arnaudus a écrit 5317 commentaires

  • [^] # Re: Lame de fond

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 3.

    Deuxièmement, il y a des normaliens qui sont maître de conférence

    De toutes manières, son intervention est incompréhensible. D'un côté, tu as ta formation (Normalien, universitaire, ingénieur, etc), d'un autre côté tu as le poste que tu occuppes (Maitre de conf, professeur d'université, PRAG), et encore à part tu as éventuellement l'agrégation, qui peut te donner accès à des postes réservés et/ou à des avantages sur la fiche de paye ou sur les heures d'enseignement.

    Si tu es Normalien, Agrégé, et Maitre de conf, tu as la charge d'un maitre de conf, point. Le fait d'être normalien, tout le monde s'en fout.

    Ensuite, c'est complètement faux d'imaginer qu'un maître de conf doit consacrer la moitié de son temps à la recherche. Un service de maitre de conf est supposé te prendre 50% de ton temps, mais si le reste du temps tu participes à des tâches d'organisation, de vulgarisation, etc., ça ne pose pas de problème. En tout état de cause, tu peux avoir des décharges d'enseignement pour certaines tâches, mais rien ne t'oblige à les faire valoir.

    Pour les heures sup, ça me fait marrer, parce que chez nous, ça fait très longtemps qu'elles sont bénévoles. Du coup, le mec qui veut se taper 200h sup, il le fait s'il veut :-)

    je suis Agrégé et ancien Normalien dans une université

    Ça ne donne pas de statut particulier… Si tu es PRAG, tu es quand même mal placé pour juger la recherche de tes collègues maitres de conf. L'idée n'est pas de faire une hiérarchie, mais les rôles sont différents. Les maîtres de conf sont recrutés sur concours ; il n'y a aucune raison d'imaginer que la règle est de ne pas recruter les meilleurs. Dans certains domaines et dans certaines universités peu attractives, il est possible que les candidats ne soient pas géniaux, mais on fait avec ce qu'on a. En tout cas, dans mon domaine de recherche, l'agreg ou le statut d'ancien normalien, on s'en fout complètement. Il y a des normaliens qui sont forts et d'autres qui sont assez nazes, certains ont une grande culture et d'autres se sont avérés très scolaires, certains sont motivés et d'autres sont complètement passifs, certains ont trouvé un poste et d'autres sont au chomdu ou enseignants dans le secondaire. Tu as l'air de te coller un statut et d'imaginer une sorte de prestige à des diplomes, ce qui, dans le monde de la recherche, ne dénote pas grand chose sur tes capacités à faire ton job.

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 6.

    En gros, ne pas publier ces outils forcerait les gens à refaire l'expérience de leur côté

    Tu veux dire, pour le boson de Higgs, on construit un autre accélérateur de particules ; pour l'atmosphère de Saturne, on construit une autre sonde Cassini, et pour le génome de Néanderthal, on déterre un autre fossile?

    L'ambiance actuelle, ça n'est pas du tout de donner des sous pour regénérer des données déja existantes…

    Des idées sur quoi faire pour éviter ce problème?

    Relire le code? Ça n'est pas parce qu'on te fournit du code que tu dois l'exécuter sans le regarder.

    C'est pareil pour toute bibliothèque externe, de toutes manières. Tu passes ton temps à utiliser du code écrit par d'autres, et tu leur fais confiance, tout en gardant à l'esprit que si tu trouves quelque chose de bizarre, ça peut ne pas venir de toi.

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 5. Dernière modification le 26 octobre 2017 à 09:24.

    la privatisation des résultats de la recherche publique se pratiquait (et se pratique probablement encore toujours) suite à des financements 100% publiques

    La nature du financement ne change rien, à moins que le financeur ait des critères particuliers sur la mise à disposition des résultats et des données.

    En fait, tout dépend de ce que tu fais de ces résultats. Tant que tu travailles sur ton projet, tes résultats sont dans des fichiers ou des bases de données hébergées sur les ordinateurs de ton employeur public, et n'ont aucune raison d'être diffusés (ce sont des données brutes, partielles, non-vérifiées, non-annotées, etc). Ensuite, le responsable du projet décide quoi faire avec les données :
    1. rien (c'est tout à fait possible si les données sont de mauvaise qualité, si l'expérience a raté, si l'expérience a été mal conçue, et même parfois si l'expérience donne des résultats ininterprétables ou contraires aux hypothèses plausibles.
    2. publier. Tant que la publication est dans les tuyaux (revue par les pairs, délai chez l'éditeur…), rien ne se passe, et dès la publication, ça dépend du modèle. Le modèle "traditionnel", c'est que tu t'engages à fournir détails, matériel, et éventuellement données, aux collègues qui te le demandent. Le but est d'assurer la réplicabilité des expériences et des analyses. Dans les faits, tu peux faire de l'obstruction, mais c'est considéré comme non-éthique. Le modèle de plus en plus à la mode, c'est de publier sous licence libre (souvent CC avec plus ou moins de restrictions), et de plus en plus de journaux demandent de fournir les données brutes, et même parfois les scripts d'analyse. Dans ce cas, les données sont publiées en même temps que l'article.
    3. protéger par un brevet. Dans ce cas, comme il y a du pognon en jeu, tout reste bien secret.

