière de fonctionner hyper commune et connue.

      Windows le fait depuis toujours. GTK et QT aussi. Etc…

      "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

      • [^] # Re: Un peu d'air frais

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Windows le fait depuis toujours. GTK et QT aussi. Etc…

        AMA tu ne sais pas de quoi tu parles. Avec BeOS c'est le "rendu" qui est fait avec une tâche par fenêtre¹ du côté du serveur graphique. À ma connaissance aucun de ceux que tu cites n'a un rendu graphique aussi finement multi-multitâches (pour autant déjà qu'il soit déjà multitâches).

        “Windows le fait depuis toujours”, ayant vu DOS, Windows 3.x, puis Windows 9x et la suite, je rigole), et pour GTK/Qt, ils se reposent sur les API graphiques natives qui très longtemps n'ont pas été réentrantes et fonctionnaient donc avec une tache de rendu.

        ¹ et avec BeOS il faut entendre aussi par menu déroulé, par dialogue ouvert, etc… c'est ce qui fait que le système a toujours du répondant, même avec une application qui "chie dans la colle", l'interface graphique ne se bloque pas.

        Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

        • [^] # Re: Un peu d'air frais

          Posté par  . Évalué à -8.

          AMA tu ne sais pas de quoi tu parles

          Effectivement, on parle de BeOS, que personne ne connaît.

          À ma connaissance aucun de ceux que tu cites n'a un rendu graphique aussi finement multi-multitâches (pour autant déjà qu'il soit déjà multitâches).

          Ah ben voilà. Quand on demande des faits, le discours change. Avant c'était un thread par fenêtre (euh ben oui, logique….).

          Là, c'est déjà plus intéressant. Merci. :)

          Alors je peux déjà citer WPF (2006, déjà…), qui a un thread pour l'interface graphique, et un pour le rendu.

          Cependant, il n'y a qu'un seul thread pour l'UI par défaut (pour toutes les fenêtres, bien qu'en 4 lignes de codes on puisse avoir un dispatcher par fenêtre, et que c'est un scénario pris en charge par le framework), et le thread pour le rendu est caché au développeur.

          "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

          • [^] # Re: Un peu d'air frais

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

            Effectivement, on parle de BeOS, que personne ne connaît.

            Que tu ne connais pas. Faut pas généraliser, y'a quelques personnes ici qui jouaient à l'informatique dans les années 1990 et qui ont pu l'essayer.

            Il faut voir que les ingénieurs de chez Be Inc. sont partis from scratch, en se disant que les machines à venir allaient avoir plusieurs processeurs (maintenant plusieurs cœurs sur un proc) et qu'il fallait découper finement l'ensemble des traitements (noyau, graphique, multimédia…).

            Ils n'ont pas hérité d'un passif MS-DOS/Windows ou MacOS, ni Unix, et ont pu pousser jusqu'au bout leurs idées. Le résultat était réellement bluffant, et quand je compare aux utilisations que je peux avoir maintenant de Linux / MacOS / Windows… l'interface BeOS de 1991 sur des machines de l'époque énormément moins puissante était plus fluide, et Haiku avec la même architecture donne le même genre de résultat.

            Et… ils ont fait globalement l'impasse sur les aspects sécurité (ça peut aider côté file-système & Co). À l'époque, pour une machine perso, c'était moins sensible que maintenant.

            Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

            • [^] # Re: Un peu d'air frais

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8. Dernière modification le 01 octobre 2018 à 21:02.

              Des compléments Datasheet, Specifications.

              En 1991 la protection mémoire, la mémoire virtuelle, le multitâche + multithread préemptif, un FS sur 64 bits orienté BD… tu pouvais oublier sur les OS courants fournis avec les ordinateurs personnels, autant MacOS que Windows.

              Tu pouvais avoir des hacks genre utilisation des interruptions pour installer des services, mais sur des OS non réentrants dès que tu allais au delà d'un calcul sur une image, tu crashais (pas l'application, l'ensemble du système) — ou il fallait méchamment ruser pour éviter les pièges.

              Les systèmes qui avaient ces capacités étaient plutôt du côté des portages Unix sur PC, avec leur complexité par rapport à ce que proposaient les OS personnels. Ces capacités sont arrivées doucement via Windows NT Workstation (1993), et sur MacOS avec Os X (Unix revisité NeXT, après de longs errements d'Apple) mais tous deux avec l'héritage et le passif de la compatibilité avec l'existant et une lourdeur certaine.

              Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

              • [^] # Re: Un peu d'air frais

                Posté par  . Évalué à 4.

                Vous oubliez cependant OS/2 né en 1987 puis sa version 32 bit à partir de 1992 qui fut à l'origine de NT et qui était bien plus performant, stable et sécurisé jusqu'à son malheureux abandon par Big Blue pour de très mauvaises raisons commerciales invoquées par les barrons de la PC Company en guerre avec la Software Company.

