Journal j'ai testé... devenir radioactif

Posté par  . Licence CC By‑SA.
49
6
déc.
2016

La tomographie par émission de positons (TEP), dénommée PET ou PET scan pour « positron emission tomography » en anglais, est une méthode d'imagerie médicale pratiquée par les spécialistes en médecine nucléaire qui permet de mesurer en trois dimensions une activité métabolique ou moléculaire d'un organe grâce aux émissions produites par les positons (positrons en anglais) issus d'un produit radioactif injecté au préalable1. N'ayant qu'une connaissance très lointaine du fonctionnement de la radioactivité, passer cet examen s'avère formateur…

Principe de l'examen

Si j'ai bien compris : on fait jeûner le patient (le terme patient est bien choisi, vous allez voir) puis on lui injecte un produit radioactif très proche chimiquement du glucose, ce produit pouvant être tracé par la caméra du PET scan. Cela permet d'observer les éléments qui consomment du glucose dans le corps et d'en tirer des conclusions sur le fonctionnement de l'organisme.

Déroulement de l'examen

On pénètre sous escorte dans le service de médecine nucléaire qui contient sur tous les murs le symbole de la radioactivité avec un message « Zone contrôlée / Accès réglementé ». On nous installe dans un fauteuil d'examen, en nous expliquant qu'on doit chercher la position la plus confortable possible parce qu'on va la garder une heure, puis on nous fait une perfusion de ce qu'on nous présente comme de l'eau (on sait bien que ce n'est pas ça, mais je pense que l'idée est de faire passer le message que ce n'est pas radioactif).
Quinze minutes plus tard, arrive le produit radioactif dans un dispositif métallique qui est relié à la perfusion, et on nous explique qu'on ne doit pas bouger jusqu'à nouvel ordre afin que nos muscles n’absorbent pas le produit. Commence la longue attente sans bouger, et c'est sûrement la partie la plus pénible de l'examen, il vaut mieux s'être entraîné à la méditation auparavant. Si comme moi vous avez tendance à bouger quand vous vous assoupissez, cette crainte rend l'attente encore plus pénible.
Moins d'une heure plus tard, on nous autorise enfin à nous lever pour aller aux toilettes et passer le PET scan. Là l'examen ressemble à un scanner normal, on va passer pendant une quinzaine de minutes plusieurs fois dans un anneau en étant tranquillement allongé. Une fois l'examen passé, on nous donne une petite collation et on nous laisse partir.

Une vie d'homme radioactif

C'est après qu'on commence notre vie d'homme radioactif. On nous explique que pendant 6 heures on exposera tout notre entourage à un rayonnement radioactif mais le discours n'est pas franchement clair :
- on nous explique qu'il n'y a pas de danger pour nous et que le produit ne sera plus radioactif dans quelques heures
- on nous explique qu'il n'y a pas de danger pour les autres
- on nous laisse rentrer en transport en communs en pleine heure de pointe
- on nous demande de ne pas approcher les femmes enceintes et enfants en bas âge
- on nous demande de boire et uriner beaucoup pour éliminer le produit au plus vite
- on nous interdit l'accès aux toilettes publiques du service (il y a des toilettes pour les patients radioactifs avant notre sortie, et après on a le droit de contaminer les toilettes du reste du monde)

La première impression est que ce n'est pas clair, y-a-t-il danger ou pas ?

