• # Précédemment sur Linuxfr

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 08:58.

    Le passage de ce billet (plutôt chagrinant au demeurant) à propos de Discord m'a rappelé la discussion qu'on a eu ici : https://linuxfr.org/users/oulala/liens/six-mois-hors-reseaux-sociaux-six-mois-dans-ma-vie

    Et sur le thème du "post-librisme" (si on peut appeler ça ainsi), j'avais déjà relayé des liens comme celui-ci, mais vous trouverez une somme plus exhaustive ici : https://lipu.dgold.eu/original-sin

  • # Un pavé dans la mare

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Un point qui me chagrine dans ce genre d'article, c'est le manque de recul critique.

    L'article commence par RMS et comment le logiciel libre est une cause morale (et comment ça a été oublié). Mais quand on regarde l'histoire, la seule chose que le mouvement du libre avait pour vocation à révolutionner, c'est la science informatique. RMS était chercheur par profession, et c'est le non échange entre scientifiques qui lui a posé des soucis (cf la fameuse histoire de l'imprimante), d'ou le fait de monter GNU, etc. Le fait d'avoir réussi à transformer ça en révolution n'est qu'un exemple de plus du pipeline "recherche => industrie" qu'on retrouve assez souvent.

    Et l'idée que la cause du libre est profondément morale semble avec l'age une justification à priori. Et comme toute justification à priori, il faut se poser la question de quel comportement on cherche à justifier.

    Pour ma part, j'ai le sentiment que nous, les libristes, rajoutons un vernis de moralité afin de justifier à nos propres yeux de faire du travail gratuitement, surtout au regard des débats sur la maintenance du logiciel libre (que ça soit les questions de financement, les questions de burn out, etc).

    Il me semble que c'est bien parce que le libre n'est pas naturellement aussi perenne que les autres moyens qu'on doit rajouter un impératif d'ordre moral, car sinon, il n'y aurait pas besoin. On peut dire tout le mal du code proprio qu'on veut (et ces critiques sont justifiés), mais le moyen de vivre sa vie avec, dans le système capitaliste actuel, est assez direct à mon plus grand regret.

    Avec le recul, on peut voir que la GPL, pierre angulaire du mouvement du libre, ne se focalise que sur les libertés du point de vue de la personne qui est capable de lire et d'écrire le code (vu que 75% des 4 libertés tournent autour de ça).

    Et qu'effectivement, le gros de ce que le logiciel libre a produit, c'est surtout des solutions pour l'industrie logicielle, car c'est la que se trouve les compétences qui en tire parti, et le chemin pour le rendre perenne.

    Du coup, c'est à mon sens pas super étonnant que le logiciel libre ne libère pas le monde, vu que rien dans ses fondations n'est pensé pour ça, et que les efforts pour changer ça n'ont jamais abouti.

    Tout au plus, le logiciel libre serait une brique dans une libération (au sens abstrait), mais c'est aussi un angle qui me parait assez peu discuté. Par exemple, l'article en lien parle de "permacomputing", mais uniquement à la fin et sans faire de lien direct avec le constat mis en avant dans l'article. De même l'article parle des libertariens sans faire le lien avec des discussions sur le sujet (pour un exemple récent, l'affaire KF et Cloudflare, et l'idéologie qui justifie les choix du patron de CF).

    • [^] # Re: Un pavé dans la mare

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 11:42.

      justifier à nos propres yeux de faire du travail gratuitement,

      Toi et l'auteur de l'article parlez de gratuit, mais absolument rien dans le libre n'en parle, le choix du gratuit ou pas gratuit n'a absolument rien à voir avec le libre (perso je fais parfois du libre payant, aucun problème légal).

      Il faut arrêter d'associer libre et gratuit : on peut faire du libre payant, on peut faire du non libre gratuit.

      c'est à mon sens pas super étonnant que le logiciel libre ne libère pas le monde

      Surtout quand on sait que le libre n'a absolument rien à faire du monde. La seule chose qui l’intéresse est la personne qui reçoit le code, avec parfois, dans le cadre du copyleft mais le copyleft n'est qu'une partie du libre, une focalisation à laisser du code libre en libre pour les suivants (qui n'est toujours pas le monde, juste les personnes suivante si la première personne souhaite distribuer).

      C'est ce qui m'amuse sans doute le plus dans le libre : plein de gens imaginent que le libre est une arme pour défendre leurs idées, quand elle est une arme pour me protéger de leurs idées. Savoureux.

      nous, les libristes, rajoutons un vernis de moralité

      Tu fais l'erreur de mettre tout les libristes comme ayant un même objectif. C'est loin d'être la cas. Perso je ne mets aucune moralité, je respecte les 4 libertés. Et surtout, ma moralité est parfois à l'opposé de la moralité d'autres qui se considèrent libristes, et je remercie d'ailleurs le libre de me protéger d'eux, en leur interdisant de m'interdire plein de choses qu'ils aimeraient interdire (j'attends toujours que la FSF défende Amazon qui a repris en libre un logiciel dont les auteurs initiaux sont passé en non libre sous les applaudissements de gens qui se considèrent libristes, la FSF dans ses contradictions à mettre de la morale… Parfois incompatible avec la définition de libre qu'ils ont faite).

