Je m'appelle Edward Joseph Snowden. Avant, je travaillais pour le gouvernement mais aujourd'hui, je suis au service de tous. Il m'a fallu près de trente ans pour saisir la différence et quand j'ai compris, ça m'a valu quelques ennuis au bureau.
Ainsi s'ouvrent les mémoires d'Edward Snowden, dans un livre sorti le 20 septembre 2019 sous le titre « Mémoires vives » en français là où le titre en anglais est « Permanent record » (fichage en permanence…). Petite fiche de lecture.
Sommaire
Sur la forme
Le style
Edward Snowden écrit bien. Le livre se lit comme un roman dont on connaîtrait déjà la fin mais dont on veut connaître le déroulement. Il fait preuve d'un humour pince-sans-rire, ce qui ne gâche rien. Il sait à qui il s'adresse :
- pas à la communauté du renseignement, qui a bien assez entendu parler de lui ;
- ni à la communauté de l'informatique, trop restreinte et déjà plutôt consciente de son histoire ;
- mais il s'adresse bien à tout un chacun.
Ceci implique un certain nombre d'explications techniques pour qu'on puisse bien comprendre son cheminement.
Ces explications techniques serviront surtout de remise en contexte pour le lecteur habitué à DLFP, mais on peut craindre qu'elles soient (un peu) légères pour les personnes réticentes à l'informatique que le lecteur de DLFP a déjà renoncé à former. On ne saurait en tenir rigueur à Snowden : après tout, nous avions nous-même renoncé à former ces personnes, et elles tireront de toute façons des enseignements utiles de ce livre.
La traduction
La traduction, par contre, laisse à désirer sur au moins 3 points :
- Dans la première moitié du livre, on dénombre environ une faute de syntaxe grossière (phrase sans verbe, phrase avec deux verbes) par chapitre, et environ une faute d'orthographe ou de grammaire ne changeant pas le sens toutes les 2 ou 3 pages. Si c'était uniquement un écrit technique, écrit d'emblée en français, il n'y aurait pas de quoi se formaliser. Mais un traducteur est censé être un professionnel de la langue française.
- Il n'y a quasiment pas de notes du traducteur pour expliciter ce qui aurait pu échapper au lecteur à la traduction. Il y a bien des notes du traducteur, mais elles se contentent d'expliciter les sigles anglais (IRS = fisc américain). Par exemple, dans une scène, Snowden se trouve face à un officier détenant un gros dossier sur lui titré "dossier permanent". Le lecteur anglophone aura rétro-traduit "Permanent record" et reconnu le titre de la VO du livre. Le lecteur n'ayant pas ce niveau d'anglais ratera complètement cette référence, puisqu'elle ne fait l'objet d'aucune NDT.
- Il y a des traductions malencontreuses. Par exemple, Snowden explique qu'étant jeune, il espérait que le silicone et les ordinateurs apporteraient la paix dans le monde. Bien entendu, il n'y a pas de silicone dans les ordinateurs : il y a du silicium. Cependant, en anglais, il s'agit du même mot et le traducteur a traduit un peu vite.
Au total, donc, la traduction apparaît avoir été réalisée un peu trop vite. On en est réduit à émettre des suppositions. Est-elle réalisée sous la contrainte du temps pour permettre une sortie mondiale simultanée ? Ou l'éditeur a-t-il réduit le budget pour économiser ? Vu qu'il y a deux traducteurs, on pencherait pour la première solution, surtout que le Seuil n'est pas vraiment un petit éditeur indépendant. Mais on aurait aimé au minimum une relecture orthographique et grammaticale.
Sur le fond
Edward Snowden nous propose sa vision du cheminement de pensée qui l'a amené à dénoncer les pratiques de la NSA. On y retrouvera les caractéristiques classiques d'un esprit très cartésien : un attrait marqué pour les explications techniques et le fait de toujours se confronter à des règles préexistantes, sans manquer d'interroger ces règles. Les méthodes exactes par lesquelles il a exfiltré les documents de la NSA ne sont volontairement pas détaillées car le but n'est pas de fournir des moyens de pirater la NSA, mais bien de comprendre pourquoi il l'a fait.
Il montre peu d'hésitation dans sa démarche. Tout le livre est écrit à la lumière de la seule dénonciation de la NSA. Bien entendu, sans cette dénonciation, le livre aurait bien moins d'intérêt (encore que ça resterait intéressant d'entendre un ancien de la NSA écrire ses mémoires). On remarque un délai de plusieurs années entre la véritable prise de conscience du travail de la NSA et la dénonciation. On comprend en filigrane que la décision qui allait changer sa vie n'a pas dû être si facile à prendre. Cet aspect n'est pas exploré.
