Journal Un ouvrage sur Julia

39
5
jan.
2020

Bonjour,

Je me permets de faire un peu de publicité pour mon livre d’introduction au langage de programmation Julia, le premier livre en français à ma connaissance. Le livre est destiné en priorité (mais pas exclusivement) à un public de mathématiciens généralistes, pas forcément spécialistes du calcul scientifique. Les trucs très matheux représentent à peu près le tiers du livre.

On peut le lire gratuitement en ligne, ou acheter une version papier (en couleurs !) pour 19 € .
http://www.iecl.univ-lorraine.fr/~Olivier.Garet/livre_julia/

Je reproduis ci‑dessous la 4e de couverture :

Julia est un nouveau langage de programmation pour le calcul scientifique et les mathématiques. Son développement a commencé en 2009, dans le laboratoire Lincoln du MIT.

On retrouve dans ce langage de haut niveau les facilités classiques des langages couramment utilisés en calcul scientifique, avec en plus une rapidité d’exécution comparable au C, tirant partie de la technologie de compilation Just In Time.

Ainsi, le langage permet d’avoir un temps d’écriture rapide tout en préservant la vitesse d’exécution.

Depuis son lancement public en 2012, le langage Julia a rassemblé une large communauté. La sortie de la version 1.0 en août 2018 marque la maturité du langage, qui bénéficie aujourd’hui d’un écosystème complet : large collection de bibliothèques en ligne, environnement intégré de qualité, débogueur et profileur.

Le présent ouvrage introduit les fondements du langage et décrit quelques bibliothèques de programmes sélectionnées par l’auteur pour leur intérêt dans l’écriture de programmes liés à des questions mathématiques touchant des branches diverses des mathématiques.

On rencontrera donc dans ce livre des graphiques et des statistiques, des équations différentielles, mais aussi des groupes, de la théorie des nombres, des graphes, du dénombrement, des systèmes aléatoires de particules, ainsi que du calcul symbolique au service d’un problème théorique de développement asymptotique.

  • # Détails techniques

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Pas de jugement, juste des détails techniques pour ceux comme moi intéressés par ces détails qui auraient été intéressants à avoir dans le journal avant de cliquer sur les liens plutôt que de découvrir en devant creuser :
    - licence de l'ouvrage : pas trouvé, donc sans doute licence par défaut de votre pays, qui devrait être le droit de lire mais pas de modifier/redistribuer
    - format de la version gratuite : pour la version en ligne gratuite, 10 premières pages en PDF sinon le reste en PNG (le code reste toutefois accessible dans des fichiers à part). Attention les aveugles, pour vous il n'y a pas de version gratuite, et pour des liseuses faudra sans doute bidouiller (genre récupérer toutes les images et les enregistrer dans un PDF avec 1 image par page).

    PS pour l'auteur : le lien "Coquilles,errata" est en "Not found".

    • [^] # Re: Détails techniques

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      licence de l'ouvrage : pas trouvé

      La licence n'est pas obligatoire. S'il n'y a pas de licence, un ouvrage tombe automatiquement dans le système classique des droits d'auteur. Donc domaine public 70 ans après la mort de l'auteur ici (auteur français).

      • [^] # Re: Détails techniques

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 05 janvier 2020 à 14:13.

        La licence n'est pas obligatoire.

        Ça on l'a compris, et Zenitram aussi puisqu'il explique dans la même phrase ce qu'il en est. Sa remarque je suppose vient du fait qu'ici c'est LinuxFR.org et pas Amazon.fr et que nous sommes particulièrement sensibles au type de licence de quelque publication que ce soit (code source, texte, photo…). Le préciser dans le journal aurait aidé le lecteur de LinuxFR.org.

        Ce qui n'enlève rien au contenu bien évidemment.

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Détails techniques

      Posté par  . Évalué à -4.