      L'article commence par RMS et comment le logiciel libre est une cause morale (et comment ça a été oublié).

      Ca a été oublié surtout parce qu'en réalité ce n'est pas une composante de la définition de libre, ni de la GPL d'ailleurs, bref rien dans ce qui est fourni, c'est un vernis marketing pour plaire à l'égo de certains à côté des "livrables" réels, rien de plus.
      Et dire qu'il aurait juste fallu d'écrire la cause morale dans la définition si on avait voulu que le logiciel libre soit une cause morale…

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Toi et l'auteur de l'article parlez de gratuit, mais absolument
        rien dans le libre n'en parle, le choix du gratuit ou pas
        gratuit n'a absolument rien à voir avec le libre (perso je fais
        parfois du libre payant, aucun problème légal).

        Sauf qu'en pratique, c'est pas ce qu'on voit. Pour moi, il est claire que si mon employeur doit payer une équipe commercial pour expliquer que le libre, c'est pas toujours gratuit, c'est bien parce que justement, l'association libre == gratuit est répandu et semble naturel à tout le monde.

        Venir dire "c'est pas ce qui est dans les textes", c'est nié la perception courante et aller à contre courant de ce qui semble logique à beaucoup de gens. Et encore une fois, le simple fait de devoir le dire montre que ce n'est pas ce que pense une grande majorité des gens.

        Tu fais l'erreur de mettre tout les libristes comme ayant un même objectif

        Tu pinailles sur une figure de style.

        C'est comme si je disait que tu es amorale parce que tu dis que tu n'as aucun moralité, mais en pratique, je sais que c'est une figure de style de ta part, car je doute que tu te réclames n'avoir aucun sens du bien ou du mal dans toute circonstance, et je comprends bien qu'il faut prendre tes propos dans le cadre de la discussion uniquement.

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  . Évalué à 3.

        « je respecte les 4 libertés »

        Oui mais pourquoi ? Parce que d’une certaines manière tu considère qu’il est « bien » de le faire.

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 15:06.

          Peut-être que pour moi c'est le cas (et encore…), mais il est à noter que plein de gens font du libre même si ils ne trouvent pas bien de le faire. Même sans parler de ceux que ça fait chier mais le libre est nécessaire pour diffuser ce qu'on veut diffuser, il faut voir le nombre de "libristes" qui rêvent que les clauses NC de Creative Commons soit compatibles avec le libre, et le nombre de "libristes" qui applaudissent une entreprise quittant le libre pour pouvoir bloquer Amazon.

          Bref, beaucoup de personnes se disant libriste respectent les 4 libertés du libre sans trouver qu'il soit bien de le faire, elles préfèrent juste ne pas être exclues du groupe de libristes étant actuellement à la mode, question de priorité de l'appartenance à un groupe sur les convictions.

          • [^] # Re: Un pavé dans la mare

            Posté par  . Évalué à 2.

            C’est pas une forme de morale hédoniste ? Tu recherches ton propre plaisir dans l’appartenance au groupe et tu vises à refuser la souffrance de l’exclusion.

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

        Je serais curieux de savoir combien de fois ce débat sur la définition de "libre" à eu lieu sur ce site. Le chiffre doit commencer à être impressionnant !

        Cela dit, la position de la FSF est assez peu critiquée alors qu'elle est paradoxale : cette association est capable d'extrémisme quand il s'agit de logiciel libre (et quelque part c'est son rôle), mais totalement absente de tous les autres domaines du libre – quand elle n'en nie pas complètement l'existence.

        La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à -3. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 21:29.

          Cela dit, la position de la FSF est assez peu critiquée […]

          Je te rassure, la FSF est assez peu critiquée parce que… Les libristes qui s’intéressent au libre dans son ensemble et non au logiciel libre s'en foutent complet, c'est tout. Le dédain, pire que la critique.
          La FSF n'est connue que par une partie du libre, et une partie de cette partie du libre la connaît comme créateur de la définition mais dont il faut prendre de grandes distances sinon.
          Même la FSF Europe communique souvent en disant qu'il ne sont pas la FSF.

          Donc ce n'est pas paradoxal, ni négatif en fait, le libre s'est juste libéré de son créateur. Des adaptes de RMS essayent toujours de le défendre (voir le lien, "in reality" qui liste des trucs extrêmes assez faux pour tenter de faire croire que RMS n'aurait aucun côté pourri en occultant les critiques objectives), et s'enfoncent encore plus au final.

          Il y a une bulle autour de la FSF, mais elle est loin d'être le visage du FLOSS (oui, mot englobant libre et open source, en pratique c'est la même chose quand on enlève le marketing, les gens voulant faire croire à une différence ayant le problème que le libre, et le mouvement du libre autour, n'a pas de morale car la définition du libre n'a pas de morale).

          Je serais curieux de savoir combien de fois ce débat sur la définition de "libre" à eu lieu sur ce site. Le chiffre doit commencer à être impressionnant !

