Journal Ça y est, je suis manager :(

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147
11
juil.
2017

Et voilà, nal, les années passent, on se passionne toujours autant pour le code, et un jour, bim, on nous donne notre bloc de cartes de visite avec notre nom et dessous : « responsable équipe développement ». Et on se dit, mais comment en est on arrivé là ?

Pour ma part, c’est une succession de pas de bol : je voulais changer d’équipe, ça a été accepté ; je suis arrivé dans la nouvelle « Team » et, un mois après, le manager s’en va. Eu égard à mes années passées dans la boîte, à mon âge un peu supérieur à tous les autres, à mon expérience et ce genre de trucs, on m’a dit que j’étais volontaire commis d’office pour remplacer le manager. On m’a également dit que vu mon salaire, il fallait bien que je sois manager. Et six mois viennent de passer.

J’ai quand même un peu de mal à comprendre et quelques regrets. Oui, j’ai pas demandé à être manager et je le deviens. Ça a des bons côtés, je peux effectivement diriger un peu plus facilement les développements, et les commerciaux en face respectent un peu plus les décisions d’équipe que je leur amène. D’un autre côté, je me retrouve à gérer de l’humain (bah oui) et c’est vraiment pas facile. Je gère les plannings, les congés, les rendez‐vous, les défrichages de projet pour comprendre ce que le commercial a vendu au client, les re‐réunions de calage, les formations à prévoir pour Q4, les urgences, la bobologie et les caractères. Je souhaite que l’équipe aille bien, qu’elle progresse, que les devs avancent et que l’ambiance soit bonne. Je gère les retards, les coups de gueule, les rattrapages de conneries et les commandes de matos. J’ai dû installer un Windows parce que tout est fait sous MS Office (les calendriers Excel, les rapports en Word obligatoire, les backlog Excel obligatoire car il y a des macros à utiliser, etc, etc., les présentations Powerpoint uniquement et le suivi du matos sous Excel). On vient de me dire que je dois aussi gérer les évaluations, faut que je prenne du temps pour me renseigner sur les méthodes car je ne veux pas évaluer « à la gueule ». Certains devs veulent absolument être très dirigés, d’autres veulent qu’on leur laisse la bride. Certains ne branlent rien, d’autres « commitent » encore à 19 h 45. Et j’essaye d’emmener tout ce monde vers du code de qualité, testé et fonctionnel. La hiérarchie m’a fait comprendre que les T‐shirts de geek noir à slogan ça passait mal, et que la chemise blanche avec le pantalon (pas jean) ça devenait essentiel ; pour la cravate, ça semble pas obligatoire, mais la barbe de trois jours, ça ne va plus être possible. Bref, je suis devenu un vrai petit manager perdu entre un planning, deux réunions, des chefs qui demandent l’impossible et une équipe qui avance à son rythme.

Si vous avez lu ce gros pâté de texte (merci) vous avez pu voir qu’il y a un truc dont je ne parle pas. Le code. Bah oui, fini. Je n’ai plus lancé mon éditeur depuis des semaines, je ne connais même plus le bug tracker et je regarde de loin le backlog. Et, ça, c’est vraiment un truc que je ne comprends pas. J’estime avoir un peu de connaissances en code, en système et, alors que je deviens efficace là‐dessus, bam, on me dit qu’il faut devenir un gestionnaire de planning (je caricature, mais c’est ça) et de manier la carotte et la bâton pour faire avancer les devs. Big win ! La hiérarchie me dit que c’est normal dans une carrière de passer manager, que je peux le faire car je suis un codeur très compétent et qu’ils sont très satisfaits du boulot que je fais.

Je ne comprends pas. La boîte gagnerait à me faire faire ce dans quoi je suis bon, et on m’envoie dans une branche qui ne m’intéresse pas. Faire un planning sous Excel, ça m’ennuie. Écouter un dev me raconter que son gamin est malade et qu’il doit prendre sa journée, ça me rend triste pour lui et son gamin, mais ce qui m’ennuie, c’est de devoir recaler les projections, refaire un planning, décaler des trucs, se battre avec l’autre équipe pour avoir la salle de réunion, etc, etc. Accompagner un commercial chez un client à 300 bornes en tant que « manager technique », juste pour flatter le client et lui faire trois ronds de jambe en utilisant un mot technique (pas deux, hein, sinon le client est perdu) ça m’ennuie… Pourquoi on ne me laisse pas coder, plutôt ? Là où je suis efficace ? Dire à un client qu’on teste le code, ça fait plus avancer la boîte que quelqu’un qui écrit des tests unitaires ? (apparemment oui, mais je n’adhère pas forcément avec ce point de vue). On m’a rappelé chez moi (ah, oui, parce que j’ai gagné un smartphone d’entreprise) à 20 h pour faire le point avec un client qui avait un bug bloquant. J’aurais été plus efficace devant un terminal à corriger ce bug plutôt qu’à gérer un point téléphonique entre un commercial qui voulait en profiter pour vendre de la presta, un client en panique et un planning à vérifier pour savoir quel dev allait pouvoir corriger le bazar le lendemain.

J’ai eu des managers très bons, qui ne connaissaient rien en technique. Pourquoi on ne laisse pas les gens dans la technique et les managers dans le management ? La hiérarchie m’a quand même fait comprendre que je commence à leur coûter cher. Un dev qui sort de l’école est moins cher que moi (sans blague !). Je suis peut‐être plus efficace que lui, non ?! Et, si je coûte cher, pourquoi me mettre dans un domaine ou je n’y connais rien ? Mettez une (ou un) secrétaire qui fait le planning et tous ces petits trucs administratifs, et laissez‐moi coder.

Voilà, nal, la complainte du « codeur qui devient manager » et qui regrette son éditeur de code perdu.

  • # Des menaces ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Et pourquoi ne pas simplement … avoir refusé ?

    • [^] # Re: Des menaces ?

      Posté par  . Évalué à 10.

      Le principe de la grenouille dans l'eau chaude. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille

      Au début on m'a dit que j'allais prendre un peu le lead sur les devs, mais c'est tout.
      Ensuite le manager a démissionné, j'allais juste continuer le lead, ça change rien, hein?
      Puis on m'a dit que j'allais gérer le planning, mais qu'un autre manager prendrait la responsabilité d'équipe.
      Puis, bon, que l'autre manager, ça allait être compliqué à comprendre pour les gens, un gars qui a deux équipes et moi avec cette position intermédiaire, etc.. mais que je ne ferais que de la gestion technique.
      Et ensuite, bah, oui, je peux faire les plannings d'équipe et la réunion hebdomadaire puisque je connais bien tout le monde. Et les commerciaux commencent à s'adresser à moi directement.
      Puis je découvre un organigramme dans lequel je suis titré "chef d'équipe", etc, etc, etc…

      • [^] # Re: Des menaces ?

        Posté par  . Évalué à 10.

        La réponse simple : mauvais boulot, changer de boulot !

        Je suis un peu passé par les mêmes phases quand j'étais en SSII, mais j'ai toujours pu garder un pied dans le technique (conception, développement et au pire relecture du code est autres dev du projet). Je suis parti de la SSII juste au moment où ils ne voulaient que des "vrais" chef de projet de faisant que du management 100% du temps (donc en étant sur 3 ou 4 projets en parallèle).

        Avec le recul, cette expérience m'a beaucoup appris sur le fonctionnement des SSII et du management en général, ce qui me permet depuis de voir venir de loin la pente glissante pouvant m'amener de nouveau dans le management. J'arrive donc à rester du côté de force qui me plaît le plus (je vous laisse choisir si le "code" est le côté obscur ou lumineux).

