Sortie de Replicant 6.0

Posté par  . Édité par Nils Ratusznik, Nÿco, BAud, Benoît Sibaud, Davy Defaud et palm123. Modéré par claudex. Licence CC By‑SA.
52
2
juil.
2017
Android

Replicant est un système d’exploitation entièrement libre pour mobiles/tablettes, pilotes et micro‐logiciels compris. Puisqu’il y a une claire volonté de faire du 100 % libre, il y a peu d’appareils pris en charge. De plus, pour ceux qui le sont, ils ne le sont que partiellement et tous les périphériques ne fonctionnent pas (à moins d’installer du logiciel privateur). Cette pureté éthique en fait un système que la FSF (Free Software Foundation) apprécie et que la FSFE (Free Software Foundation Europe) recommande dans sa campagne Libérez votre Android !.

Logo de Replicant

Sommaire

Replicant plus en détails

Il est basé sur Android, ou plus exactement AOSP (Android Open Source Project). Il n’est pas pour autant directement basé sur AOSP, en effet chaque version se base sur une version modifiée d’AOSP (comme CyanogenMod et LineageOS). Il va de soi qu’il ne contient pas les applications privatrices de Google (qui prennent peu à peu la place de celles libres de AOSP).

Par défaut, il n’y a donc ni Google Play Store, ni Amazon AppStore. Néanmoins, F-Droid est préinstallé. C’est un gestionnaire d’applications libre avec une interface graphique (qui sera bientôt changée). Par défaut, la seule source d’applications est celle de f-droid.org, qui ne contient que des logiciels libres ou presque (ce qui pose problème à Replicant qui souhaite respecter les recommandations pour les distributions de systèmes libres de la FSF). Cependant, il est possible de rajouter et créer d’autres sources, par exemple via le paquet fdroidserver de Debian.

La version 6.0

Le 13 mars 2017, Replicant a annoncé la sortie de la version 6.0. La dernière était Replicant 4.2.0004, et la première version de cette « branche » était sortie 22 janvier 2014, ce qui faisait trois ans sans mise à jour, hormis pour la sécurité et la stabilité, mais vous pouvez faire un ou des dons via la FSF si vous souhaitez encourager le projet et que ça avance plus vite.

Comme on peut le deviner Replicant 4.2 est basé sur AOSP 4.2 et la version 6.0 sur AOSP 6.0 (« Marshmallow »). Replicant a donc sauté de nombreuses versions (4.3, 4.4, 5.0 et 5.1). Cela n’a rien de surprenant, avant Replicant 4.2, il y a eu la 4.0 et donc pas de 4.1. Cependant, le cas de l’écart de version entre Replicant 2.3 et Replicant 4.0 est différent, puisque le code de la version 3 (d’AOSP) n’a été rendu publique et libre qu’à la publication de la version 4.0 (qui a pour nom Ice Cream Sandwich).

Au moins depuis la version 2.3, Replicant se basait sur CyanogenMod (à ne pas confondre avec Cyanogen OS), qui était le dérivé d’AOSP, en grande partie libre le plus populaire, et qui gérait beaucoup de matériels (ce qui était facilité par l’acceptation de code et binaires privateurs). Fin 2016, CyanogenMod est mort et a été forké sous le nom de LineageOS. Avant cet événement, il a été envisagé d’utiliser OmniROM à la place. Finalement, c’est LineageOS 13.0 qui a été retenu pour Replicant 6.0.

Cette nouvelle version prend en compte (pour l’instant) moins d’appareils que la précédente : Galaxy S2 (I9100), Galaxy S3 (I9300) et Galaxy Note 2 (N7100). Il n’y a donc pour l’instant que des appareils Samsung qui sont gérés. De plus, il y a une gestion partielle du Galaxy S3 4G (I9305), qui n’était géré par aucune version précédente, mais il n’est pas encore possible de téléphoner et utiliser Internet via le réseau téléphonique avec cette version de Replicant pour cet appareil. C’est néanmoins une priorité de gérer plus d’appareils, et il est affirmé que le GTA04, le Galaxy Nexus (I9250), la Galaxy Tab 2 7.0 (P31xx), la Galaxy Tab 2 10.1 (P51xx), et le Galaxy Note 1 (N7000) seront pris en charge.

Les personnes derrière Replicant ont profité de cette mise à jour majeure pour nettoyer et enrichir le wiki.

La procédure d’installation n’a pas l’air d’avoir changé (hormis le passage de MD5 à SHA-256 pour vérifier les binaires). Si vous êtes allergiques à l’anglais et/ou que vous voulez des astuces post‐installation, Nicola Spanti a fait un tutoriel en français pour expliquer comment installer Replicant 6.0 sur le Galaxy S3 (I9300). Si vous cherchez des applications et/ou services pour remplacer ceux de Google et qui soient de préférence libres, il a fait un article sur le sujet qu’il continue de mettre à jour (et auquel vous pouvez contribuer si vous savez utiliser git et GitLab).

Pas de SDK pour la version 6.0 !

Il n’y aura pas de SDK (kit de développement) pour Replicant 6.0, alors qu’il y en avait eu pour trois versions (2.2, 4.0 et 4.2). Le SDK fourni par Google contient malheureusement des licences privatrices et incite à installer des modules complémentaires propriétaires (par exemple, pour les API de Google), ce qui avait poussé à fournir un SDK libre. Le code du SDK est libre, il fallait donc « juste » arriver à le compiler.

Depuis quelque temps, le SDK d’Android est disponible dans Debian (via le paquet android-sdk), à partir de la version 9 "Stretch" (sortie le 17 juin 2017). Cela permet apparemment de compiler certaines applications, mais il manquerait des bibliothèques libres pour certaines (celles privatrices ne sont donc pas comptées ici). Le SDK fourni par Debian correspond à Android 6.0, donc à la même API que ce dernier. Puisque Debian fait de beaux paquets et a une équipe dédiée, Replicant ne fournit pas de nouvelle version du SDK et n’aura probablement plus jamais à en fournir, ce qui permet aux personnes derrière Replicant de se concentrer sur d’autres choses et évite de disperser les forces du Libre. Debian peut être jugé problématique si on veut proposer un système entièrement libre à des personnes pas ou peu au fait du logiciel libre, on peut donc juger souhaitable qu’il y ait des paquets (pour le SDK d’Android) dans des distributions 100 % libres (comme Parabola GNU/Linux-libre et Trisquel GNU/Linux qui aura un support au moins partiel dans sa version 8) (sans pour autant nécessairement penser que Debian est à jeter à la poubelle, la FSF a, par exemple, fait un partenariat avec Debian sur h-node).

Journal des modifications

Modifications indépendantes de l’appareil

  • nouvelle application RepWifi pour l’usage des adaptateurs Wi‐Fi ;
  • possibilité de sélectionner llvmpipe comme un compositeur logiciel alternatif (il faut pour l’instant passer par la ligne de commande) ;
  • le scan de QR-Code fonctionne ;
  • possibilité d’accéder à la caméra depuis l’écran de déverrouillage ;
  • GCC, Binutils, Clang, Jack, Jill et d’autres parties de la chaîne de construction sont construits depuis les sources ;
  • suppression de la dépendance à des outils pré‐construits ;
  • correction pour la construction sur Debian 9 Stretch (l’actuelle stable) ;
  • miroir du code source de LineageOS et utilisation d’étiquettes pour tous les dépôts ;
  • nouveau script pour générer les clés et signer les images avec vos propres clés ;
  • possibilité de définir des mots de passe différents pour le chiffrement et l’écran de déverrouillage ;
  • ajout de l’extension pour que F-Droid ait les privilèges système ;
  • désactivation de la vérification du portail captif qui se connecte à un serveur Google ;
  • configuration du noyau (Linux) renforcée ;
  • mise à jour de Heimdall (qui sert à « flasher » des appareils Samsung et est disponible dans Debian) ;
  • plusieurs améliorations pour la vie privée dans le navigateur Web (désactivation du préchargement et de fonctionnalités de pistage) ;
  • les aperçus fonctionnent dans l’application galerie ;
  • ADB (Android Debug Bridge) est désactivé par défaut ;
  • apposition de la « marque » Replicant sur le recovery et DEX Optimizer ;
  • ajout d’un nouveau fond d’écran.

Galaxy S2 (I9100)

  • les graphismes en 2D fonctionnent (rapidement) ;
  • le son marche, mais pas en Bluetooth ou via USB ;
  • la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
  • la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
  • le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciels propriétaires ;
  • les capteurs marchent ;
  • la caméra fonctionne ;
  • il n’y a pas de codage et de décodage matériel de médias sans micro‐logiciels privateurs.