Une bombe atomique dans le métro

J'ai suivi les consignes en veillant à ne m'approcher que de personnes dont la tête ne me revenait pas dans le métro2, mais il manquait quand même des explications à mon humble avis, les consignes étaient données sans vraiment expliquer leur objectif. Si j'ai bien compris, on est très faiblement radioactif en sortant de l'examen, et on l'est de moins en moins dans les heures qui viennent, il n'y a donc pas de danger immédiat en notre présence. Cependant, on cherche à éviter le cumul des expositions, dans la crainte qu'une exposition répétée à de faibles radiations représente un danger, cela explique :
- l'incitation à éliminer le produit au plus vite (pour que notre propre exposition soit la moins longue possible, c'est toujours bon à prendre pour certains malades qui vont être exposés fréquemment à des radiations)
- l'interdiction d'utiliser les toilettes publiques du service (pour éviter une exposition répétée du personnel)
- l'éloignement des femmes enceintes, pour les mêmes raisons qu'on leur limite les radiations lors des radios

Finalement être radioactive man n'apporte ni vrai pouvoir, ni grosse responsabilité, c'est très décevant !


  1. texte directement copié/collé de la version francophone de wikipedia, sous licence cc-by-sa ; liste des auteurs 

  2. ayant déjà eu une expérience de formulation ironique lue au premier degré dans un journal, je précise parce que ceci n'est pas vrai et que j'ai contaminé tout le monde sans discrimination 

  • # La durée de vie

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    du produit est trés courte, contrairement aux centrales nucléaires.

    Système - Réseau - Sécurité Open Source

    • [^] # Re: La durée de vie

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 06 décembre 2016 à 12:03.

      Yep, ils utilisent des produits qui ont une demi-vie trés courte ( moins de 12 heures ) et qui sont fait pour ne pas se fixer dans l'organisme.

      Ceci dit, ce genre de scan ou un IRM, t'expose généralement à une dose de radioactivité bien supérieur à la dose qu'un travailleur dans le domaine nucléaire peut prendre en une année.

      Mais étant donné qu'il n'y a pas de risque de contamination, et que l'exposition est de courte durée, c'est considéré comme "acceptable".

      My 2 cents.

      Correction: c'est largement supérieur à ce qu'un "Civil" peut prendre en une année. Pour un travailleur du nucléaire, c'est pratiquement son maximum autorisé.

      • [^] # Re: La durée de vie

        Posté par  . Évalué à 10.

        Merci de laisser l'IRM en dehors de ça: cet examen se fait sans irradiation.

        • [^] # Re: La durée de vie

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

          Toutafé merci

          IRM -> scanner

          Le scanner est à rayon X, l'IRM a résonnance magnétique.

        • [^] # Re: La durée de vie

          Posté par  . Évalué à 3.

          Il existe des examens en IRM qui nécessite la prise d'un traceur radioactif, notamment pour mettre en surbrillance le réseau vasculaire.

          • [^] # Re: La durée de vie

            Posté par  . Évalué à 5.

            Alors:

            • soit c'est un examen combiné IRM/PET (soit dans deux machines, soit dans un appareil qui combine les deux modalités type Siemens Biograph ou GE Signa). Dans ce cas il y a injection d'un produit type glucose radioactif comme décrit dans le journal.

            • soit c'est un examen angiographique IRM normal. Dans ce cas le produit n'est pas radioactif, en général il est à base de gadolinium. Le gadolinium est ferromagnétique et donc ressort bien le contraste des vaisseaux à l'IRM; il est normalement sans effet négatif sur la santé à part pour de (très rares) patients atteints d'insuffisance rénale sévère chez qui il peut provoquer une réaction sévère plusieurs années après l'examen: https://en.wikipedia.org/wiki/Nephrogenic_systemic_fibrosis

  • # Evite de toucher un mur et d'aller en Bretagne

    Posté par  . Évalué à -5.

    Ben oui un mur c'est plein de platre et cela contient des elements radioactifs.

    La radioactivite ambiante sur Terre est la et a toujours ete la. Il y a meme des theories disant que c'est grace a cela que la planete est telle qu'elle est et permet la vie tel que nous la connaissons mais bon les scientifiques racontent tellement de faits que a force cela en est fatigant.

  • # Faibles doses

    Posté par  . Évalué à 4.

    Avant même d'avoir lu la dernière section, j'en était arrivé à la même conclusion. Le problème n'est pas la faible dose mais l'accumulation. La probabilité qu'une unique exposition cause un cancer est très basse mais ce n'est plus négligeable en cas d'exposition répétée.