Edward Snowden se dépeint, sans doute involontairement, sous un jour christique : toute sa vie a convergé vers ce point, où il détient une information susceptible de changer la vie de l'humanité, où il n'a pas le choix et il doit la révéler, et ce faisant, donner sa vie pour sauver l'humanité. Il y a sans doute une part de vrai dans cette vision des choses, mais il y a inévitablement une part romancée, ne serait-ce que parce que les éléments non utiles à l'histoire ont été évacués. On aimerait un peu plus de discussion sur ses hésitations en tant que lanceur d'alerte.
Le dernier tiers du livre, sur l'exfiltration des données et le lancement d'alerte proprement dit, se lit très bien, comme un roman d'espionnage à suspense, ce qui est d'autant plus impressionnant que le lecteur connaît déjà la fin du livre. On se prend à espérer qu'il ne se fasse pas prendre, alors qu'on sait très bien qu'il ne s'est pas fait prendre !
Réflexions à l'issue de la lecture
Qu'est-ce qui a changé depuis 2013 ?
Le rôle de la NSA a été remis en question aux USA suite aux révélations de Snowden. Toutefois, il n'en est pas sorti grand chose, surtout parce que la plupart des informations étaient classées secret défense. Snowden aborde aussi un autre point : il ne souhaitait pas exfiltrer ses documents directement dans l'espace public. Il y en avait des millions, et il ne pouvait pas tous les lire pour s'assurer, par exemple, qu'il ne mettait personne en danger. Il ne souhaitait pas non plus se fier à son seul jugement pour estimer ce qui était pertinent et ce qui ne l'était pas. Il est donc passé par des journalistes. Ces journalistes étaient de bonne volonté et sérieux, mais leurs compétences en informatique n'étaient pas celles de Snowden. Des infos cruciales ont pu être incomprises. C'était la limite de l'exercice, et ça a forcément restreint la réaction (qu'est-ce que ça aurait pu être…).
Aux USA, donc, peu de réactions institutionnelles ou législatives. En Europe, par contre, les révélations Snowden sont entrées en résonance avec la culture européenne de la vie privée, qui remonte assez loin. On a donc eu des évolutions majeures avec Safe Harbor, Privacy Shield, puis surtout le RGPD.
Sur un plan technique, la généralisation progressive du HTTPS, poussée par de grands acteurs tels que Google, est un pas dans la bonne direction.
Ce qui reste à faire
Il apparaît très clairement dans le livre que les lois ne feront pas bouger la NSA, pour au moins deux raisons.
- Pour contester ses actions devant les tribunaux, il faut avoir connaissance desdites actions, or elles sont soumises au secret défense, et révéler une information soumise au secret défense (en la contestant en justice, par exemple) est en soi une infraction. Joli verrouillage.
- La NSA a développé une véritable culture de l'impunité. Si elle n'est pas tout à fait un État dans l'État, elle n'en est pas loin. Les cadres de la NSA ont déjà menti devant les instances politiques censées les contrôler : Congrès, commission du renseignement. La NSA a une interprétation extrêmement large des textes législatifs qui lui donnent ses pouvoirs, et comme on ne peut pas la contester devant les tribunaux…
Restent donc les solutions techniques. Sur ce point, des progrès sont encore réalisables. De même qu'on a chiffré la majorité du contenu du trafic web en passant au HTTPS, il reste à chiffrer les autres usages d'Internet. De nos jours, il s'agit des mails, des applications de messagerie instantanée, des applis mobiles… Il reste d'immenses chantiers. L'avantage, c'est que si on a réussi a généraliser le HTTPS de façon transparente pour l'utilisateur, il n'est pas impossible qu'on puisse faire de même pour d'autres protocoles de communication.
Restera, enfin, le plus difficile : les méta-données. Snowden explique très bien que c'est un élément central de la collecte, et que c'est le plus difficile à masquer (on ne peut pas tous utiliser TOR, qui est de toutes façons trop lent pour un usage quotidien). Je ne sais plus où j'avais vu l'exemple suivant, qui montre très bien ce qu'on peut faire des métadonnées :
14:00 : Mr U. reçoit un appel du centre de dépistage anonyme et gratuit de Grenoble
14:02 : Mr U. appelle le Dr Tartampion, médecin généraliste à Grenoble
14:10 : Mr U. consulte sida-info-service.fr (le site est en HTTPS, mais on sait qu'il a accédé à l'IP correspondant à ce site. De toute façon la requête DNS est en clair)
14:25 : Mr U. appelle un numéro appartenant à la mutuelle des enseignants.
