faire l'apologie de l'indifférence quant à leurs droits
En ce qui me concerne, je ne suis absolument pas indifférent aux droits des femmes et des trans. Par contre, je me fous royalement de ces histoires de pronoms. Je pense que des gens pourtant bien intentionnés se sont complètement emmélé les neurones et finissent par casser les pieds de tous avec des choses qui n'ont aucun intérêt, ce qui génère des réactions négatives à leur égard, qu'ils interprètent (à tort) comme une réaction contre la cause qu'ils défendent.
bref, accepter la différence entre être xyz-phobe et être "militant·e xyz-phobe", ce n'est pas nécessairement accepter la xyz-phobie comme étant une loi de la nature.
Personne n'a dit ça, au contraire même : quand des gens qui ne sont pas xyz-phobes en viennent à penser que les "militants xyz" sont infréquentables, il y a peut-être un petit problème dans la stratégie de communication.
Par exemple, je pense que j'aurais le même plaisir à faire bouffer des poignées de points médiants à ceux qui ne peuvent pas s'empêcher de montrer à quel point leur militantisme est supérieur aux règles de typographies établies, que ça soit des hommes, des femmes, ou des trans.
Le gars n'a pas répondu qu'il détestait les femmes et qu'il refusait pour cette raison. Il dit très clairement qu'il s'en fout, et qu'il ne veut pas de contributions motivées par un agenda politique.
Il n'est pas mysogyne ou transphobe. Il ne méprise pas les trans ou les femmes, il méprise les gens qui n'ont pas d'autres occupations que de modifier les pronoms dans les docs de logiciels. C'est certainement vexant pour les gens qui pensent que c'est important de modifier les pronoms, mais ça n'a rien à voir avec ce dont on l'accuse.
Des combats fondamentaux qui n'intéressent qu'une faible partie de la population, il y en a des centaines. Ça vaut pour la souffrance animale, pour l'extension des zones de chalutage, pour les conditions de travail des enfants au Pakistan… et même pour le logiciel libre.
Tu ne peux pas en vouloir à quelqu'un parce qu'il t'explique que ton combat, il s'en fout. Il ne dit pas que tu as tort, il dit qu'il s'en fout.
Je pense que ton problème, c'est de n'avoir que des gens qui s'investissent dans le même combat parmi tes proches. À force, on finit par croire que son combat est universel, et on ne comprend pas pourquoi la société n'avance pas plus vite. On étiquette les gens qui s'en foutent comme "mysogynes" ou "transphobes", sans s'apercevoir que c'est son comportement qui est problématique. On a tous connu une voisine mémé à chats qui a 35 chats et qui ne parle que de chats, qui recueille les chats abandonnés, qui milite pour tout un tas de trucs sur les chats, et qui classe les gens en "personnes qui aiment les chats" et "méchants". Bah voila, ce genre de personnes sont des "maniaques"; ce n'est pas que les gens sont "chatphobes" quand ils la traitent de maniaque, c'est juste qu'ils sont lucides sur l'importance relative de son "combat" par rapport aux autres combats à mener.
Bref, il faut au moins accepter qu'il y a une différence entre être "Xphobe" et être "Militant pour X phobe". On peut aimer les chats et ne pas aimer les mémés à chat maniaques, on peut utiliser une forme d'écriture inclusive tout en trouvant insupportables les militants de l'écriture inclusive.
J'avoue que je ne comprends pas trop l'argument. Il faut bien une raison pour recoder un truc existant de zéro, bonne ou mauvaise.
- C'est un exercice (l'objectif n'est pas d'obtenir un logiciel compétitif, mais d'apprendre en codant un truc)
- C'est une expérience (tenter une implémentation ou une méthode de développement théorique qui n'a pas été testée en pratique)
- L'existant a des défauts qui ne sont pas corrigeables (sécurité, perfs)
- L'existant est tellement complexe qu'il est plus simple de recoder que de s'approprier le code
- L'architecture de l'existant empêche l'implémentation de nouvelles fonctions
- La licence de l'existant n'est pas acceptable
Peut-être d'autres raisons existent. Mais "parce que voila" me semble un peu léger, on parle de millions d'euros et de dizaines de milliers d'heures de travail…
En plus, les 3/4 se ressemblent déjà visuellement alors je n'y vois peu d'intérêt à en faire un énième sur le même moteur.
J'ai peut-être loupé un épisode, mais n'est-il pas normal que le rendu de tous les moteurs se ressemblent quand la norme définit exactement ce que doit être le rendu d'une page, parfois au pixel près? Je trouve que l'argument inverse serait plutôt pertinent, il existe déja plusieurs moteurs qui ont un rendu conforme à la norme, à quoi peut bien servir d'en recoder un qui, par la force des choses, aura aussi un rendu conforme à la norme?
Les statistiques sont une branche des mathématiques, donc oui, c'est un outil scientifique. Ce dont on parle n'a pas grand chose à voir avec les statistiques, c'est juste une histoire de collecte de données. Normalement, les données sont collectées selon un protocole expérimental : on définit à l'avance la procédure d'échantillonnage, le temps sur lequel les données sont collectées, etc., en fonction des objectifs scientifiques. Par exemple, la recherche de coronavirus dans les eaux des égouts correspond à un tel protocole : on ne choisit pas les points de collecte au hasard, on a un budget, on sait combien de tests on peut faire par jour, et on détermine où et quand on échantillonne.
Pour la "surveillance" dont on parle, c'est plutôt des données qui remontent spontanément et sporadiquement, sans protocole d'échantillonnage et sans procédure normalisée. Alors oui, la mode est à la science participative et à l'application de modèles statistiques élaborés ou de boîtes noires style "machine learning" pour essayer de contrebalancer les biais de données foireuses, mais tout ça ne sera jamais équivalent à la collecte de données "propres".
En gros, c'est comme ça que je définis "scientifique" : un échantillonnage qui suit un protocole élaboré par des scientifiques en fonction d'un objectif.
Ça me semble très conceptuel ton truc. J'ai l'impression que toute confrontation avec le monde réel va simplement le faire exploser.
D'abord, les lois ne sont pas conçues pour être complexes. Elles le deviennent au fil de l'accumulation d'amendements et de lois rectificatives.
Ensuite, les lois sont issues d'un compromis entre des centaines de personnes (gouvernement, députés, sénateurs, syndicats, lobbys et groupes citoyens…). Tu n'as pas Linus tout seul dans son garage qui va te créer un nouvel OS selon sa logique. Chaque commit doit être discuté et modifié jusqu'à atteindre un consensus majoritaire parmi une population très hétérogène et très divergente idéologiquement.
Enfin, les exceptions font partie intégrante de la loi. Prends par exemple le code de la propriété intellectuelle. Une grande partie de ce qui permet une sorte d'équilibre entre la population et les ayant-droit vient justement d'une liste d'exceptions (qui sont réellement appelées "exceptions" dans la loi) : citation, caricature, copie privée… C'est ça que tu voudrais éviter, par exemple? Un code de la propriété intellectuelle qui dit "Les auteurs ont tous les droits, il n'y a pas d'exception"? Idem pour la légitime défense, c'est un exemple idéal de branchement conditionnel.
Pour les lois fiscales, bien sûr que tu veux des exceptions, tu en veux plein, et tu veux pouvoir en ajouter en fonction de l'évolution de la société. Tu peux vouloir des exonérations pour les handicapés, pour les DOM/TOM, pour les dons, pour le mécénat, pour les veuf/ves de guerre, pour les étrangers qui payent déja leurs impôts chez eux, pour les énergies renouvelables… Bref, tu veux utiliser la loi pour inciter les comportements vertueux ou pour diminuer les inégalités. C'est l'essence des lois de proposer des exceptions.
