kantien a écrit 1248 commentaires

  • [^] # Re: Association/SARL

    Posté par  . En réponse à la dépêche LinuxFr.org sera impliqué dans le plan français sur l’intelligence artificielle #FranceIA. Évalué à 8. Dernière modification le 01 avril 2018 à 11:37.

    En quoi le passage en SARL est une obligation ?

    Je ne comprends pas ton interrogation. Le statut de Société Anthropomorphique des Rascasses et Limandes était bien sûr le plus adapté pour la SOLE (Search Of Learning Events).

    Pour le chiffre d'affaire qui semble t'inquiéter, le statut prévoit explicitement que s'il est de 42 et que la SOLE réussi à le décomposer en facteurs premiers (exploit inédit à ce jour) la SARL sera exonérée de charges ad vitam æternam pour service rendu à la patrie : cela évitera aux juges d'avoir à demander les clés de chiffrement.

    Nul doute qu'à partir de l'excellence de la base de données dont dispose la SOLE, elle mènera a bien cet exploit. Il paraîtrait même qu'elle aurait déjà trouvé les facteurs 7 et 3 en s'écriant : « en ce septième jour de la semaine, dimanche de Pâques, louons la sainte trinité notre Père, son Fils et le Saint Esprit et célébrons la résurrection de notre Seigneur ». L'équipe en charge de la superviser redoute tout de même une possible dérive vers un délire mystique et cabalistique : une enquête est en cours.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Deep learning

    Posté par  . En réponse à la dépêche LinuxFr.org sera impliqué dans le plan français sur l’intelligence artificielle #FranceIA. Évalué à 8. Dernière modification le 01 avril 2018 à 08:51.

    La communauté scientifique est perplexe.

    Afin de lever ses doutes, la communauté scientifique a demandé à l'IA de se représenter elle-même :

    une sole

    Le verdict n'a pas fait une plie : nous avons bien affaire à une intelligence de tout premier ordre. Le risque est grand que l'être humain soit bientôt déclaré obsolète.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Icones bureau

    Posté par  . En réponse à la dépêche GNOME 3.28. Évalué à 4.

    étrange, chez moi il n'y avait pas de raccourci défini…

    Aller dans le menu de configuration du clavier, chercher « Masquer toutes les fenêtres normales » dans la section navigation, puis définir le raccourci à Super + D.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Icones bureau

    Posté par  . En réponse à la dépêche GNOME 3.28. Évalué à 5.

    Pourtant il doit y avoir une façon de faire cela…j'ai juste jamais cherché!

    Super + h pour cacher (hide) une fenêtre.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Ou pas

    Posté par  . En réponse au journal TapTempo en PHP. Évalué à 2.

    Après réflexion, vu les contraintes du programme, le mieux serait sans doute de faire :

    stty raw -echo # raw mode plus générique que-icanon, et sans echo sur la sortie standard

    avant de rentrer dans la boucle, et :

    stty sane
    

    pour rétablir le terminal dans un état sain avant de quitter le programme (cf man stty pour les explications).

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Lisibilité

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 3.

    Concernant la récursivité en OCaml, y a-t-il une limitation du nombre d'appel récursif comme dans la plupart des langages impératifs ?

    Absolument aucune limitation si les appels récursifs sont terminaux : il se font alors en espace constant sur la pile. Voir ma réponse du dessous à gndl.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Lisibilité

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 4. Dernière modification le 15 mars 2018 à 11:45.

    Kantien pour sa brillante réponse.

    Merci.

    C’est cette progressivité qui me manque souvent dans la documentation sur OCaml.

    Tu parles de la documentation officielle ? Celle-ci est plus un manuel de référence du langage qu'une initiation aux principes de la programmation fonctionnelle.

    La traduction de la boucle while que j'ai faite relève des principes généraux de la programmation fonctionnelle. C'est pour cela que j'avais donné un lien vers un de mes commentaires sur le journal de la version de taptempo en Emacs Lisp. Une personne cherchait à écrire la fonction factorielle de manière récursive terminale et ne savait pas comment faire. Il avait écrit la version naïve :

    let rec fact_non_tailrec = function
    | 0 -> 1
    | n -> n * fact_non_tailrec (n - 1)

    qui génère un dépassement de pile sur de grandes entrées :

    fact_non_tailrec 100_000_000;;
    Stack overflow during evaluation (looping recursion?).

    La version impérative pour une telle fonction, à base de boucle for, est la suivante :

    let fact_for_loop n =
      let res = ref 1 in
      for i = n downto 1 do res := !res * i done;
      !res

    La version fonctionnelle avec récursion terminale consiste donc à utiliser un boucle avec un accumulateur, comme dans la version impérative :

    let factorielle n =
      let rec loop res = function
      | 0 -> res
      | n -> loop (n * res) (n-1)
      in loop 1 n

    Dans les deux versions, impérative et fonctionnelle, la boucle dépend de l'entrée n. Mais, dans la version fonctionnelle, l'accumulateur est également un paramètre de la boucle, là où c'est une variable globale pour celle-ci dans le cas impératif.

    Pour l'autre transformation du code, là c'est plutôt une astuce propre aux langages fonctionnels qui permettent d'avoir des opérateurs binaires infixes, donc hors famille Lisp et leur folie des parenthèses. L'idée étant que dans une telle situation :

    step1 x; step2 x; step3 x

    on puisse « factoriser » la variable sur laquelle on effectue notre séquence de transformation :

    (step1 & step2 & step3) x
    (* ou en chaînant à la manière d'une pipeline *)
    x |- step1 |- step2 |- step3

    Ici, il faut pouvoir définir les opérateurs d'ordre supérieur & et |-, ce que peut faire n'importe quel langage fonctionnel, mais leur utilité réside essentiellement dans le fait qu'on les utilise de manière infixe, ce qui fournit du sucre syntaxique à cette approche.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Lisibilité

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 5. Dernière modification le 13 mars 2018 à 17:49.

