arnaudus a écrit 4565 commentaires

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 4 (+1/-0).

    Donc oui la modulation de la prime à payer par usager est un choix.

    Pas vraiment convaincu. Imagine l'assurance A qui dit "100€ pour tout le monde", et l'assurance B qui dit "50€ pour les conducteurs qui ont un bonus, 150€ pour les conducteurs qui ont un malus". Si tu conduis prudemment, tu as plus de chance d'avoir un bonus, et tu vas donc préférer aller chez l'assureur B. Si tu conduis comme un kéké, tu vas plutôt avoir du malus et tu vas aller chez l'assureur A. L'assureur A va donc avoir de plus en plus de sinistres à rembourser, et il va devoir augmenter ses cotisations, donc devenir de moins en moins compétitif, et se spécialiser dans les cas désespérés. C'est un marché, il y a des assureurs qui font ça, mais du coup, en pratique, ça veut dire que la stratégie de ne pas moduler les primes, ça revient à mettre les primes au max.

    Honnêtement osef, cela ne doit pas entrer en considération.

    C'est la seule chose qui rentre en considération. L'assureur veut maximiser les primes et minimiser les remboursements, et plus un assureur ajustera son estimation du niveau du risque au risque réel, plus il sera rentable. Du point de vue de l'assureur, n'importe quel indicateur statistique qui est corrélé au risque DOIT entrer en considération, même si c'est la couleur de la voiture.

    S'il y avait une erreur de conduite, il serait responsable…

    Ah non, ça n'est pas la même chose. Tu es par exemple toujours responsable quand il y a une collision avec un piéton ou un cycliste (parce qu'eux ne sont pas assurés), même si tu n'as pas fait d'erreur. Il y a presque toujours co-responsabilité dans certains endroits (parkings, rond-points…) même si un des deux protagonistes n'a pas fait d'erreur de code. Inversement, la responsabilité n'est en général pas reconnue en absence de contact (tu grilles une priorité, l'autre voiture se déporte et se plante dans un arbre -> c'est sa responsabilité*). Idem pour un freinage brutal sans nécessité, qui est interdit par le code de la route. Ou un accrochage alors qu'on est en train de se garer (c'est autorisé par le code, mais c'est toujours le véhicule qui se gare qui est déclaré responsable). Du coup, non, responsabilité et erreur de conduite c'est assez différent.

    (*) en fait, c'est plus compliqué que ça. En théorie, on peut être déclaré responsable par la justice d'un accident qu'on a provoqué sans accrochage. En pratique, (tous?) les assureurs demandent de ne pas faire de constat en absence de contact (parce que chacun envoie le constat à son assurance pour se faire rembourser les dégats sur son véhicule, pas de dégats sur son véhicule -> pas de constat). En absence de constat, sauf preuves extraordinaires, il n'y aura aucun moyen d'attester de la responsabilité d'un des conducteurs, et aucun assureur n'acceptera probablement d'indemniser un tiers dans ces conditions, sauf décision de justice.

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 0 (+0/-3).

    Ce n'est pas étrange, c'est honteux.

    De moduler la prime en fonction de facteurs de risques statistiques? C'est un peu le principe de l'assurance.

    On discrimine des individus qui ne sont pas en tord.

    "Discrimination" a un sens, et là ça n'est pas le cas. Tu t'assures pour un risque, et l'assurance évalue le risque en fonction d'un certain nombre d'indicateurs.

    7 sinistres non-responsable en l'espace de 5ans, un enfer

    Bon, déja, il y a une chose à savoir : en deça d'un certain montant (dans les 5000€ de mémoire, mais je ne suis pas sûr et ça peut peut-être changer), les assureurs ne vont pas aller demander à leurs concurrents de couvrir les frais; en moyenne, ça va se balancer. Ça veut dire en pratique que de leur point de vue, responsable ou non-responsable, ça revient au même. En particulier, les frais de traitement du dossier sont constants (frais administratifs, bancaires, expertises…). Bref, pour l'assureur, il n'y a pas énormément de différence entre un accident responsable et non-responsable.

    Ensuite, les assureurs ne sont pas malveillants. S'ils refusent d'assurer les multi-sinistrés, c'est qu'ils considèrent que le nombre de sinistres non-responsables est un indicateur du nombre futur de sinistres responsables. Si ça n'était pas le cas, ils n'auraient aucune raison rationnelle d'agir comme ça.

    Bien sûr, il existe une chance infime qu'on ait 7 accidents non-responsables alors qu'on n'y est pour rien. Mais soyons honnêtes: est-ce que c'est réellement crédible? Très peu de gens ont 7 accidents dans leur vie. Dans une période de temps réduite, c'est encore moins probable, et l'hypothèse alternative (erreurs de conduite) semble bien plus raisonnable. Évidemment que les raisonnements basés sur les statistiques et les probabilités font des erreurs sur les cas particuliers, mais comme personne ne peut prévoir l'avenir, c'est difficile d'y voir de l'injustice.