Pour le revenu universel que tu prenais en exemple, son fonctionnement entre en contradiction avec les régimes assurantiels de l'État : assurance maladie (arrêts de travail), assurance vieillesse, assurance chômage. Ce sont des régimes qui prévoient une indemnisation qui dépend de la cotisation, ce qui n'est pas compatible avec un revenu universel. Tu peux donc 1) supprimer les régimes assurantiels de l'État (et donc privatiser la sécurité sociale, les retraites, et l'assurance chômage, puisque les gens voudront nécessairement s'assurer en fonction de leurs revenus afin de conserver une partie de leur train de vie), 2) les superposer au revenu universel (tu n'as donc rien simplifié du tout, au contraire), 3) déroger au revenu universel pour les chômeurs, les retraités, et les malades (et donc, faire en sorte que le revenu universel n'est pas tellement universel, sans compter que du coup tu n'as rien simplifié).
Bienvenu dans le monde réel! Le monde réel est complexe, et ce n'est pas une vague analogie avec une base de code qui peut te permettre de comprendre pourquoi.
ça te convient, OK, juste pas moi qui pense juste que faire un truc simple sans surprise serait vachement plus aidant à ce que le peuple ne soit pas dégoûté de la politique.
Parce que tu considères peut-être qu'une équation en taux = A/(B+exp(-Cx)) avec A, B, et C des coefficients qui dépendent du nombre de tes enfants et de ton lieu d'habitation, c'est plus simple qu'un système d'abattement de type taux = 0 si x < A; taux = 6.2% si A < x < B, taux = 8.3% si x > B. Tu n'es pas sorti des accusations de technocratie…
Encore une fois, comment voudrais-tu te débarrasser des effets de seuil? "Faire simple", c'est juste des mots. Tu vois bien que dès qu'on propose un système plus simple (par exemple, le revenu universel), après 5 minutes tu commences à y coller tout un tas de couches de complexité (tu exclus les chômeurs parce que l'indemnisation chômage est une assurance, tu exclus les étrangers qui ont résidé moins de 5 ans en France (et paf, un bel effect seuil à 5 ans), tu ajoutes des restrictions pour les héritiers, pour les oeuvres d'art, des niches fiscales pour les dons, pour le mécénat… et pouf, revoila ton système tout plein de noeuds avec des stratégies d'optimisation.
Non, mais je suis complètement d'accord, la surveillance médicale existe. Tu as les statistiques de tests de Covid + et de l'évolution des consultations pour symptomes grippaux, c'est pratique pour coordonner les soins et anticiper les arrivées de patients dans les hopitaux, mettre en place des mesures, etc.
Mais ça n'a rien à voir avec la connaissance scientifique sur la circulation des centaines de souches virales respiratoires. Savoir qu'il y a une augmentation des cas grippaux, c'est bien quand tu es médecin et que tu veux soigner des gens, mais ça ne t'apporte aucune connaissance scientifique.
Ce qui est assez incroyable en fait, c'est qu'il n'y a aucun système de surveillance épidémiologique de la circulation des maladies épidémiques, ni en France, ni apparemment dans aucun pays. En gros, on ne sait pas trop ce qui circule, et on s'en fout. Les alertes émergent quand il y a une succession de cas graves et localisés, souvent parce que les médecins d'un hôpital commencent à voir quelque chose de bizarre. Mais même dans ce cas, la stratégie est purement médicale (prélèvements sur les patients en soins intensifs, etc), pas du tout scientifique.
Une surveillance épidémique ne coûterait pourtant pas très cher. Il suffirait d'éparpiller quelques dizaines de centres de tests en France (dans des structures existantes: infirmerie universitaire, centre de contrôle antidopage, ou simplement labo d'analyse médicale), qui iraient coller un coton-tige dans le nez à quelques milliers de volontaires chaque semaine (par exemple, 50% personnes saines, et 50% qui se sentent malades), + une collaboration avec quelques médecins ou hôpitaux pour échantillonner des cas plus graves. Ça couterait moins de 1M€ par an, et on aurait un excellent suivi de toutes les infections respiratoires, les successions de variants pour tous les virus qui causent rhumes et symptômes grippaux. Mais c'est de la science, pas de la médecine, et personne ne voudrait financer ça, puisque que le dogme en médecine c'est que la gravité et le traitement d'une infection ne dépend que de l'agent infectieux qui la cause. En gros, grippe = grave, rhume = pas grave. Donc suivre les épidémies de rhume n'a pas d'intérêt médical.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Touche pas à ma retraite.
Évalué à 4.
Dernière modification le 01 juillet 2024 à 17:23.
Ici, tu ressorts les argument banalement classiques contre les trans, les handicapés etc…
1) Il ne me semble y avoir absolument aucun rapport entre les niches fiscales et les droits des handicapés, 2) rater 20€ d'exonération de CSG parce qu'on est dans une configuration fiscale défavorable n'est pas une atteinte à un droit fondamental (la règle est la même pour tous, c'est juste que la règle est trop simple et que ses conséquences ne sont pas logiques).
demander à des gens de travailler à supprimer leur taf est difficile
Mais c'est juste que ton argument est claqué au sol. Les fonctionnaires des impôts n'ont absolument aucun rôle dans les barêmes foireux fixés dans les lois, et de toutes manières ça fait 20 ans que les députés ont pour objectif de réduire le nombre de fonctionnaires, donc tout ça n'a aucun sens. La complexité des lois fiscales est dûe à une énorme dette technique, à l'impossibilité de reprendre l'édifice de zéro, et à des contraintes externes (la constitution, par exemple) qui limite fortement la "créativité" lors de l'élaboration des lois.
Les effets de seuil sont identifiés, connus, étudiés, et à moins de prendre les élus pour des débiles profonds, ils sont très probablement très difficiles à éviter. D'ailleurs, en terme de complexité, c'est le contraire de ce que tu prétends: appliquer des taux de CSG fixes est très simple, appliquer des tranches comme pour l'IR qui limiteraient les effets de seuil est plus complexe et nécessiterait plus de travail et de calculs (et pas équivalent, donc il y aurait une perte pour l'État à moins de réajuster les taux).
Merci donc de confirmer que inconsciemment tu n'es pas si en désaccord, le désaccord est surtout d'affichage.
Consciemment ou inconsciemment, non, je ne suis pas d'accord avec les énormités que tu proposes en "arguments". Les effets de seuil existent, ils existent parce que les règles fiscales sont trop "simples" (parce que linéaires) et qu'avec les centaines de niches et d'abattements, on va subir un seuil 1% du temps qui sera compensé par les autres prestations auxquelles ont aura droit parce qu'on est 2€ sous le seuil. C'est malheureux, mais ça n'est pas dramatique.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Touche pas à ma retraite.
Évalué à 4.
Dernière modification le 01 juillet 2024 à 13:33.
Une fonction dérivable n'a pas besoin d'être définie en tout point, elle l'est sur un intervalle donné.
Non, mais ton effet de seuil il va exister. Si tu fais une niche "rénovation énergétique" qui te rembourse 20% des travaux au-delà de 1000€, tu vas avoir 0€ si tu fais des travaux à 999€ et 200€ si ta facture est de 1000€. Du coup les artisans vont te dire "je vous gonfle le devis comme ça vous aurez droit aux aides", etc., tu es reparti dans les travers des effets de seuil. Et si tu ne mets pas de seuil, tu vas instruire des dossiers pour rembourser 50€, alors que ça t'a coûté 350€ à les traiter.