      Attention les aveugles, pour vous il n'y a pas de version gratuite,

      mon but n'est pas de dénigrer un handicap, mais je trouve ta remarque complètement hors de propos. Certes, un png n'est pas des plus pratique, mais c'est la volonté de l'auteur (certainement pour encourager l'achat de la version payante). Maintenant, connais-tu beaucoup d'aveugles qui utilisent Julia, un langage de programmation mathématique ? C'est une vraie question, comment un aveugle peut appréhender des matrices, des courbes, des graphiques ??

      « Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher

      • [^] # Re: Détails techniques

        Posté par  . Évalué à 6.

        Tu serais surpris, j'ai déjà eu un collègue malvoyant qui faisait de la vision par ordinateur avec succès.

      • [^] # Re: Détails techniques

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        C'est une vraie question, comment un aveugle peut appréhender des matrices, des courbes, des graphiques ??

        C'est pas parce qu'il est aveugle qu'il n'a pas de relation à la géométrie. À commencer par celle qu'il ressent au travers des mouvements de son corps. Des brillants mathématiciens ont été aveugles : Pontryagin, Euler, etc.

        Adhérer à l'April, ça vous tente ?

      • [^] # Re: Détails techniques

        Posté par  . Évalué à 4.

        Beethoven a bien composé sourd … quand bien même il faudrait avoir vu, certains malvoyants ont eu une bonne vision qui s’est détériorée. Sans compter qu’on peut faire de la géométrie de manière abstraite, personne n’a visualisé un espace en 42 dimensions. Et que Julia fait d’autres genre de calculs que de la géométrie.

  • # Et par rapport à Python ?

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9.

    julia> 2 - 1.8
    0.19999999999999996

    Calcul scientifique et approximation c'est toujours aussi copain je vois :)

    Pour un langage récent j'aurais espéré qu'ils implémentent IEEE 754-2008 qui définit (enfin ?) les Decimal Floating Point, beaucoup plus adapté à la représentation décimale qui est la nôtre, mais apparemment non, il faut encore passer par une bibliothèque extérieure qui alourdit l'écriture.

    Du coup, par rapport à Python, j'ai du mal à voir la différence. En parcourant le début du livre, on a l'impression de lire un livre sur Python, les concepts sont les mêmes, seule la syntaxe change. L'auteur dans l'introduction parle du plaisir de changer de langage (que je comprends sans problème), du compilateur JIT (mais il me semble qu'il y en a aussi en Python) mais finalement j'ai du mal à voir une grosse plus-value de ce langage.

    On pourrait avoir quelques détails supplémentaires sur l'intérêt de Julia ?

    En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      J'avais joué avec pour tester. Parmi les avantages, je dirai que ça s'apprend vite si tu connais d'autres langages (Python, Fortran et base de C++ pour moi) et ça donne des programmes performants (gros avantage comparé à python). C'est peut-être moi qui l'ai mal utilisé, mais je le trouve assez lourd par rapport à Python, si bien que je voie mal l'avantage par rapport au C++ (ou à un sous-ensemble de celui-ci) ou au Fortran. Et encore moins quand on couple Python à des bibliothèques C ou à des modules Fortran (avec f2py de numpy, ça se fait très bien).

    • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Calcul scientifique et approximation c'est toujours aussi copain je vois :)

      Pour un langage récent j'aurais espéré qu'ils implémentent IEEE 754-2008 qui définit (enfin ?) les Decimal Floating Point…

      J'ai regardé vite fait à partir du lien, mais rien vu sur les opérations type logarithmes, trigonométrie, etc appliquées à cette représentation. Qu'en est-il ?

      Parce que, pour du calcul scientifique, se limiter à l'arithmétique de base, ça ne va pas le faire. Et si les calculs des fonctions de base font exploser les temps de calcul, ou nécessitent de repasser dans les représentations flottantes IEEE754, autant rester dans cette représentation.

      Après, pour du calcul sur de la monnaie par exemple, ça peut s'entendre, mais ça ne nécessite peut-être pas d'en faire un type intégré du langage.

      Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

      • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

        Qu'en est-il ?

