arnaudus a écrit 5258 commentaires

  • [^] # Re: Pas tout à fait

    Posté par  . En réponse au journal L’État d’urgence permanent. Évalué à 5.

    c'est ton choix de croire qu'une indemnisation financière pourra réparer le tort

    C'est pas mon choix, c'est comme ça que fonctionne la justice. Si tu te fais virer sans raison par ton patron, tu vas demander une indemnisation financière, si tu te fais cambrioler et qu'on attrappe le malandrin, tu auras le droit de demander une indemnisation financière, pareil si tu te fais taper dessus, si tu te fais exproprier, si un chirurgien bourré te retire le mauvais bras, ou si on te met en prison pendant 10 ans avant de te déclarer innocent, etc. Réparer un préjudice, ça passe la plupart du temps par le pognon, c'est pas moi qui l'ai décidé.

    Le problème dans ce genre de débat, c'est qu'il ne faut pas confondre non plus le débat théorique et la discussion concrète. Dans les faits, les flics ne débarquent pas en pleine nuit chez n'importe qui, en cassant tout, et en se barrant comme ça. Pour le coup, ils n'ont quand même pas que ça à faire.

    Il y a des gens [ref nec] qui perçoivent très mal la réaction épidermique qui consiste à jouer à s'inventer un ennemi imaginaire, et il faut aussi faire attention à ne pas aller trop loin dans cette direction. Il y a des pays où les flics débarquent vraiment chez les gens sans raison, les tabassent, et repartent avec les objets de valeur. Ça n'arrive pas en France, encore heureux, et on voit mal comment une réforme du droit des perquisitions peut changer ça. De toutes manières, les discussions restent virtuelles puisqu'aucune loi n'est encore votée, et le passage par le conseil constitutionnel reste toujours un obstacle pour les lois liberticides. Sans compter que le gouvernement actuel est probablement le gouvernement le plus libéral qui n'a jamais existé en France, et que la privation des libertés individuelles n'est pas du tout compatible avec la philosophie politique sous-jacente. Je ne dis pas qu'il ne faut pas être vigilant, mais l'attitude de fantasmer des problèmes pour mieux les combattre est irrationelle.

  • [^] # Re: La France, pays des droits de l'homme tant que tu restes chez toi

    Posté par  . En réponse au journal L’État d’urgence permanent. Évalué à 3.

    Ce qui est bien avec les juges, c'est qu'ils passent très facilement de «rouges» à «chemises noires» en fonction de la théorie du complot en vigueur dans le milieu politique des gens qui proposent l'argumentaire qu'on lit :-)

    Sérieusement, quand on confond la prison et la garde à vue, quand on mélange les affaires jugées et les affaires en cours, etc, alors on n'est pas en train de proposer un argumentaire, on est en train d'écrire un tract politique. Et un tract, ça insulte mon intelligence, et ça me fait détester son auteur, qu'il ait raison ou tort sur le fond.

  • [^] # Re: Pas tout à fait

    Posté par  . En réponse au journal L’État d’urgence permanent. Évalué à 0.

    si tu es la cible d'une perquisition administrative, ben le juge il pourra dire qu'il comprend mais qu'il n'y peut rien.

    Le lien que tu cites toi-même dit exactement le contraire. Le juge administratif peut juger la perquisition illégale, et de ce fait engager la responsabilité de l'État. Ça te donne le droit de demander réparation (y compris pour le préjudice moral).

  • [^] # Re: Communiqué de l'April

    Posté par  . En réponse au journal AUTO-ENTREPRENEURS : Logiciel de facturation obligatoire au 1er janvier 2018. Évalué à 7.

    Le principe de l'auto-entrepreneuriat, c'est quand même 0 paperasse pour débuter une activité. Ce genre de trucs, ça met juste un frein au démarrage de l'activité, ça peut représenter un coût fixe même si on a 0€ de CA, c'est juste nul et pas du tout dans l'esprit.

    Sur le fond, moi je considère que c'est un "délire", dans le sens où ça fait une obligation légale là où il n'y en a pas besoin. On pourrait te conseiller de le faire, mais l'imposer, c'est assez con. Il y a déja des obligations légales pour la facturation, pourquoi aller t'emmerder avec encore une obligation de plus si tu te débrouillais pour faire des factures légales avant?

    soit il est bien et ça nuit à la concurrence sur le marché privé.

    Avec des raisonnements comme ça, tu vas venir nous dire qu'il ne faut pas que l'école publique soit trop efficace parce qu'elle nuit aux écoles privées? Qu'il ne faut pas que les agents des impôts répondent trop bien aux questions parce que ça nuit à l'activité des parasites qui te font de l'optimisation fiscale? Un peu portnawak ton truc. L'État a quand même le droit de proposer des services gratuits, si les acteurs privés ne sont pas foutus de proposer mieux, tant pis pour eux.

  • [^] # Re: Communiqué de l'April

    Posté par  . En réponse au journal AUTO-ENTREPRENEURS : Logiciel de facturation obligatoire au 1er janvier 2018. Évalué à 10.

    Il y a toujours un moyen de frauder en falsifiant des données.