          Oui. Mais il faut voir aussi que ça reste de l’anecdote comme la Bronsonisation, car dans la réalité le monde du libre s'en fout, le libre gagne du terrain et seuls ceux qui se sont fait avoir par le marketing de la FSF sont tristes que le mouvement du libre hors bulle a pris la définition et pas autre chose. Le pire est que la FSF ne peut même pas essayer de changer la dénomination, un "mouvement du copyleft" contiendrait Oracle avec MySQL ou Odoo qui utilisent le copyleft pour vendre du non libre (vachement crédible l'idée que le copyleft aurait pour but de garantir la liberté du code livré, c'est une certaine utilisation du copyleft qui le permet, pas le copyleft dans son ensemble), le copyleft est un super outil pour le monde du non libre, il faudrait trouver un autre nom.

          Quand on ne met pas au clair quelque chose pour essayer d'attirer, à un moment ça merde pour ceux qui imaginent un truc sans engagement :-D.
          Mais ça n'empêche absolument pas le libre de se libérer (et surtout pas de ceux qui voudraient l'enfermer en se disant de lui).

    • [^] # Re: Un pavé dans la mare

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      Il ne faut pas confondre morale et éthique ! Il y a bien (ou il devrait y avoir) une éthique du logiciel libre, la morale, par contre…

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Il ne faut pas confondre morale et éthique !

        Je veux bien mais bon, quand on regarde la définition:

        éthique, Relatif à la morale, ce qui est moral.

        Je suppose que tu fais une distinction qui, comme le chante les Inconnus, n'est pas dans les dicos.

        Il y a bien (ou il devrait y avoir) une éthique du logiciel libre, la morale, par contre…

        Ça dépend du sens du mot morale, mais soit, remplaçons morale par éthique.

        Et dans ce cas, en dehors de la justification à priori que j'ai proposé, quel sont les raisons d'avoir une éthique du logiciel libre ? (et qu'est ce que cette éthique dit en pratique, car c'est marqué nulle part)

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

          Une définition lapidaire mais pas terriblement exacte. L’éthique peut être définie comme la science de la morale ou encore la philosophie de la morale. Ça n’en est sûrement pas un synonyme avec exactement le même sens.

          La définition et le champ « d’action » des deux concepts me paraissent plus exacts, et sont, très souvent ceux retenus sur cette page ou encore la définition de l’Académie française :

          Réflexion relative aux conduites humaines et aux valeurs qui les fondent, menée en vue d’établir une doctrine, une science de la morale.

          Bref c’est un cran au-dessus. Quelque chose peut être immoral dans un concept, et surtout une société donnée (par exemple l’interdiction de l’avortement pour les femmes violées) mais être éthiquement peu admissible.

          La justification d’une éthique du logiciel libre serait de ne pas nuire à la société et à son environnement naturel. En gros cela rejoindrait les trois lois de la robotique d’Asimov (qui ne sont pas morales mais éthiques) ou encore le « La sagesse ne peut pas entrer dans un esprit méchant, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme » de Rabelais qui a pu être considérée comme un des fondements de la bioéthique (tu noteras éthique, pas morale). Et, évidemment de faire partager le fruit de la connaissance à tout le monde.

          Personnellement, je pense que le mouvement des logiciels libres est un humanisme.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Un pavé dans la mare

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 17:58.

            Personnellement, je pense que le mouvement des logiciels libres est un humanisme.

            Très personnel alors, car absolument rien dans la définition de logiciel libre, seule base commune aux personnes participant au mouvement des logiciels libre faute d'avoir une définition qui va au delà des 4 libertés (le reste est du marketing qui n'engage que ceux qui y croient), ne parle de tout ça, et une salle de torture libre ou une bombe atomique libre détruisant la moitié de la planète sont tout à fait compatibles avec le libre (logiciel ou pas).
            Bon, on a surtout des schémas d'armes libres, par exemple, le libre peut tuer et ce par n'importe qui.

            De manière plus pratique, le mouvement du logiciel libre est pas plus ou moins, il est également compatible avec LFI, FN ou LREM, et ne juge en bien ou mal aucun de ces partis, car il est neutre le dessus.

            Ce n'est pas pour rien que plein d'autres gens critiquent le libre, car il empêche d'empêcher l'ennemi pas éthique (suivant son point de vue, certes, mais c'est l'idée des gens). qu'il soit gauchiste, droitard, anti-fa, faschiste, Amazon, la SCOP du coin ou tout antagoniste.

            Donc :

            (par exemple l’interdiction de l’avortement pour les femmes violées)

            Le libre t'interdit d'interdire aux gens utilisant ton œuvre afin d'interdire l’avortement pour les femmes violées de le faire, le libre est-il vraiment humaniste suivant ta définition?

            • [^] # Re: Un pavé dans la mare

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

              le mouvement des logiciels libres

              la définition de logiciel libre

              “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

              • [^] # Re: Un pavé dans la mare

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 10:44.

                Ha oui, j'oubliais, le mouvement qui exclut ceux qui sont dans le mouvement mais qui ne pense pas comme soit même si ça n'a rien à voir avec la base du mouvement.
                Fou ça quand même que la définition ne limite pas de la même façon, comme si on ne voulait pas assumer cette limitation.
                Un peu comme si EELV était le mouvement de l'écologie (heureusement qu'il ne l'est pas, le mouvement de l'écologie est plus large que ça) ou LFI le mouvement de la gauche (heureusement qu'il ne l'est pas, le mouvement de la gauche est plus large que ça), etc.

