arnaudus a écrit 5258 commentaires

  • [^] # Re: Extensions

    Posté par  . En réponse au journal Le Firefox nouveau est arrivé !. Évalué à 5.

    le concepteur du site et du logiciel ne devrait jamais avoir à se justifier d'avoir mis du texte en noir sur blanc

    Mouais, et en plus, on ne doit pas être tous livrés avec les mêmes yeux. Je ne sais pas si les miens ont été fabriqués au Bangladesh dans une usine low-cost, mais je peux passer 8h par jour devant un écran blanc réglé au max sans problème, par contre, 2 minutes de lecture blanc sur fond noir me file la gerbe, j'ai les yeux qui se croient et j'arrête la lecture. Du coup, les grandes généralités du style "il faut faire ci ou ça", j'ai comme des doutes.

  • [^] # Re: Extensions

    Posté par  . En réponse au journal Le Firefox nouveau est arrivé !. Évalué à 10.

    la quasi totalité des extensions que j'utilise sont taguées comme "obsolètes"

    Ne tire pas sur le messager. Ça veut dire que tu utilisais beaucoup d'extensions non-maintenues, sans communauté derrière, sans personne pour vérifier le code, etc. C'est aussi comme ça que Firefox se tape une mauvaise réputation, tout un tas d'extensions mal codées qui le ralentissent et le font planter.

  • [^] # Re: Bitcoin le ponzi scheme des geeks

    Posté par  . En réponse au journal L'arnaque bitcoin. Évalué à 9. Dernière modification le 13 novembre 2017 à 19:07.

    La comparaison avec une pyramide de Ponzi ou une escroquerie est en effet assez fausse, puisque Bitcoin n'est pas à proprement parler une escroquerie. C'est un produit financier conçu pour créer une bulle spéculative, bulle qui se base sur des propriétés fallacieuses (monnaie virtuelle). Bitcoin n'a en effet pas les moyens de ses ambitions ; il ne passe pas à l'échelle, les transferts ne sont pas instantanés (ce qui ne peut pas en faire un moyen de payement, ni en magasin, ni pour un achat entre particuliers), sa subdivision la plus fine est bien trop grande pour être utile en pratique en cas de succès, etc. Pourquoi un produit conçu aussi subtilement pour son côté technique se vautre autant sur des aspects triviaux de son utilisation quotidienne? Pourquoi imposer des propriétés très douteuses (limite totale, déflation inévitable, grande consommation énergétique)? La seule explication est que Bt est avant tout quelque chose destiné à faire gagner énormément d'argent à ses créateurs, sous prétexte de créer une monnaie, et non l'inverse. C'est donc une forme d'arnaque, mais elle reste difficile à qualifier sur le plan légal.

  • # Et donc?

    Posté par  . En réponse au journal Un type de chez facebook en conf à l'Espace des Sciences. Évalué à 9.

    Au delà du manque de soin du journal, ça serait pas mal que tu expliques ce que tu trouves intéressant d'inciter les gens à aller consulter un document que toi-même trouves inintéressant. Je veux dire, des confs pas intéressantes, il y en a certainement des milliers par jour. Pourquoi celle-là plutôt qu'une autre?

  • [^] # Re: Modèle économique

    Posté par  . En réponse au journal Gratipay ferme ; l'avenir du financement du libre. Évalué à 3.

    Je viens de m'apercevoir qu'il existait une interprétation que je n'avais pas envisagée de ta phrase, l'idée que le système économique libéral puisse t'être imposé par la majorité, avec derrière l'idée que la démocratie soit la dictature de la majorité sur la minorité. Pour le coup, c'est assez vrai, puisque les systèmes économiques alternatifs (si tant est qu'il puisse actuellement en exister un crédible qui ne soit pas libéral avec une dose de socio-démocratie) sont en général incompatibles. Du coup, oui, les communistes sont obligés de vivre dans un système capitaliste. C'est difficile de ne pas assumer cet aspect de la démocratie ; s'il existe une loi qui empêche de fumer dans un lieu public, elle ne peut pas s'appliquer qu'aux gens qui ne fument pas dans les lieux publics, ou alors je ne comprends pas vraiment où ça peut mener.

