Je ne suis pas sûr de comprendre les implications légales de garder les posts supprimés sur le serveur d'origine… Peut-être une application directe du droit de repentir? (Code de la Propriété Intellectuelle, Article L121-4 "l'auteur, même postérieurement à la publication de son oeuvre, jouit d'un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire.").
Tu as deux niveaux de réponse. Un niveau technique, qui repose sur le protocole et l'implémentation du logiciel : normalement, les modifications d'un post (édition ou suppression) sont propagées, et le serveur fédéré est en théorie prévenu de la modification. Chaque serveur doit pouvoir avoir sa propre politique de taille de cache ou de fréquence des mises à jour. Il suffit peut-être que le serveur soit offline quelques minutes au moment de la modification pour qu'il passe à côté de l'information, je ne sais pas.
L'autre niveau, plus théorique, c'est que quand tu publies quelque chose sur Mastodon, par essence, ça sort de ton contrôle et le devenir de ton post ne dépend que du bon vouloir de l'administrateur du serveur concerné. S'il veut archiver tous les posts supprimés, ou s'il veut les indexer dans son moteur de recherche sans prendre en compte tes choix personnels, il le peut. Il risque peut-être d'apparaitre sur des listes de serveurs indésirables, je ne sais pas comment mastodon centralise l'information sur les sites qui ne respectent pas les lignes de conduite ou font tourner des versions patchées douteuses du logiciel… Mais bon, dans tous les cas, contrairement à un réseau centralisé, quand c'est posté, c'est posté, un peu comme un mail sur une mailing list.
Wikipédia n'est pas "au service" du libre. Les logiciels libres n'ont pas de traitement de faveur, et je trouve que c'est très bien comme ça.
Les critères d'inclusion dans Wikipédia sont souvent résumés en "Wikipédia a des murs, mais pas de plafond". Il n'y a pas de limite sur le nombre d'article, mais il y a des conditions pour qu'un article soit acceptable.
Il faut quand même comprendre que les objectifs de Wikipédia sont ambitieux; ça n'est pas un répertoire d'associations ou de structures sympathiques. Sérieusement, l'"Association bordelaise des utilisateurs de logiciels libres", dans Wikipédia? À quand le très demandé article sur l'association des cruciverbistes retraités de la Haute Saone? Je pense que tu méconnais simplement les objectifs de Wikipédia, et c'est cette méconnaissance qui cause une forme de rancoeur…
À chaque fois c'est la même histoire "pas assez de sources secondaires" donc WP est devenu un endroit où pour exister il faut être populaire / célèbre … c'est con, moi j'aime bien trouver dans une encyclopédie justement ce dont personne ne parle, ça me semble être la base même du "savoir encyclopédique"
Ah mais tous les goûts sont dans la nature, tu peux aimer telle ou telle forme de projets plus ou moins encyclopédiques, mais ce que tu penses n'a rien à voir avec Wikipédia, et il n'y a aucune raison que Wikipédia se transforme radicalement parce que tu aimes bien ci ou ça.
ça me semble être la base même du "savoir encyclopédique"
Il y a des gens qui pensent qu'un gros moteur qui fait "vroum vroum" est à la base même de ce qu'est une automobile, mais peu se pointent tous les jours dans une concession Tesla pour leur expliquer que ce qu'ils vendent n'est pas une automobile et qu'il faut qu'ils mettent un moteur thermique dedans, sinon c'est pas sympa et c'est pas normal. Wikipédia, c'est Wikipédia, elle a ses principes, ses règles, son histoire de plus de 20 ans, ses propres contradictions… Dès qu'un projet devient gros, on va lui reprocher de faire ci ou ça, d'avoir choisi des options techniques comme ci ou comme ça… Et Linux il fait pas ci, et systemd il fait pas ça, et si moi j'avais code PulseAudio j'aurais fait comme ci et comme ça.
Typiquement, je pense que c'est parce que Wikipédia a fait une série de choix éditoriaux qu'elle fonctionne encore actuellement. En particulier, les principes de Wikipédia rejettent souvent une vision du "bien": ça serait "bien" de ne pas avoir d'articles sur les fascistes, ça serait "bien" de favoriser les articles sur les savants plutôt que sur les joueurs de foot, sur les logiciels libres plutôt que sur les logiciels propriétaires, ça serait "mal" de mentionner telle ou telle information qui pourrait nuire à une personne, ça serait "bien" d'autoriser les critiques subjectives sur les multinationales, etc etc. Et oui, dans Wikipédia, Adolf Hitler est présenté comme un "homme d'État Allemand" par exemple, et Bernard-Henri Lévy est un "écrivain et philosophe". C'est un parti pris très fort. L'ouverture des contributions à tous est aussi un parti pris, la publication en direct des modifications aussi, la licence libre contaminante est un parti pris, etc. Beaucoup ont prédit à multiples reprises que Wikipédia ne pouvait pas marcher, parce que ci ou parce que ça, et beaucoup lui reprochent encore la neutralité (pas de point médian, pas de démarche militante pour telle ou telle cause…). Donc voila, des avis sur Wikipédia, tout le monde en a, mais tout indique que Wikipédia fonctionne parce qu'elle ne suit pas les avis des gens.
Podcaster, je ne sais pas trop, mais streamer, en effet, c'est forcément du "téléversement". Je pense que là c'est plus une erreur qu'un changement de sens.
Bon puisque vous voulez faire semblant de pas comprendre on va être très clair et très cru.
J'avoue que je ne comprends pas du tout où tu veux en venir.
Les crimes dont l'auteur est connu avec certitude, ça a toujours existé. Un meurtre devant plusieurs témoins, une arrestation en flagrant délit… Il y a toujours eu des procès pour lesquels la culpabilité ne faisait aucun doute. Je ne comprends pas du coup ce que les analyses ADN changent à ça : il va y avoir en effet des cas où l'analyse ADN confirme d'autres indices, et des cas où l'analyse ADN contredit d'autres indices (et peut amener à innocenter quelqu'un qu'on pensait coupable).
Mais quel rapport avec la peine de mort? Je ne te suis pas du tout. Marc Dutroux ou Francis Haulme sont autant coupables avec ou sans analyse ADN.
ces pinaillages de personnes qui font semblant de pas comprendre tout en prétendant t'expliquer la vie sont fatiguants.
Mais je ne comprends vraiment pas. Je ne crois pas pinailler, c'est juste que je ne comprends pas en quoi l'existence d'analyses ADN change quoi que ce soit à l'application de la peine de mort. Pour moi, c'est comme si tu disais que les caméras de vidéosurveillance remettaient en question l'interdiction de la peine de mort, je ne vois juste pas le rapport.
Est-ce la distinction existe pour Google? Est-ce qu'il y a deux niveaux d'accès aux contacts? (lecture seule ou lecture + upload)? Si ça n'est pas le cas et que tout tombe dans "recueillir", je ne vois pas comment un dev pourrait expliquer à Google qu'il veut lire les données des contacts tout en ne demandant pas le seul niveau de permission qui permet de le faire…
L'idée qu'une appli ne puisse utiliser les contacts que localement leur est totalement étrangère.
Je ne comprends pas ce qui te fait dire ça, ils n'ont juste pas ce niveau de granularité. Ce qu'ils peuvent garantir à l'utilisateur, c'est si oui ou non l'appli a accès aux contacts. Dès que l'appli a accès aux contacts, c'est évident que tu ne peux plus rien garantir: peut-être que l'appli ne fait rien de ces données, peut-être qu'elle fait un calcul en local et c'est tout, peut-être qu'elle balance tout en clair sur ses serveurs, peut-être qu'elle fait remonter les données après avoir caché les infos dans des paquets qui ont l'air innocent… À moins d'analyser en détail le code de l'appli, tu ne peux rien garantir. D'où le niveau de permission qui me semble tout à fait logique: permettez-vous à l'appli d'accéder à vos contacts et d'en faire ce que le développeur veut bien en faire?
