arnaudus a écrit 5307 commentaires

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    va bien falloir que quelqu'un paie

    Normalement, la justification des salaires plus élevés pour les travailleurs qualifiés est la rémunération a posteriori de l'investissement dans les années d'études.

    Je n'ai jamais été convaincu par ça, j'ai juste l'impression que le salaire est globalement une conséquence de l'état de l'offre et de la demande dans chaque secteur, avec une limite au niveau de la rentabilité (marginale) de l'employé au moment de l'embauche. En gros, si employer un ingénieur te permet de gagner 100k€ par an, c'est ton plafond. Tu vas regarder le marché du travail, et si tu peux embaucher à 60k€, tu vas le faire. Si employer un ouvrier te fait gagner 20k€ par an, tu regardes le marché du travail, et tu es sous le salaire minimum; tu ne vas donc pas embaucher.

    Du coup, si pour devenir ouvrier il fallait bac + 8, le salaire d'un ouvrier ne passerait pas magiquement à 100k€. C'est juste que les étudiants s'adaptent et ne lancent pas dans des études longues sans perspectives de carrière. Il n'y a qu'à regarder les très bas salaires proposés dans les filières "passion" (style histoire de l'art) pour voir que cette histoire de rémunération des études c'est du bullshit. Ce qui compte c'est la rareté du profil par rapport aux besoins, quitte d'ailleurs à fabriquer artificiellement cette rareté par des numerus clausus pour garder des salaires hauts.

  • # AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0). Dernière modification le 02 juillet 2025 à 16:19.

    Dario Amodei, le patron d’Anthropic, prévient que l’IA pourrait supprimer la moitié des postes « débutants » dans des domaines tels que la technologie, la finance ou le droit d’ici 1 à 5 ans.

    Le problème avec ce genre de prévisions, c'est que l'augmentation du chômage c'est l'argument de vente de ces entreprises. Ce dont il est difficile de douter, c'est que la productivité va augmenter. Mais dans l'histoire de l'économie, les gains de productivité ont rarement engendré du chômage, et aucun argument n'est proposé ici pour expliquer pourquoi ce serait le contraire avec l'IA. Ça ressemble donc à de la com pour patrons débiles, genre "grâce à moi il y aura plein de chômage".

    Donc jusqu'à preuve du contraire, cette histoire de chômage, c'est du bullshit. Les conséquences normales, c'est que les gains de productivité vont engendrer une baisse des coûts, qui vont permettre d'avoir plus pour le même investissement, et donc stimuler l'investissement, et donc la croissance. L'idée c'est qu'une entreprise ou un particulier n'a jamais ses besoins comblés. Une boite ne va pas dire "avant je dépensais 100k€ pour développer mon site web, maintenant je dépense 10k€, youpi, distribuons les 90 k€ gagnés aux salariés (ou aux actionnaires)". C'est juste qu'avec 100k€, tu pourras avoir un truc bien plus riche et/ou fonctionnel et/ou gourmand en serveurs et en bande passante, et tes concurrents aussi, donc tu dépenseras autant pour avoir plus.

    Ça ne veut bien sûr pas dire que ponctuellement il n'y ait pas des changements profonds dans certains secteurs.

    Il y a aussi la question de la formation: les experts n'arrivent pas tout cuits, il faut les former. Il faudra donc passer bien plus de temps sur les bancs des facs et des écoles d'ingé pour arriver à un niveau d'employabilité (puisque c'est à ça que servent les études: à apprendre en faisant un travail non-productif). Tout ça a un coût pour la société, et le modèle qu'il y a derrière est incertain (est-ce que c'est vraiment intéressant de rester à l'école jusqu'à 35 ans alors qu'à 16 ans on peut commencer à rentrer dans la vie active en tant qu'électricien ou agriculteur?)

  • [^] # Re: Les libertariens frappent encore...

    Posté par  . En réponse au lien Une nouvelle vision du micro-État. Évalué à 4 (+1/-0).

    C'est même difficile de dire si c'est sérieux ou pas ce truc. Ça ressemble à "on commence à discuter en ligne avec des potos de tous les pays, puis on se rencontre en vrai, puis ça fait des Chocapics et voila".

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 3 (+0/-0).

    Si t'as la garantie d'avoir de quoi vivre convenablement jusqu'à la fin de tes jours, t'a pas d'impératif de mettre de coté pour tes vieux jours (mais rien ne te l'interdit).

    C'est un concept qui n'existe pas, "avoir assez pour vivre convenablement". Si tu donnes une retraite moyenne à tout le monde (ça fait dans les 1500€), ceux qui ont gagné le smic toute leur vie vont se trouver très confortables, et ceux qui gagnaient 10000€/mois ne vont jamais pouvoir garder leur train de vie et vont s'estimer lésés par le système.