Je me demande si ce n'est pas l'habitude et la peur du manque de lisibilité pour les citoyens.
Certainement, mais vu à quel point les gens ne comprennent pas comment les tranches de l'IR fonctionnent, je ne sais pas si c'est un vrai argument…
Alors certes depuis 2019 c'est moins pourri et il vaut mieux vider en 1 fois que 2 une assurance vie
On parle quand même de toutes petites retraites. Les effets de seuil vont toucher les retraités dont les revenus étaient faibles mais qui vont augmenter substantiellement pendant au moins deux ans, tout en restant très près du seuil (puisqu'au delà de quelques centaines d'euros au dessus du seuil on repasse à une croissance monotone). Il s'agit de cas qui existent en théorie, mais c'est absurde d'en faire plus que des exemples particuliers d'absurdité bureaucratique.
mais ça c'est aussi virer des fonctionnaires qui n'auraient plus rien à faire et surtout qui n'auraient plus de petits pouvoirs, donc ça n'arrivera pas bientôt.
Allez Dédé, c'est pas tout, remets une tournée de blanc. Les fonctionnaires c'est fait, mais on n'a pas parlé des arabes qui volent et des juifs qui sont radins.
Je me suis dit exactement ça : le port knocking n'a rien à voir avec la sécurité par obscurité. C'est comme si tu avait un mot de passe avant d'accéder au port ssh, la seule "obscurité", c'est que tu ne sais pas forcément que cette couche logicielle est mise en place.
Du coup, mauvais exemple :-)
Après, je ne sais pas s'il existe des études sérieuses sur la force des sécurités par secret/obscurité en conditions réelles. Il y a une forme de sécurité par l'obscurité qui ne me semble pas dénuée d'intérêt à priori, c'est de faire tourner des logiciels inconnus. On pourrait imaginer ça pour des applications militaires, ou même industrielles. Tu ajoutes une couche "maison" avant ou après les sécurités traditionnelles, un logiciel que tu développes en interne, et qui de préférence fait un truc assez simple, mais d'une manière originale. J'ai du mal à voir comment un attaquant peux exploiter une faille dans un logiciel dont il n'a aucune idée du fonctionnement, et donc il n'a accès ni au code, ni au binaire. Même avec un accès, il va falloir qu'il comprenne son fonctionnement et l'étudie spéficiquement; ça fait énormément d'efforts à déployer. Si de tels logiciels existent, personne n'a d'intérêt à les publier.
De toutes manières, la situation semble assez étrange : le Boléro est dans le domaine public depuis 2016, des milliers de copies ont probablement été distribuées, y compris par des éditeurs professionnels. Comment imaginer un effet rétroactif du jugement?
Le journal parle juste d'un procès, mais est-ce qu'il s'agit d'un procès contre la Sacem, ou un procès contre un autre éditeur pour contrefaçon? Auquel cas, seul cet éditeur serait concerné par la décision de justice.
J'ai l'impression que la justice ne peut pas faire autrement que d'admettre que le Boléro est de facto dans le domaine public. Une petite condamnation pour abus de droit serait sympathique, mais c'est rarement appliqué.
Ce que tu décris, ce sont des effets de seuil. Ils sont bien connus, mais la CSG n'est pas un bon exemple: les taux de CSG réduits ne s'appliquent que sur les retraites. Tu connais beaucoup de retraites qui augmentent plus vite que les seuils, qui suivent l'inflation?
Il me semble que depuis quelques années, les effets de seuil sont lissés (il faut être deux années consécutives au dessus du seuil pour changer de taux d'imposition). Cette situation est donc très limitée, puisqu'il faut que ça soit des retraités, avoir une retraite modeste (les seuils sont bas), être très proches du seuil, et bénéficier de revenus complémentaires qui font augmenter les revenus plus vite que l'inflation.
Les effets de seuil sur les aides (sociales, rénovation, famille…) sont également très étudiés. En général, les seuils sont toujours tous différents, et prennent en compte des types de revenus différents (imposables, pas imposables…), au prix d'une complexité délirante parfois (par exemple, pour la garde d'enfants, le barème de la CAF est basé sur le revenu brut, alors que le barème du crédit d'impôt est basé sur le revenu net, ou l'inverse). Statistiquement, les courbes sont donc lissées, même si pour des cas particuliers il y a des petites marches d'escalier.
J'ai toujours considéré que ces effets de seuil étaient stupides et n'étaient liés qu'à l'incapacité de nos dirigeants à utiliser des fonctions non-linéaires. Mais en fait, ils vont quand même exister dès qu'il y a une exonération ou une niche fiscale, pour des questions logistiques ou pratiques (l'État ne va pas mettre en branle un dispositif complexe pour prélever 1€50 en plus, il faut toujours un montant minimum en deçà duquel une exonération totale est prévue).
quand on est en haut d'une tranche et qu'on gagne 1 € de plus, on paie parfois 100 € d'impôts en plus parce qu'on a changé de tranche.
J'entends ce genre de trucs depuis que je suis gamin, et j'avoue que je ne comprends pas comment des gens très sérieux n'arrivent pas à saisir le fonctionnement des tranches de l'impôt sur le revenu.
On est imposé à 0% de 0€ à la tranche T1, puis au taux 1 de T1 à T2, puis au taux 2 de T2 à T3, etc. Changer de tranche pour 1€ n'a donc aucun effet sur le taux effectif de l'impôt.
Bien sûr, les effets d'escalier existent, mais c'est par rapport aux seuils pour bénéficier d'autres avantages, qui ne sont pas liés à l'IR. Par exemple, quand on est non-imposable, on bénéficie de trucs dont on n'a pas droit quand on est imposable. C'est donc utile de veiller à rester non-imposable quand on est un peu à la limite.
La plupart de ces effets ne sont de toutes manières pas liés aux tranches de l'IR. Les seuils des prestations sociales sont très souvent variables (par exemple, le seuil pour bénéficier des aides au logement n'est pas le même que pour bénéficier des prestations familiales, et c'est encore différent pour la cantine, la prime pour l'emploi, les frais de succession…). C'est prévu pour; ça lisse les effets de seuil; si tu rates une prestation pour 2€, tu es éligible pour d'autres choses.
Ça n'emêche pas que c'est illisible, sous-optimal, et parfois injuste, mais il ne faut pas non plus propager cette espèce de croyance sur un seuil imaginaire en deçà duquel on vit d'avantages fiscaux: quand on gagne 1400€ on a plus de revenus que quand on gagne 1300€, etc. C'est juste qu'on a peut-être un peu moins de 100€ de différence effective, mais le signe ne s'inverse jamais (sauf de manière très limitée quand on tombe sur un seuil).
Ce n'est une typo, 4.*i*i/(4.*i*i-1) est identique ou un poil plus lent que 4.*i*i/(4*i*i-1).
Les mystères de l'optimisation des compilateurs m'étonneront toujours. Est-ce qu'il ne ferait pas le calcul en virgule flottante vs long int en fonction de la valeur de i?
En fait, l'algo est tellement simple qu'il doit passer une grosse partie du temps sur i**2. Si le compilo C ne voit pas qu'il peut calculer 4*i*i une seule fois avant -O3, il part avec un désavantage. À moins que ça soit une typo, le code C est 4.*i*i/(4*i*i-1), si ça se trouve le compilo calcule 4.*i*i en double, et 4*i*i en long int, il fait donc deux fois le calcul.