Ce que je n'ai pas compris, c'est si le sujet du conflit vient de la permission READ, auquel cas c'est à mon avis le dev qui est complètement responsable, ou si Google a en plus une couche d'analyse du code qui lui a fait penser à tort que les données issues des contacts était envoyée sur un serveur tiers. Là, sans analyser le truc en détail, c'est dur de conclure. Possibilité 1: Le dev dit que l'analyseur de code de Google a picolé et que le système d'appel est foireux, c'est bien possible. Possibilité 2: Le dev est démoniaque et remontait bien les contacts sur un serveur Ouzbeck par un moyen détourné, il s'est fait gauler par l'analyse du code et a monté un bateau pour se justifier (ça me semble peu probable, mais on ne sait jamais, je ne connais pas ce gars-là). Possibilité 3: il y a une faille de sécu qui fait que la remontée des contacts est théoriquement possible, bien que ça ne soit pas la volonté du dev. Honnêtement, ça ne me parait pas impossible, l'appli manipule des flux venant de sources non contrôlées, et les attaques par buffer overflow et autres, c'est réel.
En gros, comme on n'a qu'une version de l'histoire, on peut conclure que "c'est aussi simple que ça", mais ça ne parait pas impossible que ça ne soit pas aussi simple que ça.
Dans tous les cas, le workflow de Google semble être typique d'une entité en position de monopole: si tu fais la moindre erreur (ou que Google fait la moindre erreur), t'es ban sans discussion, et derrière le service pour rectifier est merdique. On ne peut pas donner tort à l'auteur sur le fait qu'ils auraient très bien pu ne pas accepter la mise à jour et laisser la version précédente dans leur store.
Ce qui est dommage, c'est que je ne trouve pas d'explication technique sur le problème et la manière dont il a été réglé. On comprend bien que Google est méchant, mais à part ça?
Je n'y connais rien en permissions Android, mais je ne retrouve que deux permissions associée aux contacts, c'est android.permission.READ_CONTACTS et android.permission.WRITE_CONTACTS. En particulier, je ne vois rien de lié à l'upload des contacts.
Du coup, je me demande si ça n'est pas juste un problème de communication. L'auteur du logiciel doit déclarer la permission READ_CONTACTS s'il veut aller trifouiller quelque chose dans les contacts, ce qui était le cas. Google, par une analyse automatique du code, s'aperçoit que l'application accède aux contacts sans demander la permission READ_CONTACTS, et ban direct (ce qui me semble logique). Ma question, c'est un peu pourquoi l'auteur n'a pas simplement ajouter la permission READ_CONTACTS à l'application? Dans le PlayStore, l'accès aux contacts n'est pas indiqué, donc la dernière version de l'application ne le fait pas.
Je n'ai pas compris pourquoi insister sur l'upload, puisque rien de ce que j'ai trouvé ne différencie l'accès aux contacts et l'upload. Du coup, c'est possible que cette histoire d'upload ne change rien.
prétendre que le Carnet de Contacts était bien téléversé quand bien même il ne l'était pas. Mais cette affirmation (fausse) aurait pu ternir l'image de l'app en termes de respect de la vie privée. L'autre solution était de renoncer à la fonctionnalité qui va chercher des infos sur les contacts déjà présentes dans l'appareil.
Du coup, je ne comprends pas réellement quel est le problème. Soit il y a deux permissions (READ_CONTACTS et UPLOAD_CONTACTS (?)), auquel cas Google a réellement fait une erreur en banissant l'application de leur store. Soit il n'y a qu'une permission, READ_CONTACT, qui couvre tous les usages qu'on peut faire avec les contacts, et dans ce cas, c'est l'auteur de l'app qui a fait une boulette (il n'a pas déclaré READ_CONTACTS alors que l'application le faisait). On peut alors critiquer le manque de granularité des permissions, mais ça n'a rien à voir avec Google.
Je ne suis pas sûr que mon interprétation soit bonne, parce que je n'ai pas trouvé les détails de cette histoire. Par contre, si elle est bonne, c'est juste une succession d'incompréhensions grossières du développeur de l'appli sur les permissions, qu'il monte ensuite en mayonnaise sur les réseaux sociaux.
Il faut admettre que "téléverser" est assez rare, même sur les sites spécialisés, et quasiment absent des sites grand public. Il faut comprendre son utilisation comme une démarche un peu militante, comme l'orthographe inclusive. Chacun écrit comme il veut, et si les gens souhaitent encourager un usage, ils peuvent le faire, et ils assument éventuellement les problèmes de compréhension (comme celui que tu remontes).
Le problème est que "download" / "upload" est particulièrement clair et élégant, la symétrie est évidente, et la signification est assez transparente. En français, "verser" n'est pas le contraire de "charger", et dans le langage courant "charger" a les deux sens, même si ça crée des ambiguités. Peut-être "télédécharger"? Ça fait penser à un choc électrique :-)
Non, mais de toutes manières le raisonnement est assez absurde: les progrès techniques apportent des preuves matérielles supplémentaires lors des enquêtes, mais l'influence sur le taux d'erreur judiciaire est très discutable. L'identification ADN permet éventuellement de soupçonner quelqu'un qu'on n'avait aucune raison d'interroger, elle peut permettre de corroborer un faisceau d'indices existant, elle peut permettre de disculper un suspect. Ça peut améliorer le taux d'élucidation, mais ça va aussi rendre possible des erreurs judiciaires qui n'existaient pas avant (traces d'ADN alors que la personne n'était pas présente, etc). Dire que l'"ADN" affaiblit l'interdiction de la peine de mort, ça me semble tout pété, comme argument. Ou alors, les caméras de surveillance aussi, tant qu'on y est.
D'ailleurs, quand on voit comment on arrive à ne pas être sûr s'il y a essai ou non dans un stade avec 50 000 spectateurs et 40 caméras focalisées sur le ballon, je n'arrive pas à imaginer comment on peut concevoir un monde où l'erreur judiciaire serait impossible. Il y a de toutes manières une grosse composante subjective en droit pénal (intentionalité, circonstances atténuantes, problèmes psychiatriques, légitime défense, etc) qui fait que les éléments factuels sont souvent une petite partie des éléments pris en compte dans un procès.
Pour être concret, je pensais à cet argumentaire très courant dans les milieux syndicaux, par exemple https://lundi.am/Camarades-encore-un-effort-pour-etre-syndicalistes. "Le réformisme syndical est-il le stade suprême de l’aliénation ? […] traduisant une fois de plus s’il en fallait, le soutien indéfectible du réformisme au régime en place."
S'il y a un historien du communisme qui traine par ici, je serais intéressé de savoir quand cette idée à émergé. Pour moi, c'est quand il a fallu justifier le parti unique et la disparition de la démocratie par la dictature du peuple, mais je me trompe peut-être.
Je retire donc ma référence au marxisme dans mon poste initial.
il y a encore des serfs (et certains ont même la carte de presse) pour défendre avec entrain ce braquage planétaire des ressources au nom du futur libertarien, suprémaciste et colonial de nos seigneurs
Qu'est-ce que je déteste cet argument. Sérieusement, affirmer que tous ceux qui ne sont pas d'accord avec "nous" sont des collabos, et leur promettre l'enfer quand l'humanité aura enfin compris que "nous" avions raison, c'est du niveau -1 de l'argumentation.
Techniquement, le "soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous" est un faux dilemme, mais celui-ci est particulièrement vicieux, puisqu'il y associe le déshonneur par association (en général, la référence est le régime Nazi, mais le féodalisme ça marche aussi), et l'accusation d'être des "larbins" idiots qui agissent contre leurs propres intérêts.
On retrouve d'ailleurs la base de l'argument Marxiste de l'aliénation, qui n'est à mon avis qu'une pirouette assez honteuse pour justifier l'interdiction de la pluralité politique: si tu n'es pas communiste, c'est soit que tu es bourgeois (et donc un salaud, le peuple aura ta peau), soit que la bourgeoisie t'a aliéné (tu es une victime, on va te "soigner" pour te faire redevenir le communiste que tu es au fond de toi). Marx a eu le bon goût de ne pas associer ça dans la même phrase avec le journalisme, mais on retrouve quand même l'idée bien dégueu que le principe même d'être en désaccord fait de toi un "sous-homme".
il me semblait que la diffusion d'un code en GPL sous quelque forme que ce soit engageait le diffuseur à fournir le code au receveur
Non mais là, le "diffuseur" est l'auteur du code. Il te le fournit comme il veut : un binaire, ou le code source, sous la licence qu'il souhaite. Si ce que tu veux c'est avoir accès aux sources et pouvoir modifier le code, tu veux une licence libre, GPL ou BSD c'est pareil, sauf que GPL t'impose des conditions pour le rediffuser, alors que les autres licences libres (non copyleft) restreignent tes droits à faire ce que tu veux du code. Du coup, en tant qu'utilisateur, tu n'as aucune raison de privilégier la GPL par rapport à une autre licence libre. La GPL bénéficie à l'auteur du code, et pas à l'utilisateur (en tout cas, pas directement).
