Journal La sexualité des libristes, tout ce que vous n’avez jamais osé demander

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1
fév.
2025

Maintenant que j’ai votre attention, laissez moi vous présenter le sujet de ce journal qu’on aurait pu intituler « De la supériorité écrasante des interfaces des systèmes GNU/linux sur l’interface de Windows ». Titre pertinent si on ne sait pas putacliquer un minimum comme il se doit, comme il se doit encore davantage le vendredi samedi, jour du poisson à la cantine des fiertés trolls.

TL;DR: Ça se passe dans la liste numéroté plus bas, vous pouvez pas la rater.

Ce n’est qu’assez récemment que j’ai pris conscience que bon nombre des contributeurs de ce site utilisent, à des degrés d’acceptation variables, le système Windows sur leur(s) ordinateur(s) personnel(s) ou professionnel(s). Même sur leur ordinateur personnel favoris parmi leur parc personnel de machines hétérogènes, parc constituant souvent rien de moins que le prolongement de leur main gauche (main droite pour les gauchers), et donc le prolongement de leur cerveau, quelque soit l’état de plasticité générale de ce dernier.

Je vous prie de cessez illico presto les sourcils en accents circonflexes : on a tous une machine favorite. Nier une telle évidence est aussi ridicule et risible que se rendre à la boulangerie chercher une chocolatine ou un pain au chocolat avec une plume de paon dans le cul en chantant « Le petit bonhomme en mousse », ou une autre grand classique du répertoire français. Encore qu’adopter un tel comportement en faisant ses emplettes pourrait tout de même avoir un certain sens en période touristique.

Et bien plus important :si les cloches venaient à sonner, le muezzin de retentir ou le coq de chanter, vous resteriez figé comme cela et auriez avec ce faciès excessivement dubitatif l’air encore plus con qu’à la normale, et pendant tout votre vie ! Celle qu’il vous reste, quoiqu’il ne faut pas sous-estimer la faculté des gens à remodeler les souvenirs pour qu’ils soient mieux ranger dans leurs tiroirs. Avec cette tronche en permanence il y aura à coup sûr des personnes pour être tout-à-fait persuadées que vous avez toujours eu l’air con comme un ballon oval ou une valise sans poignée. Et tous ne seront pas dans l’empathie bienveillante comme je lui suis. Croyez-moi, j’en sais quelque chose, de part mon visage exceptionnel, nombre de gens me trouvent à tort un air con, aussi difficile à croire que cela puisse être. Peut-être la couleur grise, ou bien l’apparente taille démesurée de mon cerveau. Il s’agit pourtant seulement d’eau mnésique, strictement identique à celle que l’on retrouve dans les remèdes homéopathiques. C’est d’ailleurs grace à ce liquide biologique fantastique que je peux me souvenir du sujet de ce journal et ainsi y revenir, maintenant que vos sourcils ont retrouvé un état de détente convenable.

Bien sûr, que les gens continuent à utiliser Windows s’explique aisément, je vous explique comment cela s‘explique : Windows fonctionne, la machine boot et on peut faire un tas de trucs agréables, utiles et rigolos avec le PC. Après tout, que demander de plus à un OS ? Probablement de faire tout ces trucs super cool le mieux possible, dans l’efficience classieuse à la maison ou en soirée, doubler de l’excellence opérationnelle qu’exige le milieu professionnel ou toute bataille d’égos diverses. Et c’est là que le bas blesse. Grave. Ne relisez pas cette phrase : aucun intérêt.

Mais ne craignez rien ! Bien qu’un bas en nylon puisse effectivement infliger des traumatismes voire être létal si on dispose de la force de serrage suffisante, il s’agit d’une expression sans danger, détendez-vous !

Confronté à la nécessité d’assassiner et quand la strangulation s’impose, en pratique c’est la corde de piano, de guitare basse ou un boyau du chat domestique qu’on emploie à ce dessein. Faites un effort pour rester concentrés s’il vous plaît.

Certains et certaines certifieront que Linux n’est pas et ne sera jamais prêt pour le desktop, même s’il est une évidence pour le serveur ou la cafetière connectée. D’autres, qu’eux-mêmes enragent que tel ou tel éditeur ne propose pas de version Linux de leur logiciel favoris, et qu’aucune alternative crédible existe, ils seraient sinon si contents de pouvoir utiliser enfin Linux sur leur PC, mais les choses sont si mal faites.

D’autres encore pointeront le fait que s’il existe un unique Windows, en mesure de faire tourner des binaires compilés au siècle dernier, il existe au contraire une foultitude de Linux, plus ou moins compatibles entre eux, plutôt moins que plus, et bien souvent même pas compatibles avec eux-mêmes d’une version à l’autre. Cela va totalement à l’encontre du principe Justwork® « Ça juste marche sinon ça marche pas », principe cher à 98,72 % des utilisateurices.

Les plus vifs d’esprit argueront que le système Windows est déjà installé sur l’ordinateur chèrement acquis. Or à l’instar d’une paire de chaussures dont on utilise naturellement les lacets installés sur celle-ci, il n’y a aucune raison rationnelle de considérer un autre choix.