    L'espérance de vie a probablement aussi une incidence. A dose égale de contamination, un enfant a plus de chance qu'un vieillard de contracter un cancer dans le reste de sa vie.

    Il serait intéressant de connaître la quantité de radiations reçues lors d'un tel examen.

    Autre question: As tu essayé de lire dans le noir?

  • # Doses

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

  • # Comparaison

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Pour information je reposte ici le très bien fait xkcd idoine. Wikipedia indique que le patient reçoit une dose équivalente inférieure à 10 mSv.
    Cela correspond à environ deux mois de la dose annuelle autorisée pour les travailleurs en contact avec du matériel radioactif (voir zone verte).
    XKCD

    • [^] # Re: Comparaison

      Posté par  . Évalué à 10.

      C'est ce qui m'a décidé d'arrêter de manger des bananes…

      Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

    • [^] # Re: Comparaison

      Posté par  . Évalué à 3.

      C'est 20mSv max en france

      • [^] # Re: Comparaison

        Posté par  . Évalué à 1.

        et 250mSv en cas de situation d'accident. (En espérant ne jamais le connaitre)

  • # Pour les toilettes

    Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 06 décembre 2016 à 13:55.

    Hypothèse :
    Si le centre d'examen ne séparait pas les eaux usées, leurs effluents seraient trop contaminés (peut-être aussi en composés chimiques, je ne sais pas), et en permanence.
    Le fait de répartir les mictions radioactives aléatoirement dans des toilettes privées ou publiques ne provoque pas de dépassement des seuils.

    Une source à lire (pdf) : QUE DEVIENNENT LES EFFLUENTS
    RADIOACTIFS HOSPITALIERS ?
    sur le site du Graie (Groupe de Recherche Rhône Alpes sur les Infrastructures et l'Eau.)

  • # Effets stochastiques des rayonnements ionisants

    Posté par  . Évalué à 10.

    Salut,

    Le risque lié à la radioactivité dans ce cas est du à une altération de l'ADN des cellules par les rayons. C'est d'ailleurs aussi le cas en absence de radioactivité : il y a beaucoup de phénomènes naturels qui peuvent altérer l'ADN (environ 50 000 lesions d'ADN/cellule/jour en conditions « normales »).

    Dans la plupart des cas les cellules réparent leur ADN ou meurent : pas de cancer. Mais parfois, pas de chance : une cellule dont l'ADN n'a pas été correctement réparé survit. Et encore moins de chance : la modification de l'ADN lui rend des capacités qu'elle ne devrait plus avoir. Et paf ! Cancer.

    Ce que je voulais dire, c'est que théoriquement il n'y a pas de seuil : à partir du moment où l'on augmente les « cassures d'ADN », on augmente les chances de cancer. C'est pour ça qu'il est compliqué de définir une limite de risque acceptable : sur quels critères se base-t-on ?

    Pour les personnels exposés à ces rayons dans leur travail, le seuil est fixé en prenant une valeur d'exposition au dessus de laquelle on observe une différence significative d'apparition de cancers à laquelle on applique une marge de sécurité (divisé par 10 je crois). Pour les malades, il faut justifier médicalement les rayons (rapport bénéfice/risque).

    • [^] # Re: Effets stochastiques des rayonnements ionisants

      Posté par  . Évalué à 5.

      (divisé par 10 je crois)

      Moins que ça : l'image XKCD indique seulement divisé par 2.

      ⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr

    • [^] # Re: Effets stochastiques des rayonnements ionisants

      Posté par  . Évalué à 10.

      théoriquement il n'y a pas de seuil : à partir du moment où l'on augmente les « cassures d'ADN », on augmente les chances de cancer.

