Oui. Mais non. La liste est indicative et le justificatif est soumis à l'appréciation du fonctionnaire. C'est clairement dit : "Il PEUT s'agir d'un des documents suivants". D'ailleurs, le site mentionne aussi "un justificatif de domicile sécurisé (comportant un code barre 2D-Doc) ne peut pas être refusé", donc oui, les autres documents peuvent être refusés. Après, on est d'accord, si on se pointe avec une facture EDF ou un relevé d'imposition, ça va passer. Mais si on vient avec un autre document portant les mentions requises (nom, prénom, et adresse), c'est à la tête du client, et ça dépend des coutumes locales. Au hasard, attestation de loyer manuscrite par exemple, un coup ça passe un coup ça ne passe pas. Attestation d'assurance auto : un coup ça passe un coup ça ne passe pas. facture d'électricité par un fournisseur alternatif : un coup ça passe un coup ça ne passe pas (ça dépend de si le fonctionnaire connait le nom du fournisseur ou non). Donc oui, pour l'avoir vécu, et confirmé d'ailleurs par les fonctionnaires en question, "soumis à l'appréciation du fonctionnaire", ça n'est pas différent d'"arbitraire".
De toutes manières, c'est complètement débile ces histoires d'attestation de domicile. Depuis quand l'État établit un document officiel sur la base d'une facture éditée par un organisme privé?
et que le nom tronqué ne corresponde pas au nom qui est inscrit dans la base de données
On peut imaginer plein de trucs, mais pour les actes de la vie courante tout le monde simplifie. Par exemple, les prénoms supplémentaires ne figurent que sur les pièces d'identité, pas sur les autres papiers, même officiels, ni sur la carte vitale, si sur les bulletins de salaire… Si tu t'appelles "Rodriguez da Silva da Montana van Houten ben Amir Weissel", c'est évident que tu vas raccourcir pour la vie de tous les jours.
En fait, pour l'avoir expérimenté avec des collègues étrangers, c'est difficile d'anticiper où vont être les problèmes. Ces histoires de noms (trop courts, trop longs, distinction nom/prénom pas claire, etc) sont en général bien gérés par les services concernés, parce que ça arrive tout le temps. Il y a des règles strictes, et quand tu les connais, tu les appliques, et c'est tout con. Par exemple, il est possible de ne pas avoir de nom de famille, mais la norme Européenne est de dupliquer le prénom; ça marche très bien. Par contre, l'horreur, c'est la translittération des états-civils, parce que toutes les langues ont des règles de translittération différentes, et en plus parfois c'est un peu au pif (Zhang / Chang / Tchang / Jhang…). Tu as intérêt à refiler une copie de ton passeport et tous tes documents d'un coup au même traducteur, parce que l'administration ne laissera pas passer.
De toutes manières, là n'était pas la question. La question n'était pas liée aux problèmes administratifs que pouvaient causer des formulaires mal fichus, mais de la "violence" ressentie quand on appliquait une consigne (on met les 25 premiers caractères). Pourtant, ça marchera certainement. L'idée qu'un être humain sur un vrai formulaire aurait pu écrire à côté des cases semble assez risible, puisque l'agent qui va ensuite entrer les infos dans la base va évidemment tronquer. Après, tu peux jouer toute ta vie à "Zézette épouse X" en remplissant tes formulaires, mais si tu n'arrives pas à gérer émotionnellement une consigne administrative logique et simple, tu vie va devenir assez compliquée.
La violence du sentiment d'impuissance, d'être bloqué, sans solution et sans rien à faire
Certes, mais tu sais bien que ça n'est pas lié ni aux formulaires, ni aux personnes. Pour les démarches administratives, il y a toujours un lien pour avoir accès à un conseiller humain. Pour les processus moins officiels et informatisés, on a tous été confrontés à ça, et on trouve une solution débile (on met des points, des espaces, des tirets, des adresses bidon…). Et pour les démarches circulaires (il faut le papier bleu pour obtenir la carte rouge, mais il faut montrer la carte rouge pour avoir le papier bleu), ça n'est pas l'informatisation qui a créé ça. Pire en fait, le crois bien justement que l'informatisation a probablement permis de limiter ces cas, puisqu'à chaque fois il faut gérer manuellement la situation, ce qui engendre des surcoûts.
Un exemple typique de l'enfer de l'"humain", c'est la validité des justificatifs de domicile. Dans chaque mairie, dans chaque administration, tu as une personne qui a ses propres critères. Et c'est pas anormal : il n'existe aucune liste de ce qui peut constituer un justificatif de domicile valable. Si tu avais un système informatique, tu aurais au moins une liste, elle serait ce qu'elle serait, mais tu n'es pas face à l'arbitraire. Quand tu fais renouveler ta carte d'identité, l'arbitraire s'appelle Germaine, secrétaire de mairie, à qui l'État a confié la tâche saugrenue de juger par elle-même ce qui constitue un justificatif de domicile. Bah bon courage :-)
Iels vont découper leur nom—leur identité—à la hache, pour le faire rentrer dans le formulaire, puisqu’iels y sont obligé⋅es. Et ça, c’est une violence.
Bon, les mecs⋅eufs, il va quand même falloir partir en vacances et péter un coup, là. La situation qu'on décrit, c'est de remplir un formulaire avec seulement les 25 premières lettres de son nom. Il va falloir apprendre à ne pas confondre la moindre micro-contrariété avec un coup de poing dans la tronche, sinon la vie risque d'être difficile.
Non mais la vie en 2024 est trop violente, c'est vrai. Ce matin mon réveil a sonné alors que je dormais, je vais devoir prendre RDV chez un sophrologue pour gérer le stress post-traumatique. Ensuite, je me suis tapé un doigt de pieds dans un pied de table (ITT de 30 jours). Je suis monté dans ma bagnole et la loupiote de la réserve d'essence s'est allumée violemment, je vais devoir porter plainte contre Peugeot. Ensuite j'ai eu un feu rouge, cette entrave à ma liberté de circuler m'a montré à quel point l'État était capable de m'oppresser physiquement quand il voulait, je vais contacter la cour Européenne des droits de l'Homme. Ensuite j'ai été faire le plein, et ça m'a coûté 74 euros, je ne vous raconte pas le choc, je crois que je me suis fais une fracture du porte monnaie.
Nos grand-parents ou arrière grand-parents ont connu la guerre. La milice pouvait débarquer chez toi et mettre une balle dans la tête de ton père parce qu'ils le soupçonnaient d'être résistant; les familles de Juifs étaient déportées et envoyées crever la faim ou être gazées et brûlées dans les camps, il n'y avait rien à bouffer, et on ne savait pas si la France existerait encore l'année suivante. Je veux dire, il y avait des raisons de mal dormir, et que ça reste un peu gravé en toi quelques années. La guerre ça existe encore, il suffit de demander aux Ukrainiens par exemple. La violence, ça existe encore; des enfants et des femmes meurent sous les coups d'un parent alcoolique, des milliers de femmes sont victimes de viol ou de violence sexuelle, des millions d'enfants grandissent dans des quartiers où c'est celui qui a le plus gros gun qui décide de passer la journée dans le hall de ton immeuble et de te laisser passer ou non. Ça, c'est de la violence.
Remplir un formulaire où il manque des cases, non, désolé, c'est pas violent. C'est même pas contrariant, c'est… c'est rien, en fait, c'est du vent, c'est un cas particulier bénin dont tout le monde se fout parce que le monde est imparfait et c'est comme ça. Il y a des parkings à vélo trop petits pour y glisser la roue d'un VTT, des places de parking trop petites pour y rentrer un SUV, des porte-gobelets trop petits pour y rentrer le maxi-coca du McDo… enfin voila, vous avez compris. Cette personne qui se sent violentée par son formulaire n'a qu'à s'imaginer la fierté d'un gros macho qui n'arrive pas à enfiler un préservatif trop petit :-)
Je sais pas trop où tu veux en venir avec cet exemple, il y a un rapport avec les récentes accusations au sujet de l'abbé Pierre ?
Je crois qu'on a du mal à se comprendre. Ton argument, c'est que Mozilla n'est pas très propre, mais c'est moins pire que Google. Mais encore heureux! On ne peut pas comparer Mozilla et Google, l'un est une fondation dont l'objectif est de produire du libre et de garantir la liberté des utilisateurs! Je trouve totalement justifié le fait de critiquer Mozilla sur quelques détails, vu que c'est justement la raison de son existence d'être "propre".
Si ce n'est pas le cas, c'est littéralement qu'il vaut mieux t'avoir en "ennemi" qu'en "ami".
Au contraire, ça me semble particulièrement légitime. On doit laisser passer les déclarations "un peu" racistes de la part d'un parti qui n'est pas censé l'être, parce que le RN existe? On ne doit pas critiquer quelqu'un qui jette un mégot par terre parce qu'il y a une décharge sauvage de l'autre côté de la rue? Je trouve qu'une organisation non-lucrative qui base son activité sur des valeurs doit justement être exemplaire. Et exemplaire, c'est pas "moins pire que les autres".
Pourquoi être obnubilé par l'argent de Mozilla
Peut-être parce que 300M$ par an c'est assez pour avoir une influence sur l'avenir du logiciel libre en général?
Entre l'entreprise qui crée un produit à partir de rien
C'est du pinaillage, mais Firefox n'est pas créé à partir de rien, c'est issu de la base de code de Netscape navigator.
J'ai du mal à comprendre l'argument, tu veux dire que tu jugerais selon les mêmes critères les actions peu morales de l'abbé Pierre ou de Dodo la Saumure?
