arnaudus a écrit 5258 commentaires

  • # Pratique vs théorique

    Posté par  . En réponse au message Confidentialité des communications professionnelles et utilisation de Gmail. Évalué à 3.

    En fait, je me demande si la question est théorique ou pratique. En théorie, oui, c'est débile de laisser trainer des données confidentielles chez des tiers. En pratique, il est probablement plus sûr de faire passer ses mails par gmail et https plutôt que dans une boîte maintenue par quelqu'un d'incompétent sur un serveur recyclé entreposé dans la cave des locaux loués par une PME…

    Dans ces cas de figure, Gmail, le FAI, ou l'hébergeur du Cloud est un tiers de confiance, un professionnel rémunéré (ou pas, mais je ne pense pas que ça soit différent) pour assurer un service. On pourrait aussi douter de La Poste (ou de tout transporteur de lettres ou colis physique), de la boîte qui a installé les caméras de surveillance, des opérateurs de téléphone, des serruriers, voire de l'assembleur des ordinateurs ou des fondeurs de processeur. Dans le fait d'envoyer un mail avec un document confidentiel, il y a des dizaines ou des centaines de tiers de confiance directement ou indirectement impliqués ; et paradoxalement, les tiers impliqués dans l'envoi d'un mail par Gmail sont probablement moins nombreux et moins douteux que ceux impliqués dans une solution "maison", à moins d'avoir un budget informatique à la hauteur du niveau de sécurité souhaité.

  • [^] # Re: la manipulation fonctionne des deux cotés

    Posté par  . En réponse au journal MacronLeaks est tombé dans le pot de miel tendu par En Marche!. Évalué à 4.

    Donc qu’il y ait des documents authentiques divers, réellement dérobés, c’est tout à fait possible.

    En fait, il y a quand même une limite au truc, c'est que je doute qu'il soit légal de faire des faux officiels, même si c'est pour les planquer pour piéger des pirates. Par exemple, à mon avis, les factures ne peuvent pas être fausses.

    Imagine un contrôle d'un organisme officiel quelconque, va leur expliquer que tu as un dossier bourré de fausses factures, mais que tu ne comptais pas les utiliser, c'est juste pour piéger les pirates…

  • [^] # Re: Pourquoi remonter si loin dans le temps ?

    Posté par  . En réponse au journal Les langues se délient... . Évalué à 1.

    il m'est déjà arrivé de me demander si elle n'avait pas monté cette histoire

    D'après les éléments que tu donnes, c'est quand même le scénario le plus plausible à des années lumières.

    les services de police sont venus frapper à sa porte et ont embarqué son ordinateur ainsi que tous les supports de stockage qu'ils ont trouvé […] sans vraiment prendre le temps d'en donner la raison.

    La raison est sur le PV de perquisition, qu'elle a dû signer (ou refuser de signer). S'ils sont entrés par la force, soit c'est en flagrance, soit c'est dans le cadre d'une instruction (avec un juge d'instruction et tout le barda).

  • [^] # Re: 317 commentaires cumulés

    Posté par  . En réponse au journal Pour la fondation de « PolitiqueFR.org ». Évalué à 6.

    Si on affiche le pseudo, je lui rendrai la politesse

    C'est sûr, ça c'est constructif.

    je n'ai pas l'impression d'avoir droit à ma liberté d'expression/penser

    Arrête tes délires, ta liberté d'expression, tu l'as : tu peux raconter ce que tu veux (la preuve). Ta liberté d'expression, ça ne donne pas aux autres l'obligation d'apprécier ce que tu écris. Ce que tu aimerais, c'est que tout le monde te remercie de partager tes hauteurs de vue sur des sujets de société, mais si tu ne te prends que des négatifs, c'est que non, les gens n'apprécient pas.

    Il suffit de rééquilibrer la balance entre les sujets techniques et les sujets politiques pour retrouver un karma positif.

  • [^] # Re: 317 commentaires cumulés

    Posté par  . En réponse au journal Pour la fondation de « PolitiqueFR.org ». Évalué à 10.

    Est-ce que ça veut dire qu’il faudrait qu’on ne le moinsse pas autant quand il écrit des trucs qui ne plaisent pas, qu’il devrait se censurer ou qu’il devrait utiliser deux pseudos différents

    Peut-être qu'il suffirait qu'il écrive moins de conneries, tout simplement?