                N'engage pas une débat lors d'un dîner car celui qui n'a pas faim aura le denier mot.

  • # Retour vers le passé

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    Quelqu'un sait pourquoi la page d'accueil de LinuxFR pointe sur Web Archive ?

  • # traduction

    Posté par  . Évalué à 2.

    De ce que je vois sur le pootle, il n'y a pas besoin d'aide pour traduire en français, c'est ça ? Il n'y a vraiment rien à faire de plus de ce côté-là ? Aucun logiciel ou guide à traduire ?
    Je vois que le guide utilisateur n'est pas entièrement traduit en français, mais je ne comprends pas pourquoi il n'est pas sur le pootle plutôt que sur un obscur soft tiers qui nécessite une inscription supplémentaire.

    • [^] # Re: traduction

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Deux raisons:

      • Pootle n'est pas fait pour traduire de la documentation
      • La traduction de la documentation date d'avant l'internationalisation du système et la mise en place de Pootle.

      Et je vais te décevoir mais il y a un troisième outil utilisé par des applications tierces: https://i18n.kacperkasper.pl/ (ou je pense qu'il y a encore quelques trucs à traduire).

  • # what else

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Juste pour l'exercice je poste ce message depuis Haiku, autant dire que si je peux écrire sur LinuxFr.org c'est que c'est "prêt pour le desktop", et qui aurait besoin de plus ? :p

    Va falloir renommer en haikufr.org \o/

    ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

    • [^] # Re: what else

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

      On peut faire un CNAME.
      Et configurer le site linuxfr pour que si on y accède par haikufr ça fasse une recherche avec le terme haiku pour mettre en avant spécifiquement les news au sujet de Haiku, ou des poëmes courts japonais.

      DHFP !
      Da Haiku French Page

      • Y.
    • [^] # Re: what else

      Posté par  . Évalué à 10.

      Disons que ça a le mérite d'être en avance sur GNU/Hurd…

      ---[]-->

  • # Pas fonctionnel sous qemu

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    qemu-system-x86 -cdrom haiku.iso -m 2048 m'arrive pas à lancer haiku, il bloque lors du 1er écran de changement de haiku

    Mon projet libre: http://ultracopier-fr.first-world.info/, mon jeu libre: http://catchchallenger.first-world.info/

  • # cmake

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Est-il prévu de porter cmake? Je trouve toujours sympa d'essayer de faire tourner les bibliothèques et softs que j'écris un peu partout, mais il me faut cmake pour pouvoir les compiler (ou sinon, me refaire un système de build à la main… donc pas très tentant).

    • [^] # Re: cmake

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Si je ne m'abuse, il y est déjà.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

      • [^] # Re: cmake

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        je confirme, ainsi que un bon paquet d'autres choses.
        Il faut lancer l'application HaikuDepot et le miracle des packages s'accomplit (qtcreator par exemple, mais aussi libreoffice, wireshark et plein d'autres choses)

      • [^] # Re: cmake

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Super!! Alors je cours essayer (et à la prochaine conf, je pourrais annoncer fièrement "tourne sous haiku")

  • # Vieille machine.

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je pense que je vais tester sur un vieux netbook d'ici quelques temps, juste pour avoir un petit rédacteur et un petit accès au web ! :)

  • # pouët pouët et jeu perdu

    Posté par  . Évalué à 4.

    Je cherchais un jeu de tir 2D vue de dessus, sorti sur BeBox.
    Si ça dit quelque chose à quelqu'un : écrit par un Français qui fréquentait le BBS Eden. Il y avait une version Windows (ou DOS peut-être…), MacOS et BeBox (qui tirait parti des deux processeurs pour cette dernière, avec le rendu fait sur l'un d'eux).

    Mais j'ai quand même trouvé des demos BeOS , merci pouët:

    http://www.pouet.net/prodlist.php?platform%5B%5D=BeOS&page=1

    Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC freenode / #gamedev-fr

  • # Http_proxy

    Posté par  . Évalué à 4.

    Question con, mais pour les gens comme moi qui subissent un proxy http à longueur de journée, c'est possible d'utiliser Haiku ? J'ai cru comprendre qu'on pouvait paramétrer un proxy dans le navigateur, mais moi j'aimerai tester le gestionnaire de paquets…

    • [^] # Re: Http_proxy

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 03 octobre 2018 à 13:50.

      Le gestionnaire de paquets utilise Curl actuellement, donc il faut positionner les variables d'environnement habituelles et ça devrait marcher (lancer pkgman ou HaikuDepot depuis un shell avec ces variables, du coup).

      • [^] # Re: Http_proxy

        Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 03 octobre 2018 à 14:02.

        Super merci. J'ai les paquets :)

      • [^] # Re: Http_proxy

        Posté par  . Évalué à 4.

        Je note la présence de apache dans la liste des paquets, j'imagine déjà un serveur web sous Haiku :D

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 28 octobre 2018 à 09:55.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

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