        Bonne question. Mais de ce que j'en ai comprends, la version "historique" n'en parlait pas non plus :

        A family of commercially feasible ways for new systems to perform binary floating-point arithmetic is defined. This standard specifies basic and extended floating-point number formats; add, subtract, multiply, divide, square root, remainder, and compare operations; conversions between integer and floating-point formats; conversions between different floating-point formats; conversions between basic-format floating-point numbers and decimal strings; and floating-point exceptions and their handling, including nonnumbers.

        Mais du coup ça voudrait dire que dès qu'on fait des opérations de trigo par exemple, selon l'implémentation hardware et/ou software on pourrait avoir des résultats différents ?

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Qu’on me corrige si je me trompe mais il me semble que votre commentaire indique une mecomprehension relative aux bases.
        En base 2 on représente exactement les nombres qui s’écrivent comme somme de fractions de puissance de deux. En base 10 on y ajoute tous ceux qui présenteraient au dénominateur des puissances de 5. Que ce soit les premier, les seconds, ou même ceux exprimés en base 1000! Ça ne représentera jamais qu’une fraction infime des réels. Du coup l’extension permettant de représenter sans arrondi les nombres en base 10 ne représente probablement pas d’intérêt pour du calcul scientifique, et assurément pas pour le calcul de fonctions transcendantales. C’est surtout utile pour la compta.

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Je comprends tout à fait les bases, par contre je ne suis pas les développements en math/inofo qui auraient pu être réalisés concernant les calculs avec une représentation fractionnaire des nombres, d'où la question — gUI aurait pu avoir des pistes.

          C’est surtout utile pour la compta.

          Et ce n'est a priori pas la cible de Julia.

          Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

    • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Pour un langage récent j'aurais espéré qu'ils implémentent IEEE 754-2008 qui définit (enfin ?) les Decimal Floating Point.

      IEEE 754 est une représentation au niveau CPU. Donc les langages n'y peuvent pas grand chose tant que les CPUs n'implémentent pas la nouvelle norme.

      • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 05 janvier 2020 à 14:07.

        IEEE 754 est une représentation au niveau CPU

        Non. Source : https://ieeexplore.ieee.org/document/4610935

        This standard specifies interchange and arithmetic formats and methods for binary and decimal floating-point arithmetic in computer programming environments. This standard specifies exception conditions and their default handling. An implementation of a floating-point system conforming to this standard may be realized entirely in software, entirely in hardware, or in any combination of software and hardware.

        C'est un standard pour que dans le monde informatique, deux opérations arithmétiques donnent le même résultat quelle que soit l'implémentation, que l'implémentation soit hardware ou software (ou les deux).

        Il existe des implémentation hardware (chez IBM par exemple, ou sous forme de co-processeur), mais c'est vrai que Intel par exemple n'a apparemment toujours pas fait de mise en œuvre matérielle.

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

        • [^] # IEEE 754-2008

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Si je comprends bien, par rapport à la norme IEEE 754 originelle (1985), la révision de 2008 ajoute en particulier aux formats binaires habituels des formats décimaux permettant de faire des calculs sans erreurs d'arrondis (nécessaire par exemple pour le calcul financier).

          Quelles sont les différences par rapport au codage BCD (Binary-coded decimal) ?

          • [^] # Re: IEEE 754-2008

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 06 janvier 2020 à 08:57.

            C'est très différent. Le BCD a une représentation fixe (x bits par digit, 4 en général) là ou l'IEEE continue d'utiliser les puissances de 2. De plus le BCD ne parle pas de virgule, et encore moins flottante.

            L'IEEE dans sa version décimale, comme dans sa version binaire, embarque le signe, la mantisse et l'exposant, sauf que c'est une exposant 10 en décimal au lieu d'un exposant 2 en binaire (pour schématiser).

            En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Je ne peux pas vraiment te répondre de manière éclairée sur le différentiel avec Python, n'ayant jamais pratiqué sérieusement Python, avec lequel je n'ai jamais accroché.
      Ca a peut être été ma chance d'ailleurs, qui m'a ainsi rendu disponible pour Julia.