Tous ces justifications sont valables. Contrairement à ce que je pensais il y a près de vingt-cinq ans en découvrant Linux, à savoir que décidément les gens étaient vraiment dans leur ensemble un ramassis de crétins, du moins dans leur rapport à l’outil informatique, il s’avère que les gens ont de bonnes raisons de ne pas faire l’effort de passez leur(s) desktop(s), car oui, aussi énorme soit la supériorité de Linux (je parle de distribution GNU/linux, je précise pour les puristes que je vois se retendre du visage et vibrionner des mirettes) sur le plan que je m’apprête à vous présentez après cette brève introduction, ça reste un effort, et pas des moindres. C’est un réel effort de s’appliquer à revoir certaines de ses habitudes.

J’ai une parfaite conscience de ce que cela représente puisque pour ma part, pour des raisons que je ne développerait pas ici, j’ai dû (et doit encore même après des mois de production de tonnes de bonne volonté très coûteuse mentalement) me réhabituer à Windows en milieu professionnel. Ceci après sept ans d’usage de Debian, au même poste et dans la même entreprise. Ceci également après plus de vingt ans d’usage exclusif de Linux à titre personnel. Je mesure à quel point, et surtout passé un certain âge lorsqu’on possède une grande expérience et une relativement bonne maîtrise de l’outil, changer pour changer relève presque de la folie.

Mais venons en au fait. Ce dont je vais parler dans ce journal dès que j’aurais pu expliciter le contexte du propos, je déconne ! Le contexte vous vous le formez en piochant dans l’introduction ci-dessus. Mais entre-nous, vous prenez pas la tête, il n’y a même pas besoin de contexte pour comprendre ce qui va suivre. Ce dont je vais parler c’est l’ergonomie de l’interface humain⋅e-machin.e en dehors de la ligne de commande, souvent désigné par le terme technique de « clickodrome », dont le nom fait référence à la souris (comme le cri de la souris : clic-clic), mais dont le clavier (ou « planche à touche » dans une contrée francophone idéale) conserve un rôle important dans le fonctionnement de celui-ci, voire un rôle majeur et quasiment indispensable pour assister la souris.

Le clickodrome est à la souris ce que la ligne de commande est au clavier : une raison d’être, un sens à son existence.

Je vais donc maintenant vous démontrer pourquoi les clickodromes Linux font apparaître que le clickodrome Windows est l’interface graphique système la plus mal foutue dans toute l’histoire de l’humanité. De l’informatique, oui, donc de l’humanité, de fait, détendez-vous des sourcils sérieusement ! Vous allez voir pourquoi je grandiloque ainsi, à la fin vous n’aurez plus de mots assez forts pour qualifier l’objet dont vous aurez réalisé l’ampleur des traumatismes qu’il vous aura infligé gratuitement si longtemps, ni pour exprimer le désarroi rétroactif qui vous envahira inévitablement. en tous cas c’est le but. Vous faire souffrir (maintenant) pour votre bien (demain) et celui de vos enfants (plus tard). Autrement dit : vous éduquez et rendre le monde meilleur, voilà donc ce à quoi je vais m’atteler maintenant, en toute modestie comme vous avez pu le remarquer si vous suivez un peu.

Ci-après une liste non exhaustive des fonctionnalités dont j’use quotidiennement dans Xfce et que je n’ai pas réussi à retrouver dans Windows 11. Soit pas du tout, soit pas de manière totalement satisfaisante. Pour chacune comment j’ai pu pallier l’absence, si j’ai pu le faire évidemment. Par delà la volonté de vous convaincre que Windows c’est de la merde possède une ergonomie calamiteuse, je caresse l’espoir que des gens plus doués que moi et plus au fait du fonctionnement de Windows puissent m’apporter des palliatifs plus satisfaisants, voire même pourquoi pas : des solutions véritables.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Xfce, que j’espère n’être que très peu nombreux, il faut savoir qu’avec Linux il existe, en matière de clickodrome avec un paradigme identique au clickodrome Windows, deux solutions majeures présentant des philosophies diamétralement opposées, à savoir Gnome, qui a une approche « tout choix est un embarras  », qui tend vers une interface privée de tout choix offert à l’utilisateurice, et KDE qui au contraire considère que toute absence d’un paramétrage quelconque et une lacune qui reste à implémenter », qui tend de ce fait à ressembler au cockpit d’un avion A380 dans lequel il est facile de se perdre. Ces deux solutions sont ce qu’on appelle des « desktop environment » ou « DE », qui visent non seulement à fournir un cickodrome, mais aussi un ensemble complet d’applications visant à couvrir tous les besoins imaginables.

Xfce quand a lui se place comme le juste compromis entre les deux approches extrémistes que je viens d’évoquer et qui offre un jeu d’applications très succinct qui propose le choix d’utiliser l’une ou l’autre des applications offertes par Gnome et KDE, ou d’autres encore, pour répondre à un besoin donné. Xfce facilite ce choix de par l’absence d’application propre en dehors des très basiques gestionnaires de fichier, émulateur de terminal, et autres utilitaires divers et outils de configuration varié pour adapter voire construire le clickodrome de ses rêves.