    Comme tu es plus habitué au paradigme impératif, je donne ci-dessous la boucle while équivalente à mon code avec une fonction récursive, puis je donne une explication pour passer de l'un à l'autre.

    (*
      valeurs impératives modifiées pendant la boucle,
      on les définit à l'éxtérieur avant de rentrer dedans
    *)
    let samples = Sample.create sample_size in
    let stamp = ref (Mtime_clock.now ()) in
    let key_pressed = ref (try input_char stdin with End_of_file -> 'q') in
    
    (* on rentre dans la boucle *)
    while !key_pressed <> 'q' do
      (* on ne fait quelque chose qu'en cas d'appui sur 'enter' *)
      if !key_pressed = '\n' then begin
        let new_stamp = Mtime_clock.now () in
        let elapsed = Mtime.(Span.to_s (span !stamp new_stamp)) in
    
        (* logique de mise à jour de la variable `samples` *)
        if elapsed > reset_delay then Sample.reset samples;
        Sample.add new_stamp samples;
    
        (* on affiche le message adapté *)
        show_bpm samples;
    
        (* mise à jour de la variable `stamp` *)
        stamp := new_stamp;
      end;
      (* mise à jour de la variable `key_pressed` *)
      key_pressed := try input_char stdin with End_of_file -> 'q'
    done;

    Le principe d'une boucle while, comme illustré dans cet exemple, est d'être une procédure qui modifie par effet de bords certaines variables qui lui sont globales (ici essentiellement samples et stamp) tant qu'une condition est satisfaite (ici, tant que l'on n'a pas appuyé sur q ou que l'entrée standard est n'est pas au bout). En tant que telle, du point de vue d'OCaml, c'est une expression qui a une valeur (comme n'importe quelle expression du langage) de type unit : ce type ne contient qu'une seule valeur (on parle de type singleton) notée (), c'est la valeur qui ne contient aucune information.

    Pour transformer cette boucle en une fonction récursive, il faut d'abord qu'elle retourne la même valeur, à savoir (), lorsqu'elle termine. Ensuite, les variables globales sur laquelle opérait la boucle sont transformées en paramètres de la fonction : elles ne seront plus globales à la boucle, mais locales. On commence donc par écrire :

    let rec loop stamp samples =

    Ensuite, il faut exprimer la condition d'arrêt de la boucle. Celle-ci dépend du caractère que l'on lit sur l'entrée standard, d'où :

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with

    On fait alors une étude de cas, à la manière d'un switch, en commençant par dire quand la fonction termine (et qui renvoie alors ()) :

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with
    (* cas de fin de boucle *)
    | exception End_of_file
    | 'q' -> ()

    Vient ensuite le cœur de la logique de la boucle, ce qui se passe quand on a appuyé sur enter :

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with
    (* cas de fin de boucle *)
    | exception End_of_file
    | 'q' -> ()
    (* on a pressé 'enter' *)
    | '\n' ->
      (* on remet la même logique qu'avec la boucle while *)
      let new_stamp = Mtime_clock.now () in
      let elapsed = Mtime.(Span.to_s (span !stamp new_stamp)) in
    
      (* logique de mise à jour de la variable `samples` *)
      if elapsed > reset_delay then Sample.reset samples;
      Sample.add new_stamp samples;
    
      (* on affiche le message adapté *)
      show_bpm samples;
    
      (* ici on ne met pas à jour la variable stamp mais
         on relance la boucle avec les nouveux paramètres *)
      loop new_stamp samples

    Il reste enfin à traiter le cas où l'on a appuyé sur une autre touche : on ne fait rien et on relance la boucle avec les mêmes paramètres

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with
    (* je ne réécris pas la gestion des autres cas *)
    
    (* cas par défaut : on boucle sans rien changer *)
    | _ -> loop stamp samples

    Maintenant que le corps de la fonction est écrit, il ne reste plus qu'à l'appeler pour lancer la boucle. Pour ce faire, on appelle la fonction avec, pour paramètres, les valeurs initiales des variables globales de la boucle while :

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with
    (* 
      bla bla
      bla bla
    *)
    in loop (Mtime_clock.now ()) (Sample.create sample_size)

    Voilà le principe général pour transformer une boucle while en fonction récursive : on transforme les variables globales de la boucle en variables locales, et à chaque tour on lui passe les nouvelles valeurs.

    Ceci étant, ce genre d'approche n'est pas propre au paradigme fonctionnel, mais ce dernier en fait un usage omniprésent et c'est la route vers la pureté (absence d'effets de bords)1. Pour l'instant, la variable samples fonctionne toujours pas effet de bords et, dans le message précédent, j'ai juste modifié l'écriture de sa logique de mise à jour en utilisant une approche par pipe avec le code :

    samples
    |- (if elapsed > reset_delay then Sample.reset else ignore)
    |- Sample.add new_stamp
    |- show_bpm
    |> loop new_stamp

    Mais si, à la place d'une structure impérative, j'utilisais une structure purement applicative, j'aurais juste à changer les deux premiers combinateurs de tuyaux : un pipe |> au lieu d'un T |- et utiliser la fonction identity au lieu de ignore

    samples
    |> (if elapsed > reset_delay then Sample.reset else identity)
    |> Sample.add new_stamp
    |- show_bpm (* ici on log donc on utilise toujours le tee *)
    |> loop new_stamp

    Derrière cette vision par pipeline, il y a une notion élémentaire de mathématique (bon c'est pas du niveau primaire, mais début de lycée ;-), à savoir la composition de fonction.

    composition

    que l'on peut écrire (la pipeline est assez visible sur le diagramme) :

    fun x -> x |> f |> g |> h

    L'opérateur de composition est une opérateur d'ordre supérieur : il prend deux fonctions en entrée et en renvoie une en sortie; raison pour laquelle il a une place centrale de le paradigme de la programmation fonctionnelle. Que peux-t-on faire avec une fonction ?