Mozilla a souvent navigué en eaux un peu troubles, de part son modèle économique, la rémunération de ses dirigeants, ses valeurs, ses choix de priorités (typiquement, la stagnation du développement de Thunderbird). C'est aussi un avis personnel, mais je trouve que le ratio qualité logicielle / dollar investi est discutable pour un logiciel libre (à titre de comparaison, la Mozilla foundation c'est (c'était) 2 fois le CA de Canonical!). Quel est l'objectif réel de Mozilla? Contribuer à des projets libres et éthiques ou maintenir ses sources de revenu? Tout ça rentre dans un contexte qu'on ne peut pas négliger quand on juge les "nouvelles" idées qui en sortent, et qui ressemblent souvent à singer en version "soft" les dérives des entreprises concurrentes.
On ne lit pas à la même vitesse un document technique, un roman, le rapport du stagiaire de 3e, ou un article-poubelle généré par une IA. Du coup, c'est quand même énormément dépendant du support.
Ma compagne de lit ne supporte pas la lumière, ce qui m'oblige à lire sur le smartphone presque toute la nuit. En mode veille, il éclaire moins qu'une liseuse.
J'imagine qu'il y a peu de chances qu'on partage un plumard un jour (il ne faut jamais insulter l'avenir, mais bon, quand même), mais avec moi ton smartphone ou ta liseuse tu vas la lire dans le canapé. Le lit c'est pour dormir (et pour, euh… bon, pas insulter l'avenir, tout ça tout ça, mais encore moins probable à mon avis :) ).
Du coup, tu veux dire qu'il faut définitivement séparer le langage de programmation de la gestion des dépendances, et qu'il n'y a pas d'autre solution? Je n'ai pas la prétention de connaitre tous les systèmes existants, mais tout ça semble fonctionner en deux temps: le code lui même appelle un module ou une bibliothèque de manière neutre (#include), et c'est à l'environnement de compilation ou d'exécution de se débrouiller pour que ça soit le toto avec la bonne version qui soit appelé, bonne version qui se retrouve quelque part dans le README, dans les commentaires du code, dans le ./configure, ou dans un script qui te fait un paquet.
Il n'y a peut-être pas de solution, ou on peut même peut-être prétendre que ça n'est pas au code source de gérer les versions des dépendances, mais je trouve que les solutions existantes sont anachroniques et totalement décalées par rapport à la réalité des contraintes de développement et de diffusion de programmes informatiques.
Certes, mais faut il encore avoir un montre connectée.
Les plus basiques ne coûtent vraiment pas cher et sont bien adaptées à la pratique sportive occasionnelle (tu as l'heure, la durée de l'exercice, la distance parcourue, la fréquence cardiaque). J'imagine qu'il y a des équipements très équivalents qui s'installent sur le cadre du vélo, comme les compteurs de vitesse.
Mais bien sûr, la problématique est très différente si l'équipement doit afficher une carte. Un compromis pourrait être un smartphone bien planqué et des écouteurs qui permettraient de donner les indications de direction ("dans 200m tourner à droite sur la rue Machin")? Dans tous les cas, la pratique d'un sport qui secoue n'est pas très compatible avec les ordinateurs de bord, je ne vois pas trop comment un écran peut tenir après une chute en VTT (déja que le vélo en sort souvent un peu cabossé alors que c'est fait pour…).
D'abord, une présentation de l'état de l'art en ce qui concerne les modules C++20 et l'intégration aux outils de build. Eh bah on n'est pas sortis des ronces. En effet, il faut en fait précompiler chaque module que l'on utilise, en particulier des logiciels tiers, et ceci pour chaque combinaison
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Est-ce qu'on connait au moins un langage ou un écosystème qui ait réussi à gérer le problème de manière satisfaisante? J'imagine pourtant qu'il y a des milliers de gens qui bossent là-dessus, et en 2024, on en est à choisir entre
rep[(Compiler, regarder les logs, installer une dépendance), n]
Embarquer toutes les dépendances dans un conteneur de plusieurs Go pour un projet de 20ko
Mettre la liste des dépendances dans un README et laisser faire la nature
Compter sur des mainteneurs de paquets bénévoles pour être distribués sur un nombre de système qu'on ne maitrise pas
On ne peux compiler que sur la machine du dev, donc on se contente des binaires
Demander aux utilisateurs d'installer en parallèle what millions de versions obsolètes de toutes les dépendances possibles et utiliser un gestionnaire d'environnement pour lancer la compilation dans les bonnes conditions
Après, je veux bien que C++ doive gérer une longue histoire et que ça n'est probablement pas le meilleur contexte pour mettre au point un système de dépendances moderne, mais y a-t'il un seul langage qui accepte quelque chose dans le style de module(toto, 0.9.1, 1.2)?
Le mépris de classe inversé ne peut pas être une réponse valide à toute critique envers un mode de vie alternative, et surtout pas quand c'est de l'ironie.
Si ça n'était pas clair, mon post se moquait (gentiment) de l'attitude très "bobo" de donner un nom cool (le "freeganisme") et une justification politique à quelque chose de totalement trivial (ne pas pouvoir s'acheter à manger) qui n'est dû qu'à la pauvreté. Je veux dire que je trouve parfaitement ridicule de trouver "hype" de se nourrir de ce qu'on trouve dans les poubelles, parce qu'il y a des gens qui doivent vraiment faire ça pour vivre, et que c'est juste débile, dégueu, et dangereux. Et en plus, ça ne passe pas du tout à l'échelle, parce que seule une toute petite partie de la population peut vivre de ça, donc c'est complètement absurde de penser qu'il serait bien d'encourager les gens à un tel mode de vie.
Donc non, manger ce qu'on trouve dans les poubelles, ça n'est pas "cool", ça n'est pas un mode d'alimentation en "isme", c'est dangereux et c'est jouer à "vis ma vie de clodo". Glaner et cueillir des trucs dans les bois (ce que j'ai appelé "clodo du Moyen age"), c'est probablement moins dangereux, mais c'est aussi artificiel et très "bobo" (les expériences de retour à la nature, vu les efforts que nos ancêtre ont dû faire pour justement en sortir pour éviter de mourir de malnutrition à 25 ans…).
En fait, tous ces modes d'alimentation qui ne peuvent pas passer à l'échelle (parce que la ressource est très limitée ou parce qu'elle repose sur l'existence d'une alimentation industrielle) sont assez nombrilistes et ne constituent pas un programme politique. Bien sûr, ça permet de se trouver une place dans une société qu'on n'aime pas, mais c'est par essence une place marginale, une sorte de mode de vie unique qui permet de se distinguer de "la masse". En gros, ça affiche un problème, mais ça n'apporte aucune solution.
C'est intéressant, on aurait un freeganisme moderne (= manger comme un clodo) en contradiction avec un freeganisme traditionnel (= manger comme un clodo, mais au Moyen âge).
Question philosophique: est-ce que l'existence de gens qui semblent sincèrement motivés pour manger ce qu'ils trouvent dans les poubelles pour sauver la planète devrait soulager, ou au contraire augmenter, notre culpabilité de manger ce qu'on trouve bon?
en réalité, personne ne mange de "tout". On mange ce que nos cultures, éducations… ont étiqueté comme étant mangeable
Il n'y a pas des fois où tu te dis, en prenant une direction, que tu devrais éviter parce que tu vas rapidement sortir les rames et pagayer longtemps, longtemps à contre-courant?
Il y a peut-être besoin d'expliciter les sous-entendus, mais quand les gens disent qu'ils mangent "de tout", ils ne veulent pas dire en fait qu'ils mangent "de tout". Ils ne mangent ni les cailloux, ni les crottes de chiens, ni les amanites phalloïdes. Quand on dit qu'on mange "de tout", on s'arrête aux aliments comestibles, nutritifs, et communs. Ça veut dire par exemple qu'on ne mange pas forcément:
1) des trucs que culturellement on n'identifie pas comme comestible (parce que ça ne pousse pas en Europe, parce que quelque chose qui ressemble n'est pas comestible, etc)
2) les trucs qui ne sont pas bons (trop amers, trop salés, trop piquants, trop fades)
3) les trucs qui rendent malades ou qui provoquent le décès rapidement
4) les trucs qui provoquent le dégôut (les vers de terre, les couilles d'agneaux)
5) les trucs qui n'ont pas d'intérêt nutritif, ou qui nécessitent des efforts de récolte et de préparation disproportionnés (ça inclut les machins qu'on ne trouve pas en supermarché et qu'il faut aller chercher soi-même dans les bois)
Donc si tu veux dire que certains végétaliens mangent des pétales de fleur rares, du tofu préparé selon une cette Tibétaine, ou des bourgeons de sapins des Alpes, oui, c'est certainement vrai, mais je ne pense pas que c'est de ça qu'on parle quand on diversifie son alimentation. Du point de vue nutritif, tu peux manger 40 variétés de légumes secs, ça reste des légumes secs, ils ont grosso-modo le même rôle dans ton alimentation. Et les condiments n'ont pas de valeur nutritive, c'est pour la diversité des goûts.
Heu là c'est plus du flexitarisme, c'est du carnisme qui essaie juste de se donner bonne conscience
Parce qu'il mange un yaourt, du jambon et du poisson une fois par semaine? Bah dis donc, c'est du flexitarisme qui a oublié de faire des étirements…
Il n'y a aucun risque de manquer de protéine, au contraire, on en consomme beaucoup trop !
Pas si tu es végétalien. C'est un peu bizarre ton raisonnement; si tu as une alimentation variée ton apport de protéines est en effet suffisant, mais dès que tu retires la viande, les œufs, et le poisson, tout de suite c'est plus compliqué, et il faut faire attention (ajouter des légumes avec beaucoup de protéines, etc). Donc la phrase exacte, ça devrait être "si tu manges de la viande, il n'y a aucun disque de manquer de protéines parce que tu en consommes trop, mais si tu ne manges pas de viande il faudra faire un peu attention parce que tu vas te rapprocher de la limite basse."
Et si tu fais du sport ou une activité quotidienne physique qui demande un peu de force, la récupération et la prise de masse musculaire demande bien plus de protéines que ça (ça passe souvent par des compléments alimentaires pour ceux qui ne veulent pas manger du poulet à chaque repas).
