Journal Contribution à la consultation sur la première révision du Digital Markets Act

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20
2
sept.
2025

Cher journal,

Il m’arrive rarement d’écrire ici, mais cette fois-ci je me suis fendu de ma plus belle plume. J’ai pris le clavier, et j’ai adressé un courriel à la Commission européenne.

Pourquoi ? Parce que Google a décidé qu’il ne suffisait plus de développer une application Android pour pouvoir la publier. Désormais, il faudra s’identifier nominativement, et Google pourra bannir un développeur et ses clés — non seulement du Play Store, mais de tout l’écosystème Android. Autrement dit : Google deviendrait juge, partie, et bourreau.

Je vous mets ci-dessous le texte envoyé (version intégrale), où j’explique les risques :

Sujet : Risques liés à l’obligation de certification nominative des développeurs Android décidée par Google

  1. Introduction

Nous souhaitons attirer l’attention de la Commission européenne sur une évolution récente annoncée par Google concernant Android.
Cette évolution impose aux développeurs d’applications une certification nominative obligatoire, avec la possibilité pour Google de bannir un développeur et ses clés à tout moment.

Cette mesure, présentée comme un renforcement de la sécurité, comporte en réalité de graves risques pour :

la concurrence loyale et l’innovation,

la souveraineté numérique européenne,

la sécurité réelle des citoyens,

les droits fondamentaux et le pluralisme numérique.

  1. Un risque majeur de verrouillage concurrentiel

En donnant à Google le pouvoir exclusif de certifier ou bannir les développeurs, cette mesure revient à lui accorder un rôle de juge et partie sur tout l’écosystème Android, y compris au-delà du Play Store.

Cela crée une barrière à l’entrée massive pour les start-ups et PME européennes, qui n’auront aucune garantie de pérennité si leur existence dépend du bon vouloir d’un acteur américain dominant.

Le DMA vise à assurer des marchés numériques “contestables et équitables”. Ici, nous observons exactement l’inverse : un contrôle total qui empêche l’émergence d’alternatives crédibles.

  1. Un danger pour la souveraineté numérique européenne

Cette mesure confère à une entreprise américaine la capacité de bloquer, sans recours, le lancement d’une application, y compris émanant d’un gouvernement européen.

Imaginez qu’une institution publique souhaite publier une application stratégique (santé, identité numérique, défense civile) qui ne correspond pas aux intérêts de Google : elle pourrait être bannie automatiquement.

C’est une remise en cause directe de l’autonomie stratégique européenne, et une dépendance inacceptable vis-à-vis d’un acteur extra-européen.

  1. Un bannissement définitif et irréversible des développeurs

Aujourd’hui, une application peut être bannie du Play Store, mais son développeur peut encore la diffuser via des stores alternatifs. Demain, si Google dispose du pouvoir de bannir une clé à l’échelle du système, il ne restera plus aucune échappatoire.

Une simple plainte ou requête d’une entreprise américaine pourra suffire à contraindre Google à bannir un développeur sous prétexte de règles obscures, ou simplement parce que son produit dérange.

Une fois ce bannissement appliqué, il sera définitif : le développeur ne pourra plus jamais rien publier sur Android. Il sera littéralement “grillé” professionnellement, incapable d’exercer son métier.

Imaginez un développeur indépendant ou une petite PME qui investit des années dans une application innovante, et qui du jour au lendemain se voit interdit de continuer son activité. C’est une peine de mort économique infligée sans recours, totalement disproportionnée.

  1. Une illusion de sécurité qui ne protège pas contre la criminalité

Les réseaux criminels n’ont pas besoin du Play Store officiel pour communiquer ou opérer. Ceux qui ont un besoin réel de communications privées disposent déjà des moyens pour mettre en place leurs propres systèmes. La drogue, par exemple, est un marché immense qui emploie déjà des équipes entières de développeurs pour créer des solutions sur mesure.

En clair, ces acteurs disposent des ressources nécessaires pour contourner toute restriction imposée par Google.