    Maintenant, quand tu parles de "privatisation des résultats", je pense que tu fais référence au troisième point, qui porte sur l'exploitation financière des résultats de la recherche publique. Dans ce cas, oui, l'organisme et le laboratoire s'approprient les résultats, mais d'un autre côté l'argent qui en est retiré retombent dans les caisses de cet organisme.

    Après, évidemment, tu as toutes les nuances : des instituts privés qui font de la recherche publique (comme l'Institut Pasteur par exemple); ils sont de droit privé, certes, et ils vivent en partie de la valorisation commerciale et industrielle de leurs résultats, mais ils n'ont pas d'actionnaires et ne font pas de bénéfices. On peut les voir comme des instituts publics mieux gérés, mieux rationnalisés, et plus efficaces (mais ils penchent toujours du côté où on peut faire de l'argent). Tu as ensuite des entreprises qui récupèrent de l'argent public sur projet, mais en général, quand même, il s'agit de co-financements. C'est pas équitable (puisqu'en général ils valorisent 100% des résultats alors qu'ils n'ont pas financé 100% du projet), mais il faut voir ça comme une subvention. Et puis il y a toutes ces boîtes qui bénéficient d'énormes niches fiscales (typiquement, avec le crédit impôt recherche) tout en faisant très peu de recherche (on peut appeller "recherche en marketting" la mise au point d'affiches publicitaires, "développement" la mise au point d'une feuille Excel, bref, il n'y a aucun contrôle et c'est quasiment intégralement du pur manque à gagner sans contrepartie, tellement avantageux que c'est rentable de payer des prestataires externes pour monter des dossiers de CIR!). Ça c'est honteux, mais 1) ce n'est pas à proprement parler de l'argent public qui finance, c'est du manque à gagner fiscal, ce qui est loin d'être la même chose, et 2) rien de dit qu'un plafonnement du CIR irait augmenter le budget de la recherche publique, il s'agit de deux budgets qui n'ont pas de connexion.

  • [^] # Re: Cadriciel, maliciel

    Posté par  . En réponse au journal Le Canada publie un cadriciel libre d'analyse de maliciels. Évalué à 4.

    Bah on pourrait quand même avoir la traduction en langage normal, non?

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 9.

    synonyme pour les investisseurs de retours sur investissement rapides

    de retours sur investissement tout court, je dirais. Parce que l'histoire de la recherche fondamentale qui stimule la croissance économique, c'est de l'argument de manifestation de chercheurs, mais ça n'a pas tellement de valeur, et c'est même très probablement faux (du moins dans un monde globalisé où tout le monde profite de la recherche fondamentale financée par les autres pays).

    À mon avis, c'était une énorme faute politique que d'avoir voulu jouer sur l'argument de la croissance économique pour financer la recherche. Déja parce que la fin ne justifie pas les moyens, et que ça n'est pas légitime d'utiliser des arguments faux même pour une juste cause, et d'autre part parce que c'est éthiquement très douteux : est-ce que ça voudrait dire qu'il est illégitime de financer de la recherche sans débouchés économiques? Parce qu'à ce jeu là, je suis désolé, mais autant je vois comment de la recherche sur des équipements pointus en phyisique des matériaux pourraient déboucher sur des inventions monétisables, mais pour la recherche en littérature médiévale ou la description du mode de reproduction d'une nouvelle espèce de punaise néo-zélandaise…

    La connaissance a une valeur intrinsèque qui n'est pas économique, et c'est à nous en tant que société de décider quelle partie de nos ressources on veut bien consacrer à perte à acquérir et valider de nouvelles connaissances, plutôt qu'à construire des hopitaux ou envoyer des sacs de riz aux africains qui crèvent la faim. Pendant longtemps d'ailleurs, la connaissance avait une valeur symbolique, et financer la recherche servait à montrer qu'on pissait plus loin que ses voisins/partenaires/ennemis. Avec la mondialisation et le relachement des tensions internationales, cette valeur symbolique a beaucoup diminué, et d'autres arguments doivent être avancés—ça n'est pas une raison pour les inventer non plus.

  • # Il ne faut pas débarquer

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 10.

    Il faut distinguer la politique des instituts de recherche et la volonté politique de diffusion de la connaissance générée par de l'argent public. D'une manière générale, en France, on n'a jamais eu une quelconque volonté politique de diffuser librement la connaissance. La propriété intellectuelle appartient à l'employeur (CNRS, INRA, université…), et dans ce cadre, l'employeur décide. Dans un contexte de restrictions budgétaire, la tendance est à l'auto-financement, et donc à l'incitation (qui tourne parfois au ridicule) d'essayer de monnayer des résultats ou des brevets.

    Il suffirait d'une volonté politique d'imposer la publication libre des résultats financés par de l'argent public (fonds propres des instituts ou appels à projets) pour que ce petit jeu délétère s'arrête, mais cette volonté politique n'a jamais existé. On peut noter que les instituts de recherche ont en pratique des attitudes assez différentes ; à l'INRA les choses sont très verrouillées, tandis qu'au CNRS la plupart des labos font ce qu'ils veulent, y compris des choses théoriquement interdites (publier du code sous une licence libre sans se taper la paperasse, etc). Mais bon, malheureusement, une part substantielle du budget de ces instituts est consacrée à l'emploi de juristes et d'administratifs dans les services de partenariat et de valorisation, sans pour autant qu'il ait pu être démontré que cet investissement soit rentable.