Si ça n'est pas ça, est-ce qu'il n'y aurait pas des implémentations spécifiques de i**2 qui sont plus rapides que i*i? C'est certain que pour i**10, il ne fait pas i*i*i*i*i*i*i*i*i*i, donc il doit y avoir un compromis sur la rapidité entre appeler la fonction puissance et faire la multiplication.
Je ne comprends pas où tu veux en venir (et quel est le rapport avec la CNIL).
La licence ne donne aucun droit aux auteurs. La licence donne des droits aux utilisateurs du contenu. Là, on discute notamment du fait que la loi (le code de la propriété intellectuelle) donne des droits aux auteurs qui sont en contradiction avec le texte des licences.
Par exemple, la licence CC0 donne le droit de réutiliser le contenu sans citer l'auteur. Or, la loi donne aux auteurs le droit moral d'être cités. On peut donc être poursuivi devant la justice française si on réutilise un contenu sous CC0 sans citer l'auteur, même si l'auteur a approuvé lors de la diffusion du document une licence qui en donnait le droit. La raison pour cela a été bien expliquée : le droit moral est supérieur à un contrat. L'auteur peut donc changer d'avis, et son droit moral s'applique même si tu avais une licence qui te permettait de ne pas citer l'auteur.
Le cas du droit de repentir est un peu similaire. Les licences CC donnent le droit de publier les textes, de les republier, etc., dans des contextes qui diffèrent selon le type de CC. D'après le contrat de licence, cette session est irrévocable. C'est comme les logiciels libres, si 15 ans après un auteur d'une brique clé de Linux décide de passer son code sous une licence incompatible, ce qui avait été publié avant reste sous licence GPL, c'est très compliqué de détricoter les choses intégrées à une oeuvre plus grande, surtout si elles ont été modifiées (des bouts de code déplacées dans d'autres modules, etc). Pourtant, le droit français donne un droit moral de "repentir" qui permet aux auteurs de "dépublier" leurs oeuvres sous condition. Une des conditions est l'indemnisation des préjudices, l'autre condition est la sincérité, pour éviter les abus de droit (par exemple, "dépublier" parce qu'on n'est pas satisfait d'un contrat avec les ayant-droit pour aller republier ailleurs par la suite). Je pense que la situation évoquée ici est un peu douteuse sur cette question, car les désirs de l'auteur semblent peu clairs; il accepte que son texte soit republié conformément à la licence, mais pas par lui (en gros, il veut retirer "Article de Tartempion: bla bla bla" mais il accepte "Article de TrucMuche: bla bla bla (auteur: Tartempion)"; si une telle situation allait jusqu'en justice je ne suis pas sûr que le juge soit très content qu'on lui prenne son temps pour des raisons aussi obscures et théoriques.
Mais bon, en résumé, le droit des utilisateurs des documents sous licence CC est limité par la loi, il n'est donc pas absolu. Les auteurs ont énormément de libertés quand ils publient leur oeuvre, mais s'ils décident de publier sous une licence permissive, le retour en arrière est possible, mais encadré par le code de la propriété intellectuelle. Passer de CC à une licence propriétaire par exemple ne me semble pas du tout évident, puisque c'est assez similaire à une demande de "dépublication" non-sincère.
Ceci n’empêche pas que j’aie le droit de demander à ce qu’ils soient retirés du site ;
On a toujours le droit de demander, mais en face on a aussi le droit de t'envoyer promener en fonction des circonstances.
d’une part parce que je peux décider que ça n’est plus à moi de les poster en mon nom propre
C'est hyper-bizarre, tu veux dire que tu voudrais que les contenus soient republiés par quelqu'un d'autre avec la mention que tu en es l'auteur? Normalement, avec la licence CC, tu ne peux pas empêcher ça.
d’autre part parce que je suis Français sur un site de droit Français, et donc que mon droit moral de retrait peut s’appliquer sans ambigüité.
En absence de jurisprudence, tu ne peux pas non plus empêcher que les contenus soient repostés en te mentionnant comme auteur et en respectant les conditions de la licence. C'est clairement incohérent avec le droit moral.
Note que l'exercice de ton droit moral peut s'accompagner de compensations. Par exemple, la facturation de la main d'oeuvre, ou le manque à gagner si le site avait des annonces commerciales.
En fait, il y a tellement tout qui débloque qu'il est difficile de trouver des exemples spécifiques.
Au niveau RH par exemple, c'est n'importe quoi. La rigidité des concours de la fonction publique et l'accumulation de règles et de procédures rendent tout complètement opaque : les mutations, les sanctions, les décharges d'enseignement, rien n'a de sens. Par exemple, un directeur d'une école à 12 classes a une décharge d'une demi-journée, un directeur d'une école de 13 classes est déchargé à 100%. Les directeurs d'école doivent être nommés parmi les fonctionnaire affectés à l'établissement, et les mutations sont gérées par des algorithmes très complexes, mais indépendemment de choix de direction (donc on ne peut pas avoir de stratégie pour la mobilité des cadres). Les chefs d'établissement ont une délégation RH, mais n'ont pas de contrôle sur les flux de personnel (en gros, ils ne savent pas qui arrive à la rentrée et quand, ils ne peuvent pas recruter de remplaçants…). Les fonctions sont éclatées entre services qui ne communiquent pas; c'est la norme par exemple que les RH apprenndent via un abandon de poste qu'un agent est incarcéré pour pédophilie. La dislocation des budgets entre l'éducation nationale et les collectivités entrainent des situations absurdes, les comunes pauvres n'ont pas les mêmes moyens éducatifs que les communes riches, et l'organisation est au bon vouloir des élus locaux (il est courant que les équipements soient dupliqués pour le temps scolaire et le temps périscolaire, belle gestion du budget de l'état). D'une manière générale, tout le monde est surchargé de travail parce que la redondance et l'absence de communication entre les services (RH, rectorat, établissements, collectivités locales) fait que tout le monde doit faire la même chose, avec des outils différents (logiciels, règles budgétaires, RH…).
C'est donc une sorte de pelote indétricotable que personne ne veut toucher de peur de tout péter.
Mais c'est une partie du problème : les gens parlent de l'éducation nationale, mais ne comprennent pas les tenants et les aboutissants. Les locaux et le personnel péricolaire sont gérés par les collectivités par exemple, donc ça ne sert à rien de blâmer l'éducation nationale pour ça. Les équipements des établissements aussi sont souvent co-financés.
D'une manière générale, l'EN est surtout très, très mal organisée. C'est une oeuvre collective, la question n'est pas de blâmer les responsables (mais tout le monde est aussi un peu responsable de l'immobilité, ou de la succession des réformes débiles). Par comparaison avec les autres pays de l'OCDE, on sait que les budgets sont globalement suffisants; on pourrait mettre plus d'argent mais il n'y a aucune garantie que ça change quoi que ce soit.
Pour environ 12.8 M d'élèves, tous niveaux confondus, soit 10.6 élèves par personnel et 14.7 élèves par enseignant. Le budget par élève et le budget de l'éducation par rapport au PIB ne sont pas trop mal par rapport aux standards européens, donc ça n'est probablement pas le budget qui est au coeur des problèmes.
[^] # Re: dev principal de Ladybird
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pour 100 briques t'as plus rien : le navigateur Ladybird reçoit un million de brouzoufs. Évalué à 6.
En ce qui me concerne, je ne suis absolument pas indifférent aux droits des femmes et des trans. Par contre, je me fous royalement de ces histoires de pronoms. Je pense que des gens pourtant bien intentionnés se sont complètement emmélé les neurones et finissent par casser les pieds de tous avec des choses qui n'ont aucun intérêt, ce qui génère des réactions négatives à leur égard, qu'ils interprètent (à tort) comme une réaction contre la cause qu'ils défendent.