À l’inverse, ce sont les PME innovantes et les développeurs européens qui se retrouveront fragilisés : eux n’ont ni les moyens techniques ni financiers pour recréer un écosystème parallèle.

Pire encore, dans le cadre d’une future crise sanitaire comparable au COVID-19, des applications souveraines essentielles (de suivi, de traçage, d’information ou de vaccination) pourraient être bloquées si elles venaient à être jugées non conformes aux règles unilatérales de Google.

Cette asymétrie est dramatique : les criminels continueront comme avant, alors que les acteurs légitimes — entreprises européennes, administrations publiques, initiatives open source — seront affaiblis ou empêchés.

  1. Risques pour les droits fondamentaux, la démocratie et la souveraineté technologique

En donnant à Google un droit de vie ou de mort sur toute application, nous transférons une fonction régalienne de régulation (justice, contrôle de la légalité, protection de la liberté d’expression) à une entreprise privée.

À ce stade, autant obliger tout citoyen à s’identifier formellement avant de publier quoi que ce soit sur Internet. Ce serait la fin de l’anonymat, de la liberté de création et d’expression, fondements mêmes du numérique ouvert.

Nous courons alors le risque de devenir les vassaux des Américains, réduits au silence et à la dépendance. Là où la Chine a bâti son propre écosystème numérique souverain — certes au prix d’un contrôle politique extrême — l’Europe s’oriente vers une situation encore plus préoccupante : un contrôle insidieux exercé par des entreprises américaines, sans que les Européens aient le moindre pouvoir de contrepoids démocratique.

Dans un tel scénario, la dette technique accumulée sera telle qu’il sera quasiment impossible de reconstruire un écosystème 100% européen.

Les Chinois ont leurs propres OS, leurs propres constructeurs, leurs propres réseaux. Ils ne dépendent plus des États-Unis. Mais en Europe, nous en sommes très loin : aucun constructeur européen majeur ne propose un fork d’Android totalement indépendant des briques technologiques américaines.

Déjà que nous avons perdu le savoir-faire pour produire notre propre hardware, si nous perdons également l’expertise et l’indépendance logicielle, l’Europe n’aura plus aucune voix au chapitre dans la gouvernance numérique mondiale.

  1. Conséquences pour les citoyens européens

Les consommateurs perdraient la liberté de choisir leur environnement numérique.

Moins d’innovation signifie moins de choix, moins de sécurité réelle, et une dépendance accrue aux solutions américaines.

La promesse d’un marché numérique ouvert, sûr et équitable en Europe serait trahie.

  1. Conclusion et appel à la Commission

Cette évolution illustre parfaitement le risque d’abus de position dominante par un “gatekeeper”.
Elle est en contradiction flagrante avec les objectifs du DMA, qui visent à protéger l’ouverture, l’interopérabilité et la contestabilité des marchés numériques européens.

Nous appelons la Commission à :

Examiner de près cette décision de Google à la lumière des obligations du DMA.

Encadrer strictement la capacité des gatekeepers à imposer des règles techniques qui affectent la concurrence et la souveraineté numérique.

Garantir la liberté d’innovation pour les développeurs européens, qu’ils soient open source, indépendants, PME ou acteurs publics.

L’Europe ne doit pas accepter que Google se donne un droit de vie ou de mort sur l’innovation et la souveraineté numérique européenne.

Romain"

Et voilà la réponse que j’ai reçue :

"Cher citoyen,

Je vous remercie d’avoir pris contact avec nous et de nous faire part de vos préoccupations concernant le projet de Google visant à introduire un processus de vérification des développeurs sur Android.

Comme vous le savez peut-être, le règlement sur les marchés numériques oblige les contrôleurs d’accès tels que Google à autoriser efficacement la distribution d’applications sur leur système d’exploitation par l’intermédiaire de boutiques d’applications tierces ou de l’internet. Dans le même temps, le règlement sur les marchés numériques permet également à Google d’introduire des mesures strictement nécessaires et proportionnées pour veiller à ce que les applications logicielles ou les boutiques d’applications tierces ne compromettent pas l’intégrité du matériel informatique ou du système d’exploitation ou pour permettre aux utilisateurs finaux de protéger efficacement la sécurité.