    • les utiliser, ça on le fait dans tous les langages de la même façon ;
    • les composer, ça c'est plus simple à écrire dans un langage fonctionnel.

    J'espère que ces explications t'aideront un peu mieux à comprendre certains principes élémentaires à la base du paradigme fonctionnel.


    1. En réalité, c'est cette recherche d'absence d'effets de bord qui nous les fait écrire ainsi. On obtient alors des fonctions récursives avec appel dits terminaux, que le compilateur optimisera comme une simple boucle (il fera la traduction dans le sens inverse de celle que je viens de faire). Voir mon commentaire sur la version de taptempo en Emacs Lisp. 

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Intéressant mais ....

    Posté par  . En réponse au journal upt: l'outil parfait pour empaqueter TapTempo. Évalué à 4. Dernière modification le 13 mars 2018 à 17:34.

    Comme les compilateurs qui se respectent et qui se compilent eux-mêmes, n'importe quelle version d'upt pourra packager toutes les autres y compris elle-même. :-D

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Ou pas

    Posté par  . En réponse au journal TapTempo en PHP. Évalué à 5. Dernière modification le 13 mars 2018 à 10:46.

    Cela étant tu devrais peut être faire un appel à stty icanon avant de quitter ton programme, pour remettre le terminal dans sa configuration initiale.

    Pour l'option echo, tu peux jouer avec cette commande dans ton terminal :

    $ stty -echo

    Attention : après on ne voit plus à l'écran ce que l'on tape (pratique pour la saisie d'un mot de passe ;-), il faut taper à l'aveugle la commande :

    $ stty echo

    pour remettre les choses en ordre. :-)

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Bouh !

    Posté par  . En réponse au journal TapTempo en emacs lisp. Évalué à 6. Dernière modification le 13 mars 2018 à 10:38.

    Seconde erreur de ma part : ce n'est pas un appel récursif terminal… Je ne sais pas encore comment écrire ça.

    Avec un accumulateur ;-)
    Je ne suis pas un expert en Elisp, mais ça doit ressembler à cela :

    (defun fact-tailrec (n acc)
      "Factorielle récursive terminale"
      (if (= n 0)
         acc
         (fact-tailrec ((- n 1) (* n acc)))))
    
    (defun factorielle (n)
       fact-tailrec (n 1))

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Ou pas

    Posté par  . En réponse au journal TapTempo en PHP. Évalué à 3.

    la réponse est dans le commentaire lié plus haut: stty -icanon désactive le buffering de STDIN, j'image qu'il est bufferisé pour des raisons de performance à l'origine

    C'est le fonctionnement canonique (d'où le nom de l'option ;-) de l'entrée standard d'un terminal dans les systèmes Unix. man termios pour de plus amples informations (en désactivant la fonction echo, l'entrée standard ne renvoie pas ce qu'elle reçoit sur la sortie standard, par exemple).

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Lisibilité

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 6.

    Merci, je vais étudier ça de près.

    Dans ce cas, je te propose la version suivante de la boucle principale (dans une approche similaire à celle en Elixir et ce que l'auteur à appeler flow programming).

    let rec loop stamp samples = match input_char stdin with
    | exception End_of_file -> ()
    | 'q' -> ()
    | '\n' ->
      let new_stamp = Mtime_clock.now () in
      let elapsed = Mtime.(Span.to_s (span stamp new_stamp)) in    
      samples
      |- (if elapsed > reset_delay then Sample.reset else ignore)
      |- Sample.add new_stamp
      |- show_bpm
      |> loop new_stamp
    | _ -> loop stamp samples
    in loop (Mtime_clock.now ()) (Sample.create sample_size);

    Ici c'est dans la même veine que le code Rust que tu ne comprenais pas : c'est à base de pipe (on connecte les flux d'entrée et de sortie de fonctions). Il y a deux types de connecteurs de flux sous forme d'opérateurs infixes : |- qui est proche de la commande unix tee (d'où le choix du symbole) et le |> qui fonctionne comme le pipe | du shell.

    Si tu comprends cette commande, alors c'est bon :

    $ (for i in $(seq 6); do echo; sleep 0.5; done) | ./taptempo | tee log1 | grep bpm | tee log2 | cut -d' ' -f2,3
    120 bpm
    120 bpm
    120 bpm
    120 bpm
    120 bpm
    
    $ cat log1
    Appuyer sur la touche entrée en cadence (q pour quitter).
    
    [Appuyer encore sur la touche entrée pour lancer le calcul du tempo...]
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    
    Au revoir !
    