                Certains veulent exclure, pas de chance le libre est bien plus inclusif que ça, le mouvement du libre ne se limite pas au mouvement de la FSF contrairement à ce que certains voudraient faire croire.

                Ha oui, n'oublions pas non plus que le mouvement du libre est majoritairement contre RMS (et d'autres) qui pense que le non libre est super si pas logiciel, bizarre quand même d'oublier "logiciel" dans le "mouvement de".
                Saloperie de mouvement qui a pris ses distances avec ceux qui s'en réclament en limitant qui aurait le droit d'en être, qui ne va pas dans la "bonne" direction (la sienne, forcément). Et bizarre de ne pas utiliser une autre dénomination pour une autre définition, comme si on voulait profiter de la réputation du libre (défini par les 4 libertés, depuis un moment mis de manière générique pour ne pas dépendre que du logiciel; mais le permissif est déjà dans la définition originale) sans l'accepter en entier (dans le non logiciel, dans le permissif…).

                Mais rien de nouveau, et de plus en plus pris sur le ton de l'humour quand pas juste ignoré (ça doit faire quelques années que je n'ai même plus ce sujet de débat dans les conférences auxquelles je participe, faut surtout se défendre contre le NC qui essaye d'entrer par la petite porte de nos jours, et encore c'est moins problématique que il y a quelques années), donc pas de soucis, continuons ici avec ce "≠" encore un peu :-D.

                • [^] # Re: Un pavé dans la mare

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 14:00.

                  Je ne vois pas ce qu'il y a de productif à systématiquement aboyer ("saloperie de mouvement" et cætera) qu'un "libriste" c'est quelqu'un qui respecte les 4 libertés et c'est tout, et que quiconque prétend le contraire est un escroc.

                  Ces 4 libertés ne sont pas une fin en soi, ce sont des moyens vers des fins qui diffèrent selon les mouvements qui s'en sont servis. Celui initié par la FSF, le mouvement libriste historique, y a ajouté le copyleft, et des détails sémantiques comme "so you can help your neighbor" qui ne sont pas tombes dans l'oreille d'un sourd. À l'inverse, t'as l'opensource qui renonce à l'appellation "libre", et les utilisateurs de licences permissives qui fustigent le copyleft, le désignent comme un obstacle à leurs propres fins. Je prends comme exemple ici le cas précis du copyleft, mais il en va ainsi de toute restriction qu'on peut décider d'apporter à ces libertés (comme la clause non-commerciale) : elles sont des moyens supplémentaires vers une fin. Et ceux que moi j'appelle des "libristes" (car à part toi, je ne vois jamais le terme revendiqué par des gens qui ne sont pas un minimum proches des idéaux de la FSF) semblent vouloir redéfinir leurs moyens, quitte à remettre en cause la définition historique du logiciel libre.

                  Et c'est ça qui m'intéresse dans ce billet de blog et dans tout le débat sur le post-opensource. Perso, je ne me sens pas post-quoi que ce soit, je ne lutte pas quotidiennement contre l'envie de passer sur iPhone et de rouvrir un compte Twitter. Mais je dois aussi confronter mes convictions et être attentif à ceux qui les remettent en question. L'informatique change et si il y a un idéal auquel je sais que je tiens, c'est celui de ne pas devenir un vieux croûton à côté de la plaque comme Richard Stallman. Et pour moi, si on ne se pose pas ces questions et qu'on se contente de se boucher les oreilles en chantonnant les quatre libertés, tout en taxant les autres d'inaction et d'extrémisme dans un même souffle (faudrait savoir, les devs libristes font trop de libre ou pas assez ?), on risque de tomber à côté de la plaque.

                  • [^] # Re: Un pavé dans la mare

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 14:41.

                    Celui initié par la FSF, le mouvement libriste historique, y a ajouté le copyleft

                    Il y a rien d'ajouté, justement. Excepté dans l'enrobage, le marketing, mais jamais dans la définition. Le copyleft n'est pas le libre, il est une partie.

                    On note encore une fois la tentative de mélanger libre et copyleft.

                    et des détails sémantiques comme "so you can help your neighbor" qui ne sont pas tombes dans l'oreille d'un sourd.

                    Tout à fait, on est d'accord! Ha, par contre on est d'accord sur le terme "can", qui n'est pas "must". Le libre défini par la FSF ne dit pas du tout "must" mais certains s'amusent à penser que seuls ceux qui aident leur voisin méritent d'être dans le mouvement… ben non, rien dans tout ça exclut Google qui garde ses modifs Linux pour lui.

                    À l'inverse, t'as l'opensource qui renonce à l'appellation "libre",

                    C'est surtout à cause de :

                    quitte à remettre en cause la définition historique du logiciel libre.

                    Au final, c'est amusant, mais le "mouvement du libre s'éloigne de la définition originale de libre alors que les "le mouvement de l'open source" s'en approchent.

                    Mais… Pourquoi donc ne pas appeler ça "le mouvement du copyleft"? Pardon, "le mouvement du copyleft qui interdit une version non copyleft", parce que le "le mouvement du copyleft" inclut Oracle avec MySql vu que la définition de copyleft n'interdit pas une version non libre.