    On peut aussi prendre l'exemple des vols de voiture : tu te fais voler ta voiture 3 fois en un an, radié. Tu n'y es pour rien, mais l'assureur n'a pas à couvrir à perte ta malchance ou le fait que tu te gares dans des quartiers pourris.

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 3 (+0/-0).

    On peut aussi imaginer le cas d'un conducteur qui accélère et freine brutalement sur des routes désertes avec une vue bien dégagée et conduit très calmement dès qu'il y a des piétons, vélos ou autre véhicules autour de lui.

    Les assureurs évaluent les risques, et l'évaluation des risques est fondée sur des calculs de probabilités. Le cas que tu décris ayant une probabilité proche de 0, il ne va avoir aucun effet sur le calcul des primes.

    Par ailleurs, un conducteur qui ferait ça régulièrement devrait probablement aller consulter un médecin, parce que ça a l'air de relever de la psychiatrie. Et c'est quand même dangereux de toutes manières, parce qu'accélérer et freiner brutalement, même en ligne droite, ça peut facilement mener dans le fossé.

    Si les assureurs étaient soucieux de l'état de la planète, les primes d'assurance des voitures les plus polluantes seraient dissuasives.

    Elles le sont, d'une certaine manière (les grosses voitures sont plus polluantes et coûtent plus cher à assurer). Mais non, je suis bien d'accord, les assurances se moquent complètement de l'environnement, mais c'est une externalité positive. Il ne faut jamais cracher sur les externalités positives, c'est même un moteur très efficace dans un système politique libéral, où il est difficile et coûteux de réglementer.

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 4 (+1/-0).

    Moi j'avais compris que tu disais que les assureurs utilisaient ce genre de procédé pour augmenter les primes de manière générale (pénaliser les clients à risque sans diminuer la prime des clients plus "sûrs").

    Au final, il ne s'agit "que" d'un réajustement des primes du fait d'une meilleure estimation des risques. L'acceptabilité d'un tel réajustement ne dépend pas vraiment, à mon avis, de la nature des données sur lesquelles le risque est calculé. Si tu remplaçais le tracking par les données de la voiture par l'usure des pneus par exemple, tu serais plus d'accord? L'usure des pneus est probablement un bon proxy pour l'aggressivité du style de conduite.

    Ce qui veut dire qu'un conducteur prudent mais qui ne veut pas être constamment espionné EST pénalisé.

    Ça veut plutôt dire qu'un conducteur "qui refuse d'être espionné" est associé à un facteur de risque plus élevé, et que ce risque est répercuté sur la prime. Je pars du principe que les assureurs se foutent complètement de ce que tu fais tant que ça n'affecte pas les sinistres, mais jusqu'à preuve du contraire cette hypothèse est assez robuste (à moins que les assureurs commencent à revendre les données analysées à des publicitaires ou d'autres officines qui s'intéressent à autre chose).

  • [^] # Re: 11 sept ?

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 4 (+1/-0).

    Est-ce que ça ne serait pas tout simplement que "inverser la présomption d'innocence" n'a aucun sens, et que même si elle en avait un, ça ne correspondrait absolument pas à la réalité?

    Il faut quand même réaliser que la présomption d'innocence est un concept juridique. Ça indique que tu es présumé innocent de ce dont la justice t'accuse jusqu'à un jugement définitif, c'est ce qui justifie par exemple que tu aies le droit à un procès équitable même si les preuves sont écrasantes ou que tu as avoué.

    Il ne me semble y avoir aucun rapport entre la présomption d'innocence et le partage de données sur le style de conduite avec les assureurs. Par définition, les assureurs évaluent des facteurs de risque, donc c'est le principe de leur activité d'estimer tes primes d'assurance en fonction de leur évaluation du risque, avant que tu demandes un remboursement. Par exemple, tu vas payer plus cher pour assurer ta maison en zone innondable, même si ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu d'innondation, et que tu n'es d'ailleurs absolument pas responsable de l'occurrence d'une innondation. Tu vas payer plus cher pour assurer une BMW qu'une Twingo, en partie parce que les conducteurs de BMW sont moins prudents que les conducteurs de Twingo. Ça ne "présume" pas grand chose sur ton cas personnel, c'est juste ce que dit l'analyse des risques.

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 6 (+3/-0).

    Ah oui, j'ai oublié un argument aussi: la loi impose aux assurances auto un système de notation des conducteurs basé sur l'historique des accidents responsables (le système de bonus-malus). On pourrait penser qu'un tel système centralisé est souhaitable, puisqu'il permet d'augmenter proportionnellement les primes des mauvais conducteurs, en plus des facteurs de risques traditionnels (jeune permis…) et des critères liés aux montants à rembourser (prix des réparations sur le modèle de voiture).