    Mouais, j'imagine quand même qu'il y a moyen de rendre ça plus compliqué. Par exemple en uploadant tous les jours un hash de ta bdd chez un tiers de confiance (typiquement, l'éditeur du logiciel).

    À mon avis, le principal intérêt des logiciels certifiés est de prouver ta bonne foi, y compris (et surtout) en cas de bug. Si la version certifiée se fout dedans et te génère des écarts substantiels, tu peux au moins prétendre que tu n'y es pour rien.

    Par contre, je trouve particulièrement énervant l'incapacité de l'État à te fournir gratuitement un système de base (type application web / appli smartphone) quand on exige d'utiliser une technologie complexe pour assurer un service quelque peu douteux, c'est à dire de faire porter au secteur privé (et à une partie du secteur privé particulièrement sensible) le coût d'un délire administratif supplémentaire. Ça me semblerait beaucoup plus réglo de créer automatiquement un compte pour tout auto-entrepreneur sur un serveur dont la maintenance est assumée par l'état, et qui te fournit justement un service de base pour l'édition de factures. Libre à toi d'investir dans un logiciel certifié si ça ne te plait pas, mais au moins, tu n'es pas lâché dans la nature avec une remarque du style "on a décidé, démerdez-vous".

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 0.

    La croissance c'est de pouvoir profiter de plus de choses à la fois.

    Pas forcément, ça peut être de profiter de choses de meilleures qualité—c'est exactement ce qui se passe avec les ordinateurs depuis 40 ans, on n'a pas 10000 ordinateurs, on a juste des ordinateurs 10000 fois plus puissants.

    une croissance infinie n'est pas possible, point final.

    C'est toi qui parles de croissance infinie. Aucun économiste ne parle de croissance infinie. Beaucoup pensent que la croissance peut juste se maintenir assez longtemps pour que la question ne se pose pas dans les prochaines générations, c'est tout. Ton argument, c'est exactement le même que si tu disais à un mec qui installe des panneaux photovoltaïques «Tu raisonnes comme si l'énergie solaire était infinie, tu es un ignare qui ne sait pas que le soleil a une énergie finie». Utiliser des arguments de physique (en plus, de la physique de cour de collège) pour discuter de sujets politiques ou économiques, ça n'a aucun sens. Ce que tu crois avoir compris de ce qui se cache derrière le concept de «croissance» n'a pas grand chose à voir avec ce que les économistes appellent «croissance».

    De toutes manières, cette discussion tourne en rond. Les tenants de la décroissance font les questions et les réponses ; c'est le même état d'esprit que des témoins de Jéovah qui viennent t'expliquer que les espèces n'évoluent pas et que le monde a été créé en 7 jours (la preuve, la physique a bien montré que le monde avait été crée). Je ne suis pas économiste (comme toi), mais par contre j'ai suffisamment d'expérience pour savoir que les économistes ne sont pas des débiles profonds et que ce qu'ils racontent a du sens. Si tu as l'impression que ça n'en a pas, alors c'est que tu te trompes.

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 2.

    En polluant aussi beaucoup plus (engrais chimique, pesticides, OGM)

    D'une manière générale, les engrais chimiques peuvent polluer moins que les engrais «biologiques» (il n'y a qu'à voir les problèmes de nitrates en Bretagne liés à l'épandage du lisier de porc). L'autre tendance, c'est que les gains de productivité récents ne sont pas associés à une augmentation de la quantité d'intrants agricoles. Certes, l'agriculture intensive est chimique et polluante, mais les quantités n'augmentent pas.

    Enfin, le concept de pollution aux OGM reste très flou. Tu parles de pollution génétique sur les espèces proches? Ça ne concerne que quelques espèces cultivées.

    Encore une fois, le problème n'est pas du tout insoluble. Pour nourrir plus de gens sans augmenter les surfaces agricoles, il faut augmenter la productivité. Ça peut se faire de plusieurs manières, par amélioration génétique et sélection variétale, par ingénierie, par l'optimisation des arrosages et pratiques agricoles, par des choix de culture adaptés aux conditions climatiques, etc. Certaines de ces méthodes sont plutôt polluantes, d'autres sont plutôt écolo, mais tout est relatif ; si on a le choix entre 100 ha en bio ou 50 ha en intensif, quelle est la situation la plus écologique?

    diminuer la démographie

    Par la force? Cette idée fixe sur la démographie rate le problème. L'urbanisation en France n'est par exemple pas liée à la démographie, mais plutôt à la mauvaise répartition des richesses ; la plupart des surfaces grignottées le sont pour des résidences secondaires construites par des gens qui ont «trop d'argent», et qui ont en général peu d'enfants.

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 4. Dernière modification le 01 juin 2017 à 11:20.

    Pourtant la femme avant elle faisait le même boulot, c’était juste pas compté dans le PIB.

    Quand tu te coupes les ongles de pieds, c'est pas compté dans le PIB, alors que quand tu vas chez le pédicure, c'est compté dans le PIB. Ça n'a rien d'aberrant, le PIB mesure le PIB, c'est une mesure parmi d'autres pour mesurer l'activité économique. Ça n'est pas la meilleure, il est même régulièrement critiqué, mais ce n'est pas avec des arguments de bistro qu'on peut discuter de ce problème.