On peut se faire plaisir en étant végétalien, je te le garantis!
Mais je suis sûr qu'avec une poupée gonflable aussi :-) Quand on dit que la viande c'est bon, on ne dit pas que les légumes c'est pas bon, c'est juste que spontanément, la plupart des gens préfèrent la viande (en général, ça n'est pas très dur de faire manger de la viande aux enfants, alors que les légumes verts, c'est moins spontané). C'est pareil chez tous les animaux omnivores (les cochons, les ours, les poules…), tu leurs balances des restes de repas et ils commencent toujours par la viande. Du coup, il y a forcément quelque chose d'artificiel dans le discours "moi je n'aime plus la viande". Évidemment, la puissance de l'esprit humain est telle qu'il est tout à fait possible de se conditionner pour arriver à avoir un comportement socialement acceptable sans trop de frustrations (payer ses impôts, se tenir à la monogamie, respecter les limitations de vitesse, utiliser des logiciels libres même quand ils sont un peu buggués, etc), mais évidemment, cet auto-conditionnement ne fonctionne pas forcément sur les autres!
j'ai l'impression que le GPS n'est utile que quand on s'en sert comme une carte lors des sorties, et pas vraiment pour la trace en elle-même. Pour la trace, une montre connectée fonctionne très bien; elle sert à commander le GPS du smartphone planqué quelque part au chaud (sac à dos, sacoche sur le vélo…). Par contre, la question se pose si on veut extraire la trace pour la mettre sur un ordinateur et l'analyser avec autre chose que l'application dédiée du téléphone; j'ai l'impression que ça va être spécifique de l'application, et donc de la marque de la montre.
Et donc œuvre de l'esprit ou pas dépendrait autant de l'objet lui même que du statut qu'il acquiert après sa publication ?
Normalement non, je ne crois pas. Ce qui compte, c'est la démarche : création intellectuelle ou artistique. En droit, il me semble aussi qu'on retient le critère de la personnalité de l'auteur pour déterminer l'originalité (en gros, est-ce que quelqu'un d'autre dans ce domaine aurait fait la même chose ou pas, est-ce qu'on peut reconnaitre l'auteur à l'aveugle par exemple). Une photo toute floue parce que tu as fais une fausse manip n'est pas une œuvre de l'esprit, la même photo faite exprès l'est. Définition assez bizarre et peu opérationnelle, je trouve…
Dans les faits, le code de la propriété intellectuelle donne depuis 1994 une liste non exhaustive (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278875): les livres, les films, les dessins, les photos, le code informatique, les créations de mode… Du coup, quand tu es là-dedans, tu n'as pas à t'embêter avec ces histoires d’œuvres de l'esprit. C'est bien pratique pour les logiciels, parce que c'est un domaine où ça n'est carrément pas évident que le code porte en lui la personnalité de son auteur…
De toutes manières, le droit n'est pas une science exacte. On avait déja discuté ici de plusieurs cas où la justice avait reconnu des droits pour les photographies de tableaux dans le domaine public, en prétextant du fait que le photographe devait faire des réglages et choisir l'éclairage, ce qui semble profondément contraire à l'esprit de la loi (quand ton but est de fournir une copie conforme, tous les réglages n'ont pour unique but de ne pas modifier l'oeuvre originale; quelle que soit la difficulté de la tâche il n'y a aucune démarche artistique). L'argument des musée est l'équilibre financier (dur dur d'être un musée, les reproductions papier sont une source de revenus, si on nous retire ça on va fermer et les conséquences pour la société sont terribles, etc), et la justice interprète la loi comme il faut pour éviter les conséquences néfastes d'une éventuelle application à la lettre. C'est quelque chose que je n'ai jamais compris, mais je n'y connais rien en droit, et c'est pour ça qu'il est toujours difficile d'être trop affirmatif : ça n'est pas parce que quelque chose découle logiquement d'une lecture naïve d'un texte de loi qu'on peut prédire une décision de justice.
Bah tu peux lire l'arrêt du conseil d'État si tu veux… L'idée, si j'ai bien compris, c'est que si tu rentres dans un magasin et que c'est trop cher ou que les conditions générales de vente ne te plaisent pas, tu vas ressortir sans rien acheter, et ça, ça n'est pas un préjudice. Donc l'interprétation que le conseil d'État fait de la RGPD, c'est qu'il n'y a préjudice que quand tu est obligé de te soumettre aux cookies. Si le site te propose une alternative (payer un abonnement, aller voir chez un concurrent, etc), alors il n'y a pas de préjudice.
Ce n'est pas ce que la CNIL avait compris, d'où la situation instable.
Moi je vois bien les dangers quand même de trop élargir la notion de préjudice. Tu te pointes à la boulangerie à 20h05 alors qu'ils ferment, tu ne peux pas dire que de ne pas avoir de pain pour manger ton saucisson est un préjudice. Mais au final, ça rend la RGPD assez caduque, puisque ça permet un web inutilisable. Si au moins les aggrégateurs de news et moteurs de recherche étaient paramétrables pour n'afficher que des résultats accessibles sans paywalls ou cookiewalls…
Oui, tu as raison. En fait, la chronologie est bizarre. La CNIL avait fait une lecture restrictive de la RGPD, c'est à dire qu'elle avait clairement interdit les cookie walls, pour la raison (qui me semble assez évidente) que de devoir donner de l'argent est un préjudice matériel. Les éditeurs ont porté l'affaire au conseil d'État, qui n'a pas encore tranché sur le fond, mais qui a considéré qu'il existait possiblement une lecture alternative et qu'on pouvait oublier l'histoire du préjudice tant qu'une alternative était possible (payer, aller sur un autre site, etc). Il faudra attendre le jugement sur le fond pour en savoir plus; en attendant la CNIL a saisi les instances européennes pour avoir une clarification.
De toutes manières, pour moi, ça reste de l'escroquerie : quand tu payes, tu n'arrives pas sur un site paradisiaque qui te renvoie du HTML propre en 0.1s. Tu restes sur leur site merdissimal bourré de JS qui interprète tous tes faits et gestes avec les traceurs dans tous les coins, des pop-ups, des pubs "raisonnables", etc. Bref, tu payes, mais tu n'as pas mieux, tu as juste ce que tu avais quand tu cliquais sur "ne pas accepter" quand l'option était disponible.
Ces gens ne savent juste plus faire un site web qui fournit un service à leurs clients. Ils sont tellement shootés à la maximisation de leurs profits qu'ils ne savent même pas respecter leurs clients, si tu es assez bête pour payer, alors tu es assez bête pour qu'on exploite quand même jusqu'au moindre centime sur la moindre donnée que tu peux leur laisser. C'est là à quel point il est important de militer pour avoir les lois les plus protectrices possibles, les services qui s'occupent des sites commerciaux ont perdu toute forme de rationalité et s'il existait un moyen légal de récupérer ton numéro de carte bancaire, ils le feraient.
En tout cas il y a un cookie wall, qui viole allègrement l'article 4 de la RGPD ("le consentement ne devrait pas être considéré comme ayant été donné librement si la personne concernée ne dispose pas d'une véritable liberté de choix ou n'est pas en mesure de refuser ou de retirer son consentement sans subir de préjudice").
Le fait que la déontologie n'est pas censée être partisane?
Ce qui est assez frappant, c'est qu'il semble impossible pour une chaine d'extrême droite de respecter les principes de base de la déontologie journalistique. Si on demande à ces chaines de faire un travail de journalisme dans les règles de l'art, elles crient à la censure. C'est quand même étrange, non?
Non, je pense que tu te trompes. L'État a son mot à dire parce que les fréquences sont un bien public (le nombre de chaines est contraint par une limite physique, et l'État doit arbitrer pour attribuer les canaux de diffusion), mais les chaines payent un loyer pour diffuser (compenser les coûts de diffusion).
Tu as parfaitement raison. Ça marche avec les deux bouts de phrases indépendamment, mais personne ne les avait jamais mis ensemble! :-)
Ceci dit, l'originalité de la citation ne permet pas forcément de prouver la contrefaçon, puisqu'il reste possible d'assembler ces deux bouts de phrase par hasard. Et par dessus tout, il est peu probable qu'une phrase aussi triviale puisse être qualifiée d’œuvre de l'esprit. Ça n'est pas une question de longueur, puisque "Les sanglots longs des violons de l'automne" est clairement une œuvre de l'esprit, alors que "J'ai vachement mal au bide ce matin", probablement pas :-)
Si je te comprends bien, tu es un libriste qui critique les licences copyleft.
Bah c'est assez fréquent en fait, donc tu ne devrais pas être surpris. Sur un répertoire OpenSource par exemple https://www.mend.io/blog/open-source-licenses-trends-and-predictions, les licences les plus populaires sont Apache (30%), suivi par MIT (26%), puis GPL v2 et v3 (à peu près 10% chacune). Donc le "copyleft" n'est souvent pas majoritaire parmi les licences libres; ça dépend évidemment du type de répertoire et de la manière dont on compte.
Mais de toutes manières, l'argument n'est pas que le jugement viole les licences copyleft. Le jugement me semble tout à fait compatible avec l'esprit et la lettre des licences libres copyleft! C'est juste que des gens n'ont pas compris le droit d'auteur et/ou les licences libres et/ou le fonctionnement des LLM. Moi j'utilise les licences copyleft et je ne me suis jamais attendu à ce que la sortie d'un LLM puisse être sous une quelconque licence, pour toutes les raisons que j'ai évoquées au dessus. Donc tu n'arrêtes pas de dire qu'on te prête des idées que tu n'as pas, mais tu n'arrêtes pas de répéter que les libristes devraient s'opposer à ce jugement. Or, ce jugement me semble parfaitement logique, sur la forme et sur le fond, et parfaitement en accord avec le droit d'auteur et les licences logicielles libres et copyleft. Es-tu certain d'avoir bien compris comment fonctionne le droit d'auteur, les logiciels libres, et les LLM? Si oui, alors ça serait pas mal de présenter clairement ton raisonnement, plutôt que de partir dans tous les sens avec des analogies sur les armes à feu que personne ne comprend.