    Sur le fond, je pense simplement que beaucoup de gens auraient plus à perdre qu'à gagner avec un changement radical de système économique, et que ça justifie largement et objectivement le statu-quo. Ça ne concerne d'ailleurs pas que les riches ; on peut être salarié pas bien payé dans une boîte qui pratique l'optimisation fiscale, et trouver que la situation actuelle vaut mieux qu'une situation où cette boîte devrait payer 30% d'impôts.

  • [^] # Re: Licence

    Posté par  . En réponse au journal Minix plus utilisé que Linux!. Évalué à 4.

    Non non, pas dans ce fil. Je pense quand même que l'homme de paille que j'ai fabriqué reste réaliste, et que dans une certaine rhétorique libriste, les GAFAM sont des esclavagistes, mais que le téléchargement illégal est du partage de la culture.

  • [^] # Re: Modèle économique

    Posté par  . En réponse au journal Gratipay ferme ; l'avenir du financement du libre. Évalué à 3.

    Un certain système économique nous est actuellement imposé (en partie par nous-même et notre résignation)

    On entre forcément dans une discussion politique avec ce genre de remarque. Je pense que tu confonds ton opinion avec celle de tes concitoyens. C'est un biais très fréquent, parce que tu as tendance à vivre dans un environnement social homogène, et les gens avec qui tu discutes (collègues, amis, voisins, associations…) sont en général proches de toi, au moins socialement, et souvent politiquement. Du coup, si tous les jours tout ton réseau social confirme avoir l'impression qu'un système économique est imposé, tu as l'impression que tu détiens une vérité, et tu l'annonces comme un fait.

    Sauf que voila, quand on demande leur avis aux Français, ça n'est pas du tout ce qu'il ressort. Il y a une majorité exprimée en faveur d'un système libéral, peut-être pour plein de raisons, peut-être aussi pour des mauvaises raisons, mais ça n'est pas vraiment la question. D'ailleurs, certains peuvent aussi penser que ton avis est basé sur de mauvaises raisons, et que tu es influencé par des lectures ou des sources biaisées.

    En gros, ce que je voulais dire, c'est que tu ne démontres rien du tout en affirmant que le système économique néo-libéral nous est imposé. C'est sûr qu'avec une formule du type "nous est imposé par nous-mêmes", tu ne prends pas beaucoup de risque, mais on peut penser que le système écononomique actuel est épanouissant pour un certain nombre de gens. Si on a bien vu quelque chose avec l'élection de Trump et le Brexit, c'est qu'on est encore en démocratie, et que malgré le poids des "puissants", le vote populaire, aussi absurde qu'il puisse être, garde un pouvoir de nuisance substantiel. Si tous les gens qui pensent qu'on doive changer de système économique se mettaient d'accord sur une alternative, et qu'ils votaient ensemble pour un mouvement qui promeut cette alternative, je ne vois pas pour quelles raisons ils n'y arriveraient pas.

  • # Modèle économique

    Posté par  . En réponse au journal Gratipay ferme ; l'avenir du financement du libre. Évalué à 6.

    La question de fond, c'est bien le modèle économique derrière le logiciel libre. Quand on regarde les gros projets, on trouve plusieurs modèles économiques : le bénévolat, la collaboration entre entreprises, le développement sur fonds publics, la vente de services ou de produits publicitaires qui financent le développement, le mécénat, etc. Malheureusement, à ma connaissance, le financement par des dons fonctionne mal (à mon avis, parce que le développement coûte beaucoup trop cher pour être financé par des dons à moins d'avoir des projets très ambitieux, comme Wikipedia).

    Personnellement, j'ai du mal à imaginer un écosystème libre financé par des dons ponctuels de particuliers, ou du micro-financement de nouvelles fonctions dans un logiciel. Les dons peuvent éventuellement couvrir les frais (bande passante, serveurs, hébergement…), mais rémunérer une équipe de développeur, des graphistes, etc, je n'y crois pas, ce n'est pas un modèle pérenne. Peut-être via une association, par exemple, avec des développeurs payés, et des bénévoles qui font du support, de la com, etc?

  • [^] # Re: Licence

    Posté par  . En réponse au journal Minix plus utilisé que Linux!. Évalué à 5.