    L'autre problème, c'est que les instituts français ne peuvent pas vivre dans un monde de bisounours ; les collaborations et partenariats avec d'autres acteurs publics et privés, français ou étrangers, impliquent des échanges d'informations plus ou moins confidentielles et plus ou moins valorisables, qui nécessitent un certain nombre de précautions. Même pour de la recherche fondammentale, il y a un certain nombre d'histoires avec des collaborateurs pas très nets qui ont montré qu'il n'était pas inutile d'avoir des accords formels de partenariat avant de filer des infos, parce que tout le monde n'est pas désintéressé. C'est un peu malheureux de vivre dans une sorte de climat de suspiscion général, mais le monde est tel qu'il est…

    Ceci dit, encore une fois, je pense qu'un certain nombre d'instituts seraient assez soulagés si l'État clarifiait leur mission en les obligeant à l'ouverture, et en leur retirant la menace perpétuelle de la fermeture du robinet des subventions. Reste ensuite quand même le problème éthique de laisser le monde économique (y compris non-français ou non-européen) réaliser sans aucune redistribution des bénéfices sur des projets dont la R&D a été en partie financée par le contribuable. Enfin, ça mettrait fin à tous les partenariats avec les industriels, puisque les industriels ne verraient pas l'intérêt de contribuer à un effort de recherche qui sera mis à disposition de ses concurrents (ça ne me fâcherait pas plus que ça, puisque dans les faits les industriels français financent très peu la recherche, mais bon, ça découragerait certainement les derniers qui le font).

  • # Avec un peu de distance...

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi la recherche en langages de programmation ?. Évalué à 10.

    J'ai l'impression d'arriver un peu après la bataille, mais je me permets de proposer un point de vue un peu moins orthodoxe. Je suis assez d'accord sur les trois aspects demandés à un langage de programmation (concision, clarté, cohérence), bien que chacun de ces aspects doivent probablement plus à l'habilleté du programmeur qu'au langage lui-même. On peut bien sûr estimer que certains langages rendent la tâche plus ou moins facile, mais il reste tout à fait faisable d'écrire du code verbeux, obscur, et incohérent dans tous les langages de programmation.

    Par contre, j'avoue me retrouver un peu perdu par la suite du journal, qui se focalise sur la formalisation mathématique et l'invention / la distribution d'outils de programmation innovants. Je suis un simple "utilisateur" de langages de programmation, je ne suis pas informaticien, et pour moi la programmation n'est pas une fin en soi, c'est juste un outil qui permet d'arriver à un résultat scientifique. Mon approche de la programmation est donc assez pragmatique, et l'objectif est d'optimiser un gloubiboulga de temps de formation, temps de codage, temps de déboggage, et temps d'exécution ; bref, de trouver des compromis. Or, j'ai l'impression que la "recherche en langage de programmation", telle que décrite dans ce document, n'a pas du tout pour objectif de faciliter la tâche de gens qui sont dans le même cas que moi. Je sens même que ça pourrait être le contraire. Typiquement, ce qui me gène le plus au quotidien, c'est le compromis performances/productivité. Pour les mini-projets, les langages de haut niveau (non-typés, avec d'énormes bibliothèques livrées par défaut—algorithmique, statistiques, GUI, I/O, etc) sont hyper-productifs ; en 5 minutes on peut avoir un script qui fonctionne, qui est portable, et qui fonctionnera encore probablement dans 15 ans. D'expérience, j'ai beaucoup moins de bugs dans ce genre de programmes que dans des langages compilés (pas de pointeurs, pas de comportements indéfinis, pas de dépassement de capacité…). Ce sont des langages qui sont concis, clairs, et cohérents pour l'usage au quotidien. En fait, je crois que c'est ça le problème : la programmation au quotidien, c'est 1% d'algorithmique et 99% de "trucs" autour, et ce sont ces trucs qui pourrissent la vie (lecture/écriture, formattage de données, internationalisation, etc).

    Du coup, la discussion ci-dessus sur le langage Go est particulièrement éclairante. J'ai l'impression que Go est typiquement un outil dont une partie substantielle des programmeurs a besoin. Or, je suis surpris de voir autant de mépris de la part de la communauté des chercheurs en langages de programmation envers Go. Quelque part, je ne peux pas m'empêcher d'y voir un fossé énorme entre ce que les programmeurs ont besoin, et ce dont les chercheurs pensent que les programmeurs ont besoin. Et du coup, ce passage vers la formalisation mathématique des langages, moi, ça me laisse complètement froid, ce n'est pas ça dont j'ai besoin. Je n'ai pas besoin de démontrer mathématiquement que mon code est parfait, ça me semble même totalement inutile. Ce que je veux, c'est coder vite, que le code soit clair et évolutif, que mes collaborateurs et mes étudiants puissent le comprendre sans 4 ans de formation, et que le programme fonctionne vite et sans surprise (et qu'il plante s'il y a un bug).

  • [^] # Re: Quantité de données

    Posté par  . En réponse au journal OnePlus téléphone maison. Évalué à 4. Dernière modification le 12 octobre 2017 à 09:30.