  • [^] # Re: Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 5.

    Ah oui c'est la faute de l'état si tu as cru que ton brut c'est OK de le dépenser en écran plasma.

    À la décharge des détracteurs du SEPA (oui, je sais, je fais les questions, les réponses, les thèses et les antithèses), il y a tellement de temps entre la notification des impots (et le mandat SEPA) et le prélèvement réel qu'on peut oublier la date exacte (autrement dit, on sait bien à peu près quel mois ça peut tomber, mais si on n'est pas tous les jours à surveiller son compte, il suffit que le prélèvement passe pile entre le crédit immo et le salaire pour que ça coince, ça m'est arrivé pour les impôts locaux). Cependant, je n'ai jamais mis ça sur le dos de l'État, puisque c'est entièrement de ma faute ; l'État m'annonce 3 mois à l'avance la date de prélèvement, si je l'oublie je ne vais pas non plus les accuser, faut pas déconner. Mais c'est pas pratique pour les gens mal organisés.

    L'autre raison valable qui a été soulevée la dernière fois est qu'il est possible de ne pas payer la totalité de ses impôts si on pense que le montant est surévalué. Avec le mandat SEPA, les démarches devront se faire avant le payement, et pas après. En fait si, ça peut être fait après, mais il faudra avancer la différence. Honnêtement, ça ne me parait pas être une raison super-valable pour dénoncer le système de prélèvement, mais on perd un peu en flexibilité.

    Mais bon, je pense qu'il devrait être évident pour tout le monde qu'il est assez ridicule de payer des milliers d'agents qui vont toute la journée ouvrir des enveloppes et saisir des coordonnées bancaires ou faire des piles de chèques, alors que le processus est parfaitement automatisable. Même si ça prend moins d'une heure par contribuable (sans compter donc la gestion des impayés, ratures, erreurs de montant ou d'ordres sur les chèques, etc), ça fait quand même quelque chose comme une dizaine d'euros, soit de l'ordre de 1% des impôts sur le revenu, et 2% des taxes d'habitation/taxes foncières, de purs frais de gestion totalement évitables (quand on voit que dans le privé, le traitement d'une facture papier est de l'ordre de 14€, dans le public c'est probablement le double—pas de troll, c'est surtoût dû à des contraintes administratives plus importantes, à un manque d'investissement, et un management déplorable).

  • [^] # Re: Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 3.

    Et ils ne peuvent pas simplement envoyer une facture avec "vous devez payer X€ avant un tel jour"?

    C'est beaucoup plus complexe ; il y aura trois sources d'erreurs : dans la date (trop tôt ou trop tard), dans le montant (inversion de chiffres…), et dans le code client (avec le risque de recevoir de l'argent sans savoir qui a payé ses impôts). Ça veut dire qu'il va falloir payer des gens pour corriger une à une ces erreurs, que ça va entrainer des frais supplémentaires.

    Compare avec un mandat de prélèvement : les impôts font des appels de fonds, ce sont les mieux placés, puisqu'ils savent mieux qui quiconque qui doit payer et combien. Ils peuvent étaler leurs prélèvements de manière à pouvoir gérer les éventuels problèmes à un rythme acceptable, ils savent en temps réel qui a payé et qui n'a pas payé (prélèvement refusé), et peuvent gérer ça automatiquement. Ça permet d'avoir le temps que tu veux entre le moment où tu préviens le contribuable et le moment où tu prélèves, ce qui permet de régler les litiges.

    Et heureusement qu'on est avertit à l'avance

    En France aussi, et heureusement! C'est juste que tu n'as pas à faire le virement toi-même.

  • # Pas très précis

    Posté par  . En réponse au journal Brevets et argent public. Évalué à 2. Dernière modification le 01 mai 2017 à 14:02.

    Une bonne partie de l'argent récolté sert en effet à financer des brevets sur les médicaments

    C'est le genre d'affirmations qui me semblent plus de douteuses, sans contexte. Ça m'étonnerait que beaucoup d'associations refilent de l'argent à Servier directement, c'est en général de l'argent qui va financer la recherche publique. Or, la recherche publique dans le domaine biomédical est en permanence en train de cirer les pompes du privé, mais de là à dire que l'argent public sert à financer des brevets, c'est un peu n'importe quoi.