    Mais voila, ça coince un peu, parce que les assureurs ne veulent pas se voir imposer des critères plus ou moins artificiels. Ils ont découvert par exemple qu'un indicateur du risque n'était pas seulement les accidents responsables, mais aussi les accidents non-responsables. Ça parait étrange, mais en fait pas tant que ça, parce qu'une conduite prudente n'est pas forcément liée au respect strict du code de la route (sans compter que la notion de responsabilité est beaucoup liée à la capacité de prouver cette responsabilité). Par exemple, un conducteur qui aurait pris l'habitude de freiner brutalement sans raison apparente risque de se faire tamponner par l'arrière, et donc de faire porter la responsabilité de l'accident sur les autres. Un peu la même chose pour quelqu'un qui aurait pris l'habitude de "forcer" les priorités à des endroits où l'usage impose la prudence (priotités à droite sans visibilité, insertion en "fermeture éclair" sur les voies rapides…). Bref, tout ça pour dire que les assureurs ont une parade; ils refusent de renouveler les contrats avec les conducteurs ayant un historique de sinistres non-responsables. Ce que j'en déduis, c'est qu'il est très difficile de légiférer sur les critères officiels qui devraient déterminer les primes d'assurance, parce que tout assureur qui serait capable d'intégrer des facteurs de risque plus fins et plus pertinents aurait un avantage concurrentiel.

    Pour reprendre l'exemple de la voiture qui espionne le style de conduite, les assureurs ayant accès à ces données seraient capables de bien mieux ajuster les montants des primes; ça leur permettrait d'avoir plus de clients bons conducteurs et moins de mauvais conducteurs. Bien sûr, des concurrents pourraient utiliser un argument publicitaire ("nous, on respecte votre vie privée"), mais comme les mauvais conducteurs iraient plutôt chez eux, ils devront augmenter le montant des primes, et donc faire fuir les conducteurs prudents chez la concurrence. Ils deviendraient alors des espèces d'assureurs spécialisés dans les malus.

    Au final, on peut interdire l'utilisation de données issues de la voiture, mais l'assureur pourra toujours utiliser des proxys douteux (adresse, modèle de la voiture, nombre d'assurés dans la famille, âge des conducteurs, historique des sinistres, historique des incidents de payement, fréquence de renouvellement du véhicule…) pour ajuster les montants des primes. Ce qui compte pour l'assureur, ça n'est pas la causalité, c'est la corrélation, donc toutes ces variables sont pertinentes de son point de vue. Au final, avec probablement bien plus d'injustices et moins d'efficacité qu'avec une mesure directe du style de conduite.

  • [^] # Re: ce qui est le pus désolant ...

    Posté par  . En réponse au journal Quand votre voiture vous espionne… et vous le fait payer. Évalué à 9 (+6/-0).

    Bien sûr! Parce qu'on ne va jamais te dire que ta prime d'assurance augmente.

    En théorie, le montant de la prime n'a pas grand chose à voir avec le profit de l'assurance. Je trouve que faire le lien entre les deux est fallacieux.

    La vraie cause de la discussion est le lien entre le montant de la prime et l'évaluation du risque, et cette problématique est aussi vieille que le principe de l'assurance. Quel que soit le système, il y a une aiguille à régler entre la mutualisation du risque, la "justice" des montants de la prime, la "justice" sociale, et l'encouragement des comportements vertueux. C'est indécrottable, et tout le monde va prétendre avoir raison.

    Par exemple, personnellement, je mettrais plus de poids à la justice sociale et à l'incitation aux comportements vertueux. Conduire prudemment, c'est bénéfique pour tout le monde : pour le conducteur, pour les passagers, pour les autres usagers, pour les riverains, pour la société en général, et pour l'environnement. Que ça passe par ta voiture, par la consultation de ton historique de contraventions, par des enquêtes de détectives privés, ça peut être discuté éternellement, mais le principe même ne me choque pas.

    Par contre, augmenter les primes d'assurance santé (ou d'assurance crédit) aux gens qui ont des pathologies lourdes, ça, ça me choque beaucoup plus (parce que la situation n'est pas liée au comportement). Je trouve ça socialement injuste, même si c'est "juste" au niveau financier.

    Et qu'est-ce qu'on fait pour les maladies évitables (obésité)? Qu'est-ce qu'on fait pour l'assurance chômage de ceux qui n'arrivent pas à garder un CDI plus de 6 mois? Qu'est-ce qu'on fait pour l'assurance des conducteurs âgés? Chaque cas particulier est un dilemme moral, et la plupart de ces dilemmes me semble bien plus complexe que "ma voiture a rapporté à mon assurance que je conduis comme un kéké", parce que je ne considère pas que "conduire comme un kéké" mérite d'être classé très haut dans la liste des droits de l'Homme.