    Techniquement, je ne pense pas qu'on parle d'asservissement. L'asservissement, ça revient à priver quelqu'un de sa liberté sans contrepartie acceptable. À ma connaissance, jamais Microsoft ou Apple n'a obligé personne à travailler (nonobstant les enfants chinois dans leurs usines, mais ce n'est pas de ça dont on parle). Ce qu'ils font, c'est (1) de contourner et influencer les lois destinées à protéger les citoyens de manière à augmenter leurs profits, et (2) de te vendre des produits dont tu n'as pas forcément besoin, pour lesquels tu n'as pas les détails du fonctionnement, et desquels tu n'es pas réellement propriétaire. Ça peut être apparenté à de la tromperie ; il y a aussi de graves problèmes de violation de la vie privée (qui sont toujours difficiles à qualifier tant qu'il n'y a pas de préjudice), mais de toutes manières on parle de mauvaises pratiques commerciales, pas d'esclavagisme.

    Ce qui est assez ironique, c'est que c'est parfois les mêmes qui affirment que les GAFAM sont des esclavagistes, mais qui se moquent de l'utilisation du vocabulaire de la piraterie pour les problèmes de contrefaçon.

  • [^] # Re: Pourquoi en C en 2017 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mr.Boom version GNU/Linux. Évalué à 5.

    Oui, je parlais évidemment du temps qu'il fallait pour quelqu'un d'expérimenté. Quand un plombier te dit qu'il en a pour deux heures pour remplacer ton radiateur, il ne prend pas en compte son temps de formation sur la pose de radiateur.

    quand on veut que ça soit de bonne qualité, ça prend du temps. Sinon nous aurions des tas de jeux libres de qualité.

    Mouais, en même temps l'amateurisme des équipes qui développent les jeux libres est peut-être le problème majeur. Il y a des problèmes avec le côté participatif des jeux libres, surtout en matière de medias artistiques (musiques et graphismes). Il y a aussi un problème avec le côté "évolution au fil de l'eau", puisqu'il faut quand même maintenir une cohérence au jeu, et que ça n'est pas facile dans le cadre d'une communauté pas bien définie. Mais bon, pour la partie code / AI / pathfinder etc, c'est souvent un problème de compétence dû au fait que les gens motivés pour faire un jeu libre ne sont pas les gens qui savent faire un jeu libre…

  • [^] # Re: Pourquoi en C en 2017 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mr.Boom version GNU/Linux. Évalué à 3.

    Show us the code.

    Haut - bas - gauche - droite - poser une bombe dans une game loop, une boucle pour faire péter les bombes avec un timer… Tu envisages une vraie difficulté qui t'empêcherait d'arriver à un truc fonctionnel en une journée?

    Comme toujours, l'IA, c'est chaud (surtout une bonne IA, qui serait par exemple capable d'anticiper la pose de bombe en fonction des options qu'elle est susceptible de collecter), et la création des menus, des options, etc., c'est chiant et ça prend du temps.

    Si la seule manière d'évalluer la complexité d'un projet était de le coder, alors ça ne servirait pas à grand chose d'évaluer la complexité d'un projet…

  • [^] # Re: Pourquoi en C en 2017 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mr.Boom version GNU/Linux. Évalué à 3.

    En tout cas, ce n'est pas un jeu développé "à l'arrache" sur un coin de table

    Certes, mais là, il y a deux choses qui sont complètement mélangées. 1) la mise à disposition d'un bomberman libre, et 2) la "ressucitation" et la traduction en C d'un vieux code à valeur historique. Le côté "une pierre deux coups", je n'y crois pas une seconde, car le code est dégueu, le langage est anachronique pour ce genre de projet, et il y a des medias non-libres codés en dur dans le code.

    Si l'objectif était de founir un bomberman libre en code moderne, ça peut être fait en quelques jours-homme (et pas forcément mal fait) dans un langage adapté. Sans IA et sans graphiques, ça peut même se compter en heures. Du coup, l'histoire du désassamblage, ça semble viser un objectif complètement différent, c'est tout.

    Quand on dit "en 2017 un tel projet nécessite 2 jours-hommes", ça ne veut pas dire que dans les années 1980 ça ne nécessitait pas 2 ans de développement. Il y a quand même des progrès qui ont été fait dans les langages de programmation et dans les bibliothèques tierces, en 30 ans! Mais du coup, le projet d'il y a 30 ans n'a plus qu'un intérêt historique.