14:30 : Mr U. appelle un numéro identifié comme le secrétariat du Pr E, infectiologue à Grenoble
Pas besoin d'accéder au contenu des discussions pour savoir ce qui s'est dit. Et c'est toujours comme ça, ce n'est pas un cas isolé. Les métadonnées seront sans doute le plus difficile à masquer à la NSA.
Aller plus loin
- Mémoires vives d'Edward Snowden (419 clics)
- Extrait de Mémoires vives (33 premières pages du livre) (146 clics)
- Fiche de lecture de stéphane bortzmeyer (123 clics)
# VO souhaitée
Posté par Wawet76 . Évalué à 8.
J'ai tout juste commencé le livre, et je regrette de ne pas l'avoir pris en VO… Je suis soulagé d'apprendre que la 2e moitié est mieux traduite.
Ça ne change rien au fond, mais bon ça stoppe la lecture quand il faut relire 2 fois une phrase pour piger le sens.
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par stopspam . Évalué à 3.
Merci pour ce retour, je vais essayer de me procurer la VO.
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par David Marec . Évalué à 5.
C'est la traduction du titre même qui est curieuse, non ? Pourquoi « mémoires vives » ?
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 7.
Depuis que j'ai acheté le livre je me pose la question, pour moi ce titre est une vraie trahison. Mon hypothèse préférée est que l'éditeur n'a pas trouvé de traduction correcte qui tienne en 2 mots. Sur la 4e de couverture il y a un titre qui me paraît meilleur mais bien trop long : "Rien ne sera jamais effacé". Lui, il rend bien le sujet du livre.
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par Tit . Évalué à 3.
Je suppose que dans l'esprit de ceux qui l'ont choisi, mémoires vives, ça signifie mémoires toujours vivantes, mais c'est assez mal choisi puisque mémoire vive ça fait penser à ram et donc de la mémoire qui s'efface très facilement du coup pour être fidèle aux titre, on pourrait se dire qu'on aurait pu choisir un autre type de mémoire la rom, appelé en français mémoire morte, sauf que pour toute personne normale (pas informaticienne) une mémoire morte ça n'évoque pas de tout cela, morte ça craint, ça fait penser que la mémoire a été effacé, qu'elle n'existe plus ;-)
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 3.
Il y avait d'autres choix :
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par flagos . Évalué à 4.
Dossier personnel ?
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 1.
D'après le contenu du livre, je pense que le sens est plutôt "enregistrement de tout pour l'éternité". Mais ça ne fait pas un bon titre de livre.
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par Matthieu . Évalué à 5.
"Enregistré à jamais" ?
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par Thierry Pasquier (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.
À conserver pour l'éternité est le titre d'un livre témoignage de Lev Kopelev (Stock,1976).
Le titre fait référence au tampon apposé sur les dossier des victimes de la répression stalinienne : хранить вечно.
[^] # Re: VO souhaitée
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 5.
oui, le rapprochement avec l'URSS et l'époque pouvant être qualifiée de stalinienne (disparue : le KGB est mort avec la chute du mur de Berlin, bon il y a le FSB avec Poutine) ou avec la Chine jusque maintenant n'est pas loin : la NSA étant un peu trop intrusive, même nos amis de la DCSI en France n'oseraient pas…
bien vu :/
moui, un meilleur titre serait souhaitable, rapidement ! (schnell)
[^] # Traduttore, traditore
Posté par bobble bubble . Évalué à 0.
Toute traduction est une vraie trahison, car au delà du changement de mots, de syntaxe et de grammaire, il y a souvent un changement de culture. Par exemple, "quand les poules auront des dents" devient "when pigs fly", (et non "when pigs will fly")
Si je prends le point suivant :
Snowden évoque peut-être avec nostalgie les atouts d'une bimbo rencontrée dans un fablab.
# Métadonnées
Posté par antistress (site web personnel) . Évalué à 6.
J'avais trouvé cet exemple éclairant et l'avais consigné dans mon blogue : http://libre-ouvert.toile-libre.org/index.php?article180/rassurez-vous-il-ne-s-agit-que-de-metadonnees-vraiment-mais-ne-s-agit-il-pas-que-de-votre-vie-privee-en-fait
Merci pour la revue du livre et quel dommage pour la traduction médiocre proposée par l'éditeur :/
# Section "Aller plus loin"
Posté par Liorel . Évalué à 3.