    $ cat log2
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm

    on chaîne les commandes, et on utilise tee pour faire un log de résultats intermédiaires mais sans casser le flux. Comme dans cet exemple OCaml :

    let pipeline str =
      str
      |- Printf.printf "la chaîne est: \"%s\"\n"
      |> String.trim
      |- Printf.printf "on a retiré les espaces: \"%s\"\n"
      |> String.length
      |- Printf.printf "la longueur de la chaîne tronquée est: %i\n"
      |> succ
      |> (fun x -> 3 * x)
    ;;
    val pipeline : string -> int = <fun>

    on prend une chaîne, on lui retire les espaces en préfixe et suffixe (String.trim), on calcule la longueur de la chaîne ainsi obtenue (String.length) puis on effectue des calculs sur cette valeur entière, le tout en faisant quelques commandes de log entre temps. Exemple d'usage :

    pipeline "   hello world !   ";;
    la chaîne est: "   hello world !   "
    on a retiré les espaces: "hello world !"
    la longueur de la chaîne tronquée est: 13
    - : int = 42

    L'opérateur infixe |- se définit tout simplement ainsi :

    (* on applique f à x, puis on retourne x pour pouvoir chaîner *)
    let (|-) x f = (f x : unit); x;;
    val ( |- ) : 'a -> ('a -> unit) -> 'a

    j'ai juste mis une contrainte de type sur la sortie de f de telle sorte que :

    x |- step1 |- step2 |- step3
    
    (* soit bien équivalent à *)
    
    step1 x; step2 x; step3 x

    Maintenant, si on reprend la partie du code qui correspond au traitement à effectuer lors de l'appui sur la touche enter :

    let new_stamp = Mtime_clock.now () in
    let elapsed = Mtime.(Span.to_s (span stamp new_stamp)) in    
    samples
    |- (if elapsed > reset_delay then Sample.reset else ignore)
    |- Sample.add new_stamp
    |- show_bpm
    |> loop new_stamp

    On calcule un nouvelle horodatage et le temps écoulé (en secondes) depuis le dernier appui sur enter; ensuite on enchaîne les traitements sur la file des horodatages :

    • si le temps écoulé est supérieur au délai de réinitialisation alors on reset, sinon on ne fait rien ;
    • on ajoute l'horodatage à la file (ce qui met à jour, dans la structure, la valeur du tempo) ;
    • on affiche le tempo ou le message qui dit d'appuyer une nouvel fois pour lancer le calcul (choix basé sur un type option contenu dans la structure[1]) ;
    • on repart dans la boucle avec comme paramètres le nouvel horodatage et la file mise à jour.

    C'est beau, c'est fin, ça se mange sans faim. :-)


    [1]: en arrière plan, le type de la file d'horodatage est

    type t = {
      size : int ; (* nombre max d'échantillons *)
      queue : Mtime.t Queue.t ; (* FIFO contenant les timestamps *)
      mutable tempo : float option ; (* Some tempo ou None *)
    }

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: ISO-fonctionnel

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 4.

    Peux-tu m'expliquer comment le compiler et l'exécuter ?

    Sans avoir à installer une partie des outils de développements OCaml, le plus simple est sans doute de passer par le gestionnaire de paquets de ta distribution. Sous Debian (ou dérivée), il te faudrait au minimum les paquets suivants :

    $ apt install ocaml ocaml-findlib libgettext-ocaml
    

    ensuite tu vas dans le répertoire des sources, et tu lances la commande suivante :

    $ ocamlfind opt -package unix,gettext-camomile -linkpkg i18n.ml options.ml taptempocaml.ml -o taptempo
    

    Par contre, chez moi, l'internationalisation ne marche pas : j'ai le texte en anglais. De plus, le flux de sortie standard n'est pas vidé sur certaines écritures : je ne vois rien avant d'avoir appuyer plusieurs fois sur enter. Tu peux corriger cela en rajoutant flush stdout; après ces deux lignes de taptempocaml.ml :

    print_string(s_"Hit enter key for each beat (q to quit).\n");
    flush stdout; (* <- à rajouter *)
    
    (* ... *)
    print_string(s_"[Hit enter key one more time to start bpm computation...]\n");
    flush stdout (* <-  à rajouter mais pas besoin du `;' ici *)

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Lisibilité

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en OCaml. Évalué à 3. Dernière modification le 12 mars 2018 à 10:41.

    Ce qui serait super cool maintenant, c'est que quelqu'un, pas forcément toi, mette une version plus OCaml comme on en voit traîner régulièrement sur LinuxFr :)

    Qu'entends-tu par plus OCaml ? Tu veux dire dans un style fonctionnel ? Là son code est fondamentalement impératif (le langage est multi-paradigme) et les traits impératifs se prêtent bien au problème. Ceci étant on pourrait ne pas mettre de boucle while, mais une fonction récursive à la place, du genre :

    let rec loop time = match input_char stdin with
    | exception End_of_file -> ()
    | 'q' -> ()
    | '\n' ->
      let new_time = Mtime_clock.now () in
    
      if Mtime.(Span.to_s (span time new_time)) > reset_delay
      then Sample.clear samples;
    
      Sample.add new_time samples; show_bpm samples; loop new_time
    | _ -> loop time
    in loop @@ Mtime_clock.now ();

    c'est ce genre de code dont tu parles ? (ici j'utilise une horloge monotone et un module à ma sauce pour gérer la logique de calcul du tempo)

    L'avantage que je vois, c'est que cela évite les imbrications, des fois dure à suivre, des if then else. Ici on est protégé des exceptions et seule la touche enter peut être appuyée en cadence. Sans cela, un test comme :

    $ (for i in $(seq 6); do echo; sleep 0.5; done) | ./taptempo | grep bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm
    Tempo: 120 bpm

    générera une exception (non rattrapée) quand le flux d'entrée est fermé et, selon que l'on accepte ou non n'importe quel caractère, cela peut changer le résultat de celui-ci :

    # seule la touche enter
    $ (for i in $(seq 6); do echo 'taptempo'; sleep 0.5; done) | ./taptempo | grep bpm | wc -l
    5
    
    # n'importe quel caractère
    $ for i in $(seq 6); do echo 'taptempo'; sleep 0.5; done) | ./taptempo | grep bpm | wc -l
    53 # sans compter le calcul du tempo qui s'envole ;-)

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Sympa ton journal

    Posté par  . En réponse au journal Des vieilles bases d'unix à la hype reactive actuelle. Évalué à 2.