      Quelques liens avec des éléments de réponse:

      https://tobydriscoll.net/blog/matlab-vs.-julia-vs.-python/

      https://news.ycombinator.com/item?id=20344675

      Sur le dernier liens, les interventions de solarnet sont intéressantes.

      Pour ma part, je pense que le truc le plus intéressant, c'est l'ensemble: multiméthode + détection de type qui permet
      - d'écrire un brouillon sans ce soucier du type et d'avoir déjà un code efficace.
      - éventuellement, d'optimiser tout un code en changeant juste une ligne de typage
      - d'utiliser du code non typé de manière efficace pour un type nouveau, en évitant la duplication de code.

      Par exemple, dans le chapitre 7, j'implémente un type de corps de nombres, ce qui me permet automatiquement de faire du calcul sur des matrices à coefficients dans ce corps, sans jamais avoir écrit de code sur le produit de matrices ou le déterminant.

      Un ami matheux qui avait, lui, utilisé pas mal Python, me dit avoir le sentiment que Julia fait automatiquement les optimisations qu'il avait appris à faire en Python. Si ce n'est que ça, c'est déjà très bien.

      • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 05 janvier 2020 à 14:16.

        Un ami matheux qui avait, lui, utilisé pas mal Python, me dit avoir le sentiment que Julia fait automatiquement les optimisations qu'il avait appris à faire en Python. Si ce n'est que ça, c'est déjà très bien.

        Merci pour cette explication ! Dans une prochaine édition de ton bouquin tu pourrais peut-être creuser un peu ce type d'exemple (et en trouver d'autres ?) afin de mieux mettre en avant Julia par lui-même.

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

        • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          Plus que les optimisations, l'avantage de Julia est qu'il n'y a qu'un seul langage à apprendre : pour du code Python rapide, il n'y a pas trop le choix, il faut sortir de Python (écrire une extension, utiliser un compilateur à la Pythran, utiliser une implémentation de Python avec un JIT, etc.). Au contraire, avec Julia, on peut optimiser très fort son code sans sortir de Julia (et changer de langage n'apportera que des améliorations très marginales de performance, de l'ordre du pour cent).

          De base, un code Julia ne sera pas forcément plus rapide qu'un code Python, si on l'écrit avec les pieds (aucune annotation de type, des fonctions qui peuvent renvoyer tout et n'importe quoi, le tout à l'intérieur des boucles qui prennent la majorité du temps de calcul, c'est se tirer une balle dans le pied). Avec un peu d'habitude, on finit vite par prendre le pli (pour un informaticien, en tout cas…) et écrire un code pas trop mauvais, mais on peut toujours améliorer la performance.

    • [^] # Re: Et par rapport à Python ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Ça c'est le comportement par défaut, optimiser pour les perf par défaut, personnellement je trouve que ça se défend..

      Mais il y a des modules pour utiliser des "intervalles", tu peux même les combiner avec des unités de mesure:
      https://news.ycombinator.com/item?id=21476056

  • # Auto-édition ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    A noter que d'après la troisième de couverture, ce livre semble auto-édité. Donc imprimé sur demande par Amazon ?
    Je serais curieux de savoir comment se passe le processus. En particulier comment se passe le dépôt légal et l'obtention de l'ISBN. Et combien d'ouvrages on peut espérer ainsi vendre.
    A noter que l'auteur a déjà publié de la même façon un ouvrage Probabilités et processus stochastiques en 2017.

    • [^] # Re: Auto-édition ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Oui, c'est imprimé à la demande.
      Pour l'ISBN, il y a deux options possibles:
      - numéro donné gratuitement par Amazon, qui est alors légalement l'éditeur
      - numéro récupéré auprès de l'AFNIL. La première demande de numéros est payante (avant c'était gratuit), les suivantes sont gratuites.