                    Bon, en pratique on a du coup l'inverse, de moins en moins de monde n'ose parler de "libre" et parle plutôt d'open source, mais bien dans l'idée de partage et d'aider son voisin, juste pas comme la FSF l'entend (ils préfèrent inciter que contraindre).

                    Et pour moi, si on ne se pose pas ces questions et qu'on se contente de se boucher les oreilles en chantonnant les quatre libertés, tout en taxant les autres d'inaction et d'extrémisme dans un même souffle, on risque de tomber à côté de la plaque.

                    Ou alors on risque juste de s'amuser devant les contradictions de ceux qui parlent à tout va de liberté mais qui cherchent surtout à restreindre, sous couvert d’œuvrer pour le bien, mais n'ose pas écrire noir sur blanc les restrictions on ne sait pas vraiment pourquoi (ça serait pas si joli joli de montrer qu'aider son voisin, ça voudrait dire aider sauf si ça ne respecte pas les idées de l'auteur original, et définir ces idées acceptables?).

                    Ce n'est pas non plus en ne regardant pas les critiques, en les dénigrant "tu n'as pas compris", que ça va faire avancer d'autres idées : ça ne te choque peut-être pas d'exclure des gens qui respectent les 4 libertés du libre, seul cible du libre tel que défini aujourd'hui, mais pas comme tu l'aimerais, ça choque d'autres qui précisent que le libre n'est pas ce que d'autres imaginent en excluant ceux qui ne seraient pas comme eux.

                    Les mots ont un sens, ça peut changer dans le temps certes mais dans ce cas faut l'assumer et changer la définition déjà chez soit, ce que ne fait pas la FSF. Elle ne fait même pas une licence qui fait ce qu'elle affiche ("libérer le code", humanisme, etc… En autorisant la vente avec le code GPL comme produit d'appel, jamais entendu la FSF vouloir corriger cette "faille" : il y a l'affichage, et la réalité).


                    Je pense qu'on a fait le tour pour cette n-ième version du "débat", je m'arrête la, et vive le libre (celui qui ne restreint pas mais inclut en respectant les 4 libertés de la définition de la FSF)!

                • [^] # Re: Un pavé dans la mare

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 16:24.

                  Non justement, je fais remarquer que si on te pointe EELV en disant (à juste titre) que c'est une mouvement écologique qu'il faut le prendre tel quel avec tout ce que cela implique : un mouvement… avec ses sensibilités, ses dérives, ses excès, ses bons côtés, etc. Il ne faut pas prendre le mouvement pour ce sur quoi il se base, c'est à dire l'écologie… Le mouvement allemand a d'autres manifestations qui le distinguent de EELV par exemple.
                  Ta réponse fait sens si on parle de LL en se référent aux 4 libertés gravés dans le marbre. Mais en réponse à quelqu'un qui te parle explicitement de mouvement libriste, donc de ce qu'une mouvance de gens en font, quand tu oublies (volontairement ou pas) le qualificatif de mouvement ça le fait plus pour quelqu'un qui insiste sur le sens des mots. C'est pour cela que je voulais attirer ton attention dessus.

                  “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                  • [^] # Re: Un pavé dans la mare

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 16:43.

                    EELV […] Il ne faut pas prendre le mouvement pour ce sur quoi il se base, c'est à dire l'écologie

                    On est d'accord! On pourrait le dire aussi autrement :
                    EELV est une composante mais pas le mouvement de l'écologie à lui tout seul.

                    Je te laisse déduire pour le libre et le mouvement du :
                    FSF est…

                    EELV en disant (à juste titre) que c'est une mouvement écologique qu'il faut le prendre tel quel avec tout ce que cela implique

                    EELV est un mouvement écologiste, mais pas le seul.
                    FSF est…

                    C'est pour cela que je voulais attirer ton attention dessus.

                    J'attire sur la différence entre "un" et "le".

    • [^] # Re: Un pavé dans la mare

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 15:41.

      Tout au plus, le logiciel libre serait une brique dans une libération (au sens abstrait), mais c'est aussi un angle qui me parait assez peu discuté.

      C'est de ça dont il faudrait parler, il me semble. D'un côté, tu as des gens comme Zenitram qui ne distinguent pas l'opensource du "libre" et voient le copyleft comme un accessoire, rien de plus. D'un autre, le librisme résonne énormément comme un mouvement politique de gauche tout autour de moi, ici aussi je pense, et ce depuis que je grave mes premiers LiveCD. J'ai un pote qui travaille sur un bouquin à destination de ses camarades de l'UCL pour leur parler de librisme au sens large, dans l'espoir de bâtir une culture qui dépasse le seul logiciel, où le copyleft est érigé en fondement sociétal. Et à côté de ça, je vois des gens comme l'auteur de ce billet qui constatent que leur vie est trop courte et qu'ils ne savent plus pourquoi faire autant d'efforts pour juste avoir le choix entre GNOME et KDE. Autrefois, les gens qui postaient ce genre de rants se plaignaient que leur carte son n'était pas reconnue : aujourd'hui, ils déplorent qu'il est quasi impossible d'en vivre sans se couper du monde extérieur. Les logiciels libres n'ont jamais été aussi faciles à utiliser (sur un ordinateur tout du moins), et pourtant j'ai l'impression qu'il n'a jamais été aussi difficile d'être libriste par conviction, et non seulement comme un hobby qu'on pushe sur son github, tout en utilisant Windows et Instagram comme tout le monde. Si le logiciel libre peut être une "brique", il faut bien qu'on dise de quoi.