        Par contre cela m'a pris du temps pour arriver où j'en suis maintenant (faire presque 100% de code à bientôt 40 ans). J'ai réussi à quitter ma SSII pour être embauché dans une grande entreprise (les curieux chercheront le nom de cette entreprise dans mes anciens commentaires). Par contre c'était pour un poste très loin du dev, où je devais normalement plutôt faire du pilotage. Heureusement comme on ne se refait pas entièrement du jour au lendemain, j'ai réussi à mettre en avant mon profil technique. Ça m'a permis d'avoir un boulot "tenable" durant les 3 ans que j'ai passé dans ce poste.

        Depuis maintenant 3 ans je suis dans une branche R&D de la même boite où le profil de pur développeur est (enfin) mis en avant. Depuis je travaille sur des technos super intéressantes et comble du bonheur j'ai même du temps pour faire des side projects (j'en parlerais bientôt ici même).

        Bref, il est possible actuellement de continuer à faire du code longtemps (j'ai des collègues pas loin de la retraite qui ont fait ça durant une grande partie de leur carrière). Je dirai que c'est même une tendance de fond dans les grandes entreprises qui se rendent compte qu'il faut mieux garder les gens techniques dans leur milieu d’épanouissement plutôt qu'ils viennent encore grossir les rangs des chefs de projet/manageurs !

        Pour ton cas il faut que tu fasses attention à toujours pouvoir justifier d'un bon niveau technique si tu veux revenir vers le code (perso j'ai bien mis 3/4 mois pour me remettre au niveau après mon passage assez loin du dev).

        Bon courage pour la suite, quel que soit ton choix.

        • [^] # Re: Des menaces ?

          Posté par  . Évalué à 10.

          La réponse simple : mauvais boulot, changer de boulot !

          Son boulot il l'aime et on le lui retire. Ce n'est donc pas son boulot qu'est mauvais, c'est sa hiérarchie. La réponse simple devrait donc être : mauvaise hiérarchie, changer de hiérarchie !

          Bah oui, pourquoi pas un peu de démocratie au travail ?

      • [^] # Re: Des menaces ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Mon conseil, c'est d'en discuter sérieusement avec ton management si ce n'est pas la voie qui te plaît. C'est dans l'intérêt de ta boîte et de ton management (en plus du tiens) que tu sois au poste où tu es le plus efficace et le plus heureux.

        Malheureusement dans beaucoup de boîtes, rester développeur c'est stagner. Pour "avancer" il faut passer manager. Auquel cas tu as 4 choix: faire quelque chose que tu n'aimes pas, "stagner" (en salaire je suppose), faire changer la mentalité de ta boîte, changer de boîte.

        En passant, j'ai eu moi aussi mon expérience de manager dans une boîte ou ça semblait être le seul moyen de ne pas stagner. La vérité c'est que le salaire était le même. En montant encore d'un échelon la différence aurait commencé à devenir visible, mais partir dans une voie qui ne te plaît pas juste pour ça serait une erreur je pense.

        Trouver une boîte où les compétences techniques sont récompensées (si il s'avère que ce n'est pas le cas dans la tienne) est à mon avis la meilleure option si bouger est une possibilité (famille, tout ça).

        • [^] # Re: Des menaces ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          Je suis d'accord avec Colin, le mieux est d'en discuter sérieusement avec ton management.

          A priori, on peut imaginer que le management est satisfait de la situation actuelle puisque tu fais pas trop mal ton boulot, tu passes bien auprès des développeurs et tu es un bon petit soldat dès qu'on te demande qqch (de ce que tu décris).

          Tu vas donc rencontrer un frein à toute proposition de changement de ton statut, d'autant qu'ils ont certainement personne à mettre à ta place.

          Parles en clairement à ton manager, j'imagine deux cas possibles:

          1. Cas favorable: malgré ton salaire, ton expérience et ton passage en tant que manager, il est envisageable de "rétrograder" à développeur et tu aurais encore de la valeur pour la boite. Dans ce cas, il doivent résoudre le problème de te trouver un remplaçant, en interne ou à recruter, ce qui est chiant. Ton expérience risque d'ailleurs de démotiver encore plus les autres devs à passer un jour manager. Ils vont jouer la montre contre toi (on est dans la merde, donne nous quelques mois). Le plus important pour toi sera de mettre des échéances claires: on se revoit dans 3 mois pour faire le point, puis tous les mois. Si dans 6 mois, tu es toujours en poste, ils n'ont pas fait passer d'entretiens pour te remplacer et personne n'a été nommé, tu en prendras acte et cherchera un boulot ailleurs.

          2. Cas défavorable: tu coûtes trop cher et politiquement, c'est pas possible de remettre à ton boulot d'avant. Tu peux essayer de fabriquer un descriptif de poste plus technique qui pourrait justifier que tu prends un nouveau rôle et pas ton ancien rôle, et tu profites du leadership que tu as acquis par ton expérience. Si ça prend pas, l'autre option est de mettre en avant que tu n'est pas motivé par ce poste et que tu crains que à long terme, ça n'affecte la qualité de ton travail. Mais globalement, tu ne pourrais rien tirer de plus de cette entreprise. Ne les menace pas de partir, le message sur ta motivation est déjà passé. S'ils ne réagissent pas à ce message là, le seul électrochoc sera ta lettre de démission. En tout cas, il est temps pour toi de trouver une autre boite où tu mettras en avant tes compétences de dev.

          Le cas 1 me parait le plus probable, mais il faut vraiment forcer la main à ton management, sinon, il ne se passera rien. Le pire serait cela, qu'il ne se passe rien au final et que tu finisses tes jours en tant que développeur frustré.

      • [^] # Re: Des menaces ?

        Posté par  . Évalué à 6.

        Ensuite le manager a démissionné, j'allais juste continuer le lead, ça change rien, hein?

        Il y a quelques années, quand le chef de l'équipe a démissionné, je dois bien être le seul de l'équipe à ne pas avoir postulé :-)
        Je trouve déjà qu'on fait trop de paperasses et de réunions par rapport au "vrai travail" technique, alors ne plus faire que ça, non merci !

    • [^] # Re: Des menaces ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      … Ou changé de boîte…

  • # Peter & Dilbert

    Posté par  . Évalué à 10.

    Principe de Peter:

    « Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence »

    Corollaire:

    « Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d'en assumer la responsabilité. »

    A méditer.

    Et pour la route, la version satirique, le principe de Dilbert:

    « Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers. »

    Félicitations pour ta promotion! (change de boulot).

    • [^] # Re: Peter & Dilbert

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 11 juillet 2017 à 11:21.

      À noter que ce problème semble quand même très marqué en France. En informatique et particulièrement en SSII, on ne choisit presque jamais les managers en fonction de leurs capacités à diriger des équipes (psychologie, diplomatie, organisation) mais "on fait monter" des profils techniques. Après, on a des gens qui doivent se débrouiller sur le terrain, plus ou moins bien, et en tous cas pas du tout préparés à gérer de l'humain.

      On pourrait même dire que le biais commence dès l'université : on demande à des chercheurs d'enseigner, sans vérifier leurs compétences en pédagogie auparavant, ce qui donne des résultats très variables (avec parfois des gens très compétents incapables de partager leurs connaissances).

