2,2 millions d'utilisateurs de Linux sur ordinateur en France

Posté par  (site web personnel) . Édité par Ysabeau 🧶. Modéré par Ysabeau 🧶. Licence CC By‑SA.
47
26
sept.
2025
Linux

Une récente analyse détaillée s’est attachée à quantifier la population d’utilisateurs de systèmes d’exploitation Linux sur ordinateur (hors serveurs) en France. En se basant sur les données publiques de trafic web de Cloudflare Radar et en appliquant une modélisation des comportements, l’étude aboutit à une estimation d’environ 2,2 millions d’utilisateurs uniques. La méthodologie ne se contente pas d’une moyenne globale (3,1 %), mais distingue les usages en fonction des moments de la semaine et de leur volume de trafic respectif. La conclusion principale est que cet usage est massivement personnel : le taux d’usage à domicile (soir et week-end) atteint 4,3 %, soit plus du double du taux observé en environnement professionnel et scolaire (2,15 %).

Un communiqué du CNLL commente cette dynamique et appelle à l’amplifier. La fin de support annoncée de Windows 10 en octobre 2025 agit comme un catalyseur, menaçant de transformer des millions d’ordinateurs parfaitement fonctionnels en déchets électroniques. Ce non-sens écologique et économique va encore pousser de nombreux utilisateurs à considérer des alternatives, et Linux, par sa capacité à redonner vie à ce matériel, apparaît comme l’un des principaux bénéficiaires potentiels de ce mouvement de fond.

Cette croissance, bien que significative, place cependant la France en deçà de la moyenne européenne (3,7 %), et loin derrière des pays comme la Finlande (7,1 %) ou l’Allemagne (5,2 %), comme le révèle le récent Indice Européen de Résilience Numérique (EDRIX). Cette communauté de plus de deux millions de personnes représente donc un levier de souveraineté numérique sous-exploité et une opportunité stratégique pour les entreprises et les pouvoirs publics.

Lancement de l'EDRIX : un indice pour mesurer la souveraineté numérique européenne

Posté par  (site web personnel) . Édité par Xavier Teyssier. Modéré par Pierre Jarillon. Licence CC By‑SA.
25
21
sept.
2025
Communauté

Un rapport récent a introduit l’Indice Européen de Résilience Numérique (EDRIX) dont l'objectif est de mesurer de manière chiffrée et objective la capacité des 27 États membres de l'Union européenne à « construire, maintenir et contrôler leur propre destinée numérique » et vise à fournir un outil d'analyse pour guider les politiques industrielles vers un « EuroStack » souverain.

L'indice agrège les scores de cinq piliers, dont quatre reposent sur des données mesurables concrètes, plutôt que de se contenter de simples déclarations d'intention.

  • Politiques Publiques : maturité des stratégies Open Source nationales (basé sur les rapports OSOR de la Commission européenne).
  • Écosystème de Développeurs : densité de développeurs par habitant (données GitHub, à défaut de disposer des données des autres plateformes) et nombre de solutions souveraines référencées dans les principaux annuaires (données agrégées issues de l'annuaire EuroStack).
  • Adoption par la Société Civile : part de marché des navigateurs "souverains" (Firefox, Brave, Opera) et part de marché des ordinateurs sous Linux (moyenne de 3,7 % dans l'UE27).
  • Résilience du Secteur Privé : souveraineté de l'infrastructure (web, mail, DNS) des domaines nationaux à fort trafic.
  • Résilience du Secteur Public : souveraineté de l'infrastructure des institutions publiques clés (Présidence, Gouvernement, capitale).

Le rapport introduit également un indice complémentaire plus spécifique au logiciel libre, l'EOTRIX (European Open Technology Readiness Index).

Concernant la France, qui se classe seulement 6ème, le rapport révèle un tableau contrasté qui illustre le fossé entre politique et pratique, avec un écosystème de développeurs et une adoption par la société civile qui n'obtiennent que des scores moyens (respectivement 4,08/10 et 5,09/10).