Nous avons pris note de vos préoccupations et ces considérations feront partie de notre évaluation à l’avenir.

Cordialement.
L’équipe DMA"

En clair : merci, mais… circulez, il n’y a rien à voir.

Ce que j’en pense

La réponse a un parfum de normand numérique : “p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non”. On sent bien que la Commission est consciente du problème, mais qu’elle reste dans le registre administratif : Google a le droit de sécuriser, tant que c’est “proportionné”.

Sauf qu’on sait très bien où mène ce genre de “proportion” quand c’est laissé à l’appréciation d’un géant américain.

Pendant ce temps, en Europe, pas de fork crédible d’Android, pas de constructeur mobile indépendant, pas d’écosystème souverain. La Chine, elle, a tout reconstruit — certes à sa manière. Nous, on discute poliment avec Bruxelles, pendant que Google resserre l’étau.

Et vous ?

Vous en pensez quoi de cette réponse “on a bien noté, merci au revoir” ?

Est-ce que l’Europe a vraiment les moyens (ou la volonté) de s’opposer à Google ?

Et surtout : combien de temps avant qu’un développeur open source se retrouve définitivement grillé pour avoir déplu au gatekeeper ?

  • # Raisonnement différent

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7 (+7/-2).

    Personnellement je considère que toute "application" au sens moderne/populaire du terme, est forcément quelque chose issue soit de Apple/ayohaisse, soit de google/android/AOSP.

    Boycottant de bout en bout ces deux mastodontes, j'estime que pour s'éloigner de ces deux là, quelque chose s'impose : ne plus utiliser du tout, ni leurs comptes en lignes, ni leurs applications, ni leur système.

    C'est radical, mais c'est efficace et compatible avec les principes : une personne qui utilise une appli mobile "ordinaire", meme venant du fdroid, aura forcément dans l'équation quelque chose qui passe par l'AOSP, petit jésus de google, par google, pour google.

    Pour moi, ios/android/AOSP, c'est rédhibitoire. Service en ligne? via firefox, pour tous les réunir. Ceux qui veulent autre chose, je me passerai d'eux, sans aucun problème : c'était mieux avant. Retour au tout papier pour les transports/santé/billettique, je peux vraiment pas faire autrement. Et je ferai jamais autrement.

    C'est soit sur l'ordi, soit dans la vraie vie, soit pas dans ma vie. Radical, efficace mais diablement convenable.

    • [^] # Re: Raisonnement différent

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8 (+5/-0).

      Sacrément radical en effet, quand on voit le nombre de choses qui sont réservées aux gens qui disposent d'un téléphone sous Android ou iOS, et qui acceptent des trucs comme WhatsApp, voire un compte Apple ou Google obligatoire.

      Tu veux t'inscrire dans une AMAP et parfois tu ne pourras pas venir récupérer tes légumes ? Groupe WhatsApp.

      Tu es auto-entrepreneur et tu dois déclarer des trucs à l'URSSAF ou à l'INPI ? France Connect+, donc Identité numérique La Poste, donc Apple App Store ou Google Play, donc compte Apple ou Google.

      • [^] # Re: Raisonnement différent

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+4/-2). Dernière modification le 03 septembre 2025 à 12:49.

        Tu veux t'inscrire dans une AMAP et parfois tu ne pourras pas venir récupérer tes légumes ? Groupe WhatsApp.

        le SMS ca existe ; une personne qui n'utilise pas le mail/SMS/téléphone/xmpp, ne pourra pas communiquer avec moi : c'est pas un problème, c'est ma solution : mon hygiène numérique prévaut sur absolument tout le reste. Pas négociable.

        Tu es auto-entrepreneur et tu dois déclarer des trucs à l'URSSAF ou à l'INPI ?