    La sécurité sociale fonctionne comme une assurance, c'est pareil pour l'assurance maladie : tu touches un % de ton salaire. Si tu transformes ça pour toucher un fixe, en faisant l'hypothèse que c'est conforme à la constitution (j'en doute fort puisque ça transforme les cotisations sociales en impôt), les 50% les plus riches sont perdants, ils vont voter pour des candidats qui proposent de pouvoir sortir du système pour une transition vers la capitalisation, et tu as de fortes chances pour que ton système explose (puisque sans les cotisations des riches tu vas rentrer moins et tu ne pourras plus assurer la pension moyenne que tu avais prévue).

    Quand à la question j'ai cotisé plus, c'est la question d'un système de solidarité,

    L'assurance retraite n'a jamais eu vocation à être redistributive, ça n'est pas son principe.

    de même on ne rembourse pas les cotisation retraites pour quelqu'un qui se prends un camion à 2 jours de cette dernière.

    Parce que c'est une assurance. Note qu'en cas de décès avec un système par capitalisation, les héritiers vont toucher une partie du capital.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 1 (+0/-2).

    Par contre la pension versée par l'état (ou ses organismes délégués), n'a pas (de mon point de vue), à répliquer le salaire perçus

    Si tu fais ça, tu sors du système par répartition, qui est un système assurantiel (comme l'assurance chômage ou l'assurance santé). J'ai l'impression que tu suggères plutôt un système de prestation sociale (style revenu universel, ou RSA, ce genre là). Ce que je trouve paradoxal, c'est qu'un tel système ne ferait qu'encourager le remplacement du système par répartition par un système de complémentaires privées, qui constituerait la majorité des retraites pour beaucoup de salariés—en fait, ton programme me semble assez similaire à ce que proposent les partis de droite traditionnels; on aurait d'un côté un État qui redistribue sous forme de prestations sociales un minimum pour limiter le nombre de SDF que tu pourrais croiser dans la rue, mais ceux qui ne sont pas SDF ne bénéficient pas du système Étatique et doivent assurer leur retraite par leurs propres moyens.

    Tu as évidemment également un problème de consentement, puisque tu risques d'avoir du mal à trouver une majorité qui soit d'accord pour cotiser à perte.

    Tout le monde n'a pas le loisir de pouvoir travailler jusqu'à 65,67,69,70,75 ans,

    Tu peux tourner le problème comme tu le veux, c'est à la base une histoire de richesses produites, pas une histoire de progrès social. On vit dans une tribu avec des chasseurs et des non-chasseurs (enfants, vieux); chaque chasseur doit chasser pour ceux qui ne chassent pas; pour chaque chasseur que tu transformes en non-chasseur, il faudra que chaque chasseur travaille plus ou partage plus.

    À te lire, on croirait que c'est juste une histoire de choix de société, genre il faut être vraiment méchant pour forcer les gens à travailler jusqu'à 65 ans alors qu'il serait si facile de juste changer l'âge et de mettre 50 ans. Mais si tu n'as plus assez de chasseurs tu n'as plus assez de viande à partager! Et c'est vrai même si tu retires les revenus du capital (dans les 10% du PIB) de l'équation (sans compter qu'il faudrait au moins réinvestir un partie de ces 10% pour maintenir l'appareil productif). Il faut aussi que tu évites que les chasseurs se rebiffent et commencent à vouloir se débarrasser des vieux ou manger quelques lapins en douce.

    Donc non, la vraie injustice, elle est entre les générations : la génération qui a dans les 80 ans actuellement n'a quasiment pas cotisé, et est partie à la retraite très tôt avec un capital accumulé par les revenus du travail. La génération qui paye leur retraite cotise beaucoup, et partira à la retraite plus tard, avec un capital restreint puisqu'amputé par les cotisations—avec le risque très réel que ces cotisations n'ouvrent pas droit à grand chose si le système par répartition se transforme progressivement vers un système à capitalisation. Je trouve ça extrêmement injuste, et ça constitue un défaut fondamental du système par répartition : ce que tu retires du système n'a rien à voir avec ce que tu as cotisé, et en fonction des fluctuations démographiques tu as des gens qui profitent d'un excédent (ne cotisent rien et partent tôt) et une génération plus tard des gens qui ont une double peine (cotisent beaucoup et partent tard). Et avec ça, on ne parle même pas de la dette écologique qui a permis l'enrichissement des Baby Boomers en tapant dans les stocks naturels et qui devra être payée par les générations qui viennent.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 2 (+0/-1).

    Si t'a 0 actif ton retraité il peut toujours se brosser pour acheter des légumes qui n'ont jamais été plantés.

    Tu as juste lissé sur la démographie mondiale. Tu n'es évidemment pas robuste à la disparition de l'humanité, mais tu as effacé tous les effets locaux.