    En caricaturant, la richesse économique dont traite le PIB, c'est ce qui rentre dans le circuit collectif, qui implique de la circulation de monnaie (la circulation de la monnaie, c'est ce qui caractérise l'activité économique) et bien sûr la perception d'impots et de taxes (qui vont servir au bien commun). Un exemple assez symptomatique est celui des «conjoints collaborateurs» pour les petites entreprises (type petit commerce), qui est typiquement ce dont tu parles : pendant très longempts, il a semblé absurde que le chef d'entereprise embauche sa femme ; bobonne travaillait à la maison, les bénéfices du commerce profitaient au foyer, tout le monde était content, pas de paperasse, pas de charges sociales, tout va bien. Voila, sauf que quand on n'a pas de salaire, on n'a pas de droits (chômage, retraite), et pour la sécu, ça repose sur la collectivité. Donc en effet, ce genre de boulot, c'est une forme d'esclavage ou de détournement du code du travail, et ça ne génère pas de richesse pour la collectivité (ça a même plutôt un coût).

    Le nœud du problème, c'est qu'on ne peut pas prétendre que le système est mauvais sans rien comprendre au système et sans même vouloir faire semblant d'essayer de le comprendre. Notre système économique a de réels problèmes, mais il n'est pas absurde, au sens où certains voudraient bien nous le faire croire. C'est tellement simple comme argument : «ah ah, les débiles, ils ne se rendent pas compte que leur système économique est absurde, ils sont vraiment trop idiots les mecs à Bruxelles, ah ah». Il faut bien vous rendre compte que les mecs de Bruxelles, ils pensent que les débiles, c'est vous, et ils ont pour eux l'argument qu'eux comprennent ce dont ils parlent, ils savent ce qu'est le PIB, la croissance, et pourquoi ils veulent la maintenir.

    Après, on vit dans un pays libre : continuez à confondre croissance économique, croissance démographique, et surexploitation des richesses naturelles si vous voulez (ou plutôt, si ça vous arrange parce que ça permet de dérouler un argumentaire simpliste). C'est juste que ça n'a aucun pouvoir explicatif, et aucun pouvoir de conviction sur les gens qui ont un minimum de compréhension de l'économie.

    En plus, il existe des vrais arguments contre le système actuel, contre les indicateurs tels que le PIB, etc. Dans le monde actuel, j'ai l'impression qu'une majorité pense qu'avoir raison sur le fond justifie tous les raisonnements superficiels et fallacieux, et considère que la convinction est plus important que la vérité. C'est contre ça que je m'insurge (et aussi contre l'idée que le capitalisme ne fait pas l'objet d'analyses critiques économiques et philosophiques viables et rationnelles, ce qui est simplement l'étalement d'une ignorance crasse).

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 1.

    Les banques, les investisseurs et l’état veulent une croissance exponentielle.

    C'est un fantasme. La croissance à taux constant n'est pas un objectif fixé par un groupe de gens, c'est plutôt la manière dont l'économie fonctionne depuis au moins 2 siècles.

    On ne peut pas analyser la croissance du PIB seulement en relation avec l'exploitation des ressources naturelles. Par exemple, en France, on n'exploite pas tellement les ressources naturelles, on les exploite d'ailleurs plutôt de moins en moins. Passer de l'agriculture traditionnelle à l'agriculture biologique génère de la croissance, par exemple. Isoler les habitations qui sont des passoires énergétiques génère de la croissance, augmenter les services à la personne génère de la croissance. Bref, assimiler la croissance du PIB (donc, ce qu'on appelle la croissance économique exponentielle) avec l'épuisement des ressources, ça n'est qu'une énorme approximation, voire une manipulation.

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 1.

    les énergies fossiles sont considérablement plus concentrées.

    Tu veux dire, à l'extraction ou à l'utilisation? À l'utilisation, c'est kif kif ; un litre de bioéthanol ou un litre de pétrole c'est du même ordre de grandeur, idem pour un kg de charbon et un kg de bois. Pour l'exploitation, ça n'est pas forcément vrai non plus ; un barrage hydroélectrique peut produire pas mal d'énergie par rapport à l'espace qu'il occuppe. Les énergies fossiles sont juste plus rentables, parce qu'il s'agit à la base d'énergie renouvelable qui s'est trouvée stockée (et donc on peut exploiter des millions d'années de lente accumulation d'un coup). Les vraies énergies renouvelables, il faut les «créer» avant de les exploiter.

    En fait si : plus un produit est "hi-tech", plus tes atomes sont imbriqués d'une manière telle qu'il est impossible de séparer les éléments

    Je ne vois pas tellement pourquoi. C'est juste un problème de technologie, si on investissait autant d'argent pour récupérer les métaux rares du matériel informatique que pour forer des puits de pétrole dans les mers profondes, on y arriverait. Il faudrait aussi réfléchir à comment faciliter de recyclage dès la conception. Mais je ne vois pas d'obstacles majeurs à un recyclage de bonne qualité, surtout quand on parle d'éléments minéraux ou métalliques (on dissout, on fond, il y a une tripotée de méthodes de purification physico-chimiques qui permettent de séparer et concentrer les éléments ; c'est le passage à l'étape industrielle qui pêche).