Personne n'a dit ça, au contraire même : quand des gens qui ne sont pas xyz-phobes en viennent à penser que les "militants xyz" sont infréquentables, il y a peut-être un petit problème dans la stratégie de communication.
Par exemple, je pense que j'aurais le même plaisir à faire bouffer des poignées de points médiants à ceux qui ne peuvent pas s'empêcher de montrer à quel point leur militantisme est supérieur aux règles de typographies établies, que ça soit des hommes, des femmes, ou des trans.
[^] # Re: dev principal de Ladybird
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pour 100 briques t'as plus rien : le navigateur Ladybird reçoit un million de brouzoufs. Évalué à 8.
OK, tu as raison, je vais aller mouler sur un autre article.
Non en fait, ça me semble complètement absurde. Je ne vois pas pourquoi céder à n'importe quelle demande pour la simple raison que je m'en fous.
Regarde le lien original:
https://github.com/SerenityOS/serenity/pull/6814
Le gars n'a pas répondu qu'il détestait les femmes et qu'il refusait pour cette raison. Il dit très clairement qu'il s'en fout, et qu'il ne veut pas de contributions motivées par un agenda politique.
Il n'est pas mysogyne ou transphobe. Il ne méprise pas les trans ou les femmes, il méprise les gens qui n'ont pas d'autres occupations que de modifier les pronoms dans les docs de logiciels. C'est certainement vexant pour les gens qui pensent que c'est important de modifier les pronoms, mais ça n'a rien à voir avec ce dont on l'accuse.
[^] # Re: dev principal de Ladybird
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pour 100 briques t'as plus rien : le navigateur Ladybird reçoit un million de brouzoufs. Évalué à 10.
Des combats fondamentaux qui n'intéressent qu'une faible partie de la population, il y en a des centaines. Ça vaut pour la souffrance animale, pour l'extension des zones de chalutage, pour les conditions de travail des enfants au Pakistan… et même pour le logiciel libre.
Tu ne peux pas en vouloir à quelqu'un parce qu'il t'explique que ton combat, il s'en fout. Il ne dit pas que tu as tort, il dit qu'il s'en fout.
Je pense que ton problème, c'est de n'avoir que des gens qui s'investissent dans le même combat parmi tes proches. À force, on finit par croire que son combat est universel, et on ne comprend pas pourquoi la société n'avance pas plus vite. On étiquette les gens qui s'en foutent comme "mysogynes" ou "transphobes", sans s'apercevoir que c'est son comportement qui est problématique. On a tous connu une voisine mémé à chats qui a 35 chats et qui ne parle que de chats, qui recueille les chats abandonnés, qui milite pour tout un tas de trucs sur les chats, et qui classe les gens en "personnes qui aiment les chats" et "méchants". Bah voila, ce genre de personnes sont des "maniaques"; ce n'est pas que les gens sont "chatphobes" quand ils la traitent de maniaque, c'est juste qu'ils sont lucides sur l'importance relative de son "combat" par rapport aux autres combats à mener.
Bref, il faut au moins accepter qu'il y a une différence entre être "Xphobe" et être "Militant pour X phobe". On peut aimer les chats et ne pas aimer les mémés à chat maniaques, on peut utiliser une forme d'écriture inclusive tout en trouvant insupportables les militants de l'écriture inclusive.
[^] # Re: Pourquoi refaire un moteur de rendu ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Pour 100 briques t'as plus rien : le navigateur Ladybird reçoit un million de brouzoufs. Évalué à 7.
J'avoue que je ne comprends pas trop l'argument. Il faut bien une raison pour recoder un truc existant de zéro, bonne ou mauvaise.
- C'est un exercice (l'objectif n'est pas d'obtenir un logiciel compétitif, mais d'apprendre en codant un truc)
- C'est une expérience (tenter une implémentation ou une méthode de développement théorique qui n'a pas été testée en pratique)
- L'existant a des défauts qui ne sont pas corrigeables (sécurité, perfs)
- L'existant est tellement complexe qu'il est plus simple de recoder que de s'approprier le code
- L'architecture de l'existant empêche l'implémentation de nouvelles fonctions
- La licence de l'existant n'est pas acceptable
Peut-être d'autres raisons existent. Mais "parce que voila" me semble un peu léger, on parle de millions d'euros et de dizaines de milliers d'heures de travail…
J'ai peut-être loupé un épisode, mais n'est-il pas normal que le rendu de tous les moteurs se ressemblent quand la norme définit exactement ce que doit être le rendu d'une page, parfois au pixel près? Je trouve que l'argument inverse serait plutôt pertinent, il existe déja plusieurs moteurs qui ont un rendu conforme à la norme, à quoi peut bien servir d'en recoder un qui, par la force des choses, aura aussi un rendu conforme à la norme?
[^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe
Posté par arnaudus . En réponse au lien L'humain pourrait être contaminé par la grippe aviaire ?. Évalué à 5.
Les statistiques sont une branche des mathématiques, donc oui, c'est un outil scientifique. Ce dont on parle n'a pas grand chose à voir avec les statistiques, c'est juste une histoire de collecte de données. Normalement, les données sont collectées selon un protocole expérimental : on définit à l'avance la procédure d'échantillonnage, le temps sur lequel les données sont collectées, etc., en fonction des objectifs scientifiques. Par exemple, la recherche de coronavirus dans les eaux des égouts correspond à un tel protocole : on ne choisit pas les points de collecte au hasard, on a un budget, on sait combien de tests on peut faire par jour, et on détermine où et quand on échantillonne.
Pour la "surveillance" dont on parle, c'est plutôt des données qui remontent spontanément et sporadiquement, sans protocole d'échantillonnage et sans procédure normalisée. Alors oui, la mode est à la science participative et à l'application de modèles statistiques élaborés ou de boîtes noires style "machine learning" pour essayer de contrebalancer les biais de données foireuses, mais tout ça ne sera jamais équivalent à la collecte de données "propres".
En gros, c'est comme ça que je définis "scientifique" : un échantillonnage qui suit un protocole élaboré par des scientifiques en fonction d'un objectif.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
Ça me semble très conceptuel ton truc. J'ai l'impression que toute confrontation avec le monde réel va simplement le faire exploser.
D'abord, les lois ne sont pas conçues pour être complexes. Elles le deviennent au fil de l'accumulation d'amendements et de lois rectificatives.
Ensuite, les lois sont issues d'un compromis entre des centaines de personnes (gouvernement, députés, sénateurs, syndicats, lobbys et groupes citoyens…). Tu n'as pas Linus tout seul dans son garage qui va te créer un nouvel OS selon sa logique. Chaque commit doit être discuté et modifié jusqu'à atteindre un consensus majoritaire parmi une population très hétérogène et très divergente idéologiquement.
Enfin, les exceptions font partie intégrante de la loi. Prends par exemple le code de la propriété intellectuelle. Une grande partie de ce qui permet une sorte d'équilibre entre la population et les ayant-droit vient justement d'une liste d'exceptions (qui sont réellement appelées "exceptions" dans la loi) : citation, caricature, copie privée… C'est ça que tu voudrais éviter, par exemple? Un code de la propriété intellectuelle qui dit "Les auteurs ont tous les droits, il n'y a pas d'exception"? Idem pour la légitime défense, c'est un exemple idéal de branchement conditionnel.