  • # Si tu vois une clé PGP dans un mail, alors c'est probablement bon

    Posté par  . En réponse au message A quoi sert une clé PGP ?. Évalué à 5.

    XKCD

  • [^] # Re: Pourquoi en C en 2017 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mr.Boom version GNU/Linux. Évalué à 4.

    Bah, c'est vrai que quand on prend un peu de recul, le moteur d'un bomberman ressemble plus à un projet d'étudiant sur 24h qu'à un truc industriel avec une équipe de 18 personnes sur 3 ans… Du coup, à part pour l'exploit, l'histoire du code assembleur traduit en C, bof bof, hein… Surtout quand on lit que les graphismes sont en dur dans le code, ça fait quand même un peu peur.

  • [^] # Re: Comportement attendu

    Posté par  . En réponse au journal Compilateur trop intelligent. Évalué à 3.

    Tu as des options de gcc, comme Ofast, qui sont explicitement "dangereuses" (modifications éventuelles de la sémantique d'un code valide).

  • [^] # Re: Lame de fond

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 3.

    Par contre étonnant, pas de remarques sur mon intervention qui indiquait que cela ne me gênait pas qu'un Plombier puisse très bien gagner sa vie ?

    Peut-être parce que tout le monde trouve normal qu'un plombier puisse bien gagner sa vie?

    De toutes manières, les grilles de la fonction publique sont fixées, les universités décident de recruter comme elles le souhaitent, et tout le monde gagne ce qu'il doit gagner. Après, si certains arrivent à se faire payer des heures sup ou d'autres avantages, c'est peut-être qu'ils bossent dans une université qui n'est pas en train de racler les fonds de tiroir, mais en ce moment, ça ne court pas les rues.

    Dans l'absolu, les salaires dans la recherche publique et l'enseignement supérieur sont honnêtes; on est au salaire médian quand on est en doctorat, on commence sa carrière à 1.5 salaires médian, et on peut la terminer à 3 ou 4 (voire plus pour un petit nombre qui ont de grosses responsabilités administratives). Râler en attribuant des salaires démeusurés aux autres catégories, c'est de bonne guerre, mais c'est souvent faux.

    Après, dans mon domaine, il n'y a pas de PRAG, donc je n'ai aucune expérience sur ce que ces gens sont censés faire de leur journée. À l'université, ils enseignent dans des domaines où il n'y a pas de recherche (langues vivantes…), et oui, mes collègues considèrent qu'ils n'ont pas le même statut, le même rôle, et les mêmes responsabilités que les enseignants chercheurs. Mais bon, c'est de toutes manières statutaire ; il faut une thèse pour être MdC, et une HDR pour être prof, le recrutement est sur concours avec un profil enseignement/recherche. Quelque part, c'est moche que certains agrégés vivent mal le fait de ne pas avoir le statut d'un MdC, mais l'existence de différents corps dans les labos et dans les universités est un fait ; il y a certainement des ingénieurs de recherche meilleurs que certains chercheurs, des ingénieurs d'étude meilleurs que certains ingénieurs de recherche, certains techniciens meilleurs que des ingénieurs ; qu'est-ce qu'on y peut? Si ça te défoule de raconter partout que tes collègues enseignant-cheurcheurs ont "des lacunes", tant mieux pour toi ; un chercheur n'est pas à l'école, il n'a pas à justifier d'une connaissance livresque de son domaine, et tu ne fais que renforcer une caricature et de prouver que tu ne connais pas leur métier.

  • [^] # Re: Lame de fond

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 3.

    Deuxièmement, il y a des normaliens qui sont maître de conférence

    De toutes manières, son intervention est incompréhensible. D'un côté, tu as ta formation (Normalien, universitaire, ingénieur, etc), d'un autre côté tu as le poste que tu occuppes (Maitre de conf, professeur d'université, PRAG), et encore à part tu as éventuellement l'agrégation, qui peut te donner accès à des postes réservés et/ou à des avantages sur la fiche de paye ou sur les heures d'enseignement.

    Si tu es Normalien, Agrégé, et Maitre de conf, tu as la charge d'un maitre de conf, point. Le fait d'être normalien, tout le monde s'en fout.