    Ce qui se passe souvent, c'est plutôt que les organismes de recherche se comportent comme les privés, et qu'ils essayent de monnayer (on dit «valoriser» quand on veut faire croire que c'est éthique) les découvertes faites avec de l'argent public. Ça permet de faire payer plusieurs fois la recherche (une fois par les impôts, une deuxième fois par les brevets). Mais je pense qu'il est tout à fait possible pour les associations qui financent la recherche d'interdire un certain nombre de choses, c'est à eux de voir avec leurs juristes les conditions de partage de la propriété intellectuelle.

    Si on souhaite retirer aux entreprises pharmaceutiques la possibilité d'exploiter en exclusivité les médocs qu'elles sont mis au point (la plupart du temps, ça n'est pas de la découverte, c'est plus un boulot technique (mais coûteux) de mise en place des autorisations de mise sur le marché et la publicité pour que les médecins les prescrivent), alors il faut trouver un mode de rémunération alternatif du développement des médocs. Soit le confier à un organisme public, soit trouver un moyen de payer le développement autrement que par les marges sur les ventes (par exemple en «achetant» des licences d'exploitation et en les mettant à disposition de la concurrence). C'est évidemment possible de légiférer contre les brevets sur les médocs, mais il ne faudra pas s'étonner qu'il n'y ait plus de nouveaux médicaments. C'est déja plus ou moins le cas, diraient certains, mais c'est paradoxal avec l'affirmation que les nouveaux médocs sont hors de prix.

    De toutes manières, il est totalement impensable de légiférer tout seul dans son coin ; on est liés par les traités européens et par les traités de l'OMS, qu'on ne peut pas dénoncer unilatéralement parce que c'est eux qui nous permettent d'écouler notre pinard et nos bagnoles hors de nos frontières. On pourrait évidemment souhaiter que les boîtes pharma imposent des tarifs raisonnables, mais c'est déja ce qu'ils prétendent faire, sans qu'on n'ait vraiment d'arguments à leur opposer (quelque part, il ne faut pas oublier les coûts qu'on leur impose par la constitution de dossiers gigantesques pour avoir le droit de vendre un médoc dans chaque pays…). Demander à des boîtes privées monopolistiques d'être raisonnables sur les marges, c'est d'ailleurs profondément absurde, et c'est même ça qui est à la base du «dogme» de la concurrence libre en Europe (qui est une disposition qu'on considère souvent comme caricaturalement "ultra-capitaliste", alors qu'elle existe à la base pour éviter une dérive du capitalisme…).

  • [^] # Re: Debout les motards informaticien.

    Posté par  . En réponse au journal Brevets et argent public. Évalué à 4.

    doubler par la droite n'est pas interdit

    En fait, si.

    d'un autre cote quand ils double par la gauche (interfile ) ca gueue aussi

    Parce que c'est interdit aussi.

  • # Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 9.

    Voir une discussion récente sur un sujet très proche : http://linuxfr.org/users/benoar/journaux/payer-ses-impots-en-choisissant-la-date

    En gros, le trésor public n'est pas responsable du fait que les gens ne comprennent pas ce qu'est un mandat SEPA. L'État ne peut pas accepter de céder aux demandes des particuliers plus ou moins farfelues pour payer ses impôts (en pièces de 1 ct, en dollars, en Bitcoins, en mandat cash, quoi d'autre?) ; le mandat de prélèvement est dorénavant le moyen standard pour transférer de l'argent entre un organisme ou entreprise et un particulier, et c'est le seul moyen qui permette un traitement automatisé des payements (sans envois de bouts de papier qui, de toutes façons, n'assurent aucune sécurité supplémentaire).

    La seule alternative viable serait de facturer les payements alternatifs (il me semble que certaines entreprises le font), mais c'est probablement motivé par l'idée de ne pas perdre de clients (je pense que même à 10€ le payement par chèque, l'entreprise est perdante). Les impots se foutent de perdre des clients, et les râleurs trouveront de toutes manières d'autres raisons de râler.

  • [^] # Re: Libre, pas libre, c'est douteux

    Posté par  . En réponse au journal grsecurity abandonne le gratuit. Évalué à 10.