Les fonctionnalités suivantes sont présentes à coup sûr dans Xfce. Elles le sont aussi pour la majeure partie d’entre-elles dans Gnome, KDE, ou encore LXDE, Enlightment, etc… bref, dans tout clickodrome moderne bien que je n’ai pas vérifié pour chacune. Je n’aborde pas ici l’existence des gestionnaires de fenêtres pavants, car c’est pour le coup un autre paradigme, on est dans autre chose.

C’est dans le désordre; ouvert aux commentaires courtois et constructifs, ainsi qu’à tout autre jactance pertinente ou inutile.

  1. « Toujours au dessus » : la possibilité de faire en sorte qu’une fenêtre reste visible lorsque l’on active une fenêtre plus grandes, qui sans ça se retrouve cachée. Même avec trois écrans et bien il m’arrive de m’en servir.

  2. Le focus et/ou la mise au premier plan des fenêtres selon là où l’on place le curseur de la souris. Alors ça existe dans Windows, mais impossible de configurer le délai d’activation.

  3. La gestion du Ctrl+Tab pour naviguer entre les fenêtres, notamment en contexte de connexion à distance (RDP). Sous Xfce je fais CtrlRight et ça switch entre les fenêtres distantes et les fenêtres locales, pas besoin de bouger le curseur de souris (voire devoir cliquer si les fenêtres sont toutes réduites…)

  4. Le déplacement d’un écran à l’autre d‘une fenêtre quand celle-ci est maximisée. Sous Windows il est nécessaire de dé-maximiser pour déplacer la fenêtre.

  5. La réactivité globale : temps de boot et d’arrêt. Ayant une machine en multiboot Windows / Debian je constate une différence flagrante.

  6. Un mapping clavier digne de ce nom. MS propose un utilitaire permettant de définir un mapping personnalisé mais ce n’est pas « de base » et trouver un mapping semblable au mapping identique à celui utilisé de base sous Linux et qui permet de saisir rapidement les É, À, etc… et autres caractères accentués n’est pas une mince affaire, le pavé numérique n’est pas fonctionnel. Le logiciel WinCompose permet de s’en sortir avec la méthode "Compose", mais perso je suis pas fan.

  7. Les fenêtres magnétiques. C’est un détail, mais tous ces petits détails s’additionnent.

  8. Dans le navigateur de fichiers, le focus ne suit pas la souris quand on survole le panneau latéral, même quand on scroll c’est toujours la partie à droite qui scroll. Encore un détail, mais assez pénible, car en cliquant le lien est suivi ! C’est complètement con.

  9. La consommation de ressources (CPU, RAM et disk). Sous Debian je peux lancer cinq ou six VM Linux (KVM), je n’ai même pas essayé sous Windows mais je vois mes collègues être « justes » avec une seule VM et pas pouvoir en lancer deux.

  10. Le zoom. Je ne parle pas de Ctrl+wheel qui permet d’augmenter la taille du contenu dans de nombreuses applications et existe sous Windows, mais de Alt+wheel qui permet de zoomer sur une partie de l’écran. Très pratique quand on devient bigleux, mais pas que. Sous Windows j’ai trouvé le programme ZoomIt de Sysnternals, mais il est beaucoup moins pratique : il faut configurer un raccourci clavier et le « pas de zoom » est grossier.

  11. Mise en valeur d’un fichier dans le gestionnaire de fichiers.

Pour les point 5 et 8, n’administrant pas le Windows (enfin pas entièrement) je dois dire qu’il est sûrement plus chargé que Debian, notamment par un antivirus, mais je ne crois pas que ça puisse expliquer une telle différence. Si des personnes utilisent les deux OS et ont constaté un Windows aussi véloce, voire plus, qu’un Linux, dites le en commentaire.

J’ai certainement oublié des points que je voulais signaler, mais comme ça commence à me faire suer d’écrire et que je veux faire autre chose, discutons déjà des points que j’ai indiqués.

Utilisez Linux, c’est mieux. J’aime bien certaines applis de Microsoft, bien qu’elles ne soient pas libre, mais Windows franchement c’est vraiment une monstruosité.

  • # résumé

    Posté par  . Évalué à 6 (+4/-0).

    L'auteur de ce texte compare l'ergonomie des interfaces graphiques (clickodromes) de Windows et de Linux, en soulignant la supériorité de Linux.

    Il présente une liste de fonctionnalités présentes dans Xfce (un environnement de bureau Linux) qu'il n'a pas retrouvées dans Windows 11, ou pas de manière aussi satisfaisante.

    • [^] # il en manque une ?

      Posté par  . Évalué à 1 (+0/-0).

      Placer la barre des tâches en haut. Si quelqu'un sait faire sur windows 3.11, ça m'intéresse. Le support informatique du boulot n'y parvient pas.

  • # ERRATUM

    Posté par  . Évalué à 3 (+0/-0). Dernière modification le 01 février 2025 à 21:49.

    Pour le 3. je voulais parler de Alt+Tab, pas Ctrl+Tab

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