Pour les lois fiscales, bien sûr que tu veux des exceptions, tu en veux plein, et tu veux pouvoir en ajouter en fonction de l'évolution de la société. Tu peux vouloir des exonérations pour les handicapés, pour les DOM/TOM, pour les dons, pour le mécénat, pour les veuf/ves de guerre, pour les étrangers qui payent déja leurs impôts chez eux, pour les énergies renouvelables… Bref, tu veux utiliser la loi pour inciter les comportements vertueux ou pour diminuer les inégalités. C'est l'essence des lois de proposer des exceptions.
Pour le revenu universel que tu prenais en exemple, son fonctionnement entre en contradiction avec les régimes assurantiels de l'État : assurance maladie (arrêts de travail), assurance vieillesse, assurance chômage. Ce sont des régimes qui prévoient une indemnisation qui dépend de la cotisation, ce qui n'est pas compatible avec un revenu universel. Tu peux donc 1) supprimer les régimes assurantiels de l'État (et donc privatiser la sécurité sociale, les retraites, et l'assurance chômage, puisque les gens voudront nécessairement s'assurer en fonction de leurs revenus afin de conserver une partie de leur train de vie), 2) les superposer au revenu universel (tu n'as donc rien simplifié du tout, au contraire), 3) déroger au revenu universel pour les chômeurs, les retraités, et les malades (et donc, faire en sorte que le revenu universel n'est pas tellement universel, sans compter que du coup tu n'as rien simplifié).
Bienvenu dans le monde réel! Le monde réel est complexe, et ce n'est pas une vague analogie avec une base de code qui peut te permettre de comprendre pourquoi.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
C'était justement mon exemple. En théorie c'est simple, et dès que tu l'appliques au monde réel en 10 minutes tu as reconstruit une usine à gaz.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 2.
Parce que tu considères peut-être qu'une équation en taux = A/(B+exp(-Cx)) avec A, B, et C des coefficients qui dépendent du nombre de tes enfants et de ton lieu d'habitation, c'est plus simple qu'un système d'abattement de type taux = 0 si x < A; taux = 6.2% si A < x < B, taux = 8.3% si x > B. Tu n'es pas sorti des accusations de technocratie…
Encore une fois, comment voudrais-tu te débarrasser des effets de seuil? "Faire simple", c'est juste des mots. Tu vois bien que dès qu'on propose un système plus simple (par exemple, le revenu universel), après 5 minutes tu commences à y coller tout un tas de couches de complexité (tu exclus les chômeurs parce que l'indemnisation chômage est une assurance, tu exclus les étrangers qui ont résidé moins de 5 ans en France (et paf, un bel effect seuil à 5 ans), tu ajoutes des restrictions pour les héritiers, pour les oeuvres d'art, des niches fiscales pour les dons, pour le mécénat… et pouf, revoila ton système tout plein de noeuds avec des stratégies d'optimisation.
[^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe
Posté par arnaudus . En réponse au lien L'humain pourrait être contaminé par la grippe aviaire ?. Évalué à 4.
Non, mais je suis complètement d'accord, la surveillance médicale existe. Tu as les statistiques de tests de Covid + et de l'évolution des consultations pour symptomes grippaux, c'est pratique pour coordonner les soins et anticiper les arrivées de patients dans les hopitaux, mettre en place des mesures, etc.
Mais ça n'a rien à voir avec la connaissance scientifique sur la circulation des centaines de souches virales respiratoires. Savoir qu'il y a une augmentation des cas grippaux, c'est bien quand tu es médecin et que tu veux soigner des gens, mais ça ne t'apporte aucune connaissance scientifique.
# Le problème n'est pas que pour la grippe
Posté par arnaudus . En réponse au lien L'humain pourrait être contaminé par la grippe aviaire ?. Évalué à 1. Dernière modification le 02 juillet 2024 à 17:19.
Ce qui est assez incroyable en fait, c'est qu'il n'y a aucun système de surveillance épidémiologique de la circulation des maladies épidémiques, ni en France, ni apparemment dans aucun pays. En gros, on ne sait pas trop ce qui circule, et on s'en fout. Les alertes émergent quand il y a une succession de cas graves et localisés, souvent parce que les médecins d'un hôpital commencent à voir quelque chose de bizarre. Mais même dans ce cas, la stratégie est purement médicale (prélèvements sur les patients en soins intensifs, etc), pas du tout scientifique.
Une surveillance épidémique ne coûterait pourtant pas très cher. Il suffirait d'éparpiller quelques dizaines de centres de tests en France (dans des structures existantes: infirmerie universitaire, centre de contrôle antidopage, ou simplement labo d'analyse médicale), qui iraient coller un coton-tige dans le nez à quelques milliers de volontaires chaque semaine (par exemple, 50% personnes saines, et 50% qui se sentent malades), + une collaboration avec quelques médecins ou hôpitaux pour échantillonner des cas plus graves. Ça couterait moins de 1M€ par an, et on aurait un excellent suivi de toutes les infections respiratoires, les successions de variants pour tous les virus qui causent rhumes et symptômes grippaux. Mais c'est de la science, pas de la médecine, et personne ne voudrait financer ça, puisque que le dogme en médecine c'est que la gravité et le traitement d'une infection ne dépend que de l'agent infectieux qui la cause. En gros, grippe = grave, rhume = pas grave. Donc suivre les épidémies de rhume n'a pas d'intérêt médical.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 4. Dernière modification le 01 juillet 2024 à 17:23.
1) Il ne me semble y avoir absolument aucun rapport entre les niches fiscales et les droits des handicapés, 2) rater 20€ d'exonération de CSG parce qu'on est dans une configuration fiscale défavorable n'est pas une atteinte à un droit fondamental (la règle est la même pour tous, c'est juste que la règle est trop simple et que ses conséquences ne sont pas logiques).
Mais c'est juste que ton argument est claqué au sol. Les fonctionnaires des impôts n'ont absolument aucun rôle dans les barêmes foireux fixés dans les lois, et de toutes manières ça fait 20 ans que les députés ont pour objectif de réduire le nombre de fonctionnaires, donc tout ça n'a aucun sens. La complexité des lois fiscales est dûe à une énorme dette technique, à l'impossibilité de reprendre l'édifice de zéro, et à des contraintes externes (la constitution, par exemple) qui limite fortement la "créativité" lors de l'élaboration des lois.
Les effets de seuil sont identifiés, connus, étudiés, et à moins de prendre les élus pour des débiles profonds, ils sont très probablement très difficiles à éviter. D'ailleurs, en terme de complexité, c'est le contraire de ce que tu prétends: appliquer des taux de CSG fixes est très simple, appliquer des tranches comme pour l'IR qui limiteraient les effets de seuil est plus complexe et nécessiterait plus de travail et de calculs (et pas équivalent, donc il y aurait une perte pour l'État à moins de réajuster les taux).
Consciemment ou inconsciemment, non, je ne suis pas d'accord avec les énormités que tu proposes en "arguments". Les effets de seuil existent, ils existent parce que les règles fiscales sont trop "simples" (parce que linéaires) et qu'avec les centaines de niches et d'abattements, on va subir un seuil 1% du temps qui sera compensé par les autres prestations auxquelles ont aura droit parce qu'on est 2€ sous le seuil. C'est malheureux, mais ça n'est pas dramatique.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 4. Dernière modification le 01 juillet 2024 à 13:33.
Non, mais ton effet de seuil il va exister. Si tu fais une niche "rénovation énergétique" qui te rembourse 20% des travaux au-delà de 1000€, tu vas avoir 0€ si tu fais des travaux à 999€ et 200€ si ta facture est de 1000€. Du coup les artisans vont te dire "je vous gonfle le devis comme ça vous aurez droit aux aides", etc., tu es reparti dans les travers des effets de seuil. Et si tu ne mets pas de seuil, tu vas instruire des dossiers pour rembourser 50€, alors que ça t'a coûté 350€ à les traiter.
