arnaudus a écrit 4673 commentaires

  • [^] # Re: 10000 ?

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à 0.

    C'est surtout parce que les gens ne suivent pas correctement la doc qui decrit les .doc et les .ppt et qui est dispo publiquement sur le net.

    Factuellement, c'est faux. D'après Wikipédia (sources à l'appui):

    Some specifications for Microsoft Office 97 binary file formats were published in 1997 under a restrictive license, but these specifications were removed from online download in 1999.[2][3][4][5] Specifications of later versions of Microsoft Office binary file formats were not publicly available. The DOC format specification was available from Microsoft on request[6] since 2006[7] under restrictive RAND-Z terms until February 2008. After Sun Microsystems and OpenOffice.org reverse engineered the file format,[8] Microsoft released a .DOC format specification[9] under the Microsoft Open Specification Promise.[10][11] However, this specification does not describe all of the features used by DOC format and reverse engineered work remains necessary.[12]

    Je te trouve gonflé de venir raconter que les spécifications des formats MS Office sont disponibles alors qu'il est de notoriété publique que ça fait 20 ans qu'on joue à colin-maillard avec ces p*** de formats : MS publie la doc, la retire, en publie une autre, qui ne correspond pas à l'implémentation réelle dans MS Office, etc. Enfin, la doc de 2008 semble honnête, mais il s'avère que, pour de multiples raisons, il est quasiment impossible d'implémenter ces formats correctement, vu la complexité du système. Bref, la responsabilité revient uniquement aux developpeurs de MS Office qui n'ont pas voulu, ni su, utiliser un format interopérable, ni fournir les outils pour permettre aux autres logiciels de lire et d'écrire des documents au même format.

  • [^] # Re: 10000 ?

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à 4.

    quel est l'intérêt d'avoir plus de monde ? plus de support à faire ? la satisfaction d'avoir converti quelques personnes ?

    Non, c'est surtout d'ouvrir le marché. C'était pareil pour Internet Explorer, c'est la concurrence qui a forcé les webmaster à écrire de l'HTML correct, et à respecter les standards. Si on galère encore tous les jours à ouvrir des .doc et des .ppt pourris, c'est parce que les standards ne sont pas respectés. Et la diversité du logiciel apporte un plus sur le fonctionnement des systèmes : ralentissement de la propagation des virus, etc.

    Une autre raison est que le monopole, ça pue, qu'on soit communiste ou libéral pur jus (pas de concurrence non-faussée, abus de position dominante, etc). On ne peut pas trouver satisfaisante une situation de monopole, surtout que ça peut avoir des conséquences désastreuses pour nous : si M$ impose le verrouillage des machines par exemple, toutes les machines seront verrouillées, y compris les nôtres.

    On peut aussi invoquer des raisons purement altruistes : nous on est libres, on teste plusieurs environnements de bureaux, on peut les modifier, les recompiler ; on n'est pas obligés de payer pour les mises à jour ou de dépendre d'un seul fournisseur central. Bref, on bénéficie du logiciel libre, et on peut penser qu'il est bien de "libérer" les autres, comme on pense que ça serait bien qu'il y ait la démocratie en Chine ou en Corée du Nord.

  • [^] # Re: 10000 ?

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à 8.

    Ce n'est pas comme ça que ça marche : je n'ai pas de circuit de distribution ni de légitimité. Si je n'ai pas de volume, je n'arriverai jamais à compenser par le logiciel ce que je perds sur le matériel. Il me parait évident que tout seul, il est impossible de sortir du marché de niche (je me rappelle des portables Mobilix ou des assembleurs spécialisés en PC sans OS qui n'existent certainement même plus).

    Par ailleurs, même si ça pourrait sembler incompréhensible aux partisans de notre plus-pour-longtemps président, faire fortune ne fait pas partie de mes intentions. C'est probablement bien trop stressant, ça demande d'exploiter la force de travail humaine, et le remplissage de la déclaration d'impôts se révèlera encore plus difficile. Franchement, si un lutin venait et me demandait "je peux exaucer un vœu, soit je te donne la fortune, soit je fais que 90% des ordinateurs soient vendus avec un système libre", j'aurais réellement besoin d'y réfléchir à deux fois avant de choisir.