    Mais ça n'est pas du tout ça la question. Tu as un contrat de licence (la GPL) et à côté, indépendamment, un contrat de service (fourniture des patches contre espèces sonnantes et trébuchantes). Le contrat de service te dit que le fournisseur interrompra le service si tu diffuses les patches sous GPL. Il ne t'interdit pas de le faire, il te dit que si tu le fais, alors ils cessent de bosser avec toi.

    Du coup, la seule chose que tu peux essayer de faire, c'est de dénoncer cette clause comme abusive, ce qui ne semble pas franchement évident. Tu trouves tout un tas de clauses de terminaison de service dans les contrats, et ça n'est pas illégal a priori.

  • [^] # Re: Libre, pas libre, c'est douteux

    Posté par  . En réponse au journal grsecurity abandonne le gratuit. Évalué à 3.

    la loi francaise ne permettrait pas un refus de vente.

    Elle permet de mettre un terme à un contrat de manière unilatérale en cas de violation d'une des clauses du contrat, ce qui revient au même.

    un client pourrait les attaquer en justice pour violation de licence ou clause abusive

    Oui, mais c'est dissuasif, aléatoire, et coûteux. Il ne faut pas sous-estimer la compétence d'une équipe de juristes bien payés et motivés pour trouver des combines pour contourner l'esprit d'une loi ou d'un contrat…

  • [^] # Re: mmh

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il continuer à enrichir Wikipedia si ça profite à Google ?. Évalué à 3.

    Ton raisonnement est fallacieux à plusieurs titres, et il serait trop long de vouloir tout discuter.

    Parmi les raisons qui exigent un contrôle de l'État par ses citoyens, il y a 1) le fait que l'État ait le droit d'utiliser la force, 2) le fait que l'État a un pouvoir législatif, 3) le fait que le fonctionnement de l'État repose sur l'argent des citoyens, 4) le fait que l'État est un bien public.

    L'équivalent des citoyens dans une entreprise comme Google, c'est les actionnaires. Google tourne avec l'argent des actionnaires, l'entreprise appartient aux actionnaires, qui nomment des représentants qu'ils mettent aux manettes.

    La comparaison entre Google et un État, c'est juste l'ordre de grandeur du budget. L'argent, c'est important, mais c'est quand même loin d'être tout. Je ne comprends même pas quel «contrôle citoyen» tu voudrais ; tu voudrais qu'en tant que citoyen européen tu puisses aller te ballader dans les couloirs de l'entreprise aux USA, leur dire "eh les mecs il faut changer votre algo parce que ça avantage trop les sites dont l'adresse IP se termine par un nombre premier", des trucs comme ça?

    Je veux dire, moi aussi parfois je rêverais de pouvoir expliquer à un quidam comment il devrait gérer ses biens ou son entreprise. J'aimerais imposer mon contrôle citoyen sur le jardin de mon voisin pour qu'il retire ses pissenlits qui m'envoient des milliers de petites graines, j'aimerais imposer à mon boulanger d'organiser correctement sa file d'attente pour que ça ne soit pas le bordel en permanence, j'aimerais que mon médecin prenne en priorité les actifs qui sont malades que les vieux qui viennent pour se plaindre… J'aimerais bien pouvoir imposer mon bon vouloir à la terre entière et savoir des trucs qui ne me regardent pas. Sauf que non, c'est pas comme ça que le monde fonctionne, et c'est très bien : ça évite que quelqu'un d'autre que moi ait aussi la même idée et souhaite devenir maitre du monde…

  • [^] # Re: Ca se perd

    Posté par  . En réponse au journal Plussoyer. Évalué à 3.

    Je plusse, Tu plusses, Il plusse?

    Par contre, je n'ai jamais vu "plussoir", comme le suggère le lien. Ça ressemble à un fantasme de linguiste, la forme que j'ai toujours vue est «plussoyer» («je plussoie», «tu t'es fait plussoyé»), et, paradoxalement, «moinsser».

  • [^] # Re: Don de moelle

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 10.

    Ça n'est même pas forcément une phobie, ça peut aussi être une évaluation différente du rapport coût-bénéfice. Il y a des gens qui se portent très bien sans pour autant avoir besoin de prouver (à quelqu'un, au monde, ou à eux-mêmes) leur altruisme, et qui ne voient simplement aucune récompense derrière l'acte d'aller donner leur sang. D'autres personnes vivent et se définissent à travers leur altruisme, et la gratification qu'ils trouvent derrière un acte altruiste est en elle-même infiniment supérieure aux souffrances physiques réelles ou supposées.