Si tu veux dire que tu croyais avoir compris que les licences libres te protégeaient de l'analyse du code par des grandes entreprises, et qu'elles interdiraient la diffusion du produit de cette analyse, alors 1) je te crois, mais 2) le problème vient de toi, parce que rien dans le texte de la licence ne permettait de te faire croire ça. Tu t'étais donc fourvoyé et tu peux être légitimement dégoûté, mais ça ne sert à rien de t'en prendre à tout le monde, aux libristes qui ne sont pas d'accord avec toi, aux juges, aux grandes entreprises, ou aux LLM.
Au passage, je comprend donc que tu adorerais interdire les couteaux de cuisine (on condamne une mauvaise utilisation de la chose mais pas une autre utilisation). Non merci.
Je viens de réaliser que l'analogie de l'interdiction des armes à feu venait en réponse à mon argument "seules les œuvres de l'esprit sont soumises au droit d'auteur, or les sorties des LLM ne sont pas des œuvres de l'esprit parce que la jurisprudence n'accorde ce titre qu'aux œuvres créees par les humains". Avec toute la meilleure volonté du monde, je ne vois vraiment pas le rapport.
À part de conclure que l'état de droit est frustrant parce que la loi n'interdit pas ce qu'on voudrait bien interdire une fois que c'est arrivé mais qu'on ne peut pas le savoir avant que quelqu'un le fasse, je ne sais pas où tout ça nous amène.
La première étape serait peut-être de proposer une GPL v4 qui interdit d'utiliser le code pour entrainer un algorithme. Ceci dit, cette clause n'est certainement pas compatible avec les libertés fondamentales 2 et 3 des logiciels libres (copier et étudier), ce qui risque de rendre les logiciels sous une telle licence non-acceptable pour plusieurs projets.
Les lois ont été écrites pour les humains, selon ce qu'ils sont capables de faire, alors que les LLM ont la capacité d'ingérer des quantités de données sans commune mesure
Je ne vois pas le rapport. La loi définit la contrefaçon et les peines encourures pour contrefaçon. Or, la sortie des LLM ne correspond pas à la définition de la contrefaçon (ce n'est pas une copie ou un travail dérivé). Tout ce qui n'est pas interdit par la loi est légal, et les LLM sont donc légaux.
Bien sûr, il est possible de changer les lois, et ça sera peut-être fait. Mais ça ne change rien au fait que le fonctionnement des LLM qui mangent des bases de code libre en entrée et qui recrachent du code sans auteur et sans copyright semble légal.
S'il existe déjà un bout code de taille significative qui fait grosso modo ce que le développeur souhaite, je m'attend à ce qu'il soit repompé d'une manière qui ne serait pas autorisé normalement sans LLM.
Tu t'attends mal. Tu ne sais pas comment fonctionnent les LLMs, ce qui n'est pas très grave en soi, mais tu te trompes sur la manière dont ces algorithmes fonctionnent. Ils ne recopient pas des morceaux de code, ils intègrent la logique des données sur lesquelles ils s'entrainent dans un réseau de neurones. Du coup, les bouts de code que tu lui as donnés ne sont pas stockés par le LLM, il n'en extrait qu'une sorte de logique générale. Il fait ensuite passer les requêtes à travers son modèle, et te revoit la sortie.
Ce que tu mentionnes existe (le modèle recrache les données d'entrainement verbatim, comme un moteur de recherche), mais c'est un comportement pathologique (non-souhaité et non-souhaitable): le modèle a été sur-paramétré, le réseau n'a pas été entrainé avec assez de données, et il "colle" trop aux données d'entrainement. Tu peux aussi "provoquer" ce comportement avec des requêtes trop spécifiques (par exemple, au lieu de "tri à bulle", tu demandes "tri à bulle en 5 lignes avec des variables qui s'appellent Titeuf et Koko, et avec une erreur de logique à la ligne 3"). Mais ça reste un comportement buggué, auquel justement tu ne devrais pas t'attendre.
Ouais, ça c'est l'argument pour déréguler la possession une arme à feu en prétendant qu'un outil est innocent et qu'il faut se contenter de condamner une mauvaise utilisation.
On ne parle pas de déréguler les armes à feu, on parle de savoir si la sortie des LLMs peut être considérée comme de la contrefaçon. La loi n'est pas magique, elle interdit certaines choses, et ce qui n'est pas interdit est autorisé. Les licences copyleft sont explicitement publiées pour autoriser l'étude du code, ce que font les LLMs. Elles n'autorisent la publication de versions modifiées que si la même licence est appliquée. Or, les LLMs ne modifient pas le code, elles l'étudient et intègrent leur logique dans un réseau de neurones, qui peut être par la suite utilisé pour générer du code qui diffère du jeu de données d'entrainement (si c'était le même, ça ne serait qu'un moteur de recherche).
Mais LLM ne sont rien d'autre qu'un outil de copiage sophistiqué dont on ignore la source.
Si tu crois qu'un LLM est un moteur de recherche sophistiqué, tu ne peux pas comprendre pourquoi la licence n'est pas conservée en sortie. Mais je ne peux pas l'écrire différemment : un LLM n'est pas un moteur de recherche. C'est un algorithme qui génère quelque chose à partir de patterns qu'il a appris d'un jeu de données. Il ne ressort pas les données, il crée des données nouvelles qui correspondent à une structure qu'il a induite de ses données d'entrainement.
Même si l'utilisateur souhaite respecter les licences, il ne peut pas le faire.
Ça tombe bien : il n'y a aucune licence à respecter, puisque la sortie du modèle n'est pas un travail dérivé ou une contrefaçon. J'ai l'impression que ce qui n'est peut-être pas clair, c'est que tu peux mettre du 100% GPL en entrée, et que la sortie n'a pas de licence. Pourtant, c'est comme ça que fonctionne la propriété intellectuelle. Quand tu apprends à lire, tu mets du 100% copyright en entrée, et ce que tu écris t'appartient à 100% (sauf si tu as copié). Quand tu es musicien, tu mets du 100% de copyright en entrée, et ce qui sort t'appartient à 100% (sauf si tu as copié). Le fait de combiner de multiples sources d'influence ne crée pas quelque chose qui appartient à quelques % à ces sources, ça crée quelque chose qui ne leur appartient plus. C'est comme ça que ça marche avec les humains, et c'est comme ça que ça marche avec les LLM, qui fonctionnent selon le même principe.
Tu peux penser que ça devrait fonctionner autrement, et on pourrait avoir une discussion sur ce sujet. Mais actuellement, à mon avis, la seule interprétation possible de la propriété intellectuelle est que la sortie des LLM n'est ni de la contrefaçon, ni une œuvre originale (puisque pas créé par un humain), et que sa publication ne peut pas être illégale (puisque pas interdite par la loi).
Je ne supporte pas le fait que du code publié en GPL finisse aussi facilement dans des projets non-GPL. Et je suis d'autant plus mécontent que je maudis les LLM.
J'ai bien compris ton opinion, mais je pense (c'est mon avis) que c'est ton incompréhension de ce qu'est la propriété intellectuelle, de ce qu'est la GPL, et de la manière dont les LLM fonctionnent qui te porte à croire ça.
Pour ma part, j'ai du code GPL dans Github et il est donc probable qu'il a été utilisé pour entrainer de nombreux modèles de langage, et ça ne me dérange pas, parce que 1) la possibilité d'étudier et d'apprendre à partir du code est explicitement autorisé et encouragé par la GPL, 2) que la très grande majorité du code que j'ai écrit est trivial et qu'il ne pourrait pas raisonnablement être considéré comme une œuvre de l'esprit devant un tribunal (et donc que la licence que j'ai attribuée au code n'a probablement pas de substance légale), 3) que je n'ai aucun moyen de savoir si une sortie des modèles de langage a été influencée par un bout de réseau pour lequel mon code a affecté les paramètres (en gros, un bout de code qui ressemble au mien a peut-être 9 chances sur 10 de n'avoir aucun lien causal avec mon code, que mon code n'a peut-être pas été inclus dans la base pour une raison ou pour une autre), ce qui prouve bien que ça n'est pas de la contrefaçon (si même moi je ne peux pas savoir, alors comment quelqu'un d'autre le pourrait?).
je maudis les LLM.
Je serais intéressé de savoir si c'est parce que tu penses que leurs résultats sont médiocres ou inutiles, ou inversement parce que tu te sens humilié en tant qu'être humain par l'existence d'algorithmes capables de faire mieux que toi ce que tu pensais maitriser. Étrangement, j'ai l'impression que beaucoup de gens sont sur les deux options en même temps, ce qui me semble assez instable comme point de vue.
L'idée de détester les trucs nouveaux qu'on a du mal à comprendre et qui peuvent modifier l'équilibre de notre vie n'est pas nouvelle, elle est probablement aussi vieille que l'humanité. Mais j'imagine que tu es déja au courant que cette idée n'a jamais gagné; que les nouvelles générations vont s'approprier cet outil et réussir à faire des choses avec, et que tu finiras tes jours malheureux en ronchonnant que c'était mieux avant?
On voit d'ailleurs que la révolution IA n'a pas encore eu lieu. Les LLM servent beaucoup à générer du bullshit publicitaire, des articles de faux journaux, ils servent aux étudiants à tricher, et à tout un tas de gens incompétents de faire croire qu'ils savent faire des choses dont ils sont incapables (écrire du code, écrire une lettre sans faire de faute, ou dans une langue qu'ils ne connaissent pas, etc). Nul doute qu'il existe une utilité marginale à de tels outils (pour remplacer la doc des logiciels, typiquement), mais à ma connaissance, la productivité du secteur tertiaire n'a pas pris 75% en un an. Aucune raison de paniquer, aucune raison de détester un nouvel outil, aucune raison de croire que le monde va changer.