        Alors :
        1. pour cette problématique, j'ai remué ciel et terre : ministres, président (c'est gratuit), INPI et consors, et aucun résultat : résultat, "l'entreprise ne sera pas créée par votre faute, vous êtes donc bien responsable"
        2. il existe normalement des solutions payantes, sans smartphone
        3. mais sans aucun smartphone, qu'ils imposent l'appli, on peut juste pas, donc on fait pas, c'est la solution !

        je n'ai jamais coopéré avec l'identité numerdique, je coopérerai jamais avec, peu importe les conséquences, c'est la solution, et ce n'est pas un problème

        personnellement je prends un malin plaisir à exhiber mon 3310/blackberry à chaque fois qu'on m'invective pour installer une appli ;)

        soit ça se gère sur l'ordi, soit dans la vraie vie, sinon ce sera pas dans ma vie.
        zéro smart, zéro appli, zéro regret, aucune envie de retourner au smart.

      • [^] # Re: Raisonnement différent

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6 (+4/-0). Dernière modification le 03 septembre 2025 à 12:56.

        exactement comme pour revolut, qui met vigoureusement des batons dans les roues des utilisateurs de ROM alternatives :

        "comment on fait quand revolut bloque?" s'exclament en panique les internautes.

        Réponse : on ferme le compte bancaire. Une banque incapable de gérer un client sans smartphone, est une banque incompétente de facto. Donc on la laisse gentiment couler. Banque, service en ligne ou INPI, on négocie pas avec les obligateurs d'applis, on les fuit.

        et c'est pas si radical, d'autres l'encouragent :
        https://mastodon.gougere.fr/@cyclotopie/115021665942892397

        • [^] # Re: Raisonnement différent

          Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

          Concernant Mobicoop j'ai découvert ça l'autre jour. Je leur ai écrit et j'ai pas eu de réponse, contrairement à l'auteur du message Mastodon que tu cites. Tant mieux s'ils font machine arrière ou si c'était un "problème de com".

      • [^] # Re: Raisonnement différent

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+4/-1).

        Tu veux t'inscrire dans une AMAP et parfois tu ne pourras pas venir récupérer tes légumes ? Groupe WhatsApp.

        si l'AMAP dépend des services google/facebook, c'est qu'il y a un énorme défaut d'organisation (et de sensibilisation)

        • [^] # Re: Raisonnement différent

          Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

          si l'AMAP dépend des services google/facebook, c'est qu'il y a un énorme défaut d'organisation (et de sensibilisation)

          C'est un peu raide là, non ?

          Moi aussi, ça me désole. Mais il ne faut pas être trop rude avec les bénévoles qui font tourner les assos, ils ont souvent déjà fort à faire par ailleurs.

          "Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard

      • [^] # Re: Raisonnement différent

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 04 septembre 2025 à 10:19.

        Dans cet océan de services enchitenshitibousillés, notons que l'agence numérique en santé semble raisonnable:

        A terme, les usagers seront-ils dans l'obligation de posséder un smartphone pour accéder aux services numériques en santé ?

        Non, les autorités sont attentives à préserver l'accessibilité des services à l'ensemble des citoyens.
        Depuis le 1er juin 2022, une authentification à deux facteurs est nécessaire mais ne nécessite pas forcément de smartphone (OTP SMS, TOTP, …). A partir du 1er janvier 2026, des moyens de niveau de garantie substantiel seront exigés, et ce niveau peut être atteint sur un ordinateur (par exemple sur la base de moyens matériels ou logiciels certifiés FIDO2, potentiellement bientôt intégrés aux OS). Par ailleurs, des fonctions de gestion d'habilitations au profit des aidants ou responsables légaux permettra d'adresser certains publics en difficulté avec les accès numériques sécurisés.

        https://esante.gouv.fr/taxonomy/term/797

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Raisonnement différent

      Posté par  . Évalué à 7 (+5/-1).

      C'est soit sur l'ordi, soit dans la vraie vie, soit pas dans ma vie. Radical, efficace mais diablement convenable.