    Personnellement, je vois ça comme, par exemple, l'idée d'être bénévole dans une association caritative. Je reconnais que c'est bien, que plus de gens devraient le faire, et que le monde est meilleur parce que certaines personnes le font. Mais tout ça ne m'incite pas à le faire, parce que l'idée de glander le week-end par exemple est plus attractive que de distribuer de la soupe à des SDF. Peut-être que si mon parcours avait été différent, que j'avais été moi-même dans la situation de pouvoir bénéficier de ce genre de services, ou que quelqu'un m'avait incité à le faire et à découvrir la gratification morale que je pourrais en tirer, alors je ne penserais pas comme ça. Mais en tout état de cause, chacun fait ce qu'il veut de sa vie, et chacun est en droit de le faire sans s'attirer des réflexion méprisantes du style «ça me dépasse un peu». Jusqu'à preuve du contraire, l'altruisme n'implique pas l'exclusion sociale des égoïstes, autrement ça n'est plus du tout de l'altruisme.

    Sur le fond, je trouve ça moralement beau mais pragmatiquement inefficace de conditionner le don de sang à un acte purement altruiste. Si on a besoin de sang, si ça sauve des vies, alors le bénéfice pour la société est tel qu'il me semble légitime de récompenser les donneurs, soit financièrement, soit par tout un tas d'avantages réels (donc exit le porte-clefs au bout de 10 dons). Quand la gratification est seulement «morale», il y a toute une partie de la population qui n'y trouve pas son compte (et au fond c'est presque une démarche rationnelle de ne pas y trouver son compte).

  • [^] # Re: Tu vas vites en besogne

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 2.

    Je ne pensais pas à ce cas là, mais c'est bien de ton domicile professionnel qu'il s'agit (ça n'est pas pareil que ta résidence).

    Par contre, je n'avais pas pensé au cas d'un terrain nu, au titre duquel tu payes la taxe foncière. Après 5 ans, j'ai l'impression qu'il est possible de voter dans la commune, c'est assez étrange. Dans tous les cas, il faut une adresse ou une boîte aux lettres, pour recevoir la carte d'électeur et la paperasse. Je ne sais pas si le maire ne peut pas refuser de t'inscrire s'il juge la situation anormale (par exemple si tu n'as que quelques mètres carrés de terrain et que tu n'habites visiblement pas là).

  • [^] # Re: Don de moelle

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 10.

    je suis convaincu que le blocage principal est la flemme

    Ouais c'est ça, je dois avoir la flemme de risquer de passer 48h à l'hosto et une anesthésie générale pour me faire perforer les os du bassin avec une perceuse…

    C'est «rigolo», d'ailleurs, le site officiel liste les «idées fausses» sur le prélèvement de moelle osseuse, et à la question «le prélèvement est douloureux», il répond «vrai et faux». Ça donne envie…

    C'est un acte médical assez lourd, invasif, qui demande une importante disponibilité personnelle (nombreux examens etc), et forcément des risques opératoires associés (accidents d'anesthésie, infections nosocomiales, etc).

    La flemme, c'est quand on se rend compte que les éboueurs passent demain et qu'on se dit «bah, la poubelle n'est pas archi-pleine, ça tiendra une semaine de plus». C'est ça, la flemme. Quand on se dit «J'ai pas envie de subir une intervention chirurgicale alors que je suis en bonne santé», c'est peut-être de la trouille, de l'égoïsme, de l'indifférence, ou même du pragmatisme, mais ça n'est pas ça, de la flemme.

  • [^] # Re: Tu vas vites en besogne

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 7. Dernière modification le 25 avril 2017 à 11:42.

    Au final, c'est quand même 15% qui n'ont pas pu voter.

    15% de quoi? C'est un chiffre magique? Tu veux dire que sur les 20% d'abstention, seuls 5% étaient de la vraie abstention, et 15% des gens voulaient voter et n'ont pas pu? C'est n'importe quoi.