    ça fait donc 5 \cdot \frac{440}{714} = 3$ par utilisateur

    Mmmhh, c'est compliqué de compter comme ça (location des locaux, des serveurs, de l'électricité, prix de la redondance/archivage et la maintenance…). Apparemment ça redirige vers le cloud d'Amazon, qui propose 0.0022$/Go/mois, soit environ 3 centimes / utilisateur / mois si on fait rouler les logs (ce qui ne parait pas si cher que ça, puisque ça va chercher dans les 2$ par smartphone). Par contre, si toutes les données sont sauvegardées, ça fait beaucoup plus, 16Go le premier mois, 32Go le deuxième, etc. Donc en tout sur 60 mois, ça fait 64$ par smartphone, ça parait déraisonnable, non? Ça suggère que les données perso ne sont pas stockées très longtemps.

    Mais bon, ça n'excuse pas du tout, hein. C'est juste que l'idée répandue que toutes nos données perso sont archivées quelque part et que tout le monde sait tout de nous depuis 20 ans ne tient pas vraiment la route économiquement (et comme je le disais dans une discussion récente, il y a un monde entre la valorisation théorique d'une base de données personnelle (environ 500$ par utilisateur de Facebook, par exemple), et la quantité d'argent qu'on peut en retirer dans le monde réel).

  • # Quantité de données

    Posté par  . En réponse au journal OnePlus téléphone maison. Évalué à 5.

    Ce qui m'étonnera toujours, c'est que les coûts associés à la collecte et au stockage de ce genre de données est pharamineux. 1.6 Mo par heure et par utilisateur, ça fait 14 Go par an!

  • [^] # Re: Freedom

    Posté par  . En réponse au message Skype avec la version 5.5.0.1. Évalué à -2.

    Skype, parce que j'ai une vraie vie :-)

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 4.

    La publicité est une taxe globale sur l'ensemble des produits vendus

    C'est vrai, mais ce n'est pas "global". La "taxe pub" est beaucoup plus forte sur certains produits que sur d'autres (par exemple, elle touche essentiellement les produits manufacturés, donc c'est finalement une bonne chose pour les filières locales).

    ta municipalité ou ton musée ou ta bibliothèque y a sûrement déjà eu recours

    C'est vrai, mais tu ne peux pas compter ça comme une dépense sans contrepartie. Si les mairies ont les institutions publiques achètent des informations, c'est en partie pour améliorer la gestion des administrations, concentrer les dépenses au bon endroit, etc. Évidemment, on peut toujours discuter de tel ou tel point particulier qui ne suivrait pas le schéma général, mais dans beaucoup de cas il peut être judicieux de dépenser de l'argent pour faire une analyse permettant de mieux contrôler le budget de la commune ou de la bibliothèque. De fait, dans ce cas, l'argent qui va à Google est aussi de l'argent économisé par le citoyen, c'est un investissement.

    il y a une bonne partie qui va vers les GAFA.

    Il faut relativiser quand même, parce que l'ardoise de Google en France est d'environ 1 Mrd d'Euros (200M€ par an), soit 3 €/personne et par an (0.02% du revenu médian). Il s'agit de grosses sommes qui feraient du bien au budget de l'État, mais ça me semble difficile de dire "une bonne partie". D'une manière général, le CA des GAFAM était d'un peu plus de 500 Mrd$ dans le monde en 2016, pour un PIB mondial de 75,000 Mrds$, soit 0.6%. Ces entreprises sont des monstres monopolostiques, et elles ont aussi un gros effet de levier du fait de leur capacité à faire du lobbying et de contrôler totalement des pans entiers de l'économie, mais inversement il ne faut pas non plus leur donner une importance plus grande que celle qu'elles ont (elles en ont déja beaucoup trop).

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à -1.

    T’en sais rien et tu sais même pas de quoi tu parles en fait.

    Visiblement, pour donner des leçons, tu sais de quoi tu parles, mais sur le fond, tu as des arguments?

    25% des internautes utilisent adBlock ou un autre bloqueur de pub, et j'imagine que ça n'est pas du tout les internautes les moins actifs. Avoir un bloqueur de pubs n'est donc pas du tout quelque chose d'exceptionnel.

    Je peux reformuler ma remarque, du coup : je pense, avec quand même les arguments que j'ai avancés, que les données personnelles que Google a sur moi n'ont jamais été valorisées à plus de quelques % de ce que Google aimerait bien faire croire. Bien sûr, Google a vendu des pubs à des start-ups dont la plupart ont coulé, ça n'est pas du «vrai argent». Bien sûr, l'affichage de pubs plus ou moins ciblées peut avoir un effet "passif" identique à celui de la télé. Mais à la télé, le spot de pub coûte moins de 0.01€ par télespectateur les 30 secondes! La valorisation boursière de Facebook est à environ 500€ par compte actif, c'est le prix de 15 milliards de secondes de spots de pub par compte actif. C'est délirant, jamais la publicité ne fera rentrer autant d'argent dans les caisses des vendeurs.

    Le modèle économique de Google et Facebook est bien rodé : on prétend posséder des données personnelles de très grande valeur, on vend des pubs ciblées, les vendeurs s'y retrouvent (ou non), tout semble bien aller. Sauf que quand on fait le compte, ça ne colle pas, les pubs ne peuvent pas rapporter ce qu'elles coûtent, et les données ne pourront jamais être valorisées par des pubs ciblées à la valeur qu'on croit leur donner. Quand la bulle pêtera, les données seront réévaluées à leur juste valeur, et cette valeur réelle rendra non-viable leur stockage à long terme (sauf si on considère autre chose que la valeur commerciale).

