Journal Google is evil : ce qu’on trouve dans une plainte contre eux

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50
24
oct.
2021

En parcourant les 173 pages d’une plainte non expurgée contre Google, on trouve pas mal de choses qui font dire que, contrairement à ce qu’avançait son ancien slogan, Google is evil.

En vrac :

  • Un accord secret avec Facebook nommé « Jedi Blue »,
  • Une équipe nommée « gTrade » dédiée aux manipulations du marché de la publicité,
  • Le « Projet NERA » dont le but est, en gros, de transformer Internet en jardin privé. Si vous ou vos proches avez été connectés de force au navigateur Chrome, et que vous en déconnecter a déconnecté vos services Google en cours d’utilisation, c’est de là que ça vient.
  • Une batterie de mesures pour assurer la domination sur le marché des publicités (dont tout AMP).
  • Un travail de Google auprès de Facebook et Microsoft pour les décourager d’augmenter la protection de la vie privée, en pointant les moments où ils ont protégé leurs réputations au détriment des intérêts commerciaux communs.
  • Tout ça est très largement connu au sein de Google.
  • Et j’en passe…

Ce journal est inspiré par ce thread Twitter ainsi que celui-ci, que je vous encourage à aller lire parce qu’ils sont plus complets.


Ce journal et est placé sous licence Creative Commons Attribution, version 4.0 (CC BY 4.0).

  • # Argh… et on ne peut pas éditer…

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

    Je viens de voir l’horrible coquille dans le titre… si quelqu’un de la modération pouvait la corriger, ce serait génial :)

    (Je pensais qu’on pouvait éditer le contenu quelques minutes après publication, mais apparemment ça n’est possible que pour les commentaires).

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: Argh… et on ne peut pas éditer…

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      C'est fait :-)

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Argh… et on ne peut pas éditer…

      Posté par  . Évalué à 3.

      Il y a aussi la description du Projet NERA qui ne veux absolument rien dire.

      • [^] # Re: Argh… et on ne peut pas éditer…

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Tout à fait.

        Je ne comprends pas :

        Si vous ou vos proches avez été connectés de force au navigateur Chrome, et que vous en déconnecter a déconnecté vos services Google en cours d’utilisation.

        Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

        • [^] # Re: Argh… et on ne peut pas éditer…

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          C’est vrai que sans le contexte exact, cette phrase est difficile à comprendre. Mea culpa.

          Il y a tout un bazar avec Google Chrome qui fait qu’on peut se connecter au navigateur avec un compte Google. Au début, c’était facultatif et indépendant de tout le reste. Puis à un moment, se connecter à un service Google (Gmail, Youtube…) dans Chrome s’est mis à connecter Chrome automatiquement, et se déconnecter de Chrome déconnectait automatiquement les services Google en cours d’utilisation, quitte à couper l’utilisateur dans ce qu’il faisait. Ça n’est pas un bug, mais c’est pas volontaire, c’est une partie dudit « Projet NERA », dans lequel Google veut que vous restiez connecté (puisque ça permet de lier tout l’historique de navigation au compte Google… plus besoin de cookies quand on possède le navigateur).

          J’espère que c’est plus clair comme ça ?

          La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

  • # « Google is evil »

    Posté par  . Évalué à 8.

    Le côté sombre de la Force est maitre dans la dissimulation, alors quand on se donne pour slogan « Don't be evil », il y a peut-être une baleine planquée sous un gravillon…

    Au passage, analyser une plainte contre Google… sur twitter est cocasse ! Et au passage assez illisible, mais c'est une autre histoire.

    • [^] # Re: « Google is evil »

      Posté par  . Évalué à 6.

      Et au passage assez illisible

      C'est sûr, mais résumer 173 pages en 280 caractères, c'est assez lossy comme compression…

      Matricule 23415

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  . Évalué à 4.

        Sinon lire les 3 pages de la table des matières du PDF, ça résume sans doute bien les fils de discussion twitter (mais c'est de l'anglais juridique).