    Tout ceci reste indépendant de la réglementation sur la collecte et le partage des données. La situation décrite est un vrai Far West; pas de consentement, droit de propriété bafoué, pas de documentation, accès à des données détaillées qui n'ont rien à voir avec l'objectif recherché, etc.

  • [^] # Re: le complotisme ?

    Posté par  . En réponse au journal Traduction : Aux sources du complotisme. Évalué à 1 (+5/-7).

    Tu accuses ma théorie du complot de complotisme pour la décrédibiliser, c'est classique.

  • [^] # Re: Suite

    Posté par  . En réponse au journal RGPD et parti politique. Évalué à 4 (+1/-0).

    Si je me rappelle bien, avant le téléphone portable, la seule manière de ne pas être dans l'annuaire si on avait le téléphone était de se mettre sur la "liste rouge", qui était une démarche payante. Il a existé une "liste orange" gratuite, mais c'était assez tard, quand la popularité de l'annuaire était déja déclinante.

  • [^] # Re: Suite

    Posté par  . En réponse au journal RGPD et parti politique. Évalué à 4 (+1/-0).

    Il y a encore des mairies qui envoient les extraits d'acte de naissance sans vérifier qui fait la demande. D'autres petites mairies sont beaucoup plus exigeantes. J'ai par exemple dû prouver ma filiation pour avoir l'extrait d’acte de naissance de mon père.

    Ça dépend, il y a trois types d'actes de naissance: l'extrait sans filiation, l'extrait avec filiation, et la copie intégrale.

    L'extrait sans filiation peut être obtenu par n'importe qui sans aucune condition.

    La copie intégrale ou l'extrait avec filiation est réservé pour certaines personnes (partenaire de PACS, acscendants, descendants, professionnel autorisé), ou il faut attendre 75 ans (personne vivante) ou 25 ans (personne décédée).

    Il est donc normal de prouver un lien de filiation pour un extrait avec filiation, mais pour un extrait sans filiation il n'y a besoin de rien prouver. La demande se fait d'ailleurs souvent en ligne, maintenant.

  • [^] # Re: le complotisme ?

    Posté par  . En réponse au journal Traduction : Aux sources du complotisme. Évalué à -1 (+4/-8).

    Hmm, c'est intéressant. Ça doit donc remonter aux moines Franc-Maçons du Vatican qui ont manoeuvré en coulisse pour faire de l'Anglais la langue la plus parlée aux États-Unis. Quel vilain forfait! Tout ça pour permettre de traduire "complot" par "conspiracy", et donc de faciliter la confusion "complotisme/conspirationnisme" par le monde entier!

  • [^] # Re: Suite

    Posté par  . En réponse au journal RGPD et parti politique. Évalué à 7 (+4/-0).

    C'est la conséquence de la croyance qu'une information (une donnée) puisse appartenir à quelqu'un (à toi, à une entreprise, etc). Contrairement au droit d'auteur, où une oeuvre a un auteur, une donnée n'a pas de "propriétaire" naturel (la personne qui l'a récoltée? la personne qui possède le fichier? la personne sur qui les données portent?). Du coup, tu as des batailles philosophiques, juridiques, informatiques, etc., et tout le monde pense être dans son bon droit.

    J'ai l'impression que la seule chose dont on a le droit envers un tiers qui possède des données sur nous, c'est le droit d'accès (et de rectification, éventuellement). Mais la notion de contrôle des données personnelles est assez récente, et je trouve qu'il y a toujours une confusion entre les données personnelles et les données privées, en plus des problèmes de définition (est-ce qu'une adresse IP est une données personnelle, etc).

    Ça amène à des discussions absurdes, comme celle qui nous occupe, où l'on s'offusque de l'atteinte aux données personnelles d'une loi qui date d'au moins 1964.

    Le nom, l'adresse, et la date de naissance, sont des données personnelles ET publiques. Il est légal d'obtenir très facilement une copie des listes électorales, il est possible à n'importe qui de demander un extrait d'acte de naissance de n'importe qui, avec dessus des informations "personnelles" comme le nom et la profession des parents. Quand les bottins existaient, il fallait payer pour en sortir et ne pas que le nom et le numéro de téléphone soient disponible pour tous. Et il n'est donc pas possible de légalement s'opposer à ce que des tiers aient accès à ces données. Les partis politiques peuvent envoyer des mails ou des courriers postaux à tous les électeurs de la liste électorale, et ils peuvent le faire en toute légalité. Les syndicats peuvent envoyer leurs tracts à toutes les adresses email de votre employeur. Ces utilisations sont non seulement légales, mais prévues par la loi (il ne s'agit pas de détournement, c'est la justification de l'existence de ces lois qui donnent accès aux listes). Ce sont des choses qu'on accepte, non pas par la force de l'habitude, mais parce que c'est un usage normal.