La solution existe — sous réserve de méprise de ma part.
Bah je n'ai pas compris alors. Tu parles de généraliser la GPL d'un côté, et d'affaiblir le droit d'auteur d'un autre, ce qui à mes yeux est assez contradictoire (c'est le droit d'auteur fort qui permet le copyleft).
Imposer une licence libre n'a pas de sens, ni économique, ni même en tant que projet de société. Ce qui coince, c'est la liberté de diffuser le code modifié, qui contrevient aux principes mêmes du droit d'auteur. Ça voudrait dire qu'une fois une oeuvre diffusée à une personne, l'auteur perd l'exclusivité de sa distribution, ce qui était la raison même pour laquelle les droits d'auteurs ont été mis en place au XIXe siècle: l'auteur reste propriétaire des droits, dont il peut concéder l'exploitation à des tiers, les ayant-droits, par contrat. Avant ça, les éditeurs pouvaient par exemple republier des oeuvres tant qu'ils voulaient sans reverser un seul centime aux auteurs, les auteurs perdaient le droit de stopper la diffusion, de renégocier des droits, de changer d'éditeur, etc. Le droit d'auteur est une construction sociale, certes, mais une construction qui identifie un "auteur" et lui donne des droits "artificiels" (patromoniaux et moraux) sur l'oeuvre qu'il a créee.
Le "hic" n'est probablement pas dans le principe du droit d'auteur, qui ne fonctionne pas si mal que ça, mais sur la possibilité pour le vendeur d'un dispositif (matériel et/ou logiciel) de ne pas fournir ses spécifications à ses utilisateurs. Tu peux ainsi posséder une boite noire dont tu ne peux pas étudier le fonctionnement, et tu ne peux donc pas la réparer indépendamment du fournisseur alors qu'elle t'appartient pourtant. À mon avis, c'est de ce côté où le droit pourrait être plus protecteur pour le consommateur: la commercialisation d'un produit, quel qu'il soit, doit s'accompagner d'un renoncement à certains secrets industriels. Évidemment, rien n'empêcherait alors les indstriels de te louer les produits (dans le style des box internet), mais cette location a au moins l'avantage de t'assurer un équipement fonctionnel dans le temps (puisque le loueur doit réparer ou remplacer les équipements défectueux). La possibilité de rester avec un équipement non-fonctionnel disparait, même si au passage ton droit de posséder des objets (avec ce qui va avec, usus, fructus, et abusus) disparait également.
Du point de vue de l'utilisateur du matériel, je ne vois pas vraiment ce qu'apporte la GPL par rapport à d'autres licences libres, type BSD. Justement même, la GPL fournit les droits classiques du logiciel libre, tout en restreignant la manière dont l'utilisateur peut diffuser le code.
On ne va pas discuter trop longtemps là-dessus, parce que ça me semble être un point assez mineur. Dans un cadre législatif où on achèterait hardware et software dans les mêmes conditions, on aurait le droit de désassembler le code, mais le vendeur aurait le droit de l'obfusquer; on risque au final de ne pas vraiment faire progresser la sitation. Si le vendeur était obligé de diffuser le code des logiciels embarqués sous une licence de type "vous regardez mais interdit de changer quoi que ce soit", on pourrait voir les bugs, mais il faudrait attendre une mise à jour du vendeur pour les corriger, pas terrible (en plus d'être très difficilement implémentable, puisqu'il est très difficile d'empêcher quelqu'un qui a le code de le modifier pour ses propres besoins sans tout un tas de dispositifs pourris, type signature en dur dans le hardware etc. Rendre obligatoire de diffuser le code sous une licence libre, je ne sais même pas si c'est souhaitable; même les entreprises favorables au logiciel libre galèrent énormément à trouver des modèles rentables sans vente de licences, et d'une manière générale ça reviendrait à attenter à la liberté des auteurs de logiciel de choisir la manière dont ils le diffusent (et donc quelque part à saper les bases mêmes de la GPL qui justement repose sur le droit absolu d'un auteur de logiciel de choisir les conditions de sa diffusion).
En gros, j'ai l'impression que tu as des griefs contre le "système", mais tu n'as pas de modèle alternatif. Actuellement, le modèle de propriété intellectuelle, c'est une liberté quasi-absolue sur les clauses de diffusion, assortie d'exceptions (copie privée, droit de citation, droit à l'interopérabilité…). Retirer des droits aux auteurs risque de limiter la production et la diffusion de logiciels, sans que les avantages soient différents. Peut-être qu'introduire des exceptions supplémentaires ou de mieux protéger en pratique l'exercice de ces exceptions serait plus souhaitable.
C'est précisément le problème que résout la GPL n'est-ce pas ?
La GPL ne résoud que le problème de la privatisation d'un logiciel libre. Il ne faut pas oublier que la GPL est basée sur une interprétation très stricte du droit d'auteur, puisque l'idée reste que l'auteur d'un logiciel a quasiment tous les droits sur la diffusion de ce logiciel. L'élégance de la GPL est justement d'exploiter cette interprétation très stricte pour faire quelque chose qui, visiblement, n'a jamais été prévue par les concepteurs des lois sur la propriété intellectuelle: autoriser les travaux dérivés mais imposer aux auteurs de ces travaux dérivés de distribuer leur œuvre sous les mêmes conditions. C'est très ingénieux, mais justement, ça repose bien sur l'idée que l'auteur de l'œuvre a tous les droits, y compris de renoncer à certains d'entre eux.
S'il existait des exceptions claires à ce droit des auteurs à imposer leurs conditions, ça pourrait nuire aux logiciels libres. Si la propriété du code est transférée avec une licence, alors la possibilité de modifier le code et de le relicencier pourrait très bien exister. Comment interdire une clause comme "interdit de désassembler" tout en maintenant valide les clauses "contaminantes" de la GPL? Actuellement, la loi française a des exceptions liées à l'intercompatibilité, et j'imagine que c'est dans ce cadre là que désassembler un code pour faire marcher un équipement pourrait rentrer (tu n'as pas désassemblé pour étudier le fonctionnement du code, tu as desassemblé pour faire marcher l'objet).
Il existe peut-être des possibilités intelligentes pour éviter tout ça: imposer la publication des specs dès qu'un objet est vendu avec un logiciel, ou à défaut le code du logiciel qui fait tourner l'objet.Si tu ne veux pas filer ton code, tu files au moins les specs (et un moyen de faire tourner ton propre code), et si tu n'as pas les moyens de filer les specs, tu files ton code. Dans les deux cas, tu mets l'utilisateur en situation de pouvoir continuer à utiliser un objet qu'il a acheté.
C'est une blague? Comment les gens devinent que pour désinstaller X, faut virer d'autres éléments, dans un certain ordre?
Tu ne peux pas retirer aux devs le droit de déterminer quels paquets sont obligatoires pour l'intégrité de l'OS. Si tu retires le kernel ou systemd, tu vas avoir un message qui te dit "ne faites pas ça", et si tu le fais quand même, ça ne marche plus. Les devs n'ont pas l'obligation de mettre en place un système complexe de dépendances pour désinstaller "proprement" des paquets qu'ils considèrent comme indispensables pour faire tourner l'OS. Au pire, tu peux faire un rapport de bug et une proposition de patch pour rendre le truc désinstallable avec une gestion des dépendances différentes de celles proposée par défaut.
Évidemment, si tu ne peux pas désinstaller Gimp ou VLC sans tout péter, c'est que la distrib tient avec des bouts de ficelle, et tu peux légitimement affirmer ce que tu veux sur la qualité de cette distrib. Mais quand une distrib te dit "la distrib est basée sur tel et tel système", alors c'est quand même normal que tu ne puisses pas désinstaller ce système sans tout péter.
à noter qu'une pratique habituelle du fabriquant pris en flagrant délit est d'essayer de faire taire les hackers qui ont mis en évidence ou résolu le problème
Ça, ça n'est possible que si le cadre législatif le permet. Moralement, tu peux trouver la pratique répréhensible, mais si le cadre légal est défavorable dans la balance protection du code / opérabilité, tu ne peux pas faire autre chose que d'admettre que les pratiques contestables du propriétaire du logiciel n'ont pu être mises à jour que par un désassamblage du code, qui (on s'en doute) ne doit pas être autorisé par le contrat entre le client et le fournisseur du logiciel.