Je m'aperçois que j'ai dû oublier de retirer ce titre de section avant la soumission. Un modérateur pourrait-il supprimer ce titre de section vide ? Merci !
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Section "Aller plus loin"
Posté par Florent Zara (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
Cette section est automatique et correspond aux liens ajoutés dans la section éponyme lors de la rédaction de la dépêche. Comme on ne peut pas (encore) supprimer le titre de section s'il n'y a pas de lien, je me suis permis d'ajouter la fiche du livre sur le site de l'éditeur et le lien vers l'extrait.
[^] # Re: Section "Aller plus loin"
Posté par David Marec . Évalué à 7.
On pourrait y ajouter la fiche de lecture de stéphane bortzmeyer, mentionnée dans un autre commentaire.
[^] # Re: Section "Aller plus loin"
Posté par Arkem . Évalué à 2.
Fait ;)
# la vallée du silicone
Posté par Anonyme . Évalué à 8.
Ce n'est pas exactement le même mot. Celui qui nous intéresse s'écrit silicon tandis que l'autre c'est silicone avec un E final comme en français. Les anglophones natifs font d'ailleurs une distinction de prononciation plus ou moins prononcée entre les deux mots.
Sinon, dans les ordinateurs et autres circuits imprimés, il peut aussi y avoir du silicone dans la pâte thermique ou dans les joints autour des puces de silicium.
# hésitations et gros boulot
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 10.
Je n'ai pas eu cette impression en lisant le livre, ni en le relisant. Edward Snowden ne détient pas une information susceptible de changer la vie de l'humanité, comme s'il était tombé dessus pas hasard. Vers la fin de son séjour au Japon, il a eu un pressentiment sur la mise en place d'une surveillance globale par la NSA, ce pressentiment s'est renforcé peu à peu [1] puis il a cherché à s'assurer qu'il ne se trompait pas. Pour se faire il a entrepris des recherches dans les documents de la NSA à partir de sa position stratégique du "Bureau de partage de l'information". Il a alors mis au point l'outil (heartbeat, un agrégateur intelligent de blogs internes de la NSA) qui lui a permis de siphonner la documentation de la NSA et d'y chercher les documents qui décrivent les mécanismes de la surveillance globale. Il ne voulait pas se contenter des discours marketing "internes" dont on ne sait jamais s'ils ne sont pas seulement des propositions commerciales jamais réalisées [2]. Pour être certain de la réalité de la surveillance globale, il lui fallait donc trouver les outils et comprendre leur fonctionnement. D'où la longue enquête qu'il a menée, camouflée par la mise à disposition de heartbeat.
Sur le plan des hésitations, on sent bien le débat intérieur entre la loyauté à l'institution et la loyauté à la constitution. Il ne faut pas oublier que la surveillance globale est anti-constitutionnelle. Quelles que soient les entourloupes sémantiques pratiquées par le gouvernement pour la justifier a posteriori, cela reste un crime fédéral. Il y a aussi l'impossibilité de parler à qui que ce soit. Surtout pas à sa compagne, ne serait-ce que pour la protéger. Et comme, au sens strict, il risque sa peau, c'est difficile à vivre, c'est le moins qu'on puisse dire. La seule solution pour en sortir c'est de fuir à l'étranger et révéler l'information en espérant que ses proches comprendront.
[1] au point de le rendre malade, d'où sa mutation à Hawaï pour un poste moins fatigant…
[2] à ce propos, un point fondamental dans la dérive de la NSA et de la CIA vers la surveillance globale après les attentats du 11/09, c'est le recours forcené aux contractuels (cf. le budget noir de 2013) pour les fonctions informatiques mis à disposition par des sociétés comme Dell, BAE Systems, Booz Allen Hamilton, etc. Cela a abouti à, selon l'expression de ES, donner les clés du royaume à des gamins (lui avait 22 ans) qui détenaient la compétence informatique et ne se posaient pas de question sur les conséquences de ce qu'ils mettaient en place.
# La fin, suspens
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 5.
Oui le livre se lit vraiment comme un roman et la fin est pleine de suspens, même si on sait déjà qu'il ne s'est pas [encore] fait prendre. En fait il restait un aspect que, moi au moins je ne connaissait pas, c'est la réaction de ses proches. Là le livre apporte un éclairage, à la fois par ce qu'il dit et par ce qu'il ne dit pas.