    Ensuite, c'est complètement faux d'imaginer qu'un maître de conf doit consacrer la moitié de son temps à la recherche. Un service de maitre de conf est supposé te prendre 50% de ton temps, mais si le reste du temps tu participes à des tâches d'organisation, de vulgarisation, etc., ça ne pose pas de problème. En tout état de cause, tu peux avoir des décharges d'enseignement pour certaines tâches, mais rien ne t'oblige à les faire valoir.

    Pour les heures sup, ça me fait marrer, parce que chez nous, ça fait très longtemps qu'elles sont bénévoles. Du coup, le mec qui veut se taper 200h sup, il le fait s'il veut :-)

    je suis Agrégé et ancien Normalien dans une université

    Ça ne donne pas de statut particulier… Si tu es PRAG, tu es quand même mal placé pour juger la recherche de tes collègues maitres de conf. L'idée n'est pas de faire une hiérarchie, mais les rôles sont différents. Les maîtres de conf sont recrutés sur concours ; il n'y a aucune raison d'imaginer que la règle est de ne pas recruter les meilleurs. Dans certains domaines et dans certaines universités peu attractives, il est possible que les candidats ne soient pas géniaux, mais on fait avec ce qu'on a. En tout cas, dans mon domaine de recherche, l'agreg ou le statut d'ancien normalien, on s'en fout complètement. Il y a des normaliens qui sont forts et d'autres qui sont assez nazes, certains ont une grande culture et d'autres se sont avérés très scolaires, certains sont motivés et d'autres sont complètement passifs, certains ont trouvé un poste et d'autres sont au chomdu ou enseignants dans le secondaire. Tu as l'air de te coller un statut et d'imaginer une sorte de prestige à des diplomes, ce qui, dans le monde de la recherche, ne dénote pas grand chose sur tes capacités à faire ton job.

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 6.

    En gros, ne pas publier ces outils forcerait les gens à refaire l'expérience de leur côté

    Tu veux dire, pour le boson de Higgs, on construit un autre accélérateur de particules ; pour l'atmosphère de Saturne, on construit une autre sonde Cassini, et pour le génome de Néanderthal, on déterre un autre fossile?

    L'ambiance actuelle, ça n'est pas du tout de donner des sous pour regénérer des données déja existantes…

    Des idées sur quoi faire pour éviter ce problème?

    Relire le code? Ça n'est pas parce qu'on te fournit du code que tu dois l'exécuter sans le regarder.

    C'est pareil pour toute bibliothèque externe, de toutes manières. Tu passes ton temps à utiliser du code écrit par d'autres, et tu leur fais confiance, tout en gardant à l'esprit que si tu trouves quelque chose de bizarre, ça peut ne pas venir de toi.

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 5. Dernière modification le 26 octobre 2017 à 09:24.

    la privatisation des résultats de la recherche publique se pratiquait (et se pratique probablement encore toujours) suite à des financements 100% publiques

    La nature du financement ne change rien, à moins que le financeur ait des critères particuliers sur la mise à disposition des résultats et des données.

    En fait, tout dépend de ce que tu fais de ces résultats. Tant que tu travailles sur ton projet, tes résultats sont dans des fichiers ou des bases de données hébergées sur les ordinateurs de ton employeur public, et n'ont aucune raison d'être diffusés (ce sont des données brutes, partielles, non-vérifiées, non-annotées, etc). Ensuite, le responsable du projet décide quoi faire avec les données :
    1. rien (c'est tout à fait possible si les données sont de mauvaise qualité, si l'expérience a raté, si l'expérience a été mal conçue, et même parfois si l'expérience donne des résultats ininterprétables ou contraires aux hypothèses plausibles.
    2. publier. Tant que la publication est dans les tuyaux (revue par les pairs, délai chez l'éditeur…), rien ne se passe, et dès la publication, ça dépend du modèle. Le modèle "traditionnel", c'est que tu t'engages à fournir détails, matériel, et éventuellement données, aux collègues qui te le demandent. Le but est d'assurer la réplicabilité des expériences et des analyses. Dans les faits, tu peux faire de l'obstruction, mais c'est considéré comme non-éthique. Le modèle de plus en plus à la mode, c'est de publier sous licence libre (souvent CC avec plus ou moins de restrictions), et de plus en plus de journaux demandent de fournir les données brutes, et même parfois les scripts d'analyse. Dans ce cas, les données sont publiées en même temps que l'article.
    3. protéger par un brevet. Dans ce cas, comme il y a du pognon en jeu, tout reste bien secret.