    Par contre, gagner deux fois plus d'argent, je ne suis pas contre :-) Même si ça serait largement immérité, vu le temps que je passe à mouler :-)

  • [^] # Re: Et sinon

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à 3.

    Ah oui, autant pour moi, je n'avais pas suivi l'évolution du produit. Du coup, je ne peux pas démoinsser le premier commentaire : c'est tout à fait pertinent, il est inutile d'installer un paquet wine + appli.

    Par contre, c'est clair que ça les obligeait à vérifier que le bouzin tournait sous Wine, ce qui ne sera plus le cas.

  • [^] # Re: 10000 ?

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à 9.

    D'un autre côté, Linux pour le bureau, ça marche. J'ai Linux au boulot et sur mon portable, et les seuls problèmes que je recontre, c'est souvent à cause de ces c*** de logiciels Micro$soft à la c***. Ce n'est clairement pas un problème de fonctionalités, de performances, ou de difficultés d'installation. S'il n'y a pas de Linux sur le bureau, c'est parce que toutes les machines sont vendues avec Windows, avec ou sans le consentement de l'acheteur.

    Perso, je n'ai jamais compris pourquoi aucun distributeur sérieux n'avait orienté sa politique vers une distro Linux. On n'arrête pas de raconter qu'ils ont peur de Microsoft, mais franchement, si Auchan ou Carrefour décidait de vendre ses PC 50€ moins cher avec une Ubuntu installée dessus, en quoi est-ce que la colère de M$ peut les affecter? J'ai vraiment l'impression de louper quelque chose dans cette histoire, même si on est de mauvaise foi, et même si Linux était inférieur techniquement (ce dont je doute fortement), la vente de trucs cheap et de mauvaise qualité n'a jamais arrêté les distributeurs. J'ai l'impression qu'il y a une niche gigantesque, plein de pognon à se faire, et personne ne le prend : ni les assembleurs classiques, ni la grande distribution, ni les boîtes dont le business model est basé sur Linux. Qu'est-ce qui empêche Canonical de vendre des PC, des tablettes?

  • [^] # Re: Et sinon

    Posté par  . En réponse au journal Picasa pour Linux, c'est bientôt fini !. Évalué à -10.

    Bof, non. Une application native et un truc qui tourne sous Wine, ce n'est pas du tout la même chose.

  • [^] # Re: LinuxFR

    Posté par  . En réponse au message Weboob - Package officiel . Évalué à 6.

    C'est quand même dingue comme raisonnement : maintenant, c'est les développeurs de weboob qu'il faut convaincre? Je croyais justement que les devs essayaient de convaincre le monde que leurs noms d'applis débiles cachaient un logiciel utileset sérieux.

    En ce qui me concerne, les noms d'appli "ado de 14 ans" ne me "choquent" pas. Par contre, je n'arrive pas à m'identifier au projet : autant je n'ai aucun problème avec libcaca, autant je déteste voir "flatboob" ou "havesex" dans ma liste d'applis disponibles. Vu que les devs de weboob semblent ne pas comprendre pourquoi leurs blagues n'amusent qu'eux et font fuir les gens, en plus de poser des problèmes pour l'intégration dans les distribs, je pense qu'on arrive à un blocage : personne ne comprend personne, et la communauté weboob semble prête à s'isoler en s'arc-boutant sur leurs noms puérils et leur page web stupide avec les logos "ANAL+" et un "Crédit Mutuel" avec une bite. Voila, c'est comme ça, je ne vais pas consulter mes comptes en cliquant sur une bite, et quelques devs Debian semblent penser qu'un site de rencontres ne doit pas s'appeler "havesex". C'est quand même fou que les gens doivent se justifier à ne pas adhérer à ça… Après, ça dépend de ce que vous voulez, si vous préférez rester confidentiels et continuer vos délires pré-adolescents, ça ne regarde personne.

  • [^] # Re: ()

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à -3.

    Te serait-il venu à l'esprit de vouloir voter à des élections nationales d'une nation sans avoir à l'esprit de demander la nationalité

    Bien sûr que non, mais par contre j'avais le droit de vote aux élections locales et européennes, et j'ai trouvé ça normal.

    Ceci dit, ça n'était pas la question. La remarque était "ça fait 10 ans que tu vis dans un pays et tu ne demandes pas la nationalité, c'est qu'il y a un problème", et ma réponse, c'était "oui, le problème est dans la tête du crétin qui y voit un problème".