Évidemment, ça serait plus simple de considérer qu'acheter un système embarqué transfert la propriété entière du hardware et du software à l'acheteur, mais à mon avis ça n'est as près d'être le cas.
chez les "pauvres" l'argent va recirculer, là où il est accumulé/bloqué chez les hyper-riches
Ça, ça n'est pas vrai: l'argent des hyper-riches consiste principalement en placements financiers, et surtout en parts dans des entreprises. C'est virtuellement le contraire de "accumulé/bloqué".
En fait c'est quand même ça qui est fou : même si les hyper-riches sont en effet hyper-riches, ils ne le sont pas assez pour rendre les hyper-pauvres moins pauvres. Je ne sais pas si ça veut dire qu'on a tendance à surestimer à quel point les riches sont riches, ou à sous-estimer à quel point les pauvres sont pauvres.
Si tu veux maximiser le bonheur de l'humanité, ça n'est pas aux franciliens que tu dois redistribuer la fortune de Musk de toutes manières :-) Mais est-ce une bonne idée pour nous de rendre les pauvres moins pauvres? Peut-être que les enfants à l'autre bout du monde ne voudront plus fabriquer des fringues ou des merdouilles en plastoque pour 1$ la journée, et on devra payer nos objets plus chers, notre pouvoir d'achat va diminuer, les gilets jaunes vont ressortir, et on va finir par comprendre que si on veut gagner du pouvoir d'achat, il faut accepter d'exploiter ceux qui sont plus pauvres que nous.
Avec un système privacité par conception
On peut aller encore beaucoup plus loin
On peut mettre Paris en bouteille aussi… Si la seule manière de simplifier les procédures administratives passe par une refonte du système social, on n'est pas sortis le cul des ronces…
En plus, je ne vois pas comment une identification par login serait un avantage par rapport à une identification via le numéro INSEE…
On peut aller toujours plus loin avec un revenu universel
Parce que le RU ne nécessite pas de centralisation?
Non, mais pour être clair: ce n'est pas une folie de d'éviter d'être tracé. On peut évaluer différemment les conséquences d'être tracé et l'importance que cet évidement a dans ses activités quotidiennes, mais c'est personnel. Ce que je voulais dire, c'est que ça me paraissait extrêmement douteux de conditionner une demande de changement de nom à l'existence de ce fichier, dont on ne connait rien et qui apparamment existait de toutes manières déja avant.
Par "extrêmement douteux", j'entends deux choses, en fait. 1) Cette éventualité (que certains renoncent au changement de nom pour ne pas être mentionnés dans le fichiers des gens qui ont changé de nom au cours des 6 dernières années) n'est qu'une posture, un argument fantôme inventé par les opposants à la centralisation des informations. Il s'agit donc d'une instrumentalisation de situations personnelles plus ou moins douloureuses à des fins politiques, puisque ces militants n'ont en fait rien à faire des gens qui changent de nom. 2) il existerait réellement des gens qui renonceraient à un changement de nom à cause de ce fichier, et ça me semblerait plus issu d'une démarche irrationnelle qu'autre chose, puisque les conséquences de l'existence de ce fichier semblent assez dérisoires par rapport à l'importance du changement de nom (pour moi, ça ressemblerait à quelqu'un qui renonce à se marier parce qu'il ne veut pas que les bans soient publiés à cause des informations personnelles qu'il contiennent).
Pourquoi la caisse de retraite ne verrait-elle pas qu'un simple compte qui reçoit des cotisations et passé un certain temps ouvre des droits ?
J'imagine que la question n'est pas de te connecter à un compte existant, mais de fusionner deux comptes (prouver que deux comptes appartiennent à la même personne). Il doit y avoir une procédure manuelle, qui consiste à fournir une copie de tout un tas de justificatifs, mais ça me semble une bonne idée de simplifier la procédure. Par exemple, quand un organisme reçoit des cotisations pour un numéro INSEE qui est déja dans la base mais pas au même nom, il pourrait vérifier si ce nouveau nom apparait dans la base de changement de nom avant de bloquer les droits, de faire une enquête pour chercher l'erreur, et de te demander 12 justificatifs certifiés conformes, non?
Moi je suis favorable à n'importe quel fichier, système centralisé, aux mains de l'État ou de n'importe qui, hébergé en France, à l'étranger, ou au pôle Nord, qui me dispense de demander un papier dont je n'ai rien à faire à un organisme dont je ne connais pas l'utilité, pour l'envoyer à un autre organisme dont je n'ai absolument rien à secouer. Je demande à ce que le moindre changement d'état civil soit transmis automatiquement à l'État, à la CIA, aux impôts, à la CAF, à la retraite, à la sécu, à mon employeur et à la SPA, arce que je ne veux pas passer la moindre seconde à ces tâches abêtissantes et absurdes. Si l'État s'avère totalement incapable de gérer un tel système, parce qu'il n'en n'a pas les compétences, il n'a qu'à demander à Google, qui a probablement toutes ces infos de toutes manières.
Je ne m'oppose pas à ce qu'un système alternatif puisse exister pour ceux qui ont peur des fichiers, hein. Je demande juste le droit d'ignorer l'existence de toute alternative à la centralisation des informations.
Si une personne étrangère obtient la nationalité française, elle n'a pas intérêt à "franciser" ses noms et prénoms pour ne pas apparaitre dans ce fichier.
Et si on partait du principe (qui ne me semble pas aberrant) que toute personne normalement constitutée se contrefout d'apparaitre dans un fichier qui ne sert pas à grand chose à part à régler des problèmes administratifs liés au changement de nom?
Je suis désolé, mais là, on a juste peur d'un mot: "fichier". Genre, le fichier, il va contenir "Avant, tu t'appellais Rachid et maintenant tu t'appelles Jean-René". Ah mon Dieu, c'est la porte ouverte à toutes les discriminations! Surveillance d'État, extrême droite, toussa toussa!
Imaginer que quelqu'un décide de changer de nom ou pas parce qu'il ne souhaite pas apparaitre dans un fichier, il me semble que ça revient à être complètement à côté de la réalité. Les gens ont plein de raisons de changer de nom ou pas, et aucune d'entre elles n'est liée de près ou de loin à ce type de détails.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal snap : de pire en pire..
Évalué à 3.
Dernière modification le 30 janvier 2024 à 09:54.
Avec la nuance pour snap qu'on sait que le serveur n'est pas libre et que le client est configuré pour ne se connecter qu'au serveur proprio. Je n'ai pas l'intention d'aller voir le code, mais je ne sais pas quel genre d'effort il faudrait pour bricoler le code GPL du client pour éventuellement aller se connecter à un serveur libre.
Mais sur le fond, complètement d'accord. Ce qui est important (et ce qu'on contrôle) est le code qui tourne sur sa machine. Ce qui tourne sur la machine des autres, c'est de la philosophie, on peut s'y intéresser ou non, mais ça n'est pas lié à la licence du code et aux libertés du logiciel libre.
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu appelles un "système". Quand je me connecte avec un navigateur libre sur un site hébergé sur un serveur Windows, je ne peux pas être "plus libre" que ça, non? Le client et le protocole sont libres, de l'autre côté il y a un logiciel qui ne l'est pas, mais ce logiciel tourne sur un serveur qui ne m'appartient pas et sur lequel je n'ai pas de droits (enfin, disons pas plus de droits qu'un GAFAM a sur mon ordi, c'est d'ailleurs pour ça que j'estime avoir le droit de bloquer la pub ou les cookies).
Il me semble évident que pour des raisons politiques, chacun est libre de ne pas utiliser un service parce qu'il ne suit pas une série de règles de pureté qui va au-delà de la licence logicielle. Un logiciel libre peut déposer des cookies intrusifs, faire du tracking, de la reconnaissance faciale par la webcam, ou je ne sais pas quelle autre cochonnerie intrusive; ça ne l'empêche pas d'être libre, mais c'est un logiciel que je n'utiliserais pas. Un LL qui se connecte à un serveur privé sur lequel tourne des logiciels non-libres, on peut l'utiliser ou non, c'est une histoire de choix personnel qui n'a rien à voir avec le fait que le logiciel est libre.
[^] # Re: Problème de principe et synchronisation
Posté par arnaudus . En réponse au message Mastodon a trop de mémoire. Évalué à 5.
Je ne suis pas sûr de comprendre les implications légales de garder les posts supprimés sur le serveur d'origine… Peut-être une application directe du droit de repentir? (Code de la Propriété Intellectuelle, Article L121-4 "l'auteur, même postérieurement à la publication de son oeuvre, jouit d'un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire.").