Galaxy S3 (I9300)

  • les graphismes en 2D fonctionnent ;
  • le son marche ;
  • la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
  • la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
  • le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciels propriétaires ;
  • le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
  • les capteurs marchent ;
  • la caméra arrière marche, mais pas celle côté face, du moins pas sans micro‐logiciel privateur ;
  • le codage et le décodage matériel de médias ne fonctionnent pas sans micro‐logiciels privateurs.

Galaxy Note 2 (N7100)

  • les graphismes en 2D fonctionnent ;
  • le son marche ;
  • la partie téléphonie est fonctionnelle, à la fois pour téléphoner et pour l’accès à Internet ;
  • la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciels privateurs, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
  • le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciel propriétaire ;
  • le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
  • les capteurs marchent (les pilotes ont été mis à jour pour fonctionner avec des micro‐logiciels plus récents) ;
  • la caméra arrière marche, mais ce n’est pas le cas de celle côté face du moins pas sans micro‐logiciel privateur.

Galaxy S3 4G (I9305)

  • les graphismes en 2D fonctionnent ;
  • le son marche ;
  • la puce Wi‐Fi interne ne marche pas sans micro‐logiciel privateur, mais les périphériques Wi‐Fi externes avec un AR9271 fonctionnent ;
  • le Bluetooth ne marche pas sans micro‐logiciel propriétaire ;
  • le NFC (Near Field Communication) fonctionne ;
  • les capteurs marchent ;
  • la caméra arrière marche, mais ce n’est pas le cas de celle à l’avant sans micro‐logiciel privateur ;
  • le codage et le décodage matériel de contenus audiovisuels ne fonctionnent pas sans micro‐logiciels privateurs.

Informations sur les appareils actuellement pris en charge par cette version

Acquisition d’un appareil

Les appareils pris en charge ne sont pas récents. Néanmoins, c’étaient des modèles connus qui ont été vendus à plusieurs millions d’exemplaires. Il devrait donc être relativement aisé de les trouver en occasion (via des sites Web de particulier à particulier, des magasins spécialisés dans l’occasion, etc.). Technoethical propose certains modèles reconditionnés avec Replicant pré‐installé (actuellement le S2, le S3 non 4G, et le Note 2) et écrit donner 10 % des profits sur la vente d’un appareil (sous Replicant) au projet Replicant.

Samsung Galaxy S2 (I9100)

  • dimension : 125,3 × 66,1 × 8,5 mm (4,93 × 2,60 × 0,33”) ;
  • masse : 116 g (4,09 oz) ;
  • SIM : mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
  • écran : Super AMOLED Plus, 16 millions de couleurs, 4,3 pouces en taille, résolution 480 × 800 px, multi‐tactile (LD9040) ;
  • processeur principal : double-cœur à 1,2 GHz Cortex-A9 ;
  • mémoire : 1 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 32 Gio ;
  • appareil photo arrière : 8 méga-pixels, 3 264 × 2 448 px, auto-focus, flash LED (Fujitsu M5MO) ;
  • appareil photo avant : 2 méga-pixels (Samsung S5K5BAFX) ;
  • audio : prise jack 3,5 mm TRRS ;
  • radio : radio FM stéréo (SI4709) ;
  • NFC (PN544) ;
  • capteurs : accéléromètre (K3DH), gyroscope, proximité (CM3663), boussole (AKM8975) ;
  • batterie : Li‐Ion 1 650 mAh ;
  • des micro‐logiciels privateurs ;
  • système privateur pour le modem ;
  • système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
  • sortie en mai 2011 (en tant que haut de gamme).

Samsung Galaxy S3 (I9300)

  • dimension : 136,6 × 70,6 × 8,6 mm (5,38 × 2,78 × 0,34”) ;
  • masse : 133 g (4,69 oz) ;
  • SIM : Mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
  • écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 4,8 pouces en taille, résolution 720 × 1280 px, multi‐tactile ;
  • processeur principal : quatre cœurs à 1,4 GHz Cortex-A9 (Samsung Exynos 4412) ;
  • carte graphique : Mali 400 MP4 ;
  • mémoire : 1 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 64 Gio ;
  • appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,6, auto-focus, flash LED (S5C73M3) ;
  • appareil photo avant : 1,9 Mpx (S5K6A3) ;
  • audio : prise jack 3,5 mm TRRS ;
  • radio : radio FM stéréo avec RDS ;
  • NFC (dans la batterie) (PN544) ;
  • capteurs : accéléromètre (LSM330DLC), gyroscope (LSM330DLC), proximité (CM36651), boussole (AKM8975), baromètre (LPS331AP) ;
  • batterie : Li‐Ion 2 100 mAh, peut être retirée facilement (pas de vis, etc.) ;
  • des micro‐logiciels privateurs ;
  • système privateur pour le modem, mais il semble isolé ;
  • système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
  • sortie en mai 2012 (en tant que haut de gamme).

Samsung Galaxy Note 2 (N7100)

C’est essentiellement un I9300 mais en plus grand

  • dimension : 151,1 × 80,5 × 9,4 mm (5,95 × 3,17 × 0,37”) ;
  • masse : 183 g (6,66 oz) ;
  • SIM : mini-SIM, seulement GSM (CDMA n’est pas géré) ;
  • écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 5,5 pouces en taille, résolution 720 × 1 280 px, multi‐tactile ;
  • processeur principal : quatre cœurs à 1,1 GHz Cortex-A9 (Samsung Exynos 4412) ;
  • carte graphique : ARM Mali-400MP4 ;
  • mémoire : 2 Gio de mémoire vive, 16 Gio ou 32 Gio ou 64 Gio de stockage interne, un port pour carte microSD pouvant aller jusqu’à 64 Gio ;
  • appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,2, autofocus, flash LED ;
  • appareil photo avant : 1,1 Mpx ;
  • audio : prise jack 3,3 mm TRRS ;
  • radio : radio FM stéréo avec RDS ;
  • NFC ;
  • capteurs : accéléromètre, gyroscope, proximité, boussole, baromètre ;
  • batterie : Li‐Ion 3 100 mAh, peut être retirée facilement (pas de vis, etc) ;
  • des micro‐logiciels privateurs ;
  • système privateur pour le modem ;
  • système d’amorçage (bootloader) propriétaire et signé ;
  • sortie en septembre 2012 (en tant que haut de gamme).

Samsung Galaxy S3 4G (I9305)

Comme son nom l’indique, c’est essentiellement un I9300 avec du 4G LTE :

  • écran : Super AMOLED, 16 millions de couleurs, 4,4 pouces en taille, résolution 720 × 1 280 px, multi‐tactile, Corning Gorilla Glass 2 ;
  • processeur principal : Samsung Exynos 4412 ;
  • carte graphique : Mali 400 ;
  • NFC (PN544) ;
  • modem : Qualcomm MDM9615 (aussi utilisé dans l’iPhone 5) ;
  • capteurs : accéléromètre (LSM330DLC), gyroscope (LSM330DLC), proximité (CM36651), boussole (AKM8975), baromètre (LPS331AP) ;
  • appareil photo arrière : 8 Mpx, 3 264 × 2 448 px, f/2,2, autofocus, flash LED (puce S5C73M3) ;
  • appareil photo avant : 1,1 Mpx (puce S5K6A3) ;
  • sortie en septembre 2012 (en tant que haut de gamme).

Changements constatés entre la version 4.2 0004 et 6.0 0001 sur Galaxy S3 (I9300)

  • le recovery a changé : il est « brandé » (il est en rouge, la couleur de Replicant, et a le logo de Replicant) et il gère le tactile (avec celui de la version 4.2 0004, il n’y avait que les touches physiques qui marchaient) ;
  • le logo de démarrage a subtilement changé : il est plus petit ;
  • l’aperçu des applications en pause (qui s’obtient avec un appui long sur la touche « maison » centrale du Galaxy S3) ne marche plus ;
  • la capture d’écran (appui simultané sur le bouton physique volume moins et celui « power ») ne marche plus : ça a soi-disant marché, mais l’image est noire. Le problème est connu et documenté ;
  • l’application capture a un fond mal dégradé dans sa partie basse ; elle semble pourtant n’avoir pas changé, alors qu’il n’y avait pas ce léger bogue graphique avec la version 4.2 ;
  • la musique de la carte microSD n’était plus trouvée. Il faut renommer le dossier (contenant la musique) pour que l’application Musique retrouve ses petits, entraînant probablement une indexation par Android (laquelle aurait du être faite à l’insertion de la carte) ;
  • il n’y a plus d’application lampe (de poche), qui allume la LED de l’appareil photographique, mais il y a des applications libres pour y remédier sur F-Droid ;
  • l’interface graphique semble plus lente.