        Et lire les 173 pages du PDF (surtout que c'est du droit américain), ça n'aide sans doute pas pour la décompression.

    • [^] # Re: « Google is evil »

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 24 octobre 2021 à 23:42.

      Le slogan a été abandonné depuis au moins 2014 (cf le lien Wikipedia).

      Et autant je suis d’accord pour dire que Twitter n’est pas l’endroit le plus propre ni le plus pratique pour ce genre d’analyse (d’ailleurs, je peste souvent à propos de contenu intéressant mais perdu parce que Twitter), autant il vaut mieux éviter de tomber dans la caricature. Je ne parle pas de 280 caractères, mais de plus de 50 tweets dans les deux threads que j’ai cités (sans compter les tonnes de screenshots à lire). Qui sont de fait chiants à lire, je vous l’accorde.

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: « Google is evil »

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Le côté sombre de la Force est maitre dans la dissimulation, alors quand on se donne pour slogan « Don't be evil », il y a peut-être une baleine planquée sous un gravillon…

      Ça me rappelle les noms de pays qui tiennent absolument à ce qu'on leur accole un qualificatif, par exemple la République « populaire » de Chine, l'ancienne République « démocratique » allemande, et dans une moindre mesure la République Tchèque (le nom du pays, aux dernières nouvelles, c'est la Tchéquie). À mes yeux, quand un État insiste sur le fait qu'il est démocratique, populaire, républicain ou je ne sais quoi, c'est qu'il a besoin de le marteler, parce que justement, ça ne saute pas aux yeux, autrement dit, que ce n'est pas le cas.

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        dans une moindre mesure la République Tchèque (le nom du pays, aux dernières nouvelles, c'est la Tchéquie)

        Pour le coup l'histoire derrière le nom de la Tchéquie et de la République Tchèque est plutôt complexe et n'est pas tellement liée à une volonté d'imposer une reconnaissance en tant que république aux yeux du monde.

        C'est surtout un manque de consensus interne sur le choix du nom d'usage pour l'étranger qui fait que l'ONU n'a enregistré en langue française que la forme longue du nom du pays. À savoir République Tchèque. En 2016 le sujet a été clarifié dans le pays pour que la Tchèquie puisse être utilisée officiellement.

        La raison étant ethnique et historique, le pays étant en Bohême et tous les habitants ne se sentant pas tchèques.

        Pour information la France peut être désignée comme France (forme courte) ou République française (forme longue). Cela n'a rien d'extravagant d'avoir eu République Tchèque de manière officielle si aucune forme courte n'existait.

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  . Évalué à 10.

        À mes yeux, quand un État insiste sur le fait qu'il est démocratique, populaire, républicain ou je ne sais quoi, c'est qu'il a besoin de le marteler, parce que justement, ça ne saute pas aux yeux, autrement dit, que ce n'est pas le cas.

        Genre comme Grande-Bretagne ou Royaume-Uni ? (On devrait la renommer Pas-Si-Grande-Bretagne ou Royaume-Moyennement-Uni)

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -1.

        À mes yeux, quand un État insiste sur le fait qu'il est […] républicain ou je ne sais quoi, c'est qu'il a besoin de le marteler, parce que justement, ça ne saute pas aux yeux, autrement dit, que ce n'est pas le cas.

        Je comprends mieux pourquoi les dit descendants gaulois ont besoin de marteler qu'ils sont la République Française…

        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

        • [^] # Re: « Google is evil »

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Je comprends mieux pourquoi les dit descendants gaulois ont besoin de marteler qu'ils sont la République Française…

          ??? Tu as souvent vu un français dire qu'il habitait en République Française ?

          C'est écrit en gros sur le passeport, l'État se qualifie de République française, ce qui est normal puisque c'est sa forme, mais à part ça, dans la vie courante, personne n'utilise cette expression pour parler du pays !

          • [^] # Re: « Google is evil »

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

            Tu as souvent vu un français dire qu'il habitait en République Française ?