# Problème de principe et synchronisation
Posté par arnaudus . En réponse au message Mastodon a trop de mémoire. Évalué à 8.
Tu as deux niveaux de réponse. Un niveau technique, qui repose sur le protocole et l'implémentation du logiciel : normalement, les modifications d'un post (édition ou suppression) sont propagées, et le serveur fédéré est en théorie prévenu de la modification. Chaque serveur doit pouvoir avoir sa propre politique de taille de cache ou de fréquence des mises à jour. Il suffit peut-être que le serveur soit offline quelques minutes au moment de la modification pour qu'il passe à côté de l'information, je ne sais pas.
L'autre niveau, plus théorique, c'est que quand tu publies quelque chose sur Mastodon, par essence, ça sort de ton contrôle et le devenir de ton post ne dépend que du bon vouloir de l'administrateur du serveur concerné. S'il veut archiver tous les posts supprimés, ou s'il veut les indexer dans son moteur de recherche sans prendre en compte tes choix personnels, il le peut. Il risque peut-être d'apparaitre sur des listes de serveurs indésirables, je ne sais pas comment mastodon centralise l'information sur les sites qui ne respectent pas les lignes de conduite ou font tourner des versions patchées douteuses du logiciel… Mais bon, dans tous les cas, contrairement à un réseau centralisé, quand c'est posté, c'est posté, un peu comme un mail sur une mailing list.
[^] # Re: Gros nettoyage de wikipédia, quasi tous les (petits) projets libres disparaissent
Posté par arnaudus . En réponse au message pour l’encyclopédie wikipédia l’avenir du logiciel open source n’est pas gnu/linux . Évalué à 3.
Wikipédia n'est pas "au service" du libre. Les logiciels libres n'ont pas de traitement de faveur, et je trouve que c'est très bien comme ça.
Les critères d'inclusion dans Wikipédia sont souvent résumés en "Wikipédia a des murs, mais pas de plafond". Il n'y a pas de limite sur le nombre d'article, mais il y a des conditions pour qu'un article soit acceptable.
Il faut quand même comprendre que les objectifs de Wikipédia sont ambitieux; ça n'est pas un répertoire d'associations ou de structures sympathiques. Sérieusement, l'"Association bordelaise des utilisateurs de logiciels libres", dans Wikipédia? À quand le très demandé article sur l'association des cruciverbistes retraités de la Haute Saone? Je pense que tu méconnais simplement les objectifs de Wikipédia, et c'est cette méconnaissance qui cause une forme de rancoeur…
Ah mais tous les goûts sont dans la nature, tu peux aimer telle ou telle forme de projets plus ou moins encyclopédiques, mais ce que tu penses n'a rien à voir avec Wikipédia, et il n'y a aucune raison que Wikipédia se transforme radicalement parce que tu aimes bien ci ou ça.
Il y a des gens qui pensent qu'un gros moteur qui fait "vroum vroum" est à la base même de ce qu'est une automobile, mais peu se pointent tous les jours dans une concession Tesla pour leur expliquer que ce qu'ils vendent n'est pas une automobile et qu'il faut qu'ils mettent un moteur thermique dedans, sinon c'est pas sympa et c'est pas normal. Wikipédia, c'est Wikipédia, elle a ses principes, ses règles, son histoire de plus de 20 ans, ses propres contradictions… Dès qu'un projet devient gros, on va lui reprocher de faire ci ou ça, d'avoir choisi des options techniques comme ci ou comme ça… Et Linux il fait pas ci, et systemd il fait pas ça, et si moi j'avais code PulseAudio j'aurais fait comme ci et comme ça.
Typiquement, je pense que c'est parce que Wikipédia a fait une série de choix éditoriaux qu'elle fonctionne encore actuellement. En particulier, les principes de Wikipédia rejettent souvent une vision du "bien": ça serait "bien" de ne pas avoir d'articles sur les fascistes, ça serait "bien" de favoriser les articles sur les savants plutôt que sur les joueurs de foot, sur les logiciels libres plutôt que sur les logiciels propriétaires, ça serait "mal" de mentionner telle ou telle information qui pourrait nuire à une personne, ça serait "bien" d'autoriser les critiques subjectives sur les multinationales, etc etc. Et oui, dans Wikipédia, Adolf Hitler est présenté comme un "homme d'État Allemand" par exemple, et Bernard-Henri Lévy est un "écrivain et philosophe". C'est un parti pris très fort. L'ouverture des contributions à tous est aussi un parti pris, la publication en direct des modifications aussi, la licence libre contaminante est un parti pris, etc. Beaucoup ont prédit à multiples reprises que Wikipédia ne pouvait pas marcher, parce que ci ou parce que ça, et beaucoup lui reprochent encore la neutralité (pas de point médian, pas de démarche militante pour telle ou telle cause…). Donc voila, des avis sur Wikipédia, tout le monde en a, mais tout indique que Wikipédia fonctionne parce qu'elle ne suit pas les avis des gens.
[^] # Re: Téléverser ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 3.
Podcaster, je ne sais pas trop, mais streamer, en effet, c'est forcément du "téléversement". Je pense que là c'est plus une erreur qu'un changement de sens.
[^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux
Posté par arnaudus . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 5. Dernière modification le 15 février 2024 à 22:52.
J'avoue que je ne comprends pas du tout où tu veux en venir.
Les crimes dont l'auteur est connu avec certitude, ça a toujours existé. Un meurtre devant plusieurs témoins, une arrestation en flagrant délit… Il y a toujours eu des procès pour lesquels la culpabilité ne faisait aucun doute. Je ne comprends pas du coup ce que les analyses ADN changent à ça : il va y avoir en effet des cas où l'analyse ADN confirme d'autres indices, et des cas où l'analyse ADN contredit d'autres indices (et peut amener à innocenter quelqu'un qu'on pensait coupable).
Mais quel rapport avec la peine de mort? Je ne te suis pas du tout. Marc Dutroux ou Francis Haulme sont autant coupables avec ou sans analyse ADN.
Mais je ne comprends vraiment pas. Je ne crois pas pinailler, c'est juste que je ne comprends pas en quoi l'existence d'analyses ADN change quoi que ce soit à l'application de la peine de mort. Pour moi, c'est comme si tu disais que les caméras de vidéosurveillance remettaient en question l'interdiction de la peine de mort, je ne vois juste pas le rapport.
[^] # Re: Description objective du problème?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 4.
Est-ce la distinction existe pour Google? Est-ce qu'il y a deux niveaux d'accès aux contacts? (lecture seule ou lecture + upload)? Si ça n'est pas le cas et que tout tombe dans "recueillir", je ne vois pas comment un dev pourrait expliquer à Google qu'il veut lire les données des contacts tout en ne demandant pas le seul niveau de permission qui permet de le faire…
[^] # Re: Description objective du problème?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 6.
Je ne comprends pas ce qui te fait dire ça, ils n'ont juste pas ce niveau de granularité. Ce qu'ils peuvent garantir à l'utilisateur, c'est si oui ou non l'appli a accès aux contacts. Dès que l'appli a accès aux contacts, c'est évident que tu ne peux plus rien garantir: peut-être que l'appli ne fait rien de ces données, peut-être qu'elle fait un calcul en local et c'est tout, peut-être qu'elle balance tout en clair sur ses serveurs, peut-être qu'elle fait remonter les données après avoir caché les infos dans des paquets qui ont l'air innocent… À moins d'analyser en détail le code de l'appli, tu ne peux rien garantir. D'où le niveau de permission qui me semble tout à fait logique: permettez-vous à l'appli d'accéder à vos contacts et d'en faire ce que le développeur veut bien en faire?
Ce que je n'ai pas compris, c'est si le sujet du conflit vient de la permission READ, auquel cas c'est à mon avis le dev qui est complètement responsable, ou si Google a en plus une couche d'analyse du code qui lui a fait penser à tort que les données issues des contacts était envoyée sur un serveur tiers. Là, sans analyser le truc en détail, c'est dur de conclure. Possibilité 1: Le dev dit que l'analyseur de code de Google a picolé et que le système d'appel est foireux, c'est bien possible. Possibilité 2: Le dev est démoniaque et remontait bien les contacts sur un serveur Ouzbeck par un moyen détourné, il s'est fait gauler par l'analyse du code et a monté un bateau pour se justifier (ça me semble peu probable, mais on ne sait jamais, je ne connais pas ce gars-là). Possibilité 3: il y a une faille de sécu qui fait que la remontée des contacts est théoriquement possible, bien que ça ne soit pas la volonté du dev. Honnêtement, ça ne me parait pas impossible, l'appli manipule des flux venant de sources non contrôlées, et les attaques par buffer overflow et autres, c'est réel.