    Tout ce que tu fais avec la capitalisation, c'est ajouter un intermédiaire qui promet un certain rendement

    Bah c'est pas rien :-) En plus tu n'es même pas obligé d'avoir des fonds de pension privés, tu peux très bien en théorie avoir une gestion par l'État (je ne sais pas pourquoi, je pense que peu de gens seraient intéressés par ça).

    et si t'as pas de bol il est plus la au moment de la retraite

    Les finances des États ne sont pas sans limites non plus…

    Pour assurer le rendement promis, l'intermédiaire (ou les intermédiaires) va faire pressions sur les travailleurs

    Je ne sais pas où tu veux en venir, tu décris le fonctionnement du système capitalisme tel qu'il existe déja. Ça n'est pas très réaliste d'imaginer que plus de fonds de pension voudrait dire encore plus de pression sur les salariés : tous les acteurs d'un système capitaliste mettent déja une pression maximale sur le retour sur investissement. D'un autre côté, les fonds de pension gèrent à très long terme, donc on peut imaginer que c'est bien plus vertueux pour la stabilité de l'économie que le microtrading…

    sauf que le jour où ces derniers déciderons que ton argent c'est de la monnaie de singe, il ne te resteras plus que tes yeux pour pleurer, car t'auras activement détruit le peu de travailleur qu'il te restait.

    Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Si tu achètes des actions d'openAI en dollars en 2025, elles seront toujours en dollars en 2065 quand tu partiras à la retraite. Si on échange alors 1000€ pour 1 dollar parce que l'Europe s'est effondrée et pas les US (franchement, pas sûr que ça soit le plus réaliste), tu auras beaucoup d'euros par action, puisque tu bénéficieras du taux de change de 2065. Il y a un truc qui ne marche pas dans ton raisonnement je pense.

    Par ailleurs ton système par capitalisation est inique

    C'est des formules toutes faites, ton truc. Le système par répartition est une assurance, ta retraite est proportionnelle à ton salaire actif, donc elle reproduit les différences de salaire de la même manière que le ferait un système par capitalisation.

    par ailleurs tu semble oublier que j'ai précisé qu'il y'a moyen d'investir (marginalement) lors des années fastes;

    Du coup, tu souhaites un système mixte capitalisation + répartition? Il me semble qu'il y a un problème majeur, c'est qu'il n'existe pas un niveau de cotisation de référence. Dans les années 1970 le niveau de cotisation était très faible par rapport à aujourd'hui, mais personne à l'époque ne s'est dit "tiens, mettons en place une augmentation des cotisations ce qui permettrait de transformer le système de répartition en un système mixte, et donc de couvrir une partie des retraites de 2025 par les revenus du capital qu'on a judicieusement placé quand on en avait les moyens". J'ai plutôt l'impression que le niveau de cotisation est ajusté avec un algorithme du style "le plus bas possible pour couvrir les coûts, et s'il est trop élevé pour ne pas risquer une récession à cause du coût du travail on le plafonne, on augmente la durée de cotisation et on emprunte pour compenser".

    Je pense que la compensation d'année en année ça marche pour les cycles économiques (pour couvrir les récessions de quelques années) mais ça ne peut jamais combler les tendances démographiques.

    De toutes manières, j'ai peur qu'il n'y ait aucune solution. Si on ne veut pas cotiser à 80% de notre salaire comme les fonctionnaires, il faudra augmenter la durée de cotisation et/ou baisser les pensions. La baisse des pensions va encourager le recours aux retraites complémentaires pour ceux qui en ont les moyens, et donc une transition vers une capitalisation partielle. C'est comme pour la Secu : pour prétendument "sauver le système" on doit le rendre inefficace, jusqu'à ce que les gens finissent par compléter le système public par des assurances privées, et à ce moment là on a fait un pas vers la perte du système, donc exactement le contraire de ce qu'on avait prétendu. Si on veut sauver un système de redistribution publique, il faut avoir un modèle pour le financer. Si on ne peut pas le financer parce qu'on n'a pas les richesses pour le faire, alors le système est condamné. "Sauver la répartition" quand il y a 56 retraités pour 100 actifs demande à consacrer une grande part des richesses que l'on produit aux retraites, et on n'a pas parlé du reste (défense, justice, éducation, etc); je trouve ça sacrément péremptoire d'accuser les puissances de l'argent de vouloir détruire le système par répartition alors qu'on n'a pas de solution à proposer qui n'impliquent pas un transfert injuste et massif des richesses entre générations—il ne faut pas oublier que les retraités d'aujourd'hui n'ont quasiment pas cotisé, ils ont gardé cette part du salaire pour eux.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 0 (+0/-3). Dernière modification le 23 juin 2025 à 14:06.

    année N-1, on a collecté X
    année N, on redistribue X

    Ah mais comment tu vais quand tu as moins d'actifs, que X diminue, et que tu ne peux redistribuer que 400€ par retraité?