# [complément] Une autre fiche de lecture chez Stéphane Bortzmeyer
Posté par fero14041 . Évalué à 6.
J'ai bien aimé également la récente fiche de lecture de Stéphane Bortzmeyer, qui m'a notamment décidé à me procurer le documentaire Citizenfour.
# Mais noooon !!!
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 5.
Non non non et non. Tu ne sais pas ce qui s'est dit, tu ne sais pas si M. U a la Sida, est séropo ou négatif ! Pitié, n'interprète pas, c'est bien là qu'est le soucis.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par Thomas (site web personnel) . Évalué à 1.
En effet : possible.
Mais a mes yeux moins probable que l'autre cas. Après,on pourrait en discuter, puisque qu'il est moins probable d'être infecté que de ne pas l'être.
Heureusement que les conversations sont enregistrées et analysées :/
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 09 octobre 2019 à 07:49.
C'est évident que mon cas est capilo-tracté. Mais sur les milliers de cas qui vont te passer dans les doigts chaque année, il y aura toujours dans le lot ceux qui n'ont rien à y faire.
Alors on peut dire que c'est pas grave 1 pour 1000, mais moi je trouve ça grave. D'où l'intérêt de ne pas extrapoler, de ne pas automatiser etc.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par Maclag . Évalué à 8.
T'inquiète: Facebook mettra un "séropositif: 78%" et recoupera avec d'autres infos pour faire évoluer le score.
Ah ben d'ailleurs M. U vient de prendre 5% de plus parce qu'il y a 4 mois, il a passé du temps seul-à-seul avec une personne dont on vient de passer le score à 97%. Hop! Il monte à 83%.
Encore un peu de marge avant que Facebook n'écrive noir sur blanc "séropositif confirmé" dans son dossier en le vendant à des tiers.
Tu vois?
Aucune raison de t'inquiéter!!
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par Dring . Évalué à 8.
Ce n'est qu'un exemple ; certes avec un peu (trop) d'extrapolation, mais ça montre quand même qu'on peut deviner ou tenter de deviner des choses à partir des meta-informations qui gravitent autour de nos requêtes http[s], dans ce cas autour du DNS.
Exemple plus réaliste :
- M. U se connecte à www.maxi-diarhee.org
- M. U se connecte à www.vomi.com
- M. U se connecte à www.je-crache-du-sang.fr
- M. U se connecte à www.grippe-intestinale.com
- Mme X, agent de la DGSE, refuse une invitation à dîner de M. U
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par Sébastien Rohaut . Évalué à 10.
J'ai cliqué… :-)
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 6.
Ce que je critique c'est justement cette démarche (en plus de collecter les méta données). N'avoir que des meta données et en déduire le reste, c'est encore plus soumis à l'erreur et aux biais, et c'est bien là le pb. Je ne veux pas dire que je préfèrerais qu'on écoute la conversation de M. U, mais la déduction plus ou moins fumeuse est une 2e erreur dans la démarche globale de surveillance.
C'est légitimer le "il n'y a pas de fumée sans feu" (truc que je déteste par dessus tout parce que ça permet de justifier tout et n'importe quoi).
Non seulement on viole ta vie privée (M. U qui appelle le Dr. T c'est la vie privée quoi qu'on en dise), mais en plus on va en inventer le reste (il lui a sûrement dit "bla bla bla"). C'est par ce biais qu'on se trouve au final accusé par défaut et que c'est à l'innocent de le prouver.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 2.
Perdu, ça m'est presque arrivé quand mon fils a fait une salmonelose :)
(bon, pas cracher du sang quand même). Une chiasse de dingue qui a fini aux urgences et 3j d'hospitalisation.
Mme X a donc peut-être perdu l'occasion de draguer un papa célibataire qui est très attentionné et qui s'inquiète pour la santé de son fils ?
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par Dring . Évalué à 2.
Ou de se faire refiler une saloperie par un papa porteur de virus…
[^] # Re: Mais noooon !!!
Posté par fredezic . Évalué à 4.
la NSA n'est pas la justice, son rôle n'est pas de rendre un jugement, ils essaient juste d'avoir un maximum d'information sur cette personne.
même si la personne n'est pas séropositif, ça donne l'info qu'elle s'y est intéressée un moment ou a un autre.
ça donne l'information qu'il est préoccupé par ça et que ça peut être un moyen de pression
# Dictature
Posté par Ruminant . Évalué à 6. Dernière modification le 08 octobre 2019 à 21:31.