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 10.
Oui. Mais non. La liste est indicative et le justificatif est soumis à l'appréciation du fonctionnaire. C'est clairement dit : "Il PEUT s'agir d'un des documents suivants". D'ailleurs, le site mentionne aussi "un justificatif de domicile sécurisé (comportant un code barre 2D-Doc) ne peut pas être refusé", donc oui, les autres documents peuvent être refusés. Après, on est d'accord, si on se pointe avec une facture EDF ou un relevé d'imposition, ça va passer. Mais si on vient avec un autre document portant les mentions requises (nom, prénom, et adresse), c'est à la tête du client, et ça dépend des coutumes locales. Au hasard, attestation de loyer manuscrite par exemple, un coup ça passe un coup ça ne passe pas. Attestation d'assurance auto : un coup ça passe un coup ça ne passe pas. facture d'électricité par un fournisseur alternatif : un coup ça passe un coup ça ne passe pas (ça dépend de si le fonctionnaire connait le nom du fournisseur ou non). Donc oui, pour l'avoir vécu, et confirmé d'ailleurs par les fonctionnaires en question, "soumis à l'appréciation du fonctionnaire", ça n'est pas différent d'"arbitraire".
De toutes manières, c'est complètement débile ces histoires d'attestation de domicile. Depuis quand l'État établit un document officiel sur la base d'une facture éditée par un organisme privé?
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 6.
On peut imaginer plein de trucs, mais pour les actes de la vie courante tout le monde simplifie. Par exemple, les prénoms supplémentaires ne figurent que sur les pièces d'identité, pas sur les autres papiers, même officiels, ni sur la carte vitale, si sur les bulletins de salaire… Si tu t'appelles "Rodriguez da Silva da Montana van Houten ben Amir Weissel", c'est évident que tu vas raccourcir pour la vie de tous les jours.
En fait, pour l'avoir expérimenté avec des collègues étrangers, c'est difficile d'anticiper où vont être les problèmes. Ces histoires de noms (trop courts, trop longs, distinction nom/prénom pas claire, etc) sont en général bien gérés par les services concernés, parce que ça arrive tout le temps. Il y a des règles strictes, et quand tu les connais, tu les appliques, et c'est tout con. Par exemple, il est possible de ne pas avoir de nom de famille, mais la norme Européenne est de dupliquer le prénom; ça marche très bien. Par contre, l'horreur, c'est la translittération des états-civils, parce que toutes les langues ont des règles de translittération différentes, et en plus parfois c'est un peu au pif (Zhang / Chang / Tchang / Jhang…). Tu as intérêt à refiler une copie de ton passeport et tous tes documents d'un coup au même traducteur, parce que l'administration ne laissera pas passer.
De toutes manières, là n'était pas la question. La question n'était pas liée aux problèmes administratifs que pouvaient causer des formulaires mal fichus, mais de la "violence" ressentie quand on appliquait une consigne (on met les 25 premiers caractères). Pourtant, ça marchera certainement. L'idée qu'un être humain sur un vrai formulaire aurait pu écrire à côté des cases semble assez risible, puisque l'agent qui va ensuite entrer les infos dans la base va évidemment tronquer. Après, tu peux jouer toute ta vie à "Zézette épouse X" en remplissant tes formulaires, mais si tu n'arrives pas à gérer émotionnellement une consigne administrative logique et simple, tu vie va devenir assez compliquée.
Certes, mais tu sais bien que ça n'est pas lié ni aux formulaires, ni aux personnes. Pour les démarches administratives, il y a toujours un lien pour avoir accès à un conseiller humain. Pour les processus moins officiels et informatisés, on a tous été confrontés à ça, et on trouve une solution débile (on met des points, des espaces, des tirets, des adresses bidon…). Et pour les démarches circulaires (il faut le papier bleu pour obtenir la carte rouge, mais il faut montrer la carte rouge pour avoir le papier bleu), ça n'est pas l'informatisation qui a créé ça. Pire en fait, le crois bien justement que l'informatisation a probablement permis de limiter ces cas, puisqu'à chaque fois il faut gérer manuellement la situation, ce qui engendre des surcoûts.
Un exemple typique de l'enfer de l'"humain", c'est la validité des justificatifs de domicile. Dans chaque mairie, dans chaque administration, tu as une personne qui a ses propres critères. Et c'est pas anormal : il n'existe aucune liste de ce qui peut constituer un justificatif de domicile valable. Si tu avais un système informatique, tu aurais au moins une liste, elle serait ce qu'elle serait, mais tu n'es pas face à l'arbitraire. Quand tu fais renouveler ta carte d'identité, l'arbitraire s'appelle Germaine, secrétaire de mairie, à qui l'État a confié la tâche saugrenue de juger par elle-même ce qui constitue un justificatif de domicile. Bah bon courage :-)
# Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 10.
Bon, les mecs⋅eufs, il va quand même falloir partir en vacances et péter un coup, là. La situation qu'on décrit, c'est de remplir un formulaire avec seulement les 25 premières lettres de son nom. Il va falloir apprendre à ne pas confondre la moindre micro-contrariété avec un coup de poing dans la tronche, sinon la vie risque d'être difficile.
Non mais la vie en 2024 est trop violente, c'est vrai. Ce matin mon réveil a sonné alors que je dormais, je vais devoir prendre RDV chez un sophrologue pour gérer le stress post-traumatique. Ensuite, je me suis tapé un doigt de pieds dans un pied de table (ITT de 30 jours). Je suis monté dans ma bagnole et la loupiote de la réserve d'essence s'est allumée violemment, je vais devoir porter plainte contre Peugeot. Ensuite j'ai eu un feu rouge, cette entrave à ma liberté de circuler m'a montré à quel point l'État était capable de m'oppresser physiquement quand il voulait, je vais contacter la cour Européenne des droits de l'Homme. Ensuite j'ai été faire le plein, et ça m'a coûté 74 euros, je ne vous raconte pas le choc, je crois que je me suis fais une fracture du porte monnaie.
Nos grand-parents ou arrière grand-parents ont connu la guerre. La milice pouvait débarquer chez toi et mettre une balle dans la tête de ton père parce qu'ils le soupçonnaient d'être résistant; les familles de Juifs étaient déportées et envoyées crever la faim ou être gazées et brûlées dans les camps, il n'y avait rien à bouffer, et on ne savait pas si la France existerait encore l'année suivante. Je veux dire, il y avait des raisons de mal dormir, et que ça reste un peu gravé en toi quelques années. La guerre ça existe encore, il suffit de demander aux Ukrainiens par exemple. La violence, ça existe encore; des enfants et des femmes meurent sous les coups d'un parent alcoolique, des milliers de femmes sont victimes de viol ou de violence sexuelle, des millions d'enfants grandissent dans des quartiers où c'est celui qui a le plus gros gun qui décide de passer la journée dans le hall de ton immeuble et de te laisser passer ou non. Ça, c'est de la violence.
Remplir un formulaire où il manque des cases, non, désolé, c'est pas violent. C'est même pas contrariant, c'est… c'est rien, en fait, c'est du vent, c'est un cas particulier bénin dont tout le monde se fout parce que le monde est imparfait et c'est comme ça. Il y a des parkings à vélo trop petits pour y glisser la roue d'un VTT, des places de parking trop petites pour y rentrer un SUV, des porte-gobelets trop petits pour y rentrer le maxi-coca du McDo… enfin voila, vous avez compris. Cette personne qui se sent violentée par son formulaire n'a qu'à s'imaginer la fierté d'un gros macho qui n'arrive pas à enfiler un préservatif trop petit :-)
[^] # Re: 2 poids 2 mesures
Posté par arnaudus . En réponse au lien The Dying Web. Évalué à 5.
Je crois qu'on a du mal à se comprendre. Ton argument, c'est que Mozilla n'est pas très propre, mais c'est moins pire que Google. Mais encore heureux! On ne peut pas comparer Mozilla et Google, l'un est une fondation dont l'objectif est de produire du libre et de garantir la liberté des utilisateurs! Je trouve totalement justifié le fait de critiquer Mozilla sur quelques détails, vu que c'est justement la raison de son existence d'être "propre".
Au contraire, ça me semble particulièrement légitime. On doit laisser passer les déclarations "un peu" racistes de la part d'un parti qui n'est pas censé l'être, parce que le RN existe? On ne doit pas critiquer quelqu'un qui jette un mégot par terre parce qu'il y a une décharge sauvage de l'autre côté de la rue? Je trouve qu'une organisation non-lucrative qui base son activité sur des valeurs doit justement être exemplaire. Et exemplaire, c'est pas "moins pire que les autres".
Peut-être parce que 300M$ par an c'est assez pour avoir une influence sur l'avenir du logiciel libre en général?
C'est du pinaillage, mais Firefox n'est pas créé à partir de rien, c'est issu de la base de code de Netscape navigator.
[^] # Re: 2 poids 2 mesures
Posté par arnaudus . En réponse au lien The Dying Web. Évalué à 3.
J'ai du mal à comprendre l'argument, tu veux dire que tu jugerais selon les mêmes critères les actions peu morales de l'abbé Pierre ou de Dodo la Saumure?
Mozilla a souvent navigué en eaux un peu troubles, de part son modèle économique, la rémunération de ses dirigeants, ses valeurs, ses choix de priorités (typiquement, la stagnation du développement de Thunderbird). C'est aussi un avis personnel, mais je trouve que le ratio qualité logicielle / dollar investi est discutable pour un logiciel libre (à titre de comparaison, la Mozilla foundation c'est (c'était) 2 fois le CA de Canonical!). Quel est l'objectif réel de Mozilla? Contribuer à des projets libres et éthiques ou maintenir ses sources de revenu? Tout ça rentre dans un contexte qu'on ne peut pas négliger quand on juge les "nouvelles" idées qui en sortent, et qui ressemblent souvent à singer en version "soft" les dérives des entreprises concurrentes.