    C'est peut-être plutôt la volonté de fermer ses moyens de communication à tout correspondant non-souhaité qui est moderne. Bien sûr, les pratiques publicitaires agressives sont en grande partie responsables de cette fermeture, mais je trouve assez surprenant qu'on puisse être amenés à penser qu'il est naturel de n'être joignable que par des correspondants identifiés.

  • [^] # Re: Suite

    Posté par  . En réponse au journal RGPD et parti politique. Évalué à 8 (+5/-0).

    Bah là, en l'occurrence, si.

    D'après https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1963,

    Selon les cas, la liste électorale peut être :
    Consultée gratuitement sur place
    Envoyée par courrier. Selon le support de la liste originale, la liste peut être donnée sur papier ou sur CD-Rom. Le prix facturé à l'électeur dépend du support utilisé. Il ne peut pas dépasser 0,18 € par page A4 fournie et 2,75 € par CD-ROM fourni.
    Envoyée par mail, à la condition que le document soit disponible sous cette forme. Cet envoi n'est pas facturé à l'électeur.

    C'est l'implémentation de l'article L37 du code électoral:

    Tout électeur peut prendre communication et obtenir copie de la liste électorale de la commune à la mairie ou des listes électorales des communes du département à la préfecture, à la condition de s'engager à ne pas en faire un usage commercial.

    Tout candidat et tout parti ou groupement politique peuvent prendre communication et obtenir copie de l'ensemble des listes électorales des communes du département auprès de la préfecture, à la condition de s'engager à ne pas en faire un usage commercial.

    Donc c'est tout à fait prévu que tu puisses obtenir une copie de la liste électorale (ce que tu appelles "partir avec la base en clair sous le bras").

    Et ça n'est pas récent. Ça date du début de la constitution, la version de 1964 dit " Tout électeur peut prendre communication et copie de la liste électorale." (les histoires de CD-rom sont arrivées après, bien entendu).

  • [^] # Re: Suite

    Posté par  . En réponse au journal RGPD et parti politique. Évalué à 4 (+2/-1).

    Bah le principe des listes électorales c'est d'être publiquement consultables, non? Que ça soit par des moyens électroniques ou sous format papier, ça a toujours été possible d'avoir la liste des électeurs de chaque commune, avec leur nom, leur prénom, leur date de naissance, leur adresse, et leur numéro de carte d'électeur. Comment tu voudrais organiser des élections transparentes si les listes électorales étaient secrètes?

    Ne panique pas, mais après les élections, il est même possible de savoir qui a voté et qui n'a pas voté! Pareil pour les procurations, donc on sait très bien dans quelle ville tu étais le jour de l'élection. Par contre, je ne pense pas que les listes d'émargement soient numérisées (sauf peut-être pour l'analyse des signatures en cas de suspition de fraude?).

  • [^] # Re: To hack

    Posté par  . En réponse au journal [PHS] Les hackers de la peinture du dix-neuvième. Évalué à 2 (+0/-1).

    Si ton argument, c'est "la culture évolue", c'est difficile de s'y opposer.

    Ce que je voulais dire, c'est que l'idée que la démarche artistique se nourrit d'innovation est essentiellement occidentale. Les notions de "disruption", "anticonformisme", "changement de paradigme", sont positives, les notions de "conformisme", "déja vu", "traditionalisme" sont négatives. L'art occidental a pour essence même d'évoluer, d'innover, de proposer des "choses nouvelles". C'est même vrai pour les artistes, individuellement: quand un album ressemble trop au précédent, les critiques sautent sur l'absence de nouvelles idées.

    Bien sûr que l'art traditionnel évolue, que les artistes ajoutent parcimonieusement leur touche. Mais l'essence même de la culture de la plupart des populations non-européennes est justement de faire perdurer la tradition. Un chaman ne va pas incorporer des influences jazz pour innover, ça n'a aucun sens. Il va plutôt dire qu'il tient cette chanson de son grand-père, qui la tenait de son grand-père.

    Donc non, bien sûr, toutes les cultures évoluent, mais la culture occidentale tient pour paradigme que l'évolution est non seulement souhaitable, mais qu'elle doit être stimulée et recherchée sous peine de mourir, alors que la culture non-occidentale s'ancre dans la tradition, et considère que l'évolution n'est pas souhaitable (bien qu'elle soit inévitable).