    Les langages avec des vraies macros , comme Collin Lisp que je cite permettent de tout programmer de façon assez agréable. Par exemple avec cl-async, on peut presque réutiliser son code synchrone avec des promises, il suffit presque de changer les let en alet;)

    Avec l'extension de syntaxe de Lwt aussi ;-).

    Dans utop, il suffit de faire :

    #require "lwt";;
    #require "lwt.ppx";;

    Pour une version avec bind, proche de la syntaxe NodeJS, où on passe la promesse à une fonction anonyme :

    let main () =
      let open Lwt in
      Lwt_io.print "Entrer votre nom: " >>= fun () ->
      Lwt_io.(read_line stdin) >>= fun nom ->
      Lwt_io.printlf "Votre nom est: %s" nom
    ;;
    val main : unit -> unit Lwt.t = <fun>
    
    let () = Lwt_main.run (main ());;
    Entrer votre nom: kantien
    Votre nom est: kantien

    La même, mais avec l'extension de syntaxe : on retrouve une forme proche de celle d'un code synchrone (les let x = e in sont remplacés par des let%lwt x = e in) :

    let main () =
      let%lwt () = Lwt_io.print "Entrer votre nom: " in
      let%lwt nom = Lwt_io.(read_line stdin) in
      Lwt_io.printlf "Votre nom est: %s" nom
    ;;
    val main : unit -> unit Lwt.t = <fun>
    
    let () = Lwt_main.run (main ());;
    Entrer votre nom: kantien
    Votre nom est: kantien

    Il y a une forme (à base de %lwt à rajouter) pour presque toutes les constructions syntaxiques du langage.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Sympa ton journal

    Posté par  . En réponse au journal Des vieilles bases d'unix à la hype reactive actuelle. Évalué à 4.

    Tu penses (probablement) à une monade spécifique qui fait de la composition de fonctions.

    Bah, c'est la monade identité, qui n'est pas spécialement la plus utile.

    Par contre, je comprends pas trop où veut en venir Michaël : avec les monades et leur bind, on les utilise plutôt dans le sens inverse de la composition (à la manière du pipe du shell).

              f                 g
     A   ----------->  B   ----------->  C
     |                 |                 |
     |                 |                 |
     V      map f      V       map g     V
    F(A) -----------> F(B) -----------> F(C)
    

    Là j'ai trois types A, B et C et deux fonctions f : A -> B et g : B -> C. Si je les compose, j'obtiens une fonction de A vers C. On peut le dire en mode direct (à la mode mathématique) : applique g au résultat de f; ou en mode inverse : passe le résultat de f à g. La conception à la manière d'une pipeline, c'est de le voire comme sur le dessin en mode inverse : on écrit les traitements dans l'ordre où ils sont effectués (f puis g).

    Après une monade, c'est un type paramétrique (ici F sur le dessin) avec certaines bonnes propriétés. Tout d'abord on doit pouvoir faire un map dessus : à partir de f : A -> B, on peut construire map f : F(A) -> F(B) qui respecte la composition. Si je compose f et g, puis que j'applique map, ou que j'applique map puis que je compose, on doit obtenir le même résultat.

    Ensuite, pour que ce type paramétrique soit une monade, il faut pouvoir combiner une fonction A -> F(B) avec un autre B -> F(C) : ce sont les diagonales que l'on cherche à assembler. Mais pour ce faire, on utilise plutôt l'opérateur bind (ou >>= en notation infixe) qui prend une valeur de type F(A), une fonction de type A -> F(B) et renvoie une valeur de type F(B). C'est l'équivalent du pipe pour les monades : le pipe est à la composition de fonctions, ce que le bind est à la composition d'opérateurs monadiques.

    (* on va de A vers C en composant f et g *)
    x |> f |> g
    
    (* 
       on va de F(A) vers F(C) via la monade
       f' et g' sont les fonctions en diagonales
    *)
    mx >>= f' >>= g'

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: L'infini

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en Perl6. Évalué à 2.

    Difference between CLOCK_REALTIME and CLOCK_MONOTONIC? ;-)

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci !

    Posté par  . En réponse au journal Portage de TapTempo en Ada. Évalué à 5. Dernière modification le 28 février 2018 à 18:41.

    D'ailleurs, je préfère la version verbeuse, je la trouve plus lisible ;)

    C'est parce que la pipeline est courte. Il faut voir cette notation pointée de Rust comme le pipe | du shell : reader.next() | unwrap_or | map_err | map. Sur de longues pipelines, c'est plus simple à écrire et il vaut mieux laisser le compilateur inliner le tout plutôt que de le faire à la main (comme dans sa version verbeuse, qui contient d'ailleurs une erreur : le cas None doit retourner Ok(false) de type Result<Bool, String>).