# Le contexte fait tout, non?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage Lit-on plus vite sur papier ou sur écran ? . Évalué à 6.
On ne lit pas à la même vitesse un document technique, un roman, le rapport du stagiaire de 3e, ou un article-poubelle généré par une IA. Du coup, c'est quand même énormément dépendant du support.
J'imagine qu'il y a peu de chances qu'on partage un plumard un jour (il ne faut jamais insulter l'avenir, mais bon, quand même), mais avec moi ton smartphone ou ta liseuse tu vas la lire dans le canapé. Le lit c'est pour dormir (et pour, euh… bon, pas insulter l'avenir, tout ça tout ça, mais encore moins probable à mon avis :) ).
[^] # Re: Les modules
Posté par arnaudus . En réponse au journal De retour de conférence. Évalué à 3.
Du coup, tu veux dire qu'il faut définitivement séparer le langage de programmation de la gestion des dépendances, et qu'il n'y a pas d'autre solution? Je n'ai pas la prétention de connaitre tous les systèmes existants, mais tout ça semble fonctionner en deux temps: le code lui même appelle un module ou une bibliothèque de manière neutre (#include), et c'est à l'environnement de compilation ou d'exécution de se débrouiller pour que ça soit le toto avec la bonne version qui soit appelé, bonne version qui se retrouve quelque part dans le README, dans les commentaires du code, dans le ./configure, ou dans un script qui te fait un paquet.
Il n'y a peut-être pas de solution, ou on peut même peut-être prétendre que ça n'est pas au code source de gérer les versions des dépendances, mais je trouve que les solutions existantes sont anachroniques et totalement décalées par rapport à la réalité des contraintes de développement et de diffusion de programmes informatiques.
[^] # Re: Besoin de GPS en temps réel?
Posté par arnaudus . En réponse au message vélo/GPS: quel matériel utilisez vous ?. Évalué à 3.
Les plus basiques ne coûtent vraiment pas cher et sont bien adaptées à la pratique sportive occasionnelle (tu as l'heure, la durée de l'exercice, la distance parcourue, la fréquence cardiaque). J'imagine qu'il y a des équipements très équivalents qui s'installent sur le cadre du vélo, comme les compteurs de vitesse.
Mais bien sûr, la problématique est très différente si l'équipement doit afficher une carte. Un compromis pourrait être un smartphone bien planqué et des écouteurs qui permettraient de donner les indications de direction ("dans 200m tourner à droite sur la rue Machin")? Dans tous les cas, la pratique d'un sport qui secoue n'est pas très compatible avec les ordinateurs de bord, je ne vois pas trop comment un écran peut tenir après une chute en VTT (déja que le vélo en sort souvent un peu cabossé alors que c'est fait pour…).
# Les modules
Posté par arnaudus . En réponse au journal De retour de conférence. Évalué à 4.
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Est-ce qu'on connait au moins un langage ou un écosystème qui ait réussi à gérer le problème de manière satisfaisante? J'imagine pourtant qu'il y a des milliers de gens qui bossent là-dessus, et en 2024, on en est à choisir entre
Après, je veux bien que C++ doive gérer une longue histoire et que ça n'est probablement pas le meilleur contexte pour mettre au point un système de dépendances moderne, mais y a-t'il un seul langage qui accepte quelque chose dans le style de
module(toto, 0.9.1, 1.2)
?[^] # Re: Et les freegans alors ?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 5.
Le mépris de classe inversé ne peut pas être une réponse valide à toute critique envers un mode de vie alternative, et surtout pas quand c'est de l'ironie.
Si ça n'était pas clair, mon post se moquait (gentiment) de l'attitude très "bobo" de donner un nom cool (le "freeganisme") et une justification politique à quelque chose de totalement trivial (ne pas pouvoir s'acheter à manger) qui n'est dû qu'à la pauvreté. Je veux dire que je trouve parfaitement ridicule de trouver "hype" de se nourrir de ce qu'on trouve dans les poubelles, parce qu'il y a des gens qui doivent vraiment faire ça pour vivre, et que c'est juste débile, dégueu, et dangereux. Et en plus, ça ne passe pas du tout à l'échelle, parce que seule une toute petite partie de la population peut vivre de ça, donc c'est complètement absurde de penser qu'il serait bien d'encourager les gens à un tel mode de vie.
Donc non, manger ce qu'on trouve dans les poubelles, ça n'est pas "cool", ça n'est pas un mode d'alimentation en "isme", c'est dangereux et c'est jouer à "vis ma vie de clodo". Glaner et cueillir des trucs dans les bois (ce que j'ai appelé "clodo du Moyen age"), c'est probablement moins dangereux, mais c'est aussi artificiel et très "bobo" (les expériences de retour à la nature, vu les efforts que nos ancêtre ont dû faire pour justement en sortir pour éviter de mourir de malnutrition à 25 ans…).
En fait, tous ces modes d'alimentation qui ne peuvent pas passer à l'échelle (parce que la ressource est très limitée ou parce qu'elle repose sur l'existence d'une alimentation industrielle) sont assez nombrilistes et ne constituent pas un programme politique. Bien sûr, ça permet de se trouver une place dans une société qu'on n'aime pas, mais c'est par essence une place marginale, une sorte de mode de vie unique qui permet de se distinguer de "la masse". En gros, ça affiche un problème, mais ça n'apporte aucune solution.
[^] # Re: Et les freegans alors ?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 3.
C'est intéressant, on aurait un freeganisme moderne (= manger comme un clodo) en contradiction avec un freeganisme traditionnel (= manger comme un clodo, mais au Moyen âge).
Question philosophique: est-ce que l'existence de gens qui semblent sincèrement motivés pour manger ce qu'ils trouvent dans les poubelles pour sauver la planète devrait soulager, ou au contraire augmenter, notre culpabilité de manger ce qu'on trouve bon?
[^] # Re: je mange de tout
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 5.
Il n'y a pas des fois où tu te dis, en prenant une direction, que tu devrais éviter parce que tu vas rapidement sortir les rames et pagayer longtemps, longtemps à contre-courant?
Il y a peut-être besoin d'expliciter les sous-entendus, mais quand les gens disent qu'ils mangent "de tout", ils ne veulent pas dire en fait qu'ils mangent "de tout". Ils ne mangent ni les cailloux, ni les crottes de chiens, ni les amanites phalloïdes. Quand on dit qu'on mange "de tout", on s'arrête aux aliments comestibles, nutritifs, et communs. Ça veut dire par exemple qu'on ne mange pas forcément:
1) des trucs que culturellement on n'identifie pas comme comestible (parce que ça ne pousse pas en Europe, parce que quelque chose qui ressemble n'est pas comestible, etc)
2) les trucs qui ne sont pas bons (trop amers, trop salés, trop piquants, trop fades)
3) les trucs qui rendent malades ou qui provoquent le décès rapidement
4) les trucs qui provoquent le dégôut (les vers de terre, les couilles d'agneaux)
5) les trucs qui n'ont pas d'intérêt nutritif, ou qui nécessitent des efforts de récolte et de préparation disproportionnés (ça inclut les machins qu'on ne trouve pas en supermarché et qu'il faut aller chercher soi-même dans les bois)
Donc si tu veux dire que certains végétaliens mangent des pétales de fleur rares, du tofu préparé selon une cette Tibétaine, ou des bourgeons de sapins des Alpes, oui, c'est certainement vrai, mais je ne pense pas que c'est de ça qu'on parle quand on diversifie son alimentation. Du point de vue nutritif, tu peux manger 40 variétés de légumes secs, ça reste des légumes secs, ils ont grosso-modo le même rôle dans ton alimentation. Et les condiments n'ont pas de valeur nutritive, c'est pour la diversité des goûts.
[^] # Re: Flexitarien vs "mange de tout"
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 6.
Parce qu'il mange un yaourt, du jambon et du poisson une fois par semaine? Bah dis donc, c'est du flexitarisme qui a oublié de faire des étirements…
Pas si tu es végétalien. C'est un peu bizarre ton raisonnement; si tu as une alimentation variée ton apport de protéines est en effet suffisant, mais dès que tu retires la viande, les œufs, et le poisson, tout de suite c'est plus compliqué, et il faut faire attention (ajouter des légumes avec beaucoup de protéines, etc). Donc la phrase exacte, ça devrait être "si tu manges de la viande, il n'y a aucun disque de manquer de protéines parce que tu en consommes trop, mais si tu ne manges pas de viande il faudra faire un peu attention parce que tu vas te rapprocher de la limite basse."
Et si tu fais du sport ou une activité quotidienne physique qui demande un peu de force, la récupération et la prise de masse musculaire demande bien plus de protéines que ça (ça passe souvent par des compléments alimentaires pour ceux qui ne veulent pas manger du poulet à chaque repas).
Mais je suis sûr qu'avec une poupée gonflable aussi :-) Quand on dit que la viande c'est bon, on ne dit pas que les légumes c'est pas bon, c'est juste que spontanément, la plupart des gens préfèrent la viande (en général, ça n'est pas très dur de faire manger de la viande aux enfants, alors que les légumes verts, c'est moins spontané). C'est pareil chez tous les animaux omnivores (les cochons, les ours, les poules…), tu leurs balances des restes de repas et ils commencent toujours par la viande. Du coup, il y a forcément quelque chose d'artificiel dans le discours "moi je n'aime plus la viande". Évidemment, la puissance de l'esprit humain est telle qu'il est tout à fait possible de se conditionner pour arriver à avoir un comportement socialement acceptable sans trop de frustrations (payer ses impôts, se tenir à la monogamie, respecter les limitations de vitesse, utiliser des logiciels libres même quand ils sont un peu buggués, etc), mais évidemment, cet auto-conditionnement ne fonctionne pas forcément sur les autres!