    Ça n'est pas une nouveauté, le système par répartition n'est pas conçu pour gérer les variations démographiques. Quand tu as une quarantaine d'années avec des guerres, des crises, des modifications sociétales profondes, entre la génération qui part à la retraite et la génération qui entre sur le marché du travail, tu vas avoir des écarts très forts entre ce que tu as cotisé et ce que tu reçois, et c'est source de très fortes inégalités entre générations. J'imagine que l'héritage peut réduire les inégalités entre générations (mais du coup, c'est les inégalités à l'intérieur d'une génération qui vont être amplifiées). Je ne pense pas qu'il y ait de moyen d'éviter ça : si au temps t tu as A(t) actifs et R(t) retraités et que tu considères que X(t) >= k.R(t), avec k qui correspond à la retraite minimale, alors chaque actif va devoir cotiser au moins k.R(t)/A(t), tu n'as aucune marge de manoeuvre. Et si k.R(t)/A(t) est supérieur au PIB, bah le système s'écroule. Tu peux essayer d'encourager une politique nataliste (et ignorer les problèmes environnementaux avec un modèle basé sur une croissance économique infinie), tu peux zigouiller les vieux (ça pose des problèmes éthiques), tu peux essayer de mettre plus d'actifs au boulot, tu peux baisser les retraites, tu peux décaler l'âge de départ pour stabiliser le rapport R(t)/A(t). Financer la différence avec de la dette ne change rien puisque c'est un problème de quantité de richesses à distribuer (tu n'as pas fabriqué la richesse que tu es en train de distribuer).

    À mon avis, la méthode actuelle est assez débile, parce qu'on fixe X (disons qu'on fixe le taux de cotisation, ce qui revient à fixer x dans X(t) = x.A(t)), on fixe k (on ne veut pas diminuer le montant des retraites), et on est donc totalement dépendants du rapport du nombre de retraités sur le nombre d'actifs, c'est très passif. On pourrait avoir un système qui permettrait de verser moins de retraites et/ou de cotiser plus en fonction du rapport retraités / actifs, mais dans le premier cas les retraités sont dans la rue, et dans le deuxième cas les salariés sont dans la rue (et le Medef est dans les salles d'attente des ministères). C'est un choix de société.

    Dans un système par capitalisation, si on ignore les incertitudes des rendements, on a un système robuste aux variations démographiques : chacun touche en fonction de ce qu'il a cotisé dans le passé. Ça serait un peu équivalent à calculer les pensions en % des cotisations (et pas en % du salaire).

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    en local, sans connexion ni tiers certifiant, je ne vois pas non plus comment un algorithme peut garantir l’inaltérabilité

    Si tu hashes avec les transactions précédentes, disons que tu ne peux pas avoir la certitude que ton historique n'a pas été branché, mais tu as la certitude que la branche que tu as sous les yeux n'a pas été altérée. Si par exemple ce hash est imprimé sur les tickets de caisse, n'importe quel client qui est passé à la caisse après que tu aies forké a une preuve de la fraude sans le savoir, ça fait éventuellement beaucoup de preuves qui se balladent dans la nature.

    Pour la sauvegarde, j'avais vu un truc sur un algo ingénieux pour les logiciels de caisse mais je ne me rappelle plus comment ça marche; ça repose évidemment sur le fait que le logiciel n'est pas complice (d'où l'histoire de la certification), mais en gros tu rehashes en écrasant ton historique avec les données du jour ou quelque chose comme ça.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 3 (+0/-0).

    Le problème avec le partage des coûts, ça n'est pas seulement que c'est une somme par branche professionnelle, c'est une somme par logiciel, et (il faudrait les détails de facturation des organismes certificateurs) par version du logiciel. Puisque si on publie une correction de bug, le binaire change, et en toute logique il faut que le nouveau binaire soit de nouveau certifié.

    Si j'ai bien compris, la certification sert à garantir que le logiciel implémente bien un algo qui ne permet pas de revenir en arrière sur une transaction. Il y a donc quand même un peu de boulot de la part de l'organisme certificateur, qui doit, j'imagine, s'assurer de l'absence de backdoors ou équivalent. Ça n'empêche évidemment pas de ne pas déclarer les transactions en liquide, mais ça permet de s'assurer qu'on ne peut pas annuler des trucs le soir.

    Sur ce sujet, il avait été évoqué il y a quelques années la possibilité de mettre en place une sorte de blockchain en ligne, qui permettrait de décharger les logiciels de la certification (puisqu'on pourrait certifier le mécanisme de blockchain, le client ne pourrait rien faire de particulier). Idéalement, la blockchain pourrait même être gérée par l'État, ce qui déchargerait les commerçants de l'obligation de certifier leurs logiciels, et ça n'entraverait pas le développement des logiciels. Je ne sais pas s'il y avait eu une suite à ça.

  • [^] # Re: TIFA

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 4 (+1/-0).

    Je vais me permettre une précision: c'est une concession des salaries. Tu parles de cotisations qui sont preleves sur les salaires des employés.

    Ah non pas du tout, les cotisations sont du salaire différé et ciblé. Si l'assurance de ta bagnole et de ta maison étaient payées par ton employeur, ça serait aussi une forme de salaire. Une assurance n'est pas une concession, c'est un service!