      Ce n'est pas ce qu'on constate empiriquement. Il y a un seuil, notamment car il faut distinguer les cassures double et simple brin. L'ADN comporte en effet deux brins, qui sont totalement corrélés : si un A se trouve sur un brin, l'autre comporte nécessairement un T en face. Idem pour C et G. C'est un RAID 1 biologique. De ce fait, les faibles doses, qui provoquent uniquement des cassures simple brin, ne posent pas de problème : une enzyme va repérer la cassure, virer les bases abîmées, remplacer par les bases correspondantes en se basant sur le second brin, fin de l'histoire.

      Par contre, les fortes doses provoquent bien plus de cassures et on voit apparaître des cassures double brin. Et là, c'est le drame : quand les deux brins d'ADN sont cassés, la cellule n'a plus aucun moyen de récupérer l'information perdue. C'est dans ce cas de figure qu'elle accumule des mutations.

      A noter que les mécanismes de mutation de l'ADN sont étonnamment similaires chez un grand nombre de toxiques : tabac, radiations, oxydants. Le tabac est un oxydant. Les radiations vont briser les molécules d'eau, en radicaux H. et OH. (le point représente un électron libre, pas une fin de phrase) qui vont se recombiner en H2 (H.+H.), H2O (H.+OH.), et H2O2 (HO. + HO.), et H2O2 est un oxydant puissant. Les oxydants réagissent avec l'ADN et ces réactions brisent l'ADN. Il y a immensément plus de molécules d'eau que d'ADN dans une cellule et c'est par l'intermédiaire de l'eau que les radiations infligent 99% des dégâts à l'ADN.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: Effets stochastiques des rayonnements ionisants

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        quand les deux brins d'ADN sont cassés, la cellule n'a plus aucun moyen de récupérer l'information perdue.

        Pas tout-à-fait. Il existe aussi des mécanismes pour réparer les cassures double-brin.

        Notamment, quand c’est possible, la cellule utilisera l’ADN de la chromatide homologue (quand celle-ci est présente, c’est-à-dire si la cassure survient entre la réplication de l’ADN et la division cellulaire) comme matrice pour réparer la double hélice endommagée. Dans ce cas, la réparation est fidèle.

        Le problème est lorsqu’il n’y a pas de chromatide homologue à utiliser comme matrice. Dans ce cas, la réparation reste possible, mais avec un risque accru d’introduire des erreurs.

        • [^] # Commentaire supprimé

          Posté par  . Évalué à 8.

          Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

          • [^] # Re: Effets stochastiques des rayonnements ionisants

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 07 décembre 2016 à 01:26.

            Il n'y a pas un vraiment un seuil bien clair, on a une distribution de probabilité : on évalue un risque.

            En fait, il y a bien un seuil, mais il ne peut s’évaluer qu’à l’échelle collective (par des études épidémiologiques), pas à l’échelle individuelle.

            On ne peut pas dire qu’au-delà d’une dose de x Sv, tu vas avoir un cancer à cause de tel et tel effet.¹ Ce qu’on peut dire, c’est que l’incidence des cas de cancer est plus élevée dans une population qui a été exposée à x Sv ou plus que dans une population qui a été moins exposée.

            Ça veut dire notamment :

            • que si tu as été exposé à x Sv, tu ne vas pas forcément développer un cancer pour autant ;
            • que si tu développes un cancer alors que tu as été exposé à cette dose, le cancer n’est pas nécessairement imputable à ton irradiation (tu aurais peut-être développé ce cancer même sans avoir été irradié).

            C’est la même situation que pour le tabac : un individu peut fumer 2 paquets de cigarettes par jour pendant quarante ans sans jamais avoir de cancer, alors qu’un autre individu non-fumeur peut mourir d’un cancer du poumon à trente ans (donc, pas de lien de causalité évident à l’échelle individuelle). Pour autant, à l’échelle épidémiologique il est clair qu’il y a plus de cas de cancers chez une population de fumeurs que chez une population de non-fumeurs, et il n’y a guère que les industriels du tabac qui continuent à essayer de faire croire que le lien entre tabagisme et cancer n’est pas établi.