      • [^] # Re: Peter & Dilbert

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Ces mêmes ESN qui exigent des diplômes pour bosser pour elles…

        • [^] # Re: Peter & Dilbert

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Exiger absolument un diplôme c'est dommage, mais un diplôme ça donne quand même une idée sur le candidat (sur sa capacité d'autonomie, son engagement par exemple). Exiger c'est dommage, car il y a des autodidactes brillants et des ingénieurs fainéants, mais en général on voit bien la différence entre un bac+5 et un bac+2 par exemple.

          • [^] # Re: Peter & Dilbert

            Posté par  . Évalué à 6.

            Je nuance un peu ou alors les commerciaux que je croise me mentent sur le bac+5. Ça doit dépendre aussi d'où vient le +5.
            Je pense avoir fais passer pas mal d'entretien et j'ai l'impression ne pas pouvoir établir de règles en la matière.

            Après, il faut l'avouer, j'ai aussi tendance à penser que 10 après savoir si tu étais dans l'école truc ou bidule n'a guère d'importance. Je soupire encore quand je repense à certains collègues qui comparaient leurs écoles plus de 10 après l'avoir quitté.

            Disons qu'il y a beaucoup de choses qui m'intéressent plus ;)

            • [^] # Re: Peter & Dilbert

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Je nuance un peu ou alors les commerciaux que je croise me mentent sur le bac+5.

              Ultra probable. Dans mon précédent boulot, on a eu un junior-médior qui s'est révélé… être un stagiaire, en début de cursus. Bon, on l'a grillé parce qu'il n'avait pas le niveau et qu'il a lâché le morceau (personne ne lui en a voulu, il n'y était pour rien et était le premier être pérturbé dans la situation). Il m'est moi-même arrivé de découvrir avoir été vendu comme "expert" sur des produits que je ne connaissais pas du tout. Bref, ultra probable :)

              Ça doit dépendre aussi d'où vient le +5.

              Certaines rares écoles privés où on peut plus ou moins acheter son diplôme sont effectivement à prendre avec précaution. Mais même si tu as 3 imposteurs qui viennent d'une école, cela ne veut pas dire que tous les gens qui en viennent le sont.

              Après, il faut l'avouer, j'ai aussi tendance à penser que 10 après savoir si tu étais dans l'école truc ou bidule n'a guère d'importance

              Effectivement plus on a d'expérience moins le diplôme est important, c'est le CV qui compte.

              • [^] # Re: Peter & Dilbert

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                Effectivement plus on a d'expérience moins le diplôme est important, c'est le CV qui compte.

                et non… parce qu'il y a des boites qui vont te dire que puisque tu n'as qu'un bac+2, selon leur grille c'est un salaire max de 33K€/an à Paris.
                Même si ça fait 15 ans que tu bosses sur Linux… ouais allez, "un hors-grille jusqu'à un grand max 40K."
                Ceux-là font perdre du temps. Heureusement qu'il y en a d'autres qui préfèrent négocier autrement.

                Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

            • [^] # Re: Peter & Dilbert

              Posté par  . Évalué à 3.

              Je nuance un peu ou alors les commerciaux que je croise me mentent sur le bac+5.

              Je ne suis pas sur que tu sois en mesure d'exiger un diplôme lorsque tu fais appel à un presta.

      • [^] # Re: Peter & Dilbert

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        En même temps c'est mieux pour gérer des développeurs d'avoir des managers qui comprennent un peu. J'ai vu des managers d'équipes de dev qui n'y connaissaient pas grand chose et c'est pire que tout.

        Ce qu'il faut c'est sélectionner des managers parmi les devs qui ont envie de le devenir et qui montrent des compétences. Et les former. Et s'assurer qu'il n'y a pas une atmosphère dans l'entreprise laissant penser que devenir manager est le seul moyen d'évoluer.

        Je suis actuellement dans une boîte où le 'niveau' (de responsabilité en quelque sorte et auquel correspond une fourchette de salaire) d'un développeur peut être plus élevé que celui de son manager, ou même son n+1, n+2 … Ça change tout ! Les gens ne se battent pas pour être manager et les managers choisissent cette voie parce que ça leur plait.

        • [^] # Re: Peter & Dilbert

          Posté par  . Évalué à 8.

          Quelle boîte, si ce n’est pas indiscret ?

          • [^] # Re: Peter & Dilbert

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8. Dernière modification le 11 juillet 2017 à 22:48.

            Google.

            • [^] # Re: Peter & Dilbert

              Posté par  . Évalué à 2.

              C'est super rare que le manager soit d'un niveau moins élevé, non? (deja même level j'ai quasi jamais vu).

              Par contre oui, c'est agreable de pouvoir avoir une bonne progression en temps que contributeur individuel, et de pouvoir facilement refuser de devenir (people) manager (et redevenir contributeur individuel si on voit que manager c'est pas possible).

              • [^] # Re: Peter & Dilbert

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Quand le manager est a un niveau eleve', non, c'est pas si rare. Apres tout, on demande pas au manager de savoir faire le taf de son manage', mais de savoir obtenir le maximum de sa part.

                • [^] # Re: Peter & Dilbert

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Ma question concernait Google en particulier :) D'ailleurs, je dirais qu'avec un niveau élevé c'est encore plus rare (y'a beaucoup plus de managers en L7+ que de IC)

        • [^] # Re: Peter & Dilbert

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

          " J'ai vu des managers d'équipes de dev qui n'y connaissaient pas grand chose et c'est pire que tout."

          Moi, aussi mais c'était génial. Il tenait compte d’absolument tout ce que l'on lui disait, il fallait même faire attention de ne pas charger la barque. C'était un ingénieur, mais cela faisait des années, qu'il n'y touchait plus.

          En France, il n'y a pas de double échelle de compétence manager/expert. Il me semble qu'il y a un début de ça dans la convention Syntec, mais c'est loin de passer dans les mœurs. Après 10 ans de dev, pour continuer à voir son salaire augmenter, il faut devenir chef ou directeur technique de quelques choses.

          "La première sécurité est la liberté"

        • [^] # Re: Peter & Dilbert

          Posté par  . Évalué à 8.

          J'ai vu des managers d'équipes de dev qui n'y connaissaient pas grand chose et c'est pire que tout.

          Ce n'est pas un problème s'il en a conscience et prend conseil auprès de ses subordonnés compétents.

          Malheureusement, on a plus de chances de tomber dans l'Effet_Dunning-Kruger.

      • [^] # Re: Peter & Dilbert

        Posté par  . Évalué à 3.

        Pourquoi en France ? On peut appliquer ça dans la plupart des entreprises sans que ce soit spécifique à la France.

        Selon le principe de Peter de gravir les échelons est une promotion, alors que c'est pas parce qu'on manie le malloc comme personne qu'on est capable de gérer des humains.

        Le management de personne est un métier à part entière bien souvent négligé dans notre société (celle dans laquelle nous vivons).

        • [^] # Re: Peter & Dilbert

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 12 juillet 2017 à 11:49.

          De mon expérience perso et de certains amis qui sont expats (donc à nuancer, cela ne fait pas une preuve), c'est moins le cas à l'étranger. Apparemment en Asie en revanche, on choisit souvent le chef en fonction de son âge et pas de ses compétences managériales.

  • # Mouais

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Un changement de poste pareil, cela ne se fait pas dans ton dos car tu changes à priori de contrat de travail (ton poste n'est plus le même). Quelque part tu as dû accepter cette situation, et tu pouvais refuser en argumentant pourquoi.

    J'ai eu des managers très bons, qui ne connaissaient rien en technique. Pourquoi on ne laisse pas les gens dans la technique et les managers dans le management? La hiérarchie m'a quand même fait comprendre que je commence à leur coûter cher. Un dev qui sort de l'école est moins cher que moi (sans blague!).