# Besoin de GPS en temps réel?
Posté par arnaudus . En réponse au message vélo/GPS: quel matériel utilisez vous ?. Évalué à 3.
j'ai l'impression que le GPS n'est utile que quand on s'en sert comme une carte lors des sorties, et pas vraiment pour la trace en elle-même. Pour la trace, une montre connectée fonctionne très bien; elle sert à commander le GPS du smartphone planqué quelque part au chaud (sac à dos, sacoche sur le vélo…). Par contre, la question se pose si on veut extraire la trace pour la mettre sur un ordinateur et l'analyser avec autre chose que l'application dédiée du téléphone; j'ai l'impression que ça va être spécifique de l'application, et donc de la marque de la montre.
[^] # Re: Clarification bienvenue
Posté par arnaudus . En réponse au lien Judge dismisses DMCA copyright claim in GitHub Copilot suit. Évalué à 5.
Normalement non, je ne crois pas. Ce qui compte, c'est la démarche : création intellectuelle ou artistique. En droit, il me semble aussi qu'on retient le critère de la personnalité de l'auteur pour déterminer l'originalité (en gros, est-ce que quelqu'un d'autre dans ce domaine aurait fait la même chose ou pas, est-ce qu'on peut reconnaitre l'auteur à l'aveugle par exemple). Une photo toute floue parce que tu as fais une fausse manip n'est pas une œuvre de l'esprit, la même photo faite exprès l'est. Définition assez bizarre et peu opérationnelle, je trouve…
Dans les faits, le code de la propriété intellectuelle donne depuis 1994 une liste non exhaustive (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006278875): les livres, les films, les dessins, les photos, le code informatique, les créations de mode… Du coup, quand tu es là-dedans, tu n'as pas à t'embêter avec ces histoires d’œuvres de l'esprit. C'est bien pratique pour les logiciels, parce que c'est un domaine où ça n'est carrément pas évident que le code porte en lui la personnalité de son auteur…
De toutes manières, le droit n'est pas une science exacte. On avait déja discuté ici de plusieurs cas où la justice avait reconnu des droits pour les photographies de tableaux dans le domaine public, en prétextant du fait que le photographe devait faire des réglages et choisir l'éclairage, ce qui semble profondément contraire à l'esprit de la loi (quand ton but est de fournir une copie conforme, tous les réglages n'ont pour unique but de ne pas modifier l'oeuvre originale; quelle que soit la difficulté de la tâche il n'y a aucune démarche artistique). L'argument des musée est l'équilibre financier (dur dur d'être un musée, les reproductions papier sont une source de revenus, si on nous retire ça on va fermer et les conséquences pour la société sont terribles, etc), et la justice interprète la loi comme il faut pour éviter les conséquences néfastes d'une éventuelle application à la lettre. C'est quelque chose que je n'ai jamais compris, mais je n'y connais rien en droit, et c'est pour ça qu'il est toujours difficile d'être trop affirmatif : ça n'est pas parce que quelque chose découle logiquement d'une lecture naïve d'un texte de loi qu'on peut prédire une décision de justice.
[^] # Re: Et qu'en est-il de lemonde.fr ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien «Dark patterns» : la majorité des sites web manipulent leurs usagers, selon une étude internationale. Évalué à 3.
Bah tu peux lire l'arrêt du conseil d'État si tu veux… L'idée, si j'ai bien compris, c'est que si tu rentres dans un magasin et que c'est trop cher ou que les conditions générales de vente ne te plaisent pas, tu vas ressortir sans rien acheter, et ça, ça n'est pas un préjudice. Donc l'interprétation que le conseil d'État fait de la RGPD, c'est qu'il n'y a préjudice que quand tu est obligé de te soumettre aux cookies. Si le site te propose une alternative (payer un abonnement, aller voir chez un concurrent, etc), alors il n'y a pas de préjudice.
Ce n'est pas ce que la CNIL avait compris, d'où la situation instable.
Moi je vois bien les dangers quand même de trop élargir la notion de préjudice. Tu te pointes à la boulangerie à 20h05 alors qu'ils ferment, tu ne peux pas dire que de ne pas avoir de pain pour manger ton saucisson est un préjudice. Mais au final, ça rend la RGPD assez caduque, puisque ça permet un web inutilisable. Si au moins les aggrégateurs de news et moteurs de recherche étaient paramétrables pour n'afficher que des résultats accessibles sans paywalls ou cookiewalls…
[^] # Re: Et qu'en est-il de lemonde.fr ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien «Dark patterns» : la majorité des sites web manipulent leurs usagers, selon une étude internationale. Évalué à 6.
Oui, tu as raison. En fait, la chronologie est bizarre. La CNIL avait fait une lecture restrictive de la RGPD, c'est à dire qu'elle avait clairement interdit les cookie walls, pour la raison (qui me semble assez évidente) que de devoir donner de l'argent est un préjudice matériel. Les éditeurs ont porté l'affaire au conseil d'État, qui n'a pas encore tranché sur le fond, mais qui a considéré qu'il existait possiblement une lecture alternative et qu'on pouvait oublier l'histoire du préjudice tant qu'une alternative était possible (payer, aller sur un autre site, etc). Il faudra attendre le jugement sur le fond pour en savoir plus; en attendant la CNIL a saisi les instances européennes pour avoir une clarification.
De toutes manières, pour moi, ça reste de l'escroquerie : quand tu payes, tu n'arrives pas sur un site paradisiaque qui te renvoie du HTML propre en 0.1s. Tu restes sur leur site merdissimal bourré de JS qui interprète tous tes faits et gestes avec les traceurs dans tous les coins, des pop-ups, des pubs "raisonnables", etc. Bref, tu payes, mais tu n'as pas mieux, tu as juste ce que tu avais quand tu cliquais sur "ne pas accepter" quand l'option était disponible.
Ces gens ne savent juste plus faire un site web qui fournit un service à leurs clients. Ils sont tellement shootés à la maximisation de leurs profits qu'ils ne savent même pas respecter leurs clients, si tu es assez bête pour payer, alors tu es assez bête pour qu'on exploite quand même jusqu'au moindre centime sur la moindre donnée que tu peux leur laisser. C'est là à quel point il est important de militer pour avoir les lois les plus protectrices possibles, les services qui s'occupent des sites commerciaux ont perdu toute forme de rationalité et s'il existait un moyen légal de récupérer ton numéro de carte bancaire, ils le feraient.
[^] # Re: Et qu'en est-il de lemonde.fr ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien «Dark patterns» : la majorité des sites web manipulent leurs usagers, selon une étude internationale. Évalué à 7. Dernière modification le 11 juillet 2024 à 16:28.
En tout cas il y a un cookie wall, qui viole allègrement l'article 4 de la RGPD ("le consentement ne devrait pas être considéré comme ayant été donné librement si la personne concernée ne dispose pas d'une véritable liberté de choix ou n'est pas en mesure de refuser ou de retirer son consentement sans subir de préjudice").
[^] # Re: Émission aux frais du diffuseur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'ARCOM va-t-elle virer Bolloré du PAF ?. Évalué à 7.
Est-ce que tu n'as quand même pas un effet du canal? Il y a plus de chances de t'arrêter sur la chaîne n°9 que sur la chaîne n° 121…
Je ne sais pas comment ça se passe pour être diffusé via une box. Il faut payer, ou bien c'est donnant-donnant avec le FAI qui élargit son offre?
[^] # Re: Comment débattre sans différence ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'ARCOM va-t-elle virer Bolloré du PAF ?. Évalué à 10.
Le fait que la déontologie n'est pas censée être partisane?
Ce qui est assez frappant, c'est qu'il semble impossible pour une chaine d'extrême droite de respecter les principes de base de la déontologie journalistique. Si on demande à ces chaines de faire un travail de journalisme dans les règles de l'art, elles crient à la censure. C'est quand même étrange, non?
[^] # Re: Émission aux frais du diffuseur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'ARCOM va-t-elle virer Bolloré du PAF ?. Évalué à 10.
Non, je pense que tu te trompes. L'État a son mot à dire parce que les fréquences sont un bien public (le nombre de chaines est contraint par une limite physique, et l'État doit arbitrer pour attribuer les canaux de diffusion), mais les chaines payent un loyer pour diffuser (compenser les coûts de diffusion).
[^] # Re: Clarification bienvenue
Posté par arnaudus . En réponse au lien Judge dismisses DMCA copyright claim in GitHub Copilot suit. Évalué à 4.
Tu as parfaitement raison. Ça marche avec les deux bouts de phrases indépendamment, mais personne ne les avait jamais mis ensemble! :-)
Ceci dit, l'originalité de la citation ne permet pas forcément de prouver la contrefaçon, puisqu'il reste possible d'assembler ces deux bouts de phrase par hasard. Et par dessus tout, il est peu probable qu'une phrase aussi triviale puisse être qualifiée d’œuvre de l'esprit. Ça n'est pas une question de longueur, puisque "Les sanglots longs des violons de l'automne" est clairement une œuvre de l'esprit, alors que "J'ai vachement mal au bide ce matin", probablement pas :-)
[^] # Re: Clarification bienvenue
Posté par arnaudus . En réponse au lien Judge dismisses DMCA copyright claim in GitHub Copilot suit. Évalué à 4.
Bah c'est assez fréquent en fait, donc tu ne devrais pas être surpris. Sur un répertoire OpenSource par exemple https://www.mend.io/blog/open-source-licenses-trends-and-predictions, les licences les plus populaires sont Apache (30%), suivi par MIT (26%), puis GPL v2 et v3 (à peu près 10% chacune). Donc le "copyleft" n'est souvent pas majoritaire parmi les licences libres; ça dépend évidemment du type de répertoire et de la manière dont on compte.