Aller plus loin

  • # Aux confins de l'extrême...

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je ne peux que louer un projet qui vise à proposer un système pour smartphone entièrement Libre, mais quand on en vient à écrire que le nouveau matériel supporté ne permet pas de téléphoner, est-ce qu'on peut encore parler de "solution"?

    Si c'est pour proposer un smartphone qui ne permet pas de téléphoner (et qui a bien d'autres limitations), est-ce que que ça vaut encore le coup de faire autant d'efforts ou ne vaudrait-il mieux pas lâcher l'approche et tenter autre chose?

    J'ai l'impression qu'Android étouffe le Libre sur smartphone: il a raflé les contributeurs, a éliminé la concurrence, et maintenant il se referme.
    Des initiatives comme microG ou Replicant nous servent juste à nous donner l'illusion que tout ne va pas si mal, et qu'on pourrait faire complètement Libre si on voulait, sauf qu'en pratique, c'est inutilisable, et je n'ai pas l'impression que ça va s'améliorer.

    Du coup je me demande quelle est la pertinence de s'acharner à rendre un smartphone Android Libre là ou les constructeurs de matériel aussi bien que le principal éditeur du système sont aussi peu coopératifs.

    N'aurait-on pas plus de chance avec des constructeurs plus coopératifs (s'il en reste) et des écosystèmes logiciels plus ouverts? (j'avais quand même de l'espoir de voir FFOS arriver quelque part…).

    À quand la révolte?

    • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

      Posté par  . Évalué à 2.

      Oui. Bien d'accord: peut on parler de solution avec Replicant !

      Pour ma part, et même si ce n'est pas parfait, je tâche de faire durer au maximum mon Jolla 1 sous Sailfish OS qui me donne vraiment toute satisfaction. Même si ce n'est pas une bête de course, je pense ( du moins j'en ai très largement le sentiment) que ce système est beaucoup plus respectueux de ma vie privée.

      D'ailleurs, fondamentalement je m'interroge ! La condamnation de Google (et celles à venir sur Android) est ce finalement une bonne chose alors que pour toutes ces entreprises qui se plaignent (à commencer par les éditeurs de presse) ne font strictement rien pour trouver des solutions à leurs problèmes avec Google alors qu'ils ont des vraies solutions alternatives ? Il ne leur suffirait juste que de les "pousser"

      Malheureusement, je crains que Sailfish OS 64 bits ne soit prêt pour le Xperia X qu'au moment ou Sony va arrêter sa production :-(

      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

        Posté par  . Évalué à 1.

        Même si ce n'est pas une bête de course, je pense ( du moins j'en ai très largement le sentiment) que ce système est beaucoup plus respectueux de ma vie privée.

        Tout dépend de ce que tu installes dessus. Le modèle de cloisonnement de données est inexistant sous SFOS (c’est à dire que toutes les applis ont accès à toutes les données « globales », contacts, appels, sms, etc.). Et je ne serais pas surpris qu’elles puissent avoir accès aux données des autres applis (en attaquant directement le système de fichier). Le système est respectueux, au sens où à ma connaissance il n’envoie rien chez jolla, mais par contre, les applis que tu installes, c’est free food. Par rapport à un AOSP sans les services googles, je pense qu’il y a du coup avantage à Android (même si le modèle android aussi est pourri, les meilleurs à ce niveau c’est Apple).

        Je ne comprends d’ailleurs pas trop pourquoi ils n’investissent pas plus là-dedans : je pense qu’il y a un marché (de niche, certes, mais ils sont déjà sur une niche).

        Mes commentaires sont en wtfpl. Une licence sur les commentaires, sérieux ? o_0

        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

          Posté par  . Évalué à 2.

          même si le modèle android aussi est pourri, les meilleurs à ce niveau c’est Apple

          Source(s) ?

          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

            Posté par  . Évalué à 1.

            modèle android : l’application décide à quoi elle a accès, tu choisis tout d’un bloc (soit tu acceptes tout, soit tu refuses tout).

            modèle apple : tu choisis ce à quoi tu laisses l’application accéder, individuellement par item et par application.

            Je n’ai pas besoin qu’on réfléchisse à ma place pour voir rapidement que le modèle Apple est meilleur : c’est moi qui ai le contrôle :).

            Après, avec de l’Android non standard et un téléphone rooté, il y a des solutions pour fournir des données bidons aux applis : je trouve que c’est encore mieux que le modèle apple (car là, l’appli ne peut pas le détecter et donc refuser de fonctionner).

            Mes commentaires sont en wtfpl. Une licence sur les commentaires, sérieux ? o_0

            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  . Évalué à 10.

              Hello,

              Je ne sais pas le niveau de granularité que tu souhaites pouvoir appliquer, mais Android offre une gestion des permissions beaucoup plus fine que « tout ou rien » depuis Android 6.0 Marshmallow.

              My 2 cents.

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 5.

                Et BeOS Cyanogen le faisait déjà depuis 15… euh… un moment!

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 1.

                Effectivement, j’avais manqué ça. De ce que je vois, ça correspond grosso-modo à la même chose que ce que propose Apple. Merci pour l’info.

                Mes commentaires sont en wtfpl. Une licence sur les commentaires, sérieux ? o_0

            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  . Évalué à 6.

              modèle android : l’application décide à quoi elle a accès, tu choisis tout d’un bloc (soit tu acceptes tout, soit tu refuses tout).

              Visiblement tu es encore plus en retard que Replicant

    • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

      Posté par  . Évalué à 4.

      quand on en vient à écrire que le nouveau matériel supporté ne permet pas de téléphoner, est-ce qu'on peut encore parler de "solution" ?

      Ce n'est qu'un matériel supporté (par la version 6.0) parmi les 4, les 3 autres peuvent permettre de téléphoner. Même sans pouvoir utiliser le périphérique pour le réseau mobile, l'appareil peut avoir une utilité. C'est une solution si on désire un ordinateur de poche tactile avec un système d'exploitation entièrement libre.

      Si c'est pour proposer un smartphone qui ne permet pas de téléphoner (et qui a bien d'autres limitations), est-ce que que ça vaut encore le coup de faire autant d'efforts ou ne vaudrait-il mieux pas lâcher l'approche et tenter autre chose ?

      De mon point de vue, ce n'est un "smartphone" :

      Comme dit précédemment, même sans la téléphonie, il peut être utile et Replicant supporte la téléphonie sans blob privateur sur certains appareils. De plus, tu peux installer les blobs privateurs que tu souhaites, au moins tu n'installeras que ceux que tu juges nécessaires.
      Tenter autre chose ? Pourquoi pas, mais quoi ? Libre à toi de proposer et même de faire !

      c'est inutilisable

      C'est utilisable, cela dépend pour faire quoi. Je n'ai pas pas de téléphone fixe, et je n'ai qu'un ordinateur de poche (un Samsung Galaxy S3 sans 4G), il est sous Replicant.

      je n'ai pas l'impression que ça va s'améliorer.

      Moi non plus, au moins au court terme, mais ce n'est pas une raison pour abandonner.

      Du coup je me demande quelle est la pertinence de s'acharner à rendre un smartphone Android Libre là ou les constructeurs de matériel aussi bien que le principal éditeur du système sont aussi peu coopératifs.

      Entre rien et un peu, je préfère un peu.

      N'aurait-on pas plus de chance avec des constructeurs plus coopératifs (s'il en reste) et des écosystèmes logiciels plus ouverts ?

      Je ne suis pas spécialiste du domaine, ni même développeur Replicant.
      Pour ce qui est du matériel, il y en a, comme le GTA04, mais produire en petit quantité coûte cher. Il y a beaucoup de périphériques dans ce genre d'appareil, et un certain nombre fait parti de la carte mère (plus usuellement appelée SoC, "System on a Chip", dans ce cas) (donc bien moins de modularité que sur desktop et laptop), ce qui complique beaucoup la situation.
      Replicant est 100% libre, mais l'écosystème est faible. Debian uniquement avec le dépôt main est 100% libre avec un fort écosystème, mais il manque des interfaces graphiques (un environnement de bureau et des applications). Maintenant qu'Ubuntu n'est plus de la partie, il est toujours possible d’espérer avec Plasma Mobile.

      j'avais quand même de l'espoir de voir FFOS arriver quelque part…

      Pour ce qui est de l'écosystème, il y avait de quoi avoir de l'espoir. Malheureusement, il n'y avait pas de volonté d'aller aussi loin que Replicant pour la liberté. http://www.nicola-spanti.info/fr/documents/articles/computing/mine/does-b2g-respect-freedom-of-users-more-than-android.html

      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

        Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 03 juillet 2017 à 00:08.