      Je n'ai exploré que la deuxième option. Je ne sais pas si Amazon fait le dépot légal quand il est éditeur. J'en doute. En tout cas plein de livres mis en vente par ce biais ne respectent pas la législation française (pas de dépot légal, par exemple).
      Dans le second cas, donc, après il faut faire le dépot légal, s'inscrire sur le site du dépot légal et envoyer deux exemplaires au dépot légal. En théorie, tu devrais faire le dépot légal avant de diffuser, mais en pratique tu ne peux pas commander tes exemplaires à Amazon tant qu'ils ne sont pas en vente (tu peux avoir des épreuves, mais avec des bandeaux moches dessus); je serai donc dans l'illégalité pendant deux semaines :-)

      Le truc important à savoir avant de se lancer là-dedans, c'est qu'un certain nombre d'universités rechignent à acheter des livres sur Amazon (elles ont des marchés avec des libraires), alors que si tu es chez un éditeur classique, les universités achètent systématiquement à peu près tout ce qui sort.
      Bien sûr, tu peux vendre toi-même aux libraires physiques les exemplaires achetés auprès d'Amazon, mais ça devient tout un boulot et légalement compliqué.

      Quand j'ai écrit mon livre "Probabilités et processus stochastiques", mon souhait était que les étudiants puissent l'acheter. Il est vendu moins de 25 euros alors que chez un éditeur classique, on serait au-dessus de 40 €.
      En fait, les éditeurs de livres pour étudiants ont fait le calcul que même en baissant le prix, les étudiants n'achèteraient pas, donc inutile de tirer les prix vers le bas.
      De toutes façons, une part importante des bénéfices va au libraire, donc l'éditeur lui-même est assez contraint.

      Qu'est-ce qu'on peut vendre ? J'ai un point de comparaison avec "De l'Intégration aux Probabilités", que j'ai écrit avec Aline Kurtzmann et publié chez Ellipses.
      En gros, avec le livre chez Ellipses, on est à 120 exemplaires par an (bonne vente, réédité), tandis qu'avec "Probabilités et processus stochastiques" je vends entre 30 et 40 par an.
      Dans les deux cas, le gain est un gain de reconnaissance (très appréciable) bien plus que financier.

      • [^] # Re: Auto-édition ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

        Cette explication vaudrait un journal à elle toute seule :)

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Auto-édition ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Merci beaucoup pour cette réponse très détaillée.

        J'imagine qu'avec Amazon la part qui revient à l'auteur est plus importante que chez un éditeur classique (chez qui elle est réputée très faible, typiquement 8 %). Mais j'imagine aussi que sur les 19 € du prix de vente, Amazon retient une part non négligeable pour le tirage papier et la livraison.

        Un lien intéressant :
        https://www.lexpress.fr/culture/livre/ce-que-gagnent-les-ecrivains_859800.html

        • [^] # Re: Auto-édition ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

          Les risques sont minimes, voire nuls ici, mais en plus Amazon joue un rôle de censeur. Les éditions Lapin ont eu un gros problème avec eux sur une BD sur le sexisme en science. Amazon a, de son propre chef, retiré cette BD de sa plateforme parce que ça ne correspondait pas aux critères machins-trucs.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Auto-édition ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 05 janvier 2020 à 17:59.

          Avec Amazon, on gagne 60% de (prix HT - coût d'impression). Les formules:

          prix_fabrication(x)=max(1.9,0.6+0.012*x)
          gain(page,prix)=prix*0.6/1.055-prix_fabrication(page)

          prix_couleur_fabrication(x)=max(2.4,0.6+0.06*x)
          gain_couleur(page,prix)=prix*0.6/1.055-prix_couleur_fabrication(page)

          Donc avec un livre couleur de 136 pages à 19€ TTC, je gagne 2,05 € / exemplaire.

      • [^] # Re: Auto-édition ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Je ne sais pas si Amazon fait le dépot légal quand il est éditeur. J'en doute.

        C'est un vrai problème s'il ne le font pas. Cela pourrait aussi expliquer les difficultés de l'état à acheter la bas.

        À savoir, on a interdiction de prendre du Airbnb pour les logements en France pour des questions d'impôts (je pense). Il est possible qu'il y ait des consignes concernant Amazon sur les livres pour les bibliothèques.