    Après, il y a un mouvement libéral qui souhaiterait que ces salaires indirects soient versés directement aux salariés, qui seraient libres de les investir dans des assurances ou les cramer au casino. On peut penser que la souscription aux assurances obligatoires (sécu, assurance chômage, retraite) c'est une forme de paternalisme, ça a l'air d'être l'option que tu défends.

  • [^] # Re: Ce qui est curieux .....

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    Bon, en réalité, quand on y pense, franchement, comment imaginer que le revendeur des colis ne fait pas un pré-tri pour mettre de côté les objets de valeur? C'est très facile, il suffit d'une petite machine à rayons X (ça coûte moins de 10k€ neuf, donc tombé du camion c'est très abordable et très rentable) et hop, comme par miracle les quelques articles qui ont une valeur de revente (livres, jouets de qualité, bidules électroniques…) se retrouvent sur le Bon Coin, et les colis vendus au poids ne contiennent que des merdouilles en plastique mou. Ce qu'il y a de marrant, c'est que je suis sûr que la valeur du colis diminue à chaque intermédiaire : le vendeur initial fait son tri (facile, il sait ce qu'il y a dans les colis retournés), puis le grossiste met de côté ce qu'il veut, puis les petits revendeurs font leur propre tri, et au final, le carton d'emballage a plus de valeur que l'intérieur des colis!

  • [^] # Re: Ce qui est curieux .....

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    J'imagine que c'est aussi totalement illégal parce que ça s'apparente à de la loterie.

    D'après 60M de Consommateurs, ça n'est pas illégal:

    https://www.60millions-mag.com/2024/04/26/colis-au-kilo-droles-de-surprises-et-vide-juridique-22939

    La raison c'est que tu as ce que tu as acheté : un colis d'une certaine masse qui contient des articles inconnus, et que le vendeur ne connait pas non plus. C'est juste que la loi ne prévoit pas ce cas de figure, et que le consommateur a peu de droits à faire valoir, à part si le poids du colis ne correspond pas. Pas de garantie de conformité, pas de retours possibles, pas de recours en cas de produits dangereux ou contrefaits, pas de ticket de caisse qui liste les produits vendus, le vendeur échappe à la plupart des protections du consommateur. La loi n'empêche pas à un consommateur d'acheter quelque chose sans intérêt, et la transaction est assez claire.

    À la limite, il y a peut-être un recours du style "publicité mensongère" si tu peux prouver que les articles que le vendeur utilise pour sa publicité (smartphones, etc) ne se retrouvent jamais dans les colis, mais ça n'est pas facile à prouver. Par exemple, Amazon ne revend les colis retournés que lorsque les articles ont une valeur faible qui ne justifie pas leur remise en entrepôt; tu es donc certain avec un colis Amazon de n'avoir que des babioles sans valeur. Mais comme tu retrouves des colis de tout un tas d'origines avec des politiques de retour différentes, ça reste très difficile de prouver que le vendeur sait que tu n'auras jamais d'objets de valeur dans les colis.

  • [^] # Re: Les méthodes traditionnelles sont plus fiables ?

    Posté par  . En réponse au journal Pétition pour interdire le vote électronique en France. Évalué à 6 (+3/-0).

    Pour la fraude, je parle d'expérience, il y en a et les gens le savent, mais ne disent rien par peur que ça leur retombe dessus. Et des fois y a des courageux qui s'y collent.

    Non mais ça c'est quand même un peu facile, non?

    Des cas de fraude aux bulletins papier, on en connait. Les bulletins dans les chaussettes, la mine de crayon utilisée par celui qui ouvre les enveloppes pour marquer certains bulletins, ou peut-être plus simplement la composition de tables de dépouillement intégralement constituée de "complices". Mais comme dit par ailleurs, les conséquences de la fraude sont limitées par principe, et presque toujours vérifiables.

    Par exemple, les tables de complices, si on a un doute on peut recompter les bulletins. Et au pire, on peut annuler un bureau de vote, ce qui arrive à chaque élection et ne remet pas souvent en cause les résultats. Et plus les citoyens s'impliquent dans le processus (tenir les bureaux de vote, participer au dépouillement…), moins ça n'a de chances d'arriver.

    La transparence du processus n'est pas un gadget, c'est fondamental. Et c'est ça qui est remis en cause par les machines à voter, qui ont un coût, mais aucun bénéfice.

  • [^] # Re: Contexte perfectible

    Posté par  . En réponse au journal Pétition pour interdire le vote électronique en France. Évalué à 6 (+3/-0).

    La pétition la plus soutenue (263 887) a simplement été « classée ».