    Combien de temps peut-on continuer à maintenir des choses qu'on pense acquises

    Je pense que tu fais partie de ces gens qui connaissent déja la réponse à la question sans avoir examiné les solutions. Pour des raisons politiques/philosophiques, tu sembles partir du principe que le principe de croissance n'est pas durable, et donc tu ne relaies que des opinions qui vont dans ce sens, sans même vraiment remettre en question leurs fondements scientifiques. Si on te dit «le principe de l'entropie contredit la croissance infinie», alors paf, tu marches dedans. Il faut prendre le problème en sens contraire : notre but à tous serait de trouver une solution durable de croissance, qu'elle soit démographique, économique, ou culturelle, simplement parce qu'on n'a pas le choix ; il y aura toujours des gens qui veulent des enfants, qui veulent inventer de nouveaux gadgets technologiques, qui veulent aller plus loin que leurs prédécesseurs, et il faut simplement trouver un moyen de survivre malgré cette tendance à la croissance infinie. Or, des solutions, on en a. On a largement parlé des possibilités technologiques concernant l'énergie ; nos ressources en énergie sont très largement suffisantes, il suffit de les exploiter de manière raisonnée. On pourrait discourir des heures sur la sécurité alimentaire (avec le problème des ressources dépensées pour la production de protéines animales), des matières premières (dont le coût ne dépend que de la facilité d'extraction et pas de la rareté), ou du recyclage.

    Réparer c'est mieux que recycler !

    Bof, ça n'est vrai que pour les technologies stables, et encore, il ne faut pas que le réparateur doive se farcir 100km en bagnole… Comme il y a des progrès assez réguliers sur la sobriété énergétique des appareils, moyens de transport, ou ordinateurs, il est rationnel de les remplacer à échéances plus ou moins brèves, même du point de vue écologique. Ça peut se modéliser, se calculer, c'est objectif. Évidemment, c'est moins dogmatique que de dire "il faut tout recycler", qui se rapproche d'une démarche politique ou militante. Mais c'est la réalité ; c'est peut-être légitime de garder une tondeuse à gazon 30 ans, mais c'est mauvais de garder une voiture 30 ans.

    D'une manière générale, tant que l'écologie politique ne se débarrassera pas de sa tradition masochiste (probablement d'origine judéo-chrétienne d'ailleurs, avec des relents de péché, d'enfer promis aux pécheurs, et de paradis où tout le monde vit tout nu dans la nature), on n'en sortira pas. Si ton discours, c'est qu'on devrait utiliser des téléphones d'il y a 20 ans et que tu peux nous montrer qu'on peut se passer de smartphone, alors il n'y a aucune chance pour que des gens normaux te suivent dans ta démarche (si je parle de philosophie hippie, on va encore m'accuser de trainer dans le caniveau, mais c'est vraiment ça au fond : essayer d'imposer un mode de vie basé sur des considérations morales et philosophies discutables en utilisant un argumentaire basé sur la pseudo-science).

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 8.

    Ça me semble assez (voire complètement) faux. Nous ne vivons pas dans un système fermé, nous vivons sur une planète constamment bombardée d'une quantité d'énergie astronomique (littéralement) qui vient du soleil, et qui génère une quantité très excédentaire d'énergie renouvelable (bois / éolien / "solaire" / hydrolique). Non seulement la plupart des matières premières sont virtuellement inépuisables (on risque juste de devoir aller les chercher plus profondément ou plus loin que la terre), mais en plus il n'y a que très peu de limites au recyclage.

    L'entropie est certainement le concept physique qui a généré le plus de théories foireuses pseudo-scientifiques. Les vrais problèmes environnementaux liés à la croissance économique sont la destruction des écosystèmes, la perte de la biodiversité, et l'accumulation de polluants ; le tout à une vitesse bien trop grande pour être géré par les processus naturels connus. Il n'y a pas besoin de faire appel à des niaiseries new-age pour justifier une inquiétude sur les effets de la croissance économique. Si on recyclait nos productions industrielles en utilisant des énergies renouvelables et en contrôlant nos polluants, on aurait déja beaucoup moins de problèmes.

  • [^] # Re: Légalité

    Posté par  . En réponse à la dépêche Cheky. Évalué à 2.

    et Internet c'est la voie publique.

    Mouais, c'est tiré par les cheveux. Tu fais une requête sur leur serveur, et ils te répondent. Ça ressemble beaucoup plus à un café où tu entres et demandes quelque chose à un serveur (sic).

    Le contre-argument serait de dire que c'est leur serveur et qu'ils sont libres de ne pas te répondre s'ils ne veulent pas (par exemple si quelque chose dans tes requêtes les fait suspecter que tu es en train d'aspirer leur site).