En gros, comme on n'a qu'une version de l'histoire, on peut conclure que "c'est aussi simple que ça", mais ça ne parait pas impossible que ça ne soit pas aussi simple que ça.
Dans tous les cas, le workflow de Google semble être typique d'une entité en position de monopole: si tu fais la moindre erreur (ou que Google fait la moindre erreur), t'es ban sans discussion, et derrière le service pour rectifier est merdique. On ne peut pas donner tort à l'auteur sur le fait qu'ils auraient très bien pu ne pas accepter la mise à jour et laisser la version précédente dans leur store.
# Description objective du problème?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 2. Dernière modification le 15 février 2024 à 16:18.
Ce qui est dommage, c'est que je ne trouve pas d'explication technique sur le problème et la manière dont il a été réglé. On comprend bien que Google est méchant, mais à part ça?
Je n'y connais rien en permissions Android, mais je ne retrouve que deux permissions associée aux contacts, c'est android.permission.READ_CONTACTS et android.permission.WRITE_CONTACTS. En particulier, je ne vois rien de lié à l'upload des contacts.
Du coup, je me demande si ça n'est pas juste un problème de communication. L'auteur du logiciel doit déclarer la permission READ_CONTACTS s'il veut aller trifouiller quelque chose dans les contacts, ce qui était le cas. Google, par une analyse automatique du code, s'aperçoit que l'application accède aux contacts sans demander la permission READ_CONTACTS, et ban direct (ce qui me semble logique). Ma question, c'est un peu pourquoi l'auteur n'a pas simplement ajouter la permission READ_CONTACTS à l'application? Dans le PlayStore, l'accès aux contacts n'est pas indiqué, donc la dernière version de l'application ne le fait pas.
Je n'ai pas compris pourquoi insister sur l'upload, puisque rien de ce que j'ai trouvé ne différencie l'accès aux contacts et l'upload. Du coup, c'est possible que cette histoire d'upload ne change rien.
Du coup, je ne comprends pas réellement quel est le problème. Soit il y a deux permissions (READ_CONTACTS et UPLOAD_CONTACTS (?)), auquel cas Google a réellement fait une erreur en banissant l'application de leur store. Soit il n'y a qu'une permission, READ_CONTACT, qui couvre tous les usages qu'on peut faire avec les contacts, et dans ce cas, c'est l'auteur de l'app qui a fait une boulette (il n'a pas déclaré READ_CONTACTS alors que l'application le faisait). On peut alors critiquer le manque de granularité des permissions, mais ça n'a rien à voir avec Google.
Je ne suis pas sûr que mon interprétation soit bonne, parce que je n'ai pas trouvé les détails de cette histoire. Par contre, si elle est bonne, c'est juste une succession d'incompréhensions grossières du développeur de l'appli sur les permissions, qu'il monte ensuite en mayonnaise sur les réseaux sociaux.
[^] # Re: Téléverser ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 5.
Il faut admettre que "téléverser" est assez rare, même sur les sites spécialisés, et quasiment absent des sites grand public. Il faut comprendre son utilisation comme une démarche un peu militante, comme l'orthographe inclusive. Chacun écrit comme il veut, et si les gens souhaitent encourager un usage, ils peuvent le faire, et ils assument éventuellement les problèmes de compréhension (comme celui que tu remontes).
Le problème est que "download" / "upload" est particulièrement clair et élégant, la symétrie est évidente, et la signification est assez transparente. En français, "verser" n'est pas le contraire de "charger", et dans le langage courant "charger" a les deux sens, même si ça crée des ambiguités. Peut-être "télédécharger"? Ça fait penser à un choc électrique :-)
[^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux
Posté par arnaudus . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 3.
Non, mais de toutes manières le raisonnement est assez absurde: les progrès techniques apportent des preuves matérielles supplémentaires lors des enquêtes, mais l'influence sur le taux d'erreur judiciaire est très discutable. L'identification ADN permet éventuellement de soupçonner quelqu'un qu'on n'avait aucune raison d'interroger, elle peut permettre de corroborer un faisceau d'indices existant, elle peut permettre de disculper un suspect. Ça peut améliorer le taux d'élucidation, mais ça va aussi rendre possible des erreurs judiciaires qui n'existaient pas avant (traces d'ADN alors que la personne n'était pas présente, etc). Dire que l'"ADN" affaiblit l'interdiction de la peine de mort, ça me semble tout pété, comme argument. Ou alors, les caméras de surveillance aussi, tant qu'on y est.
D'ailleurs, quand on voit comment on arrive à ne pas être sûr s'il y a essai ou non dans un stade avec 50 000 spectateurs et 40 caméras focalisées sur le ballon, je n'arrive pas à imaginer comment on peut concevoir un monde où l'erreur judiciaire serait impossible. Il y a de toutes manières une grosse composante subjective en droit pénal (intentionalité, circonstances atténuantes, problèmes psychiatriques, légitime défense, etc) qui fait que les éléments factuels sont souvent une petite partie des éléments pris en compte dans un procès.
[^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux
Posté par arnaudus . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 6.
Je pense en effet que j'ai fait une erreur historique, Marx ne semble pas associer directement l'aliénation avec l'incapacité à se rendre compte qu'on l'exploite. À ma décharge, j'ai l'impression que cette imprécision est assez courante (par exemple https://www.lemondepolitique.fr/cours/philosophie_politique/socialisme/alienation.html).
Pour être concret, je pensais à cet argumentaire très courant dans les milieux syndicaux, par exemple https://lundi.am/Camarades-encore-un-effort-pour-etre-syndicalistes. "Le réformisme syndical est-il le stade suprême de l’aliénation ? […] traduisant une fois de plus s’il en fallait, le soutien indéfectible du réformisme au régime en place."
S'il y a un historien du communisme qui traine par ici, je serais intéressé de savoir quand cette idée à émergé. Pour moi, c'est quand il a fallu justifier le parti unique et la disparition de la démocratie par la dictature du peuple, mais je me trompe peut-être.
Je retire donc ma référence au marxisme dans mon poste initial.
# C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux
Posté par arnaudus . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 0.
Même si la réflexion est parfois stimulante,
Qu'est-ce que je déteste cet argument. Sérieusement, affirmer que tous ceux qui ne sont pas d'accord avec "nous" sont des collabos, et leur promettre l'enfer quand l'humanité aura enfin compris que "nous" avions raison, c'est du niveau -1 de l'argumentation.
Techniquement, le "soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous" est un faux dilemme, mais celui-ci est particulièrement vicieux, puisqu'il y associe le déshonneur par association (en général, la référence est le régime Nazi, mais le féodalisme ça marche aussi), et l'accusation d'être des "larbins" idiots qui agissent contre leurs propres intérêts.
On retrouve d'ailleurs la base de l'argument Marxiste de l'aliénation, qui n'est à mon avis qu'une pirouette assez honteuse pour justifier l'interdiction de la pluralité politique: si tu n'es pas communiste, c'est soit que tu es bourgeois (et donc un salaud, le peuple aura ta peau), soit que la bourgeoisie t'a aliéné (tu es une victime, on va te "soigner" pour te faire redevenir le communiste que tu es au fond de toi). Marx a eu le bon goût de ne pas associer ça dans la même phrase avec le journalisme, mais on retrouve quand même l'idée bien dégueu que le principe même d'être en désaccord fait de toi un "sous-homme".
[^] # Re: Menaces
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 4.
Non mais là, le "diffuseur" est l'auteur du code. Il te le fournit comme il veut : un binaire, ou le code source, sous la licence qu'il souhaite. Si ce que tu veux c'est avoir accès aux sources et pouvoir modifier le code, tu veux une licence libre, GPL ou BSD c'est pareil, sauf que GPL t'impose des conditions pour le rediffuser, alors que les autres licences libres (non copyleft) restreignent tes droits à faire ce que tu veux du code. Du coup, en tant qu'utilisateur, tu n'as aucune raison de privilégier la GPL par rapport à une autre licence libre. La GPL bénéficie à l'auteur du code, et pas à l'utilisateur (en tout cas, pas directement).