            ¹ En revanche, avec des doses très élevées, les effets deviennent déterministes et plus stochastiques. On peut dire sans erreur qu’au-delà d’un seuil de y Sv, un individu va souffrir d’un empoisonnement aigu aux radiations (bien avant d’avoir le temps de développer un quelconque cancer).

  • # Quelques précisions

    Posté par  . Évalué à 10.

    Plop,

    Ayant eu l'occasion d'étudier le sujet comme tout médecin, je pense être en mesure d'apporter quelques explications. Comme d'habitude, tu sembles avoir eu les explications minimalistes, assénées à l'impératif, qui suffisent pour un patient pas très malin qui obéit sans poser de questions. Et, comme d'habitude, tu es plus malin que ce que pense le personnel médical et paramédical, ce qui n'est vraiment pas dur.

    Le produit utilisé est du 18-fluorodéoxyglucose (18-FDG). C'est donc une molécule de glucose à laquelle on a retiré un atome d'oxygène (déoxy-) qu'on a remplacé par un atome de Fluor 18 (18-fluoro-). C'est un analogue partiel du glucose : il est capable de rentrer dans une cellule, mais pas d'être consommé (l'oxydation du glucose commence par l'atome d'oxygène qui a été remplacé par un fluor, ce qui bloque les enzymes chargées de cette étape). Résultat, le fluor radioactif reste gentiment dans les cellules où il est entré. Il va s'y désintégrer en oxygène en émettant un positon. Le positon est une particule d'antimatière qui va aller taper dans l'électron le plus proche, s'annihilant et émettant deux photons d'énergie connue. Ces photons sont extrêmement énergétiques, ce qui leur permet de sortir de ton corps.

    Une gamma-caméra extérieure va capter ce photon, ainsi que tous ses petits copains, et va en déduire les zones les plus radioactives. À l'issue d'une TEP, on a donc une carte des zones radioactives et c'est tout. On couple donc cette carte à un scanner plus classique pour en tirer une carte des activités métaboliques par organe. En effet, comme on a vu, le 18-FDG entre dans les cellules comme s'il était du glucose. On déduit donc quelles zones consomment beaucoup de glucose, et donc beaucoup d'énergie.

    Quels sont les risques ?
    L'irradiation est faible. Il y a, dans les premières heures qui suivent une TEP-FDG, une excrétion faible mais non nulle de 18-fluor. De plus, durant la décroissance radioactive du 18-fluor, tu es émetteur de radioactivité. La demi-vie du 18-fluor est d'une heure et 50 minutes, et on peut considérer que tu n'es plus radioactif du tout au bout de 10 demi-vies (division par 1024 de la radioactivité). Cette émission, là encore, est faible mais non nulle (et maximale dans les deux heures qui suivent l'injection). Trois paramètres peuvent protéger l'entourage : le temps (radioactivité divisée par deux toutes les 1h50), la distance (la radioactivité reçue décroit avec le carré de la distance à la source) et les écrans (une feuille de métal sufffit, plus c'est dense mieux c'est mais avec un millimètre de métal quelconque tu quasi-supprimes déjà l'irradiation).

    Cette irradiation faible est largement en deçà de toutes les doses pour lesquelles on a pu mettre en évidence des effets des irradiations. Cependant, par précaution, on préfère te demander d'uriner dans des toilettes spéciales juste après l'injection, afin de stocker ces urines pour ne pas les relâcher dans la nature. De plus, comme les cellules sont particulièrement sensibles à l'irradiation au moment des mitoses et que la sensibilité d'une population cellulaire dépend de son besoin de multiplication immédiat et à l'avenir, on préfère t'éloigner des deux populations considérées comme à risque : les enfants et les fœtus. Note bien qu'on n'a jamais mis en évidence d'effets radio-induits par simple contiguïté : c'est uniquement de la précaution.