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  . Évalué à 6.

        C’est un peu impossible de penser l’informatique en dehors du cadre général de la société étant donné que d’une part elle est dedans et d’autre part c’est une technique qui influence la société.

        Une fois ce constat fait on peut être dans un idéal libéral / libertarien, ou de statu quo économico politique (y compris par son acceptation tacite) et soutenir le mouvement open source en s’imaginant dénué de toute forme de morale, c’est pas très cohérent :)

        Mais effectivement, c’est difficile de penser un projet libriste en dehors de tout cadre de société, et donc déconnecté de tout projet politique. En partant de là, on peut se poser la question, est-ce le projet libriste qui doit servir de point de départ ou plutôt un projet politique global dans lequel le librisme s’inscrirait ? Si oui lequel, quelle interaction avec les idéologie dominantes et existantes ?

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

          C’est un peu impossible de penser l’informatique en dehors du cadre général de la société étant donné que d’une part elle est dedans et d’autre part c’est une technique qui influence la société.

          Pas un peu, carrément impossible et l’informatique ne fait pas qu’influencer, en fait elle ne doit pas le faire, mais elle est au service de la société et des autres sciences. L’oublier c’est commettre une grave erreur.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Un pavé dans la mare

            Posté par  . Évalué à 3.

            Elle « influence » dans le sens ou c’est un nouveau moyen de communiquer entre nous et de communiquer des idées à une échelle encore différente de ce qu’on avait avant. Dans le sens ou ça change le jeu dans un certain nombre de domaines, quoi.

      • [^] # Re: Un pavé dans la mare

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à -3. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 18:10.

        D'un côté, tu as des gens comme Zenitram qui ne distinguent pas l'opensource du "libre"

        Désolé de m’intéresser à la réalité du livrable, donc les 4 libertés, et non au marketing qui l'entoure qui n'engage personne.
        Chiant ça que les gens regardent la définition des "libristes pur et durs"! :)
        Comme tout extrémisme, différence entre le livre et les gens qui s'en réclament.

        et voient le copyleft comme un accessoire, rien de plus.

        Ha tiens… D'un coup, on mélange logiciel libre et logiciel copyleft. Pourquoi mêler le copyleft ici? Peur de se rendre compte que le copyleft n'est qu'une composante du logiciel libre mais pas du tout l'entièreté?

        Vous voulez parler du coypleft, soit, alors dite "copyleft" plutôt que libre. Oui, ça sera mois "sexy" parce qu'en fait le copyleft n'inspire déjà pas foule, mais pire le copyleft ne dit rien non plus sur autre chose que maximiser garder du code libre le plus longtemps possible. Le reste est toujours que du marketing qui n'engage que ceux qui y croient, et bizarrement il change suivant à qui on parle, avantage de n'avoir rien de précis d'écrit dessus.

        Ce n'est pas moi qui ne distingue pas, c'est la définition.

        D'un autre, le librisme résonne énormément comme un mouvement politique de gauche tout autour de moi, ici aussi je pense, et ce depuis que je grave mes premiers LiveCD. J

        Petite bulle qui empêche de voir le monde dans sa globalité.
        Après, si tu parles de copyleft plutôt que de libre, ça peut à la limite se discuter même si le copyleft en soit ne dit rien, en pratique… Ha non, en fait même pas, une tonne de monde utilise le copyleft comme business model, pour faire chier avec le libertés non fournie et ainsi inciter à acheter la version non libre (et le copyleft n'interdit absolument pas de faire une version non libre à côté, et la "communauté" copyleft n'a jamais essayé de limiter ça).

        Les logiciels libres n'ont jamais été aussi faciles à utiliser (sur un ordinateur tout du moins), et pourtant j'ai l'impression qu'il n'a jamais été aussi difficile d'être libriste par conviction,

        La réalité est que les "libristes par conviction" sont tellement occupés avec leur petite personne qu'ils oublient de fournir quelque chose de concret, en effet.
        Et dire qu'il suffirait que les gens fassent un travail utile pour montrer que le "libre par conviction" est utilisable… Trop compliqué, et surtout pas le but, il faut croire.


        Le plus amusant est qu'il n'y a rien de nouveau depuis pfff longtemps, toujours à se plaindre, jamais à se bouger. Le libre, en attendant, lui avance, juste pas dans la direction souhaitée par des gens qui s'en réclament mais en fait à part pour le fun pour certains, tout le monde s'en fout.

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  . Évalué à 5.

          La réalité est que les "libristes par conviction" sont tellement occupés avec leur petite personne qu'ils oublient de fournir quelque chose de concret, en effet.

          C'est intéressant parce que tu es aussi l'un de ceux qui pointent du doigt ceux qui "n'aiment pas le libre". Il faut adhérer au libre sans conviction ?