    Ça dépend des boîtes et des projets, mais il faut quelque part quelqu'un qui gère l'aspect technique du bousin. Les managers sur le plans humain c'est bien, mais s'ils gèrent tout le projet alors qu'ils ne comprennent pas les métiers techniques dessous cela est gênant pour les délais, l'organisation des équipes et autres. Il faut quelque part quelqu'un pour l'épauler techniquement dans sa tâche (en général le responsable technique. Et quand tu as peu de personnels, il n'est pas rare de fusionner ces postes.

    Après je constate, du moins en France, que chef de projet c'est un peu le saint Graal de l'ingénieur. Alors que pourtant beaucoup n'en veulent pas. Question de culture mais pour l'instant coder au delà de 40 ans semble être difficile à faire comprendre. Mais les choses changent peu à peu. Si tu avais refusé cette promotion tu aurais participé à cette évolution.

    • [^] # Re: Mouais

      Posté par  . Évalué à 10.

      Un changement de poste pareil, cela ne se fait pas dans ton dos car tu changes à priori de contrat de travail (ton poste n'est plus le même)

      Euh, je ne suis pas sur que ça existe en vrai, ça.
      J'ai changé de domaine et de métier dans ma boîte précédente à plusieurs reprises et je n'ai jamais signé d'avenant à mon contrat de travail, qui a toujours été "développeur". Et pourtant, les process RH étaient vachement bordés.

    • [^] # Re: Mouais

      Posté par  . Évalué à 7.

      Un changement de poste pareil, cela ne se fait pas dans ton dos car tu changes à priori de contrat de travail (ton poste n'est plus le même).

      T’as jamais bossé dans une TPE toi, si ?

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Si, et je ne vois pas ce que cela change. Un contrat de travail reste un contrat de travail.

        Donc si en effet dans la pratique certains changent de postes sans avenant de celui-ci, si cela arrive tu peux contester tes nouvelles attributions car tes tâches ne correspondent pas à celles que tu as signé.

        Bref, tu as une arme légale pour changer la situation, après si laisses faire pour raisons X ou Y, cela te regarde, mais si la situation pose problème tu peux faire changer la situation. Quitte à changer de travail (pour rupture unilatérale de celui-ci).

    • [^] # Re: Mouais

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Quelque part tu as dû accepter cette situation, et tu pouvais refuser en argumentant pourquoi.

      Sauf qu'évidemment la personne qui lui a présenté la situation lui a « vendu » quelque chose de différent, du genre, « ne t'inquiète pas, c'est juste parce qu'on a besoin de quelqu'un mais tu continueras à faire de la technique », un grand classique. Bien entendu, cela venait aussi avec une augmentation de salaire (car en France, on aime souvent payer davantage les managers que les experts) donc c'était pour lui un point d'intérêt en plus. Bref, en fait en sorte qu'il accepte en lui vendant du rêve sans connaître les tenants et les aboutissants, c'est ce que font systématiquement les SSII (et pas seulement).

  • # probleme francais

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 11 juillet 2017 à 11:30.

    J'ai le même probleme, en France dans la technique pour avancer dans sa carrière et gagner plus d'argent dans une société faut passer dans son management.

    Le paradigme du salaire ascendant est toujours de mise :
    Direction -> Manager -> technique, si le technicien veut une evolution de salaire il doit passer une strat.

    Alors que pour moi on devrait et pourrait avoir des managers qui gagne moins qu'un technicien.

    • [^] # Re: probleme francais

      Posté par  . Évalué à 5.

      J'ai l'impression qu'il y a quelques années, enfin quelques dizaines d'années, c'était un peu le discours inverse que l'on entendait. Que les managers issues de la technique était l’exception et que la tendance était plutôt de recruter des jeunes sortie d'école de management, la tête bien pleine de processus et férus d'une certaine bureaucratie. Personnellement, je préfère bosser avec des managers issus de la technique, avec une solide expérience du métier. Pour ce qui est de l'auteur du journal, c'était peut-être juste pas le bon moment pour qu'il fasse le pas.

      Pour ce qui est du salaire, chez nous, c'est toujours l'équation diplôme + ancienneté/expérience qui joue. Le poste au final, importe moins, j'ai l'impression. Enfin, c'est surtout qu'on privilégie l'ancienneté et l'expérience, la connaissance de l'entreprise pour les postes liés au management.

      Ça se passe vraiment différemment dans les autres pays ?

      Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: probleme francais

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        "équation diplôme + ancienneté/expérience qui joue. "

        A diplome equivalent et ancienneté equivalente, un manager touchera plus qu'un tech qu'il encadre, il y a surement des exception mais en france c'est comme ca.

        • [^] # Re: probleme francais

          Posté par  . Évalué à 9.

          Et vu la description du Journal, ça m'a l'air justifié non ? Le poste de Manageur a l'air vachement plus chiant que celui de Tech.

          • [^] # Re: probleme francais

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ici, il gère du personnel donc ce n'est pas un job pour lui. À l'inverse, il y a des gens qui aiment ça et pour qui la technique ça les emmerdent. Comme dit dans le journal, c'est une erreur de casting car un ou une secrétaire vétéran aurait été plus enclin à s'épanouir sur ce poste.

            C'est une question d'individus.

          • [^] # Re: probleme francais

            Posté par  . Évalué à 5.

            Et vu la description du Journal, ça m'a l'air justifié non ? Le poste de Manageur a l'air vachement plus chiant que celui de Tech.

            Je ne suis pas convaincu de la pertinence de ton critère. Il y a BEAUCOUP de boulot chiants et mal payés. Le seul lien que je vois étant celui de l'offre et de la demande qui en résulte. Mon cynisme hors limite me dirait que presque n'importe qui pouvant être mauvais manager et les mauvais managers n'ayant pas la possibilité de faire beaucoup d'autres choses, le prix ne devrait pas monter tant que ça (un bon manager par contre c'est rare et ca vaut de l'or)

      • [^] # Re: probleme francais

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Ca change mais c'est long dans certaines entreprises
        Un developpeur qui est mieux payé que son manager, ca reste rare. Tout est encore assez pyramidale dans les RH

    • [^] # Re: probleme francais

      Posté par  . Évalué à 5.

      Dans ma boîte (une grosse SSII), il y avait deux filières, une management / direction de projet et une expertise technique / architecte. Les deux permettaient d'évoluer et d'atteindre des niveaux de salaire important.
      Etant pour ma part dans la filière manager, il m'est arrivé plusieurs fois de promouvoir des personnes de mes équipes dans la filière technique, avec un cursus "architecte", formation, etc. pour intervenir sur les projets en choix de solution, organisation de code, etc. et clairement avec les mains dans le cambouis. ça n'existe pas chez vous ?

      B

      • [^] # Re: probleme francais

        Posté par  . Évalué à 2.

        Et c'est quoi le nom de ta boite ?

        PS : Google a déjà été cité

  • # Salaire

    Posté par  . Évalué à 1.

    on m'a dit que j'étais volontaire commis d'office pour remplacer le manager. On m'a également dit que vu mon salaire, il fallait bien que je sois manager. Et 6 mois viennent de passer.

    Ton salaire est celui d’un dév’, sinon pour quelle raison t’auraient-ils embauché comme dév’ à ce prix là ?

    Est-ce que ton contrat (de dév’ donc) prévoit que tu puisses faire du management ?

    Contrairement à un développeur, qui n’est responsable que de son travail, un manager est responsable du travail de son équipe, donc du travail des autres. Cette responsabilité supplémentaire mérite d’être rémunérée. Ton salaire, fût-il déjà élevé, aurait mérité d’être augmenté lors de ce changement de poste.