    Maintenant, quand tu parles de "privatisation des résultats", je pense que tu fais référence au troisième point, qui porte sur l'exploitation financière des résultats de la recherche publique. Dans ce cas, oui, l'organisme et le laboratoire s'approprient les résultats, mais d'un autre côté l'argent qui en est retiré retombent dans les caisses de cet organisme.

    Après, évidemment, tu as toutes les nuances : des instituts privés qui font de la recherche publique (comme l'Institut Pasteur par exemple); ils sont de droit privé, certes, et ils vivent en partie de la valorisation commerciale et industrielle de leurs résultats, mais ils n'ont pas d'actionnaires et ne font pas de bénéfices. On peut les voir comme des instituts publics mieux gérés, mieux rationnalisés, et plus efficaces (mais ils penchent toujours du côté où on peut faire de l'argent). Tu as ensuite des entreprises qui récupèrent de l'argent public sur projet, mais en général, quand même, il s'agit de co-financements. C'est pas équitable (puisqu'en général ils valorisent 100% des résultats alors qu'ils n'ont pas financé 100% du projet), mais il faut voir ça comme une subvention. Et puis il y a toutes ces boîtes qui bénéficient d'énormes niches fiscales (typiquement, avec le crédit impôt recherche) tout en faisant très peu de recherche (on peut appeller "recherche en marketting" la mise au point d'affiches publicitaires, "développement" la mise au point d'une feuille Excel, bref, il n'y a aucun contrôle et c'est quasiment intégralement du pur manque à gagner sans contrepartie, tellement avantageux que c'est rentable de payer des prestataires externes pour monter des dossiers de CIR!). Ça c'est honteux, mais 1) ce n'est pas à proprement parler de l'argent public qui finance, c'est du manque à gagner fiscal, ce qui est loin d'être la même chose, et 2) rien de dit qu'un plafonnement du CIR irait augmenter le budget de la recherche publique, il s'agit de deux budgets qui n'ont pas de connexion.

  • [^] # Re: Cadriciel, maliciel

    Posté par  . En réponse au journal Le Canada publie un cadriciel libre d'analyse de maliciels. Évalué à 4.

    Bah on pourrait quand même avoir la traduction en langage normal, non?

  • [^] # Re: Partenariat

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 9.

    synonyme pour les investisseurs de retours sur investissement rapides

    de retours sur investissement tout court, je dirais. Parce que l'histoire de la recherche fondamentale qui stimule la croissance économique, c'est de l'argument de manifestation de chercheurs, mais ça n'a pas tellement de valeur, et c'est même très probablement faux (du moins dans un monde globalisé où tout le monde profite de la recherche fondamentale financée par les autres pays).

    À mon avis, c'était une énorme faute politique que d'avoir voulu jouer sur l'argument de la croissance économique pour financer la recherche. Déja parce que la fin ne justifie pas les moyens, et que ça n'est pas légitime d'utiliser des arguments faux même pour une juste cause, et d'autre part parce que c'est éthiquement très douteux : est-ce que ça voudrait dire qu'il est illégitime de financer de la recherche sans débouchés économiques? Parce qu'à ce jeu là, je suis désolé, mais autant je vois comment de la recherche sur des équipements pointus en phyisique des matériaux pourraient déboucher sur des inventions monétisables, mais pour la recherche en littérature médiévale ou la description du mode de reproduction d'une nouvelle espèce de punaise néo-zélandaise…

    La connaissance a une valeur intrinsèque qui n'est pas économique, et c'est à nous en tant que société de décider quelle partie de nos ressources on veut bien consacrer à perte à acquérir et valider de nouvelles connaissances, plutôt qu'à construire des hopitaux ou envoyer des sacs de riz aux africains qui crèvent la faim. Pendant longtemps d'ailleurs, la connaissance avait une valeur symbolique, et financer la recherche servait à montrer qu'on pissait plus loin que ses voisins/partenaires/ennemis. Avec la mondialisation et le relachement des tensions internationales, cette valeur symbolique a beaucoup diminué, et d'autres arguments doivent être avancés—ça n'est pas une raison pour les inventer non plus.