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 3.

    Facebook n’effacent pas les données que vous effacez

    Je sais bien, mais c'était le sens de ma remarque précédente, comment est-ce économiquement possible? Si on compte quelques dizaines de centimes /Gb/an, la sauvegarde totale et sans perte de tous les mouvements, toutes les photos, tous les textes, toutes les vidéos, d'un compte Facebook sur 20 ans revient à combien? Des centaines d'euros? Des milliers? La baisse des coûts de stockage est compensée par l'augmentation des résolutions et des débits, donc ce n'est pas quelque chose qui va devenir négligeable. À quoi bon investir des milliers d'euros par utilisateur pour des millions d'utilisateurs, tout ça avec l'espoir qu'un jour, ça sera peut-être valorisable? Je ne comprends pas comment ces boîtes peuvent se permettre des investissements aussi inutiles et incertains, si ce n'est qu'on est dans une bulle où tout le monde sent que les données personnelles valent beaucoup d'argent, mais sans avoir la moindre idée de comment récupérer cet argent.

    Du coup, est-ce qu'on est si certains que ça que les données ne sont pas effacées? On sait que certaines données ne sont pas effacées immédiatement, mais comment peut-on parier sur l'idée que toutes ces boîtes feraient quelque chose d'insensé, que personne d'autre n'a les moyens de faire?

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 2.

    Sur mon expérience perso dans gmail (c'est assez limité, j'avoue). J'imagine que ça peut être lié à la langue et qu'en anglais, ça fonctionne beaucoup mieux. Mais en français, il se vautre facilement, dans un mail où tu écris "on peut se prendre un verre", tu vas avoir une pub sur des vitres ou des services de table ; si tu écris "n'oubliez pas vos serviettes et maillots de bain", tu vas avoir des tampax. À un moment, c'était même un jeu pour moi d'essayer de comprendre comment il avait pu imaginer que j'avais besoin d'appareils auditifs ou de pieds à coulisse… Et puis j'ai activé adblock, parce que bon, hein. Du coup, c'est peut-être mieux maintenant, je ne sais pas.

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 3.

    Certes, mais le marché reste très volatile. À mon avis, ça n'est pas pour rien que les GAFAM font un lobbying monstre contre les lois US liberticides ; Google publie autant qu'ils peuvent les statistiques des rapports à la NSA, par exemple, parce que plus ils donnent la sensation que les données sont en sécurité chez eux et plus les gens seront enclins de le faire. S'il s'avère qu'ils commencent à vendre les données aux assurances ou aux cabinets d'avocat, qui à mon avis seraient (eux) prêts à les payer une fortune, alors les utilisateurs vont fuir, et ça peut aller très très vite.

    Bref, ces fameuses données personnelles, elles ont beaucoup de valeur potentielle, mais plus ont les vend, et plus elles perdent cette valeur. Il y a aussi le problème du coût du stockage sur de longues périodes… Je veux dire, on est en train de se demander si c'est économiquement viable de conserver et d'archiver des données scientifiques (séquençage de génomes, données haut-débit produits par les gros équipements…), et à côté ça serait rentable de garder pendant 20 ans des péta-octets de photos d'adolescents? Mouais mouais mouais… Mon pifomètre sent la bulle à plein nez.

  • [^] # Re: Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 2.

    Euh, ben, Google et Facebook font tous les deux des dizaines de milliards de dollar de CA qui viennent essentiellement de la pub. Donc ouais, ça marche. En tout cas à leur echelle.

    Oui, je comprends bien, mais ce CA, il n'est pas dû aux données (enfin, pas seulement). Google vend de la pub à prix d'or parce qu'ils possèdent un médium très visible, leurs pubs touchent énormément de monde. Après, le ciblage, mouais mouais, c'est ce qu'ils vendent, ils ne vont pas dire le contraire. La qualité du ciblage reste assez douteuse, en général, et le décalage fait que je doute un peu de l'efficacité (le temps que google se rende compte que tu commences à envoyer des mails qui parlent d'acheter une bagnole, en général, tu l'as déja achetée).

    Le truc, c'est que les données sans le médium de diffusion, ça n'a probablement pas une énorme valeur marchande. Ces données existent, elles sont exploitées par l'entreprise qui les a collectées, mais j'ai l'impression qu'on surestime énormément leur valeur économique à la revente. Ça ne résoud pas le problème des données qui se balladent et qui peuvent avoir une valeur autre que marchande ou qui peuvent être valorisées en dehors du cadre légal.

    Je pense qu'il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité de ces entreprises à conserver leur business model. Par exemple, si elles vendent trop facilement leurs données, elles vont perdre de la valeur. Si ça commence à se savoir que les données sont récupérées pour des trucs qui ne sont pas socialement acceptés, alors les gens vont déserter ces services.

  • [^] # Re: C'est quoi ce délire

    Posté par  . En réponse au message Flicage généralisé : êtes-vous au courant de ça ?. Évalué à 1.

    que tu veuilles que tes données personnelles soient collectées et éventuellement envoyées à n'importe qui; c'est toàn problème.