  • [^] # Re: Vous n'avez pas compris le problème

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 6.

    Ceci dit, si j'ai bien compris, le système a le mérite d'être élégant (basé sur des clés publiques et privées ; le résultat du vote ne peut être décodé que par un ensemble de gens ; typiquement, les assesseurs du vote). Ceci dit, je ne vois pas ce qui empêche la machine d'être vérolée, et surtout, cet échafaudage mathématique complexe est une réponse à un problème qui n'existe pas!

  • [^] # Re: ()

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 3.

    10 ans, si ils ne veulent pas demander la nationalité française, ne serait-ce pas signe qu'il y a un "léger" soucis?

    Alors là, désolé, mais je trouve cette remarque complètement crétine. J'ai vécu 4 ans à l'étranger, je m'y sentais bien, mais il ne me serait jamais venu à l'esprit de demander une nationalité qui n'était pas la mienne.

  • [^] # Re: Sources?

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 4.

    D'après le site du conseil constitutionnel:

    L'électeur dispose de deux façons d'assurer le secret de son vote :

    soit prendre, sur la table du bureau de vote, un nombre de bulletins compatible avec le respect du secret du vote, c'est à dire au moins deux bulletins différents avant de se rendre dans l'isoloir ;
    soit apporter (sans le montrer) un des bulletins de vote reçus à son domicile et, une fois rendu dans l'isoloir, l'insérer dans l'enveloppe

    Donc il reste possible de manipuler le vote de quelqu'un. Je trouve ça franchement idiot.

  • [^] # Re: Sources?

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 4.

    Complètement d'accord : le vote électronique serait tout à fait valide pour un vote qui n'est pas à bulletin secret.

    Le but du vote à bulletin secret est (au moins) double : il assure l'indépendance du vote (certaines personnes n'iraient pas voter ou voteraient autre chose si le vote n'était pas secret), mais à mon avis, ce n'est pas le point principal. L'avantage principal du vote à bulletin secret est qu'il est très difficile d'acheter un vote. Une fois dans l'isoloir, on met ce qu'on veut dans l'enveloppe, et il est très difficile de prouver a posteriori pour qui on a voté (1).

    (1) Sauf qu'en pratique, ça devient possible à cause de cette stupide idée de fournir les bulletins par la Poste en avance. Du coup, on peut envoyer Mamie Machin voter avec un seul bulletin, et vérifier qu'elle n'en prend pas d'autre dans la pile. Je trouve ça vraiment absurde ; ça encourage vraiment la possibilité d'influencer les gens, surtout les gens un peu faibles, les personnes agées, les femmes soumises, etc. Dans tous les cas, on ne peut pas vraiment empêcher la personne de se filmer dans l'isoloir.

  • [^] # Re: Sources?

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 5.

    Et les seules manière que je vois pour pouvoir éviter la triche avec une urne papier compliquent tellement le vote que c'est pas la peine.

    Et surtout, elles sont hyper-dangereuses (présence physique indispensable), et faciles à détecter: 3 bulletins rayés de la même manière à une table? Louche ; surtout que les bulletins nuls sont très rarement rayés (ils portent souvent des moys doux à destination d'un candidat). Mais le point le plus important, c'est qu'elles sont limitées par la nature même de l'intervention physique : même si on imagine un bureau de vote complètement vérolé (assesseurs corrompus, dépouillement "entre amis", etc), ce n'est qu'un bureau de vote : le risque de fraudes massives est très fortement limité.

  • [^] # Re: Sources?

    Posté par  . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 10.

    Risque de fraude faible. En effet, il est plus facile de bourrer une urne de vote papiers, de faire tomber des votes derrières les radiateurs ou de rendre des bulletins nuls avec une mine de crayon sous l'ongle que de hacker le support électronique

    Désolé, mais ça, c'est totalement faux, et c'est dangereux de colporter des erreurs aussi grossières, voire manipulatrices. Le risque de fraude massive avec les ordinateurs de vote est très, très élevé par rapport au risque de fraude massive avec des bulletins papier.