            Cela s'applique aussi aux exemples que tu as donné…

            l'État se qualifie de République française, ce qui est normal puisque c'est sa forme, mais à part ça, dans la vie courante, personne n'utilise cette expression pour parler du pays !

            Cela s'applique aussi aux exemples que tu as donné…

            Les gens ont toujours une inclinaison à utiliser la forme abrégée/courte ; ça n'invalide pas le nom long/officiel sur lequel portait ta critique/remarque initiale :

            À mes yeux, quand un État insiste sur le fait qu'il est […] républicain ou je ne sais quoi, c'est qu'il a besoin de le marteler, parce que justement, ça ne saute pas aux yeux, autrement dit, que ce n'est pas le cas.

            Maintenant, je la refais à l'envers : qu'est-ce qu'un État…?

            “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

            • [^] # Re: « Google is evil »

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 26 octobre 2021 à 15:59.

              Les gens ont toujours une inclinaison à utiliser la forme abrégée/courte ; ça n'invalide pas le nom long/officiel sur lequel portait ta critique/remarque initiale :

              Si si. L'utilisation des expressoins « fait en République populaire de Chine » ou « made in PRC » sur pas mal d'objets vient bien d'une volonté de l'État correspondant. Dans les pays importateurs, les gens parlent de « fait en Chine », de production chinoise ou de qualité chinoise.

              Pareil pour la République tchèque, je n'arrive toujours pas à comprendre comment cette expression a pu s'imposer comme courante en français, mais je vois mal comment ça peut venir d'autre chose que d'une volonté délibérée de cet État.

              De notre côté, l'État français se désigne comme République française, mais ne lutte pas spécialement pour remplacer les mentions « fait en France » par « fait en République française ». Au contraire, les communications officielles des ministres et chef d'État concernés utilisent le terme de « fait en France », comme tout le monde.

              D'ailleurs, les timbres français ont longtemps porté la mention « République française », qui ne plaisait pas à l'Union postale universelle, et indiquent maintenant simplement « France ».

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        Ça me rappelle les noms de pays qui tiennent absolument à ce qu'on leur accole un qualificatif, par exemple la République « populaire » de Chine, l'ancienne République « démocratique » allemande, et dans une moindre mesure la République Tchèque (le nom du pays, aux dernières nouvelles, c'est la Tchéquie).

        Perso, je ne trouve pas déconnant d'indiquer qu'on est une République et non une Royauté, si ce point d'organisation politique est estimé important et pérenne pour l'État. Ça permet accessoirement, pour les étrangers qui ne connaissent/connaîtrons que de nom (via cartes, cours de géo, infos télé, etc.) d'avoir une idée de savoir à quoi s'attendre.
        Par exemple, quand les médias nous font des parallèles et raccourcis foireux sur nos voisins britanniques, moi je tique car d'un côté on a un Royaume Unifié et de l'autre une République de Francs, donc pas les mêmes *archies…

        Maintenant, une république ça nous fait une belle jambe parce-qu'il y en a de plusieurs formes. Dire que l'une est Populaire (pour insister sur le fait que le populisme y mène la danse), une autre Démocratique (pour insister sur le fait que c'est l'inverse et que le processus démocratique y est à l'œuvre) et sa voisine Fédérale (pour insister que la non centralisation prime, comme chez les Helvétiques qui précisent être une Confédération ou outre-Atlantique quand on insiste pour être vu d'abord comme des États Unifiés avant tout.)
        Peut-être que cette précision surprend parce-que les politiques/médias ont réussi le tour de force de nous faire faire amalgamer peuple/république/démocratie… (pour la petite histoire, les pères fondateurs de la République Française sont fondamentalement contre la démocratie…)

        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: « Google is evil »

        Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 29 octobre 2021 à 18:09.

        par exemple la République « populaire » de Chine

        La "république de Chine" (R.O.C.) désigne Taïwan alors que la "république populaire de Chine" (P.R.C.) désigne la Chine continentale communiste. Alors même si les deux parties revendiquent être la Chine et qu'il n'y a qu'une seule Chine, etc. etc. (et je ne veux pas entrer dans le débat ici, c'est un nid à trolls s'il y a des chinois dans la salle :) c'était pour dire que le "populaire" n'est pas juste un adjectif pour faire joli et désigne une entité géographique et un gouvernement différent de R.O.C.