        Le truc important à savoir avant de se lancer là-dedans, c'est qu'un certain nombre d'universités rechignent à acheter des livres sur Amazon

        Au CNRS, on n'a aucun soucis à acheter sur Amazon via nos cartes bleues (les laboratoires de recherche ont des cartes bleues CNRS), par contre, impossible d'avoir une carte bleu coté université chez nous ! Donc c'est compliqué d'acheter sur Amazon coté université.

        • [^] # Re: Auto-édition ?

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 06 janvier 2020 à 08:29.

          Dans ma boîte privée "qui fait ce qu'elle veut", le soucis sur Amazon est principalement pour la facturation je crois. Certains revendeurs (Amazon étant une plateforme, on trouve de tout) n'éditent pas ou difficilement (ou mal) de facture pro.

          Du coup pour certains menus achats, on trouve plus facile d'acheter perso puis de faire une note de frais (avec l'autorisation préalable du chef bien entendu).

          En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

          • [^] # Re: Auto-édition ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 06 janvier 2020 à 10:02.

            [humour / vie de bureau]
            Mes collègues persistent encore à me demander de fournir souris, clavier, et autres périphériques
            indispensable à la bonne marche de l'infrastructure informatique.

            Alors j'ai inventé le service Achat (que tout le monde cherche …)
            et dernièrement j'ai trouvé son no de téléphone : 04 22 52 10 10

            Donc si vos collègues vous embêtes avec de menu achats … maintenant vous savez quoi répondre

            désolé j'ai pas pu attendre vendredi trop loin

        • [^] # Re: Auto-édition ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          À savoir, on a interdiction de prendre du Airbnb pour les logements en France pour des questions d'impôts (je pense).

          Ca serait de la présomption de culpabilité (imaginer que le loueur ne paie pas ses impôts), j'ose espérer que l'excuse pour dépenser plus les impôts des gens a une excuse bidon un plus élaborée.

          (perso, quand je lis ce genre d'interdiction ça me fait déprimer sur les dépenses… Après oui certes je suis mon propre chef et donc considère facilement qu'une chambre chez le particulier 2x moins cher me suffit amplement plutôt qu'un hôtel avec plein de trucs superflus genre ménage tous les jours).

          • [^] # Re: Auto-édition ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Je pense que c'est un bras de fer entre Airbnb et l'état. Celui-ci voulant certainement qu'Airbnb déclare ce qui est loué de manière automatique à l'état pour faire un contrôle a posteriori. Ou c'est peut être un problème d'assurance ?

            Bref, je ne connais pas la raison exacte mais en pratique, les personnels des services de l'état n'ont pas le droit de se faire loger chez des particuliers lors des missions en France. Et ce n'est pas une question de qualité des logements.

            • [^] # Re: Auto-édition ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Ou c'est peut être un problème d'assurance ?

              C'est en effet une question d'assurance pour l'employeur.

              «Le CNRS n’autorise pas la réservation d’un Airbnb (car le particulier ne répond pas aux normes de sécurité). Il en est de même pour un BlaBlaCar.»

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              • [^] # Re: Auto-édition ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                C'est en effet une question d'assurance pour l'employeur.

                C'est déjà un argument plus compréhensible (même si bizarrement ils nomment des plateformes et ne disent pas "exemple", car il y a des tonnes d'autres plateformes qui mettent en relation des particuliers genre Abritel franco-français mais qui devrait être tout autant interdit si l'argument est réel, j'imagine que c'est juste une faute de rédaction et qu'ils ont donné les noms les plus demandés).

                Même si perso j'ai du mal à imaginer réclamer des normes de sécurité plus importantes si pro, comme si quand pas pro ce n'était pas gênant (un logement ou un moyen de transport devrait être assez sûr pour tout ou pour rien, pas suivant si pro ou perso).

                • [^] # Re: Auto-édition ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 06 janvier 2020 à 16:54.