    Bah c'est conforme au règlement de l'assemblée, il y a eu une commission pour examiner cette pétition, des débats houleux, des insultes, un vote, et voila. Les députés ne sont pas connus pour leur soutien démesuré à la démocratie directe…

    À noter que la rédaction de cette pétition ("outrancière" et "militante") a été souvent citée par ses détracteurs pour justifier le classement. Ça ne veut pas dire qu'elle n'aurait pas été classée si elle avait été mieux rédigée, mais je suis réellement surpris que ces pétitions semblent venir d'initiatives individuelles de la part de gens certainement bien intentionnés, mais totalement incapables de rédiger un texte cohérent qui puisse servir de base aux députés pour organiser un débat à l'assemblée.

    Ça n'est pas propre aux pétitions de l'assemblée; ici on a vu passer des dizaines de propositions de lettres ouvertes pour je ne sais quel service de l'État qui cédait au lobbys du logiciel propriétaire, truffés de références geekesques (Micro$oft, "logiciel privateur", etc). Il y a un monde entre les tracts internes, destinés à galvaniser les "troupes", où on utilise souvent une rhétorique très marquée, et la communication à l'extérieur, où l'objectif est de convaincre un public qui n'a pas ces références.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 9 (+6/-0).

    Il faudrait pour cela, au niveau de l’association des moteurs, et ça, vu ce que je connais du milieu, c’est tout sauf évident.

    Ça n'est pas pareil du tout. En fait, le moteur logique, ça devrait être l'équipe de développement du logiciel, qui de toutes manières doit être profondément impliquée dans la certification. Mais tu vois, tu as le problème fondamental du logiciel libre : si tu ne veux dépenser ni temps ni argent, tu ne peux rien exiger; ni correction de bug, ni nouvelle fonctionnalité, ni structuration particulière de la communauté, ni certification légale. Je comprends bien le point de vue des commerçants; un produit qu'ils voyaient comme gratuit devient payant, c'est une charge supplémentaire. Mais ils se trompaient juste sur la gratuité, ce logiciel était développé par des gens qui investissaient du temps et parfois même de l'argent. C'est juste que là, c'est une situation où le temps ne suffit pas et qu'il faut de l'argent.

    Après, on peut discuter sur l'éthique de faire reposer sur les commerçants la collecte d'une taxe majeure pour les finances de l'État sans compensation particulière, mais ça n'est pas vraiment la question centrale.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 4 (+2/-1).

    C'est énorme, même pour une association de commerçants. Tu n'as aucune idée de la réalité des commerçants

    Je ne sais pas trop où tu veux en venir. Il y a plein de trucs obligatoires quand on tient un commerce; payer un expert comptable c'est super cher, avoir des locaux aux normes incendies et aux normes pour accueillir du public c'est cher, le loyer est cher, etc. C'est des charges (des vraies charges au sens premier du terme, pas des cotisations sociales qui ne sont pas des charges mais qui sont du salaire différé).

    Là, pour le logiciel de caisse, tu as deux options : soit tu achètes ton logiciel à un éditeur de logiciel, soit tu utilises un logiciel libre ou communautaire. Il s'avère que la solution logiciel libre + autocertification n'est plus légale, il faut donc trouver un autre système. Si tu veux rester libre, c'est tout à fait possible, mais il faut d'une manière ou d'une autre trouver un moyen de faire certifier ton logiciel. Tu ne vas pas faire certifier toi-même ton logiciel de caisse, une fois certifié, le logiciel pourrait bénéficier à de nombreux commerçants. Ça me semble assez naturel que le mieux pour tout le monde est de mutualiser cette dépense, ça peut être fait au niveau national si le logiciel de caisse est distribué sur un grand espace géographique. Si 1000 commerçants l'utilisent et que la cotisation annuelle est de 10€, ça y est, tu as de quoi faire certifier ton logiciel de caisse. La limite, c'est juste le temps, l'organisation, et la volonté du développeur du logiciel d'aider à la certification.

    Finalement, ça ressemble à l'éternelle question du financement des logiciels libres. Ici ça n'est pas le salaire du dev qui doit être payé, mais une certification obligatoire pour pouvoir utiliser le logiciel dans un commerce. Un logiciel libre, mais pas gratuit.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 3 (+0/-0).

    qui choisirait une solution basée sur du LL ?

    Logiquement, ça devrait être à l'éditeur du logiciel de gérer la certification. Le LL est polymorphe, parfois ça peut être une entreprise qui développe le LL, auquel cas c'est elle qui payerait la certification, mais il y a probablement des LL de caisse qui sont développés sur un mode communautaire. Le plus simple serait alors que les utilisateurs du logiciel s'organisent pour partager les frais de certification, quitte à avoir l'exclusivité de la version certifiée (c'est à dire que le logiciel reste complètement libre, mais seuls ceux qui ont contribué ont accès au binaire certifié).

  • [^] # Re: Contexte perfectible

    Posté par  . En réponse au journal Pétition pour interdire le vote électronique en France. Évalué à 7 (+4/-0).