Bah je n'ai pas compris alors. Tu parles de généraliser la GPL d'un côté, et d'affaiblir le droit d'auteur d'un autre, ce qui à mes yeux est assez contradictoire (c'est le droit d'auteur fort qui permet le copyleft).
Imposer une licence libre n'a pas de sens, ni économique, ni même en tant que projet de société. Ce qui coince, c'est la liberté de diffuser le code modifié, qui contrevient aux principes mêmes du droit d'auteur. Ça voudrait dire qu'une fois une oeuvre diffusée à une personne, l'auteur perd l'exclusivité de sa distribution, ce qui était la raison même pour laquelle les droits d'auteurs ont été mis en place au XIXe siècle: l'auteur reste propriétaire des droits, dont il peut concéder l'exploitation à des tiers, les ayant-droits, par contrat. Avant ça, les éditeurs pouvaient par exemple republier des oeuvres tant qu'ils voulaient sans reverser un seul centime aux auteurs, les auteurs perdaient le droit de stopper la diffusion, de renégocier des droits, de changer d'éditeur, etc. Le droit d'auteur est une construction sociale, certes, mais une construction qui identifie un "auteur" et lui donne des droits "artificiels" (patromoniaux et moraux) sur l'oeuvre qu'il a créee.
Le "hic" n'est probablement pas dans le principe du droit d'auteur, qui ne fonctionne pas si mal que ça, mais sur la possibilité pour le vendeur d'un dispositif (matériel et/ou logiciel) de ne pas fournir ses spécifications à ses utilisateurs. Tu peux ainsi posséder une boite noire dont tu ne peux pas étudier le fonctionnement, et tu ne peux donc pas la réparer indépendamment du fournisseur alors qu'elle t'appartient pourtant. À mon avis, c'est de ce côté où le droit pourrait être plus protecteur pour le consommateur: la commercialisation d'un produit, quel qu'il soit, doit s'accompagner d'un renoncement à certains secrets industriels. Évidemment, rien n'empêcherait alors les indstriels de te louer les produits (dans le style des box internet), mais cette location a au moins l'avantage de t'assurer un équipement fonctionnel dans le temps (puisque le loueur doit réparer ou remplacer les équipements défectueux). La possibilité de rester avec un équipement non-fonctionnel disparait, même si au passage ton droit de posséder des objets (avec ce qui va avec, usus, fructus, et abusus) disparait également.
[^] # Re: Menaces
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 4.
Du point de vue de l'utilisateur du matériel, je ne vois pas vraiment ce qu'apporte la GPL par rapport à d'autres licences libres, type BSD. Justement même, la GPL fournit les droits classiques du logiciel libre, tout en restreignant la manière dont l'utilisateur peut diffuser le code.
On ne va pas discuter trop longtemps là-dessus, parce que ça me semble être un point assez mineur. Dans un cadre législatif où on achèterait hardware et software dans les mêmes conditions, on aurait le droit de désassembler le code, mais le vendeur aurait le droit de l'obfusquer; on risque au final de ne pas vraiment faire progresser la sitation. Si le vendeur était obligé de diffuser le code des logiciels embarqués sous une licence de type "vous regardez mais interdit de changer quoi que ce soit", on pourrait voir les bugs, mais il faudrait attendre une mise à jour du vendeur pour les corriger, pas terrible (en plus d'être très difficilement implémentable, puisqu'il est très difficile d'empêcher quelqu'un qui a le code de le modifier pour ses propres besoins sans tout un tas de dispositifs pourris, type signature en dur dans le hardware etc. Rendre obligatoire de diffuser le code sous une licence libre, je ne sais même pas si c'est souhaitable; même les entreprises favorables au logiciel libre galèrent énormément à trouver des modèles rentables sans vente de licences, et d'une manière générale ça reviendrait à attenter à la liberté des auteurs de logiciel de choisir la manière dont ils le diffusent (et donc quelque part à saper les bases mêmes de la GPL qui justement repose sur le droit absolu d'un auteur de logiciel de choisir les conditions de sa diffusion).
En gros, j'ai l'impression que tu as des griefs contre le "système", mais tu n'as pas de modèle alternatif. Actuellement, le modèle de propriété intellectuelle, c'est une liberté quasi-absolue sur les clauses de diffusion, assortie d'exceptions (copie privée, droit de citation, droit à l'interopérabilité…). Retirer des droits aux auteurs risque de limiter la production et la diffusion de logiciels, sans que les avantages soient différents. Peut-être qu'introduire des exceptions supplémentaires ou de mieux protéger en pratique l'exercice de ces exceptions serait plus souhaitable.
[^] # Re: Menaces
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 4.
La GPL ne résoud que le problème de la privatisation d'un logiciel libre. Il ne faut pas oublier que la GPL est basée sur une interprétation très stricte du droit d'auteur, puisque l'idée reste que l'auteur d'un logiciel a quasiment tous les droits sur la diffusion de ce logiciel. L'élégance de la GPL est justement d'exploiter cette interprétation très stricte pour faire quelque chose qui, visiblement, n'a jamais été prévue par les concepteurs des lois sur la propriété intellectuelle: autoriser les travaux dérivés mais imposer aux auteurs de ces travaux dérivés de distribuer leur œuvre sous les mêmes conditions. C'est très ingénieux, mais justement, ça repose bien sur l'idée que l'auteur de l'œuvre a tous les droits, y compris de renoncer à certains d'entre eux.
S'il existait des exceptions claires à ce droit des auteurs à imposer leurs conditions, ça pourrait nuire aux logiciels libres. Si la propriété du code est transférée avec une licence, alors la possibilité de modifier le code et de le relicencier pourrait très bien exister. Comment interdire une clause comme "interdit de désassembler" tout en maintenant valide les clauses "contaminantes" de la GPL? Actuellement, la loi française a des exceptions liées à l'intercompatibilité, et j'imagine que c'est dans ce cadre là que désassembler un code pour faire marcher un équipement pourrait rentrer (tu n'as pas désassemblé pour étudier le fonctionnement du code, tu as desassemblé pour faire marcher l'objet).
Il existe peut-être des possibilités intelligentes pour éviter tout ça: imposer la publication des specs dès qu'un objet est vendu avec un logiciel, ou à défaut le code du logiciel qui fait tourner l'objet.Si tu ne veux pas filer ton code, tu files au moins les specs (et un moyen de faire tourner ton propre code), et si tu n'as pas les moyens de filer les specs, tu files ton code. Dans les deux cas, tu mets l'utilisateur en situation de pouvoir continuer à utiliser un objet qu'il a acheté.
[^] # Re: Pas tous libre
Posté par arnaudus . En réponse au journal snap : de pire en pire.. Évalué à 3.
Tu ne peux pas retirer aux devs le droit de déterminer quels paquets sont obligatoires pour l'intégrité de l'OS. Si tu retires le kernel ou systemd, tu vas avoir un message qui te dit "ne faites pas ça", et si tu le fais quand même, ça ne marche plus. Les devs n'ont pas l'obligation de mettre en place un système complexe de dépendances pour désinstaller "proprement" des paquets qu'ils considèrent comme indispensables pour faire tourner l'OS. Au pire, tu peux faire un rapport de bug et une proposition de patch pour rendre le truc désinstallable avec une gestion des dépendances différentes de celles proposée par défaut.
Évidemment, si tu ne peux pas désinstaller Gimp ou VLC sans tout péter, c'est que la distrib tient avec des bouts de ficelle, et tu peux légitimement affirmer ce que tu veux sur la qualité de cette distrib. Mais quand une distrib te dit "la distrib est basée sur tel et tel système", alors c'est quand même normal que tu ne puisses pas désinstaller ce système sans tout péter.
[^] # Re: Menaces
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 5.
Ça, ça n'est possible que si le cadre législatif le permet. Moralement, tu peux trouver la pratique répréhensible, mais si le cadre légal est défavorable dans la balance protection du code / opérabilité, tu ne peux pas faire autre chose que d'admettre que les pratiques contestables du propriétaire du logiciel n'ont pu être mises à jour que par un désassamblage du code, qui (on s'en doute) ne doit pas être autorisé par le contrat entre le client et le fournisseur du logiciel.
Évidemment, ça serait plus simple de considérer qu'acheter un système embarqué transfert la propriété entière du hardware et du software à l'acheteur, mais à mon avis ça n'est as près d'être le cas.