    En OCaml (j'étais bien obligé), on écrirait un code du genre :

    next reader |> Option.default (Ok "q") |> Result.map_both (fun s -> s <> "q") format_error

    Les patterns à base de map sont omniprésents dans le paradigme fonctionnel. Un type paramétrique à un paramètre (comme les options, les listes, les tableaux, les vecteurs…) est une fonction des types dans les types. Ainsi si j'ai une fonction qui transforme les objets du paramètre (disons des int en string), je peux la lifter pour opérer sur le type paramétrique (un peu comme une composition de fonction, si tu veux). Exemples :

    (* un int optionnel devient un string optionnel *)
    Option.map string_of_int (Some 1);;
    - : string option = Some u"1"
    
    (* une liste de ints devients une liste de strings *)
    List.map string_of_int [1; 2; 3];;
    - : string list = [u"1"; u"2"; u"3"]
    
    (* un tableau de ints devient un tableau de strings *)
    Array.map string_of_int [|1; 2; 3|];;
    - : string array = [|u"1"; u"2"; u"3"|]

    Le type Result est lui un type paramétrique à deux paramètres : on peut donc faire un map soit sur le type en paramètre de Ok, soit sur celui en paramètre de Err. Ce qui soit donne deux fonctions map (comme en Rust), soit une fonction map_both comme dans mon exemple en OCaml (ou bimap en Haskell) qui prend deux fonctions en paramètres (une pour chaque type).

    (* la double map pour le type result *)
    let bimap f g = function Ok x -> Ok (f x) | Error e -> Error (g e)
    
    (* le unwrap_or comme en Rust *)
    let unwrap_or d = function None -> d | Some x -> x
    
    (* la pipeline comme en Rust *)
    let pipeline x = 
      x
      |> unwrap_or (Ok "q")
      |> bimap (fun s -> s <> "q") ( Printf.sprintf "Houla y'a eu un truc: %s")
    
    (* exemples de sortie *)
    pipeline None;;
    - : (bool, string) result = Ok false
    
    pipeline (Some (Ok "f"));;
    - : (bool, string) result = Ok true
    
    pipeline (Some (Error "une erreur"));;
    - : (bool, string) result = Error u"Houla y'a eu un truc: une erreur"

    P.S : sinon sympa le journal, et comme depuis les derniers journaux sur la virgule flottante j'ai installé GNAT et GNAT Programming Studio je vais pouvoir regarder un code ADA idiomatique et jouer avec :-) (ravi de voir au passage qu'il y a des développeurs ADA qui comprennent l'encapsulation ;-).

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Ocaml et Float

    Posté par  . En réponse au journal La recherche en langages de programmation au quotidien. Évalué à 3.

    Pourquoi vous n'avez jamais trouvé un moyen d'éviter d'utiliser les insupportables opérateurs float (+.),(-.),(/.),(*.) ?

    Il y a une proposition pour résoudre ce problème, et offrir bien plus de possibilité, sous la forme de modules implicites. Il y a eu une discussion sur le sujet sur le forum OCaml, et il reste des questions tant théoriques que pratiques (au niveau de l'implémentation) à résoudre avant de voir apparaître le système dans le langage.

    Pour faire simple, l'idée est de passer par des modules de premières classes et, dans le cas de ces opérateurs, de définir, disons, un type de module pour les corps :

    module type CORPS = sig
      type t
      val zero : t
      val one : t
      val add : t -> t -> t
      val sub : t -> t -> t
      val mul : t -> t -> t
      val div : t -> t -> t
    end

    puis à définir, disons une fonction add, qui opère sur n'importe quel corps et des valeurs du support du corps :

    let add (type a) (module M : CORPS with type t = a) x y = M.add x y;;
    val add : (module CORPS with type t = 'a) -> 'a -> 'a -> 'a = <fun>

    Ici le corps à passer en paramètre est explicite et si on utilise l'alternative Batteries à la bibliothèque standard, on peut écrire :

    add (module Float) 2.3 4.5;;
    - : float = 6.8

    L'idée étant de faire du module de première classe un paramètre implicite déterminé automatiquement par le compilateur en fonction du type des paramètres x et y. Ici comme ce sont des float, le compilateur cherchera dans son environnement au moment de l'appel à add un corps sur les float déclaré utilisable comme arguments implicites.

    En attendant, si tu utilises Batteries tu peux écrire ton code sur les flottants via des open locaux :

    let open Float.Infix in 2.3 + 4.5;;
    - : float = 6.8

    voir la définition du module Float.Infix :

    #show_module Float.Infix;;
    module Infix = BatFloat.Infix
    module Infix :
      sig
        type bat__infix_t = float
        val ( + ) : float -> float -> float
        val ( - ) : float -> float -> float
        val ( * ) : float -> float -> float
        val ( / ) : float -> float -> float
        val ( ** ) : float -> float -> float
        val ( -- ) : float -> float -> float BatEnum.t
        val ( --- ) : float -> float -> float BatEnum.t
        val ( =~ ) : ?epsilon:float -> float -> float -> bool
      end

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Perl6

    Posté par  . En réponse au journal La recherche en langages de programmation au quotidien. Évalué à 2. Dernière modification le 09 février 2018 à 21:26.

    Ltac est un bousin sans nom qui est la source d'un tas de problèmes, le genre de code qu'il suffit de regarder fixement pour faire péter un développement à l'autre bout de la planète.

    Justement, au sujet de Ltac, vous avez des idées ou des pistes pour l'améliorer et faciliter l'écriture de tactiques ? Si on prend l'exemple de patrick_g :

    Par exemple dans de nombreux articles de géométrie arithmétique ou de géométrie algébrique on peut voir des phrases du style : "Par un argument à la GAGA il est facile de voir que blabla".

    il doit bien être possible d'écrire une tactique gaga, mais ce possible reste souvent « théorique », écrire une tactique finissant par rendre à moitié fou (j'ai jamais bien compris comment marchait le système).