          Le plus amusant est qu'il n'y a rien de nouveau depuis pfff longtemps, toujours à se plaindre, jamais à se bouger.

          Ça c'est des bêtises beaucoup beaucoup de gens font vivre leur idée du libre, construisent des communautés, du logiciel et/ou du service. Ils font ça avec leurs valeurs, tu peux essayer de leur dire que c'est pas du libre, que c'est à côté ou hors du libre c'est pas grave, c'est ce qu'ils font sans avoir besoin d'un tampon zenitram ou gnu approuval. Ils créent justement plutôt que d'étiqueter (ce qui est la raison d'être principal de tout libriste il faut pas ce le cacher).

          https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

        • [^] # Re: Un pavé dans la mare

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 19 septembre 2022 à 20:58.

          Petite bulle qui empêche de voir le monde dans sa globalité.

          Mais c'est de cette bulle dont je te parle. Le "monde dans sa globalité" n'incite aucunement à utiliser du logiciel libre, comme le dit Misc plus haut - ou alors de façon indirecte, mais tu peux comprendre que pour ces "extrémistes" que tu méprises, avoir du code GPL dans les téléphones qui espionnent les Ouïghours leur fait une belle jambe.

          À un moment donné, des gens, dont moi et j'imagine pas mal de monde ici (sans quoi qu'est-ce que je fous encore là en fait), se sont dit : je vais privilégier l'usage des logiciels libres, et si je fais du code je vais le redistribuer librement, par idéalisme, même si c'est plus compliqué que si je me contentais des solutions proprio habituelles. Et aujourd'hui, je vois ces gens déplorer que c'est devenu trop compliqué, car il ne suffit plus, pour se conformer à ces idéaux, de faire reconnaître le matos de son laptop par Linux : il faut composer avec toutes les subversions technologiques qui se sont multipliées avec la démocratisation de l'informatique et qui vont à l'encontre d'une certaine idée qui, que tu le veuilles ou non, a transpiré des travaux de Stallman et de la FSF, suffisamment forts pour alimenter cette "petite bulle" d'idéalistes de tout crin(*).

          Ces gens-là, je les appelle "libristes", car ce sont eux qui historiquement ont porté la notion au-delà de sa définition académique (en y "mêlant le copyleft" par exemple), au point où les promoteurs de l'opensource ont dû inventer une nouvelle notion pour s'abstenir d'employer le mot "libre". Je crois qu'outre des membres de Linuxfr, on y trouve aussi des devs talentueux, qui pourraient s'en battre les steaks et travailler sur du proprio comme tout le monde, mais qui au lieu de ça consacrent leur jeunesse à faire des environnements de bureau, à porter Linux sur des puces et des téléphones divers, à bâtir des réseaux décentralisés, et bricoler des outils d'émancipation avec plus ou moins de bonheur, mais avec l'espoir qu'ils fonctionnent pour le maximum de monde. Loin de les voir "toujours à se plaindre, jamais à se bouger", je les vois au contraire sacrifier leur confort pour quelque chose de plus exigeant que les 4 libertés de base. Mais tu sais déjà tout ça, et tu sembles trouver tous leurs efforts vains. Je ne suis pas de cet avis, et je n'apprécie pas ton obstination à vouloir les réduire à des illuminés dont les tracas ne nous regardent pas. Encore une fois : si ce n'est pas de librisme dont il faut parler, de quoi est-ce qu'on parle sur Linuxfr au juste ?

          (*) et qui emmerdent bien au-delà de ce cercle d'ailleurs. Jamie Zawinski déteste Linux et sa communauté, mais ça ne l'empêche pas de déplorer l'échec de la décentralisation des emails. Rien de surprenant à ce que les libristes fassent converger ces enjeux.

  • # Linus sharks with lasers theory

    Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 13:14.

    Cela revient à mettre en cause la liberté zéro , libre d'utiliser pour tous usage du logiciel libre , illustré notamment par la phrase de Torvalds :

    „For example, the GPLv2 in no way limits your use of the software. If you're a mad scientist, you can use GPLv2'd software for your evil plans to take over the world ("Sharks with lasers on their heads!!"), and the GPLv2 just says that you have to give source code back. And that's OK by me. I like sharks with lasers. I just want the mad scientists of the world to pay me back in kind. I made source code available to them, they have to make their changes to it available to me. After that, they can fry me with their shark-mounted lasers all they want.“

    Source: https://quotepark.com/quotes/1783202-linus-torvalds-for-example-the-gplv2-in-no-way-limits-your-use-o/"

    Il est possible de limiter dans une licence l'usage mais cela ne sera plus du logiciel libre.

    Le fait que des personnes mettent du Linux dans des drones, et qu'il y ait assez d'argent pour financer ce projet n'implique pas d'une part que le drone sera utilisé pour des motifs que certains considère comme "mauvais" (jamais définie). Et si c'est la cas il faut blamer l'usage pas le medium (ce n'est pas Linux qui oblige les gens à faire ce genre de projet ) . De toute façon , Si c'est pas Linux ce sera autre chose qui sera mis, le pourvoyeur de fonds derrière le projet permettant de financer celui ci ne va pas s'embarrasser de la question du kernel si son but est de faire un projet de drone tueur.