[^] # Re: mes 2cts
Posté par arnaudus . En réponse au journal Article « Pourquoi se syndiquer en informatique » sur Framasoft et questionnements personnels. Évalué à -2.
Ça, ça n'est pas vrai: l'argent des hyper-riches consiste principalement en placements financiers, et surtout en parts dans des entreprises. C'est virtuellement le contraire de "accumulé/bloqué".
[^] # Re: mes 2cts
Posté par arnaudus . En réponse au journal Article « Pourquoi se syndiquer en informatique » sur Framasoft et questionnements personnels. Évalué à -2.
En fait c'est quand même ça qui est fou : même si les hyper-riches sont en effet hyper-riches, ils ne le sont pas assez pour rendre les hyper-pauvres moins pauvres. Je ne sais pas si ça veut dire qu'on a tendance à surestimer à quel point les riches sont riches, ou à sous-estimer à quel point les pauvres sont pauvres.
Si tu veux maximiser le bonheur de l'humanité, ça n'est pas aux franciliens que tu dois redistribuer la fortune de Musk de toutes manières :-) Mais est-ce une bonne idée pour nous de rendre les pauvres moins pauvres? Peut-être que les enfants à l'autre bout du monde ne voudront plus fabriquer des fringues ou des merdouilles en plastoque pour 1$ la journée, et on devra payer nos objets plus chers, notre pouvoir d'achat va diminuer, les gilets jaunes vont ressortir, et on va finir par comprendre que si on veut gagner du pouvoir d'achat, il faut accepter d'exploiter ceux qui sont plus pauvres que nous.
[^] # Re: N'est ce pas nécessaire ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La France crée un fichier des personnes trans. Évalué à 3.
On peut mettre Paris en bouteille aussi… Si la seule manière de simplifier les procédures administratives passe par une refonte du système social, on n'est pas sortis le cul des ronces…
En plus, je ne vois pas comment une identification par login serait un avantage par rapport à une identification via le numéro INSEE…
Parce que le RU ne nécessite pas de centralisation?
[^] # Re: N'est ce pas nécessaire ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La France crée un fichier des personnes trans. Évalué à 3.
Non, mais pour être clair: ce n'est pas une folie de d'éviter d'être tracé. On peut évaluer différemment les conséquences d'être tracé et l'importance que cet évidement a dans ses activités quotidiennes, mais c'est personnel. Ce que je voulais dire, c'est que ça me paraissait extrêmement douteux de conditionner une demande de changement de nom à l'existence de ce fichier, dont on ne connait rien et qui apparamment existait de toutes manières déja avant.
Par "extrêmement douteux", j'entends deux choses, en fait. 1) Cette éventualité (que certains renoncent au changement de nom pour ne pas être mentionnés dans le fichiers des gens qui ont changé de nom au cours des 6 dernières années) n'est qu'une posture, un argument fantôme inventé par les opposants à la centralisation des informations. Il s'agit donc d'une instrumentalisation de situations personnelles plus ou moins douloureuses à des fins politiques, puisque ces militants n'ont en fait rien à faire des gens qui changent de nom. 2) il existerait réellement des gens qui renonceraient à un changement de nom à cause de ce fichier, et ça me semblerait plus issu d'une démarche irrationnelle qu'autre chose, puisque les conséquences de l'existence de ce fichier semblent assez dérisoires par rapport à l'importance du changement de nom (pour moi, ça ressemblerait à quelqu'un qui renonce à se marier parce qu'il ne veut pas que les bans soient publiés à cause des informations personnelles qu'il contiennent).
[^] # Re: N'est ce pas nécessaire ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La France crée un fichier des personnes trans. Évalué à 3. Dernière modification le 31 janvier 2024 à 14:19.
J'imagine que la question n'est pas de te connecter à un compte existant, mais de fusionner deux comptes (prouver que deux comptes appartiennent à la même personne). Il doit y avoir une procédure manuelle, qui consiste à fournir une copie de tout un tas de justificatifs, mais ça me semble une bonne idée de simplifier la procédure. Par exemple, quand un organisme reçoit des cotisations pour un numéro INSEE qui est déja dans la base mais pas au même nom, il pourrait vérifier si ce nouveau nom apparait dans la base de changement de nom avant de bloquer les droits, de faire une enquête pour chercher l'erreur, et de te demander 12 justificatifs certifiés conformes, non?
Moi je suis favorable à n'importe quel fichier, système centralisé, aux mains de l'État ou de n'importe qui, hébergé en France, à l'étranger, ou au pôle Nord, qui me dispense de demander un papier dont je n'ai rien à faire à un organisme dont je ne connais pas l'utilité, pour l'envoyer à un autre organisme dont je n'ai absolument rien à secouer. Je demande à ce que le moindre changement d'état civil soit transmis automatiquement à l'État, à la CIA, aux impôts, à la CAF, à la retraite, à la sécu, à mon employeur et à la SPA, arce que je ne veux pas passer la moindre seconde à ces tâches abêtissantes et absurdes. Si l'État s'avère totalement incapable de gérer un tel système, parce qu'il n'en n'a pas les compétences, il n'a qu'à demander à Google, qui a probablement toutes ces infos de toutes manières.
Je ne m'oppose pas à ce qu'un système alternatif puisse exister pour ceux qui ont peur des fichiers, hein. Je demande juste le droit d'ignorer l'existence de toute alternative à la centralisation des informations.
[^] # Re: N'est ce pas nécessaire ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La France crée un fichier des personnes trans. Évalué à 1.
Et si on partait du principe (qui ne me semble pas aberrant) que toute personne normalement constitutée se contrefout d'apparaitre dans un fichier qui ne sert pas à grand chose à part à régler des problèmes administratifs liés au changement de nom?
Je suis désolé, mais là, on a juste peur d'un mot: "fichier". Genre, le fichier, il va contenir "Avant, tu t'appellais Rachid et maintenant tu t'appelles Jean-René". Ah mon Dieu, c'est la porte ouverte à toutes les discriminations! Surveillance d'État, extrême droite, toussa toussa!
Imaginer que quelqu'un décide de changer de nom ou pas parce qu'il ne souhaite pas apparaitre dans un fichier, il me semble que ça revient à être complètement à côté de la réalité. Les gens ont plein de raisons de changer de nom ou pas, et aucune d'entre elles n'est liée de près ou de loin à ce type de détails.
[^] # Re: Pas tous libre
Posté par arnaudus . En réponse au journal snap : de pire en pire.. Évalué à 3. Dernière modification le 30 janvier 2024 à 09:54.
Avec la nuance pour snap qu'on sait que le serveur n'est pas libre et que le client est configuré pour ne se connecter qu'au serveur proprio. Je n'ai pas l'intention d'aller voir le code, mais je ne sais pas quel genre d'effort il faudrait pour bricoler le code GPL du client pour éventuellement aller se connecter à un serveur libre.
Mais sur le fond, complètement d'accord. Ce qui est important (et ce qu'on contrôle) est le code qui tourne sur sa machine. Ce qui tourne sur la machine des autres, c'est de la philosophie, on peut s'y intéresser ou non, mais ça n'est pas lié à la licence du code et aux libertés du logiciel libre.
[^] # Re: Pas tous libre
Posté par arnaudus . En réponse au journal snap : de pire en pire.. Évalué à 3.
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu appelles un "système". Quand je me connecte avec un navigateur libre sur un site hébergé sur un serveur Windows, je ne peux pas être "plus libre" que ça, non? Le client et le protocole sont libres, de l'autre côté il y a un logiciel qui ne l'est pas, mais ce logiciel tourne sur un serveur qui ne m'appartient pas et sur lequel je n'ai pas de droits (enfin, disons pas plus de droits qu'un GAFAM a sur mon ordi, c'est d'ailleurs pour ça que j'estime avoir le droit de bloquer la pub ou les cookies).
Il me semble évident que pour des raisons politiques, chacun est libre de ne pas utiliser un service parce qu'il ne suit pas une série de règles de pureté qui va au-delà de la licence logicielle. Un logiciel libre peut déposer des cookies intrusifs, faire du tracking, de la reconnaissance faciale par la webcam, ou je ne sais pas quelle autre cochonnerie intrusive; ça ne l'empêche pas d'être libre, mais c'est un logiciel que je n'utiliserais pas. Un LL qui se connecte à un serveur privé sur lequel tourne des logiciels non-libres, on peut l'utiliser ou non, c'est une histoire de choix personnel qui n'a rien à voir avec le fait que le logiciel est libre.