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Passionant

    Posté par  . En réponse au journal La recherche en langages de programmation au quotidien. Évalué à 7. Dernière modification le 07 février 2018 à 11:47.

    Et tu n'as pas parlé d'une partie qui me semble prendre de plus en plus de temps dans le monde académique : la recherche de financement.

    Pour le langage développé au sein de sa nouvelle équipe, on trouve ces informations sur le site du langage. À l'origine, le projet fut financé par l'entreprise Boston Scientific spécialisé dans le matériel médical, puis par des fonds publics provenant de la National Science Foundation (équivalent américain du CNRS).

    Je me demande, d'ailleurs, si le nom du langage (Abella) ne vient pas du premier financeur : l'entreprise a été cofondée par John Abele. Au départ (j'aime bien essayé de trouver l'origine des noms des projets) je pensais que le nom faisait référence au logicien de l'époque scolastique Pierre Abélard car il est souvent utilisé en théorie de la démonstration avec sa bien aimée Héloïse (comme dans l'article Formules valides, jeux et protocoles réseau qui utilise des principes identiques à ceux dont parle gasche dans son journal, mais pour la certification de protocoles réseau), mais l'hypothèse de John Abele me semble plus probable.

    démystifier l'activité de recherche et montrer à quoi « ça sert » puisque l'on vit dans un monde où la finalité semble importante à beaucoup :-/

    Il en a été de tout temps ainsi, et une citation du maître pour la route :-)

    Il n'est point de connaissance qui soit superflue et inutile de façon absolue et à tous égards, encore que nous ne soyons pas toujours à même d'en apercevoir l'utilité. C'est par conséquent un objection aussi mal avisée qu'injuste que les esprits superficiels adressent aux grands hommes qui consacrent aux sciences des soins laborieux lorsqu'ils viennent demander : à quoi cela sert-il ? On ne doit en aucun cas poser une telle question quand on prétend s'occuper de science. À supposer qu'une science ne puisse apporter d'explication que sur un quelconque objet possible, de ce seul fait son utilité serait déjà suffisante. Toute connaissance logiquement parfaite a déjà quelque utilité possible : même si elle nous échappe jusqu'à présent, il se peut que la postérité la découvre. Si en cultivant les sciences on n'avait jamais mesuré l'utilité qu'au profit matériel qu'on pourrait retirer, nous n'aurions pas l'arithmétique et la géométrie. Aussi bien notre intelligence est ainsi conformée qu'elle trouve satisfaction dans la simple connaissance, et même une satisfaction plus grande que dans l'utilité qui en résulte. Platon l'avait déjà remarqué. L'homme y prend conscience de sa valeur propre; il a la sensation de ce qui se nomme : avoir l'intelligence. Les hommes qui ne sentent pas cela doivent envier les bêtes. La valeur intrinsèque que les connaissances tiennent de leur perfection logique est incomparable avec leur valeur extrinsèque, qu'elles tirent de leur application.

    Emmanuel Kant, Logique

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: c'est bien joli, mais…

    Posté par  . En réponse au journal La recherche en langages de programmation au quotidien. Évalué à 5.

    tu veux dire Inria? ^

    C'est une boutade au sein de l'Institut depuis qu'ils ont changé leur identité visuelle ?

    En tout cas, gasche suit la graphie de sa nouvelle équipe — qui n'a peut être pas mis à jour sa page de présentation depuis le changement, à la lecture des dates qui y figurent.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Il faut bien lire ce qu'on lit!

    Posté par  . En réponse au journal Le retour de la vengeance de la virgule flottante. Évalué à 3. Dernière modification le 27 janvier 2018 à 22:24.

    Bon je vais arrêter là, on ne tombera jamais d'accord. Juste deux remarques :

    Et comment tu lui dis à Python comment il doit arrondir sachant que les règles d'arrondi tu en as quasiment une par pays ! cf https://en.wikipedia.org/wiki/Cash_rounding

    C'est des règles pour les paiements en liquide, ça ne nous concerne pas : personne n'a besoin de machine pour faire cela. Par exemple en Belgique, ils ont retiré les pièces de 1 et 2 cents d'euros, donc si le marchand te sors un montant de 9.98 (via sa machine) alors tu paieras 9.95 : le commerçant comme toi appliquez la règle. ;-)

    Rien de de que dit Muller dans le lien que tu me donnes ne contredit tout cela (ou alors j'ai raté un passage).

    Ça tombe bien je n'ai jamais soutenu cela, ni cherché à contredire ce que tu faisais avec tes float. Relis bien tout mon laïus sur la différence entre type concret et type abstrait, et tu comprendras que l'article n'avait nullement pour intention de te contredire. Je ne sais pas si c'est moi qui m'exprime mal ou si c'est toi qui a du mal à comprendre, mais il y a un problème de communication entre nous.

    Comme il y a un quelqu'un qui moinse sans raison, ni sans s'exprimer, comme je pisse dans un violon en me fatigant à écrire tout un texte sur le principe qu'une bibliothèque doit fournir une API, c'est-à-dire un langage pour un domaine métier spécifique (ou EDSL), en cachant l'implantation concrète des types qu'elles exposent (qui peuvent tout à fait être dans notre cas un float comme tu n'as pas cessé de l'illustrer, et donc je n'ai jamais cherché à te contredire sur ce point là), je préfère arrêter les frais de cette discussion qui ne mène nulle part. Peut être que la célèbre fable de Reynolds sur les deux représentations des nombres complexes à la Bessel (coordonnées polaires) ou à la Descartes (coordonnées cartésiennes) te fera voir où je voulais en venir.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Il faut bien lire ce qu'on lit!