    De toutes manières, leur business repose en partie sur un manque d'ergonomie volontaire (il faut payer pour reposter automatiquement une annonce, etc). Je ne vois pas comment on peut imaginer qu'ils accepteraient la publication d'un outil qui corrige ces problèmes d'ergonomie volontaires…

  • [^] # Re: pertinence de l'article

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] Le coût écologique d’internet est trop lourd, il faut penser un internet low-tech.. Évalué à 8.

    C'est des chiffres qui sont discutés en effet, mais on retrouve rapidement ce genre d'article qui est dans le même ordre d'idée

    Ça semble totalement impossible. Les chiffres de 2016 donnent 5.5 milliards de requêtes par jour sur Google, on multiplie par 0.1 kW.h, ça fait 550 GW.h par jour, donc environ 200,000 GW.h par an. Au prix de l'électricité, ça fait à peu près 20 Mrds de $ de facture annuelle.

    Bref, il doit y avoir une erreur de deux ou trois ordres de grandeur. Pas crédible.

    Si ça se trouve, une requête consomme du même ordre que l'ordinateur qui émet la requête. Beaucoup moins impressionnant.

  • [^] # Re: Peut-être même à 6 chiffres !

    Posté par  . En réponse au journal [Quantique] La ligne des 49 qubits. Évalué à 2.

    Donc, beaucoup de brouzoufs pour pas grand chose au final.

    Bah oui, pas grand chose, juste péter toutes les bases de la sécurité des algos de chiffrage.

    Par contre, c'est vrai que s'il faut un proc quantique à l'architecture spécifique pour résoudre un type de problème, ça ne va pas révolutionner l'informatique grand public. À moins d'imaginer que les PC du futur embarquent un proc pour multiplier des matrices, un proc pour factoriser des grands nombres, etc., les premières applications risquent d'être un peu spécifiques…

  • [^] # Re: Ça dépend du type de photo

    Posté par  . En réponse au message Pour un budget d'environs 200 euros: APN ou smartphone ?. Évalué à 2.

    D'ailleurs, ce n'est pas tant la taille du capteur qui compte mais le ratio nb de pixels/taille de capteur.

    Il ne faut pas négliger la qualité des optiques. Ça ne sert à rien d'avoir 4 pixels flous là où tu pourrais avoir un pixel net. Les optiques des smartphones sont très très petites, pas protégées des rayures, la moindre poussière fait toute l'image, etc.

    Les premiers APN avaient des définitions très faibles (genre 640 x 480) mais ils étaient fabriqués par des grandes marques d'appareils photo, et les images étaient très nettes. La génération qui a suivi a joué la course au mégapixel, mais au prix d'une dégradation générale de la qualité optique de l'image. D'ailleurs, c'est facile de faire un comparatif, on prend un détail de taille 640x480 sur un APN entrée de gamme récent, et on le compare avec une photo complète d'un APN d'il y a 15 ou 20 ans, on voit très bien qu'augmenter le nombre de pixels ne suffit pas pour avoir une image beaucoup mieux résolue. Cet effet disparait avec les APN haut de gamme, parce que les optiques des reflex sont très bonnes et permettent au capteur de donner le meilleur de lui-même.

  • [^] # Re: Pas libre ?

    Posté par  . En réponse au journal Gnome et Logitech collaborent pour vous proposer des mises à jour de leur solution Unify. Évalué à 10.

    Le législateur peut décider que tu n'as pas le droit de vendre du matos sans ses specs, ou que le matériel soit respecter un certain nombre de normes, afin qu'il fonctionne avec tous les systèmes qui respectent ces normes. Il peut interdire les mentions de type "compatible avec Windows/max OS version truc" pour les remplacer par "respecte la norme XXX".

    Il peut aussi exiger que le code informatique soit publié (pas forcément libre, mais au moins lisible et compilable) afin qu'on puisse s'assurer de l'absence de backdoors. Ou alors de considérer que le matériel est défectueux (vice caché) si le constructeur ne fournit pas ses mises à jour de firmware d'une manière standardisée et compatible entre les systèmes. Il pourrait aussi imposer ça seulement pour les marchés publics, ce qui virtuellement favoriserait les constructeurs qui jouent le jeu. Il y a des milliers de pistes à explorer, et ces pistes sont favorables aux consommateur, à la collectivité, et même probablement à l'économie et aux constructeurs.

  • [^] # Re: Pas libre ?

    Posté par  . En réponse au journal Gnome et Logitech collaborent pour vous proposer des mises à jour de leur solution Unify. Évalué à 8.

    En même temps, si j'ai bien compris, c'est du firmware du bidule USB dont il s'agit. La partie logicielle installée sur la bécane (solaar) est sous GPL.

    Ça illustre évidemment le fait que le libre est un fantasme et que nos systèmes libres sont en fait blindés de code proprio et troué, mais tant que le législateur compétent ne mettra pas son nez là-dedans, on sera obligés d'acheter le matériel et le code qui tourne dedans comme un tout indissociable.