    La très très très grande majorité des mal inscrits - non-inscrits sont des gens qui depuis des années n'ont pas pris la peine de réaliser une procédure hyper-simple (5 minutes) : aller se manifester à la mairie de leur domicile, qui est, faut-il le rappeler, le SEUL endroit où on a le droit de voter (les combines du style «je reçois encore le courrier chez mes parents dont je vote chez eux alors que je n'y habite plus depuis 4 ans», c'est toléré, mais c'est tout, et ça n'est pas un droit si quelqu'un se rend compte que c'est bidon).

    Il faut arrêter avec le délire, la seule faute de l'État est d'être trop laxiste avec la vérification des listes électorales, ce qui fait que les gens sont surpris quand ils sont radiés après 10 ans d'inscription irrégulière ou douteuse.

    Par ailleurs, le scan du document faisant part d'une erreur matérielle est typiquement de la manipulation : ce document prouve que le système fonctionne bien, puisque la mention de l'«erreur purement matérielle» est spécifiquement ce qui permet de voter malgré une non-inscription dans les temps.

    Bref, c'est vraiment une histoire à gâcher de l'encre et des pixels, votre truc. Quand on n'est pas inscrit sur les listes électorales, on ne peut pas voter, c'est normal. Vous vous rendez compte que pour être radié, il faut ne plus avoir d'adresse postale valide? Le système est mal foutu, certes, mais c'est à la portée de n'importe quel débile de s'inscrire dans les formes sur les listes. D'ailleurs, la plupart des français y sont, y compris ceux qui votent n'importe quoi, ce qui prouve définitivement qu'il ne faut pas être un intellectuel brillant pour avoir une carte d'électeur. C'est quoi l'étape qui suit le coup du «euh, je suis trop distrait pour m'inscrire sur les listes»? On fait quoi des mecs qui diront «euh, je suis trop distrait et je ne savais pas qu'il fallait voter dimanche»? Quand on s'en fout de voter, il faut assumer.

  • [^] # Re: 5000 personnes à Paris

    Posté par  . En réponse au journal Marche pour les sciences samedi 22 avril 2017. Évalué à 5.

    C'est quoi le problème avec les drapeaux de la CGT? Ils ont pas le droit d'être là et de soutenir les scientifiques?

    Le problème, c'est les gens qui ne voient pas le problème. Je ne vois pas comment on peut faire pire dans le mélange des genres. Qu'est-ce que tu dirais si une «marche pour la science» était organisée par l'église de scientologie, une manif pour le respect de la vie privée par Microsoft, ou une marche contre le racisme par les chrétiens identitaires?

    Ton commentaire va vraiment dans mon sens : on est super-nuls dans la communication autour de la démarche scientifique, et on est tellement nuls en com qu'on ne s'en rend même pas compte. Les drapeaux de la CGT, c'est une catastrophe en matière de com, ça renvoie l'image d'une science de caste : la science serait organisée par l'État et aux mains d'un groupe de fonctionnaires réactionnaires et corporatistes. Le pire, c'est que ça n'est même pas le cas, les syndicats sont assez impopulaires dans la recherche publique, et assez déconnectés des préoccupations des agents (en fait, ils ont un rôle de conseil juridique et veillent scrupuleusement (voire avec un excès de zèle) au strict respect des procédures de recrutement, de mutation, etc).

    Cette image est une catastrophe, parce que c'est justement là-dessus qu'a joué N. Sarkozy pour justifier les baisses de crédit dans la recherche publique, et notamment pour la recherche fondammentale. Manifester sous les drapeaux des syndicats, c'est justement de valider cette analyse et de conforter auprès de l'électorat conservateur et libéral l'idée qu'on ne fait rien de bien dans la recherche publique et que les chercheurs sont plus intéressés par les problèmes de grilles d'avancement et de promotion que par les découvertes scientifiques. C'est justement cette image qu'il faut casser en suscitant l'enthousiasme, et parlant des découvertes de pointe, en mettant en avant des projets fascinants (missions spatiales, physique des particules, séquençage des génomes).

    Enfin, encore une fois, c'est facile de critiquer quand on ne fait pas grand chose. Mais bon, c'est pas non plus une raison pour ne pas essayer d'expliquer pourquoi on n'a pas envie de participer à ce suicide collectif.

  • [^] # Re: Autre plaisanterie

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 5.

    Il y a depuis plusieurs années un moratoire sur le vote électronique, donc il est impossible pour des nouvelles communes de s'équiper en machines à voter.