    Comme de nombreuses personnes ici, je pense que le vote électronique est une réponse inutile et dangereuse à un problème qui n'existe pas. J'utilise un ordinateur plus de 10 heures par jour entre mon boulot et mes loisirs, je sais à peu près comment ça marche, je maitrise l'outil, je n'en ai pas peur, et je n'ai pas d'idées irrationnelles ni favorables ni défavorables envers de telles machines. J'affirme juste que je détesterais sincèrement l'idée de voter par ordinateur. C'est une idée qui me semble absurde et incompatible avec la démocratie. J'irais même plus loin, au risque de passer pour quelqu'un de prétentieux : je pense que les gens qui sont favorables au vote électronique sont soit des incompétents, soit des imbéciles, soit des gens malhonnêtes (ces possibilités ne sont pas exclusives).

    Les incompétents sont ceux qui pensent, comme vous par exemple, que le vote papier pose des "problèmes", et que les risques de fraude sont plus faibles avec un ordinateur de vote. Ça dénote, à mon avis, d'une compréhension naïve et extrêmement superficielle de ce qu'est la sécurité électronique.

    Les imbéciles sont ceux qui ne comprennent pas les problèmes que poserait le vote électronique en terme de contrôle citoyen, et qui suivent bêtement une idée générale sans jamais s'être penchés sur ses conséquences.

    Les malhonnêtes sont soit ceux qui souhaitent vendre les machines, soit ceux qui pensent en profiter d'une manière ou d'une autre.

  • [^] # Re: LinuxFR

    Posté par  . En réponse au message Weboob - Package officiel . Évalué à -2.

    Redescend sur terre, Debian est très riche et diversifiée. Ça tombe bien, leur idée et de faire un OS universel, mais tu dois pas être au courant…

    Sur la PAQ, ils disent "The Debian Project is an association of individuals who have made common cause to create a free operating system." Ils ne parlent pas du tout d'OS universel (quoi que ça puisse vouloir dire). Il n'est pas dit non plus que l'inclusion dans Debian était un droit : s'ils ne veulent pas de ton package, bah il ne sera pas dans Debian, et puis c'est tout.

  • [^] # Re: LinuxFR

    Posté par  . En réponse au message Weboob - Package officiel . Évalué à 7.

    Ouais, enfin il y a aussi un autre point de vue : Weboob c'est des ados attardés. Les paquets Debian apparaissent dans les listes d'applications à installer, et j'avoue que si tu installes une Ubuntu chez ta grand-mère et que dans le gestionnaire de paquets apparaissent des trucs comme ça, c'est pas super-classe. Le boulot de la distribution est de fournir un produit à ses utilisateurs, et ils ont le droit de changer des trucs en fonction de l'image qu'ils souhaitent véhiculer. Debien, c'est sérieux, en partie à destination des professionnels, et je trouve assez légitime qu'ils souhaitent éviter les noms d'applis basés sur des jeux de mots bite-caca-nichons.

    Perso, j'aimerais bien que Weboob essaye de fournir des trucs un peu moins buggués et des interfaces graphiques utilisables avant de faire beaucoup, beaucoup de com un peu partout, et dans un contexte pas forcément sain. Si Libreoffice s'appellait "grossebite", je pense que Debian ferait plus facilement un effort que pour un truc vaguement blaguesque et pas franchement fonctionnel…

  • [^] # Re: Euh...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 4.

    Je suis défenseur de la liberté de modèle économique (donc la liberté du capitalisme, bref ce que tu appelles "adepte du capitalisme") et d'un revenu minimum / dividende universel, suis-je donc opposant contre moi-même?

    Ouhla, je pense surtout que tu es un socio-libéral (en gros, un mec de droite tendance centriste), mais aussi que tu mélanges pas mal de concepts. Être capitaliste, c'est pas une opinion politique, c'est un fait. On est capitaliste quand on tire son revenu de la fructification de son capital en «exploitant» le travail d'autrui. Souvent, les grands capitalistes disent qu'eux aussi travaillent, mais là n'est pas la question : d'une part, ils travaillent pour eux, et d'autre part, leur capital est bien trop grand pour que leur seul travail suffise à l'exploiter. Il y a aussi beaucoup de capitalistes cryptiques dans le monde actuel ; tous ces gens qui pensent n'exploiter personne et vivent des revenus de leurs placements ; ça revient simplement à laisser aux autres la responsabilité de l'exploitation du travail.