  • [^] # Re: To hack

    Posté par  . En réponse au journal [PHS] Les hackers de la peinture du dix-neuvième. Évalué à 7 (+4/-0).

    Ça a en effet semble-t-il toujours été l’essence même de la démarche artistique que d’innover, je dirais : de surprendre. De montrer aux gens ce qu’ils n’ont jamais vu. De faire ce que personne n’a jamais fait.

    De toutes manières, on vit avec le dogme que ça serait une catastrophe si l'inspiration artistique s'épuisait; ça aurait des conséquences assez bizarres en effet (concerts de reprises uniquement, reproductions d'oeuvres graphiques?), mais je ne suis pas mortifié par l'idée : tant qu'on a accès aux oeuvres du passé, on a un répertoire quasiment illimité à notre disposition. En tant qu'individus, on aura toujours autant de plaisir à lire des livres, à regarder des films, à écouter de la musique.

    Je pense, j’ose croire même… que beaucoup d‘artistes produisent d’abord l’art qu’eux-mêmes ont envie de contempler.

    Il y a une vision probablement assez occidentale dans l'innovation artistique. Les musiques traditionnelles du monde par exemple ne se nourrissent pas d'innovation. On peut donc avoir une vie culturelle épanouie sans cette course aux choses nouvelles.

  • [^] # Re: To hack

    Posté par  . En réponse au journal [PHS] Les hackers de la peinture du dix-neuvième. Évalué à 9 (+6/-0). Dernière modification le 15 avril 2024 à 11:31.

    En fait, ça illustre qu'il semble impossible d'innover sans s'extraire des institutions. Bien sûr, toute institution prétend qu'elle innove; les maisons de disque prétendent qu'elles lancent de nouveaux artistes, Hollywood prétend sortir de nouveaux films, tout comme les institutions de l'époque prétendaient financer un art sans cesse renouvellé, mais qui ne faisait que de reproduire sans grande originalité des recettes existantes. Mais pour faire quelque chose de vraiment nouveau, il faut un autre cadre, les institutions sont conservatrices par essence.

    Je ne crois pas à la stagnation de la démarche artistique. L'innovation et l'orinalité ne sont pas des processus linéaires dans le temps, il y a des périodes d'explosion créatives, et des périodes où rien ne se passe. Un passionné de musique du tout début du XXe siècle aurait pu te dire qu'en effet, il y avait des trucs sympa en musique récente, mais qu'on avait probablement fait le tour.

    Par contre, il est aussi probable qu'avec l'âge qui ne recule pas, on devienne de moins en moins sensibles à l'innovation artistique, et qu'on finisse comme tous les vieux par rabacher que LedZep c'était quand même mieux que ce que se fait en 2040, et que quand on était jeunes, on pouvait écouter du rock, et pas ces daubes de rap nudiste ou du jazz-grunge vegan qui ne ressemblent à rien.

  • [^] # Re: Une explication possible…

    Posté par  . En réponse au journal Le marketing des logiciels, épisode 20240410. Évalué à 4 (+1/-0).

    Une formation littéraire te donne aussi la capacité de voir le "bullshit", en fait ça en fait même partie intégrante à travers l'analyse de texte justement. Et ça te permet de voir rapidement qu'un texte est vide de de sens.

    Je n'arrive pas à trouver rapidement une étude qui aurait regardé ça, mais j'imagine que ça existe. Par exemple, pour le complotisme, il y a une corrélation très forte avec le niveau d'études (mais je ne trouve pas de données sur le type des études).

    Il me semble quand même qu'il avait été montré pendant le Covid que les littéraires étaient bien plus perméables aux thèses "négationnistes" (ça n'est pas si grave, pas besoin de porter un masque, mangez de la chloroquine…) que les scientifiques, mais c'est peut-être aussi directement lié dans ce cas à la compétence "pure" sur le sujet (médecine et épidémiologie).

  • [^] # Re: Une explication possible…

    Posté par  . En réponse au journal Le marketing des logiciels, épisode 20240410. Évalué à 5 (+2/-0).

    Je suis dubitatif sur le sous entendu : on serait en moyenne moins capable de détecter le bullshit si on ne sort pas des écoles d'ingénieurs prestigieuses.

    J'en déduis que 1) tu ne sors pas d'une école d'ingé (moi non plus, au passage), et 2) malgré ton passage sur "du bon sens, une démarche d'analyse et de l'esprit critique", tu as quand même fait une faute de logique.

    J'ai écris "école d'ingé => capable de détecter le bullshit", et tu en déduis "pas d'école d'ingé => pas capable de détecter le bullshit", ce qui n'est pas une déduction correcte.

    Mais bon, sur le fond, ça n'est pas forcément la formation spécifique des ingénieurs, c'est plutôt une forme de culture basée sur les sciences dures et les sciences de l'ingénieur ("show me the code").