Un système complètement protégé et qu’on ne peut mettre devant un tribunal, c’est une dictature en quelque sorte, non ?
[^] # Re: Dictature
Posté par Dafyd . Évalué à 6.
La démocratie s'arrête là où commence la raison d'état.
Charles Pasqua.
Je pense qu’il est naïf d’imaginer qu’il n’existe pas de sujets qui ne sont pas traitables démocratiquement. Surtout dans le domaine de la géopolitique et de la souveraineté des États.
C’est moche, mais ainsi tourne le monde !
[^] # Re: Dictature
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 10.
Il ne s'agit pas de tout traiter démocratiquement, il s'agit d'assurer le contrôle démocratique de toutes les institutions de l'État. Ce n'est pas parce qu'un institution peut agir en secret, qu'elle peut s'affranchir du contrôle démocratique. Et par exemple être sanctionnée et réformée si elle abuse de ce secret.
[^] # Re: Dictature
Posté par reno . Évalué à 10. Dernière modification le 09 octobre 2019 à 11:25.
Charles Pasqua, considéré comme un modèle de probité.. ^S
Pas du tout quelqu'un sur lequel, des "contrôles démocratiques" aurait un sens.
[^] # Re: Dictature
Posté par Dafyd . Évalué à 2.
Ce qui est compliqué c’est que bien souvent ces administrations chargées du contrôle sont elles-mêmes gangrenées. On tape pas sur les copains… on sait jamais, un jour ils nous nommeront pour un poste ;)
[^] # Re: Dictature
Posté par Kerro . Évalué à 7.
on sait jamais, un jour ils nous ferons chanter avec des informations compromettantes.
Parce que dans ce système, pour arriver à un poste élevé il faut « faire ce qu'il faut », aka des trucs pas jolis-jolis.
[^] # Re: Dictature
Posté par Big Pete . Évalué à 5.
D'où le rôle fondamental des lanceurs d'alertes, du 4eme pouvoir (la presse) et de la protection des sources.
Et d'ailleurs, c'est la dessus que ça commence à taper en premier quand la société bascule sur un régime autoritaire.
Aujourd'hui, avec le rôle pris par les réseaux sociaux au niveau de l'opinion publique, c'est devenu un peu plus complexe. On peut plus difficilement empêcher l'information de sortir, mais par contre, on peut plus facilement diffuser de la fausse information ou du FUD pour noyer le poisson.
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
[^] # Re: Dictature
Posté par Maclag . Évalué à 3.
Et sachant que le pouvoir est naturellement incité à surveiller son propre peuple, il est peu probable qu'il souhaite le voir capable de contrer cette surveillance.
Et quand te dirigeants sont sur Twitter et Facebook, c'est carrément la promotion de la surveillance étrangère.
# Dommage c'est pas libre
Posté par Shunesburg69 . Évalué à -4. Dernière modification le 17 octobre 2019 à 14:15.
C'est dommage qu'il n'ait pas diffusé son livre sous licence libre, je comprends qu'il veuille faire des sous pour vivre aux vues des circonstances (il est "en fuite"), mais le texte aurait plus d'impact et serait bien plus diffusé, s'il l'était de manière libre et gratuite.
[^] # Re: Dommage c'est pas libre
Posté par Liorel . Évalué à 10.
L'expérience montre que c'est généralement le contraire. Un livre vendu 15€ avec un peu de pub (ici, rien de bien envahissant : juste faire savoir qu'il est sorti) a de bien meilleures chances d'être un succès qu'un PDF publié sur un obscur site web.
J'aime beaucoup le libre et tout, qu'il n'y ait aucun doute là-dessus. Mais, tant pour des raisons sociales qu'économiques, ce n'est pas le moyen optimal de diffuser un écrit long. De plus, il ne s'agit pas que d'écrire : il a fallu traduire en français, relire, éventuellement faire préciser des passages peu clairs… Tout ceci participe clairement de l'amélioration du texte, mais a aussi un coût, que la diffusion en libre ne permet que rarement d'amortir.
Oui alors si pour faire des sois tu en es réduit à écrire un livre, ta situation financière est pas sur le point de s'améliorer…
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
# Une version corrigée bientôt ?
Posté par antistress (site web personnel) . Évalué à 2.
voir en bas de cet article :
Est-ce que les erreurs signalées ici seront corrigées…
[^] # Re: Une version corrigée bientôt ?
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 2.
Peut-être faudrait-il que quelqu'un ayant un compte twitter signale cette discussion à l'éditeur.
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