    Mais ce que je ne comprends pas dans cette discussion, c'est que (i) personne n'a jamais parler de collecter des données, et (ii) certainement pas de les envoyer à n'importe qui. Il s'agit d'une puce SIM qui appelle les secours quand un accident est détecté. Le reste, c'est de la pure spéculation.

  • # Deux interprétations

    Posté par  . En réponse au journal [bookmark] Privacy Shield subira-t-il le sort de Safe Harbor ?. Évalué à 9.

    Dans ce genre de cas, tu auras toujours deux points de vue irréconciliables :

    • Les clauses de l'accord sont inacceptables et bafouent les droits fondamentaux des citoyens.
    • L'accord donne un cadre et propose des règles contraignantes et opposables là où avant il n'y en avait aucune.

    Les deux points de vue sont justes, et tout le débat va porter sur l'idée qu'on se fait d'une loi ou d'un processus démocratique (pour le premier, l'objectif de la justice sociale et de la défense absolue des droits fondamentaux, pour le deuxième, le pragmatisme et la construction d'un cadre législatif protecteur par couches successives).

    Sur le fond, honnêtement, je ne comprends pas pourquoi les grosses boîtes ont un besoin essentiel de faire traverser l'Atlantique aux données personnelles des citoyens européens. C'est quand même une bulle ce truc, tout le monde semble être prêt à payer des bases de données personnelles à des sommes faramineuses, mais sur le fond, est-ce qu'une seule boîte a jamais réussi à faire une quelconque marge dessus? Quand on divise par le nombre d'utilisateurs, les infos d'un compte Facebook coûteraient plusieurs centaines, voire milliers, de dollars. À part du chantage à la sex-tape ou autres trucs mafieux ou illégaux, comment tirer des centaines de dollars de l'ensemble des infos personnelles de quelqu'un? La pub ciblée? Ça va aller chercher à quoi, quelques centimes par achat?

    Ça ne me semble pas impossible que toute cette grosse bulle finisse par retomber, parce que (i) la masse de données est tellement grande qu'elle devient de moins en moins possible à exploiter, (ii) qu'elle n'est probablement pas nécessaire pour la plupart des analyses (si tu veux savoir si les Chinois ont tendance à exprimer une préférence pour les voitures bleues, tu n'as pas besoin de 500 millions de compte ; quelques milliers bien échantillonnés suffisent largement), (iii) qu'elle n'est absolument pas fiable (les infos se périment à la vitesse de la lumière, les homonymes - pseudonymes - erreurs d'annotation qui se transmettent de site en site sont légion). Il y a plein de financiers qui se paluchent sur les "big data", plein d'ingénieurs qui conçoivent tout un tas d'algorithmes plus ou moins foireux… Et au final, on ne comprend même pas vraiment comment valoriser toute cette information. Ça me fait chier que Google sache beaucoup de choses sur moi, lise mes mails même si je ne passe pas par son serveur, sache avant moi que je suis malade ou que ma femme soit enceinte en le déduisant de mes requêtes internet. Mais est-ce que Google m'a jamais pris un seul "vrai" euro? Je ne sais même pas. Il a dû vendre des espaces publicitaires à tout un tas de boîtes qui ne m'ont jamais rien vendu, ou bien à des boîtes à qui j'ai acheté sans passer par les pubs ciblées… Mais tout ça c'est du vent, on ne peut pas éternellement vendre très cher des informations qui ne sont pas monétisables.

  • [^] # Re: C'est quoi ce délire

    Posté par  . En réponse au message Flicage généralisé : êtes-vous au courant de ça ?. Évalué à 1.

    Et la marmotte ?

    C'est la même marmotte que celle qui rend légale la vente de couteaux de cuisine, alors qu'on peut tuer des gens avec? Je ne comprends pas, la plupart des gens intéressés par les libertés individuelles trouvent normal qu'on puisse acheter des outils potentiellement dangereux, et que c'est la loi qui limite les utilisations (il est légal de couper un steack avec le couteau, mais illégal de couper sa femme). Une histoire de responsabilité individuelle, on ne va pas empêcher la commercialisation d'un outil sous prétexte qu'on pourrait en faire un usage illégal, parce que ça nuit à la liberté de ceux qui voudraient en faire un usage légitime. Soit, je ne suis pas complètement d'accord (parce que certains outils sont majoritairement utilisés pour des actions illégales et que leur mise à disposition facilite ces actions), mais j'admets le raisonnement.

    Et magiquement, dès qu'on passe à de l'électronique, c'est le contraire? La simple possibilité non-documentée qu'un dispositif électronique ou informatique puisse éventuellement être utilisé à des fins illicites devrait en rendre la vente illégale (ou, alternativement, les vendeurs devraient être obligés de fournir des produits sans ces dispositifs—une idée assez fantasque, étant donné l'impossibilité en pratique de forcer un industriel à vendre des produits non-rentables). Si ton raisonnement, c'est "oui mais regardez, l'entreprise X ou Y a déja été prise la main dans le sac", pour moi c'est pareil que de dire "Machin a égorgé sa femme avec un couteau, rendons les couteaux illégaux". Tu ne peux pas vouloir toutes les libertés pour toi (acheter tout et n'importe quoi, y compris forcer les industriels à produire des trucs qu'ils ne veulent pas te vendre), et n'accorder aucune liberté aux autres (interdire à ton voisin d'acheter un couteau).

