Le mois de novembre dernier, j’ai décidé d’aller faire un tour sur deux salons qui étaient à ma portée :
- L’Alchimie X, qui avait été annoncée par une dépêche : Alchimie X — le salon de la création numérique
- Les Journées
MondialesMéditerranéennes du Logiciel Libre (ou JM2L), annoncées également par une dépêche : JM2L 2013 : Linux ? C’est le luxe !
En partant à l’alchimie, j’avais promis aux moules de la tribune de faire un journal si elles étaient sages. Je ne sais pas si elles ont vraiment été sages pendant que je m’empiffrais de nougat entre un Amiga et une Nspire, mais j’ai bon cœur alors j’écris tout de même ce journal !
Note à destination des organisateurs de ces événements ou de ceux qui s’y reconnaîtraient et tout autre intéressé : les photos sont sous licence Creative Commons Paternité.
Sommaire
Alchimie X
L’Alchimie est un salon qui se déroule tous les deux ans et qui a eu lieu cette année du 9 au 11 novembre dernier à l’Espace Rochegude à Tain l’ermitage (pour ceux qui ne sont pas très bons en géographie, comme moi, c’est juste après Montélimar, le pays du nougat). Profitant d’un jour férié en supplément du week-end, l’Alchimie X était ouverte trois jours, et ce n’est pas de trop !
L’Alchimie se présente comme « le salon de la création numérique » et est un lieu convivial pour se retrouver entre passionnés d’informatique passionnante.
Informatique passionnante ? Cela signifie que vous ne trouverez pas nécessairement le dernier ibidule à la mode (même s’il y en a certainement dans la poche de plusieurs alchimistes, et il y avait aussi un pôle vieilles pommes) ni la prochaine bêta de Microsoft. Il faut que ce soit rigolo et surtout, surtout, hackable. Dans les faits il y a de tout, mais surtout des machines et des systèmes d’exploitations inconnus du grand public ou parfois oubliés… Il y a beaucoup de vieilles machines (c’est une des couleurs de l’Alchimie) mais pas que.
Ça faisait longtemps que j’en entendais parler ici sur LinuxFr (il y a des dépêches régulières et journaux à son sujet), ainsi que sur le forum TI de yAronet que je fréquentais beaucoup dans mes années lycéennes et étudiantes. Hop, j’ai enfin sauté le pas.
La bidouille dépassait un peu le cadre de l’informatique puisqu’on a pu y voir une imprimante 3D artisanale et même une fusée à eau ! À coté de l’imprimante 3D ici photographiée se trouve un petit micro-contrôleur faisant office de console de jeu, ce qui est certainement la console de jeu la plus minimaliste qui puisse exister.
Grand classique de l’informatique bidouillable, le Raspberry Pi faisait le bonheur de beaucoup.
mmu_man< a présenté Haiku lors d’une conférence intitulée « Haiku met le paquet », et a pu répondre aux questions intéressées et curieuses des visiteurs du salon :
Pendant que les uns faisaient honneur au nougat et au sirop artisanal à la violette (quelques producteurs et pâtissiers locaux vendaient leur délices directement sur le salon), d’autres tâtaient la manette. En effet, une grosse part était accordée aux jeux vidéos, un bomberman permettait de faire des parties jusqu’à huit joueurs sur un même écran (merci la GL2L) !
Consoles mythique, quelques bornes d’arcade dont la renommée n’est pas à refaire, jeux mémorables…
Le retro gaming en général avait la cote, et ça plaît vraiment aux plus jeunes ! Pour les curieux, ici sur la photo on voit un Minimig, un clône de l’Amiga 500 basé sur un FPGA. J’invite les spécialistes à nommer dans les commentaires le jeu que l’on voit ici !
Jeux et systèmes alternatifs font souvent bon ménage, certains ports étaient mis en valeur (ici World of Padman et Star Trek Voyager: Elite Force pour Amiga), d’autres ports étaient en cours…
Chose amusante, j’étais justement en train d’ajouter le support de World of Padman à XQF quand j’aperçois sur le LAN de l’Alchimie un serveur True Combat tournant sous MorphOS !
Je suis parti en quête de ce trublion, mais malheureusement je ne l’ai pas trouvé…
Personnellement j’étais venu avec ma TI Voyage 200 sous Pedrom et un Thinkpad sous GNU/Linux. La première pour jouer (et frimer un peu), et le second pour travailler à la résurrection de ce vieux projet libre… De manière informelle s’est formé un petit pôle calculatrice, j’ai pu manipuler une TI-Nspire pour la première fois de ma vie, ainsi qu’une Casio Prizm !
À l’Alchimie, la robotique était à l’honneur !
Certains ont même la parole. « Êtes-vous Sarah Connor ? » demande l’un d’eux ! brrrr.
Mais l’Alchimie c’est aussi (surtout ?) une demoparty, l’occasion de montrer ses talents sur tracker :
Tard dans la nuit, certains peaufinent leur assembleur 68K (ici sur Amiga) :
Bon, ici de l’assembleur 68K, mais sur un autre pôle de l’Alchimie on pouvait acheter son petit éléphant PHP en peluche, il ne faut pas être sectaire !