    • [^] # Re: Salaire

      Posté par  . Évalué à 3.

      Il est responsable du travail des autres (on peut donc estimer que ce doit être rémunéré) mais en contrepartie il n'a plus a se tenir à la pointe de la technique (et donc on peut estimer que cette partie n'a plus a être rémunérée). Ça donne le même salaire, dans un monde idéal. Gestionnaire de projet et développeur sont deux métiers différents, l'un n'est pas mieux que l'autre et ne devrait pas être rémunéré plus que l'autre.

      • [^] # Re: Salaire

        Posté par  . Évalué à 5.

        l'un n'est pas mieux que l'autre et ne devrait pas être rémunéré plus que l'autre.

        Ah bon c'est comme ça fonctionne dans la vie ?

      • [^] # Re: Salaire

        Posté par  . Évalué à 3.

        il n'a plus a se tenir à la pointe de la technique (et donc on peut estimer que cette partie n'a plus a être rémunérée).

        Par contre il ne peut plus s’habiller comme il veut… sans parler de sa pilosité faciale…

        • [^] # Re: Salaire

          Posté par  . Évalué à 10.

          Et du coup comme tout manager, il va devoir se tenir au courant des dernières évolutions en matière de mode pour cadre exécutif et de technologies de rasage. C'est ce que l'on appelle la veille managériale.

          TODO : mettre à jour ses bookmarks : virer linuxfr, ajouter gilettefr

          Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

    • [^] # Re: Salaire

      Posté par  . Évalué à 6.

      c'est une petite manière détourné de faire un chantage, tu coûte trop chère, on va te virer. Sous entendu evidement

  • # DevOps

    Posté par  . Évalué à 1.

    Deviens coach DevOps ! C'est une chouette évolution en terme de fonction et salaire, et tu peux mettre à profit ton savoir-faire technique pour aider les autres.

    Coach Agile, c'est pas mal non plus, mais moins technique…

  • # Rien d'obligatoire

    Posté par  . Évalué à 10.

    Si on ne veut pas être manager, il faut veiller à bien le montrer, ainsi l'idée de te le proposer ne viendra à personne. Pour ma part, je suis beaucoup plus payé que mes collègues (j'étais même plus payé que mes 2 derniers managers), je suis le plus diplômé, j'ai de l'expérience en gestion associative, j'ai l'habitude de proposer des solutions d'organisation, je sais communiquer avec les client, je porte des chemises et je suis au même poste depuis 9 ans : là où certains se sentiraient obligés de devenir manager, pour ma part je ne crains absolument pas de le devenir. J'ai fait le nécessaire pour cela :

    • à tous mes entretiens avec mon manager, je lui rappelle que je ne veux pas faire son boulot (si c'est pour mon évaluation annuelle je le dis clairement, si c'est pour une autre raison je clarifie nos rôles respectifs)
    • je soumets systématiquement à la RH les difficultés que je rencontre avec le management : ça éclairci mon incompétence à gérer les relations hiérarchiques (note : je ne suis pas non-plus un chieur qui va pinailler parce que mon chef est de mauvaise humeur un matin, je ne remonte que les vrais points de désaccord pouvant affecter mon travail)
    • si j'exprime des désaccords avec ma hiérarchie lorsqu'elle prend des décisions techniques, je ne remets jamais en cause sa légitimité à prendre des décisions (parce que je comprends bien la tentation qu'on peut avoir à mettre chef celui qui croit que décider c'est facile)
    • je veille à être irréprochable sur la qualité de mon travail technique : les seuls points d'amélioration qu'on peut identifier dans ma pratique professionnelle sont dans les qualités qu'on attendra d'un bon manager (mais qu'un bon technicien ne doit pas avoir)
    • je refuse de remplacer mon manager : je l'ai fait quelques fois mais en délégant la plupart des tâches, et depuis on a trouvé des volontaires pour faire le boulot
    • je pratique la responsabilité technique tournante : j'ai lancé plusieurs types de réunions pour améliorer l'organisation technique de l'équipe, mais j'ai veillé à n'être leader que des premières et que dès la seconde le compte-rendu soit envoyé par une personne différente afin de ne pas être vu comme manager de fait
    • je n'ai pas besoin de plus d'argent : j'ai un train de vie inférieur à mes revenus, je n'ai aucune peur de la stagnation de mon salaire
    • je suis dans une grande entreprise : c'est probablement le plus gros avantage, à chaque poste de manager qui se libère on trouve plein de candidats…

    Membre de l'april, et vous ? https://april.org/adherer -- Infini, l'internet libre et non commercial : https://infini.fr

  • # Oui et non

    Posté par  . Évalué à 4.

    J'ai eu des managers très bons, qui ne connaissaient rien en technique. Pourquoi on ne laisse pas les gens dans la technique et les managers dans le management

    Personnellement j'apprécie que la boîte est privilégié de monter quelqu'un de la boîte et qui donc connait bien les process plutôt que d'aller chercher un externe. Mais je comprends tout à fait que tu ne t'y retrouve pas

    • [^] # Re: Oui et non

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Tout à fait d'accord pour les promotions en interne, mais manager est un boulot totalement différent que celui d'informaticien. Si c'est une reconversion, pourquoi pas, mais il faut que le candidat ait les qualités requises et une vraie formation. Sinon la boîte peut faire monter quelqu'un en interne qui n'est pas informaticien (personnel administratif, RH etc.).

  • # Des mots sur mes idées

    Posté par  . Évalué à 9.

    Ah, merci beaucoup pour ce journal. Les nombreuses réactions ont déjà un peu fait le tour des questions, mais ce journal a mis exactement en valeur ce que je n'ai pas envie de devenir (chef d'équipe), et pourquoi je n'ai pas envie de le devenir (parce que j'aime bien mon travail actuel).

    Il y a un véritable problème à penser que la hiérarchie des responsabilités conditionne la hiérarchie des salaires.

  • # Ce qui a de rassurant dans cette histoire...c'est que c'est pareil partout

    Posté par  . Évalué à 9.

    j'ai lu avec plaisir ton journal.

    Pour résumer, tu es devenu chef malgré toi.

    C'est, je pense, assez représentatif de comment ça se passe dans beaucoup de boites.

    Après tout, tu aurais pu vouloir naturellement devenir chef après de longues années passées dans ta boite.
    Et cela aurait été une progression de carrière, récompensée par ta loyauté, ton professionnalisme, que sais-je encore.

    Or ce qu'on apprend en lisant ton journal, c'est que c'est surtout un concours de circonstance qui t'ont amené là.
    Et là où l'opportunisme et le pragmatisme du personnel encadrant ne manque pas de toupet, c'est quand on te rappelle que tu es trop bien payé pour faire ce que tu fais (à leur yeux).

    C'est vrai après tout, si les écarts de salaires sont trop importants au sein d'une équipe, ça peut créer de la frustration, de la fronde, bref ça met en péril la "justice sociale" de l'entreprise.

    Alors plutôt que d'aligner tout le monde (ou de réduire les écarts), on profite d'une brèche pour faire d'une pierre deux coups, et ce au total mépris de ce que toi tu veux.

    Et une fois sur ce siège de chef, personne (ou presque) de ton équipe ne trouve anormal que le chef soit mieux payé qu'eux.

    Le salariat ce fléau…

  • # Dépoussiérer les guibolles

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Pourquoi on me laisse pas coder, plutôt? Là ou je suis efficace?