    Au pire, s'il était possible de désactiver eCall, ça pourrait par exemple légitimement induire une surprime de la part de ton assureur, voire une remise en cause de ton contrat.

    Il collectera en permanence, et ça je ne veux pas : je veux pouvoir le désactiver.

    Tu as déja réalisé que le compteur kilométrique collectait déja une information essentielle sur l'utilisation de ta voiture, et qu'il est illégal de le désactiver? Sur n'importe quelle voiture moderne, le voyant de révision s'allume en fonction de plusieurs types d'information (date, kilométrage, nombre de démarrages, etc). Bref, ta voiture collecte déja des informations, ça fait partie de son fonctionnement.

    Pourquoi pense-tu que je n'en ai pas (et que je n'en veux pas) ?

    Eh bien, tu passeras simplement à l'étape suivante, et dans 10 ans, tu expliqueras que tu n'as pas de voiture et que tu n'en veux pas parce que X ou Y. Ça fera du bien à la planète, en plus.

  • [^] # Re: C'est quoi ce délire

    Posté par  . En réponse au message Flicage généralisé : êtes-vous au courant de ça ?. Évalué à 4.

    Mouais, justement, c'est clair : strictement interdit de collecter quoi que ce soit, le système est déclenché par l'accéléromètre lors d'un accident. Toute autre utilisation serait illégale.

    Après, les ordinateurs de bord des véhicules modernes collectent beaucoup plus d'informations (tracés GPS passés, etc), mais ça n'a rien à voir avec eCall. De manière générale, les règlements européens sont souvent assez protecteurs de la vie privée, et sont plus contraignants que les lois françaises.

    Personnellement, je me méfierais beaucoup plus des systèmes électroniques déja présents dans les bagnoles et déja connectés via le bluetooth aux smartphones des utilisateurs.

  • [^] # Re: C'est quoi ce délire

    Posté par  . En réponse au message Flicage généralisé : êtes-vous au courant de ça ?. Évalué à 6.

    Là on parle de forcer le tracking d'un véhicule.

    Tu te montes le bourrichon sans le début de la moindre idée de preuve. Qu'es-ce qui te dit que la fonction ne sera pas désactivable par l'ordinateur de bord, ou par un accès relativement facile à la puce SIM? A priori, on ne peut pas empêcher la voiture de démarrer sans le réseau (vu que du réseau il n'y en n'a pas partout)…

    Par choix, je ne fais pas partie de ces gens là

    Sérieusement, tu n'as pas de téléphone et tu demandes à tes passagers d'éteindre le leur quand ils montent dans ta voiture? J'ai juste l'impression que tu fais sembalnt d'être horrifié par un truc qui n'a rien d'horrifiant du tout. J'imagine qu'actuellement, sans aucune puce SIM intégrée, 9 voitures sur 10 (voire plus), quel que soit leur âge, sont déja triangulable par les téléphones des occuppants (y compris quand il ne s'agit pas de smartphones).

    Et puis, "ces gens là", ça veut dire quoi? Il y a des gens comme toi, des élites, qui se retournent en permanence, qui changent de trottoir quand il y a une caméra de surveillance, qui ne téléphonent pas, et qui n'ont aucune activité sur Internet sans passer tar Tor, et puis il y a "ces gens là"?

    Sérieusement, le traitement des données personnelles et le respect à la vie privée sont des choses suffisamment importantes pour raconter n'importe quoi. Si ton but dans la vie est d'obtenir quelque chose (et pas seulement de faire du vent avec les bras), alors il faut se donner des objectifs réalistes et possibles, par exemple d'imposer l'accès et la suppression des données personnelles, d'empêcher le croisement des bases de données, etc. Typiquement, tout pourrait être fait pour que les données émises par les SIM de voitures soient anonymisées, et que seul le croisement avec le fichier des cartes grises permettraient de les transformer en données personnelles.

    D'une manière générale, il faut une législation contraignante permettant d'encadrer, de limiter, et de réglementer la collecte, l'exploitation et le partage de données personnelles. C'est là-dessus qu'il faut réfléchir. Si tu en es encore à l'idée d'empêcher les boîtes de stocker les données auxquelles tu leur donnes accès, je pense que tu devrais te préparer à une grande frustration, parce que le monde avance sans toi et que c'est trop tard (et en plus c'est assez absurde).

    A quand du chantage ? "on a remarqué que vous avez pris la voiture familiale pour aller voir [le smartphone d'] une autre femme, veuillez acheter notre produit pour nous empêcher d'envoyer des publicités sur le divorce à votre femme officielle"

    Un exemple aussi pertinent, tu m'as convaincu.

  • [^] # Re: C'est quoi ce délire

    Posté par  . En réponse au message Flicage généralisé : êtes-vous au courant de ça ?. Évalué à 5.

    C'est toujours pareil, si tu ne pars que sur du "lol", il n'y a aucune réflexion possible.