    Les socio-libéraux (en gros, les seuls libéraux qu'on trouve en Europe) sont en général pour une redistribution des revenus du capital, mais pas du capital lui-même. La propriété privée est "intouchable", en quelque sorte ; c'est là un aspect concret du libéralisme. En France, on a quelques lois anticapitalistes ; l'ISF par exemple est anti-capitaliste (il impose le patrimoine, et pas les revenus du patrimoine).

    Là où ta position peut sembler incohérente, c'est dans le juste équilibre entre la liberté d'entreprendre et l'égalité. La liberté d'entreprendre ne peut se comprendre que dans le cadre de l'existence de risques : on investit, on peut se planter ou réussir. Dans ce contexte, le revenu minimum apparait comme un frein à la liberté d'entreprendre, puisqu'il pénalise les entreprises efficaces au profit des inefficaces. Ça peut se défendre dans un modèle socio-démocrate, socialiste, ou humaniste (les forts doivent contribuer à la survie des faibles), mais pas dans un modèle libéral, où une telle égalisation forcée remet en cause la cohérence du système économique. C'est là toute l'ambiguité, à mon avis, du positionnement centriste : il s'agit d'un équilibre instable, ou tout changement législatif ou économique peut fait basculer le systèle d'un côté ou de l'autre, car il n'a aucune stabilité intrinsèque. Une crise économique : les entreprises qui réussissaient à survivre malgré une imposition lourde coulent, et tout se casse la figure. Une petite augmentation du revenu minimum? Un effet seuil peut être franchi, et raréfie l'offre de travail ; le coût du travail augmente déraisonnablement, et le système s'écroule.

    Sans compter le fait que le dividende universelle ou la protection sociale coutent très cher, et qu'il te faut absolument garder les taux d'imposition assez bas pour que le revenu du capital dépasse significativement l'inflation pour encourager l'innovation.

  • [^] # Re: Euh...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 5.

    Bah non, Marx n'est pas le seul à avoir travaillé là-dessus, mais il reste quand même incontournable.

    Pour l'histoire des haricots semés en avance, ma compréhension de la chose est que tu investis en capital (fonds propres de l'entrepise) qui permettent de "consommer" du travail. Le retour sur investissement se fera plus tard lors de la vente des haricots, et on le considèrera comme un retour sur l'investissement en capital, pas en travail.

    Mais bon, définition marxiste ou pas, le capitalisme se définit avant tout par le fait que le capital est le seul bénéficiaire légitime de la valeur ajoutée : avec le capital, on achète des produits, des machines, de l'énergie, et du travail, tout ça permet de dégager des profits, qui reviennent au capital, et au seul capital (avec bien sûr diverses ponctions de l'État). La preuve, quand on parle de redistribuer les profits vers les travailleurs, la solution "naturelle" est de le faire sous forme de participation, c'est à dire de donner aux employés un peu de capital. Même si de telles entreprises peuvent être considérées comme "sociales", les boîtes qui redistribuent fortement les profits sous forme de participation (avec les SCOP comme exemple extrême) sont en fait super-capitalistes : elles ont complètement renoncé à l'idée du partage des profits entre capital et travail.

    Je n'ay avais jamais pensé avant, mais le système actuel de rémunération des auteurs est quasiment anti-capitaliste : le fait de reconnaitre des droits d'auteur permet de transformer "magiquement", à travers des lois complètement antinaturelles, le travail en pseudo-capital que l'artiste peut valoriser, transmettre à ses enfants, etc. On discute tous les jours sur ce site de l'absurdité du système dans le monde moderne, et le fait qu'il ne peut exister que grâce à un échafaudage législatif de plus en plus complexe, bancal, et liberticide.

  • [^] # Re: Euh...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 5.

    Euh, non. Selon la définition Marxiste, on oppose le capital au travail. Le capitalisme ne peut donc pas consister à investir de la force de travail : on investit du capital et on exploite le travail : le travail est une ressource (quelque chose qu'on achète et qu'on consomme), pas un investissement. Pour un capitaliste, partager les revenus du capital avec le prolétariat (ceux qui fournissent le travail) est aussi absurde que de partager la marge sur une boîte de cassoulet avec les haricots : on peut très bien accepter de payer les haricots plus chers (meilleure qualité, rapport entre l'offre et la demande déséquilibré…), mais on ne va pas leur verser de dividendes : il n'y a donc jamais de retour sur investissement de travail (sauf dans le cas d'une autoentreprise par exemple, où on auto-exploite sa force de travail).