                  J'imagine qu'ils citent Airbnb et Blablacar car ce sont les deux qui doivent revenir dans les questions. Après, pour le transport et l'hébergement, ça passe par la plateforme d'un prestaire qui a remporté un marché…

                  Sur le fait de la sûreté, y'a quand même eu quelques surprises avec Airbnb. Un hôtel est sensé avoir des contrôles sur ses installations électriques, incendie (présence et contrôle des extincteurs), etc — ce qui a un coût pour l'hôtel. Chez un particulier…

                  Aucune idée de comment ça se passerait en cas de pépin grave dans un Airbnb, les renvois entre assurance, et l'éventuel entrée en action d'un juge (un décès en mission, va expliquer que tu as fait des économies et que tu es malheureusement tombé sur une explosion due à une fuite de gaz avec un tuyau poreux car trop vieux, ou sur une électrocution avec des équipements pas mis à la terre…). Je pense qu'ils n'ont pas trop envie de tester.

                  Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

                  • [^] # Re: Auto-édition ?

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                    Sur le fait de la sûreté, y'a quand même eu quelques surprises avec Airbnb. Un hôtel est sensé avoir des contrôles sur ses installations électriques, incendie (présence et contrôle des extincteurs), etc — ce qui a un coût pour l'hôtel. Chez un particulier…

                    C'est subjectif peut-être, mais… pourquoi les petits points pour un particuliers? il y a aussi des hôtels pourris (des surprises aussi, fantasme que pro = qualité, pas comme si il n'y a vait jamais eu de fuite de gaz dans des apparthotels…) et des particuliers au top (perso je regarde les commentaires et ça dit vite si ça craint). Et perso j'estime mériter la même sécurité en pro ou en simple locataire particulier (1 jour ou 10 ans).

                    (présence et contrôle des extincteurs)

                    Dans un de mes précédents appart avec plein de logements, le couloir avait des extincteurs et contrôlés par le syndic suivant des règles aussi.

                    Bref, perso (et je dis bien perso, je conçoit que ce soit subjectif) la sécurité me semble devoir être au même niveau (et même coût) en pro ou perso, et je sais que loueur pro ou particulier ne dit pas grand chose sur la qualité, après certes c'est peut-être plus rassurant pour les "décideurs" qui n'ont aucun intérêt à faire attention au rapport qualité/coût donc aucun intérêt à changer (les monopoles d'Etat, c'est quand même les derniers qui me réclamait que je le paye par chèque ou que je présente la version imprimée du PDF, et pas autrement, ça évolue mais parfois plus lentement qu'ailleurs sur les optimisations et l'adaptation aux changements :-D ).

                    • [^] # Re: Auto-édition ?

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                      Ce n'est pas de sécurité dont il est question… mais de responsabilité.

                      Pas sûr qu'un hébergement chez un particulier décharge la responsabilité de l'employeur en cas de problème, un hôtel sans doute (au moins en partie)

                • [^] # Re: Auto-édition ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  j'imagine que c'est juste une faute de rédaction et qu'ils ont donné les noms les plus demandés

                  J'ai été au CNRS, et on nous interdisait tout covoiturage de ce genre (entre collègues, on pouvait, heureusement), quel que soit le site. Et je suis incapable de te donner la source sur laquelle ils se basaient. La raison invoquée était effectivement une question d'assurance. La question sous-jacente, de mémoire, était que le conducteur devait avoir une assurance si taxi (par exemple), mais que pour le cas d'un particulier, ils craignaient que les assurances rechignent, car il y avait paiement. C'est peut-être faux (et peut-être que je me souviens mal), mais ils craignaient un risque juridique, donc pas de covoiturage hors collègues.

                  Il y a 4-5 ans, c'était encore plus drôle, puisque le covoiturage était toléré (dans mon labo, en tout cas), mais non remboursé en tant que frais de mission.

                  Pour les logements, je ne sais pas. Je n'ai pas eu le cas.

  • # Fais une dépêche !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Fais une dépêche ! ajoute le sommaire, complète avec les remarques du journal et ta « publicité » sera beaucoup plus visible.

    "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: Fais une dépêche !

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

      Je renchéris sur la remarque de Zeroheure et j'ajouterais que raconter aussi l'histoire du bouquin est une bonne idée.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

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