        C'est utilisable, cela dépend pour faire quoi. Je n'ai pas pas de téléphone fixe, et je n'ai qu'un ordinateur de poche (un Samsung Galaxy S3 sans 4G), il est sous Replicant.

        Je suis pourtant un gros guru du libre mais mon (smart)phone me sert principalement à téléphoner et envoyer des SMS. Si je dois faire une recherche web un peu avancée je lui préfère amplement un ordinateur qui est, pour moi, loin d'être remplacé par un smartphone.

        Maintenant qu'Ubuntu n'est plus de la partie, il est toujours possible d’espérer avec Plasma Mobile.

        Il me semble que Plasma Mobile n'est qu'une interface qui se place au dessus d'AOSP donc ça ne sera pas plus libre que les ROMs Android custom (comme LineageOS) qui embarquent des blobs propriétaires pour gérer les périphériques d'un smartphone.

        Me concernant j'ai un téléphone sous LineageOS sans service Google et j'en suis satisfait autant du point de vue des applications que du point de vue respect de ma vie privée.

      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

        Posté par  . Évalué à 9.

        De mon point de vue, ce n'est un "smartphone" :

        Je ne remet pas en cause le projet du tout. Ils arrivent à avoir quelque chose c'est vraiment super et c'est maintenant qu'une partie du chemin est fait qu'il ne faudrait pas abandonner.

        Mais les arguments (très libristes) ridicules comme cela sont plus risibles qu'autre chose et dé-servent le projet plus qu'autre chose. Tu veux pas l'appeler « smartphone » ? Appel-le « yobaboumboum », il n'en est pas moins un appareil vendu pour téléphoner, quelque soit ce que tu imagine, espère ou crois (ou tente de faire croire ?) et dont l'énorme majorité des usages vendu par le constructeurs nécessitent du réseau. Le wifi c'est bien, mais tu es vulnérable à certaine attaque et tu as une couverture bien plus faible qu'avec le GSM (oui tu es attaquable par ton FAI, mais c'est toi qui choisi ton FAI).

        Pourquoi minimiser à outrance les limites actuelles du projet ?

        Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

          Posté par  . Évalué à -2.

          Tu veux pas l'appeler « smartphone » ? Appel-le « yobaboumboum », il n'en est pas moins un appareil vendu pour téléphoner, quelque soit ce que tu imagine, espère ou crois

          Oui, mais il est loin d'être fait uniquement pour cela. Il est aussi fait pour afficher, on pourrait donc l'appeler un "smartscreen" (et pour rappel il n'y a pas besoin d'afficheur pour un téléphone comme c'est toujours le cas pour les téléphones fixes les plus entrée de gamme). Il permet aussi de prendre des photographies, on pourrait donc l'appeler un "smartcamera". Bref, la partie technique téléphonie est un périphérique parmi d'autres et je ne vois pas l'intérêt de lui accorder une importance plus grande que les autres.

          Pourquoi minimiser à outrance les limites actuelles du projet ?

          En quoi je minimise ?

          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

            Posté par  . Évalué à 4.

            Bref, la partie technique téléphonie est un périphérique parmi d'autres et je ne vois pas l'intérêt de lui accorder une importance plus grande que les autres.

            Sur un appareil de type tablette ou console portable la partie téléphonique (modem GSM/3G) est une fonctionnalité additionnelle, ce n'est pas le cas pour les ordiphones.
            Historiquement, c'est la fonctionnalité principale de ces appareils de poche. Avant leur apparition, les GSM avec ou sans écran tactile faisaient déjà la convergence avec le lecteur MP3/FM, l'appareil photo numérique et internet via GPRS.

            Il est vrai que cette partie téléphonie devient de moins en moins utilisée mais c'est aussi au profit de logiciels de visioconférence utilisant internet dont le basculement du forfait 3G/4G à une liaison wi-fi reste indispensable pour bon nombre d'utilisateurs nomades.

            Mais quand même la partie wi-fi devenue quasiment indispensable, n'est pas disponible, il est difficile de considérer Replicant comme une solution viable. Attention, ce n'est pas de la faute de l'équipe derrière l'OS dont le travail est admirable, mais bien celle des entreprises de la chaine de fabrication.

          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

            Posté par  . Évalué à 7.

            Oui, mais il est loin d'être fait uniquement pour cela.

            Quand tu achète un Samsung Galaxy S3 4G, si la 4G ne fonctionne pas, tu peux affirmer que l'appareil ne marche pas. La question n'est pas de savoir s'il existe ou pas d'autres usages. En escalade on utilise des cordes élastiques, si ta corde Petzl n'est pas élastique, tu peux en faire pleins de choses, mais tu va probablement être déçu parce que c'est vendu comme une corde d'escalade. Fait ce que tu veux de ton matériel (et de ton novlang), mais le simple fait que ce soit vendu comme un « smartphone » rend de facto la fonctionnalité nécessaire pour un part considérable des clients.

            En quoi je minimise ?

            Tu renie la fonction principale de l'objet. Tu peux ne pas apprécier le nom, mais il est vendu comme un téléphone. Si je te vend un ballon de basket qui ne rebondi pas en te disant qu'en fait finalement faut juste l'appeler ballon et s'en servir pour jouer au foot, je peux imaginer que le client soit pas heureux.

            Tout cela ne dépend pas du nombre et de l'importance des autres cas d'usage que tu trouvera pour l'objet.

            Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  . Évalué à -3.

              Il y a aussi "Galaxy" dans le nom, pourtant il n'y a rien de galactique dans l'objet… Le nom commercial, c'est une chose, la réalité est souvent différente. Il peut en être de même pour la fonction principale d'un objet pour le pôle marketing ou présenté comme telle et la fonction principale pour les gens. « Faites des heureux » disait une publicité Cocal-Cola, combien (en pourcentage) en ont effectivement partagé et répandu le bonheur avec ce partage, ou au moins eu sincèrement la volonté ?

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                Arrête ta mauvaise foi.
                Replicant ne permet pas d'exploiter l'ensemble des périphériques de ton système, ce dernier est donc non fonctionnel ou du moins que partiellement. C'est tout.

                Ne crois pas que devant un juge ton argumentation vaudrait grand chose pour prétendre qu'il n'y a pas de confusion ou volonté de tromper en affirmant que Replicant est un système pour smartphone où la fonctionnalité téléphonique est absente… Une entreprise ne pourrait jamais commercialiser un téléphone ainsi sans se faire condamner pour tromperie commerciale.

                • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                  Posté par  . Évalué à 0.

                  • Le site web de Replicant ne prétend pas que c'est un système adapté à la téléphonie.
                    https://www.replicant.us/about.php

                    Replicant is a fully free Android distribution running on several devices, a free software mobile operating system putting the emphasis on freedom and privacy/security.

                  • Il est explicitement reconnu que le support du Galaxy S3 4G est incomplet.
                    https://blog.replicant.us/2017/05/replicant-6-0-released/

                    The Galaxy S3 4G was added as an incomplete device for now as support for telephony and mobile data is missing.

                  Il en est de même dans mon journal et dans cette dépêche.

                  De plus, il y a une gestion partielle du Galaxy S3 4G (I9305), qui n’était géré par aucune version précédente, mais il n’est pas encore possible de téléphoner et utiliser Internet via le réseau téléphonique avec cette version de Replicant pour cet appareil.


                  Ne crois pas que devant un juge ton argumentation vaudrait grand chose pour prétendre qu'il n'y a pas de confusion ou volonté de tromper en affirmant que Replicant est un système pour smartphone où la fonctionnalité téléphonique est absente…

                  Je prétends que l'appellation est de "smartphone" est fallacieuse. Même si tu n'es pas d'accord sur la partie téléphonie ("phone"), je souhaite bonne chance à celles et ceux qui voudraient essayer de prouver qu'il est intelligent ("smart")…

                  • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                    Posté par  . Évalué à 6.