  • [^] # Re: Une explication possible…

    Posté par  . En réponse au journal Le marketing des logiciels, épisode 20240410. Évalué à 1 (+0/-2).

    Je ne connais rien à ce milieu, mais ça m'étonnerait que les gens qui engagent leur pognon dans des start-up se fassent attrapper par ce genre de bullshit. Autrement, la situation "j'ai du pognon" risque de n'être que temporaire…

    En France en tout cas, beaucoup de cadres et "décideurs" sont issus d'écoles d'ingénieurs. Avec tous les biais que ça peut avoir, on peut au moins préjugés que quand on sort d'une école d'ingé prestigieuse, on sait ce qui est du bullshit de ce qui ne l'est pas.

    Qui a écrit ça? on peut probablement exclure les développeurs, et j'irais même jusqu'à exclure les commerciaux, parce qu'en fait c'est beaucoup trop vague pour vendre à qui que ce soit (ça ne décrit même pas le produit vendu! Tu ne vends pas une voiture en disant que c'est une solution de mobilité dotée de structures rotatives). On pourrait penser à un texte généré par IA, ou un "filler" proposé par la boite qui a conçu le site.

    Qui est censé le lire? aucune idée. Pas ceux qui vont utiliser le logiciel. Probablement pas ceux qui vont décider de l'acheter. Pas les investisseurs. Peut-être simplement les concurrents? Tu ne lâches aucune information, s'ils veulent comprendre comment marche ton truc il faut investir plus de temps. Autrement je ne sais pas du tout.

  • [^] # Re: Si tu parles des sites

    Posté par  . En réponse au journal Le marketing des logiciels, épisode 20240410. Évalué à 7 (+4/-0).

    Ça sert à quoi d'indexer du bullshit? Est-ce que quelqu'un va taper "Scalable future workflow solution" dans Google?

    Je me demande si ça n'est pas simplement parce que l'existence d'une page web est indispensable, mais que son contenu n'a aucun intérêt? C'est une sorte de page d'accueil, et les mots sont là pour décorer. L'existence de cette page n'est que de fournir un portail vers d'autres pages (contact, tarifs, documents techniques…), et elle a été remplie avec un générateur de bullshit "neutre", qui n'a pour objectif que de remplir du texte qui n'a d'intérêt pour personne, mais qui ne va faire fuir personne.

    Parfois quand on commande un truc en ligne on trouve un document dans le paquet qui ne fournit qu'un texte complètement bateau, sans aucune information utile. Du style "Cet article a été soigneusement conçu et fabriqué avec des matières premières de haute qualité. Nous espérons qu'il vous donnera toute satisfaction pendant toute la durée de son utilisation". Il y a quelqu'un qui a été payé pour écrire ça (ou le traduire à partir du Chinois), pour l'imprimer, et pour le glisser dans le paquet; il a fallu payer pour le transport de ces quelques grammes de papier supplémentaire. J'ai l'impression que l'objectif est que ce bout de papier existe, son contenu n'a aucune intérêt. Ça pourrait être pareil pour le site web.

  • [^] # Re: Retex

    Posté par  . En réponse au lien « Impact catastrophique » : le gouvernement explore le bannissement des smartphones des collèges . Évalué à 5 (+2/-0).

    Personne ne pense pénaliser ses enfants pour le futur, je pense. Surtout s'ils ont accès de temps à autre à l'objet et connaissent les principes de son fonctionnement.

    Je pense que le dilemme c'est surtout pour leur socialisation. Les aspects sociaux de la vie des pré-ado et des ados c'est quelque chose d'extrêmement important pour eux (c'est important pour tout le monde, mais les enfants et les ados n'ont pas l'expérience qui leur permettrait de relativiser les déconvenues sociales). Leur imposer d'être différent des copains, c'est leur imposer un obstacle supplémentaire dans l'apprentissage de la vie sociale, dans un contexte êtrêmement complexe. Bien sûr, beaucoup vont prétendre "Ma fille n'y voit pas le problème, elle est très mature et sait faire la part des choses" par exemple, ce qui me semble juste révéler soit de l'emprise, soit de la maltraitance. Un ado n'est pas un adulte en miniature, son cerveau n'est biologiquement pas mature, lui demander de se comporter comme s'il l'était c'est malsain.

    D'ailleurs, si les ados étaient vraiment matures, ça serait logique de leur filer un smartphone et de compter sur eux pour ne pas l'utiliser pour mater du prOn ou des TikToks jusqu'à 3h du mat.

    J'ai peur qu'il y ait une énorme composante sociale. Les enfants qui ont un smartphone très tôt et/ou qui ne maitrisent pas leur utilisation viennent souvent de milieux défavorisés, et paradoxalement, plus le milieu est défavorisé, et plus l'objet en question est cher.