    Je suis persuadé que de nombreuse boites seraient ravies d'avoir un dev expérimenté et passionné dans leurs effectifs.
    Je pense qu'en parallèle de ce calvaire qu'est votre vie de "petit chef" il faut réactualiser le CV et le dossier de compétences et se réinscrire sur les sites spécialisés de recherche d'emploi.
    Je parie que dans moins de 6 mois vous aurez trouvé votre bonheur ;-)

    kentoc'h mervel eget bezan saotred

  • # et la personne d'avant ?

    Posté par  . Évalué à 8.

    Pourquoi est-elle partie ? S'agissait-il du même profil ? Combien de temps est-elle restée ? Quels points ne lui plaisaient pas ? Lesquels lui plaisaient ? Qu'est-ce qui a motivé son départ ?

  • # Ton souci et celui de ta boite...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    C'est le dilemne de la vie, ton histoire :) Comment je me vois et comment les autres me voient ? Et pourquoi les autres ne me voient-ils pas comme je voudrais ?

    Sans blague, du côté de la boîte, comme beaucoup de boites françaises je pense (mais pas toutes…) il y a un soucis à déconsidérer les profils techniques expérimentés. Visiblement, ça les gêne de payer quelqu'un d'expérimenté plus qu'un débutant, alors que le gain de productivité entre l'un et l'autre peut être de 2, 3 voire 10 si on réfléchit à long terme. Un dev expérimenté, c'est aussi quelqu'un qui crée moins de dette technique.

    Ensuite, il y a ton souci. Parce, qu'en gros, si je comprend bien, ton problème vient d'une erreur de management, mais justement ça ne te plait pas de devoir assumer un rôle de management qu'on te propose. Normal, tu es sorti de ta zone de confort.

    Comme beaucoup ont dit, tu peux changer de boulot. AMHA, ça peut aussi être intéressant de réfléchir à l'opportunité de faire évoluer (je dis même pas changer, ou révolutionner…) le comportement que tu critiques: en tant que manager, ne peux-tu pas argumenter, par exemple, que tes devs expérimentés font gagner un temps fou sur les projets et qu'il est probablement justifié de les laisser coder, même en les payant plus que des débutants ? De changer l'équilibre entre le contrôle et la liberté des devs ? Ce n'est pas facile, mais n'est-ce pas un peu plus responsable (au sens civique du terme) que de rester dans son coin à déplorer le management ?

    Et puis, 3è solution, fais-toi un peu d'expérience dans ce poste, et puis profite de cette expérience pour changer de boite. Tu auras encore plus de choix.

    "Liberté, Sécurité et Responsabilité sont les trois pointes d'un impossible triangle" Isabelle Autissier

    • [^] # Re: Ton souci et celui de ta boite...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Et puis, 3è solution, fais-toi un peu d'expérience dans ce poste, et puis profite de cette expérience pour changer de boite. Tu auras encore plus de choix.

      C'est risqué aussi s'il veut rester dans la technique, plus il se fera d'expérience dans ce poste, plus il se déconnectera de la technique.

      • [^] # Re: Ton souci et celui de ta boite...

        Posté par  . Évalué à 0.

        Ce qu'il veut dire c'est qu'il pourra postuler à des postes de managers ailleurs….
        Tout le problème étant d'avoir commencé quelque part…

        • [^] # Re: Ton souci et celui de ta boite...

          Posté par  . Évalué à 10.

          Hum, faudrait m'expliquer la logique là :

          • Je suis passé chef, ça me plait pas. Je veux faire de la technique
          • Tres bien, change de boite.
          • OK, je vais y penser
          • Bien, mais pars pas troip vite histoire d'avoir un peu d'expérience
          • pourquoi faire ?
          • pour postuler comme chef ailleurs …
          • ??? euh … Le monsieur te dis que ça ne lui plait pas.
          • [^] # Re: Ton souci et celui de ta boite...

            Posté par  . Évalué à 1.

            Quand je lis :
            ```

            Et puis, 3è solution, fais-toi un peu d'expérience dans ce poste, et puis profite de cette expérience pour changer de boite. Tu auras encore plus de choix.
            ```Je comprends : développe vraiment ton expérience en tant que chef pour pouvoir ensuite se positionner sur le marché avec de l'xp en tant que chef

            Sinon quel intérêt de persévérer en tant que chef si on ne le veut pas ?
            Qu'est-ce que ça pourrait apporter pour un poste technique ? On ne le paiera pas plus cher de tte façon.

            Sinon je suis assez d'accord avec :

            C'est risqué aussi s'il veut rester dans la technique, plus il se fera d'expérience dans ce poste, plus il se déconnectera de la technique.

            C'est pourquoi il faut faire un choix.

            Le changement c'est maintenant.

      • [^] # Re: Ton souci et celui de ta boite...

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Un point apparaît de manière récurrente dans la discussion : un bon manager est très souvent quelqu'un qui connait le métier (traduction : qui a fait de la technique). Pourquoi ? Parce qu'il sait comment ça fonctionne en face et donc est capable de communiquer en prenant en compte ses interlocuteurs.

        De la même manière, un technicien qui sait comment fonctionne le management (je ne dis pas "qui croit savoir") sera probablement un bien meilleur technicien, ne serait-ce que pour convaincre que ses propositions techniques sont les meilleures - avec les arguments qui parlent aux managers (coûts et délais, principalement).

        #tracim pour la collaboration d'équipe __ #galae pour la messagerie email __ dirigeant @ algoo

  • # Coder pour manager?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Si le code te manque, tu peux toujours en faire pour:

    • générer les reportings et la doc.
    • optimiser les plannings.
    • automatiser ton suivi (42% du taf d'un manager agile consiste à suivre des tickets/demandes/… et à relancer les gens).
    • faire des prototypes.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Coder pour manager?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Coder pour manager

      Ça va finir en mouvance managementops ton histoire.

    • [^] # Re: Coder pour manager?

      Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 13 juillet 2017 à 18:04.

      Quand j'ai vu 'devnewton' et «Si le code te manque, tu peux toujours en faire pour» , je m'attendais à lire «contribuer sur un projet libre».

      C'est étrange que personne ne l'ait proposé sur ce journal. Ok il n'aime pas manager mais vu qu'il y est déjà y'a moyen de ne pas perdre ses compétences de développeur en codant ailleurs, hors cadre professionnel.
      Bon je suis un très mal placé pour donner ce genre de conseil vu que mes contributions au libre sont quasi uniquement financières …

      • [^] # Re: Coder pour manager?

        Posté par  . Évalué à 4.

        vu qu'il y est déjà y'a moyen de ne pas perdre ses compétences de développeur en codant ailleurs, hors cadre professionnel.

        Encore faut-il avoir le temps.

  • # L’habit fait le…

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    La hiérarchie m'a fait comprendre que les tee-shirts de geek noir à slogan ça passait mal, et que la chemise blanche avec le pantalon (pas jean) ça devenait essentiel; pour la cravate, ça semble pas obligatoire, mais la barbe de trois jours, ça ne va plus être possible.

    J’espérais qu’on n’en était plus là dans le milieu de l’IT. La France demeure un grand pays d’uniforme(s).

    Debug the Web together.

    • [^] # Re: L’habit fait le…

      Posté par  . Évalué à 2.

      je m'y suis mis a la cravate, comme nous avons tous une cravate pour sortir du lot, pince a cravate + joli stylo dans la poche.

      c'est un peu déroutant au début, il faut s'habituer a son look. petit défaut pour moi je ne peut plus me grattouiller le dos en réfléchissant, et si je suis mal rasé sa pique sévère au niveau du col.

      et il faut changer de chemise tous les jours /o\, fini le t shirt qui faisait la semaine

      • [^] # Re: L’habit fait le…

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

        Et du coup tu codes mieux c'est ça ?