  • [^] # Re: Euh...

    Posté par  . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 2.

    L'immense majorité des projets est portée majoritairement par des bénévoles

    Mouais, attention, il y a plusieurs biais.

    • Évidement, si on compte un point par projet, il y a plus de projets menés par des bénévoles : ces milliers de petits gadgets buggués, des jeux jamais finis, des utilitaires pas fignolés, pas ou mal packagés, etc. Ce n'est pas de ça qu'on parle.

    • Il y a une incohérence profonde dans la séparation bénévoles / projets profitables. J'imagine que la plupart des contributions aux gros projets (noyau, LibreOffice, Gnome, GNU, Firefox…) sont le fait de professionnels, qui sont payés pour contribuer, mais dont l'employeur ne fait pas de profit sur le soft.

    Tu les enlèves : plus rien. Il restera juste quelques gros projets comme le noyau Linux.

    C'est clair que gcoincoin sans le noyau, ça a de la gueule… C'est pas pour cracher sur les Tetris en java, mais la très très grande majorité des petits projets bénévoles n'a aucun intérêt et aucun avenir. Ils font vivre l'écosystème du libre, mais leur poids reste minime dans le fonctionnement d'une distrib. Tu fais un ps -a, et je suis certain que ce qui tourne majoritairement, c'est des briques dont une partie au moins du développement a été réalisé par des professionnels.

  • [^] # Re: Intérêt

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie d'une première version stable de Go. Évalué à 10.

    Tu veux dire que Go est lent?

  • [^] # Re: D'après un mec qui AURAIT vu le truc

    Posté par  . En réponse au journal Présidentielles 2012 : Le PS et la vie privée ? Connait pas.. Évalué à 3.

    Oui,c'est amusant ce délire sur les listes d'émargement :-) Il n'y avait qu'un seul truc à signer, la liste (exactement pareil que pour une élection traditionnelle). Signer la liste revenait à adhérer à la charte, qui n'était pas bien méchante d'ailleurs (en gros, on s'engageait à être de bonne foi).

    De toutes manières, je pense que le débat sur le respect de la vie privée s'enlise très régulièrement dans des problèmes qui n'existent pas. L'engagement politique, par définition, ne fait pas partie de la vie privée : c'est un acte public. Aller voter est un acte public, on est libre d'y aller ou non, mais si on y va, n'importe qui doit pouvoir le savoir. Par contre, le secret du vote est garanti. C'était la même chose pour la primaire, on allait voter si on voulait, et le vote était secret.

    Le problème du fichage est tout autre : avec les moyens de communication modernes, il est très facile de compiler des fichiers exhaustifs de données publiques, et surtout de les croiser. L'accumulation de données pourtant publiques permet de faire de fortes inférences sur la vie privée des personnes, et c'est ça qui est gênant. Ça a toujours été possible, par le recours par exemple à des détectives privés, mais c'est le caractère systématique et massif qui est un peu effrayant.

    Ceci dit, j'ai remarqué que les "jeunes" (en gros, les gens qui sont plus jeunes que moi) semblent globalement ne pas s'intéresser au problème, et laissent beaucoup plus facilement que moi des informations réelles un peu partout (nom, adresse, numéro de téléphone, etc). On pourrait dire qu'ils sont stupides et insouciants, c'est le premier réflexe pour beaucoup d'entre nous, mais on pourrait aussi dire qu'ils ont accepté de vivre dans le monde qui est le leur, et qu'ils considèrent que le croisement automatisé de données n'est pas une atteinte à leur vie privée.

    Une dernière remarque pour la route ; pour avoir vécu dans des pays un peu moins paranos sur le croisement de bases de données, je trouve qu'on n'imagine pas une seconde en France le confort que c'est d'avoir un point d'accès commun pour l'employeur, les impots, les services sociaux, les banques et les assurances. Ça a l'air de foutre super les jetons, comme ça, mais ça rationalise tellement le fonctionnement des services publics que c'est très difficile de revenir en arrière—pour moi, remplir à la main un formulaire administratif—nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, etc etc—est digne d'un pays du tiers-monde : on perd du temps à le faire, quelqu'un payé par nos impôts va retaper à la main les informations, avec risque d'erreur, de doublon, etc.; des papiers vont être envoyés par la Poste entre les services, resaisis à l'arrivée; au final, on va se retrouver avec des délais administratifs énormes pour un acte qui aurait pu être effectué en (sans mentir) 10 secondes à partir d'un numéro INSEE. À côté d'un tel confort, le cloisonnement des bases de données entre différents services semble assez dérisoire (et probablement fort inutile, de toutes manières).