  • [^] # Re: autre solution

    Posté par  . En réponse au journal Merci pour ce moment, gmail. Évalué à 4.

    c'est la faute de toile-libre, pas de Google

    En l'occurrence, d'après les infos qu'on a, c'est bien de la faute de toile-libre que Google a bloqué les emails en provenance de ce domaine. Le spam est une nuisance, la lutte contre le spam ne peut fonctionner que si tous les acteurs remplissent leurs obligations, et pour s'assurer de ça il faut punir les resquilleurs. Si Google a jugé bon pour bloquer un domaine, c'est très probablement parce qu'ils considèrent que ce blocage est une meilleure solution pour eux, leurs serveurs, et leurs utilisateurs.

    Peut-être que les adhérents peuvent aussi faire pression sur l'association pour vérifier qu'ils ne financent pas un service de spam! J'ai l'impression que la plupart (si ce n'est tous) les hébergeurs "sérieux" ont un filtre anti-spam sur leur smtp sortant ; et même sans lire les messages, il n'est probablement pas très difficile de repérer les pratiques douteuses…

  • [^] # Re: Titre racoleur et où est le problème ?

    Posté par  . En réponse au journal Être root sur votre appareil Android va vous causer des soucis. Évalué à 2. Dernière modification le 22 mai 2017 à 09:49.

    Rien de nouveau sous le soleil, le developpeur d'une application a toujours pu avoir le choix de supporter ou pas tel device,

    Même pas besoin d'aller jusque là, les développeurs d'application ont toujours pu conditionner l'installation des application à un certain nombre de permissions plus ou moins intrusives, qu'on peut accepter ou refuser en bloc. C'est quand même le choix de Google, à la base, de ne pas demander aux développeurs d'être tolérants aux permissions accordées ou non (par exemple, désactiver correctement une option "partager avec mes amis" quand on n'a pas accès au carnet d'adresse), et de laisser les utilisateurs cocher ou décocher les permissions lors de l'installation. Il faut être root pour avoir accès à une telle fonctionnalité, ce qui montre que Google souhaite donner le pouvoir aux développeurs, et pas aux utilisateurs.

    Finalement, je trouve que c'est à peu près la même chose avec Netflix. C'est une version de "tu ne veux pas partager ton carnet d'adresse? Alors tu feras sans mon application".

    Je trouverais quand même malvenu de gueuler trop là dessus, parce que de toute évidence, de tels contrôles manquent quand même sur les systèmes Gnu-Linux. Le problème n'est pas d'installer au non un logiciel, mais de fournir à l'utilisateur des messages informatifs sur la possibilité de faire tourner le logiciel en question. C'est quand même arrivé à tout le monde d'installer des trucs qui, par définition, ne pouvaient pas marcher (un logiciel de chat alors qu'on n'a pas de webcam, des moniteurs de réseau sans fil alors qu'on n'a pas de carte wifi, des utilitaires sytsèmes (sondes de température…) alors qu'on n'a pas de compte root, etc) ; du point de vue de l'utilisateur expérimenté, c'est juste quelques minutes de perdues, alors que du point de vue de l'utilisateur de base, c'est un signe que le système est incohérent et incapable de guider l'utilisateur dans ses choix.

    Ceci dit, je me trompe peut-être parce que je n'ai aucune idée de la manière dont Google vérifie que le téléphone est rooté, mais j'imagine que quand on est root, ça devrait être possible de se faire passer pour un téléphone non-rooté, non? À moins de baser la reconnaissance sur l'installation d'une version signée de l'OS, ou quelque chose comme ça…

  • [^] # Re: Triste

    Posté par  . En réponse au journal Intuition. Évalué à -1.

    Pas sûr de comprendre pourquoi tu penses ça. Est-ce que «faire chier» est à géométrie variable, y-a-t'il de bonnes raisons de «faire chier»? Tous ces gens dans le train ont des choses à faire, soit professionnelles, soit personnelles. Leur vie vaut quelque chose, et eux, ils souhaitent la vivre. Quand tu fais perdre 3h à 1000 personnes, ça fait plus de 6 mois de vie. Imagine que quelqu'un de mal dans sa tête t'emprisonne pendant 6 mois dans un train, tu ne dirais pas que «ça fait chier»? Sans compter que tous ces gens risquent fort de mal dormir le soir, et on ne parle même pas des pauvres gusses qui vont le ramasser à la petite cuillère.

    Quand quelqu'un de célèbre meurt, à la télé, on voit tout un défilé de faux-culs qui l'encensent, comme si être mort, subitement, rendait les gens meilleurs. Et du coup, selon toi, le fait de s'être suicidé devrait magiquement inhiber toute critique du geste?

  • [^] # Re: plutot les constructeurs

    Posté par  . En réponse au message problème wifi. Évalué à 2.

    En plus, ça dépend énormément du chipset de la carte wifi et de la distribution Linux utilisée. Personnellement je n'ai jamais eu de problème avec le wifi, par exemple.

    Microsoft n'a besoin de soudoyer personne : les constructeurs fournissent un driver pour Windows et pas pour Linux, c'est tout. Ceci dit, la communauté Linux n'est peut-etre pas non plus très bien organisée pour centraliser, tester, et corriger rapidement les bugs ; il y a tellement de modèles différents de cartes wifi qu'il semble impossible de pouvoir toutes les tester. Tant qu'il n'y a pas un développeur motivé et compétent dont le wifi fonctionne mal qui s'atèle au problème, ça peut stagner longtemps, ces histoires.