  • # Il ne faut pas débarquer

    Posté par  . En réponse au journal Propriété intellectuelle dans la recherche public. Évalué à 10.

    Il faut distinguer la politique des instituts de recherche et la volonté politique de diffusion de la connaissance générée par de l'argent public. D'une manière générale, en France, on n'a jamais eu une quelconque volonté politique de diffuser librement la connaissance. La propriété intellectuelle appartient à l'employeur (CNRS, INRA, université…), et dans ce cadre, l'employeur décide. Dans un contexte de restrictions budgétaire, la tendance est à l'auto-financement, et donc à l'incitation (qui tourne parfois au ridicule) d'essayer de monnayer des résultats ou des brevets.

    Il suffirait d'une volonté politique d'imposer la publication libre des résultats financés par de l'argent public (fonds propres des instituts ou appels à projets) pour que ce petit jeu délétère s'arrête, mais cette volonté politique n'a jamais existé. On peut noter que les instituts de recherche ont en pratique des attitudes assez différentes ; à l'INRA les choses sont très verrouillées, tandis qu'au CNRS la plupart des labos font ce qu'ils veulent, y compris des choses théoriquement interdites (publier du code sous une licence libre sans se taper la paperasse, etc). Mais bon, malheureusement, une part substantielle du budget de ces instituts est consacrée à l'emploi de juristes et d'administratifs dans les services de partenariat et de valorisation, sans pour autant qu'il ait pu être démontré que cet investissement soit rentable.

    L'autre problème, c'est que les instituts français ne peuvent pas vivre dans un monde de bisounours ; les collaborations et partenariats avec d'autres acteurs publics et privés, français ou étrangers, impliquent des échanges d'informations plus ou moins confidentielles et plus ou moins valorisables, qui nécessitent un certain nombre de précautions. Même pour de la recherche fondammentale, il y a un certain nombre d'histoires avec des collaborateurs pas très nets qui ont montré qu'il n'était pas inutile d'avoir des accords formels de partenariat avant de filer des infos, parce que tout le monde n'est pas désintéressé. C'est un peu malheureux de vivre dans une sorte de climat de suspiscion général, mais le monde est tel qu'il est…

    Ceci dit, encore une fois, je pense qu'un certain nombre d'instituts seraient assez soulagés si l'État clarifiait leur mission en les obligeant à l'ouverture, et en leur retirant la menace perpétuelle de la fermeture du robinet des subventions. Reste ensuite quand même le problème éthique de laisser le monde économique (y compris non-français ou non-européen) réaliser sans aucune redistribution des bénéfices sur des projets dont la R&D a été en partie financée par le contribuable. Enfin, ça mettrait fin à tous les partenariats avec les industriels, puisque les industriels ne verraient pas l'intérêt de contribuer à un effort de recherche qui sera mis à disposition de ses concurrents (ça ne me fâcherait pas plus que ça, puisque dans les faits les industriels français financent très peu la recherche, mais bon, ça découragerait certainement les derniers qui le font).

  • # Avec un peu de distance...

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi la recherche en langages de programmation ?. Évalué à 10.

    J'ai l'impression d'arriver un peu après la bataille, mais je me permets de proposer un point de vue un peu moins orthodoxe. Je suis assez d'accord sur les trois aspects demandés à un langage de programmation (concision, clarté, cohérence), bien que chacun de ces aspects doivent probablement plus à l'habilleté du programmeur qu'au langage lui-même. On peut bien sûr estimer que certains langages rendent la tâche plus ou moins facile, mais il reste tout à fait faisable d'écrire du code verbeux, obscur, et incohérent dans tous les langages de programmation.