        • [^] # Re: L’habit fait le…

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

          Hypothèse: plus une personne a le pouvoir de faire avancer ta carrière, moins elle est capable de juger de la qualité de ton travail et donc plus elle va te juger sur des critères de présentation.

          Bref mettez une chemise, une cravate et faites un beau sourire, vous irez loin.

          macron il déchire

          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: L’habit fait le…

          Posté par  . Évalué à -6.

          ni mieux, ni plus mal, lorsque je parle maintenant on m'ecoute XD ca fait drole.

          sinon je ne connais qu'une personne qui peut justifier de s'habiller comme un sac de patate au vue de ses connaissance et de l'avancé qu'il a fait pour l'humanité : Einstein

          Les mec redescendait sur terre, être bon ne justifie pas d’être mauvais a s'occuper de soi.

          • [^] # Re: L’habit fait le…

            Posté par  . Évalué à 7.

            être bon ne justifie pas d’être mauvais a s'occuper de soi.

            En quoi c'est "être mauvais a s'occuper de soi" de préférer les tshirts aux chemises ?

  • # Félicitations

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Bravo, tu es le chef. Et en tant que geek, ce n'était pas ton objectif. Ce fait est incompréhensible tout simplement pour 98% des français. Et 99% des gens sur cette planète.

    A la limite, je serais dans ta sociéte, j'aurais bien compris que tu ne voulais même pas de cette promotion : en principe, celui qui vise la promotion de manager s'habille déjà comme un manager (la chemise), celui qui veux coder comme un geek (le t-shirt à slogan). Mais il se peut aussi que dans ta société, on évalue les gens à la française ; c'est à dire en gros que le diplôme, l'âge et le temps passé dans la société est bien plus important que les compétences réelles pour décider d'une promotion (ceci est bien moins vrai dans le monde anglo-saxon). Et la tenue aussi.

    Je ne vais pas me lancer dans une explication trop longue, qui pourrait être controversée, mais être le chef, pour cette grosse majorité, c'est être en haut de la hierarchie, donc c'est être un winner, donc c'est toujours mieux (le « pecking order » existe aussi chez l'être humain). Pourquoi tu crois que les gens se battent pour être président de la République, donc chef de la France ? Alors te voilà propulsé dans ce que pas grand monde n'est en principe capable de refuser : une promotion.

    Évidemment, du point de vu du geek, l'encadrement fait un autre métier que le développeur, et personne n'est au-dessus de l'autre. Cela fait appel à des compétences différentes. Mais le geek est un peu associal, genre n'a rien compris à la société et ne le souhaite même pas. Il veux jiste coder. Il devrait donc chercher des postes d'expertise technique où son expertise sera reconnue (pas toujours facile). C'est vrai qu'en France plus que dans le monde anglo-saxon, on a tendance à ne pas voir l'expérience des devs et à penser que tout le monde voudrait faire du management. Mais c'est pire encore dans les pays en voie de développement.

    Sauf que ce n'est pas tout à fait vrai que l'encadrement n'a pas besoin de savoir développer ; tu ne peux pas faire de l'encadrement d'une équipe de dev si tu n'as pas aussi des compétences de dev, il faut que tu parles le même language que ton équipe. Disons que 1 ou 2 ans de dev n'apportent pas plus à un chef de projet que 10 ans d'expérience de dev. Mais tu ne peux pas, efficacement, manager des devs sans expérience du dev. Par contre, un duo de chef de projet, l'un technique et l'autre pour la partie « secretariat », c'est envisageable, mais du coup, tu vas (devrait) être en charge d'équipes deux fois plus grosses. Ça arrive dans certaines sociétés.

    « Dire à un client qu'on teste le code, ça fait plus avancer la boîte que quelqu'un qui écrit des tests unitaires? »

    Techniquement, non. Mais commercialement, communiquer avec le client est plus utile que d'agir réellement. Pour rentrer des sous. Je sais, le geek il s'en fout des sous, il fait de la technique.

    « Accompagner un commercial chez un client à 300 bornes en tant que "manager technique" juste pour flatter le client et lui faire trois ronds de jambe en utilisant un mot technique (pas deux, hein, sinon le client est perdu) ça m'ennuie… »

    Commercialement, flatter le client est quelquefois plus utile que d'avoir du bon code. Pour faire rentrer des sous, à nouveau.

    « J'aurai été plus efficace devant un terminal à corriger ce bug plutôt qu'à gérer un point téléphonique entre un commercial qui voulait en profiter pour vendre de la presta, un client en panique et un planning à vérifier pour savoir quel dev allait pouvoir corriger le bazar le lendemain. »

    Le commercial voulait vendre de la presta, donc faire rentrer des sous. Ta présence était utile à cet effet. Donc plus utile que corriger le bug toi-même. Même si techniquement…

    Bref, le monde de l'entreprise, où faire rentrer de l'argent compte plus que d'avoir du bon code quoi. Quand tu es dev, ça fait effectivement face cachée du dev, mais tu ne peux pas / difficilement t'en passer.

  • # séminaires pour rendre le boulot supportable

    Posté par  . Évalué à 4.

    Félicitations pour ce journal fort intéressant. M'a rappelé mon expérience de chef d'entreprise, administrateur de compagnies de théâtre, chef de cuisine, … Ah oui ça sonne bien « chef »! Même si on apprend beaucoup à le faire, je n'avais pas l'intention que la vie m'emmêne la dedans! Moi j'aime tripatouiller.

    Y'a un petit truc dont personne n'a parlé, qui peut aider à rendre le boulot supportable : monte des séminaires ! sous n'importe quel prétexte : redonner du souffle à l'équipe, rush de code pour finir le boulot, formation collective, remotivation, … Loin de l'entreprise, les plaies humaines disparaissent. Tu installes une grande table, tout le monde autour portable ouvert et tu codes! Pense à nommer un adjoint complice qui préparera un compte rendu officiellement acceptable de vos activités. Un autre peut être responsable de bouffe, un autre de l'animation des soirées, etc. Ça leur fera du bien. Avec un peu d'imagination tu parviendras à ne garder que 2-3 codeurs autonomes avec toi. Ça te fera du bien.

    "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

  • # Explications

    Posté par  . Évalué à 5.

    NB : avant de lire ce qui suit, j'aimerais que le lecteur/la lectrice (je m'arrête là, je vais pas faire tous les LGBTQQIP2SAA non plus) que vous êtes comprenne bien que j'explique ici des choses sans nécessairement les approuver, choses que j'ai apprises soit durant mes études (de gestion), soit à mes dépends en entreprise. Les comprendre permettra peut-être à certaines personnes d'éviter des erreurs que j'ai pu moi-même commettre et ainsi, souffrir moins.

    vous avez pu voir qu’il y a un truc dont je ne parle pas. Le code. Bah oui, fini. Je n’ai plus lancé mon éditeur depuis des semaines, je ne connais même plus le bug tracker et je regarde de loin le backlog. Et, ça, c’est vraiment un truc que je ne comprends pas. J’estime avoir un peu de connaissances en code, en système et, alors que je deviens efficace là‐dessus, bam, on me dit qu’il faut devenir un gestionnaire de planning (je caricature, mais c’est ça) et de manier la carotte et la bâton pour faire avancer les devs.