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 2.

    Ce n'est pas encore idéal bien évidemment mais l'industrie va quand même en ce sens.

    Je ne dirais pas que c'est toute l'industrie. Regarde les téléphones portables, les mises à jour Android sont au bon vouloir du constructeur, qui, la plupart du temps, n'en propose pas, ou très peu. D'après ce que j'ai compris, Google essaye de changer ça, mais pendant plus de 10 ans, le standard de l'industrie a été de vendre des téléphones conçus comme des lave-vaisselles ; ils iront à la décharge avec la même version de l'OS que quand on les a mis dans la boîte à la sortie de l'usine.

    Après je vois quand même nombre d'utilisateurs qui reportent / refusent d'appliquer les mises à jour de leur produit.

    Ils ne font pas ça pour emmerder le monde. S'ils font ça, c'est soit que leur matériel n'est pas connecté au réseau, soit qu'il est conçu pour ne pas être mis à jour, soit que la mise à jour va tout péter, ou soit qu'ils ont peur que la mise à jour pète tout parce que ça leur est déja arrivé par le passé. Toutes ces raisons m'ont l'air assez légitimes, et le fait même qu'il existe un risque de nuisance associé à une mise à jour de sécurité pose la question, encore une fois, de la qualité des produits et des procédures fournis par les industriels.

    N'oublions pas malgré tout que la sécurité implique forcément plus de contraintes pour l'utilisateur, si on souhaite qu'elle soit efficace

    C'est aussi ça le problème, et je ne vois pas pourquoi ça serait vrai dans l'absolu. On pourrait aussi très bien décider que par définition, un système efficace est un système qui n'ajoute aucune contrainte pour l'utilisateur, ou des contraintes très ponctuelles. Un bon exemple à mon avis est la généralisation d'HTTPS, qui est relativement transparente.

    Encore une fois, c'est une histoire de manière de penser dans l'industrie. Souvent, en sécurité informatique, on va privilégier des sytèmes complexes qu'on pense très robustes (par exemple, PGP associé à l'échange de clés entre personnes se connaissant physiquement). Résultat, c'est tellement robuste que personne ne l'utilise réellement. Si tu compares avec les standard d'autres industries (aéronautique, équipements médicaux, centrales nucléaires …), la philosophie est souvent très différente : (i) la sécurité ne se fait jamais au détriment de "l'expérience utilisateur" (la psychologie est très fortement prise en compte), (ii) la sécurité est obtenue en superposant des procédures redondantes qui sont indivuellement trouées, (iii) jamais un équipement n'est mis sur le marché dans un état non sécurisé avec l'espoir qu'il le devienne après coup, etc. D'autres "industries" ont des pratiques beaucoup plus crades (pharmacie, médecine, phytosanitaire, agroalimentaire…), alors qu'il n'y a aucune raison a priori pour que ça soit le cas : c'est juste une question d'organisation, de normalisation, et de priorité. Aussi une question de législation, parce que quand une companie aérienne doit payer une fortune pour chaque personne écrabouillée dans un crash, alors ça fait réfléchir sur l'importance de la sécurité. Pourtant, ça n'a jamais été aussi bon marché de voyager en avion, comme quoi ça ne coûte pas forcément plus cher.

    En gros, si Microsoft devait te payer 1000€ de dommages et intérêt pour chaque écran bleu, j'aurais tendance à pesner que l'OS serait beaucoup plus stable, que les drivers seraient bien bien carrés, que MS forcerait les constructeurs de matériel à publier et respecter leurs specs et à ne pas changer leurs chipsets tous les 15 jours. Si tu pouvais demander des dommages et intérêts pour les données perdues, alors moins de logiciels écraseraient des fichiers au pif, les disques durs seraient certainement plus fiables, les systèmes proposeraient par défaut des disques dupliqués, des systèmes de sauvegarde automatique fiables, etc. Bref, c'est seulement des mauvaises pratiques industrielles, une course au pognon rapide et au développement technologique irraisonné, qui a mené à la situation actuelle. Ça fait tellement longtemps qu'on entend des conneries du type "c'est de ta faute si ton ordi est lent, tu n'avais qu'à réinstaller le système tous les ans", "tu as oublié de défragmenter ton disque, du coup ça a flingué la tête, c'est normal c'est pas conçu pour ça", "ton compte a été piraté parce que tu n'as pas mis un mot de passe de 24 caractères avec des chiffres et de la ponctuation", "c'est de ta faute si tu as perdu tes données quand tu as mis à jour ton système, tu n'avais qu'à les dupliquer avant", "ton manque de productivité est seulement dû au fait que tu n'as pas lu les 400 pages de doc, puisqu'il suffit de faire control-shift-AltGr-A pour afficher le menu des options de personnalisation"… On finit par croire que c'est normal de chier sur les utilisateurs, ils n'ont qu'à se renseigner, qu'à étudier pendant 10 ans le fonctionnement d'un ordinateur, de savoir utiliser une ligne de commande, de comprendre le principe du chiffrement asymétrique, de deviner quel logiciel installer pour des backups automatiques, pour chiffrer le disque, pour créer un portefeuille de mot de passe… et surtout, de les engueuler quand ils n'ont pas installé le bon logiciel parmi les 127 existants. Alors oui, reporter la faute sur les utilisateurs qui n'arrivent pas à gérer 250 mots de passes, je trouve ça sacrément gonflé. Les utilisateurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils pensent faire bien avec des produits défectueux et mal conçus.