    Posté par  . En réponse au journal Le retour de la vengeance de la virgule flottante. Évalué à 3. Dernière modification le 27 janvier 2018 à 15:48.

    Appelons D le type censé représenter notre monnaie. Qu'attendons nous de lui ?

    1. D doit pouvoir représenter de façon exacte les nombres de la forme k/100 où k est un entier compris dans un intervalle fixé borné (ici on pourrait se contenter de k inférieur à 1 million de milliards soit 10 puissance 15).
    2. […]

    Je m'arrête là pour le fond et je conteste cette partie de la spécification que tu proposes (sinon tout le reste s'ensuit bien, comme il se doit, sur le plan mathématique : je conteste ta première prémisse).

    Regardons déjà ce que Dring t'a répondu quand tu lui as proposé les décimaux à virgules fixes avec deux chiffres après la virgule :

    Le truc chiant avec les devises, c'est qu'elles n'ont pas toutes 2 décimales. Du coup, est-ce que dans ce code la valeur du delta peut être une variable ? Je crains que non.

    et maintenant regardons, par exemple, les règles fixées par la Communauté Européenne lors de l'introduction de l'euro dans la publication The introduction of the euro and the rounding of currency amounts. On y trouve dans la section 3.3 Use of the conversion rate (p. 8) :

    The rates have been adopted with six significant figures, e.g. 1 EUR = 40.3399 BEF.

    Wherever these conversion rates are used, they will have to be applied exactly, i.e. with six significant figures; no rounding or truncating of the conversion rates is allowed (Article 4(2)).

    Parmi les taux de change fixés par la commission, on trouve :

    1 euro = 40.3399 francs belges
    1 euro = 1.95583 marks allemands
    1 euro = 166.386 pesetas espagnoles
    

    personnellement j'appelle cela des décimaux flottants avec 6 chiffres significatifs (et donc le type decimal32, qui a 7 chiffres significatifs, permet de gérer les taux de changes dont la norme est légalement fixée par l'Union Européenne).

    Les mêmes règles existent de nos jours pour les conversions avec les monnaie hors zone euro. Celles fixant la gestion des arrondis, les problèmes de double-conversion pour revenir dans la monnaie d'origine y sont également définies.

    J'espère que ce simple exemple répond à la demande qui conclut ton commentaire :

    Peut-être pourrais-tu nous rappeler précisément ces besoins. J'ai l'impression que ni toi ni moi ne les connaissons précisément. Je fais ce que je peux en raisonnant mais si tu as des choses plus précises n'hésite pas à en faire part, c'est toujours intéressant.

    Pour ta partie sur la forme, tu as mal compris ce que je voulais dire.

    Mauvaise foi ? On était parti d'erreurs factuelles sur le site d'IBM que tu as mentionné concernant le calcul de 0.70 x 1.05. Ils font deux erreurs: la première sur le résultat du calcul en utilisant des "double".

    Il n'y a aucune mauvaise foi, c'est bien un problème d'API. Un programmeur qui a besoin de décimaux veut pouvoir écrire : arrondi moi ce nombre à la deuxième décimal selon telle règle d'arrondis. Autrement dit, il veut quelque chose du genre :

    module type Decimal = sig
      type t
      val round : int -> t -> t
      (+) : t -> t -> t
      (*) : t -> t -> t
      dec : string -> t
    end

    et si il utilise une module Decimal avec une telle interface, il exige que l'opération suivante retourne 0.74 :

    Decimal.(round 2 (dec "0.70" * dec "1.05"))

    Toi ce que tu dis, c'est que l'on peut prendre t = float et définir round de façon à ce qu'il se comporte correctement. Ce à quoi je t'ai répondu : personne ne l'a jamais nié, mais le programmeur ne veut pas avoir à faire ça à la main, il veut une bibliothèque qui lui fournisse cela ou un type primitif du langage. Ici le type sera abstrait (en théorie des types on parle de type existentiel1) ce qui est la base d'un idiome standard en programmation : l'encapsulation. ;-) Et du point de vue de l'utilisateur, rien ne le distingue d'un type primitif : il ne peut rien faire d'autre que de l'utiliser à partir des fonctions exportées par le module.

    C'est là toute la distinction entre la représentation abstraite du type de données, déterminée par sa spécification, et la représentation concrète effectivement utilisée par le module pour l'implantation. Je n'ai jamais dit qu'il fallait tout reconstruire à la main, mais seulement que le seul type des entiers naturels permet d'être utilisé pour faire cela, rien de propre au type des flottants binaires.

    Je te disais en note de bas de page qu'il y a des articles sur le sujet : utiliser les flottants binaires comme représentation concrète pour implanter la norme IEEE-754 des flottants décimaux. En voici un : Implementing Decimal Floating-Point Arithmetic through Binary: some Suggestions, avec parmi les co-auteurs Jean-Michel Muller que tu as cité dans un de tes commentaires. En voici le résumé :

    We propose algorithms and provide some related results that make it possible to implement decimal floating-point arithmetic on a processor that does not have decimal operators, using the available binary floating-point functions. In this preliminary study, we focus on round-to-nearest mode only. We show that several functions in decimal32 and decimal64 arithmetic can be implemented using binary64 and binary128 floating-point arithmetic, respectively. We discuss the decimal square root and some transcendental functions. We also consider radix conversion algorithms.


    1. on les appelle ainsi car ils se définissent par un énoncé de la forme : « il existe un type t tel que … » où la seule chose que l'on sache de lui se trouve dans les ..., c'est-à-dire dans les valeurs et fonctions exportées par le module mais qui cache sa représentation concrète à l'utilisateur afin de maintenir des invariants

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.