    Non, clairement, c'est totalement délirant, mais je ne pense pas que ça soit grave. Il y a deux étapes en théorie, l'atteinte du seuil de 100,000 signatures, qui permet d'apparaitre sur la page de l'assemblée, et le seuil de 500,000 qui donne le droit (et pas l'obligation) à une discussion générale. Entre-temps, j'imagine qu'il est tout à fait normal que certains députés se saisissent du truc et rédigent un texte compatible avec la constitution. La pétition n'est pas une proposition de loi, quoi.

    Le risque c'est juste qu'elle soit tellement mal rédigée qu'elle ne décolle jamais, soit parce que les gens ne souhaitent pas signer un texte aussi mauvais, soit parce que d'autres (comme moi) soutiennent l'initiative mais ne la diffuseront pas parce qu'il n'est pas envisageable de demander à ses contacts de prendre le temps de signer un truc qui n'a aucune chance de dépasser les 100,000 signatures.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 3 (+0/-0).

    Je pense à ça: être dans les clous coûte une blinde, et ceux qui définissent où sont les clous ne sont souvent pas très clairs.

    Je ne sais pas ce qu'il en est réellement, mais infocert racontent sur leur site qu'une certification NF525 coûte entre 8000 et 9000€. Ça a l'air d'être dans les cordes d'une association de commerçants un peu organisée, quand même.

  • [^] # Re: Ce qui est curieux .....

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 7 (+4/-0).

    Et l’honnêteté aussi, non ?

    La peur d'un redressement fiscal doit aussi compter :-)

    La micro-fraude à la TVA diminue certainement, mais c'est une "culture" que ce genre de lois essayent de casser (on peut douter de l'efficacité, mais pas de l'intention). Certains commerces étaient (et sont peut être encore) totalement shootés à la fraude à la TVA, comme par exemple les cafés et débits de boisson. Ça pose des problèmes majeurs; déja il y a un manque à gagner pour l'État (et non, ça ne peut pas être mineur si ça représente une partie substantielle des revenus), ensuite, plus gravement peut-être, ça détruit la concurrence (il n'est plus possible d'être concurrentiel en respectant la loi, c'est hyper-problématique pour le pacte social). Et accessoirement, ça fait des grosses quantités de gens qui ont une retraite ridicule alors qu'ils gagnaient bien leur vie, et qu'ils n'attribuent pas au fait qu'ils ont toujours essayé de cotiser le moins possible (d'où montée des extrêmes, troubles sociaux, etc).

  • # Contexte perfectible

    Posté par  . En réponse au journal Pétition pour interdire le vote électronique en France. Évalué à 10 (+7/-0).

    A voté, mais par contre le petit texte n'est pas terrible. La rédaction est assez familière et il n'y a quasiment aucun argument, aucun lien vers des travaux de recherche ou des rapports officiels, etc. Et la dernière partie est totalement incompréhensible et bourrée de fautes d'orthographe et de syntaxe ("Cette loi sera voté par referendum directe et non validé par le conseil d'Etat et le conseil constitutionnel et si la loi est voté par réferendum, elle sera appliqué directement"). C'est dommage, parce que je pense que ça rend la chose impossible à vendre. Il faudrait qu'un groupe de gens compétents techniquement dans les technologies de machines à voter et familiers de l'élaboration des lois proposent une pétition mieux conçue.

  • [^] # Re: Droit à l'image hallucinatoire

    Posté par  . En réponse au journal Droit à l'image galactique. Évalué à 4 (+1/-0).

    Il s'agit des mentions légales du site web, ça n'est pas la même chose que les évènements organisés.

    Mais clairement, le texte cité est complètement lunaire et la majorité des clauses est abusive, donc ça ne vaut rien. Entre nous, il y a fort à parier qu'ils ne comptent absolument pas prendre des photos et les utiliser, puisque si c'était le cas ils auraient pris la chose un peu plus au sérieux.

  • [^] # Re: C’est beaucoup trop flou donc très probablement illégal

    Posté par  . En réponse au journal Droit à l'image galactique. Évalué à 4 (+1/-0).

    Ouais. Donc ok. C'est illégal.

    Pour un mineur, l'autorisation écrite est indispensable. Par contre, il faut se méfier des traductions d'un document anglo-saxon par un LLM bourré, parce que sur le fond, quand on écrit "Autorisez-vous l'inscription de votre enfant à cet évènement [ ] oui [ ] non (cette autorisation vaut acceptation tacite des conditions détaillés dans le document ci-joint)", il n'y a rien de tacite (ça n'est juste pas le bon mot).

    Par contre, le fond c'est tellement de la bouse cosmique que ça ne vaut rien. Le plus simple est peut-être de ne rien faire, en partant du principe que l'autorisation étant caduque, tu pourras suivre la procédure habituelle (demande de retrait de l'image, puis juge si pas appliquée, avec demande de dommages-intérets et/ou procédure en urgence pour faire retirer l'image publiée). En pratique, si l'image n'est pas publiée mais donnée à manger à un algo de machine learning par exemple, bon courage pour faire interdire quoi que ce soit puisqu'il faudra prouver tout un tas de choses que tu ne pourras pas prouver sans enquête de police.

