Pour les serveurs: non. Haiku est un système destiné uniquement aux ordinateurs de bureau. Il est possible de lancer un serveur web (PoorMan, qui est fourni avec Haiku, ou encore Cherokee, par exemple), mais ça a peu d'interêt.
Pour le bureau, c'est vrai que Linux a fait beaucoup de progrès depuis 2001 et le lancement du projet Haiku. Et du coup, Haiku utilise effectivement du code développé ailleurs, comme freetype, wpa_supplicant, bash, et encore beaucoup d'autres.
Cependant, il y a des différences de taille, comme par exemple l'absence d'un serveur X. Dans le monde Linux/BSD/…, on a souvent des projets qui doivent fonctionner dans plusiurs cas. Le serveur X.org fonctionne aussi bien sur Linux que sur un FreeBSD, par exemple, certaines applications peuvent utiliser GTK 2 ou 3, qui lui-même peut fonctionner avec Wayland ou X, et ainsi de suite. Cela complexifie le code pour tout le monde, oblige à avoir plusieurs couches d'abstraction à tous les étages, et il reste tout de même des différences de comportement entre les différents systèmes. Dans Haiku au contraire, il n'y a en général qu'une façon de faire les choses.
Un deuxième avantage de Haiku est une stabilité des APIs mais aussi des ABIs. Dans le monde de Linux on n'hésite pas à remplacer ou modifier plein de choses dans le système à chaque version. Les logiciels doivent s'adapter en permanence. C'est résolu la plupart du temps par les distributions qui vont essayer de packager un ensemble cohérent de logiciels qui fonctionnent ensemble. Fort hereusement, une très grande partie de ces logiciels sont libres, et peuvent être patchés pour fonctionner correctement. ça représente tout de même beaucoup de travail, et c'est souvent un problème pour intégrer des logiciels distribués uniquement sous forme de binaires. Ces derniers ne pourront fonctionner qu'avec une version bien précise d'une ou deux distributions.
Ceci permet aux applications de mieux s'intégrer dans le système. Citons par exemple les "translators" (traducteurs) qui permettent de décoder des images (png, jpeg, …) sans en connaître le format. Des applications écrites avant l'apparition d'un format donné pourront donc le décoder si le système dispose du traducteur approprié. La même chose est possible pour d'autre types de fichiers (texte, RTF par exemple). Le Media Kit dispose également d'un mécanisme similaire pour le décodage des fichiers sons et vidéo. Là encore, des codecs peuvent être ajoutés au système et toutes les applications pourront les utiliser. Alors c'est vrai, maintenant, sous Linux il y a GStreamer, mais tout le monde ne l'utilise pas.
Dès le début du projet Haiku est prévu pour permettre à certaines applications non-libres de continuer à exister après la disparition de BeOS. à l'époque, il était encore possible que BeOS continue d'exister d'une façon ou d'une autre, donc, le choix de la licence MIT a été fait, ce qui permettrait une éventuelle réintégration du code de Haiku dans une nouvelle version de BeOS. La compatibilité avec ce dernier est assurée (les applications écrites avant 2001 pour BeOS fonctionnent toujours aujourd'hui), même pour les pilotes matériels, qui peuvent être compilés indépendement du noyau. Un exemple d'application non-libre qui fonctionne sous Haiku après avoir utilisé BeOS pendant assez longtemps: http://www.tunetrackersystems.com/
Enfin, au niveau de l'apparence, moi je la trouve très bien. L'interface est compacte et discrète et permet de se concentrer sur ce qu'on fait. Elle est assez équilibrée, quelque part entre Mac OS X qui met des arrondis et des dégradés partout, et Windows 8 qui est quand même très minimaliste.
[^] # Re: Intérêt
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 10.
Pour les serveurs: non. Haiku est un système destiné uniquement aux ordinateurs de bureau. Il est possible de lancer un serveur web (PoorMan, qui est fourni avec Haiku, ou encore Cherokee, par exemple), mais ça a peu d'interêt.
Pour le bureau, c'est vrai que Linux a fait beaucoup de progrès depuis 2001 et le lancement du projet Haiku. Et du coup, Haiku utilise effectivement du code développé ailleurs, comme freetype, wpa_supplicant, bash, et encore beaucoup d'autres.
Cependant, il y a des différences de taille, comme par exemple l'absence d'un serveur X. Dans le monde Linux/BSD/…, on a souvent des projets qui doivent fonctionner dans plusiurs cas. Le serveur X.org fonctionne aussi bien sur Linux que sur un FreeBSD, par exemple, certaines applications peuvent utiliser GTK 2 ou 3, qui lui-même peut fonctionner avec Wayland ou X, et ainsi de suite. Cela complexifie le code pour tout le monde, oblige à avoir plusieurs couches d'abstraction à tous les étages, et il reste tout de même des différences de comportement entre les différents systèmes. Dans Haiku au contraire, il n'y a en général qu'une façon de faire les choses.
Un deuxième avantage de Haiku est une stabilité des APIs mais aussi des ABIs. Dans le monde de Linux on n'hésite pas à remplacer ou modifier plein de choses dans le système à chaque version. Les logiciels doivent s'adapter en permanence. C'est résolu la plupart du temps par les distributions qui vont essayer de packager un ensemble cohérent de logiciels qui fonctionnent ensemble. Fort hereusement, une très grande partie de ces logiciels sont libres, et peuvent être patchés pour fonctionner correctement. ça représente tout de même beaucoup de travail, et c'est souvent un problème pour intégrer des logiciels distribués uniquement sous forme de binaires. Ces derniers ne pourront fonctionner qu'avec une version bien précise d'une ou deux distributions.
Ceci permet aux applications de mieux s'intégrer dans le système. Citons par exemple les "translators" (traducteurs) qui permettent de décoder des images (png, jpeg, …) sans en connaître le format. Des applications écrites avant l'apparition d'un format donné pourront donc le décoder si le système dispose du traducteur approprié. La même chose est possible pour d'autre types de fichiers (texte, RTF par exemple). Le Media Kit dispose également d'un mécanisme similaire pour le décodage des fichiers sons et vidéo. Là encore, des codecs peuvent être ajoutés au système et toutes les applications pourront les utiliser. Alors c'est vrai, maintenant, sous Linux il y a GStreamer, mais tout le monde ne l'utilise pas.
Dès le début du projet Haiku est prévu pour permettre à certaines applications non-libres de continuer à exister après la disparition de BeOS. à l'époque, il était encore possible que BeOS continue d'exister d'une façon ou d'une autre, donc, le choix de la licence MIT a été fait, ce qui permettrait une éventuelle réintégration du code de Haiku dans une nouvelle version de BeOS. La compatibilité avec ce dernier est assurée (les applications écrites avant 2001 pour BeOS fonctionnent toujours aujourd'hui), même pour les pilotes matériels, qui peuvent être compilés indépendement du noyau. Un exemple d'application non-libre qui fonctionne sous Haiku après avoir utilisé BeOS pendant assez longtemps: http://www.tunetrackersystems.com/
Enfin, au niveau de l'apparence, moi je la trouve très bien. L'interface est compacte et discrète et permet de se concentrer sur ce qu'on fait. Elle est assez équilibrée, quelque part entre Mac OS X qui met des arrondis et des dégradés partout, et Windows 8 qui est quand même très minimaliste.