Certainement, mais vu à quel point les gens ne comprennent pas comment les tranches de l'IR fonctionnent, je ne sais pas si c'est un vrai argument…
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
On parle quand même de toutes petites retraites. Les effets de seuil vont toucher les retraités dont les revenus étaient faibles mais qui vont augmenter substantiellement pendant au moins deux ans, tout en restant très près du seuil (puisqu'au delà de quelques centaines d'euros au dessus du seuil on repasse à une croissance monotone). Il s'agit de cas qui existent en théorie, mais c'est absurde d'en faire plus que des exemples particuliers d'absurdité bureaucratique.
Allez Dédé, c'est pas tout, remets une tournée de blanc. Les fonctionnaires c'est fait, mais on n'a pas parlé des arabes qui volent et des juifs qui sont radins.
[^] # Re: Confusion
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les toqueurs ont la tactique . Évalué à 3.
Je me suis dit exactement ça : le port knocking n'a rien à voir avec la sécurité par obscurité. C'est comme si tu avait un mot de passe avant d'accéder au port ssh, la seule "obscurité", c'est que tu ne sais pas forcément que cette couche logicielle est mise en place.
Du coup, mauvais exemple :-)
Après, je ne sais pas s'il existe des études sérieuses sur la force des sécurités par secret/obscurité en conditions réelles. Il y a une forme de sécurité par l'obscurité qui ne me semble pas dénuée d'intérêt à priori, c'est de faire tourner des logiciels inconnus. On pourrait imaginer ça pour des applications militaires, ou même industrielles. Tu ajoutes une couche "maison" avant ou après les sécurités traditionnelles, un logiciel que tu développes en interne, et qui de préférence fait un truc assez simple, mais d'une manière originale. J'ai du mal à voir comment un attaquant peux exploiter une faille dans un logiciel dont il n'a aucune idée du fonctionnement, et donc il n'a accès ni au code, ni au binaire. Même avec un accès, il va falloir qu'il comprenne son fonctionnement et l'étudie spéficiquement; ça fait énormément d'efforts à déployer. Si de tels logiciels existent, personne n'a d'intérêt à les publier.
[^] # Re: Les ayant droits
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le Boléro, une histoire sordide à rebondissements. Évalué à 4.
De toutes manières, la situation semble assez étrange : le Boléro est dans le domaine public depuis 2016, des milliers de copies ont probablement été distribuées, y compris par des éditeurs professionnels. Comment imaginer un effet rétroactif du jugement?
Le journal parle juste d'un procès, mais est-ce qu'il s'agit d'un procès contre la Sacem, ou un procès contre un autre éditeur pour contrefaçon? Auquel cas, seul cet éditeur serait concerné par la décision de justice.
J'ai l'impression que la justice ne peut pas faire autrement que d'admettre que le Boléro est de facto dans le domaine public. Une petite condamnation pour abus de droit serait sympathique, mais c'est rarement appliqué.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
Les basses retraites ont un taux réduit de CSG.
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
Ce que tu décris, ce sont des effets de seuil. Ils sont bien connus, mais la CSG n'est pas un bon exemple: les taux de CSG réduits ne s'appliquent que sur les retraites. Tu connais beaucoup de retraites qui augmentent plus vite que les seuils, qui suivent l'inflation?
Il me semble que depuis quelques années, les effets de seuil sont lissés (il faut être deux années consécutives au dessus du seuil pour changer de taux d'imposition). Cette situation est donc très limitée, puisqu'il faut que ça soit des retraités, avoir une retraite modeste (les seuils sont bas), être très proches du seuil, et bénéficier de revenus complémentaires qui font augmenter les revenus plus vite que l'inflation.
Les effets de seuil sur les aides (sociales, rénovation, famille…) sont également très étudiés. En général, les seuils sont toujours tous différents, et prennent en compte des types de revenus différents (imposables, pas imposables…), au prix d'une complexité délirante parfois (par exemple, pour la garde d'enfants, le barème de la CAF est basé sur le revenu brut, alors que le barème du crédit d'impôt est basé sur le revenu net, ou l'inverse). Statistiquement, les courbes sont donc lissées, même si pour des cas particuliers il y a des petites marches d'escalier.
J'ai toujours considéré que ces effets de seuil étaient stupides et n'étaient liés qu'à l'incapacité de nos dirigeants à utiliser des fonctions non-linéaires. Mais en fait, ils vont quand même exister dès qu'il y a une exonération ou une niche fiscale, pour des questions logistiques ou pratiques (l'État ne va pas mettre en branle un dispositif complexe pour prélever 1€50 en plus, il faut toujours un montant minimum en deçà duquel une exonération totale est prévue).
[^] # Re: Désinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 10.
J'entends ce genre de trucs depuis que je suis gamin, et j'avoue que je ne comprends pas comment des gens très sérieux n'arrivent pas à saisir le fonctionnement des tranches de l'impôt sur le revenu.
On est imposé à 0% de 0€ à la tranche T1, puis au taux 1 de T1 à T2, puis au taux 2 de T2 à T3, etc. Changer de tranche pour 1€ n'a donc aucun effet sur le taux effectif de l'impôt.
Bien sûr, les effets d'escalier existent, mais c'est par rapport aux seuils pour bénéficier d'autres avantages, qui ne sont pas liés à l'IR. Par exemple, quand on est non-imposable, on bénéficie de trucs dont on n'a pas droit quand on est imposable. C'est donc utile de veiller à rester non-imposable quand on est un peu à la limite.
La plupart de ces effets ne sont de toutes manières pas liés aux tranches de l'IR. Les seuils des prestations sociales sont très souvent variables (par exemple, le seuil pour bénéficier des aides au logement n'est pas le même que pour bénéficier des prestations familiales, et c'est encore différent pour la cantine, la prime pour l'emploi, les frais de succession…). C'est prévu pour; ça lisse les effets de seuil; si tu rates une prestation pour 2€, tu es éligible pour d'autres choses.
Ça n'emêche pas que c'est illisible, sous-optimal, et parfois injuste, mais il ne faut pas non plus propager cette espèce de croyance sur un seuil imaginaire en deçà duquel on vit d'avantages fiscaux: quand on gagne 1400€ on a plus de revenus que quand on gagne 1300€, etc. C'est juste qu'on a peut-être un peu moins de 100€ de différence effective, mais le signe ne s'inverse jamais (sauf de manière très limitée quand on tombe sur un seuil).
[^] # Re: Optimisation spécifique?
Posté par arnaudus . En réponse au message Je veux bien que JavaScript soit optimisé, mais quand même !.... Évalué à 4.
Les mystères de l'optimisation des compilateurs m'étonneront toujours. Est-ce qu'il ne ferait pas le calcul en virgule flottante vs long int en fonction de la valeur de i?
# Optimisation spécifique?
Posté par arnaudus . En réponse au message Je veux bien que JavaScript soit optimisé, mais quand même !.... Évalué à 6. Dernière modification le 26 juin 2024 à 17:44.