    Paradoxalement, celles qui avaient déja des machines peuvent encore les utiliser. Peut-être pour éviter d'être accusé de gaspiller l'argent public? Je trouve ça complètement stupide, mais bon…

    Je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais les résultats des communes équipées de machines à voter sont scrutés scrupuleusement, justement à cause des doutes. À ma connaissance, les résultats sont totalement cohérents par rapport aux communes voisines et à la sociologie de l'électorat, donc si fraude il y a, elle est probablement très discrète (et fraude probablement il n'y a pas, mais ça n'est pas une raison).

    Je trouve ça fou que ce soit légal.

    Moi aussi, et beaucoup de gens aussi. C'est ça de confier le pouvoir à des gens qui ne savent au mieux utiliser un ordinateur que pour lire des emails. On a ça aussi à tous les niveaux, notamment avec des politiques de mutualisation des moyens informatiques complètement débiles (dans l'enseignement sup et la recherche, par exemple, le principe de base est de mettre tes moyens de calcul à Lille et tes baies de stockage de big data à Toulouse, ça fait soi-disant des économies d'échelle).

  • [^] # Re: Autre plaisanterie

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 10.

    Clair que c'est bizarre

    Non, c'est pas bizarre, c'est incohérent. On reprend les sites de news : Le Parisien, 20 minutes, Ouest France, RFI, L'express : ils publient tous la même dépêche AFP, parfois en paraphrasant, parfois sans rien changer.

    Il faut aller sur le site du Monde pour avoir la vraie histoire : c'est évident, le mec ne s'est pas barré avec les bulletins non dépouillés, c'est strictement impossible, et c'est tellement con comme histoire que seuls les gogos et les pigistes peuvent y croire. Le mec est rentré chez lui avec les procès-verbaux du dépouillement, après le dépouillement, donc. Du coup, les résultats n'ont pas pu être officiellement remontés tout de suite, les flics ont débarqué chez le mec pour récupérer les procès-verbaux, et voila, tout rentre dans l'ordre.

    Je ne fais pas dans la démesure habituellement, je suis écœuré de la nullité de ces pseudo-médias en ligne. Les journalistes connaissent quand même le code électoral, ils savent très bien que leur histoire est totalement incohérente, y compris l'idée stupide que le dépouillement ait pu avoir lieu après avoir retrouvé les bulletins (il est évident que si les bulletins sont perdus de vue, le bureau est annullé, il n'y a pas de dépouillement).

    Au passage, j'accuse aussi les gens qui, parfois de bonne foi, parfois de mauvaise foi, partagent et transmettent ce genre d'information. Vous n'avez aucun esprit critique? Il m'a fallu 2 minutes pour retrouver la bonne histoire, certainement plus que de poster un lien vers un site qui reprend un site qui reprend une dépêche AFP.

  • [^] # Re: TLBM

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 10.

    Pour être un peu plus précis, on peut présenter la procédure de radiation. D'après ce que j'ai compris, la première étape, c'est la non-distribution des cartes électorales, que la Poste retourne à la mairie. La mairie est ensuite censée croiser les cartes manquantes avec les fichiers de taxes locales. Enfin, le retour de la propagande électorale scelle le destin des radiés.

    Les radiés reçoivent alors une lettre qui les préviennent de la radiation. Sauf qu'évidemment, ils ne la reçoivent pas vraiment ; ils doivent aller la chercher. Le fait que de toutes manières la propagande électorale arrive deux ou trois jours avant l'élection rend les délais très serrés, et on découvre en général la radiation le jour de l'élection.

    On peut trouver le système pas bien foutu, mais il n'y a rien de scandaleux. La plupart des arguments de ceux qui protestent sont assez débiles : «On avait pu voter en 2015 mais pas maintenant» : oui, évidemment, les nouvelles cartes d'électeur ne sont pas envoyées à chaque élection. «J'avais toujours pu voter dans la commune de mes parents, et là, ça n'est plus possible» : oui, parce que les parents ont déménagé ou changé le nom sur la boîte aux lettres. «J'ai déménagé après le 31 décembre» : normalement, on ne peut pas être radié, puisqu'on paye la taxe d'habitation dans la commune où on habite le 1er janvier. Donc pas de radiation, au pire la carte d'électeurs nous attend au bureau de vote.