      Ah ça pour être radical: au revoir les amis et la belle-famille en Chine, où ils n'ont que Wechat alors que tout le reste est bloqué. Ils n'ont qu'à faire une révolution et changer tout le pays.

      Au revoir les infos du groupe de voyage scolaire parce que les profs ne connaissent que Whatsapp, que "tous les autres parents l'ont, vous ne voulez pas l'installer juste pour la durée du voyage?". La solution est bien sûr d'exiger des profs, qui n'y connaissent rien et ont franchement autre chose à foutre de dupliquer toutes les infos sur une alternative acceptable juste pour ma gueule.

      Etc, etc…

      "Y'a qu'à boycotter", c'est un peu l'équivalent de "l'écologie ce sont les gestes individuels: moi je ne prends plus ma voiture!". Ben on est ravi que ça marche pour toi. Dire aux autres qu'ils n'ont qu'à faire pareil, c'est vivre dans une bulle privilégiée.

    • [^] # Re: Raisonnement différent

      Posté par  . Évalué à 8 (+7/-0).

      Pour moi, ios/android/AOSP, c'est rédhibitoire.

      L'un n'empêche pas l'autre. Il y a deux combats qu'on mène en ce moment :

      • s'assurer que tous les services, publics et privés, restent accessibles sans smartphone ;
      • s'assurer que le logiciel libre reste disponible pour ceux qui choisissent d'utiliser un smartphone.

      Il n'y a aucune raison de croire que ces deux combats sont contradictoires.

  • # exactement!

    Posté par  . Évalué à 10 (+10/-0).

    Pendant ce temps, en Europe, pas de fork crédible d’Android, pas de constructeur mobile indépendant, pas d’écosystème souverain. La Chine, elle, a tout reconstruit — certes à sa manière. Nous, on discute poliment avec Bruxelles, pendant que Google resserre l’étau.

    La Chine a effectivement tout reconstruit, ce qui est nécessaire pour que tout reste contrôlé…

    L'Europe n'aurait pas besoin de "tout" reconstruire. L'Europe aurait besoin de forker AOSP et d'en faire un véritable système ouvert, avec une fondation qui gère son développement.

    La souveraineté, à un moment, ça va devoir être plus qu'une occasion de faire de vibrants discours creux.

    • [^] # Re: exactement!

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10 (+15/-0).

      L'Europe aurait besoin de forker AOSP

      Nous sommes gouvernés par des gens qui pensent que même l'éducation ou la santé n'ont pas à être gérées par les États. Alors le système d'exploitation de votre téléphone, mon bon Monsieur, vous rêvez !

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: exactement!

        Posté par  . Évalué à 5 (+3/-0).

        Non mais ça peut être un champion européen privé dopé aux subventions.

        • [^] # Re: exactement!

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9 (+8/-2).

          Confier une volonté politique à des grosses boîtes qui feront ça pour gagner de l'argent. Parfait pour s'assurer que ça ne marche pas.

          • [^] # Re: exactement!

            Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

            Quand j'ai un coup de mou: je regarde cette video d'~ 17mn.
            Oui c'est sur Yt mais on doit la trouver sur Peertube. Une recherche (fatalement trop) rapide ne m'a pas permis de la trouver.

            • [^] # Re: exactement!

              Posté par  . Évalué à 2 (+1/-0).

              Mais du coup, là tout de suite, impossible de savoir de quelle vidéo il s'agit sans aller sur Youtube. Donc difficile de la chercher ailleurs également :'(

              • [^] # Re: exactement!

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

                C'est "Géopolitique de la data (Benjamin BAYART)", au Devoxx de 2023.

                En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: exactement!

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3 (+2/-1). Dernière modification le 03 septembre 2025 à 12:41.