    Comme tu le fais remarquer, le personnel se protège des radiations. La raison en est simple : si, pour toi, faire un unique examen n'expose pas à un risque mesurable, eux, ils font 10 examens par jour pendant 20 ans. C'est pour ça qu'il y a des petits logos "radioactivité" un peu partout dans les services d'imagerie. Note aussi que la présence d'un logo n'indique pas que la pièce est radioactive. Un scanner, par exemple, n'est irradiant que pendant une fraction de seconde toutes les X minutes, X étant le temps de mise en place du patient pour l'examen. L'immense majorité du temps, la pièce n'est pas radioactive. Cependant, un manipulateur radio qui s'amuserait à lire le journal dans la pièce pendant que les patients passent l'examen finirait par être assez irradié (un scanner, seul, ça prend 20 minutes, alors 35h/semaine sans protection, ça fait 175 scanners par semaine, ça finit par chiffrer). C'est pour ceci qu'on signale les zones où la vigilance est requise.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

    • [^] # Re: Quelques précisions

      Posté par  . Évalué à 10.

      Comme d'habitude, tu sembles avoir eu les explications minimalistes

      C'était moins minimaliste que les explications pour justifier l'examen, les médecins ont tellement peur de balancer le mot « cancer » qu'ils partent dans des périphrases sans penser qu'ils vont pousser les patients à chercher des informations sur le web où ils auront droit à n'importe quel discours sans expertise… là on m'a dit un « on a vu des cellules dans les biopsies, c'est rien de grave a priori et il faudra juste surveiller, on va faire un PET scan pour vérifier ». Franchement, ça ne me semble pas moins inquiétant que « on va regarder si la tumeur est cancéreuse », qui aurait été plus clair et ne m'aurait pas poussé à trouver l'explication sur le web…

      Note : et pour ne pas plomber l'ambiance je précise : le résultat est tombé, pas cancéreuse :)

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      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 07 décembre 2016 à 14:58.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

        • [^] # Commentaire supprimé

          Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 07 décembre 2016 à 16:33.

          Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Moi aussi je suis radioactif

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    L'être humain est naturellement composé d'isotopes radioactifs, nous sommes donc tous un peu émetteurs de rayons gamma ! L'un des ces isotopes est le carbone 14, présent à taux constant durant notre vie, qui après notre mort ne va plus être renouvelé et donc être de moins en moins présent, ce qui permet de réaliser une datation (la fameuse datation au carbone 14).

    • [^] # Re: Moi aussi je suis radioactif

      Posté par  . Évalué à 3.

      Petit joueur le C14…
      tu est rempli de potassium 40 de demie vie 1,2 milliards d'années a hauteur de 0,39 mSv par an !!

      Dans la mesure où le potassium est un élément indispensable à la vie, le 40K constitue la principale source de radioactivité des organismes sains, supérieure à celle constituée par le carbone 14 : un homme de 70 kg subirait chaque seconde la désintégration de 4 400 atomes de 40K[2], soit environ 0,39 mSv⋅an-1 par le 40K contre 0,01 mSv⋅an-1 imputable au 14C.

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à -1. Dernière modification le 06 décembre 2016 à 20:20.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

        • [^] # Re: Moi aussi je suis radioactif

          Posté par  . Évalué à 9.

          Tant qu'à être tatillon avec l'écriture on écrit ¹⁴C et ⁴⁰K

          • [^] # Commentaire supprimé

            Posté par  . Évalué à -6. Dernière modification le 07 décembre 2016 à 09:50.

            Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

            • [^] # Commentaire supprimé

              Posté par  . Évalué à -7.

              Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: Moi aussi je suis radioactif

        Posté par  . Évalué à 4.