  • [^] # Re: Pour la science

    Posté par  . En réponse au journal Voter autrement. Évalué à 4.

    Ben tu viens de le dire toi même, cette méthode oblige à être organisé.

    C'est un peu caricatural. En France, les dépouillements sont organisés, car la méthode est imposée par le code électoral. On divise le tas d'enveloppes, on crée des tables de plusieurs personnes ; une ouvre les enveloppes, deux lisent les noms, une ou deux font des croix, les autres surveillent le processus. Des assesseurs passent entre les tables pour surveiller, et à la fin, tout le monde recompte les enveloppes vides, les croix, et le nombre de votants, on recompte jusqu'çà ce que ça tombe juste. Dans ce contexte, je ne vois pas comment le dépouillement peut être désorganisé…

    La méthode décrite ne me semble pas beaucoup plus compliquée. Il suffit simplement de faire un tableau au lieu d'une liste, et de mettre les bâtons dans les cases du tableau. N'importe quel neuneu est capable de comprendre comment ça marche.

    Ça n'a vraiment rien à voir avec la méthode Condorcet, qui est vraiment cryptique, et qui est très difficile à dépouiller sans ordinateur. Mais franchement, la difficulté du dépouillement n'est objectivement pas un problème ici. Regarde par exemple les législatives ou les scrutins à liste qui peuvent être modifiées par l'électeur ; ça c'est réellement complexe, et pourtant, c'est tout à fait réalisable.

  • [^] # Re: Pour la science

    Posté par  . En réponse au journal Voter autrement. Évalué à 3.

    Par rapport à du Condorcet par exemple, c'est hyper simple. Il suffit d'avoir un tableau avec les différentes possibilités.

    Par contre, il faut ajouter des "blancs" et les comptabiliser candidat par candidat ; autrement, pas moyen de recompter.

  • [^] # Re: ni de la gauche ni de la droite

    Posté par  . En réponse au journal Le parti pirate sur France Inter. Évalué à 1.

    Je n'ai jamais dit qu'une règlementation implique une planification. Actuellement, on vit dans une société ultra-règlementée, mais pas du tout planifiée (on navigue à vue).

    Par contre, le développement durable implique nécessairement une planification, et je ne vois pas comment on peut planifier quoi que ce soit sans règlementer. En gros, il faut poser des contraintes au monde économique pour imposer des comportements bénéfiques à la collectivité. Ces comportements bénéfiques sont nécessairement délétères au niveau de l'entreprise ou de l'individu (autrement, ils les auraient déja adoptés). Par conséquent, toute planification écologique repose sur un État fort qui impose des normes, des contraintes, et des règlements, et qui les fait appliquer par les acteurs économiques. Je ne vois pas comment ça peut s'inscrire dans une doctrine libérale.

    De toutes manières, je ne comprends pas les bases de la doctrine libérale, car il faut forcément imposer une limite au delà de laquelle l'idéologie libérale ne peut plus s'appliquer, car trop opposée à des principes moraux universels. Par exemple, un médecin (profession "libérale", ah ah), dans un monde libéral, choisit les patients qu'il soigne ; il gère son activité comme une entreprise familiale, et comme toute entreprise dans un système libéral, cherche à maximiser le profit. Cette idéologie se heurte sans cesse au serment d'Hypocrate, aux lois sur la non-assistance à personne en péril, et plus généralement au sens moral : personne n'accepterait qu'un médecin refuse de soigner un patient en urgence car ce dernier n'aurait pas les moyens de rémunérer le praticien. Il faut donc mettre une limite légale au libéralisme dans le domaine médical. On a exactement la même chose pour la production de médicaments, de produits alimentaires, pour les transports, pour la culture, pour le sport, pour l'éducation, etc., bref, on ne peut prôner qu'une sorte de semi-libéralisme complètement bridé par la morale. De mon point de vue, même si le libéralisme économique apporte de la croissance et tout ce qu'on veut pour maintenir une économie florissante, ses bases idéologiques sont bien trop faiblardes pour permettre de consruire un projet de société.