    Les questions, c'est plutôt "qui", "quoi", "quand". Par exemple, l'opérateur téléphone qui suit la carte SIM peut te borner en temps réel. OK, mais WTF, c'est déja le cas, parce que des gens qui mettent leur téléphone en mode avion en voiture, il n'y en a pas des masses. Est-ce que le constructeur aura accès à ces données? (éventuellement pour t'empêcher de frauder sur ton kilométrage, pour faire un suivi de l'utilisation des véhicules (route/ville, vitesse moyenne, etc) pour une procédure qualité et éventuellement d'optimisation des coûts de construction). "qui", dans le sens où il est de plus en plus difficile de définir le propriétaire de la voiture (leasing, location, achat à crédit…), donc qui est propriétaire des infos? Par exemple, un loueur pourra-t-il y avoir accès? "quoi", c'est important aussi. Position, vitesse, état du moteur, niveau de carburant? "quand", en temps réel, à chaque démarrage, seulement sur l'intervention du propriétaire de la voiture?

    Bref, une réaction de type "big brother lol", quand les gens utilisent en routine google maps sur leur smartphone en guise de GPS, je dirais "double lol, quoi". Est-ce que ça sera désactivable, sera-t-il possible d'accéder aux données (ce qui pose un vrai problème de confidentialité, puisque le propriétaire de la voirure aura alors accès éventuellement à des données privées de tiers). Si ça se trouve, la puce va ne servir qu'à envoyer un signal de détresse en cas d'accident?

  • [^] # Re: OVH

    Posté par  . En réponse au journal Bouygues et IP fixe... qui change (où l'on parle aussi de fake MX). Évalué à 2.

    maintenant ils me forcent la main pour faire du prélèvement automatique

    Je ne sais pas ce que tu appelles "forcer la main", mais c'est légitime de te facturer des frais de gestion (pareil que si tu payes en chèque), ou bien de résilier ton contrat, si ton cas les oblige à intervenir manuellement.

  • [^] # Re: pluriel optionnel

    Posté par  . En réponse au journal Écriture inclusive, comment la France a encore perdu une belle occasion de devenir leade(r|use).. Évalué à -2.

    Bah non, justement, jusqu'à preuve du contraire, le genre d'un substantif est lié à ce substantif, et pas au sexe de la personne correpondante. On dit "une sage-femme" comme on dit "une voiture". On peut donc dire "il est sage-femme", mais il faudrait aussi dire "il est une sage-femme", ce qui est très bizarre, non? C'est comme "Madame le ministre".

    De toutes manières, cette pureté grammaticale ne tient pas vraiment. "Madame le ministre est tombé(e) dans l'escalier"? "Le ministre est tombée dans l'escalier"? C'est pourtant le sujet, "le ministre". Ça n'est pas non plus un hasard si, par exemple, tous les animaux sont genrés dans le bon sens : "le cerf" et "la biche", "le chien" et "la chienne", "le verrat" et "la truie", etc. C'est parce que c'est naturel. La preuve, quand il y a un hic ("la chouette"), c'est le bordel : "la chouette est perchée dans l'arbre", "la chouette mâle est…" "le mâle de la chouette est perché dans l'arbre". Donc plus j'y pense et moins je suis d'accord avec l'idée qu'il est acceptable de ne pas sexer les métiers, ça rend les phrases grammaticalement très complexes, on voit bien qu'il y a un pépin.

  • [^] # Re: pluriel optionnel

    Posté par  . En réponse au journal Écriture inclusive, comment la France a encore perdu une belle occasion de devenir leade(r|use).. Évalué à 10.

    La meilleure idée, c'est juste de comprendre que le genre grammatical est censé être une pure propriété formelle.

    Ouais, mais le problème c'est que les exceptions existent déja, typiquement sur la féministation des métiers. On dit "une directrice", "une institutrice", "une factrice", etc. Dire "L'instituteur du petit dernier est une femme", ça semble être une faute de français. Est-ce qu'on peut rester dans cet espèce d'entre-deux, où cohabitent des formes lexicalisées usitées ("présidente", "infirmière", "assistante", "avocate"), des formes lexicalisées non-usitées ("doctoresse", "mairesse"), des formes neutres ("géographe", "économiste", "ministre", "pilote"), des formes non-lexicalisées évidentes ("milicienne", "électricienne", "éboueuse"?), et des formes dégueulassoïdes non-lexicalisées et délirantes ("un sage-femme" ("maïeuticien" me semble bien plus élégant), "une autrice" ("auteuse"? Beeerk), "une pompière", "une major/majore/majorette?"), et des cas où il est virtuellement impossible de trouver une solution ("une marin-pompière?" "une maréchale-ferrante", "une grande officière de la légion d'honneur"?).

    Le problème de fond existe donc, si on dit "une boulangère" et "une couturière" et pas "une cheffesse de service", c'est pour la seule raison que pendant longtemps certaines professions n'étaient pas accessibles aux femmes et qu'on n'avait pas besoin du mot. Du coup, c'est un peu facile de se cacher derrière l'argument du mot qui n'existe pas en français, parce que le problème, c'est justement que le mot n'existe pas.

    Ceci était dit, autant je peux discuter sur la féminisation des métiers, autant cette dégueulasserie avec les points… C'est pas du vocabulaire, c'est de la grammaire. Foutre des pseudo-regexp illisibles et imprononçables dans les mots, ça ne peut pas constituer une solution. La solution, c'est surtout que quand on dit "chers collègues", les femmes n'ont aucune raison de se sentir exclues. Si elles se sentent exclues, c'est un problème de société, pas un problème de langue.