En fait, l'algo est tellement simple qu'il doit passer une grosse partie du temps sur
i**2
. Si le compilo C ne voit pas qu'il peut calculer4*i*i
une seule fois avant -O3, il part avec un désavantage. À moins que ça soit une typo, le code C est4.*i*i/(4*i*i-1)
, si ça se trouve le compilo calcule4.*i*i
en double, et4*i*i
en long int, il fait donc deux fois le calcul.Si ça n'est pas ça, est-ce qu'il n'y aurait pas des implémentations spécifiques de
i**2
qui sont plus rapides que i*i? C'est certain que pouri**10
, il ne fait pas i*i*i*i*i*i*i*i*i*i, donc il doit y avoir un compromis sur la rapidité entre appeler la fonction puissance et faire la multiplication.[^] # Re: Pas si clair
Posté par arnaudus . En réponse au message Comment supprimer du contenu qui a été publié sur LinuxFR.org ?. Évalué à 5.
Je ne comprends pas où tu veux en venir (et quel est le rapport avec la CNIL).
La licence ne donne aucun droit aux auteurs. La licence donne des droits aux utilisateurs du contenu. Là, on discute notamment du fait que la loi (le code de la propriété intellectuelle) donne des droits aux auteurs qui sont en contradiction avec le texte des licences.
Par exemple, la licence CC0 donne le droit de réutiliser le contenu sans citer l'auteur. Or, la loi donne aux auteurs le droit moral d'être cités. On peut donc être poursuivi devant la justice française si on réutilise un contenu sous CC0 sans citer l'auteur, même si l'auteur a approuvé lors de la diffusion du document une licence qui en donnait le droit. La raison pour cela a été bien expliquée : le droit moral est supérieur à un contrat. L'auteur peut donc changer d'avis, et son droit moral s'applique même si tu avais une licence qui te permettait de ne pas citer l'auteur.
Le cas du droit de repentir est un peu similaire. Les licences CC donnent le droit de publier les textes, de les republier, etc., dans des contextes qui diffèrent selon le type de CC. D'après le contrat de licence, cette session est irrévocable. C'est comme les logiciels libres, si 15 ans après un auteur d'une brique clé de Linux décide de passer son code sous une licence incompatible, ce qui avait été publié avant reste sous licence GPL, c'est très compliqué de détricoter les choses intégrées à une oeuvre plus grande, surtout si elles ont été modifiées (des bouts de code déplacées dans d'autres modules, etc). Pourtant, le droit français donne un droit moral de "repentir" qui permet aux auteurs de "dépublier" leurs oeuvres sous condition. Une des conditions est l'indemnisation des préjudices, l'autre condition est la sincérité, pour éviter les abus de droit (par exemple, "dépublier" parce qu'on n'est pas satisfait d'un contrat avec les ayant-droit pour aller republier ailleurs par la suite). Je pense que la situation évoquée ici est un peu douteuse sur cette question, car les désirs de l'auteur semblent peu clairs; il accepte que son texte soit republié conformément à la licence, mais pas par lui (en gros, il veut retirer "Article de Tartempion: bla bla bla" mais il accepte "Article de TrucMuche: bla bla bla (auteur: Tartempion)"; si une telle situation allait jusqu'en justice je ne suis pas sûr que le juge soit très content qu'on lui prenne son temps pour des raisons aussi obscures et théoriques.
Mais bon, en résumé, le droit des utilisateurs des documents sous licence CC est limité par la loi, il n'est donc pas absolu. Les auteurs ont énormément de libertés quand ils publient leur oeuvre, mais s'ils décident de publier sous une licence permissive, le retour en arrière est possible, mais encadré par le code de la propriété intellectuelle. Passer de CC à une licence propriétaire par exemple ne me semble pas du tout évident, puisque c'est assez similaire à une demande de "dépublication" non-sincère.
# Pas si clair
Posté par arnaudus . En réponse au message Comment supprimer du contenu qui a été publié sur LinuxFR.org ?. Évalué à 7.
On a toujours le droit de demander, mais en face on a aussi le droit de t'envoyer promener en fonction des circonstances.
C'est hyper-bizarre, tu veux dire que tu voudrais que les contenus soient republiés par quelqu'un d'autre avec la mention que tu en es l'auteur? Normalement, avec la licence CC, tu ne peux pas empêcher ça.
En absence de jurisprudence, tu ne peux pas non plus empêcher que les contenus soient repostés en te mentionnant comme auteur et en respectant les conditions de la licence. C'est clairement incohérent avec le droit moral.
Note que l'exercice de ton droit moral peut s'accompagner de compensations. Par exemple, la facturation de la main d'oeuvre, ou le manque à gagner si le site avait des annonces commerciales.
[^] # Re: « Les jeunes d'aujourd'hui »
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrans, enfants, ados : vaut mieux tard que jamais?. Évalué à 6.
En fait, il y a tellement tout qui débloque qu'il est difficile de trouver des exemples spécifiques.
Au niveau RH par exemple, c'est n'importe quoi. La rigidité des concours de la fonction publique et l'accumulation de règles et de procédures rendent tout complètement opaque : les mutations, les sanctions, les décharges d'enseignement, rien n'a de sens. Par exemple, un directeur d'une école à 12 classes a une décharge d'une demi-journée, un directeur d'une école de 13 classes est déchargé à 100%. Les directeurs d'école doivent être nommés parmi les fonctionnaire affectés à l'établissement, et les mutations sont gérées par des algorithmes très complexes, mais indépendemment de choix de direction (donc on ne peut pas avoir de stratégie pour la mobilité des cadres). Les chefs d'établissement ont une délégation RH, mais n'ont pas de contrôle sur les flux de personnel (en gros, ils ne savent pas qui arrive à la rentrée et quand, ils ne peuvent pas recruter de remplaçants…). Les fonctions sont éclatées entre services qui ne communiquent pas; c'est la norme par exemple que les RH apprenndent via un abandon de poste qu'un agent est incarcéré pour pédophilie. La dislocation des budgets entre l'éducation nationale et les collectivités entrainent des situations absurdes, les comunes pauvres n'ont pas les mêmes moyens éducatifs que les communes riches, et l'organisation est au bon vouloir des élus locaux (il est courant que les équipements soient dupliqués pour le temps scolaire et le temps périscolaire, belle gestion du budget de l'état). D'une manière générale, tout le monde est surchargé de travail parce que la redondance et l'absence de communication entre les services (RH, rectorat, établissements, collectivités locales) fait que tout le monde doit faire la même chose, avec des outils différents (logiciels, règles budgétaires, RH…).
C'est donc une sorte de pelote indétricotable que personne ne veut toucher de peur de tout péter.
[^] # Re: « Les jeunes d'aujourd'hui »
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrans, enfants, ados : vaut mieux tard que jamais?. Évalué à 4.
Mais c'est une partie du problème : les gens parlent de l'éducation nationale, mais ne comprennent pas les tenants et les aboutissants. Les locaux et le personnel péricolaire sont gérés par les collectivités par exemple, donc ça ne sert à rien de blâmer l'éducation nationale pour ça. Les équipements des établissements aussi sont souvent co-financés.
D'une manière générale, l'EN est surtout très, très mal organisée. C'est une oeuvre collective, la question n'est pas de blâmer les responsables (mais tout le monde est aussi un peu responsable de l'immobilité, ou de la succession des réformes débiles). Par comparaison avec les autres pays de l'OCDE, on sait que les budgets sont globalement suffisants; on pourrait mettre plus d'argent mais il n'y a aucune garantie que ça change quoi que ce soit.
[^] # Re: « Les jeunes d'aujourd'hui »
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrans, enfants, ados : vaut mieux tard que jamais?. Évalué à 5.
Pour environ 12.8 M d'élèves, tous niveaux confondus, soit 10.6 élèves par personnel et 14.7 élèves par enseignant. Le budget par élève et le budget de l'éducation par rapport au PIB ne sont pas trop mal par rapport aux standards européens, donc ça n'est probablement pas le budget qui est au coeur des problèmes.