    Inversement, finalement, c'est la souplesse du système qui est coupable ; on n'a pas le droit de choisir son bureau de vote, le seul endroit où on vote, c'est son domicile. Le fait que plein de gens décident de ne pas voter à leur domicile pour des raisons logistiques ou pratiques ne légitimise pas cette pratique ; évidemment, pour une présidentielle, l'impact est limité, mais pour les élections locales, ça pose un vrai problème démocratique.

    Évidemment, il y a des dysfonctionnements, il y a toujours des problèmes techniques, matériels, ou humains, qui peuvent exceptionnellement mettre le bazar. Le système est conçu pour éviter d'avoir des fichiers de français avec leur domicile, mis à jour en temps réel. C'est un peu anachronique, mais en France on déteste les fichiers centralisés. Du coup, le fichier est décentralisé, indépendant dans chaque commune, et c'est à nous en tant que citoyens d'assurer sa mise à jour. Si on ne gère pas sa mise à jour, personne ne le fait pour nous.

  • [^] # Re: 5000 personnes à Paris

    Posté par  . En réponse au journal Marche pour les sciences samedi 22 avril 2017. Évalué à 2.

    En même temps, la date tombait tellement bien que personne n'en a parlé…

    Même si sur le fond je suis complètement d'accord avec ce type de démarche, on peut regretter la date, l'ambiguité politique (contre Trump, contre les coupes budgétaires, on ne sait pas trop), les drapeaux de la CGT en fond de cortège… Ça peut ressemble à la remarque de quelqu'un qui ne fait rien mais qui critique ceux qui font quelque chose, mais ça fait tellement "XXe siècle" ce genre d'évènements.

    À mon avis, le problème principal est notre incapacité à communiquer efficacement autour de la science. Évidemment c'est sympa de proposer aux enfants de regarder des fourmis à la loupe binoculaire ou d'organiser des expériences de chimie amusante, mais est-ce que c'est efficace? Quel message on fait passer? Que la science est quelque chose qui se fait dans son garage sur son temps libre? Si on veut mobiliser la société autour de ces problèmes, il faut avant tout insister sur le fait que la société doit contribuer aux progrès scientifiques, financer les grands instruments, les projets ambitieux, faire rêver, mettre en avant ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ne comprend pas sur l'univers. Si on veut faire un truc utile à la science, il faut vraiment déconnecter ça des revendications (légitimes) sur l'administration de la recherche en France. L'augmentation des moyens n'est pas une fin en soi, mais devient un aspect logistique dans l'atteinte d'objectifs scientifiques ambitieux.

  • [^] # Re: mmh

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il continuer à enrichir Wikipedia si ça profite à Google ?. Évalué à 5.

    la partie opaque de la lutte contre le spam, la censure et les réclamations des droits de copyright, des algos de tri et des manipulation possibles de l’ordre des résultats, de la distribution des gains des youtubeurs … nécessitent une certaine transparence

    Bof, quoi. Une entreprise a le droit de choisir un peu comme elle veut combien elle paye ses fournisseurs et comment elle rémunère ses clients. Autant la transparence dans la vie publique est indispensable et l'obscurité de la plupart des services de l'État est inadmissible, autant je ne vois pas comment on peut légitimer ça de la part des entreprises. Ou alors on modifie profondément le droit des affaires et on impose par exemple une obligation de facturation égale pour des prestations égales (et bonjour pour vérifier et pour encadrer les ristournes).

    En ce qui concerne l'algo de classement dans le moteur de recherche, le problème vient de toutes manières de la quantité astronomique de gens qui veulent bricoler les pages et les réseaux de liens pour optimiser le classement de leur client. Fournir le code de l'algo de classement, c'est leur donner une arme d'optimisation supplémentaire. Il faudrait être hyper-sûr de la qualité de l'algo de classement pour le mettre à disposition…

  • [^] # Re: N'oubliez pas dimanche

    Posté par  . En réponse au journal Arrestation du développeur Debian Dmitry Bogatov. Évalué à 10.

    La France avait jeté l'éponge et ouvert la porte aux armées allemandes.

    C'est quoi cette lecture de l'histoire? Ça vient de l'auto-bio de Georges W. Bush?

    Ce fut une branlée express, mais «ouvrir la porte», c'est quand même assez méprisant, surtout pour les 92000 morts de la bataille de France…