                    Je ne dirais pas que Replicant fait de la publicité mensongère. Tout est effectivement annoncé sur le site.
                    Par contre, ton attitude me rappelle furieusement (et ironiquement) les Libristes "durs" aux débuts de Linux:
                    -la carte graphique ne marche pas faute de pilote Libre:
                    "Je n'utilise ma machine qu'en ligne de commande, alors tout va bien, il n'y a aucun souci"
                    -la carte son ne marche pas:
                    "Si tu veux jouer de la musique, prends-toi un baladeur ou une chaine hi-fi! Un ordinateur n'a pas à faire ça pour être un ordinateur!"
                    Et ainsi de suite: dis-moi ce qui ne marche pas, je te répondrai que c'est pas grave, que je n'en ai pas besoin, voire que ça sort des prérogatives de ce que doit être un ordinateur.

                    Il y a sur le marché depuis des années maintenant des appareils vendus sous le nom de "smartphones".

                    Tu peux trouver la dénomination abusive ou inappropriée, mais déclarer que ce ne sont pas des "smartphones" pour ensuite justifier que c'est pas bien grave si sous Replicant ils ne font pas la moitié de ce que peut faire un smartphone sous son OS d'origine, c'est pas mal fallacieux comme argument.

                    Quand on parle de "smartphone", on s'attend à un certain nombre de choses tout comme quand on achète un PC portable: on n'écrit plus depuis longtemps "multimédia" et "avec wifi": ça va de soi!

                    Replicant est aujourd'hui bien plus limité que ses concurrents moins ou non-Libre. Que tu fasses peu avec ton smartphone, ça te regarde, mais ne change pas le nom du bousin juste pour dire que la téléphonie est un accessoire optionnel comme un autre dans ce genre d'appareil. C'est tout simplement faux.

                    Ça n'enlève rien à la reconnaissance du travail accompli, et je pense que les habitués de ce site comprennent très bien la difficulté du problème. Le reconnaître, ce n'est pas "mal".

                    • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                      Posté par  . Évalué à -1.

                      ton attitude me rappelle furieusement (et ironiquement) les Libristes "durs" aux débuts de Linux

                      J'ai 22 ans et j'ai très peu lu ce qui s'écrivait à l'époque, donc je ne pourrais pas juger. Il est néanmoins assez évident que je fais partie de "la" ligne "dure" du "mouvement du logiciel libre".

                      dis-moi ce qui ne marche pas, je te répondrai que c'est pas grave, que je n'en ai pas besoin

                      Effectivement, l'humanité a très bien vécu sans ordinateur, donc l'informatique est du confort. Certes, il devient de plus en plus dur de sans passer (dans les sociétés dites "développées"), il faut donc nuancer, légèrement. En effet, rares sont les cas (dans l'usage actuel) où ce n'est pas du confort, ou qu'il serait extrêmement plus dur de faire sans et indispensable (ou presque) de faire. Certes il y a les habitudes, le mode de vie, qui peuvent être très durs à imaginer autrement et encore plus dur de changer, mais la difficulté me parait bien souvent pas physique, ni même sociétal (que tel mode de vie amène à une exclusion sociale), mais mentale.

                      https://framasphere.org/p/2270450

                      Installer NoScript est très facile, en assumer le coût en terme de confort est autre chose. Mais on ne ressent pas le coût si on n'est pas habitué à un système autorisant le JavaScript par défaut. (On peut en dire de même pour Request Policy.) C’est d’ailleurs une des conclusions importantes que je tire de ma libération en grande partie accomplie (il y a bien longtemps j’utilisais Windows, avec GMail comme boite email principale, le Google Play Store, etc), il est bien plus facile de résister à une tentation que de se défaire d’une habitude, mieux vaut être attentif à tout ce que l’on pourrait considérer comme mauvais et ne pas l’adopter, cela évite de faire des “efforts délirants” pour se désembourber. J’imagine que c’est comme cela que Richard Stallman a résisté par les faits, contrairement à plein d’autres (même très engagés) qui ont cédé sur certains points (téléphone portable, Twitter, etc), et c’est une des raisons pour lesquelles je l’admire beaucoup.

                      Le confort apporté par le numérique devrait il être accepté même au détriment des libertés fondamentales (qui dans ma vision n'incluent pas la propriété lucrative des moyens de production) et leurs conditions de possibilité (comme la vie privée) ? Je ne le pense pas.

                    • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 06 juillet 2017 à 09:33.

                      • la carte graphique ne marche pas faute de pilote Libre: "Je n'utilise ma machine qu'en ligne de commande, alors tout va bien, il n'y a aucun souci"

                      Ça me rappelle cet échange sur LinuxFR :

                      • Je suis obligé d'utiliser le pilote graphique nVidia proprio si je veux pas me péter les yeux avec des résolutions en 640x480 et des graphismes saccadés. Déjà que je me fais régulièrement engueuler par mon ophtalmo…
                      • Tu me fais rire avec tes raisons en bois ! Il t'en faut pas grand chose pour renier ta liberté logicielle !

                      Je n'avais pas su quoi répondre face à une telle… "logique".

                      … Alors je l'avoue enfin, pour moi la santé c'est le plus important qu'une vague liberté retrouvée en mettant un pilote incompatible. <_<

                      "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

                      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                        Posté par  . Évalué à 1.

                        je l'avoue enfin, pour moi la santé c'est le plus important qu'une vague liberté retrouvée en mettant un pilote incompatible. <_<

                        Tu poses là un faux dilemme. Pouvait il remplacer sa carte graphique ? Pouvait il remplacer son PC si elle est intégrée ? Pouvait il utiliser llvmpipe et avait il la compétence pour le mettre en place ou quelqu'un pour l'aider à le faire ? Avait il besoin d'utiliser autant le dit PC ?
                        Qu'il faille privilégier la santé à la liberté perdue avec un pilote privateur pour carte graphique, oui, mais il faut qu'il y ait réellement ce dilemme pour que ce ne soit pas une décision pour le simple confort.

                        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                          Posté par  . Évalué à 3.

                          pour le simple confort.

                          Génial. Encore un fou du "Librisme".

                          Je vais pas aller remplacer la carte graphique d'un PC portable (mission impossible) ni débourser le moindre euro pour faire plaisir à un gugusse sur LinuxFR.

                          "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

                          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                            Posté par  . Évalué à -2. Dernière modification le 06 juillet 2017 à 10:26.

                            Je vais pas aller remplacer la carte graphique d'un PC portable (mission impossible) ni débourser le moindre euro pour faire plaisir à un gugusse sur LinuxFR.

                            Tu fais ce que tu veux. Si tu as les moyens financiers sans te mettre en galère, c'est un choix de confort (et/ou écologique et/ou de ne pas financer des exploiteurs/exploiteuses capitalistes mais tu as l'occasion, etc). J'en fais encore certains (puce baseband et bootloader privateur sur mon Galaxy S3 par exemple), mais j'assume que ce sont des choix de confort et pas la manière qu'il faudrait nécessairement faire.

                            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                              Posté par  . Évalué à 2.

                              Tu fais ce que tu veux. Si tu as les moyens financiers sans te mettre en galère, c'est un choix de confort

                              Ce n'est pas du confort, c'est de la santé, et de la responsabilité financière de base.

                              Désolé mais en disant "c'est du confort", tu nies les vrais raisons derrière ce choix.

                              Il n'est pas du tout justifié financièrement, écologiquement, et tous les trucs en "ent", de remplacer une carte graphique ou de remplacer un ordinateur portable uniquement pour avoir la fierté de dire "j'utilise un pilote libre compatible".

                              Y'a un moment, faut arrêter le fanatisme libriste.

                              "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

                              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                                Il n'est pas du tout justifié financièrement, écologiquement, et tous les trucs en "ent"

                                On doit trouver des trucs en "ent" pour lesquels ça marche, si, en cherchant vers "philosophiquement" avec un saupoudrage de liberté, tout ça.

                                Mais tu as raison sur "financièrement" et "écologiquement", c'est sûr, en tout cas à moyen-long terme. A très long terme on doit pouvoir défendre qu'une société meilleure fondée sur le partage libriste sera mécaniquement plus écologique. Mais comme c'est sûrement hors de portée de l'espérance de vie de beaucoup d'entre nous ici, du coup tu as totalement raison pour "pragmatiquement" :-D

                              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                                Posté par  . Évalué à 3.

                                Tu fais ce que tu veux. Si tu as les moyens financiers sans te mettre en galère, c'est un choix de confort

                                Ce n'est pas du confort, c'est de la santé, et de la responsabilité financière de base.