    Par contre, j'avoue me retrouver un peu perdu par la suite du journal, qui se focalise sur la formalisation mathématique et l'invention / la distribution d'outils de programmation innovants. Je suis un simple "utilisateur" de langages de programmation, je ne suis pas informaticien, et pour moi la programmation n'est pas une fin en soi, c'est juste un outil qui permet d'arriver à un résultat scientifique. Mon approche de la programmation est donc assez pragmatique, et l'objectif est d'optimiser un gloubiboulga de temps de formation, temps de codage, temps de déboggage, et temps d'exécution ; bref, de trouver des compromis. Or, j'ai l'impression que la "recherche en langage de programmation", telle que décrite dans ce document, n'a pas du tout pour objectif de faciliter la tâche de gens qui sont dans le même cas que moi. Je sens même que ça pourrait être le contraire. Typiquement, ce qui me gène le plus au quotidien, c'est le compromis performances/productivité. Pour les mini-projets, les langages de haut niveau (non-typés, avec d'énormes bibliothèques livrées par défaut—algorithmique, statistiques, GUI, I/O, etc) sont hyper-productifs ; en 5 minutes on peut avoir un script qui fonctionne, qui est portable, et qui fonctionnera encore probablement dans 15 ans. D'expérience, j'ai beaucoup moins de bugs dans ce genre de programmes que dans des langages compilés (pas de pointeurs, pas de comportements indéfinis, pas de dépassement de capacité…). Ce sont des langages qui sont concis, clairs, et cohérents pour l'usage au quotidien. En fait, je crois que c'est ça le problème : la programmation au quotidien, c'est 1% d'algorithmique et 99% de "trucs" autour, et ce sont ces trucs qui pourrissent la vie (lecture/écriture, formattage de données, internationalisation, etc).

    Du coup, la discussion ci-dessus sur le langage Go est particulièrement éclairante. J'ai l'impression que Go est typiquement un outil dont une partie substantielle des programmeurs a besoin. Or, je suis surpris de voir autant de mépris de la part de la communauté des chercheurs en langages de programmation envers Go. Quelque part, je ne peux pas m'empêcher d'y voir un fossé énorme entre ce que les programmeurs ont besoin, et ce dont les chercheurs pensent que les programmeurs ont besoin. Et du coup, ce passage vers la formalisation mathématique des langages, moi, ça me laisse complètement froid, ce n'est pas ça dont j'ai besoin. Je n'ai pas besoin de démontrer mathématiquement que mon code est parfait, ça me semble même totalement inutile. Ce que je veux, c'est coder vite, que le code soit clair et évolutif, que mes collaborateurs et mes étudiants puissent le comprendre sans 4 ans de formation, et que le programme fonctionne vite et sans surprise (et qu'il plante s'il y a un bug).

  • [^] # Re: Quantité de données

    Posté par  . En réponse au journal OnePlus téléphone maison. Évalué à 4. Dernière modification le 12 octobre 2017 à 09:30.

    ça fait donc 5 \cdot \frac{440}{714} = 3$ par utilisateur

    Mmmhh, c'est compliqué de compter comme ça (location des locaux, des serveurs, de l'électricité, prix de la redondance/archivage et la maintenance…). Apparemment ça redirige vers le cloud d'Amazon, qui propose 0.0022$/Go/mois, soit environ 3 centimes / utilisateur / mois si on fait rouler les logs (ce qui ne parait pas si cher que ça, puisque ça va chercher dans les 2$ par smartphone). Par contre, si toutes les données sont sauvegardées, ça fait beaucoup plus, 16Go le premier mois, 32Go le deuxième, etc. Donc en tout sur 60 mois, ça fait 64$ par smartphone, ça parait déraisonnable, non? Ça suggère que les données perso ne sont pas stockées très longtemps.

    Mais bon, ça n'excuse pas du tout, hein. C'est juste que l'idée répandue que toutes nos données perso sont archivées quelque part et que tout le monde sait tout de nous depuis 20 ans ne tient pas vraiment la route économiquement (et comme je le disais dans une discussion récente, il y a un monde entre la valorisation théorique d'une base de données personnelle (environ 500$ par utilisateur de Facebook, par exemple), et la quantité d'argent qu'on peut en retirer dans le monde réel).

  • # Quantité de données

    Posté par  . En réponse au journal OnePlus téléphone maison. Évalué à 5.

    Ce qui m'étonnera toujours, c'est que les coûts associés à la collecte et au stockage de ce genre de données est pharamineux. 1.6 Mo par heure et par utilisateur, ça fait 14 Go par an!