  • [^] # Re: Réactionnaire

    Posté par  . En réponse au lien « Impact catastrophique » : le gouvernement explore le bannissement des smartphones des collèges . Évalué à 2 (+0/-1).

    Mon argument en faveur de l'apprentissage des tables de multiplication, c'est que pour des calculs simples, le calcul mental est bel et bien plus rapide que d'aller chercher sa calculatrice, de taper les instructions, et de lire le résultat.

    "Alexa, combien font 157 fois 231?"

  • [^] # Re: Réactionnaire

    Posté par  . En réponse au lien « Impact catastrophique » : le gouvernement explore le bannissement des smartphones des collèges . Évalué à 3 (+0/-0).

    ref nécessaire ;) Et préciser le type :D

    Il est très connu qu'Henri Poincarré par exemple était "très mauvais" en calcul mental (je ne sais pas quel type de calcul mental).

    D'une manière générale, les mathématiques n'ont pas grand chose à voir avec les calculs style "les chiffres et les lettres". D'ailleurs, les gens qui sont forts à ce genre d'exercice ne sont en général pas des mathématiciens : les mathématiques conceptualisent étudient les règles de l'arithmétique, ils ne s'entrainent pas à les appliquer.

  • [^] # Re: Réactionnaire

    Posté par  . En réponse au lien « Impact catastrophique » : le gouvernement explore le bannissement des smartphones des collèges . Évalué à 3 (+0/-0).

    Vous faites référence à la persistance de la lactase à l'âge adulte ([[https://en.wikipedia.org/wiki/Lactase_persistence]].

    Même si c'est un cas bien documenté, on ne connait pas tout. Il y a 5 variants en Afrique (donc 5 mutations indépendantes), alors qu'on n'en trouve qu'un en Europe. Les variants permettant le maintient de l'activité lactase à l'âge adulte on beaucoup grimpé en fréquence au cours des 5000 dernières années (donc sur quelques centaines de générations), générant un fort balayage sélectif (c'est un des balayages les plus forts après les variants du système immunitaire qui ont augmenté en fréquence après les fortes épidémies (peste…)). Donc oui, beaucoup de sélection, une évolution probablement parallèle en Europe et en Afrique, où ces variants existaient auparavant mais n'étaient pas vraiment aussi avantageux. Les causes précises de l'avantage sélectif ne sont pas très claires, c'est évidemment lié à la combinaison entre l'agriculture, l'habitude de traire les animaux, et peut-être des carences ou des famines. Le contexte intéresse pas mal les généticiens humains, parce que ça pourrait être un exemple d'adaptation génétique à un comportement social, ce qui illustre bien que la séparation classique inné/acquis ne fonctionne pas du tout.

    Du coup, oui, l'espèce humaine évolue, oui elle peut évoluer vite, non, ça n'est pas surprenant (il y a énormément d'exemples d'évolution rapide documentés); oui, on peut "voir" évoluer l'espèce humaine, et non, on ne comprend pas toujours pourquoi. En tout cas, l'exemple de la lactase est une exception, parce que l'adaptation humaine récente est assez ennuyeuse, c'est que du système immunitaire, et souvent il semble que la sélection soit balancée (les variants augmentent en fréquence lors d'une épidémie, puis rediminuent, comme s'ils étaient désavantageux). L'immunité c'est naze, quand c'est trop efficace ça te rend malade aussi (1). Il y a aussi des variants qu'on a piqué par hybridation à d'autres espèces (néanderthal et denisova), mais je ne suis pas certain qu'on soit sûrs qu'ils aient été impliqués dans l'adaptation. Et là aussi, je crois que c'est surtout de l'immunité. Parmi les trucs intéressants (non-immunitaires), il y a "évidemment" la couleur de peau pour les populations qui ont migré aux fortes latitudes, et plusieurs gènes qui s'expriment dans les testicules (plusieurs hypothèses, peut-être de la compétition spermatique). À ma connaissance, rien sur la morphologie, le cerveau, ou les capacités cognitives, comme on aurait pu penser; si une évolution adaptative a eu lieu à un moment là-dessus, c'était avant les ancêtres communs aux humains actuels (2).

    (1) D'ailleurs, il faut être débile pour penser que c'est une bonne idée de prendre des compléments alimentaires qui "renforcent l'immunité", à moins de vouloir chopper une sclérose en plaques. Mais heureusement pour les débiles, ces compléments alimentaires ne marchent pas du tout, ils ne risquent rien à part de vider leur portefeuille dans les comptes offshore des géants de l'agro-alimentaire.
    (2) Pour ce genre de choses, il est possible que les traits évoluent mais qu'on ne voie rien au niveau des gènes, parce qu'il y a trop de gènes impliqués.