                                Mettre en danger sa santé ou celle d'autrui, c'est se mettre en galère (soi-même physiquement, ou moralement et socialement). Si tu n'as pas assez de sous, ou que tu serais limite financièrement, même pour de l'occasion, c'est se mettre en galère. Idem si tu n'as pas le temps de te former (par exemple à utiliser GNU/Linux à la place d'un OS privateur) ou trouver le matériel à prix abordable pour toi et qui ne va pas inciter à exploiter la planète (l’écologie est aussi cruciale).

                                Il n'est pas du tout justifié financièrement, écologiquement, et tous les trucs en "ent", de remplacer une carte graphique ou de remplacer un ordinateur portable uniquement pour avoir la fierté de dire "j'utilise un pilote libre compatible".

                                1. Il y a l'occasion, avec plein de vieux matériels peu chers déjà produits dont l'achat n’incite pas à produire de nouveaux matériels. De plus, il est possible de se passer dans bien des cas d'un composant (usage utile mais pas nécessaire donc éliminable de son mode de vie, ou émulation par exemple avec llvmpipe pour la carte graphique). Il n'est également pas interdit de réfléchir avant d'acheter la prochaine fois après qu'on est conscientisé que ceci ou cela nous dérange (si c'est le cas).
                                2. Ce n'est pas une question de fierté, du moins pas nécessairement, puisque cela peut au moins en partie l’être. Pour moi, ce qui est important dans ce cas est : Veut on être libre ? Quel est modèle de société veut on ? Pour moi, le logiciel privateur va contre la liberté et n'est pas un bon composant d'un modèle de société, je fais donc en sorte de m'y opposer, et pas uniquement par les mots (eux seuls ne permettront pas un changement).
            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  . Évalué à 3.

              En escalade on utilise des cordes élastiques, si ta corde Petzl n'est pas élastique, tu peux en faire pleins de choses, mais tu va probablement être déçu parce que c'est vendu comme une corde d'escalade.

              Vu le résultat d’une chute en tête avec une corde non élastique… tu n’auras pas vraiment le temps d’être déçu.

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 3.

                Les autres usages auquel je pensais n'incluaient pas de pratique lié à l'escalade : tu peux très bien en faire une balançoire ou étendre ton linge avec ;)

                Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 2.

                Vu le résultat d’une chute en tête avec une corde non élastique

                Même pour une chute en moulinette avec un corde statique (pas si facile à trouver de nos jours). Vu que le baudrier passe souvent bien au creux du dos il y a intérêt à tomber plutôt droit et de peu de hauteur. Je me vois mal faire un plomb d'un mètre sur une statique :-)

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 2.

                Après, on peut toujours en faire un machard. Les cordes ne sont pas utilisées qu'en rattrapage de chute en escalade :p
                Et puis, même sans ça, il reste un bon usage après une journée particulièrement mauvaise, pour éviter que ce type de journée soit vécu 2 fois ;)

      • [^] # Constructeurs, ARM, SOC et BGA

        Posté par  . Évalué à 4.

        N'aurait-on pas plus de chance avec des constructeurs plus coopératifs (s'il en reste) et des écosystèmes logiciels plus ouverts ?

        Je parlais des problèmes des SOC et de l'architecture ARM sur la dépèche du projet NERF

        Pour ce qui est du matériel, il y en a, comme le GTA04, mais produire en petit quantité coûte cher.

        Le GTA04 utilise un SOC OMAP qui comprend un GPU PowerVR qui n'a aucun pilote libre. Le même problème qu'avec OpenPyra ou Beagleboard

        Après, c'est surtout la partie des communications extérieures, le "modem", qui est plus importante à libérer.

        Il y a beaucoup de périphériques dans ce genre d'appareil, et un certain nombre fait parti de la carte mère (plus usuellement appelée SoC, "System on a Chip", dans ce cas) (donc bien moins de modularité que sur desktop et laptop), ce qui complique beaucoup la situation.

        Un autre gros problème pour les bidouilleurs en électronique c'est que le modèle compact du SOC exige souvent un boitier BGA pour cabler toutes les broches ce qui rend les appareils très difficiles à réparer, à améliorer ou à cannibaliser même avec une station de brasure à air chaud.
        Malheureusement, la tendance est à la suppression des sockets et des brochages à pattes.

        Depuis qu'il n'y a plus de northbridge et qu'il y a un GPU intégré, beaucoup de processeurs x86 sur socket sont des SOC. Le "southbridge" n'est là que pour apporter des extensions (même si Intel l'utilise aussi pour brider les fonctionnalités et segmenter encore plus son offre).

        Les SOC en BGA sont présents dans la majorité des ordinateurs portables actuelles et sur certaines cartes-mères ITX et Micro-ATX (et les NUC d'Intel) destinées au media center. Alors oui c'est plus modulaire que les appareils embarqués mais les laptops le sont de très peu et on commence même à voir certains ultrabook avec la RAM et de la NAND (ou un SSD) soudées à la carte-mère.

        Même sans être des SOC il y a des problèmes : tous les processeurs x86 récents souffrent de systèmes de prises de controle opaques et potentiellement faillibles (encore une fois, je renvoie à la dépèche de vejmarie précédemment citée et à la FAQ de Libreboot)

        Mis à part les microcontroleurs Atmel, ce n'est pas la joie au niveau du matériel libre. MIPS et OpenPOWER pourrait être des alternatives mais x86 dans le desktop et maintenant ARM dans l'embarqué ont enfermé les éditeurs et les utilisateurs de logiciels propriétaires du coup le marché est restreint (faibles volumes = prix élevés). Quant à RISC-V il n'est pas du tout prêt (on a même pas encore de SOC sans GPU comme Lowrisc) et il faudra encore que les constructeurs de SOC veillent à ce que leurs designs soient ouverts ou qu'aucune brique ne soit dépendante d'un blob, ce qui n'est pas la tendance actuelle.

      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

        Posté par  . Évalué à 3.

        De mon point de vue, ce n'est un "smartphone" :

        ce n'est PAS un "smartphone" !

        Cette mode est vraiment GONFLANTE.

        "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

          Posté par  . Évalué à 2.

          Suis plutôt d'accord, mais on mets quoi comme nom alors?
          Je me souviens avoir utilisé des PDAs (assistants personnels) qui faisaient téléphone, le terme me semble bien plus juste, mais toujours un peu limité compte tenu des fonctionnalités actuelles.
          En tout cas, je reconnais que je prend un malin plaisir (il m'en faut peu, je sais) à renommer les "smartphones" en ma possession en "DébiloPhone" sur leurs config (réseau, notamment), nom beaucoup moins mensonger à mes yeux. Parce que jusqu'à présent, à chaque fois qu'un matériel ou logiciel essaie de deviner mon intention, autrement dit, se croit intelligent, il me gêne. Je préfèrerais qu'ils s'abstiennent. Vraiment.

          Bref, ok pour ne pas appeler ça smartphone (qui m'agace aussi par le côté "yeah, un word anglesh c'est plus froid", traduisible en "Super, un mot anglais c'est plus cool". Ahem.), mais quel nom prendre?

    • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

      Posté par  . Évalué à 3.

      Les premières distributions GNU/Linux ne marchaient que sur peu d'ordibateurs et il fallait s'accrocher pour les installer en mode texte (1 semaine pour faire marcher mon premier Linux, pas d'internet de disponible à l'époque).

      • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

        Posté par  . Évalué à 6.

        J'ai installé ma première distro il y a presque 20ans et je mesure les progrès accomplis. Aujourd'hui j'utilise Linux sur mon PC perso et Windows au travail, et je préfère Linux/KDE pour une utilisation courante.

        Mais là c'est différent:
        Plus le temps passe, et moins les solutions Libres sont compétitives!
        En lisant cette dépêche, j'ai l'impression que Replicant peine à se maintenir.

        Aucune solution Libre ne domine assez pour concentrer les ressources (B2G vs Plasma Mobile vs Replicant), on voit plus de choses au cimetière que sur les téléphones: Meego, FFOS, Ubuntu Mobile.
        Sailfish est seulement partiellement Libre.

        J'espère que ça va s'arranger, mais je ne vois pas encore de "champion".
        Halium est une bonne initiative, j'espzre que ça ira loin, mais encore une fois: je ne peux que constater qu'Android est de plus en plus fermé et rien ne semble lui tenir tête dans le monde Libre.
        Le matériel des smartphones n'aide pas non plus.

        Bref: pour moi l'espoir viendra d'une concentration des efforts sur un projet vraiment Libre plutôt que d'une lutte quasi désespérée pour suivre un AOSP toujours plus limité que la version Google à chaque version.