      L'Europe n'aurait pas besoin de "tout" reconstruire. L'Europe aurait besoin de forker AOSP et d'en faire un véritable système ouvert, avec une fondation qui gère son développement.

      pourquoi reprendre le joyau d'un GAFAM, au lieu de tout raser pour repartir sur des bases saines?

      l'équipe de postmarketos a fait un travail colossal pour rendre linux de nouveau européen, et permettre à qui le veut d'en faire un système complètement indépendant de google.

      La france ne veut malheureusement pas se dégafamiser, l'europe étant très avare de leurs services (politiques comme usagers)

      j'en connais meme qui revendiquent que par google..

      on est foutus, parce qu'on veut être foutus :(

      nb: rien qu'à titre d'exemple, clipos, projet d'OS souverain de l'ANSSII, spécialisé cyber, a été abandonné y'a un moment..

      • [^] # Re: exactement!

        Posté par  . Évalué à 5 (+2/-0).

        pourquoi reprendre le joyau d'un GAFAM, au lieu de tout raser pour repartir sur des bases saines?

        La base est avancée: fonctionnelle et saine. Il y a un énorme écosystème de matériel et logiciel.

        Un fork d'AOSP est le chemin le plus rapide et le moins coûteux.

        De plus, le paysage mobile est assez différent du bureau GNU/Systemd/Linux: on y installe bien des applis de sources diverses et parfois peu recommandables. Le modèle "bac-à-sable" avec un contrôle d'accès des applis n'est pas un luxe.

        On peut y ajouter des fonctions supplémentaires, comme les "Contact Scopes" et "Storage Scopes" de Graphene OS (les applis ne voient qu'une fraction choisie des données, mais le test d'accès passe, si les accès sont requis, ça passe!).

        La france ne veut malheureusement pas se dégafamiser, l'europe étant très avare de leurs services (politiques comme usagers)

        L'ignorance crasse et le je-m'en-foutisme de nos dirigeants sur ces sujets est proprement affligeante.

        • [^] # Re: exactement!

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 1 (+0/-1).

          Un fork d'AOSP est le chemin le plus rapide et le moins coûteux.

          L'idée est d'avoir le chemin le plus indépendant sur le long terme, peu importe combien de temps/argent en jeu. L'indépendance n'a pas de prix.

          • [^] # Re: exactement!

            Posté par  . Évalué à 6 (+4/-0).

            peu importe combien de temps/argent en jeu

            Ça me paraît être

            • le meilleur moyen de ne rien obtenir
            • du gaspillage

            Il y a du code libre pas dégueu, utilisons le, approprions-nous le. Après tout AOSP lui-même repose sur le noyau Linux.

            • [^] # Re: exactement!

              Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

              Ça me paraît être

              le meilleur moyen de ne rien obtenir
              du gaspillage

              Exactement et j'ajouterais que les développeurs comme les utilisateurs (je ne dis pas "usagers", ce n'est pas encore un service public même si c'est la tendance marche forcée ;) sont des habitués de l'écosystème Androïd.

              Petite question au passage:

              Il y a du code libre pas dégueu, …

              et du pas libre dans AOSP ?

              "Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard

            • [^] # Re: exactement!

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2 (+0/-0).

              Il y a du code libre pas dégueu, utilisons le, approprions-nous le. Après tout AOSP lui-même repose sur le noyau Linux.

              et le jour où google verrouille à mort AOSP? Regardez la beauté de RedHat..

              postmarketos ne démarre pas de zéro, et est complètement libre. Approprions nous le, lui qui n'a aucun lien avec une quelconque entreprise commerciale étatsunienne.

              • [^] # Re: exactement!

                Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 09 septembre 2025 à 23:32.

                AOSP est libre pour l'instant. Donc le code dont on dispose actuellement restera libre. C'est pour ça que je parle de se l'approprier (pas juste de faire un semi-fork à maintenir en tirant les modifs de l'upstream).

                Regardez la beauté de RedHat..

                Fedora, Centos Stream, Rocky, Alma, … Je n'utilise pas mais il me semble que les apparentés de RedHat se portent bien ?

    • [^] # Re: exactement!

      Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

      Il y a bien eOS qui fourni une alternative grand publique pour les européens.