Rétro-informatique, jeu vidéo, musique électronique, démo, robotique, mais aussi partage de savoir et actualités avec de nombreuses conférences ! Ici une conférence sur l’avant-gardiste Firefox OS :
J’allais donc à l’Alchimie pour la première fois, et j’ai été très étonné de ne voir aucune machine Silicon Graphics ni autres mythiques Sun, qui étaient plutôt les machines qui faisaient vibrer les passionnés quand j’étais étudiant. Comme quoi, les centres d’intérêts sont vraiment localisés. C’est justement là que se trouve l’intérêt de ce genre d’événement, puis qu’il s’agit de passion communautaire, la passion est fondée sur l’expérience et le partage de cette expérience, il faut donc venir ! L’Alchimie honore une grande tradition Amigaïste, certains viennent même du Canada pour cela !
Mon plus grand regret ? Ne pas avoir pu apporter mon XO-1 dont j’avais cassé l’écran…
J’ai pu croiser quelques visiteurs de LinuxFr, certains n’étant que lecteur non inscrit !
Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre
De leur coté, les Journées Méditerranéennes du Logiciel Libre se sont tenues du 29 au 30 novembre à Nice sur le campus de Sophia Antipolis. J’y suis allé le samedi 30 avec contra-sh< qui ne savait comment se consoler de n’avoir pu aller à l’Alchimie ! Avec mon XO-1 fraîchement réparé en bandoulière, j’ouvrais les portes des JM2L pour la première fois.
J’avais déjà entendu parler des JM2L, et comme elles se déroulent dans ma région, ce n’était pas très compliqué d’y aller.
Les JM2L est un salon plus traditionnel pour qui a l’habitude des salons ayant trait aux logiciels libres, un peu moins « élevage de geek en batterie » (expression sans péjoration aucune), et beaucoup plus petit que l’Alchimie.
Les JM2L sont donc beaucoup plus formelles, mais plus accessibles que les gros salons comme le parisien « Solution Linux » où l’on ne sait pas où donner de la tête. Par la petite taille du salon, l’ambiance était très familiale et on prenait vite ses marques. Il était impossible à un émotif-non-actif-secondaire-introverti de ne pas faire de rencontre, impossible de s’éviter !
Entre l’Alchimie et les JM2L, pas grand chose en commun sur la forme qui est vraiment très différente. Mais on retrouvera une même passion pour l’informatique rigolote, et les deux événements se rapprochent par leur convivialité.
Évidemment, on y trouvait un stand robotique, entre le Stand Framasoft et le stand April :
Le petit cousin de Curiosity ?
Un très intéressant stand « Ressources libres pour l’éducation » présentait de nombreux livres passionnants, notamment des ouvrages traitant de calcul scientifique et de Python, ainsi que le XO et l’interface Sugar et le projet OLPC en général.
Ce stand a suscité beaucoup d’intérêt parmi les visiteurs !
J’ai pu (essayer de) recharger mon XO-1 avec une manivelle pour la première fois de ma vie ! Bon en fait, je vous l’accorde, j’ai seulement réussi à l’empêcher de se décharger…
Stand phare des JM2L (si-si), premier stand en entrant, on ne pouvait pas le rater, le stand de devnewton< qui faisait la part belle à son jeu Newton Adventure qui n’est plus à présenter ici, ainsi que son tout nouveau jeu Ned et les makis̶.
Un ordinateur ne sort pas sans ses autocollants !
J’ai assisté à une conférence très intéressante sur le projet Gnome, je voulais aller voir une sur Synfig Studio mais j’ai laissé passer l’heure !
La conférence sur Gnome a suscité en moi une question existentielle que je soumets aux moules : pourquoi tant de projets dans lesquels Miguel de Icaza a mis ses grosses pattes sont-ils illustrés par un singe ou portent-ils le nom d’un singe ?
La musique assistée par ordinateur tenait une place de choix, avec des montages rigolos comme ici un thérémine à clavier :
La journée s’est terminée en musique avec un petit concert : clavier, guitare, netJack, Guitarix…
J’ai profité des JM2L pour rencontrer quelques membres de GUL de mon voisinage (notamment ToulonuX). Certains diront que c’est un peu bête d’aller jusqu’à Nice pour rencontrer ses voisins, mais en même temps, c’est bien pour cela qu’on invente ce genre d’événement, non ?
Dans les deux événements, malgré leur forme différente, j’ai trouvé des passionnés accessibles prêts à partager leur passion, beaucoup de logiciel libre (un peu moins en proportion à l’Alchimie, mais le logiciel libre n’y est pas un prétexte comme pour les JM2L), de la robotique, de la bidouille et du DIY, il y avait même aux JM2L une sympathique association qui proposait simplement « venez chez nous pour réparer ensemble vos appareils en panne, que ce soit un vélo, un grille pain, ou un ordinateur ».
Comme attendu, j’ai trouvé une plus grande proportion de lecteurs de DLFP aux JM2L qu’à l’Alchimie, mais ce qui m’a étonné, dans les deux cas, c’est d’avoir surtout rencontré des lecteurs non contributeurs, et surtout, non inscrits ! En fait je savais bien qu’il y avait une écrasante proportion de lecteurs non inscrits, et parmi les inscrits, une ridicule proportion d’actifs (écrivant a minima des commentaires), mais c’est troublant à expérimenter.
Coucou les gens, si vous lisez ce journal, inscrivez vous pour pondre un commentaire ! On a des cookies (il y a même des geekscottes pour qui sait les trouver)…
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