    Alors, pour la petite histoire, il y a de ça environ 10 ans, une startup nommée Google commençait à grossir. Et elle ne voulait pas de gestionnaires de projets. Elle voulait un sommet hiérarchique, comme on dit, et des geeks qui pouvaient geeker à souhait, et elle ne voulait pas d'une couche intermédiaire, car elle pensait que les geeks étaient suffisamment intelligents pour savoir ce qu'ils avaient à faire.

    Donc elle a décidé de virer les gestionnaires de projets.

    Puis elle est devenue franchement grosse, et elle s'est rendue compte que ça ne fonctionnait pas. Donc elle a réembauché des gestionnaires de projets.

    La raison est simple : lorsqu'on devient gros, il faut coordonner l'information pour avoir une homogénéité de cette information afin que tout le monde travaille au même objectif commun. Sinon c'est le bordel, chacun fait ce qu'il pense être le mieux de son point de vue, et on finit avec un gros gloubi-boulga de choses qui sont géniales mais qui n'ont plus grand-chose à voir avec ce pour quoi l'entreprise existe (= sa vision). Et ça n'a rien à voir avec une quelconque intelligence des employés. C'est un peu comme si au lieu de séparer ton code en modules ou d'avoir plusieurs feuilles de styles CSS, tu mettais tout ton code dans un même fichier, que chaque contributeur pouvait modifier ce qu'il voulait sans jamais rien demander à personne et qu'il n'y avait pas de gestionnaire de version. Tu le vois arriver le bordel ? Et bien dans une entreprise c'est la même chose.

    Donc les gestionnaires de projets, ou managers quelconques, sont indispensables au bon fonctionnement de l'entreprise. Et leur boulot est donc de faire en sorte que ceux du bas (les geeks, les ouvriers, les bac+5 sortant de l'école qui font à la main ce que des machines seraient censées faire,…) comprennent bien ce que ceux du haut (le sommet hiérarchique) veulent leur faire faire. Et, accessoirement, que ceux du haut sachent pourquoi ceux du bas sont tout le temps en train de se plaindre (qu'ils le comprennent, ça c'est pour le siècle suivant). Et c'est tout. Ton boulot en tant que manager n'est donc plus de produire, mais de faire produire. Donc exit le code, exit la config, exit tout ce qui crée quoique ce soit de concret. Tu es maintenant dans le rôle de celui qui s'assure que ce que font les gens dans l'entreprise (ceux en-dessous de toi, surtout pas au-dessus hein, te plante pas comme moi) respectent bien ce qui est attendu par ceux qui dirigent la boîte (= les investisseurs et les créanciers).

    Voilà pourquoi tu ne toucheras plus au code. Pas parce que tu n'as plus le temps, mais parce que ce n'est plus ton métier. Là où ta boîte a fait quelque chose d'intelligent, c'est qu'ils ont mis une personne qui sait de quoi elle parle à un poste de manager en accord avec ses compétences. C'est trèèès loin d'être toujours le cas, raison pour laquelle on se retrouve avec des managers qui demandent tout et n'importe quoi à leurs équipes.

    Ainsi, si tu veux coder à nouveau, je te conseille de changer de boîte étant donné que la tienne ne veut plus que tu restes simple employé pour ce niveau de salaire. Si tu changes il est probable que tu perdras en salaire. Car il y a une logique très conne en France, c'est qu'on ne te paie pas pour tes compétences, mais pour ton diplôme et ton expérience (et expérience ne veut pas dire compétences, on peut passer 20 ans au même poste et être une quille). Mais peu importe que tu sois Linus Torvalds, s'il y a un manager au-dessus de toi, il devra gagner plus que toi. C'est con hein ? Bah c'est comme ça. C'est pas pareil aux USA par exemple, là-bas tu es payé pour ce que tu sais faire (la formation sur un CV américain se résume à 1 ligne, le dernier diplôme obtenu, quand chez nous ça prend 1/3 du CV).

    J’ai eu des managers très bons, qui ne connaissaient rien en technique. Pourquoi on ne laisse pas les gens dans la technique et les managers dans le management ?

    Théorème de la hiérarchie : un manager doit gagner plus qu'un subalterne.
    Réciproque du théorème de la hiérarchie : un subalterne ne peut pas gagner plus qu'un manager.

    Par ailleurs c'est marrant car tu expliques toi-même qu'un manager n'a pas besoin d'être bon en technique pour être un bon manager. Du coup tu as compris que c'était 2 métiers bien différents (c'est pas évident pour tout le monde).

    Et, si je coûte cher, pourquoi me mettre dans un domaine ou je n’y connais rien ?

    Ça, ça s'explique par le principe de Peter. Vécu, validé.

    La hiérarchie m’a fait comprendre que les T‐shirts de geek noir à slogan ça passait mal, et que la chemise blanche avec le pantalon (pas jean) ça devenait essentiel ; pour la cravate, ça semble pas obligatoire, mais la barbe de trois jours, ça ne va plus être possible.

    Tout travail vient avec ses codes (et là je parle pas de C++, désolé), ses normes, ses outils et… son habit de travail. Pour un pompier c'est forcément une combinaison ignifugée, un policier un gilet pare-balles, et un manager… un costard(-cravate quand on veut devenir un manager de managers, parce que tant qu'à faire que d'être manager, autant gagner un max de thunes). La différence avec un travail comme pompier, c'est que ce n'est pas nécessaire puisqu'il n'y a pas de sécurité en jeu, le pompier étant obligé d'avoir sa combi pour éviter de mourir. Certains arguent qu'un costume permet de distinguer davantage les rôles en entreprise et donc de mieux incarner ce pour quoi le manager existe (faire faire aux autres un boulot qu'ils ne sont pas censés faire eux), qu'en séparant ainsi les fameux cols-bleus des cols-blancs, chacun saura mieux rester à sa place, ce qui contribue à la bonne marche de l'entreprise. On peut ne pas aimer ça, il n'empêche que c'est une tendance naturelle que de se sentir plus distant, et donc plus respectueux/craintif/soumis (rayez les mentions inutiles) d'une personne qui nous est davantage différente et de se sentir plus proche d'une personne qui est comme nous, avec qui on partage davantage de points communs. Et l'aspect physique étant ce qui a le plus d'impact avec un minimum d'action, ça impacte un maximum de monde. Je sais je sais, c'est pas le cas pour tout le monde, mais de manière générale c'est plutôt le cas et donc ça optimise les chances de voir un manager respecté par ses subalternes, ce qui contribue in fine à la bonne marche de l'entreprise. Si tu n'es pas convaincu, mets-donc un costard-cravate lundi et tu verras le comportement de tes subalternes dès ton arrivée, ça va changer d'un coup.

    Perso j'ai une autre vision des choses : si tu fais correctement ton boulot, tu peux venir habillé en arc-en-ciel avec une corne sur la tête, je m'en pète royal (du moment que t'es pas face au client, là c'est autre chose).

    Voilà les amis, je sais que j'ai beaucoup écrit, mais j'espère que ça servira à certains. Je ne prétends bien sûr pas exposer ici la vérité absolue, mais c'est ce que j'ai pu apprendre ces dernières années et je partage donc ma vision.

    • [^] # Re: Explications

      Posté par  . Évalué à 0.

      Je te pushe le link d'un tuto pour faire un catch up ASAP de ton low level en corporate talking versus ton skill à D+0, c'est mieux qu'un slide PPT vairchone old school :

      https://www.youtube.com/watch?v=XRXqoqOqzUo

      Comme ça tu seras full corporate. J'attends ton feedback.

      You're welcome.

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