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 1.

    Quand je vois ce genre de mentalité, cette façon de se déresponsabiliser et de rendre les autres responsables de ses propres erreurs, je me dis qu'on s'en sortira jamais.

    C'est exactement mon point de vue : quand je vois ce genre de mentalité chez des professionnels, cette façon de se déresponsabiliser et de rendre les particuliers et les clients responsables des failles et des erreurs de conception dans les produits et les services qu'ils vendent, je me dis qu'on en sortira jamais.

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 0.

    D'autre part c'est bien l'utilisateur qui est responsable s'il perd les données qu'il ne sauvegarde pas.

    Je ne suis pas d'accord, si les données sont effacées à cause d'un bug quelconque dans un logiciel ou dans l'OS, c'est bien le logiciel qui est responsable. L'utilisateur, on peut lui reprocher éventuellement un manque de prudence, mais on ne peut pas lui imputer la responsabilité de la perte.

    C'est exactement la même chose que quand tu te fais cambrioler alors que tu avais laissé la porte ouverte : le responsable est le cambrioleur, pas toi. L'idée que le manque de prudence entraine un partage de culpabilité est malsaine et pernicieuse, c'est exactement ce qui conduit à dire que porter une jupe disculpe les violeurs, par exemple.

    je doute fort qu'il soit contraint légalement à quoi que ce soit.

    Je ne parlais pas de responsabilité légale. Et pour l'exemple du GPS, je pense que le partage de responsabilité se plaide, en fonction des circonstances (par exemple si tu peux prouver la négligence du constructeur du GPS).

    Donc ça veut dire que c'est la faute aux constructeurs si avant les gens ne mettaient pas leur ceinture

    Si c'était aussi simple que ça, il n'y aurait pas de détrompeurs, de dispositifs de sécurité, sur les outils, matériels et autres trucs dangereux. Il est évident que les constructeurs se doivent de minimiser les risques de blessure ou de mauvaise utilisation des objets qu'ils vendent, et ils le font, d'ailleurs ; soit volontairement, soit contraints par des normes de sécurité.

    Tu ne serais pas du genre à vouloir brider les voitures à 130 KM/H

    Oui, je serais du genre. Le débridage n'a pas à être illégal, mais un industriel n'a pas à te vendre un produit qui, par défaut, est conçu pour faire des choses inutiles et illégales. C'est socialement accepté partout ; un modem wifi n'émet que sur les canaux où il a le droit de le faire, une clé n'ouvre que la serrure avec laquelle elle est vendue, etc.

  • # La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 5.

    Accuser les utilisateurs de ne pas être capables de se protéger, c'est vraiment une réaction d'informaticien. Il faut savoir assumer ses erreurs, techniques, logistiques, et ses erreurs de communication.

    En toute logique, il est tout à fait anormal de fournir à des clients des systèmes aussi fragiles, capables de s'autodétruire à la moindre fausse manip. On a construit une industrie qui n'a que très peu de standards, qui les respecte mal de toutes manières, qui joue en permanence avec l'obfuscation et les pratiques déloyales envers ses cilents (blobs binaires planqués partout). Les systèmes d'exploitation sont des logiciels très complexes, et en plus, le matériel évoluant à une vitesse sidérale, les nouvelles versions sortent avant qu'on ait pu corriger la plupart des bugs. On peut ajouter à ça des pratiques générales assez douteuses (sur la qualité du code, sur les pratiques commerciales des éditeurs de logiciels…), et hop, on se retrouve avec des systèmes instables, buggués, troués de partout, et très vulnérables à tout type d'attaque, d'intrusion, ou de dysfonctionnement.

    Le logiciel libre évite une partie de ces problèmes, mais pas tous. En particulier, on a souvent la réaction stupide d'accuser l'utilisateur : "tu es trop nul d'avoir perdu tes données, tu n'avais qu'à faire une sauvegarde", "il fallait lire les 10000 lignes de changelog avant de faire la mise à jour, c'était bien écrit que ça ne fonctionnait pas sur ton système". Bref, pour en revenir à la sécurité, c'est super important, mais ça n'est pas de la compétence de l'utilisateur. Une bagnole, maintenant, ça sonne quand on ne met pas sa ceinture ; c'est le genre de système verteux très efficace, qui retourne la responsabilité de la prise de décision : tu restes libre de ne pas mettre ta ceinture, mais tu ne peux pas reprocher au constructeur de ne pas t'avoir fait comprendre que c'était ta décision et ta responsabilité.