        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Tu oublies Tizen de Samsung qui a plusieurs millions de téléphones avec dans la nature. Concentrés dans quelques pays d'Asie seulement, mais ça peut venir.

        • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

          Posté par  . Évalué à 4.

          j'ai l'impression, mais je suis pas un expert, que la situation est complexe :
          * les SOCs viennent avec des blobs fermés pour fonctionner,
          * la téléphonie mobile est bardée de licences proprio,
          * android utilise la libc bionic,
          * les composants ne sont fabriqués que durant un certain temps,
          * sans applis un smartphone n'est rien …

          CAD :
          -> les constructeurs protègent leur savoir faire et cachent souvent le fait qu'ils pompent des licences ne leur appartenant pas avec du binaire complètement fermés ; pire, ouvrir le code les rend vulnérable à une attaque en règle (cf Webm/VP8 ). De plus chaque SOC chez chaque constructeur implémente sa propre séquence de boot et la seule lecture des specs ne suffit pas à supposer que flasher l'image d'un appareil équivalent (Asus Zenfone 3 Ultra ZU680KL/Sony Xperia X) fonctionnera sur un autre.

          -> De plus toute la partie téléphonie(2G, 3G)/Data(4G) dépend de brevets, que le libre ne pourra contourner ; sans négliger que je vois mal un opérateur accepter de laisser accéder à son réseau un truc qu'il n'a même pas testé (cf Jolla, ou n'importe quel chinandrophone en France) et qui change toute les semaines ; et si on accepte de risquer de se fâcher avec son fournisseur GPRS/4G, alors dans ce cas qui paye les licences proprio indispensables à l'utilisation du réseau .

          -> La libc : pour SFOS, c'est le soucis majeur du portage sur d'autres terminaux (tous les jollaphones sont sur des SOCs équivalents) ; même en reprenant les drivers binaires de la version de l'androphone, ceux ci ne peuvent fonctionner en glibc … Certes libhybris s'occupe de ça, mais vu la taille de l'équipe de développement, c'est un smartphone financé à la fois … C'est un soucis au point que le Jollaphone, sous SFOS en glibc pose des soucis dès que l'on veut y installer Mer (dont dérive SFOS) … Sans oublier que AOSP semble bloqué en kernel 3.10 avec du backport à tour de bras alors que les soc récent sont plus ou moins bien supportés à partir de la version 4.11 …

          -> Cela obligerai à sortir une distrib linux/bionic totalement débarrassée de Google et de porter toute les appli gnu en bionic, tout en essayant d'avoir une bonne compatibilité tizen/ubuntu touch/ firefox OS pour avoir un début de truc sympa …

          -> une fois ces 2 obstacles contournés pour obtenir un smartphone opérationnel au mépris souvent de l'esprit du libre, généralement le SOC n'est plus en production (cf jolla tablet) et il faut tout recommencer (cf Neo900 qui fait pitié avec ses spec de 2008).

          bref faire du libre dans un environnement déjà blindé de licences incontournable est une gageure, mais finalement, j'ai plus l'impression que renforcer le dev de lihybris permettra de plus facilement installer un système libre dans son smartphone, et que selon la conscience de chacun sera ajouté ou pas toutes les couches fermées pour compléter le bon fonctionnement, que la solution Réplicant qui est irrémédiablement obligé de courir derrière Google AOSP … Replicant me rappelle un peu le projet Wine, qui semble désormais en plus grande difficulté avec la sortie de Win10 …

          Mais comme pour Wine, ils font un boulot formidable et comme ils n'obligent personne à les suivre, ils font ce qu'ils veulent !

          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

            Posté par  . Évalué à 0.

            ouvrir le code les rend vulnérable à une attaque en règle (cf Webm/VP8)

            Tu ne confonds pas avec H264 et H265 ? WebM est un format conteneur basé sur Matroska (mkv) et VP8/VP9 sont des codecs vidéos (qui peuvent aussi être utilisés dans de le format conteneur Ogg), certes tous faits par Google mais entièrement libres à ma connaissance.

            sans négliger que je vois mal un opérateur accepter de laisser accéder à son réseau un truc qu'il n'a même pas testé (cf Jolla, ou n'importe quel chinandrophone en France) et qui change toute les semaines ; et si on accepte de risquer de se fâcher avec son fournisseur GPRS/4G, alors dans ce cas qui paye les licences proprio indispensables à l'utilisation du réseau

            Plein de gens se connectent en Ethernet ou en Wi-Fi à des réseaux tiers sans que les détenteurs/détentrices des réseaux aient la certitude que le couple matériel+logiciel ait été testé, et des fois le logiciel est entièrement libre, pourtant cela ne pose pas de problème. Les XG (2G, 3G, 4G, etc) sont des standards, donc un appareil qui implémente mal peut légitiment se faire jeter mais je ne vois pas d'argument justifiant qu'il soit nécessaire de certifier, une bonne implémentation doit être assez robuste pour ne pas planter si le standard n'est pas respecté.
            Pour ce qui est des licences pour l'utilisation du réseau, il me parait évident que c'est celles et ceux qui ont une carte SIM qui payent, ou j'ai mal compris quelque chose dans ce que tu voulais exprimer.

            j'ai plus l'impression que renforcer le développement de libhybris permettra de plus facilement installer un système libre dans son smartphone, et que selon la conscience de chacun sera ajouté ou pas toutes les couches fermées pour compléter le bon fonctionnement, que la solution Replicant qui est irrémédiablement obligé de courir derrière Google AOSP

            Pour Replicant, une bonne partie de ce qui a un rapport avec AOSP est déjà géré par LineageOS (avant CyanogenMod). J'ai l'impression (peut être à tort) que la majorité du travail sur Replicant est autour des pilotes et firmwares, ce que libhybris ne résoudra pas. Certes ce serait bien de ne pas dépendre à ce point de Google, mais l'écosystème libre des autres OS est actuellement plus pauvre que F-Droid.

            le projet Wine, qui semble désormais en plus grande difficulté avec la sortie de Win10

            Source(s) ?

            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Les XG (2G, 3G, 4G, etc) sont des standards, donc un appareil qui implémente mal peut légitiment se faire jeter mais je ne vois pas d'argument justifiant qu'il soit nécessaire de certifier, une bonne implémentation doit être assez robuste pour ne pas planter si le standard n'est pas respecté.

              Tu mets sous le tapis qu'on parle de standard radios et qu'une mauvaise implémentation peut entraîner une perturbation de service pour le reste des usagers (faire une interférence avec le téléphone du voisin) mais aussi pour d'autres services. Il n'y a pas que les télécoms à exploiter les ondes radios, il y a les militaires, les services de secours, la TV, la radio, des équipements, etc. qui en dépendant aussi.

              Le problème n'est clairement pas pour les antennes relais, qui s'en foutent en soit que le standard ne soit pas respecté (ton téléphone ne fonctionnera pas, c'est tout) mais le fait qu'un problème d'implémentation a des conséquences sur le spectre radio.

              Ce n'est pas pour rien que les licences radios ne sont pas attribués n'importe comment, à n'importe qui, qu'il y a des études poussées pour l'ajout d'une nouvelle bande de fréquence pour un usage donné (typiquement le remplacement d'une bande pour la TNT vers la 4G), que le matériel est certifié, etc.

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 0.

                Tu mets sous le tapis qu'on parle de standard radios

                J'ai cité le Wi-Fi, c'est aussi de la radio, et il n'y a pourtant pas ce genre de contrainte. Je n'y connais rien au spectre radio, donc peut être est ce justifiable (d'un point de vue radio technique) d’être "laxiste" avec le Wi-Fi et "dur" avec les XG (3G, 3G, 4G, etc), mais que ce soit une technologie radio ne me parait pas être un argument suffisant pour contraindre légalement à tant de contraintes.

                Ce n'est pas pour rien que les licences radios ne sont pas attribués n'importe comment, à n'importe qui

                Sans doute pour le comment, mais ça me semble surtout une question de gros sous pour le qui.

                que le matériel est certifié

                Ça pourquoi pas, même si ça rend presque impossible d'en commercialiser un fait par un petit (comme une puce avec les plan libres financée participativement), du moins dans le contexte actuel. Cependant pourquoi faire chier avec le logiciel si le matériel ne peut pas émettre à certaines fréquences interdites pour l'usage prévu ?

                • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                  J'ai cité le Wi-Fi, c'est aussi de la radio, et il n'y a pourtant pas ce genre de contrainte. Je n'y connais rien au spectre radio

                  Il y a des contraintes, en terme de bande de fréquence et de puissance.
                  En somme, dans l'UE, tu peux dans les bandes utilisées par le Wifi et le Bluetooth par exemple faire ce que tu veux en dessous d'une certaine puissance car c'est un usage dit libre pour les communications à courtes portées.

                  D'ailleurs, suivant le pays de vente, la puce Wifi d'un modem ou d'un téléphone n'émet pas à la même puissance, ou dans les mêmes bandes de fréquences. Car ils s'adaptent à la législation nationale.

                  Ce n'est absolument pas comparable avec la 4G par exemple.

                  mais que ce soit une technologie radio ne me parait pas être un argument suffisant pour contraindre légalement à tant de contraintes.

                  Car tu ne sembles pas connaitre le problème. Le spectre radio est une ressource rare, avec des lois de la physique entrainant des contraintes de ce que l'on peut en faire et pour que l'ensemble se passe bien il est nécessaire de fixer des règles sur qui peut émettre quoi, selon quelle protocole, à quelle puissance et pour quel usage.

                  Mais bon, si ça t'amuse de croire que de pouvoir brouiller par accident la fréquence voisine c'est sympa, crois-le, mais le jour où les services de secours de ta région rateront une urgence car la radio n'était pas exploitable, ce jour là tu comprendras.

                  Sans doute pour le comment, mais ça me semble surtout une question de gros sous pour le qui.

                  Ça dépend, pour émettre une TV, radio ou de la 4G, oui c'est cher. SI tu veux émettre du Wifi ou être un radio amateur, ça ne coûte vraiment pas grand chose (voire rien du tout).

                  Et note que ces attributions de fréquences, étant données leurs importances, ont des contraintes aussi. TF1 s'engage à émettre partout, à respecter des règles de diffusion et le moindre écart peut entraîner une suspension de licence. Pareil pour Orange qui a un calendrier de couverture à suivre, et la moindre bourde d'émissions entraine le même genre de sanctions. La moindre expérimentation technologique se fait dans une fenêtre limitée dans le temps et l'espace en accord avec le régulateur du secteur.

                  Bref, il ne suffit pas de payer, il faut aussi être compétent.

                  Cependant pourquoi faire chier avec le logiciel si le matériel ne peut pas émettre à certaines fréquences interdites pour l'usage prévu ?

                  Car dans 99% des cas, ton téléphone, modem Wifi ou autre sera vendu dans la plupart des pays du monde. Plutôt que de faire une puce matérielle qui ne gère que la loi d'un pays donné sur la question (ou pour l'UE en entier car c'est uniformisé au niveau européen), ce qui reviendrait vite très cher pour le consommateur, ils font un matériel unique qui est pilotable par le logiciel. Et tada, te voilà avec un firmware qui permet au matériel de te rendre compatible avec la loi du pays où il a été prévu à la vente. C'est bien moins cher, très efficace. Donc en gros ton téléphone peut en théorie utiliser des bandes interdites en France, si tu parviens à modifier le firmware qui va bien. La puce le fera.

                  Ça pourquoi pas, même si ça rend presque impossible d'en commercialiser un fait par un petit (comme une puce avec les plan libres financée participativement)

                  Ce n'est pas la question. Je pense que tu es bien content que quand tu montes dans un avion, tu sois à peu près sûr d'arriver à ta destination car les certifications en coûtant chères sont très poussées et cela permet de s'assurer que le risque de pannes est très faible. Ce qui impose des contraintes très lourdes sur le logiciel à bord par ailleurs. Les télécoms sont aussi vitaux et des émissions pourries sur la radio ça a des conséquences aussi. Et pas que de faire rater à ton voisin la possibilité de regarder TF1.

          • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

            Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 20 juillet 2017 à 10:50.

            pire, ouvrir le code les rend vulnérable à une attaque en règle

            Genre les attaquants ont besoin des codes sources pour trouver des failles de sécurité… si c'était le cas, windows serait une référence de la sécurité informatique, avec toutes les versions d'IE incluses.

            ceux ci ne peuvent fonctionner en glibc

            J'aime pas le nom glibc pour la libc de GNU… ça me fait confondre avec le truc de gnome.
            Enfin, peu importe. De toute façon, utiliser la libc gnu sur du matériel avec des capacités relativement légères me semble une mauvaise idée de base, surtout si le matos évolue vite.
            Pourquoi?
            Parce que la gnu libc est bardée d'extensions non standard, activées par défaut, ce qui gêne la portabilité des logiciels écrits avec. De plus, ce n'est pas la libc la plus légère, personnellement, depuis que j'ai appris l'existence de musl, je n'ai plus qu'une hâte: qu'ils y intègrent les locales, histoire que les systèmes bâtis dessus (void, notamment) puissent être utilisés par tout un chacun.

            • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

              Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 20 juillet 2017 à 12:30.

              si c'était le cas, windows serait une référence de la sécurité informatique, avec toutes les versions d'IE incluses.

              En premier lieu, il ne parlait pas d'attaques de méchants pirates, mais d'attaques juridiques.

              Il est connu et reconnu que WebM/VP9 est une copie honteuse et inefficace du H.264 Baseline, et viole pas mal de brevets détenus par le consortium MPEG-LA.

              En second lieu, Windows (et Microsoft) est justement une référence en matière de sécurité.

              C'est pas sous Linux qu'on va trouver Control Flow Guard, par exemple.

              C'est pas la faute à MS si des gens ou des organisations utilisent encore l'antédiluvien Windows XP, ou ne se mettent jamais à jour.

              Faut se renseigner un minimum sur l'état de la sécurité de Windows (et sur le sujet de la discussion) avant de parler. ;-)

              "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 2.

                Il est connu et reconnu que WebM/VP9 est une copie honteuse et inefficace du H.264 Baseline, et viole pas mal de brevets détenus par le consortium MPEG-LA.

                Euh… sources?! Parce que là franchement, c'est peut-être connu et reconnu mais c'est la première fois que je lis ça, et je suis un habitué de linuxfr.

              • [^] # Re: Aux confins de l'extrême...

                Posté par  . Évalué à 1.

                Notes que j'ai pas dit que c'était pourri, juste que ce n'est pas une référence. Je peux me tromper, mais j'ai bien l'impression (et ce depuis avant d'être sorti de windows) que si on parle de référence en terme de sécurité informatique, c'est plutôt openBSD qui sera cité.

                Et pour le coup, la faute principale d'XP au niveau sécurité, c'est sa configuration par défaut en forme de passoire. Me semble me souvenir qu'un utilisateur très avertit peut arriver a avoir un système tout à fait décent. Enfin, si on omet le fait qu'il ne soit plus maintenu, bien sûr.

                En tout cas, merci pour ton lien. Dommage par contre, c'est un truc hyper récent (moins de 2 ans) et compatible avec les windows >= 8.1, ce qui exclue w7.
                C'est très con, pour moi, parce que windows 7 est censé être maintenu (selon wikipedia) jusque 2020, et sera donc probablement utilisé par pas mal de gens jusqu'a cette date (voir plus loin).
                C'est loin de faire de windows une référence pour la sécurité, pour moi. (super, on est trolldi)

    • [^] # Bloque porte sur la fermeture

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      "… Replicant nous servent juste à nous donner l'illusion que tout ne va pas si mal …"
      Moi j'ai plutôt l'impression qu'ils s'intercalent dans cette porte qui se referme ( pour tenter de la garder ouverte le temps qu'un autre espace sans porte arrive )

      Essaie pour vivre sans brider les utilisateurs https://www.indiegogo.com/projects/iwinote

  • # Sécurité

    Posté par  . Évalué à 5.

    Quelqu'un qui connaît le projet pourrait-il expliquer comment ça se passe concernant les mises à jour de sécurité sur Replicant ?

    Il est annoncé que la rom se base sur une version 6.0, est-ce qu'elle intègre les correctifs de sécurité (pas les fonctionnalités) de la version 7.0 et/ou les éventuelles dernières mises à jour de sécurité mensuelles ?

    Merci.

  • # Un système d'exploitation pour gouziphone !

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

    Hormis le dessin d'un robot ressemblant furieusement à celui d'android, rien ne dit que l'os libre en question est destiné aux téléphones à caresser !

    Je dit ça car j'ai mis du temps à comprendre, mais ça doit être l'âge ;)

    J'ai plus qu'une balle

  • # écosystème

    Posté par  . Évalué à 1.

    J'aimerai tester l’écosystème complet: KDE Slimbook + Nexus Plasma Mobile ou Slimbook debian + Fairphone 2 Open Operating System

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