      A mon avis ils mériteraient une soutient publique conséquent pour leur permettre d'assurer une vraie autonomie, mais ça va dans le bon sens de patcher et dégoogleiser les "services" indésirables.

      aussi sur le salon xmpp:linuxfr@chat.jabberfr.org?join

  • # L'UE ne sait pas réguler le marché

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+8/-1). Dernière modification le 03 septembre 2025 à 16:44.

    Entre les distorsions de concurrence (comme la vente liée matériel+logiciel), les atteintes à la propriété privé (c'est MON téléphone, pas celui de Google), le viol sauvage de la vie privée (Google quoi…) et l'écocide en cours (changeons de matériel tous les deux ans, fuck the planet) tous plus impunis les uns que les autres, on peut se dire que la Commission Européenne se fout de notre gueule.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: L'UE ne sait pas réguler le marché

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7 (+5/-1).

      C'est parce que le marché se régule de lui-même. Euh !

      Je n’ai aucun avis sur systemd

      • [^] # Re: L'UE ne sait pas réguler le marché

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).

        C’est parce qu’ils ne se sentent pas affectés : le jour où des loups ont tués la vieille ponette de la présidente, ils se sont soudain rendus compte que la cohabitation entre humain et loups pouvaient être problématique pour les populations qu’ils y contraignent. Plus qu’à souhaiter quelque grosse maladresse des Gafam qui affecterait sensiblement la classe régnante…

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: L'UE ne sait pas réguler le marché

          Posté par  . Évalué à 5 (+3/-1).

          Je ne sais même pas ce que "affecter" veut dire.

          Angela Merkel a vu son téléphone sur écoute. Les US étaient prêts à bannir Tik-tok pour moins que ça chez eux.

          Ces gens sont ignares et inconséquents. La NSA doit avoir une tétrachiadée de conversations privées voire intimes et embarrassantes, toutes prêtes à être exploitées.

          AOSP aurait dû être forké dès le lendemain par l'UE elle-même, et les applis américaines interdites sur tout appareil de fonction au niveau de l'UE et des états. Une messagerie chiffrée obligatoire pour toute le monde, sur des serveurs localisés en Europe.

          Ça, ça aurait eu de la gueule comme réponse.

          À la place, on a eu une réponse molle, et maintenant on va sciemment trouer les applis chiffrées, pour être sûr que rien n'échappe plus aux oreilles indiscrètes.

          Les parlementaires devraient venir en costume cuir sado-maso pour ce vote.

  • # Meme réponse molle

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).

    J'ai reçu la même réponse (mot pour mot):

    Dear citizen,

    Thank you for contacting us and sharing your concerns regarding the impact of Google’s plans to introduce a developer verification process on Android. We appreciate that you have chosen to contact us, as we welcome feedback from interested parties.

    As you may be aware, the Digital Markets Act (‘DMA’) obliges gatekeepers like Google to effectively allow the distribution of apps on their operating system through third party app stores or the web. At the same time, the DMA also permits Google to introduce strictly necessary and proportionate measures to ensure that third-party software apps or app stores do not endanger the integrity of the hardware or operating system or to enable end users to effectively protect security.

    We have taken note of your concerns and, while we cannot comment on ongoing dialogue with gatekeepers, these considerations will form part of our assessment going forward.

    Kind regards,
    The DMA Team

    • [^] # Re: Meme réponse molle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).

      Il faut demander un DMA 2.0 avec

      1. Publication des specs complètes du matériel afin de pouvoir développer des pilotes (avec lourdes amendes à la clef si specs non complètes)
      2. Liberté d'installer son propre OS, et ce y compris avec des bootloaders cryptes
    • [^] # Re: Meme réponse molle

      Posté par  . Évalué à 2 (+2/-0).

      Je pense justement que plus de personnes qui les contactent, plus ça les fera réfléchir.
      Un envoi massif, avec des milliers de développeurs qui s’expriment, les pousserait peut-être à sortir de leurs réponses mollassonnes.

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