        (#dessousdescartes :)

  • # Une plainte contre Google

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    C'est une plainte contre Google, est-ce une source fiable d'information ? Je suis pas spécialiste mais il me semble que la plainte peut contenir des suppositions afin de pouvoir demander la publication de documents et communications internes pour y chercher des preuves.

    J'ai l'impression qu'il y a un mix de faits, d'interprétations et de suppositions là dedans, et que ce n'est pas forcément une source d'information à prendre telle quelle.

  • # Sujet connexe faisant l'objet d'une minisérie sur NetFlix

    Posté par  . Évalué à 3.

    NetFlix a produit une série en 4 épisodes assez accessible sur un exemple de malfaisance de Google.

    The Billion Dollar ©ode

    Il s'agit de la récupération par Google des idées développées par TerraVision en 1993 pour créer Google Earth en 2005.
    Cette série prend une certaine distance avec la réalité. Mais il y a bien eu un procès que Google n'a pas perdu, où ont été exposées certaines de ses viles stratégies.

  • # Sur Numerama

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    • [^] # Re: Sur Numerama

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

      Paragraphes extraits, sans les liens hypertextes :

      Comme l’explique la Cnil sur son site, le « header bidding » ou enchères d’en-tête est une technique utilisée par les éditeurs de contenus sur le web. Elle consiste à intégrer, dans les pages web, du code permettant de proposer les espaces publicitaires (bannières, etc.) à des plateformes de vente de ces espaces ou de mise en relation avec des annonceurs. « Cette méthode permet à l’éditeur d’organiser une mise en concurrence des différents réseaux publicitaires lors de la vente de son inventaire et donc de maximiser ses revenus », précise la Cnil.

      En 2016 et en 2017, Google aurait commencé à s’inquiéter sérieusement de voir arriver des sociétés susceptibles de menacer ses positions dans ce domaine. Il aurait alors cherché le moyen de contrer ses rivaux. « Google a illégalement évincé ses concurrents du marché du header bidding en convainquant son principal rival Tech, Facebook, de cesser de soutenir cette technologie », affirme la plainte. Le texte accuse les deux sociétés d’avoir conclu un accord illégal dans lequel Facebook aurait accepté de réduire son implication dans ce marché, si Google le favorisait sur les publicités dites web display et les enchères publicitaires in-app, et aidait « la régie publicitaire de Facebook, FAN _(ndlr Facebook Audience Network), à battre la concurrence_ ».

      Facebook acceptant de ne pas venir piétiner ses plates-bandes, Google aurait concédé en échange plusieurs avantages à la régie publicitaire de Mark Zuckerberg. Selon les procureurs américains, Google aurait fait « une grosse concession » et laissé le Facebook Audience Network enchérir directement dans son outil Open Bidding (voir notre encadré), sans passer par des places de marché tierces, comme doivent le faire les autres sociétés. Et au lieu de payer des commissions à ces places de marché, Facebook ne payait qu’une commission réduite (5 à 10 %). Le groupe de Mark Zuckerberg aurait en revanche eu l’interdiction de dévoiler qu’il bénéficiait de ce type de tarifs avantageux. Selon les procureurs qui ont rédigé le texte, « le fait qu’une place de marché comme celle de Facebook paye des commissions réduites, comparées à d’autres, constitue un désavantage pour les concurrents qui doivent s’acquitter de commissions plus élevées ».

      Merci pour l'article éclairant Anne Cagan,
      merci d'avoir partagé le lien antistress.

      “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

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