    Le logiciel libre fait bien ce pourquoi il a été fait, et tiens les promesses qu'il a édicté, il ne faut pas lui ajouter des choses qu'il n a pas promis (idem pour enlever des choses qu'il avait promise comme la liberté d'usage) sinon c'est plus du logiciel libre c'est autre chose

    Par contre avoir du Logiciel libre dans les drones permet au moins de savoir de quoi on parle objectivement plus facilement.

    Même si au début j'étais un peu choqué par la théorie de Torvalds , après réflexion je pense que c'est la bonne position pour le logiciel libre car il ne mélange pas des points de vue subjectifs sur une position moral avec le médium du logiciel libre (ce qui a pour but la liberté logiciel et non pas l'usage condamnable ou pas de son usage) , le logiciel libre ne peut pas sauver le monde de son autodestruction si certain le veulent car ce n'est ni son but , ni sa promesse , cela dit , cela signifie simplement qu'il faut utiliser d'autre moyens si c'est la question soulevé . Par exemple , le projet du Darpa avec Google (Maven si je me souviens bien) qui était de créer des sorte d'IA pour l'armée et qu'il y a eu une petition par les employées de google concernant ce contrat me semble plus approprié pour soulevé la question ( In an open letter addressed to CEO Sundar Pichai, Google employees expressed concern that the U.S. military could weaponize AI and apply the technology towards refining drone strikes and other kinds of lethal attacks.)

    Ce serait bien de ne pas tous mélanger dans le logiciel libre au risque de perdre sa raison d'être (les 4 libertés dans le logiciel)

    • [^] # Re: Linus sharks with lasers theory

      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 20 septembre 2022 à 13:29.

      je me réfère à la dernière partie du lien venant du blog de l'auteur originaire :

      all of that fighting
      all of that denial, resisting temptation.
      war drums, freedom,
      coding, sharing,
      friends, love,
      
         after all of that,
      
              after everything,
      
      
      
                           predator drones
                       .-.    _,  .-.  ,_    .-.
                      '-._'--'  \_| |_/  '--'_.-'
                          '-._  \ | | /  _.-'
                              `-.^| |^.-'
                                 `\=/`
                                   ` run linux
      

      Je dois avouer que je peux comprendre l'auteur sur les autres parties des ses positions (au début et au milieu )

  • # Reprocherait-on à un coutelier l’usage d’un de ses produits lors d’un meurtre à l’arme blanche ?

    Posté par  . Évalué à 4.

    Tout est dans cette question selon moi.

    Il faut savoir distinguer ce qui est mis à disposition de tous et l’usage qui en est fait.

    Je pourrais aider un prochain à récupérer l’eau d’un puits pour qu’il empoisonne je ne sais qui avec cette eau.

    Bref les exemples sont innombrables.

    « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

  • # Problème de transitivité

    Posté par  . Évalué à 1.

    Je pense qu’on peut résumer cette problématique par la peur d’être associé à ce que l’on pense être mal :
    - je participe ou j’utilise du libre par ce que je pense que c’est bien ;
    - d’autres utilisent le libre pour faire ce que je considère comme étant mal ;
    - ce mal rejaillit sur moi, parce qu’en participant au libre, j’ai aidé le mal à se répandre.

    Je pense qu’il y a pour certaines personnes une crainte viscérale de la souillure, et que ça n’est pas un hasard si ces remises en question surgissent maintenant : les réseaux sociaux sont des ferments de systèmes de pureté par fermeture progressive de toute pensée alternative.

    Ça se voit très bien dans ce qu’Emmanuel TODD a qualifié d’extrême-centre : si vous ne pensez pas comme moi, vous favorisez les extrêmes, mon courant de pensée est l’unique voie raisonnable (toute ressemblance avec le premier discours d’une première ministre française n’est pas une coïncidence…).

    Je pense que cette façon de voir est un réel danger pour la pluralité des idées, et que bien des sujets sont « contaminés » : informatique, féminisme, racisme, médecine, etc.

    Tous ces sujets clivants sont désormais arrivés à niveau de paroxysme de « politiquement correct » qui devient effrayant.

    Une autre bonne raison de se passer de réseau social (ou tout du moins d’en maitriser totalement le flux).

    « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

  • # C'est quoi l'idée?

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7.

    De se plaindre qu'on fait même des machines de guerre avec Linux et que Stallman et la FSF n'ont rien fait pour l'empêcher?

    • [^] # Re: C'est quoi l'idée?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0. Dernière modification le 21 septembre 2022 à 00:10.

      C'est gentil de mettre Stallman et la FSF en mode passif.
      On peut le mettre en mode actif :
      De se plaindre qu'on fait même des machines de guerre avec Linux et que Stallman et la FSF ont aidé en fournissant un élément important de son succès (en l’occurrence la licence, qui interdit quiconque d'interdire d'utiliser le code pour des machines de guerre)?

      Presque qu'on critiquerait le libre (comme déjà beaucoup de monde l'a fait avant comme justification à ne pas faire de libre), Stallman et la FSF, si on osait aller jusqu'au bout de la réflexion :-p.

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