  • # Problème de projet?

    Posté par  . En réponse au journal Est-il possible de ne pas se faire espionner par ses panneaux solaires ?. Évalué à 10 (+7/-0).

    panneaux solaires sur un terrain boisé.

    Je me demande si le principal problème ne vient pas de là. Indépendamment des solutions techniques pour rendre la production des panneaux indépendante, l'ombre portée va réduire d'autant la rentabilité des panneaux—l'installation va couter plus cher et va produire moins, alors que son empreinte écologique sera supérieure (plus de batteries et d'équipements).

  • # Qu'en pensez vous ?

    Posté par  . En réponse au message Débat - Propriété intellectuelle et société . Évalué à 1 (+1/-3). Dernière modification le 26 mai 2025 à 16:13.

    J'en pense que c'est un peu une conversation de bistro quand même.

    Déja, la propriété intellectuelle est un droit international, qui s'ancre dans des conventions internationales. La remettre en question revient de facto à quitter l'OMS. Plus de films, de livres, de logiciels, de vidéos Youtube, plus de cinéma, plus de sport à la télé, plus d'imports d'objets technologiques. On vit en vase clos, comme en Iran, et éventuellement avec des trucs piratés de mauvaise qualité échangés sous le manteau.

    Au final cela dessert les auteurs par individualisme

    Oui, ils ne savent pas ce qui est bon pour eux. Heureusement que d'autres se proposent de réfléchir à leur place.

    ils gagnent de l'argent mais ont de fait accès à moins de connaissances et technologies pour en développer d'autres.

    Ils sont bêtes aussi ces auteurs, ils veulent faire des trucs idiots comme payer leurs factures et acheter à manger. Alors que s'ils ne le faisaient pas, ils auraient plein de connaissances à la place.

    par exemple par financement participatif.

    Une source de revenus stable et valorisante.

    Ensuite le fruit de leur production est accessible à tous gratuitement.

    L'avantage principal de vivre dans une démocratie libérale est qu'on peut tout à fait le faire. On peut lever des financements participatifs, et mettre le fruit de notre travail sous licence libre. C'est d'ailleurs comme ceci que fonctionnent de nombreux logiciels libres. Il n'y a donc aucun système à changer : juste fais-le. D'autres, en fonction d'une logique personnelle différente, choisiront de ne pas le faire, ce qui ne te retire aucun droit sur ta création artistique.

    Au passage, le système alternatif proposé, il suppose une source de financement de type "argent qui tombe du ciel" pour tous ceux qui voudraient créer des trucs. On va voir un guichet, on dit "je voudrais créer un truc", et pouf, de l'argent. Ah non, pardon, c'est participatif : on va dire sur TikTok "je voudrais créer un truc", et pouf, miracle d'internet, de l'argent arrive à flots. Je n'ai pas trop compris qui payait, qui triait les projets selon quels critères, qui vérifiait que l'oeuvre livrée était bien conforme… En fait, je ne suis pas sûr que beaucoup d'auteurs verraient un avantage à un tel système. Si c'est pour créer un service public de la culture, un peu similaire par exemple à ce qu'on a avec la recherche, tes auteurs-fonctionnaires vont passer leur vie à administrer des services, à évaluer des projets, à organiser des concours destinés à ne garder qu'un candidat sur 1000.. Ça me parait loin de l'idée de départ.

    le remettre en question pour mettre en place un nouveau me semble ce qui serait le plus juste et judicieux !

    Ton système révolutionnaire ressemble étrangement à ce qui existait avant le droit d'auteur. Les auteurs étaient payés "en avance" par des mécènes, des éditeurs, ou par des journaux qui publiaient les oeuvres en feuilletons, puis dès l'oeuvre parue, tout ce petit monde se faisait un tas de fric sans que l'auteur n'en voie la couleur. Le droit d'auteur donne à l'auteur le choix de publier selon ses conditions, de garder le contrôle de l'oeuvre, et de signer un contrat avec un éditeur, en cédant un certain nombre de droits patrimoniaux en échange d'une rémunération proportionnelle aux ventes. C'est ce droit d'auteur qui rend possible les licences de type "copyleft" : sans droit d'auteur, le libre n'existerait pas, il n'y aurait qu'une sorte de domaine public et la publication reviendrait à une perte de contrôle totale et irrémédiable sur l'oeuvre. Le rêve des multinationales du numérique: tu peux pomper n'importe quel catalogue de musique ou de films et faire payer des abonnements sans rémunérer des auteurs, tu peux pomper tous les logiciels libres que tu veux et vendre des binaires chiffrés, tu peux imprimer des livres en Chine pour 1€ pièce et les vendre au prix que tu veux sur Amazon (tant pis pour les libraires)… Quel paradis!