Mais de toutes manières, l'argument n'est pas que le jugement viole les licences copyleft. Le jugement me semble tout à fait compatible avec l'esprit et la lettre des licences libres copyleft! C'est juste que des gens n'ont pas compris le droit d'auteur et/ou les licences libres et/ou le fonctionnement des LLM. Moi j'utilise les licences copyleft et je ne me suis jamais attendu à ce que la sortie d'un LLM puisse être sous une quelconque licence, pour toutes les raisons que j'ai évoquées au dessus. Donc tu n'arrêtes pas de dire qu'on te prête des idées que tu n'as pas, mais tu n'arrêtes pas de répéter que les libristes devraient s'opposer à ce jugement. Or, ce jugement me semble parfaitement logique, sur la forme et sur le fond, et parfaitement en accord avec le droit d'auteur et les licences logicielles libres et copyleft. Es-tu certain d'avoir bien compris comment fonctionne le droit d'auteur, les logiciels libres, et les LLM? Si oui, alors ça serait pas mal de présenter clairement ton raisonnement, plutôt que de partir dans tous les sens avec des analogies sur les armes à feu que personne ne comprend.
Si tu veux dire que tu croyais avoir compris que les licences libres te protégeaient de l'analyse du code par des grandes entreprises, et qu'elles interdiraient la diffusion du produit de cette analyse, alors 1) je te crois, mais 2) le problème vient de toi, parce que rien dans le texte de la licence ne permettait de te faire croire ça. Tu t'étais donc fourvoyé et tu peux être légitimement dégoûté, mais ça ne sert à rien de t'en prendre à tout le monde, aux libristes qui ne sont pas d'accord avec toi, aux juges, aux grandes entreprises, ou aux LLM.
[^] # Re: Clarification bienvenue
Posté par arnaudus . En réponse au lien Judge dismisses DMCA copyright claim in GitHub Copilot suit. Évalué à 3.
Je viens de réaliser que l'analogie de l'interdiction des armes à feu venait en réponse à mon argument "seules les œuvres de l'esprit sont soumises au droit d'auteur, or les sorties des LLM ne sont pas des œuvres de l'esprit parce que la jurisprudence n'accorde ce titre qu'aux œuvres créees par les humains". Avec toute la meilleure volonté du monde, je ne vois vraiment pas le rapport.
À part de conclure que l'état de droit est frustrant parce que la loi n'interdit pas ce qu'on voudrait bien interdire une fois que c'est arrivé mais qu'on ne peut pas le savoir avant que quelqu'un le fasse, je ne sais pas où tout ça nous amène.
La première étape serait peut-être de proposer une GPL v4 qui interdit d'utiliser le code pour entrainer un algorithme. Ceci dit, cette clause n'est certainement pas compatible avec les libertés fondamentales 2 et 3 des logiciels libres (copier et étudier), ce qui risque de rendre les logiciels sous une telle licence non-acceptable pour plusieurs projets.
[^] # Re: Clarification bienvenue
Posté par arnaudus . En réponse au lien Judge dismisses DMCA copyright claim in GitHub Copilot suit. Évalué à 7.
Je ne vois pas le rapport. La loi définit la contrefaçon et les peines encourures pour contrefaçon. Or, la sortie des LLM ne correspond pas à la définition de la contrefaçon (ce n'est pas une copie ou un travail dérivé). Tout ce qui n'est pas interdit par la loi est légal, et les LLM sont donc légaux.
Bien sûr, il est possible de changer les lois, et ça sera peut-être fait. Mais ça ne change rien au fait que le fonctionnement des LLM qui mangent des bases de code libre en entrée et qui recrachent du code sans auteur et sans copyright semble légal.
Tu t'attends mal. Tu ne sais pas comment fonctionnent les LLMs, ce qui n'est pas très grave en soi, mais tu te trompes sur la manière dont ces algorithmes fonctionnent. Ils ne recopient pas des morceaux de code, ils intègrent la logique des données sur lesquelles ils s'entrainent dans un réseau de neurones. Du coup, les bouts de code que tu lui as donnés ne sont pas stockés par le LLM, il n'en extrait qu'une sorte de logique générale. Il fait ensuite passer les requêtes à travers son modèle, et te revoit la sortie.
Ce que tu mentionnes existe (le modèle recrache les données d'entrainement verbatim, comme un moteur de recherche), mais c'est un comportement pathologique (non-souhaité et non-souhaitable): le modèle a été sur-paramétré, le réseau n'a pas été entrainé avec assez de données, et il "colle" trop aux données d'entrainement. Tu peux aussi "provoquer" ce comportement avec des requêtes trop spécifiques (par exemple, au lieu de "tri à bulle", tu demandes "tri à bulle en 5 lignes avec des variables qui s'appellent Titeuf et Koko, et avec une erreur de logique à la ligne 3"). Mais ça reste un comportement buggué, auquel justement tu ne devrais pas t'attendre.
On ne parle pas de déréguler les armes à feu, on parle de savoir si la sortie des LLMs peut être considérée comme de la contrefaçon. La loi n'est pas magique, elle interdit certaines choses, et ce qui n'est pas interdit est autorisé. Les licences copyleft sont explicitement publiées pour autoriser l'étude du code, ce que font les LLMs. Elles n'autorisent la publication de versions modifiées que si la même licence est appliquée. Or, les LLMs ne modifient pas le code, elles l'étudient et intègrent leur logique dans un réseau de neurones, qui peut être par la suite utilisé pour générer du code qui diffère du jeu de données d'entrainement (si c'était le même, ça ne serait qu'un moteur de recherche).
Si tu crois qu'un LLM est un moteur de recherche sophistiqué, tu ne peux pas comprendre pourquoi la licence n'est pas conservée en sortie. Mais je ne peux pas l'écrire différemment : un LLM n'est pas un moteur de recherche. C'est un algorithme qui génère quelque chose à partir de patterns qu'il a appris d'un jeu de données. Il ne ressort pas les données, il crée des données nouvelles qui correspondent à une structure qu'il a induite de ses données d'entrainement.
Ça tombe bien : il n'y a aucune licence à respecter, puisque la sortie du modèle n'est pas un travail dérivé ou une contrefaçon. J'ai l'impression que ce qui n'est peut-être pas clair, c'est que tu peux mettre du 100% GPL en entrée, et que la sortie n'a pas de licence. Pourtant, c'est comme ça que fonctionne la propriété intellectuelle. Quand tu apprends à lire, tu mets du 100% copyright en entrée, et ce que tu écris t'appartient à 100% (sauf si tu as copié). Quand tu es musicien, tu mets du 100% de copyright en entrée, et ce qui sort t'appartient à 100% (sauf si tu as copié). Le fait de combiner de multiples sources d'influence ne crée pas quelque chose qui appartient à quelques % à ces sources, ça crée quelque chose qui ne leur appartient plus. C'est comme ça que ça marche avec les humains, et c'est comme ça que ça marche avec les LLM, qui fonctionnent selon le même principe.
Tu peux penser que ça devrait fonctionner autrement, et on pourrait avoir une discussion sur ce sujet. Mais actuellement, à mon avis, la seule interprétation possible de la propriété intellectuelle est que la sortie des LLM n'est ni de la contrefaçon, ni une œuvre originale (puisque pas créé par un humain), et que sa publication ne peut pas être illégale (puisque pas interdite par la loi).
J'ai bien compris ton opinion, mais je pense (c'est mon avis) que c'est ton incompréhension de ce qu'est la propriété intellectuelle, de ce qu'est la GPL, et de la manière dont les LLM fonctionnent qui te porte à croire ça.
Pour ma part, j'ai du code GPL dans Github et il est donc probable qu'il a été utilisé pour entrainer de nombreux modèles de langage, et ça ne me dérange pas, parce que 1) la possibilité d'étudier et d'apprendre à partir du code est explicitement autorisé et encouragé par la GPL, 2) que la très grande majorité du code que j'ai écrit est trivial et qu'il ne pourrait pas raisonnablement être considéré comme une œuvre de l'esprit devant un tribunal (et donc que la licence que j'ai attribuée au code n'a probablement pas de substance légale), 3) que je n'ai aucun moyen de savoir si une sortie des modèles de langage a été influencée par un bout de réseau pour lequel mon code a affecté les paramètres (en gros, un bout de code qui ressemble au mien a peut-être 9 chances sur 10 de n'avoir aucun lien causal avec mon code, que mon code n'a peut-être pas été inclus dans la base pour une raison ou pour une autre), ce qui prouve bien que ça n'est pas de la contrefaçon (si même moi je ne peux pas savoir, alors comment quelqu'un d'autre le pourrait?).
Je serais intéressé de savoir si c'est parce que tu penses que leurs résultats sont médiocres ou inutiles, ou inversement parce que tu te sens humilié en tant qu'être humain par l'existence d'algorithmes capables de faire mieux que toi ce que tu pensais maitriser. Étrangement, j'ai l'impression que beaucoup de gens sont sur les deux options en même temps, ce qui me semble assez instable comme point de vue.
L'idée de détester les trucs nouveaux qu'on a du mal à comprendre et qui peuvent modifier l'équilibre de notre vie n'est pas nouvelle, elle est probablement aussi vieille que l'humanité. Mais j'imagine que tu es déja au courant que cette idée n'a jamais gagné; que les nouvelles générations vont s'approprier cet outil et réussir à faire des choses avec, et que tu finiras tes jours malheureux en ronchonnant que c'était mieux avant?
On voit d'ailleurs que la révolution IA n'a pas encore eu lieu. Les LLM servent beaucoup à générer du bullshit publicitaire, des articles de faux journaux, ils servent aux étudiants à tricher, et à tout un tas de gens incompétents de faire croire qu'ils savent faire des choses dont ils sont incapables (écrire du code, écrire une lettre sans faire de faute, ou dans une langue qu'ils ne connaissent pas, etc). Nul doute qu'il existe une utilité marginale à de tels outils (pour remplacer la doc des logiciels, typiquement), mais à ma connaissance, la productivité du secteur tertiaire n'a pas pris 75% en un an. Aucune raison de paniquer, aucune raison de détester un nouvel outil, aucune raison de croire que le monde va changer.