        Dans la mesure où le potassium est un élément indispensable à la vie [1], le 40K constitue la principale source de radioactivité des organismes sains [2]

        Que le [2] soit correct, je n'en doute pas. Cependant, le lien de causalité entre le [1] et le [2] ne me paraît pas évident du tout. On est remplis de potassium, certes, mais n'oublions pas que l'atome de base de la chimie organique, celui qu'on retrouve dans toutes les protéines, dans tous les sucres, dans les graisses, bref, dans absolument toutes les molécules plus grosses que quelques atomes, c'est le carbone ;).

        Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: Moi aussi je suis radioactif

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Si ma mémoire est bonne, c'est principalement à cause du potassium que les bananes sont radioactives.

  • # pour ma fille

    Posté par  . Évalué à 5.

    après y a important et important

    elle en a passé une lors d'une hospitalisation, le soir j'arrive dans la chambre moulte personnel et famille, elle va aux toilette comme tous le monde, bref tous le monde se barre pour me laisser seule la nuit avec elle \o/ joie. je range la chambre et je tombe sur une feuille qui explique tous ce que tu viens de dire /o\

    arg … appel de infirmière pour avoir la poubelle spécial, pareil pour l'urine + étiquette sur la porte de la chambre 10h après l'injection. Et coup de tel a la grand mere+mere pour lui demander si elles ont lu le papier; il semble que cela a été posé négligemment sur la table masqué par des livres.

    sms a tous le monde pour les mesures a prendre, un peu tard mais bon mieux que rien.

    ca m'embete pour les infirmières qui sont passé dans la chambre sans en être informé, une personne enceinte trop tôt pour le savoir est venu la voir, génial.

    bref, j'en conclue que ces mesures sont nécessaires car des personnes dans la chaînes d'information vont rater l'information, ne pas la passer, s'en cogner grave, ne pas la comprendre.

    • [^] # Re: pour ma fille

      Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 06 décembre 2016 à 21:00.

      une personne enceinte trop tôt pour le savoir est venu la voir, génial

      La bonne nouvelle, c'est qu'au premier trimestre d'une grossesse, l'immense majorité des dangers qui menacent la grossesse (ça inclut les irradiations) suivent la loi du tout ou rien : soit ça passe sans conséquences, soit ça finit en fausse couche spontanée. Donc, si une femme découvre qu'elle a été irradiée avant de connaître sa grossesse et que la grossesse se poursuit, ça n'aura pas d'impact sur la grossesse. C'est d'autant plus important à préciser qu'il y a, spontanément, environ 1% de grossesses qui aboutissent à une malformation, sans qu'on retrouve de cause. Donc cette personne ne court pas de risque supplémentaire de malformation : elle reste à son risque de base, qui est non nul. Bien sûr, il est évident que si ce risque de base se réalise, ça sera la faute des radiations, des avions qui sont passés au-dessus de sa maison, des méchantes ondes, de la sorcière du troisième étage, etc.

      Par ailleurs, ne pas oublier que l'irradiation décroît en fonction exponentielle du temps et avec le carré de la distance. À moins d'aller faire des câlins à ta fille et de coller sa tête à son utérus (le 18-FDG se stocke surtout dans le cerveau, qui a une grosse consommation de glucose mais est relativement résistant aux radiations car peu de mitoses), cette personne a probablement reçu une dose minime.

      bref, j'en conclue que ces mesures sont nécessaires car des personnes dans la chaînes d'information vont rater l'information, ne pas la passer, s'en cogner grave, ne pas la comprendre.

      Après, c'est aussi le problème avec les règles instituées par pure précaution : elles peuvent faire paniquer les personnes mal informées, et au final causer plus de mal que de bien. Ces règles visent à minimiser un risque qui est, de base, déjà extrêmement faible, il ne faut pas paniquer si on les a violées accidentellement.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: pour ma fille

        Posté par  . Évalué à 7.

        vivi :) je me doute même si mon commentaire a l'air un peu alarmant vu du lendemain, c'est mon coté linuxien, a force de lire des pages man, je fais ce qu'il y a écrit sinon ca marche pas …

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